Pages d’Histoire – Librairie Clio
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21 octobre
Octobre 2023
Catalogue 411-412
Au-delà de dix jours, les livres réservés seront remis
en vente
GÉNÉALOGIE,
HÉRALDIQUE, NOBLESSE
1.
ANGELIER
(François). Dictionnaire
des voyageurs et explorateurs occidentaux. Du XIIIe au XXe
siècle. Pygmalion,
2011, gr.
in-8°, 766 pp, chronologie, biblio, index des noms et des
destinations, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
25 €
Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi
téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du
gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de
merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors
d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières,
se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux
cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique
du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet
au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de
l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David-Néel, en passant par Colomb,
Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires
dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des
bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands,
d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la
grande parade des conquérants de la planète.
2.
Anonyme. De la manière de chier.
Dissertation sur un ancien usage, lue dans l'Académie de Troyes, le
28 mai 1743. Nîmes,
Lacour, 1998, in-8°, (6)-56
pp, broché, bon état (Coll. Rediviva)
10 €
Réimpression en fac-similé de cette Dissertation. — "Cette opinion ;
conséquente au système général de cette dissertation, ou j'ai démontré que
naturellement nous aimions la merde, est fortifiée par ce système, et
réciproquement elle le fortifie. Elle a en la faveur ce bel Adage, connu de
tout le monde, et fondé sur l'expérience et sur la raison : “Chacun trouve que
son estron à l'odeur bonne – Stercus fuum cuique benè olet.” Elle est fondée
sur des vues médicales que le Grand Boerhave n'a pas dédaigné de développer..."
3.
ARON
(Raymond). Dimensions
de la conscience historique. Plon, 1961,
in-8°, 337
pp, index des noms, index des matières,
broché, couv. un peu défraîchie, intérieur très frais, qqs rares soulignures
crayon, bon état
25 €
A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron
s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les
bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à
l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin
de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique
encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement
radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire. Face
à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire
et la liberté de l'homme face à l'événement. Dialoguant avec Thucydide,
combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et Toynbee et
plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur les
limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930. Les
Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur
l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à
notre condition historique.
4.
BAKER
(J. N. L.) Histoire
des découvertes géographiques et des explorations. Payot, 1949, in-8°,
455 pp, traduit
de l'anglais, 8 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque
géographique)
30 €
"Nos lecteurs se souviennent avec plaisir des six volumes sur la
Conquête de la Terre, d’O. Olsen, publiés de 1933 à 1937 par le même éditeur,
ils offraient au lecteur un tableau pittoresque de l'histoire de l’exploration
de la terre. Le présent ouvrage est d’une conception toute différente. Moins
riche en anecdotes, mais infiniment plus précis et documenté, il mérite en tous
points la réputation de classique qu’il a acquise dans les pays de langue
anglaise. On appréciera tout spécialement les nombreuses notes bibliographiques
et l’impartialité avec laquelle l’œuvre des différentes nations a été
présentée. Le rôle, souvent trop méconnu, de nos compatriotes est, en
particulier, remarquablement mis en valeur." (F. Bourlière, La Terre et la
Vie, revue d'histoire naturelle, 1949)
5.
BARNABAS
(Père). Description
de six espèces de pets, ou six raisons pour se conserver la santé, prêchées le
Mardi Gras. Nîmes,
Lacour, 1993 in-8°, (6)-16
pp, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Rediviva)
8 €
Réimpression de ce recueil populaire scatologique, présenté par le père
Barnabas, "péteur en chef au village des vesses, province des étrons,
goûtez qu'ils sont bons". Cette nouvelle édition parue vers 1765 fut
revue, corrigée et augmentée par M. Chicourt. On y découvre que les six espèces
de pets sont : le pet brutal ; le pet diminué ; le pet doucereux ; le pet
bardeur ; le pet musical et le pet timide !
6.
BLONDIN
(Antoine). Quat’
saisons. La Table Ronde, 1975, in-8°, 241 pp,
broché, légère trace d'humidité en marge des 3
premiers feuillets, bon état. Edition originale sur papier courant, ex. du SP.
Envoi autographe signé de Antoine Blondin à un confrère écrivain : "Pour
... , faute de mieux, ce livre qui aura eu, du moins, le mérite de nous rapprocher.
En hommage amical. Antoine Blondin."
200 €
« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les
marchées un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il
arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates :
pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles... L'auteur de
ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court, ne
souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre saisons,
de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a essayé de
terminer sur un coup de grâce. » Ainsi Antoine Blondin présentait-il Quat’
saisons, couronné du Prix Goncourt de la nouvelle en 1975.
7.
BOUCHER
(François). Histoire
du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours. Flammarion, 1965, in-4°,
450 pp, 817
illustrations en noir, 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)
60 €
De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique,
de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du
vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du
vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est
le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques.
Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploit à explorer
l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa
fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes,
fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de
l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux
souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.
8.
BRAUDEL
(Fernand). Grammaire
des Civilisations. Arthaud/Flammarion, 1987, gr. in-8°, 607 pp, introduction
de Maurice Aymard, 23 cartes, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Ce livre est un manuel – la partie centrale d'un manuel – publié pour la
première fois en 1963. Au début des années soixante, Fernand Braudel fut en
effet sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations,
désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de
longue date. La langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de
transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres
sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fit toujours la
sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter".
Par son ambition – il s'attache successivement à l'Islam, à l'Afrique noire, à
l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie –
et la clarté de son propos, “Grammaire des civilisations” est devenu un
classique traduit en plusieurs langues.
9.
BRUHAT
(Jean). Histoire
du mouvement ouvrier français. 1. Des origines à la Révolte
des Canuts. Editions
Sociales, 1952, in-8°, 287 pp,
préface de Gaston Monmousseau, chronologie
politique, index des noms, des lieux, des industries, broché, bon état
30 €
Seul volume paru. « C'est à la fois l'histoire de la classe ouvrière,
celle de ses conditions de vie et celle de ses organisations que nous voulons
esquisser, tout en accordant un intérêt plus particulier aux organisations
syndicales » (p. 19) — Table : Les origines. – Les ouvriers et les luttes de
classes en France à la veille de la révolution bourgeoise. – Les masses
populaires à l'assaut de la féodalité (14 juillet 1789 - 27 juillet 1794). –
Naissance de l'Etat bourgeois. – Le temps du compromis et les premières luttes
ouvrières (1815-1831). – L'insurrection des canuts lyonnais et ses conséquences
(1830-1834). – Le bilan. — "... L'étude que fait M. Bruhat (p. 212 et
suiv.) de la Révolution de 1830 situe autrement la crise économique dans la
genèse de la Révolution. « Elle (la crise) aggrave (donc) l'antagonisme entre
l'aristocratie foncière et la grande bourgeoisie » (p. 213), « renforce
l'opposition de la bourgeoisie au régime de la Restauration » et jette aussi
les ouvriers dans la lutte pour qui l'ennemi principal paraît être encore,
comme en 1789, cette aristocratie. C'est-à-dire que, chez M. Bruhat
l'économique, et le politique ne sont pas des ordres de faits parallèles, mais,
au contraire, procèdent l'un de l'autre, celui-ci de celui-là, le politique
étant, suivant l'expression marxiste-léniniste, « concentré de l'économique ».
M. Bruhat peut dès lors donner de la Révolution de 1830 l'explication politique
bien connue (manifestation contre Villèle et élections de 1827, recul
provisoire (1828), puis contre-offensive (1829) des ultra-royalistes,
contre-offensive brisée par la révolution bourgeoise et ouvrière de 1830 ; la
contradiction bourgeoisie-prolétariat arrivant d'ailleurs au premier plan dans
la substitution de Louis-Philippe à la République, dès qu'a été éliminée par la
victoire des Trois Glorieuses la contradiction bourgeoisie-aristocratie) et
réconcilier ainsi (dans une histoire politique de la lutte des classes) les
deux aspects qu'il est courant aujourd'hui d'opposer : l'économique et l'« événementiel
»..." (Maurice Agulhon, Revue Historique, 1954)
10.
BRUNEL
(Pierre)(dir.) Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui. Editions du Rocher, 1999, fort gr.
in-8°, 944 pp, avec la collaboration de Frédéric Mancier et Matthieu
Letourneux, index des figures et des thèmes mythiques, reliure cartonnée de
l'éditeur, bon état
40 €
Ce qui nous intéresse avant tout, c'est de voir comment se construisent,
ou parfois se fabriquent des mythes modernes à la manière des mythes
classiques. Il nous a semblé, en particulier, que dans bien des textes
journalistiques, dans la publicité même, apparaissent des résidus de mythes
anciens. A partir de ces traces, les analyses peuvent être tentées pour établir
une continuité beaucoup plus grande et beaucoup signifiante qu'on ne pouvait le
croire. Les mythes d'aujourd'hui sont-ils alors les mêmes que les mythes
d'hier, avec des variantes ménagées par le temps dans ce que Claude
Lévi-Strauss a considéré comme une partition ? (Pierre Brunel) — Composé de
plus de quatre-vingt dix articles signés de chercheurs et d'universitaires
d'horizons variés, le “Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui” offre ainsi un
large panorama des thèmes, des figures et des personnes qui composent à l'heure
actuelle notre "paysage mythique" : des Allégés aux Zombies, en
passant par les Cigarettes, le Sida, le Titanic et la Vache folle ; et encore
de Sherlock Holmes à Peter Pan, en passant par Serge Gainsbourg, François
Mitterrand et Marilyn Monroe. Chaque entrée est enrichie d'une notice
bibliographique ainsi que de renvois aux figures et thèmes de la mythologie
classique.
11.
[CABANÈS,
Docteur]. Un
grand historien. Le docteur Cabanès. Discours prononcés à
l'inauguration du monument élevé à Gourdon (Lot) le 1er septembre 1929. Albin Michel, 1930, in-12,
93 pp, suivies
de 8 pages sur papier rose présentant les oeuvres du docteur Cabanès, broché,
état correct
20 €
Plaquette publiée après la mort de l'historien (1862-1928) : Notice
biographique : l'œuvre de Cabanès ; Cabanès et la méthode médico-historique ;
critiques formulées sur l'œuvre (plus de 60 volumes) ; l'érection du monument
Cabanès ; discours et appréciations de l'oeuvre de Cabanès par les MM. les
docteurs J. Noir, Paul Voivenel, Jean-Louis Faure, Euzière, Senevet,
Laignel-Lavastine, Babonneix, Jean Séval, M. Pierre Calel, de la Société des
Gens de Lettres, M. Albin Michel, éditeur, M. Davidou, maire de Gourdon.
12.
CARDINAL
(Harold). La
Tragédie des Indiens du Canada. Montréal, Edition du Jour, 1970, in-8°,
225 pp, traduit
de l'anglais (The unjust society : the tragedy of Canada's Indians), biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Harold Cardinal (1945-2005) était un infatigable défenseur des droits des
Autochtones. Par son travail, il a su mettre les questions autochtones sur le
devant de la scène au Canada et démontrer l'importance des droits issus des
traités et du droit à l'autodétermination.
13.
[CÉLINE]
– GUENOT (Jean). Céline, écrivain arrivé, 1894-1994. Saint-Cloud, Editions
Guenot, 1993, in-8°, 302 pp,
broché, couv. à rabats, bon état. Edition
originale, un des 500 ex. numérotés sur vergé de chiffon
40 €
Un ouvrage allègre et iconoclaste publié l'année du centenaire de la
naissance de l’écrivain.
14.
[CÉLINE]. Actes du colloque
international de Paris L.-F. Céline (20-21 juin 1986). Tusson et Paris,
Editions du Lérot et Société des Etudes Céliniennes, 1987, in-8°,
302 pp, 8
pl. d'illustrations hors texte, table alphabétique des auteurs, broché, couv.
illustrée, bon état. Edition originale
40 €
22 contributions d'Albert Chesneau, Alain Cresciucci, Alice Kaplan, Eric
Mazet, Annie Montaut, Philippe Roussin, etc.
15.
[CHESNEY,
George]. Bataille
de Dorking. Invasion des Prussiens en Angleterre. P., Henri Plon, 1871, in-12,
149 pp, préface
de Charles Yriarte, broché, couv. illustrée par H. de Hem, dos factice, état
correct. Edition originale
40 €
Paru en mai 1871 en Angleterre, l'ouvrage “The Battle of Dorking” connut
un retentissement remarquable et donna lieu à l'édition de nombreuses brochures
qui le réfutaient, le complétaient ou le critiquaient. Dès août 1871, il est
traduit en français et longuement préfacé par Charles Yriarte. Signe de
l'intérêt que l'Europe toute entière prend à cette fable qui, après la
foudroyante victoire allemande sur la France, en 1870, trouve toute sa raison
d'être. Cette courte nouvelle uchronique se présente sous la forme d'un récit :
en 1921, un ancien volontaire anglais raconte à ses enfants comment, cinquante
ans auparavant, après l'annexion du Danemark et de la Hollande par le Reich
allemand, la flotte anglaise a été défaite sur mer par la flotte prussienne.
Puis comment l'Angleterre envahie est définitivement battue lors de la bataille
de Dorking, malgré le courage et la détermination des miliciens et des
volontaires, par les armées prussiennes. Et simultanément le monde se recompose
: les Etats-Unis absorbent le Canada ; l'Espagne, Gibraltar... A la fois récit
d'anticipation, texte politique et prémonitoire, destiné à faire prendre
conscience à tous du danger que représente, à terme, l'émergence de la
puissance allemande en Europe, une remarquable nouvelle de guerre spéculative
(une des premières du genre).
16.
Collectif. Mille ans de cultures
ashkénazes. Ouvrage dirigé par Jean Baumgarten, Rachel Ertel, Itzhok
Niborski, Annette Wieviorka. Liana Levi, 1994,
fort in-8°, 658 pp, 48 pl. de photos hors texte,
biblio, glossaire, index, liste des collaborateurs, cart. éditeur lég. abîmé,
sans la jaquette, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition
originale
30 €
Cet ouvrage se propose d'offrir dans toute sa diversité, à un public
éclairé mais non spécialisé, l'histoire d'un univers à la fois mal connu et
central dans la culture européenne, univers qui s'étend géographiquement de
l'Alsace à l'Ukraine, et de la mer du Nord à l'Italie. Sur une si grand
étendue, les raisons de cohérence ne manquent pourtant pas : un creuset
d'origine unique, une organisation communautaire semblable, une même langue, le
yiddish. Les populations qui les côtoient balancent entre bienveillance et
rejet. Les Juifs eux-mêmes sont partagés entre la volonté de maintenir leur
identité et celle de s'intégrer. Ce sont les cultures nées de cette histoire
complexe qui sont abordées ici.
17.
DELBOURG-DELPHIS
(Marylène). Le
chic et le look. Histoire de la mode féminine et des mœurs de 1850 à nos jours. Hachette, 1981, in-8°,
280 pp, 20
illustrations dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Analyse chronologique de la mode féminine de 1850 à nos jours, cet essai
est une histoire des faux-semblants révélateurs de la relation tantôt subie,
tantôt choisie des femmes à l'univers quotidien. Enquête sur les conditions
d'apparition des modes et les principes subtils qui régissent ces fantaisies
quasi obligatoires, “Le chic et le look” décrit la traduction originale de
l'histoire dans le monde irréductible de l'apparence, la réverbération sur les
visages et les silhouettes d'événements aussi différents qu'une grande
exposition des peintres vénitiens au Grand Palais, que la guerre de Crimée,
celles de 14-18 ou de 39-40, ou l'apparition du twist... — "Marylène
Delphis-Delbourg a écrit une histoire de la mode qui est également une histoire
des femmes et des « mentalités »." (Steven Zdatny)
18.
DELUMEAU
(Jean) et Daniel ROCHE (dir.) Histoire des pères et de la paternité. Larousse, 1990, pt in-4°,
477 pp, préface
de Jean Delumeau, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir
et en couleurs, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette
illustrée, bon état
40 €
Qu'éprouvait l'homme d'autrefois devant son nouveau-né ? Quel était son
rôle et comment l'assumait-il ? Quels sont les grandes mutations, les ruptures,
les invariants dans la durée ?Cette longue et passionnante enquête sur le père
et la paternité, Jean Delumeau et Daniel Roche l'ont entreprise ici avec une
équipe d'historiens démographes, littéraires, iconologues, juristes... L'image
du père et de son autorité est véhiculée depuis l'aube des temps dans les
consciences collectives et les institutions, mais de sa présence effective
auprès de l'enfant et de son vécu quotidien on ignore presque tout. L'Histoire
des pères et de la paternité est un long regard porté sur des siècles d'une
histoire presque inconnue...
19.
DOLLÉANS
(Edouard). Histoire
du Mouvement ouvrier. Armand Colin, 1953-1967,
3 vol. in-8°, 399, 365 et 424 pp, préface de
Lucien Febvre, index dans chaque volume, brochés, couv du tome II lég. salie,
dos du tome III jauni, bon état (Coll. Economies, sociétés, civilisations)
90 €
Tome I : 1830-1871 (7e éd. 1967) ; Tome II : 1871-1920 (6e éd. 1967) ;
Tome III : de 1921 à nos jour (1ère éd. 1953). — "Une vaste fresque
grandiose, dont les larges plans lumineux n'écrasent cependant pas les grandes
figures individuelles surgies à telle et telle place. Pas de bibliographie,
mais quelle énorme information, où les documents de toute espèce, d'accès
souvent difficile, sont complétés par des souvenirs personnels sur les
personnes et sur les événements ! (...) Une oeuvre de grande valeur
scientifique, véritablement riche et magnifiquement homogène, à l'impartialité
compréhensive." (Georges Bourgin, Revue Historique) — "L'Histoire du
mouvement ouvrier est un classique pour tous les lecteurs qui s'y intéressent
depuis 1936, date de publication du premier volume. C'est en 1939 que
paraissait le tome II. Cette histoire était cependant incomplète : elle
s'arrêtait aux lendemains de la première guerre mondiale, à l'aube d'une
nouvelle période. Le tome III continue et achève cette biographie du mouvement
ouvrier de 1921 à nos jours." (prière d'insérer du tome III)
20.
DRAPER
(John William). Histoire du développement intellectuel de l'Europe. P., Librairie internationale
A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868-1869,
3 vol. in-8°, 390, 400 et 350 pp, traduction de
l'anglais par L. Aubert, seule édition française autorisée, reliures
demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs, titres et caissons dorés, tranches marbrées
(rel. de l'époque), dos et plats frottés, bon état
120 €
"Le lecteur ne manquera point de reconnaître, je l'espère, que cette
histoire du progrès des idées et des opinions est faite à un point de vue qui
jusqu'ici a été à peu près entièrement négligé. Il y a deux méthodes pour
traiter les questions philosophiques : la méthode littéraire et la méthode
scientifique. Lorsque l'on traite un sujet par la première de ces méthodes,
beaucoup de choses restent effacées, qui prennent une importance considérable
lorsque l'on considère leurs rapports scientifiques. C'est la seconde méthode
que j'ai adoptée. Le progrès social est aussi absolument gouverné par les lois
naturelles que le développement du corps. La vie de l'individu est une
miniature de la vie de la nation. La démonstration de ces propositions forme
l'objet spécial de cet ouvrage..." (John William Draper, préface)
21.
DROUIN
(Henri). Femmes
damnées. Gallimard, 1929, in-12, 195 pp,
4 pl. d'illustrations hors texte, biblio,
broché, bon état (Coll. Les Documents bleus)
30 €
Le docteur Henri Drouin, ancien médecin de l’hôpital Broca, publie cet
ouvrage en 1929. Il sera réédité en 1945, aux éditions « La Vulgarisation
scientifique » avec un sous-titre bien plus explicite : « Essai sur les
carences sexuelles féminines dans la littérature et dans la vie ». — "Les
femmes damnées, ce sont proprement celles que tourmente une libido trop
ingénieuse ou affolée, et qu'on délivrait autrefois du démon à coups de
matraque. Je ne vois pas très bien l'intérêt que pourra prendre la
lectrice-qui-n'est-point-damnée à cette étude pseudo-médicale. Quant aux
autres, elles relèvent de traitements assidus que ce livre ne peut prétendre à
remplacer..." (Gus Bofa, Le Crapouillot, octobre 1929)
22.
DUBECH
(Lucien). Poèmes. P., La Cité des Livre,
1928, pt
in-8°, 115 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'une vignette, bon
état. Edition originale, un des 1000 ex. numérotés sur vergé d'Arches
20 €
23.
ELIAS
(Norbert). La
Civilisation des moeurs. Calmann-Lévy, 1973,
in-8°, 342
pp, traduit de l'allemand, broché, couv.
à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences sociales). Edition originale en
français
25 €
Comment se tenait-on à table au Moyen Age ? Comment se mouchait-on à la
Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement
sexuel ? Norbert Elias analyse les mœurs de la civilisation occidentale et
étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Des
exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises
émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de
savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque
fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot "civilisation"
un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrète des moeurs. Ce livre
d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.
24.
EMMANUEL
(Arghiri). L'Echange
inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques
internationaux. Maspero,
1972, in-8°,
422 pp, préface
et remarques théoriques de Charles Bettelheim, reliure toile gris-bleue, pièce
de titre chagrin rouge (rel. de l'époque), bon état (Coll. Economie et
socialisme). Bel exemplaire
30 €
Arghiri Emmanuel (1911-2001) est un économiste grec d'inspiration marxiste
qui s'est intéressé aux échanges internationaux et en particulier à la
situation des pays en voie de développement. Il est notamment connu pour ses
écrits sur l'échange inégal. — "Le Capital de Marx, on le sait, ne
contient pas d'analyse théorique des relations économiques internationales. A.
Emmanuel a pensé, à juste titre, qu'il fallait tenter de combler cette lacune.
Son ouvrage ne manquera pas de susciter un grand intérêt, puisqu'il veut
renouveler l'ensemble de la théorie du commerce extérieur, et particulièrement
l'analyse de la détermination des termes de l'échange entre les nations. (...)
Il y a là, nous semble-t-il, une analyse qui est capable de faire progresser dans
une mesure importante la théorie du commerce international. Certes, le modèle
utilisé par l'auteur, très proche des modèles utilisés par Marx (pour l'analyse
de la « reproduction »), doit apparaître aujourd'hui comme rudimentaire. Mais
on construirait assez aisément un modèle plus complet et plus réaliste..."
(Henri Denis, Revue économique, 1970)
25.
FAUVELLE
(François-Xavier). L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idéologie. P., Karthala, 1996, in-8°,
237 pp, préface
d'Elikia M’Bokolo, une photo de Cheikh Anta Diop en frontispice, 9
illustrations et cartes, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
100 €
Cheikh Anta Diop (1923-1986), l'auteur de "Nations nègres et
culture", est certainement la figure la plus influente de l’africanisme
contemporain. Il n’est pas un domaine (histoire, linguistique, égyptologie...)
qu’il n’ait balisé et où ses thèses, reprises ou critiquées, ne soient devenues
incontournables. Sa pensée, décisive parfois, vigoureuse à défaut d’être
toujours rigoureuse, suscite le débat entre partisans et adversaires. Tous sont
pourtant d’accord pour l’admettre : Diop fait date. Il manquait jusqu’ici une
approche critique globale de cette œuvre, qui proposerait en même temps la
synthèse des réserves localisées émises par d’autres historiens. —
"L’auteur présente une approche critique globale de la pensée de Cheikh
Anta Diop, la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Refusée
en Sorbonne, la thèse de Diop avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu
intellectuel des années 50 : dans "Nations nègres et culture", il
avait cherché à rompre avec la « falsification de l’histoire », et à raccorder
l’histoire africaine avec celle de l’Egypte et de l’Ethiopie. Se gardant de
prendre parti sur le fond, François-Xavier Fauvelle s’attache à situer les
sources et la méthodologie de la pensée, aussi féconde que controversée, de
celui que dans sa préface Elikia M’Bokolo, lui-même du métier, qualifie «
d’historien le plus populaire d’Afrique »." (Philippe Leymarie, Le Monde
diplomatique)
26.
FERRÉOL
(Gilles)(dir.) Histoire de la pensée sociologique. Armand Colin, 1994, in-8°,
192 pp, index
des noms, index thématique, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état
(Coll. Cursus)
20 €
Cet ouvrage présente l'histoire de la pensée sociologique à partir des
précurseurs et fondateurs de cette science. Chaque partie est consacrée à un
auteur : Montesquieu, Comte, Tocqueville, Marx, Pareto, Durkheim, Simmel et
Weber. Pour chacun d'eux, les auteurs présentent des points de repères
biographiques, une synthèse des oeuvres, une explication des notions ou des
concepts clés, une présentation des principales problématiques, une
confrontation avec des thèmes d'actualité et une sélection d'ouvrages de
référence.
27.
FOUCAULT
(Michel). Dits
et écrits 1954-1988. Edition publiée sous la direction de Daniel Defert et
François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrange. Gallimard, 2001, 2 forts
vol. in-8°, 1708 et 1736 pp, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état
(Coll. Quarto)
50 €
Volume 1, 1954-1975 ; Volume 2, 1976-1988. — « Si je devais écrire un
livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire,
je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je
ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant
penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer
moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant. » (Michel Foucault,
1978) — Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres,
la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984),
constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XXe
siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses
préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité
de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et
éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces
conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la
biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements
de sa pensée, son perpétuel renouvellement.
28.
FUKUYAMA
(Francis). La
Fin de l'histoire et le dernier homme. Flammarion, 1992, gr. in-8°,
452 pp, biblio,
index, broché, bon état. Edition originale en français
25 €
Le livre de Francis Fukuyama a suscité de multiples polémiques. On a cru
le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la fin de l'Histoire, et le
triomphe de la démocratie libérale ? Or, si on a vu s'effondrer les derniers
totalitarismes, on n'en a pas fini avec la violence, avec la guerre, avec
l'injustice. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre. Sa
perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un
cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou
l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite
les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le
croit.
29.
GARÇON
(Maurice). La
Justice contemporaine, 1870-1932. Grasset, 1933,
fort in-8°, 758 pp, index, broché, couv.
défraîchie, trace de mouillure marginale, état correct, ex. du SP
25 €
"Cette étude, qui emprunte sa substance à une masse considérable de
documents de tous ordres, offre un vif intérêt. Il s'agit, au vrai, d'une
histoire « très anecdotique », menée avec verve par quelqu'un qui sait voir et
écrire. Me Maurice Garçon restitue l'atmosphère des procès qu'il raconte et
multiplie les petits détails suggestifs." (Robert Schnerb) — "Parmi
les nombreux ouvrages récemment parus sur l'histoire récente ou contemporaine,
nous devons noter celui de M. Garçon qui se distingue par une grande
objectivité, d'ailleurs voulue, une documentation abondante et précise, un
exposé très clair de faits souvent embrouillés. (...) Les chapitres qui nous
paraissent peut-être les plus originaux sont ceux relatifs à la Justice de la
Commune..." (Michel Reulos, Revue d'histoire moderne, 1934)
30.
GIDE
(Charles) et Charles RIST. Histoire des doctrines économiques depuis les
physiocrates jusqu'à nos jours, cinquième édition revue et
corrigée, éd. 1926, nouveau tirage 1929. P., Librairie du Recueil Sirey, 1929, in-8°,
xvi-814 pp, index, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane
vermillon, fleuron et double filet dorés (rel. de l'époque), bon état
60 €
"En mai 1909 a paru à la Librairie Larose et Ténin, à Paris, une
Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours,
qui nous semble d'une importance peu courante", écrivait Léon Walras en
1910 pour saluer la publication de cet ouvrage. Un siècle plus tard, le livre
garde, entière, cette importance peu courante, qui en fit la figure de
référence de tous les manuels d'histoire de la pensée économique publiés depuis
lors. Charles Gide et Charles Rist y développent une vision ouverte de
l'économie politique comme doctrine, qui replace l'analyse économique au coeur
d'une réflexion plus générale sur la société. C'est dans ce dialogue renoué
entre le savant et le politique que se constitue le fil rouge d'une histoire
toujours en train de s'écrire.
31.
GOFFMAN
(Erving). La
Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La Présentation de soi. Editions de Minuit, 1983, in-8°,
251 pp, traduit
de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, soulignures crayon sur 2 pages,
bon état (Coll. Le Sens commun)
15 €
Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de
mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides,
combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus
vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de la
présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles
pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre
l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve
de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un
théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il
construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions
quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur
confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La
présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et
techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la
sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la
constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en
rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme
routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie
quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un
des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus
généralement, de la nouvelle sociologie américaine.
32.
GRMEK
(Mirko D.) et Bernardino FANTINI (dir.) Histoire de la pensée médicale en Occident. 2. De la
Renaissance aux Lumières. Seuil, 1997,
gr. in-8° carré, 376 pp, biblio, index, reliure toile
éditeur, jaquette illustrée, bon état
45 €
Par Raffaele Bernabeo, Allen G. Debus, O. Faure, Mirko D. Grmek, Renato G.
Mazzolini, Henri H. Mollaret, Roy Porter, Roselyne Rey, Guenter B. Risse,
Gerhard Rudolph. "Cette histoire intellectuelle de l'art médical dans les
civilisations dites occidentales (monde méditerranéen d'abord, puis les pays de
l'Europe de l'Ouest et du Nord, enfin tous les continents, Amérique du Nord en
tête) tient pour essentielles les relations qu'entretiennent les connaissances
médicales avec les mentalités, la philosophie et les diverses sciences et
techniques. Au lieu de thésauriser les faits et de se limiter aux abondantes
listes des noms, dates et découvertes qui jalonnent l'histoire de l'art
médical, cet ouvrage veut en dégager les idées-guides. La reconstruction
historique des transformations lentes comme des mutations brusques subies par
les théories et pratiques médicales présente tant les diverses influences
exercées sur le développement de la pensée médicale que l'impact de cette
pensée sur les autres branches du savoir et sur le comportement humain. L'étude
de la pathocénose, c'est à dire l'ensemble des états pathologiques
caractérisant chaque population historique, amène à retracer aussi les grandes
lignes de la réalité changeante des maladies. Les différents volumes de cet
ouvrage ont été réalisés avec le concours d'une équipe internationale de
spécialistes maîtrisant les méthodes adaptées aux diverses époques et aux
problématiques particulières. Médecins et biologistes, historiens et
sociologues, philologues et philosophes ont collaboré dans un cadre qui assure
à l'ensemble son unité sans gommer la spécificité de chaque regard." (M.
G.)
33.
GUTTON
(Jean-Pierre). Naissance du vieillard. Essai sur l'histoire des rapports
entre les vieillards et la société en France. Aubier, 1988,
in-8°, 279
pp, 11 documents in fine, biblio, broché,
couv. illustrée, surlignures stabilo sur 2 pages (pp. 271-272), bon état (Coll.
historique)
25 €
Les sociétés anciennes ont longtemps eu une conception des âges héritée du
Moyen Age. On y distinguait la vieillesse “verde et crue” de 55 à 65 ans et la
vieillesse “décrépite” au-delà. Dans la première “les hommes peuvent encore
vaquer à leurs ordinaires exercices, se marier, faire des enfants et frustrer
de leurs successions leurs héritiers prétendus”. Mais, dans la seconde, devenus
inutiles, ils radotent, mangent, boivent et dorment le reste du temps. Le
vieillard n'est guère valorisé. Entre la fin du XVIIe siècle et l'époque
révolutionnaire il y a, au contraire, une évolution qui conduit à reconnaître
la spécificité de la vieillesse et à en faire un âge digne...
34.
HELLER
(Leonid). De
la Science-fiction soviétique. Par delà le dogme, un univers. Lausanne, L'Âge d'Homme,
1979, in-8°,
294 pp, traduit
du russe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Outrepart)
25 €
35.
IMBERT
(Jean)(dir.) Histoire
des hôpitaux en France. Toulouse, Privat, 1982, pt in-4°, 559 pp, très
nombreuses illustrations dans le texte, chronologie, biblio, index, reliure
toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix Broquette-Gonin de l'Académie
française 1983)
90 €
Par Michel Mollat (du VIe au XVe siècle), Jean-Pierre Gutton (du XVIe
siècle à 1789), Jean Imbert (la Révolution, 1789-1795, les structures
juridiques, les structures économiques, les structures d'accueil, 1796-1941),
Pierre Raynaud et Louis Veyret (1941-1980). — "Il n'existait pas jusqu'à
ce volume un travail d'ensemble consacré aux hôpitaux en France. Nul n'était
plus qualifié que Jean Imbert pour combler cette lacune. Depuis son Mémoire de
1947 sur « Les hôpitaux en droit canonique », du milieu du XIIe siècle à l'aube
du XIVe, nombreux sont les livres ou les articles qu'il a consacré à ce sujet.
Son goût et son sens de l'administration l'avaient d'autre part conduit à
suivre de près la vie hospitalière comme conseiller technique du ministre de la
Santé, préparant sous son autorité l'ordonnance hospitalière de 1958 et la
circulaire ministérielle sur « l'humanisation des hôpitaux ». Malgré ses
compétences et sa rare puissance de travail, il a cependant souhaité s'assurer,
pour cette vaste entreprise, le concours d'historiens (M. Mollat et J.-P.
Gutton) et de spécialistes de la vie hospitalière (P. Raynaud et L. Veyret).
L'ouvrage se veut accessible à un large public. Aucun appareil critique n'y
ajoute le poids d'une lourde érudition, mais la précision et la netteté du
propos de chacun témoignent de la sûreté de l'information. On ne saurait dire
de l'abondante iconographie, image le plus souvent de la déchéance physique ou
de la misère, qu'elle « agrémente » ce livre. Elle le complète par des
documents variés et bien choisis. La moitié du volume est consacré à l'époque
contemporaine, de la loi du 16 vendémiaire an V à 1980..." (J. Gaudemet,
Revue historique de droit français et étranger, 1983)
36.
JULLIARD
(Jacques). Les
gauches françaises, 1762-2012 : Histoire, politique et
imaginaire. Flammarion,
2012, gr.
in-8°, 943 pp, sélection bibliographique, index, broché, bon état
20 €
Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe
siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre
ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du
XVIIIe siècle finissant, les droits de l'homme de la Révolution, le
parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la
laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire,
la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre
gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L'arrière-plan
intellectuel de chaque période est éclairé par des "portraits
croisés", à l'imitation de Plutarque – de Voltaire et Rousseau en passant
par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu'à
Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand... Une vision à la fois
historique et anthropologique.
37.
LABBÉ
(Antoine). Le
destin de Worms & Cie. Grandeur et chute d'une société de personnes. P., Félix Torres, 2010, in-8°,
135 pp, 8
pl. d'illustrations en couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Mémoires
d'entrepreneurs), envoi a.s.
25 €
Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont marqué l'histoire du
capitalisme et l'histoire de France tout court, du négoce de charbon et du
pétrole à leur rôle contesté sous Vichy, sans oublier l'étoile financière des
années 1980... Le groupe Worms a pourtant disparu. Antoine Labbé, héritier des
familles fondatrices restitue ce destin exceptionnel et interroge son étonnant
échec final. Au début des années 2000, le Groupe Worms, fondé en 1848 par un
banquier marchand de génie, Hypolite Worms, disparaissait sans coup férir,
l'épilogue d'un destin exceptionnel achevé dans l'indifférence. Puissants,
craints, secrets, MM. Worms & Cie ont pourtant marqué l'histoire du
capitalisme français, sinon l'histoire de France tout court. Du commerce de
charbon de la Révolution industrielle à celui du pétrole au XXe siècle, de la
flotte Worms au pavillon blanc et bleu flottant partout sur le globe à la
banque d'affaires et à l'assurance. Sans oublier un rôle contesté sous
l'Occupation, qui vaudra au Groupe la sulfureuse réputation de la Synarchie. Ce
n'est pas fini. Worms renaît de ses cendres après 1945, surmonte la
nationalisation de 1982 qui lui enlève sa banque, devient l'une des étoiles
financières des golden eighties... avant que l'affaire des Ciments Belges, qui
entache le nom Worms, puis l'OPA lancée par François Pinault en 1998, suivie de
celles des AGF, des Generalli et d'Allianz ne lui donnent le coup de grâce.
Passé sous le contrôle des Agnelli, le nom de Worms & Cie disparaît définitivement
en 2004-2005.
38.
LAPEYSSONNIE
(Léon). La
médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers, 1988,
in-8°, 310
pp, 8 pl. de gravures et photos hors
texte, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Médecine et
histoire)
30 €
"L'ouvrage particulièrement tonique du médecin général L.
Lapeyssonnie a le mérite d'être une mise au point claire et compréhensible pour
tout un chacun. De style agréable et parfois caustique, l'auteur montre que
l'action sanitaire européenne ne date pas d'aujourd'hui et qu'il faut avoir
quelque idée de ce qui a été fait pour mieux comprendre les problèmes actuels.
L'auteur décrit les principales étapes du service de santé colonial français de
Colbert à la création des écoles de médecine navale où furent formés la
quasi-totalité des médecins coloniaux. Ils participèrent à toutes les actions
coloniales et furent les acteurs des principales découvertes scientifiques.
Grâce à quelques tableaux, le médecin général Lapeyssonnie donne un aperçu des
réalisations effectuées, de l'évolution des différentes affections et des
problèmes posés par la médecine préventive et la médecine mobile.
L'épidémiologie est brièvement abordée à travers la peste, le choléra, la
fièvre jaune, la variole. Le portrait du médecin colonial est frappant de
vérité pour qui connaît un tant soit peu ce milieu. Si le service de santé
colonial français occupe une place de choix, l'auteur n'omet pas les autres
services de santé coloniaux anglais, belge, dont il se plaît à souligner
l'ampleur, et portugais..." (Danielle Domergue-Cloarec, Revue française
d'histoire d'Outre-Mer, 1990) — "9000 formations sanitaires créées et
gérées dont 41 hôpitaux généraux, 593 hôpitaux secondaires, 2000 dispensaires
ruraux, 6000 maternités, 4 écoles de médecine, 2 écoles d'assistants médicaux,
19 écoles d'infirmiers diplômés, 14 instituts Pasteur, de grands services
mobiles de médecine préventive...", tel est le bilan des soixante années
de la médecine coloniale française. Un dernier chiffre, étonnant: les 5000
"médecins coloniaux" (y compris les pharmaciens et gestionnaires) qui
ont vécu cette aventure lui ont donné 750000 mois de leur vie! "Qui a fait
mieux et où ?", comme le demande le doyen Payet. L'ouvrage de Lapeyssonnie
ne se borne pas à ce rappel, pourtant nécessaire, des succès et des contraintes
physiques, sociologiques, matérielles et pathologiques qui ont pesé sur cette
œuvre, ces dernières n'ayant d'ailleurs pas disparu avec l'indépendance des
territoires coloniaux. Il analyse les facteurs qui ont permis l'utilisation
optimale des ressources humaines et financières mises enjeu et dont les plus
visibles étaient l'unité de doctrine, la cohésion dans l'exécution et le suivi,
autrement dit la persévérance dans l'effort. L'histoire ne se répète pas, elle
bégaie, a-t-on dit. Elle aurait même tendance à bafouiller de nos jours,
surtout dans le domaine de l'aide médicale aux peuples malheureux. Cette grande
leçon du passé que nous donne ce livre ne pourrait-elle servir à mettre un peu
de rigueur dans le discours généreux mais souvent futile qui entoure
l'assistance au Tiers monde, comme si l'on voulait ignorer les tristes réalités
pour mieux ciseler la beauté de ce qui n'est alors qu'un geste, pour ne pas
dire une gesticulation ? (4e de couverture)
39.
LECLERC
(Félix). Adagio. Contes. Montréal, Québec, Editions
Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations
de Marcellin Dufour (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Avant de se faire connaître sur les grandes scènes du monde francophone,
Félix Leclerc avait su charmer une foule d'auditeurs puis de lecteurs avec une
série de contes qui se présentent comme une symphonie en trois mouvements :
Adagio, Allegro et Andante. Ces trois recueils de Félix, qui maîtrise toutes
les techniques de l'art de conter, ont connu un succès sans précédent. Adagio,
publié pour la première fois en 1942, regroupe dix-huit contes ou récits
réalistes pour la plupart qui témoignent de l'idéologie de la société
québécoise des années 1940. Félix, humaniste et philosophe, y chante entre
autres thèmes la grandeur de l'amour, l'importance de la fraternité humaine,
l'entraide et le partage, et il excelle à peindre l’univers des pauvres et des
laissés-pour-compte, qui se heurtent trop souvent à l’indifférence des
puissants. Bonheurs simples, fraternité entre les humains, joies de la vie
champêtre composent un univers que les lecteurs retrouveront avec un plaisir
renouvelé.
40.
LECLERC
(Félix). Allegro. Fables. Montréal, Québec, Editions
Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations
d'Albert Rousseau (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Deuxième mouvement d'une symphonie amorcée avec Adagio (1944) et complétée
avec Andante (1945), Allegro (1944) regroupe douze textes, sous-titrés à
l’origine Fables, mais qui s'apparentent davantage aux contes animaliers
traditionnels. Félix le conteur, comme son maître La Fontaine, se sert des
animaux « pour instruire les hommes », pour leur enseigner les grandes lois de
la vie. Les personnages non typés, depuis la simple petite mouche jusqu'à
l'orignal, le roi de la forêt, cherchent le bonheur et la liberté. Ils sont
appelés à exercer un choix, à grandir au contact des autres, leurs semblables,
et à découvrir la vérité. Ainsi en est-il des hommes, qui doivent composer avec
leur entourage afin de découvrir les valeurs de la vie et de la mort. Avec
Allegro, Félix Leclerc livre un message d'amour et d'espoir.
41.
LEE
(Rensselaer W.) Ut pictura poesis. Humanisme et théorie de la peinture : XVe-XVIIIe
siècles. Macula,
1991, gr.
in-8°, 216 pp, traduction et mise à jour par Maurice Brock, un
frontispice et 41 illustrations, complément bibliographique, index des noms et
des notions, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Ut pictura poesis : la formule d'Horace ("la poésie est comme la
peinture") a été paradoxalement inversée par les hommes de la Renaissance
et de l'Âge classique. Pendant trois siècles, de Léonard à Reynolds, la
peinture s'est flattée d'être "comme la poésie" : subordonnée à la
littérature, dont elle a tiré ses sources d'inspiration et sa raison d'être.
Cette rencontre se défait au dix-huitième siècle : – affirmation d'un réalisme
qui entend puiser ses thèmes directement dans la nature ;– théories du génie et
du sublime qui autorisent les excès de l'expression individuelle ; – travail
des philosophes qui, tel Lessing (1766), veulent dégager la spécificité de
chaque pratique artistique ; – autonomie croissante des constituants picturaux
: couleur, texture, surface, etc. Pour nous conter l'histoire de cette
transformation, l'auteur procède par rapprochements, citations, références ; il
explicite tour à tour la théorie de l'art en Italie (de Dolce à Bellori), la
doctrine de l'Académie et de ses adversaires (Félibien, de Piles, Du Bos),
enfin les débats en Angleterre autour du magistère de Reynolds à l'aube du
romantisme. Etude célèbre publiée pour la première fois en français, l'Ut
pictura poesis de Lee a été actualisé par nos soins et doté d'une bibliographie
moderne. (4e de couverture)
42.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). De Belzébuth à Louis XVII. Affaires
étranges. Grasset,
1950, in-12,
300 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 13)
30 €
"Une série de chroniques parues dans “le Temps” de 1899 à 1914. Les
dons habituels de G. Lenotre n'y manquent pas. Lenotre estime que Louis XVII a
dû s'évader du Temple, mais que l'évasion n'a jamais été démontrée
scientifiquement. Quant à Naundorff, son imposture ne fait pas l'ombre d'un
doute." (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)
43.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Dossiers de police. Grasset, 1949, in-12,
278 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 6)
30 €
Dans cet ouvrage richement documenté, G Lenotre nous présente 35 histoires
de police qui ont défrayé la chronique, depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à
des histoires aussi stupéfiantes que celle de Vrain-Lucas, audacieux faussaire
qui vendit à prix d'or des lettres de Vercingétorix et autres célébrités
antiques écrites en français (!) à un membre éminent de l'académie... La
lecture de ce livre nous fait passer du rire à l'horreur, mais toujours avec
plaisir tant le style de l'auteur est fluide et sa connaissance de l'histoire
pointue. Un chapitre, p. 142-146, intitulé : l'évasion de « Bibi », est
consacré à Michelot Moulin, le fameux chouan normand, qui s'échappa du fort de
Joux où l'avait fait incarcérer le Premier Consul.
44.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). En France jadis. Grasset, 1941, in-12,
348 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 10)
30 €
Au temps des pataches ; Le roi chez lui ; Médecin de Molière ; Le bonhomme
Le Nôtre ; Jean Cavalier ; Gens de maison ; Milord l’Arsouille ; Alexandre
Dumas cuisinier ; etc., etc. Selon les mots bien choisis de l’éditeur, Lenôtre
a rendu l’histoire “amusante, libre, variée, pittoresque... il assemble une
multitude de dessins précis, minutieux, d’une rare justesse de traits.”
45.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Existences d'artistes. De Molière à Victor Hugo. Grasset, 1941, in-12,
342 pp, 6
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 11)
30 €
"Les “Existences d'artistes”, de G. Lenotre (Grasset), sont un choix
de ses chroniques relatives à la vie privée de quelques grands hommes des arts
ou des lettres. Ces pages n'ont pas perdu leur fraîcheur, et permettent
d'espérer que plusieurs recueils posthumes pourront être encore édités du plus
amusant des historiens." (André Thérive, “Le Temps”, 10 janvier 1941)
46.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Héros d'aventures. Grasset, 1957, in-12,
313 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 15)
30 €
"La collection « La Petite Histoire » a pour objet de rassembler les
quelque deux mille articles que le regretté G. Lenotre a publiés, pendant un
demi-siècle et avec le talent que l'on sait, dans des journaux et des revues
fort divers. Le quinzième volume, "Héros d'aventures", vient de
paraître. Il groupe trente-deux récits où évoluent, avec le naturel et
l'aisance des êtres vivants, Casanova ou Brummel, la chevalière de Fréminville
ou Mme de Lavalette, – qui l'une et l'autre adoptèrent au moins durant une
heure des vêtements d'un sexe qui n'était pas le leur, – Vincent de Paul en
Barbarie, Franklin à Londres et Louise Contat rendant visite à Corvisart. Que
le charmant conteur nous conduise chez les Hurons ou au sommet du Mont Blanc,
du tripot de Mme Permon au taudis où sa fille – cette spirituelle et élégante
duchesse d'Abrantès qui dilapida des millions, – devait expirer, on poursuit
avec un intérêt sans cesse tenu en éveil le récit d'épisodes qui, sous la plume
de Lenotre, constituent « une ample comédie aux cent actes divers et dont la
scène est l'univers ». Et, en refermant ce livre, on s'aperçoit que, si les
romans d'actualité composés à l'époque qu'évoque l'historien ont terriblement
vieilli, les récits de « La petite Histoire » ont gardé toute leur fraîcheur."
(Revue des Deux Mondes, 1958)
47.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Nos Français. Portraits de famille. Grasset, 1942, in-12,
284 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 12)
30 €
"Vient de paraître « Nos Français », par G. Lenôtre. Voici le dernier
ouvrage du regretté auteur de la petite histoire. Tout le monde connaît et
apprécie le style alerte et nuancé de G, Lenôtre, Aussi est-il inutile de
s'étendre longuement sur la forme parfaite de ce nouveau recueil de croquis
dont le sous-titre est « Portraits de famille », Pris un peu au hasard de notre
histoire, la courageuse figure du marquis d'Arlandes compagnon d'ascension de
Pilâtre de Rozier, celle non moins attachante du comte de More, « insurgent »
d'Amérique ; l'épopée des soldats de la Révolution, l'attachement de Persigny
pour Falloux, représentent autant d'incidents historiques oubliés et que G.
Lenôtre replace en mémoire. Les 29 historiettes qui composent le volume ne peuvent
laisser le lecteur indifférent. Chaque ligne, chaque paragraphe apporte un
plaisir neuf et sain. L'auteur sait donner au plus modeste fait une tournure
spirituelle et de bon goût qui augmente encore l'agrément de la lecture. Ce
n'est pas sans un regret que l'on ouvre « nos Français » sur quelques menus
détaillés de restaurants... au XVIIIe siècle." (Journal des débats
politiques et littéraires)
48.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Paris et ses fantômes. Grasset, 1950, in-12,
318 pp, 4
pl. de gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés
à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 3)
30 €
L'auteur a modestement adopté un procédé d'investigation un peu
particulier : il se contente d'évoquer les fantômes. Paris en est peuplé. Tant
de millions et de millions d'êtres y ont vécu, que tous les murs ont une
histoire à raconter. On ne les connaît pas toutes, certes; mais, guidés par des
souvenirs de lectures recueillis dans les « Mémoires » et les gazettes
d'autrefois, ou dans les chroniques des fureteurs qui nous ont précédés, nous
mêlons au plaisir de la flânerie celui d'écouter les vieilles pierres. Que de
pèlerinages émouvants ! Le passé émerge de l'ombre ; les maisons qui ont vu
l'histoire la racontent mieux que les livres...
49.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Sous le bonnet rouge. Croquis
révolutionnaires. Grasset, 1946, in-12, 302 pp,
4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire,
couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite
Histoire, 8)
30 €
Comment menait-on une grève en 1792 ? Que sont devenus les vainqueurs de
la Bastille ? Pourquoi le peintre David a-t-il dessiné des costumes ridicules
pour les élèves de l'école de Mars ? Qui étaient Cadet Rousselle, Ange Pitou ?
Pourquoi Rouget de l'Isle, vieux moribond, tremble-t-il dès que résonne sa
"Marseillaise" ? Les réponses sont "Sous le bonnet
rouge"...
50.
LETURMY
(Michel). Dieux,
héros et mythes. Club Français du Livre, 1958, in-8°, (18)-718-(8) pp, 32 illustrations hors texte, notes et lexiques, biblio, reliure toile
écrue de l'éditeur avec une illustration runique estampée en noir au 1er plat,
dos lisse (lég. sali) avec titres en rouge, bon état (Coll. Merveilles).
Edition numérotée
25 €
Mythologies gréco-romaine, hindoue, iranienne, celtique,
scandinave/germanique, ougro-finnoise, chinoise, africaine, sémitique.
51.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France de 1774 à 1851. Deuxième année.
Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925),
in-12, (4)-228
pp, 85 gravures et cartes, cart. éditeur,
bon état
20 €
52.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France du XVIe siècle à 1774. Première année.
Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925),
in-12, 310
pp, 104 gravures et cartes, cart.
éditeur, bon état
20 €
53.
MARCADÉ
(Valentine). Art
d'Ukraine. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990,
in-4°, 348
pp, 60 illustrations en couleurs sur 24
pl. hors texte et 112 illustrations en noir sur 40 pl. hors texte, appendices,
notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Slavica,
Ecrits sur l'art)
40 €
"Il y a très peu de publications sur l'art ukrainien. Nous avons en
France et plus largement en Occident réalisé la plupart du temps des
expositions de l’art russe ou de l’art slave. Les grandes expositions qui se
sont tenues récemment au Louvre ou au musée d’Orsay présentaient une sorte de
panorama d’une culture slave ou russe qui englobait l'Ukraine. Nous manquons
cruellement d'outils de références, de données sur la culture ukrainienne et
quand il en existe, ils sont souvent indisponibles. Art d'Ukraine, l'ouvrage
fondamental de Valentine Marcadé, le seul livre en langue française sur les
avant-gardes ukrainiennes, a été édité il y a trente ans et il est difficile
aujourd’hui de se le procurer." (Sylvain Amic, directeur du musée des
Beaux-Arts de Rouen) — "La publication du livre de Valentine Marcadé est
un événement dans le processus d'approfondissement de la connaissance de la
culture ukrainienne par l'Occident. L'aube de cette culture a été marquée par
le brillant développement de l'art dans l'État kiévien. Cependant les
péripéties néfastes de l'histoire dont le résultat fut l'appartenance du
territoire de l'Ukraine à la Lituanie, la Pologne et la Russie ont produit,
pour un observateur extérieur, une aberration selon laquelle la culture
ukrainienne, fut amalgamée à la culture des nations voisines. La restitution de
la vérité historique est le premier mérite du livre de V. Marcadé. Son deuxième
mérite est la présentation des faits esthétiques dans le large contexte de la
vie sociale et la démonstration de l'enracinement profond de l'art ukrainien
dans les traditions folkloriques qui remontent parfois aux époques lointaines
des Scythes et des colonies grecques sur les côtes de la mer Noire. Mais la
spécificité la plus importante de ce livre est le choix bien fondé des
chapitres de l'histoire de l'art ukrainien que l'auteur propose à notre
attention. N'ayant évidemment pas l'intention d'écrire une histoire « complète
et systématique » de l'art d'Ukraine, V. Marcadé se concentre sur les épisodes
cruciaux de cette histoire, sur la période kiévienne, sur le développement de
l'art ukrainien aux XVlle-XVllle siècles, sur la participation des artistes
ukrainiens à la vie culturelle de l'Empire russe au XIXe siècle et sur
l'avant-garde ukrainienne des premières décennies de notre siècle. Il faut dire
qu'Art d'Ukraine contient beaucoup de faits et d'évaluations esthétiques qui
sont nouvelles et originales. Plusieurs dizaines d'illustrations en couleur et
en noir et blanc constituent également un des nombreux atouts du livre."
(Victor Koptclov)
54.
MELOT
(Michel). Daumier.
L'art et la République. Les Belles Lettres/Archimbaud, 2008, in-8°,
277 pp, 32
pl. de dessins de Daumier, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Fervent spécialiste de Daumier (1808-1879), Michel Melot retrace
l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'œuvre et mène
l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les
collectionneurs et les hommes politiques. Il rappelle de manière très
documentée les passions politiques que Daumier a suscitées non seulement en
France mais aussi à l'étranger – Daumier étant célébré à la fois aux États-Unis
comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le
grand artiste révolutionnaire français – entièrement liées au combat des
républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la
mort de Daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de véritables
manifestations républicaines. — Essai sur la vie et l'œuvre de Daumier, ce
livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à l'histoire politique
et sociale. Il explique comment une œuvre d'art peut survivre à son auteur et
fasciner un public longtemps après et loin ailleurs des conditions de sa
création. — "Essai très complet sur les manières différentes, voire
opposées, dont l'œuvre de Daumier a été reçue, du XIXe siècle à nos
jours." (Le Figaro, 2008) — "L'intérêt de l'étude de Michel Melot est
d'examiner avec précision la postérité de Daumier, de dire pourquoi son œuvre
fut négligée après sa disparition en 1872 et comment, plus tard, elle lui valut
cette célébrité tant convoitée." (L'Humanité, 2008)
55.
MILLER
(Henry). Lettres
à Anaïs Nin. P., Christian Bourgois, 1967,
in-8°, 410
pp, cart. éditeur, jaquette illustrée,
bon état
25 €
"Écrivain prolifique, Miller a toujours trouvé le temps de submerger
de lettres ses amis. Elles sont incontestablement d'un intérêt premier. (...)
La correspondance publiée aujourd'hui embrasse la période qui s'étend de sa
rencontre avec Anaïs Nin, en 1931, à l'installation en Californie de
"l'Aigle de Big Sur" en 1946. C'est assez dire qu'elle est
essentielle. Quiconque voudra pénétrer davantage dans le monde millerien sera
désormais tenu de prendre là ses références. Les principaux événements de la
vie de Miller apparaissent sous un nouvel éclairage, non point parce qu'ils
nous sont donnés dans leur objectivité historique (ce serait trop exiger et
d'un intérêt médiocre), mais parce que nous les abordons par l'intérieur et
qu'ils se composent sous la plume de l'auteur comme un intime et vivant
kaléidoscope. L'opinion qu'a Miller, par exemple, de son "Tropique",
l'explication qu'il trouve souvent à ses actes, le portrait qu'il trace de ses
amis, la relation qu'il donne de ses nombreuses lectures, tout nous conduit à
considérer cet ensemble de lettres comme un long monologue biographique venant
en contrepoint de l'œuvre proprement dite. Miller donne l'impression de
s'adresser, au-delà de la personnalité bien vivante d'Anaïs Nin, à un vaste
public imaginaire ; non qu'il en ait conscience : l'incantation du monologue
agit comme une sorte de drogue et le récit s'avance, riche d'idées, fourmille
de visages, d'anecdotes, de réflexions. Un Miller tonitruant se présente au fil
des pages, tel que nous avons l'habitude de le côtoyer dans ses livres..."
(F.-J. Temple, Le Monde, 1967)
56.
MONTEIL
(Amans-Alexis). Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles. P., Janet et Cotelle,
Coquebert, 1828-1844, 10 vol. in-8°, reliures
demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés,
caissons à froid (reliures lég. postérieures, vers 1870), coiffe sup. du tome 1
un peu abîmée, dos lég. frottés, rousseurs sporadiques, bon état
300 €
Edition originale. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), professeur d’histoire
à l’École centrale de l’Aveyron (1796) puis dans les écoles militaires, est
surtout connu pour son “Histoire des Français des divers états aux cinq
derniers siècles” (Paris, 1828-1844), d’une conception très novatrice, une
sorte d’histoire racontée par ses acteurs, où il s'attachait à décrire
l'histoire des mœurs plus que l'histoire politique. Il avait notamment exploité
pour cet ouvrage des manuscrits recueillis par ses soins, à une époque où
ceux-ci étaient abondants sur le marché et vendus au poids du parchemin.
Monteil est l'un des premiers folkloristes, il décrit ici l'histoire du peuple,
des mœurs populaires, des usages, des traditions et des superstitions. Ses
études s'appuient sur une documentation prodigieuse et originale : la publication
de cette somme commença en 1828 et se termina en 1844. Son ouvrage est un
passionnant recueil des monuments des petits et des grands métiers anciens. Un
grand nombre d'artisanats, métiers de bouche, services, corporations,
bannières, font l'objet d'un chapitre. — Volume 1 et 2. XIVe siècle. – 3 et 4.
XVe siècle. – 5 et 6. XVIe siècle. – 7 et 8. XVIIe siècle. – 9 et 10. XVIIIe
siècle (et Révolution). Le travail des classes laborieuses dans l'ancienne
France ; l'industrie française ; le traité des arts et métiers (brasseurs,
charcutiers, charrons, couteliers, brodeurs, oublieurs, horlogers,
distillateurs, gantiers, patenôtriers, couvreurs, couteliers, relieurs, etc.) ;
les bannières des métiers (la bannière de Saint Eloi, le fer, le cuivre, la
bannière de Saint Blaise, la bannière de Saint Fiacre, la bannière de
Saint-Joseph, etc.) ; ordonnances relatives aux métiers ; Seizième siècle : la
visite aux ateliers ; Dix-septième siècle : les pérégrinations industrielles du
chevalier de Malte ; Etc.
57.
MUNTHE
(Axel). Le
Livre de San Michele. Illustrations de Louis Clauss. P., Editions Arc-en-Ciel,
1952, 2
vol. in-8°, 202-(3) et 221-(1) pp,
avec 24 gravures sur cuivre hors texte de Louis
Clauss enluminées au pochoir (dont qqs illustrations érotiques), brochés, en feuilles,
couv. rempliées, couv. crème avec titres en rouge et noir, sous chemises
cartonnées et emboîtages de l'éditeur (dos d'une chemise cartonnée abîmé, un
emboîtage abîmé, mais livres en parfait état)
40 €
Edition tirée à 2.200 exemplaires numérotés (ex. n° 181 sur vélin de
chiffon des papeteries du Marais). — « Si le livre de San Michele s’est trouvé
devenir une autobiographie, dit Axel Munthe, c'est que la manière la plus
simple d'écrire sur soi-même consiste à s’efforcer de penser à d'autres. » Les
autres, ce sont les belles malades imaginaires de l'avenue de Villiers ou de la
Piazza di Spagna, le triste petit John, la redoutable Mamsell Agata, le vicomte
Maurice ou M. Alphonse – les malheureux et les humbles soignés par le médecin
suédois à Paris, Naples ou Messine, qui apparaissent tour à tour au fil de ces
pages vibrantes de tendresse et de pitié pour les bêtes et les hommes. Vivre à
Capri, c'était le rêve – finalement réalisé – d’Axel Munthe. Son récit écrit à
San Michele, paradis des chiens et des oiseaux, a connu aussitôt dans le monde
entier une faveur qui ne s'est jamais démentie. — "Livre passionnant,
difficilement classable. Autobiographie ? Certainement pas, car ce médecin
suédois, né en 1857 et décédé en 1949, ne nous y dévoile pas des pans entiers
de son existence. Rien, ou très peu, sur son enfance. Rien sur d'éventuels
amours de jeunesse (en a-t-il eus ?) Rien sur sa vie familiale (il s'est tout
de même marié deux fois et a eu deux fils. Rien, ou presque, sur la Grande
guerre (qu’il a faite comme ambulancier de la Croix Rouge, et qui lui a inspiré
tant d'horreur). Le livre, en outre, manque singulièrement de repères
chronologiques. Entre Paris, Rome, Capri, Naples, Messine, la Suède,
l'Angleterre, le ballet des allées et venues est incessant, dans un désordre
que le lecteur ne peut que regretter, tant il est impossible de suivre le fil
du temps. Simple chronique d'une vie de médecin ? L'ouvrage va tellement
au-delà ! Anecdotes à foison – pas seulement médicales et le plus souvent
doublement savoureuses – humour, poésie, amour de la nature, des bêtes, des
déshérités de toutes sortes, corps à corps incessant avec la mort, confèrent au
livre une richesse et une puissance émotive qui ne peuvent laisser
insensible." (Daniele Foret)
58.
NEWTON (Helmut), LAMARCHE-VADEL
(Bernard). Helmut Newton,
un peuple de statues. Editions du Regard, 1981, in-4°, 75 pp, 34
photographies noir et blanc à pleine page ou sur double page, 11 photographies
dans le texte, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée (très lég.
usagée), bon état
50 €
Catalogue de l'Exposition d'Helmut Newton à la Galerie daniel Templon,
Novembre 1981, Paris.
59.
NORA
(Pierre)(dir.) Les Lieux de mémoire. Tome III : Les France. 1 : Conflits et
partages. 2 : Traditions. 3 : De l'archive à l'emblème. Gallimard, 1992, 3 vol. in-8°
carré, 988, 988 et 1034 pp, 815 illustrations dans le texte et hors texte, notes,
reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, bon état (Coll. Bibliothèque
illustrée des Histoires)
150 €
60.
NOSSINTCHOUK
(Ronald). L'Extase
et la blessure. Crimes et violences sexuelles de l'Antiquité à nos
jours. Plon,
1993, in-8°,
291 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Eros est un dieu barbare qui n'hésite pas à armer le bras des amants. La
marque se substitue à la caresse, le cri à la plainte. Dans le secret des
familles ou des sectes, on n'hésite pas à exciser, à castrer dans l'espoir
d'atteindre à d'hypothétiques révélations divines. Dans l'intimité des couples,
le couteau, la hache, le garrot ou d'autres supplices sont les instruments de
l'excitation sexuelle. L'histoire de la séduction peut être ainsi réécrite en
termes de violence allégorique ou réelle, puisque la première des violences est
la tentation même de l'autre. Telle est l'ambition de ce livre. En réinterprétant
des exemples célèbres comme l'androgynie supposée de Jeanne d'Arc, la
nécrophilie du sergent Bertrand ou la passion sanglante de la veuve Renczi, et
en analysant des cas contemporains – tel celui de Salvo, l'étrangleur de Boston
–, Ronald Nossintchouc retrace le combat permanent entre le corps sexué
stigmatisé pour son infamie et la force subversive du désir, sans cesse
résurgente.
61.
NOSTRADAMUS
(Michel de Nostredame, dit). Traité des confitures, adapté en
français moderne et présenté par Jean-François Kosta-Théfaine. Imago, 2010, in-8°,
134 pp, 20
illustrations, index des ingrédients, biblio sélective, broché, couv.
illustrée, bon état
15 €
Nul n'ignore les célèbres Prophéties de Nostradamus, mais qui connaît le
Traité des confitures du fameux astrologue ? Pourtant, ce Traité eut un succès
retentissant dès sa parution, en 1555, et fut d'emblée réédité plusieurs fois.
Composé de trente et un chapitres, cet ouvrage nous offre diverses recettes
tout à fait réalisables pour les gourmands d'aujourd'hui. Coing, griotte,
rhubarbe, orange, poire, courge, et autres fruits et légumes sont accommodés
avec du sucre ou du miel, et relevés par des épices tels le gingembre, la
cannelle ou le clou de girofle... Mais comme chacun sait, Nostradamus était
aussi médecin. Il nous propose ainsi des confitures aux vertus curatives :
sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la
chaleur du foie, sans oublier celle à base d'écorces de buglosse qui permet de
rajeunir ! — Si aujourd'hui elles enchantent nos papilles, les confitures ont
aussi leur histoire. Citées pour leurs vertus dès le premier siècle de notre
ère, elles entrent en gastronomie avec le début de production massive du sucre
dans les nouvelles colonies d'Amérique au XVIe siècle. Médecin et alchimiste,
Nostradamus s'est initié aux confitures guérisseuses à Milan pour enrichir sa
pharmacopée. Il étudia ainsi le moyen de conserver les fruits, de plus en plus
appréciés avec l'apparition des premiers vergers. La confiture naît de cet art
de la conservation et de la recherche du goût. Si le sucre est encore un
produit rare réservé aux «princes et grands seigneurs», Nostradamus entend le
populariser et propose d'étonnantes recettes de confitures, fruits confits et
autres vins cuits... Les recettes de Nostradamus offrent à la fois un intérêt
culinaire, historique et littéraire.
62.
NURDIN
(Jean). Le
Rêve européen des penseurs allemands, 1700-1950. Presses Universitaires du
Septentrion, 2003, gr. in-8°, 291
pp, préface de Jacques Bariéty, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'Europe en construction est-elle vraiment celle qu'espéraient il y a un
demi-siècle ses initiateurs ? Ne s'éloigne-t-elle pas de l'objectif premier de
leur action, à savoir une imposante fédération reposant sur le "noyau
dur" de la réconciliation franco-allemande ? L'Europe est et doit être
davantage qu'un grand ensemble économique et commercial, car elle est d'abord
une idée qui fut longtemps l'apanage d'une élite de la pensée. Les auteurs
d'expression allemande y occupèrent une place exceptionnelle et c'est une
analyse de leurs conceptions européennes que propose le présent ouvrage, dont
l'objet est de montrer combien la réflexion de ces "penseurs
allemands" a contribué à enrichir le débat sur l'Europe, son identité, sa
culture, son organisation et son avenir. Philosophes, écrivains, historiens,
publicistes ou hommes d'Etat, ces hommes, célèbres ou peu connus, ont souvent
fait preuve d'une lucidité et d'une prescience hors du commun. Leurs
conceptions méritent d'être évoquées à une époque où l'Europe s'interroge sur
elle-même et sur son avenir.
63.
OLSEN
(Dr Orjan). La
Conquête de la Terre. Histoire des découvertes et des explorations depuis
les origines jusqu'à nos jours. Payot, 1934-1941,
6 vol. in-8°, traduit du norvégien, 397 cartes et gravures dans le texte et à pleine
page, index chronologique des principaux voyages, les 6 tomes reliés en 3
volumes demi-chagrin noir à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres
dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque historique). Bel exemplaire
bien relié
250 €
Complet. – I-II : Des origines à Christophe Colomb ; III-IV : De
Christophe Colomb à Cook ; V-VI : De Cook à nos jours. — Table : I. Les
premiers pionniers ; Les plus vieilles civilisations ; L'Egypte ; Les Keftiou ;
L'Ophir et le Pont ; Les Phéniciens ; Carthage ; Le périple d'Hannon ; Les
conceptions géographiques des anciens Grecs ; Les colonies de la Grèce ; Les
géographes grecs d'avant Hérodote ; Hérodote et sa géographie ; L'Anabase de
Xénophon ; L'Inde de Ctesias ; L'Expédition d'Alexandre ; L'Expédition de
Néarque ; Le voyage de Mégasthènes en Inde ; Le voyage de Pythéas aux pays du
nord ; Les savants d'Alexandrie et de Rhodes ; La géographie au temps de la
puissance romaine, Ptolémée ; L'Empire chinois et ses relations avec l'Europe ;
Les voyages de Fa-Hien (399-417) ; Le commerce de Byzance avec l'Asie. La
mission de Zémarque ; La géographie au Moyen Age ; La géographie chez les
Arabes ; Les voyages d'Ibn Batouta ; Les voyages d'exploration des Norvégiens ;
Les voyages de Benjamin de Tudèle, 1159-1173 ; Les conquêtes mongoles. La
conflagration universelle ; La visite de Plan Carpin au grand khan. – II. Les
voyages de Rubruquis à Karakoroum ; Marco Polo ; Les missions d'Asie ; Jean de
Béthencourt ; Les explorations portugaises sous Henri le Navigateur ; Vasco de
Gama trouve la route maritime de l'Inde ; La deuxième période des expéditions
portugaises ; Christophe Colomb découvre l'Amérique. – III. Le deuxième voyage
de Colomb ; Le troisième voyage de Colomb. Découverte de l'Amérique du Sud ; Le
quatrième voyage de Colomb ; Les dernières années de Colomb ; Les
conquistadores dans l'Amérique centrale. Le nouveau monde. Les « explorateurs
mineurs » ; Balboa découvre la Mer du Sud ; Découverte et conquête du Mexique ;
Découverte et conquête du Pérou. François Pizarre ; Conquête du Chili.
Découverte de l'Amazone ; Les premières expéditions dans l'Amérique du Nord.
L'El Dorado. Les voyages en Floride, le Mississipi, l'Arizona, le Nouveau
Mexique, la Prairie ; Las Casas, « l'Apôtre des Indiens » ; Fernand de Magellan
fait le tour du monde, 1519-1522. – IV. Découvertes sur la côte orientale de
l'Amérique du Nord. A la recherche du passage du Nord-Ouest ; La fondation de
Buenos-Ayres. Découvertes en Argentine, au Paraguay et au Brésil ; L'empire des
jésuites au Paraguay ; Les Français en Floride. Sir Walter Raleigh ; Le
capitaine John Smith et la fondation de la Virginie ; La colonie française du
Canada ; Voyages aux terres polaires en quête d'un raccourci vers la Chine ;
Voyages de découverte des Espagnols dans la mer du Sud ; Voyage autour du monde
de Sir Francis Drake ; Les successeurs immédiats de Francis Drake ; Voyages des
Hollandais dans les eaux japonaises ; Découverte et conquête de la Sibérie ; Le
travail des missionnaires ; La Salle et la Louisiane ; William Dampier « le
grand flibustier » ; Le tour du monde de Roggeveen. Découverte de l'île de
Paques ; L'amiral Anson, le dernier des grands corsaires ; Expédition de John
Byron aux mers du Sud ; Wallis et Carteret. Découverte de Tahiti, Pittcairn,
etc ; Le voyage autour du monde de Bougainville ; Le premier voyage de Cook. –
V. Le deuxième voyage de Cook ; Le troisième voyage de Cook ; Les navigateurs
français contemporains de Cook ; La colonisation de l'Australie ; Jean Egède et
le Groenland ; La grande expédition russe au Kamtchatka, en Sibérie et en «
Tartarie » ; Nouvelles découvertes en Amérique ; Découvertes en Afrique ; La
mer Rouge, l'Asie occidentale et l'Inde au début du XIXe siècle ; Nouveaux
progrès en Afrique ; La reconnaissance du territoire américain s'organise ;
Circumnavigations des Russes ; Nouvelles explorations dans le Pacifique. – VI.
Les premiers voyages dans l'Antarctique ; Le passage Nord-Ouest et les
expéditions Franklin ; Les détails du territoire américain ; Les derniers
voyages d'exploration en Australie ; Découvertes en Afrique à partir du milieu
du XIXe siècle ; Les dernières explorations de l'Asie ; L'Océan glacial. La «
Vega » et la « Jeannette » ; Le Spitzberg, la Nouvelle Zemble et l'Archipel
François-Joseph ; Le détroit de Smith, le canal de Robeson et le Groenland ;
Les expéditions du Pôle Nord ; Les derniers voyages aux mers antarctiques. La
conquête du Pôle Sud ; Index chronologique.
64.
PETRÉ-GRENOUILLEAU
(Olivier). Les
traites négrières. Essai d'histoire globale. Gallimard, 2006, in-8°,
468 pp, 22
gravures et photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état (Bibliothèque des
histoires)
25 €
Monstrueuse, la matière de ce livre l'est, pour deux raisons. Le sujet,
d'abord : le trafic d'hommes noirs, "infâme trafic" jusque dans les
justifications qu'on a voulu lui trouver, philosophiques, religieuses,
économiques, politiques. Monstrueuse aussi, son étendue dans l'espace, de
l'Afrique à la Méditerranée orientale puis de l'Afrique aux Amériques, le
fameux "commerce triangulaire" n'étant que l'une de ses composantes ;
et dans le temps, puisque cette histoire est longue de près de quatorze
siècles. L'approche globale, qui met en relation l'histoire de l'esclavage avec
d'autres domaines de la recherche historique – histoire des idées, des
comportements, de l'industrialisation –, permet de découvrir comment des
logiques différentes, propres à l'Afrique noire, au monde musulman et à
l'Occident, ont pu se connecter pour donner naissance aux traites négrières.
Comment, une fois pris le pli, enclenché l'engrenage négrier, les traites ont
évolué jusqu'à leur terme, résultat d'une dynamique abolitionniste. Ce livre
restitue pour la première fois dans son ensemble la complexité d'un des
phénomènes mondiaux à l'origine du monde moderne.
65.
POUJOULAT
(Jean-Joseph-François). Histoire de Jerusalem. Tableau
religieux et philosophique. Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1842, 2 vol.
in-8°, 300 et 316 pp, les 2 tomes reliés ensemble en un volume demi-chagrin
havane à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés,
filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), mque la page de titre du tome
II, qqs rares rousseurs sur les premiers et derniers feuillets, bon état
60 €
Comprenant l'entrée des Hébreux dans le pays de Chanaan, leurs destinées
monarchiques, leur génie, leur caractère ; Jésus-Christ ; l'établissement et
les premiers siècles du Christianisme ; les pèlerinages, le royaume francais
fondé en Terre Sainte par les croisades ; la domination musulmane jusqu'a nos
jours.
66.
POUPET
(B.-J.) La
Dentelle d'Alençon. (Thèse). P., Arthur Rousseau, 1913, gr. in-8°, viii-165 pp, biblio,
broché, très bon état, envoi a.s.
Rare
60 €
"Dans sa thèse de doctorat sur la dentelle d’Alençon, B.-J. Poupet
évoque des « aptitudes spéciales » nécessaires. Pour « réussir l’alençon », il
faut « du goût, de la patience, de l’agilité, de la précision et aussi une
grande sûreté de main et d’œil, la soumission à la discipline du silence et encore
le sens de l’imitation originale ». Or, selon lui, « toutes les fillettes n’ont
pas ce don : un article du règlement [des écoles de dentelle] prévoit
l’éviction des maladroites et des nonchalantes ; celles qui restent ont la
vocation et pourront jusqu’au bout jouer la difficulté ». Le régime de la
vocation, s’il est « naturellement » féminin pour la dentelle, n’est donc pas
également distribué parmi les jeunes filles." (Stéphane Lembré, La
qualification, la main et la machine : filles et garçons face aux formations
dentellières, XIXe-XXe siècles)
67.
QUIDET
(Christian). La
fabuleuse histoire du tennis. P., ODIL, 1976,
pt in-4°, 784
pp, préface d'Antoine Blondin, 300 photos
en noir dans le texte et à pleine page et sur 24 planches en couleurs hors
texte, palmarès, biblio, reliure cartonnée de l'éditeur (un coin lég. abîmé),
jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (poids 1,83 kg)
25 €
Cet ouvrage, qui a obtenu le Grand Prix de littérature sportive 1977 est
certainement le plus complet sur l'histoire du tennis des origines à 1975.
68.
ROMAINS
(Jules). Les
Hommes de bonne volonté. Flammarion, 1944-1946,
27 vol. in-12, imprimés sur
vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes
dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité,
bon état
250 €
Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et
multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes
de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre
temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946,
l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des
protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux,
et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes
politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e
arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se
focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte,
à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on
voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou
mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la
construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires,
les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages
se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean
Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman,
où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion
est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et
n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux
d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très
nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours
d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau
panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis
Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien
Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur
criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire
idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier
et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à
qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les
deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune
Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une
société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une
petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les
instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne
volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de
personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules
Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les
aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6 octobre.– 2.
Crime de Quinette. – 3. Les Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les
Superbes. – 6. Les Humbles. – 7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9.
Montée des périls. – 10. Les Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les
Créateurs. – 13. Mission à Rome. – 14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun.
– 16. Verdun. – 17. Vorge contre Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19.
Cette grande lueur à l'Est. – 20. Le Monde est ton aventure. – 21. Journées
dans la montagne. – 22. Les Travaux et les Joies. – 23. Naissance de la bande.
– 24. Comparutions. – 25. Le Tapis magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7
octobre.
69.
RONAN
(Colin). Histoire
mondiale des sciences. Seuil, 1988,
gr. in-8° carré, 697 pp, traduit de l'anglais, 126 pp
de gravures et photos, figures, 2 cartes, biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état
40 €
Un curieux paradoxe de nos cultures imprégnées de science et de technique
tient à l’oubli délibéré de l’histoire des sciences. L’enseignement des
sciences la néglige et l’histoire s’en accommode tant bien que mal, y voyant
davantage un complément utile qu’une source essentielle. La science a pourtant
bien une histoire, sans laquelle on ne saurait comprendre en profondeur les
mutations de nos sociétés modernes. Donner à lire l’histoire de toutes les
sciences, mathématiques, biologie ou géologie, et des sciences de toutes les
civilisations, des Mayas à la Chine ancienne et à l’Europe, tel est le but de
cette Histoire mondiale des sciences qui intègre les acquis les plus récents de
la recherche. — Colin Ronan (1920-1995), historien des sciences, est en particulier
l’auteur d’une importante biographie de Galilée et de recherches sur l’histoire
des télescopes.
70.
ROUSSEAU
(Jacques) et Michel Iatca. Histoire mondiale de l'Automobile. 1. L'époque
héroïque. 2. L'univers automobile. P., Amis du Club du Livre du mois, 1958, 2 vol.
in-4°, 511 pp, pagination continue, 16 planches en couleurs hors
texte (11 de photos et 5 illustrations par Geo Ham), très nombreuses gravures
et photos en noir dans le texte, tiré sur papier héliogravure, exemplaire n°
98, reliures toile décorées de l'éditeur, bon état
60 €
"Ce livre, à l'aide d'excellents textes et de nombreuses
illustrations, retrace l'histoire de l'automobile par la plume de Jacques
Rousseau, le mieux documenté de nos techniciens." (Le Monde) — Jacques
Rousseau, historien de l'automobile durant ses temps de loisirs, est connu pour
son ouvrage en deux tomes "Histoire mondiale de l'Automobile" paru en
1958 chez Hachette. Ingénieur des Arts et Métiers, il travailla à partir de
1958 chez Simca.
71.
ROUVILLOIS
(Frédéric). Histoire
du snobisme. Flammarion, 2008, gr. in-8°, 410
pp, 16 pl. de gravures en noir et en
couleurs, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Au
fil de l'histoire)
20 €
Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le
plus "parisien" du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec
l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur. La réponse est : Bergson. Les
élégantes qui se pressent aux cours du philosophe s'arrachent d'ailleurs la
dernière robe du grand couturier Worth, joliment appelée "M. Bergson a
promis de venir..." Chers snobs, que le Collège de France préoccupe
davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Epoque, ils ont été
amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou
précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le
Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre
le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au livre du
romancier anglais Thackeray, “Le Livre des snobs”, acte de baptême du snobisme.
Dûment nommés, nos snobs s'habillent à l'anglaise et courtisent les clubs chic,
convoitent l'onction du titre de noblesse ou de la particule, s'émerveillent de
la mise du comte d'Orsay, de Boni de Castellane, d'Oscar Wilde ou du prince de
Galles. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir.
Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut
être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la
foule en est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour,
quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés...
Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de
conscience, en méditant le propos du maître en snobisme que fut Robert de
Montesquiou : "il faudrait manquer d'esprit pour ne pas être snob"...
72.
SAINT-FLEUR
(Joseph P.) Logiques
de la Représentation. Essai d'épistémologie wittgensteinienne. Louvain-la-Neuve, Academia,
1988, in-8°,
367 pp, préface
de Noël Mouloud, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Hypothèses)
35 €
Ouvrage issu de thèse. "Dans son ouvrage sur les Logiques de la
représentation chez Wittgenstein, Joseph Saint-Fleur propose quatre étapes
d'analyse qui suggèrent aussi quatre niveaux de lecture de l'itinéraire
intellectuel du penseur viennois : 1. Structures de la représentation logique;
2. Le Tractatus en miettes; 3. La fracture du grand miroir; 4. Bilan et
perspectives (sur la continuité de l'œuvre)." (Marc Maesschalck)
73.
SALA-MOLINS
(Louis). L'Afrique
aux Amériques. Le Code Noir espagnol.
PUF, 1992,
in-8°, 184
pp, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"L'Espagne, jalouse de la prospérité des Antilles françaises, dont
elle voit la cause dans l'extrême rigueur du Code Noir de 1685, fait rédiger le
Código Negro carolino en 1784, dont l'auteur nous donne ici la traduction,
précédée d'une ample introduction. Il signale également la double articulation
du Code Carolin au Code noir, et du Code noir aux ordonnances hispaniques
antérieures. Comme dans son édition du Code noir, l'auteur use d'un style
misérabiliste qui ne convainc pas toujours le lecteur : « le maître et le moine
labourent avec une ardeur pareille les chairs de l'esclave noir » (p. 11) ;
etc. La traduction que présente L. Sala-Molins est effectuée à partir de
l'édition publiée par Javier Malagón Barcelo en 1974 : le Code noir Carolin est
resté à l'état de projet, n'ayant jamais été promulgué ! Peu importe d'ailleurs
qu'il n'ait jamais été appliqué car il donne une idée des sentiments de
l'autorité qui en a ordonné la rédaction. Son contenu, comme on peut s'y
attendre, est assez proche du Code noir français, mais accorde quelques
réconforts au destin du noir, réconforts signalés par Humbolt mais que
Sala-Molins considère – sans doute à juste titre – comme inexistants..."
(Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1993)
74.
SCHEFER
(Jean Louis). L'Hostie profanée. Histoire d'une fiction théologique. P.O.L., 2007, gr. in-8°
carré, 552 pp, 40 illustrations en couleurs hors texte, qqs
illustrations en noir dans le texte, index-glossaire, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état
35 €
Le Moyen Age latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la
formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la
messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa
communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé
dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de
nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est
le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de
l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements
mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement
rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée
d'hérésie. Les "erreurs" (toujours orientales) sont toutes assimilées
à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers
l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble
des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps
mystique, "le corps du Christ dont nous sommes les membres" est la
dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation.
Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des
sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ.
L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront
ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par
celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs,
présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce
que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité
du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter
et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si
le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute
nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la
démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui
est bénéficiaire du miracle ? les membres de la communauté chrétienne,
c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de
l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit
passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair
d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la
monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre
histoire.
75.
SELLIER
(Jean). Atlas
des peuples d'Afrique. La Découverte, 2005,
in-8° à l'italienne, 208 pp, nouvelle
édition, 75 cartes en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le continent africain surprend par sa complexité. L'Atlas des peuples
d'Afrique clarifie les questions en associant un texte alerte et concis à 75
cartes originales en couleur. Il évoque des populations aussi diverses que les
Kabyles, les Ouolof, les Yoruba, les Dinka, les Xhosa... en les situant dans
l'actualité des pays contemporains, mais aussi dans une histoire bien
antérieure à l'époque coloniale, trop souvent méconnue. — "Pédagogique
mais non simpliste, privilégiant l'histoire longue de ces populations, il
permet de toucher la complexité du présent. Et le lecteur se régale de ce
voyage dans le temps et dans l'espace, depuis les Berbères des côtes
méditerranéennes jusqu'aux Zoulous en Afrique australe, que guide une bien
agréable cartographie." (Alternatives internationales) — "Jean
Sellier a fait le choix de cartes très instructives, très colorées (ce qui
ajoute au plaisir visuel) et de textes qui racontent l'histoire des
cinquante-trois Etats indépendants africains, en brefs éclairages, compréhensibles
par tous, y compris par ceux qui se sentent dépassés par la complexité du
continent (...). Le lecteur ira de découverte en découverte." (La Croix)
76.
TOUCHATOUT
(Léon-Charles Bienvenu, dit). Histoire de France tintamarresque, depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Illustrée par G. Lafosse, avec le
concours de MM. Draner, A. Gill, P. Hadol, A. Le Petit, Robida, etc., etc. P., Librairie illustrée,
s.d. (1868), in-4°, 796 pp, double page de titre dont une illustrée en couleurs,
très nombreuses gravures dans le texte et 8 pl. en couleurs hors texte, reliure
demi-basane bleu-nuit, 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés (rel. de
l'époque), bon état
120 €
Une ironie cinglante, un langage décapant, prétexte à un jeu de massacres
auquel nulle tête couronnée n'échappe : "Enfin, à l'âge de 77 ans, Louis
XIV daigna faire quelque chose pour le pays dont il avait été le cancer pendant
72 ans : Il mourut." De la Gaule jusqu'en 1848, cet ouvrage irrésistible
re-situe les princes qui nous gouvernent à la place qu'ils n'auraient jamais dû
quitter dans l'esprit du peuple aussi bien que dans les manuels scolaires :
celle du comique de service à qui l'Histoire a malencontreusement confié le
rôle tragique du Commandeur. — C'est en 1863 que Touchatout (1835-1911) rentre
au journal qui deviendra l'Eclipse ; il devient rédacteur attitré en 1865,
copropriétaire en 1868, puis propriétaire en 1872. L'Histoire de France tintamarresque
fera sa renommée. Parus sous la forme de fascicules dès 1867, ces livraisons
participent de la démolition de la légende historique, manquant de respect aux
traditions avec un superbe sans-gêne. Il s'attaquera ensuite, de 1873 à 1878 à
l'Histoire tintamarresque de Napoléon III...
77.
TOYNBEE
(Arnold J.) La
Grande Aventure de l'Humanité. Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1977, fort
in-8°, 580 pp, traduit de l'anglais, 14 cartes hors texte in fine,
broché, jaquette dorée illustrée, bon état. Edition originale en français
30 €
"Une vision magistrale de l'histoire universelle." — Arnold
Toynbee, unanimement considéré comme un des plus grands historiens du XXe
siècle, nous donne ici sa version de l'histoire de l'humanité. Il fait le récit
du destin de toutes les grandes civilisations : Sumer, l'Égypte, l'Amérique
centrale, l'Inde, la Chine, Rome, la Perse, l'empire arabe, Byzance, les
Mongols, la chrétienté occidentale sont passés en revue. Un récit vivant,
exhaustif et précis, mené de main de maître par un des derniers grands
humanistes, l'un des derniers à pouvoir brasser une telle somme d'informations.
Des chapitres d'analyse et de réflexion figurent également, sur le destin des
civilisations, leurs relations avec la technologie, avec les autres
civilisations.
78.
TRESMONTANT
(Claude). La
Crise moderniste. Seuil, 1979,
in-8°, 351
pp, notes, ouvrages cités, broché, bon
état
40 €
Les termes de « modernisme » et « moderniste » sont considérés très
souvent comme injurieux par ceux qui les prononcent, voire insultants pour ceux
qu'ils désignent. Qu'en est-il en fait ? Les historiens ont appelé “Crise
moderniste” une crise doctrinale qui a secoué la pensée chrétienne et donc
l'Eglise à la charnière entre le XIXe et le XXe siecle. Cette crise a porté sur
plusieurs champs de bataille : la rencontre entre la crtique biblique et la
théologie, la rencontre entre la théologie et les philosophies allemandes, la
rencontre entre les sciences expérimentales et la théologie. (...) La crise
moderniste n'a pas été seulement un grand moment de l'histoire de la pensée
chrétienne : elle a été l'occasion d'un grand “développement”, selon
l'expression du cardinal Newman. La connaissance de cette crise est donc
nécessaire pour comprendre nos propres problèmes.
79.
[Vinification]
– BIDET (Nicolas). Traité sur la nature et la culture de la vigne, sur le vin, la
façon de le faire, et la manière de le bien gouverner, à l'usage des différents
vignobles du Royaume de France. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, 2 vol.
in-8°, 390-(11) et 227-(5) pp, 15 planches dépliantes et un tableau hors texte,
brochés, couv. illustrées, bon état
80 €
Réimpression de l'édition de 1759. — En 1752, parut le premier ouvrage de
Nicolas Bidet, grand spécialiste de l'agronomie viticole à son époque. Ce livre, qui traitait principalement des
vignobles de Champagne, connut un grand succès. Après sept années de voyages et
de recherche dans les autres régions du royaume, il publia cette seconde
édition, très largement revue et augmentée. C'était, en quelque sorte, une somme
des connaissances en matière de viticulture au XVIIIe siècle. Elle est enrichie
d'une série de planches dessinées par Maugein et gravées par Choffart qui
montrent des pressoirs, cuves et divers instruments de vinification. Nicolas
Bidet naquit à Reims en 1709 et mourut dans la même ville en 1782. Il fut
officier de la Maison du roi et sommelier de la reine Marie-Antoinette.
80.
[Vinification]
– JULLIEN (André). Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la maniere de soigner les
vins. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 315-(7) pp, 3
doubles planches hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Contenant la Théorie de la Dégustation de la Clarification, du Collage et
de la Fermentation secondaire des Vins; les Moyens de prévenir leur Altération
et de les rétablir lorsqu'ils sont dégénérés ou naturellement défectueux, de
distinguer les Vins purs des Vins mélangés, frelatés ou artificiels, etc. —
Réimpression de la 3e édition de 1822, revue, corrigée et augmentée, du premier
guide pratique à l'usage des amateurs de vins et des sommeliers. Cette édition
contient 3 planches figurant les instruments du sommelier. (Oberlé, Fastes,
962)
81.
[Vinification]
– ROZIER (Abbé). Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins, soit pour
l'usage, soit pour leur faire passer les mers. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°,
287-(5) pp, 3 planches gravées hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le premier manuel du parfait vigneron. — Réimpression de l'édition de
1772. Né à Lyon en 1734, Jean-François Rozier fut un agronome réputé,
particulièrement averti en matière de viticulture. Pendant un temps, il mit
lui-même en pratique sa grande connaissance du vin après avoir acheté un
domaine près de Béziers. Son ouvrage : "Mémoire sur la meilleure manière
de faire et de gouverner les vins" est, après les auteurs latins, le premier
manuel du parfait vigneron. Il obtint, en 1770, le grand prix de l'Académie de
Marseille. Outre son étude pertinente sur les cépages rouges et blancs
implantés dans le Midi de la France, le savant indique les meilleurs moyens de
renouveler un vignoble et de le cultiver ainsi que les vaisseaux et autres
instruments propres à soigner le vin. Ce livre très rare est une somme du
savoir viticole et oenologique au XVIIIe siècle. L'abbé Jean-François Rozier
fut docteur en théologie, directeur de l'école vétérinaire de Lyon et membre
d'un grand nombre de Sociétés de botanique. Curé constitutionnel sous la
Révolution, il mourut en 1793, tué dans son lit par une bombe.
82.
WALLACE
(Sir Alfred Russel). Les Miracles et le Moderne Spiritualisme. P., Librairie des sciences
psychologiques, s.d. (1891), in-8°, viii-382-(2)
pp, traduit de l'anglais, un portrait
gravé en frontispice par Henri Germain, reliure demi-chagrin havane, dos à 5
nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état.
Edition originale, devenue rare (Caillet 11344, Dorbon 5230)
150 €
"Savant ouvrage de cet émule de Darwin qui a consacré ses dernières
années à la défense du Spiritualisme scientifique. – La croyance aux miracles.
– Aspect scientifique du surnaturel. – La force Od. – La double vue. – Réalité
des apparitions. – Théorie du Spiritualisme. – Photographies spiritiques
d'Esprits. – Y a-t-il une autre vie ?... etc." (Caillet 11344) — Alfred
Russel Wallace (1823-1913) est un naturaliste et philosophe britannique. Il a
mis au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle au même
moment que Charles Darwin. Sa défense du spiritisme et sa croyance en une
origine immatérielle pour les plus hautes facultés mentales de l'être humain
mit à mal ses relations avec le monde scientifique, tout spécialement avec les
précurseurs de l'évolutionnisme. — "Il faut citer l’un des physiciens les
plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu,
dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la
réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus enthousiastes
champions de l’apparition des esprits, et de leur commerce avec les vivants, M.
A. Russel Wallace. Hâtons-nous de dire qu’il est, avec Darwin, l’inventeur de
la fameuse hypothèse de l’évolution et de la sélection naturelle..." (Dr
Bataille, Le Diable au XIXe siècle, 1894) — "Le livre dont voici une
traduction est peut-être celui qui a contribué le plus efficacement à la
diffusion en Angleterre du moderne spiritualisme. Indépendamment de ses
qualités intrinsèques, qui certes sont considérables, il doit une bonne part de
ce succès au nom de son auteur, l'un des savants dont le Royaume-Uni ait le
plus de droit de s'enorgueillir, et l'un des naturalistes et des explorateurs
que n'importe quel pays de l'Europe du XIXe siècle aurait le plus de raison
d'envier à sa patrie." (préface du traducteur)
83.
WELLS
(H. G.) Anticipations. S.l. (Paris), s.d. (1903), in-8°,
(222) pp, traduit
de l'anglais par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, reliure demi-toile verte,
dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, bon état
50 €
Edition pré-originale. Réunion en un volume relié des divers articles de
“Anticipations” : I. La locomotion au XXe siècle. II. La diffusion des grandes
villes. III. Eléments sociaux en développement. IV. Réactions sociales. V.
Physiologie de la démocratie. VI. La guerre au XXe siècle. VII. Le conflit des
langues. VIII. Synthèses. IX. Foi, morale et politique de la république
nouvelle, publiés dans la “Revue” des 1er août (p. 362-407), 1er septembre (p.
551-577), 1er octobre (p. 177-204), 1er novembre (p. 419-452) et 1er décembre
1903 (p. 570-656) ; la première édition en volume sera publiée l'année suivante
au Mercure de France sous le titre “Anticipations, ou de l’influence du progrès
mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines” (1904). — Dans ce
texte visionnaire publié en anglais en 1901, l’écrivain s’essayait à imaginer
la société de l’an 2000, prévoyant notamment l’essor des véhicules à moteur, le
rôle déterminant des blindés sur le champ de bataille, l’apparition de
mégalopoles et la libéralisation des moeurs. C'est le premier best-seller de
H.G. Wells et peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait
le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy)
lorsqu'elle parait tout d'abord par épisodes en magazine. Ce livre est
intéressant à la fois pour ses intuitions (les trains et les voitures résultant
de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les
restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage
de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un
sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au
fond des mers »). — "En 1901, H. G. Wells commence, mois après mois, dans
la "Fortnightly Review", une série de longs articles qu'il appelle
"Anticipations". Ce n'est plus de la fiction ; ce n'est plus de
l'avenir romancé. L'auteur ne fait plus appel au merveilleux scientifique. Il
renonce à ses vertigineuses prophéties. Crânement, il s'en prend au présent
pour en déduire le futur immédiat, avec quelques envols vers des temps moins
prochains. Les questions les plus simples et les problèmes les plus complexes,
les préoccupations d'ordre intellectuel et les réalisations pratiques, il
aborde tout. Avec un esprit critique singulièrement pénétrant, il examine les
données que l'actualité lui fournit et il établit ses pronostics : ce à quoi on
est parvenu la veille lui permet de discerner ce à quoi on parviendra le
lendemain, ou dans dix, vingt ou cinquante ans. D'après le bilan du siècle
terminé, il suppute le budget du siècle qui commence. Aujourd'hui, trente ans
se sont écoulés, et sa clairvoyance fut si lucide, si sagace, que ses
prédictions ne cessent de se réaliser l'une après l'autre. Chaque tranche
mensuelle de ces "Anticipations" était attendue avec impatience par
le public, tandis que la presse se livrait à des discussions passionnées sur la
précédente..." (Henry D. Davray, préface de "Pages choisies de H.G.
Wells", 1931)
84.
ZAO
WOU KI et Claude ROY. Estampages Han. Club Français du Livre,
1967, in-4°,
213-(7) pp, préface par Zao Wou ki et Claude Roy, 123 reproductions en noir
d'estampages chinois datant de la dynastie Han (206 avant J.-C. à 220 après
J.-C.), reliure toile imprimée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Edition
originale hors commerce, un des exemplaires numérotés comportant bien, sous
portefeuille papier à rabats imprimé, une suite de 6 grandes planches
d'estampages dépliantes (la justification ne fait état que de 5), imprimées sur
papier de riz
60 €
Zao Wou-Ki a procédé à la sélection des Estampages Han, parus en 1967, et
en a rédigé la préface avec Claude Roy.
85.
BERCIU
(Dumitru). Daco-Romania. Nagel, 1976, gr. in-8°,
192 pp, 138
illustrations hors texte dont 65 en couleurs, 5 cartes, index, reliure éditeur,
jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)
30 €
Les Géto-Daces ; Le processus de romanisation et la romanité orientale ;
Romains et Byzantins ; Sarmates, Goths, Huns, Gépides, Avars ; Les
Proto-Roumains et les anciens Slaves.
86.
BRUIT
ZAIDMAN (Louise) et Pauline SCHMITT PANTEL. La Religion grecque dans les cités à l'époque
classique. Armand Colin, 2002, in-8°, 192 pp,
3e édition, illustrations, cartes et plans,
glossaire, lexique, biblio, broché, bon état (Coll. Cursus)
15 €
La religion grecque est un ensemble de pratiques et de croyances qui se
structurent au moment où naît, vers la fin du VIIe siècle avant J.-C., une des
formes d'organisation politique typique du monde grec : la cité (polis). Elle
repose sur des habitudes de pensée et des schémas intellectuels fort différents
des nôtres. Pour les comprendre, il convient d'abord d'examiner comment les
croyances et les rites s'exprimaient dans la pratique du citoyen. Quelles
étaient les fonctions du personnel religieux, la place de la religion dans la
vie individuelle, sociale et politique ? Au-delà de l'individualité de chaque
cité, l'étude des sanctuaires les plus prestigieux montre l'importance des
cultes communs à tous les Grecs. On peut alors se pencher sur les systèmes de
représentation du divin. L'analyse des mythes fondamentaux (mythe de Prométhée,
mythe des races...), des grandes figures divines et de leurs relations
réciproques, permet de saisir ce qu'est une mythologie pour les Grecs. Cet
ouvrage, complété par un glossaire et un lexique, permet de faire le point sur
les recherches contemporaines en ce domaine.
87.
CARCOPINO
(Jérôme). Etudes
d'histoire chrétienne. Le Christianisme secret du carré magique. Les fouilles
de Saint-Pierre et la tradition. Albin Michel, 1953,
pt in-8°, 286
pp, 14 figures et 11 planches de photos
hors texte, broché, bon état, envoi a.s.
On joint plusieurs coupures de presse de l'époque sur l'ouvrage
40 €
"L'étude sur le « carré magique » concerne un ensemble mystérieux de
25 lettres, disposées en carré, de telle manière qu'on peut les lire dans tous
les sens. L'auteur y voit un cryptogramme chrétien et en attribue la paternité
à saint Irénée. La question demeure cependant confuse, et les interprétations
proposées par les savants, multiples. On a même cru reconnaître le « carré
magique » dans une inscription mutilée de Pompéi, et certains en ont conclu à
l'existence d'une communauté chrétienne dans la ville détruite par l'éruption
du Vésuve en 79. L'étude principale de Сarcopino concerne les fouilles de
la basilique Saint-Pierre. Le lecteur cultivé, désireux d'avoir un résumé
fidèle et accessible de ces fouilles, trouve ici un récit complet et précis,
avec les principales planches et reproductions qui lui permettront, d'en situer
les détails." (Jacques E. Ménard, Revue de l'histoire des religions)
88.
Catalogue
d'exposition. L'Art au pays des Hittites. 6000 à 600 av. J.-C. Collections
des musées de Turquie. P., Petit Palais, 1964, in-8° carré, 128
pp, 97 illustrations dans le texte et
hors texte, une carte, 277 numéros décrits avec notices, un tableau
chronologique dépliant, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Catalogue de l'exposition tenue au Petit Palais, janvier-avril 1964. —
"L'exposition ouverte au Petit Palais, de janvier à avril 1964, sur «
l'Art au pays des Hittites », s'arrête à la fin du VIIe siècle. Le catalogue,
précieux instrument de travail, est présenté par les professeurs Hàmit Zubeyir
Kosay (situation géographique), Kurt Bittel (histoire des Hittites), Ekrem
Akuegal (l'art au pays de Hatti), Tashin Ozguç (peuples et langues d'Anatolie
aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.), L. Van den Berghe (tableau
chronologique). La majeure partie des objets venait du musée d'Ankara. Le
groupement en sept sections (néolithique, bronze ancien, époque des colonies
assyriennes de Cappadoce – de loin la mieux représentée – , ancien empire
hittite, nouvel empire hittite, époque néo-hittite, époque phrygienne) met en
évidence la discontinuité de nos connaissances, et en particulier l'absence
presque totale de toute documentation archéologique entre la fin de l'empire
hittite (vers 1130) et l'époque phrygienne (vers 750) ; nous n'avons guère de
documentation remontant au IXe siècle que pour le sud-est de l'Anatolie
(principautés néo-hittites) et l'extrême est (royaume d'Urartu). Ce silence
correspond aux « âges obscurs » du monde grec. Le visiteur helléniste sera frappé
de la ressemblance entre telle figure féminine « en violon » de Beycesultan
(1ère moitié du IIIe millénaire) et les « idoles » cycladiques ; beaucoup plus
tard, une plaque décorative phrygienne de Pazarli (vers 600), représentant deux
guerriers casqués, tenant horizontalement une lance de leur main droite, et de
leur bras gauche un bouclier rond, offre une parenté notable avec des documents
grecs de la fin du style orientalisant et des représentations étrusques."
(Pierre Vidal-Naquet, Annales, 1964)
89.
CHADWICK
(John). The
Decipherment of Linear B. Cambridge University Press, 1960, in-8°,
x-155 pp, 2
pl. hors texte, dont le frontispice (une photo de Michael Ventris), 16 figures,
une pl. dépliante hors texte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état.
Texte en anglais
30 €
Depuis les premières fouilles d'Evans, les tablettes d'argile crétoises
gardaient leur secret... jusqu'au jour où Michael Ventris et John Chadwick sont
parvenus à échanger des messages, en 1952, en Minoen B. Ce résultat remarquable
dont John Chadwick relate les vicissitudes, les déboires et le triomphe est
essentiellement l'oeuvre de Ventris, un amateur de génie, dialectologue de
talent. Des années de recherche, la double bataille menée contre les
inscriptions muettes et les rivaux sceptiques l'ont conduit à une découverte
sensationnelle : les Crétois parlaient grec. Ce livre d'un grand savant est un
roman policier de haute culture. — "... On peut considérer comme un apport
de tout premier ordre à l'épistémologie actuelle cette histoire, alertement
contée avec un sens profond de l'humain et quelques pointes d'humour, des
principales tentatives de déchiffrement des écritures linéaires
créto-mycéniennes, qui ont conduit des tâtonnements et des échecs des pionniers
à la sensationnelle découverte de Ventris et Chadwick, soumise elle-même de la
part d'autres savants à des vérifications et à des critiques, plus ou moins
pertinentes, dont certaines même semblent avoir été inspirées par une
malveillance mesquine, qui, comme le dit M. Chadwick, n'a fait que « discréditer
leurs auteurs ». Les savants ne sont pas à l'abri de ces petitesses, voire de
ces bassesses, quand on dérange certaines des certitudes où ils se sont
ancrés..." (Charles Delvoye, L'antiquité classique)
90.
CONTENAU
(Dr. Georges). La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie. Hachette, 1954, in-8°,
320 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
"L'auteur se borne à la période que nous connaissons le mieux, entre
700 et 530 avant notre ère. A cette époque, l'Assyrie atteint son apogée et
embrasse tout le Proche-Orient, puis la Babylonie, sa vassale, alliée aux
Mèdes, secoue son joug et détruit Ninive (612 av. J.-C.) et c'est pour Babylone
une prospérité dont les historiens anciens se sont fait l'écho. Survient alors
le troisième acte, les Perses à leur tour attaquent Babylone, l'Asie change de
maîtres et la dynastie des Achéménides préside pour deux cents ans aux
destinées de l'Orient. Après des notions générales sur le pays et ses
habitants, la nourriture, le travail, le commerce, la vie de tous les jours, le
Dr Contenau étudie successivement le roi et l'Etat, la pensée mésopotamienne et
la vie religieuse (...) Il fallait, pour écrire ce livre, la connaissance que
peut seule donner une familiarité de quarante années avec les textes, les
fouilles et la vie de l'antique Mésopotamie." (Albert Vincent, Revue des
Sciences religieuses)
91.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Apôtres et des
Martyrs. Fayard, 1948, fort in-12, 719
pp, 4 cartes, tableau chronologique,
biblio, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
20 €
"On sait le gros succès de librairie obtenu par “l'Histoire Sainte”
de Daniel-Rops, et il est probable que l'engouement dont, ont bénéficié naguère
“le Peuple de la Bible” et “Jésus en son temps” attirera aussi de nombreux
lecteurs à “l'Histoire de l'Église du Christ”, dont le premier volume vient de
paraître, consacré aux quatre premiers siècles. Succès amplement justifié,
hâtons-nous de le dire, par les mérites de l'œuvre : qualités littéraires d'un
style parfaitement académique, aussi à l'aise dans la narration colorée que
dans la synthèse vigoureuse ; valeur d'une reconstitution historique, dont les
éléments sont puisés à bonne source et qui témoigne des antécédents de
l'écrivain, universitaire de profession et historien de formation. Mieux que
chez des auteurs plus « ecclésiastiques », on trouvera donc ici un soubassement
d'histoire générale qui plonge le lecteur dans l'évolution politique, la
structure sociale et la physionomie culturelle d'une époque, le tout éclairé
parfois par l'évocation de problèmes modernes, avec une intelligence historique
qui sait éviter l'anachronisme tout en utilisant d'ingénieux
rapprochements..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Église de
France, 1949)
92.
DELLA
MONICA (Madeleine). Horemheb, général pharaon. P., Maisonneuve et Larose, 2001, in-8°,
151 pp, 2
cartes, 24 figures et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Madeleine Della Monica entame ici un procès en réhabilitation du général
Horemheb, officier de vieille caste militaire, bras armé du pharaon Thoutmosis
III, héros des brillantes campagnes asiatiques qui constituèrent ou
consolidèrent l'empire de la XVIIIe dynastie. Nommé généralissime sous le
faible Toutânkhamon, il lui succéda sur le trône, porté par le clergé d'Amon,
qu'avait écarté Akhenaton. Et il est l'un des pharaons qui contribua le plus à
l'agrandissement de Kârnak, utilisant à cette fin la destruction du temple
d'Aton. Il régna huit ans. Les historiens ont porté sur le général-pharaon et
son règne des jugements contradictoires : usurpateur, homme-lige du clergé
d'Amon, dont Akhenaton le réformateur avait tenté de briser le pouvoir ou, au
contraire, consolidateur de l'empire affaibli. C'est à ces questions que tente
de répondre l'auteur.
93.
DEUEL
(Léo). Le
Temps des Ecrits. Stock, 1967,
in-8°, 490
pp, traduit de l'américain, 67 figures, 8
pl. de photos hors textes, 3 cartes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
L'histoire de la découverte et de la restitution des textes anciens,
inscriptions et manuscrits, auxquels nous sommes redevables de notre
connaissance du passé. — "Si l'on voulait traduire exactement le titre
américain, il faudrait dire : “Legs du passé”. Et pourtant le titre choisi par
le traducteur indique mieux le contenu de l'ouvrage. Car c'est bien d'écrits
qu'il est question, écrits sur papyrus, parchemins, tablettes d'argile, et de
leur découverte. Découverte qui, à quelques exceptions près, a commencé au
début du XIXe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours, en Egypte et dans
le Proche-Orient. Il y a là le récit d'aventures prodigieuses. Celle, par
exemple, des fouilles menées dans les décharges des anciennes villes
égyptiennes amenant à jour des papyrus de toute espèce, celles qui ont permis
de trouver le Sinaïticus ou les parchemins de la Geniza du Caire, et
naturellement l'histoire des manuscrits de la Mer Morte, etc. La connaissance
que l'Occident d'aujourd'hui avait de la vie et de la littérature de ces
siècles lointains en a été bouleversée, miraculeusement enrichie. Mais plus que
toute autre, c'est l'étude de l'Ancien et du Nouveau Testament qui a bénéficié
de ces découvertes. L'auteur, dans son dernier chapitre a élargi le champ de son
enquête à l'Asie et à l'Amérique précolombienne. On a comparé son livre à celui
de Ceram, “Des dieux, des tombeaux, des savants”. A vrai dire, il en est la
suite et le complément. C'est la même investigation du passé, passionnante pour
les chercheurs. et pour le lecteur." (E. Tesson, Etudes, 1968)
94.
DURUY
(Victor). La
Grèce légendaire. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 130
photos, gravures et plans en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors
texte (8 en noir, 8 en couleurs), annexes de Didier Dennis, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens âges ; Les Pélasges et les Ioniens ; Renseignements fournis
par les légendes ; Les momuments cyclopéens ; Héros et grandes entreprises ;
Religion de l'âge héroïque.
95.
FINKELSTEIN
(Israël) et Neil ASHER SILBERMAN. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de
l'archéologie. Bayard, 2002,
gr. in-8°, 431 pp, 13 cartes, 14 illustrations,
8 tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
La plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et
l'archéologie depuis cinquante ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été
écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le monothéisme est-il
apparu ? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre
promise ? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël ? Pour
la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut
degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher
Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus
récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Égypte, au Liban et en Syrie.
Plus rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de
cette cure de jeunesse effectuée par le Livre des livres, on n'en a que plus de
sympathie pour ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui
ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la
fécondité n'a pas cessé de porter ses fruits.
96.
HUBERT
(Henri). Les
Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925. Albin Michel, 1952, in-8°,
xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4
planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de
l'Humanité)
30 €
"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de
l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son
manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de
son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des
notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour
l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que
les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue
indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de
cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment
où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il
étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la
Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit
les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la
fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont
« l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage
acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les
premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les
renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à
l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de
l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue
d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa
rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité
profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment
une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études
Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la
question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les
Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)
97.
JEAN
(Richard-Alain). A propos des objets égyptiens conservés au Musée d'Histoire de la
Médecine. P., Musée d'Histoire de la Médecine de l'Université René Descartes,
1999, in-4°,
92 pp, 53
illustrations dont 37 en couleurs, 2 planches en couleurs, biblio, index,
broché, bon état
20 €
En 1850, le chirurgien Jules Cloquet fait don au Cabinets de Collections
de la Faculté de médecine de Paris, un lot d'objets égyptiens comportant 13
instruments en bronze et une vingtaine d'yeux-oudjat, provenant de la
collection de Antoine-Barthélémy Clot.
98.
JOUGUET
(Pierre). L'Impérialisme
macédonien et l'hellénisation de l'Orient. P., Renaissance du Livre,
1926, in-8°,
xvi-503 pp, 7 pl. et 4 cartes hors texte, biblio, index, reliure demi-toile verte, dos
lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. l'Evolution de
l'Humanité)
30 €
« L'Hellénisme a conquis l'Orient par les armes de la Macédoine et par ses
propres institutions. » C'est l'histoire de cette double conquête que M.
Jouguet nous retrace et, quoi qu'il en dise dans des conclusions fort
remarquables par l'ampleur de leurs vues, il a réussi dans sa tâche de façon à
satisfaire les voeux les plus exigeants. Pour expliquer l'expansion de
l'Hellénisme, il faut tenir compte avant tout de l'élan donné par la
personnalité d'Alexandre. C'est lui qui, empruntant l'idée d'Empire à la
tradition asiatique, l'a le premier jetée dans notre Occident. Sans doute,
Alexandre apparaît d'abord comme le triomphateur de la revanche sur les
barbares. Mais son ambition finit par l'enivrer de grandeur mystique et de
splendeur orientale..." (J. Bidez, Revue belge de philologie et
d'histoire) — "Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et
qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M.
P. Jouguet avec une élégante précision. Il ne rabaisse pas, comme il était
coutume il y a une ou deux générations, « le mérite qu'une tradition de
rhéteurs philosophes refusait au roi ». Il en expose les conséquences en
sachant marquer aussi la part d'influence de l'Orient sur Alexandre. Après
avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la
rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur
consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de
l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur
cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à
l'Egypte et, au dire d'un spécialiste difficile à contenter, ils sont en tout
point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue
qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)
99.
LAFFORGUE
(Gilbert). La
Haute Antiquité. Des origines au milieu du VIe siècle avant J.~C. Tallandier, 1973, pt in-8°,
444 pp, 25
illustrations en couleurs sur 16 pl. hors texte, 164 illustrations en noir dans
le texte et à pleine page, 10 cartes, chronologies, index, biblio, reliure
pleine toile brique décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Histoire
universelle)
25 €
L'Ouest asiatique n'a cessé depuis le début des fouilles, au XIXe s., de
révéler des civilisations disparues qui renaissent ainsi avec leurs oeuvres
d'art, leurs langues et leurs littératures. La multiplication des chantiers
archéologiques depuis 1950 fait que les découvertes se multiplient et que l'on
manque de spécialistes pour les interpréter. Cet exposé entièrement renouvelé
permet de comprendre l'histoire de ces millénaires et de ces régions, auxquels
nous devons, entre autres, le verre et le fer, l'écriture, puis l'alphabet, le
Code de Hammourabi et la Bible.
100.
LAGRANGE
(l'abbé F.) Histoire
de Sainte-Paule. P., Poussielgue, 1901, in-12, 645 pp, reliure
demi-maroquin à coins bleu-nuit, dos lisse orné en long, titres dorés, filets
dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire,
finement relié
60 €
"C'est un spectacle des plus édifiants que celui de cet admirable
groupe de nobles dames et de vierges romaines, descendantes des plus illustres
familles, qui, dans la seconde moitié du IVe siècle, embrassent le « saint
propos », c'est-à-dire l'état monastique, se font disciples du grand docteur et
exégète, saint Jérôme, que quelques-unes suivent bientôt en Palestine. De ce
nombre sont sainte Paule – descendante des Cornelius-Scipions-Emiliens-Gracques,
alliée par son mariage aux Julii, illustrés par Jules César – et sa fille
sainte Julia Eustochium. Elles établirent à Bethléem un couvent de vierges et
firent les frais d'un monastère pour saint Jérôme et les moines ses compagnons.
Ames d'élite et esprits très cultivés, elles donnaient à l'étude des Saintes
Ecritures une part de leur vie ; leur pieuse influence contribua beaucoup à
pousser le grand docteur à ses travaux exégétiques et à l'encourager dans le
long labeur de traduction qui nous a valu la Vulgate..." (Sévérien
Salaville)
101.
LÉVÊQUE
(Pierre) et Pierre VIDAL-NAQUET. Clisthène l'Athénien. Essai sur la
représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la
fin du VIe siècle à la mort de Platon. Macula, 1983,
gr. in-8°, 163 pp, 14 figures dans le texte,
index, broché, bon état
60 €
En 507/506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu
au pouvoir avec l'aide du peuple, remanie de fond en comble les institutions de
la cité d'Athènes. Ce remaniement s'inscrit dans l'espace, devenu civique. Il
s'inscrit dans le temps : le temps de la cité est désormais distinct du
calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute
portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui
effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans
l'espace de la ville, de la côte et de l'intérieur. Cette grande réforme qui
marque le début, sinon du mot démocratie – il n'existe pas encore –, du moins
de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l'ont vue à
la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont
cherché l'origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au
moins pour une part, d'une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les
modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment
l'esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la
politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne.
Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle
et demi d'histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les
pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu'à la mort de Platon.
102.
MARGUERON
(Jean-Claude). Mésopotamie. Genève-Paris-Munich, Nagel, 1970, gr. in-8°,
224 pp, 130
planches de photos hors texte dont 23 en couleurs, repères chronologiques,
biblio sommaire, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll.
Archaeologia Mundi, 1)
30 €
"Pour une collection (dirigée par J. Marcadé), qui se propose de
brosser un tableau complet de la recherche archéologique à travers le monde
voici une excellente « ouverture », puisque le pays a vu l'invention de
l'agriculture, l'avènement du métal, la découverte de l'écriture et des progrès
spectaculaires de l'archéologie elle-même. Après un rappel des premières
sources de notre documentation (la Bible, la tradition gréco-latine, les récits
des voyageurs), l'auteur résume les découvertes du XIXe s. qui portèrent
d'abord au premier plan l'Assyrie avant de faire revivre Sumer... L'auteur
analyse ici les conditions de naissance d'une civilisation. Plus d'un siècle de
recherches a révélé une civilisation qui a su s'implanter, se développer, se
renouveler pendant plus de quatre millénaires. L'auteur fait ici revivre le
cadre de l'existence qui, en est la cité : la vie s'organise autour de deux
pôles, palais et quartier des temples, jusqu'à ce que le pouvoir se sécularise.
Dans cette « civilisation de l'argile», le décor quotidien est resté
quasi-immuable. A travers objets et monuments on peut étudier les
manifestations de la pensée. Essentiel fut l'apport des Sumériens avec
l'invention de l'écriture ; le scribe-prêtre apparaît comme un intermédiaire
entre les hommes et les dieux. On est frappé aussi par l'importance des
sanctuaires et la permanence des lieux de culte... Mentionnons les utiles «
repères chronologiques » de la p. 11, la bibliographie et la carte in fine, et
l'illustration très riche : les photographies en couleurs sont excellentes et
révèlent des œuvres souvent peu connues." (Raymond Chevallier, L'Antiquité
Classique, 1967)
103.
MASPERO
(G.) Histoire
ancienne des peuples de l'Orient. Ouvrage contenant 175 gravures,
trois cartes en couleurs et quelques spécimens des écritures hiéroglyphiques et
cunéiformes. Hachette
et Cie, 1917, fort in-12, 912
pp, douzième édition, 175 gravures dans
le texte, 3 cartes dépliantes en couleurs hors texte, index, cart. gris-vert de
l'éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état
50 €
"C'est alors que Gaston Maspero rédigea son Histoire ancienne des
peuples de l'Orient publié pour la première fois en 1875 sous forme de petit
manuel ; augmenté et bien illustré, ce sera le livre de chevet pour plusieurs
générations d'orientalistes, dans lequel, encore aujourd'hui, bien des trésors
peuvent être puisés ; plus tard on le publiera en trois magnifiques volumes
in-4° sous le titre Histoire ancienne des Peuples de l'Orient
classique..." (Jean Leclant, Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916),
Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
1998) — "Maspero a consacré à l'histoire une part très importante de son
œuvre immense. A peine avait-il établi sa réputation d'égyptologue et de
traducteur par des publications techniques, qu'il présenta au public, en 1875,
une Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Sans doute, ce livre n'était
qu'un manuel destiné principalement aux élèves de l'enseignement secondaire ;
Maspero, en condensant les travaux antérieurs plutôt que ses propres
recherches, n'avait d'autre prétention que de présenter, sous une forme exacte
et claire, l'état des connaissances sur l'Orient ancien en 1875. Néanmoins,
l'érudition et le talent de l'auteur donnaient à ce manuel un caractère
vraiment personnel. On n'y trouvait pas seulement les histoires plus ou moins
légendaires transmises par les Grecs, accommodées tant bien que mal avec les
données authentiques fournies par les documents originaux ; l'énumération des
dynasties à noms rocailleux et l'histoire-bataille n'étaient pas imposées sans
ménagement au lecteur; au contraire, on sentait que l'auteur, possédant à fond
toutes les parties de son immense sujet, attachait plus d'importance à donner
un tableau vivant de la civilisation de chaque peuple; il intéressait le
lecteur à la littérature, à la religion, à l'art, à l'industrie, à la vie
urbaine ou rurale des Égyptiens, des Chaldéens ou des Perses. Ce souci du
détail précis et coloré n'empêchait point Maspero de discerner les ensembles.
Pour la première fois, l'histoire d'Orient n'était point traitée en
monographies de chaque peuple isolé, mais, par grands tableaux synthétiques où
l'action et la réaction de chaque civilisation ou de chaque empire vis-à-vis de
ses voisins étaient retracées avec force et vérité..." (A. Moret, Revue
Historique , 1916)
104.
MASSA
(Aldo). Les
Phéniciens. Minerva/France Loisirs, 1977,
gr. in-8° carré, 144 pp, 103 photos en noir dans le
texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart.
éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Le creuset phénicien ; Etablissements et dépendances ; La rivalité de Tyr
et Sidon ; Face au Perses ; La gloire de Carthage ; Dieux primitifs ;
L'invention de l'alphabet ; Un monde de marchands.
105.
MICHEL
(Paul-Henri). De Pythagore à Euclide. Contribution à l'Histoire des mathématiques
préeuclidiennes. Les Belles Lettres, 1950, gr. in-8°, 699 pp, broché,
non coupé, bon état, mais il MANQUE le 1er plat de couverture. Tel quel
50 €
"L'auteur de cette thèse doctorale s'était d'abord proposé d'étudier
l'influence des mathématiques sur l'esthétique des Grecs, sur les « canons »
architecturaux et sculpturaux des Ve et IVe siècles. En cherchant à se
documenter sur l'état des sciences exactes à cette époque, il se heurta à de
multiples difficultés dues à la pauvreté et à la dispersion des sources et à la
variété des interprétations auxquelles elles ont donné lieu, surtout en ce qui
concerne la chronologie. L'ampleur de cette enquête préalable dépassa toutes
ses prévisions. Finalement, il se décida à en déverser les résultats dans cet
imposant volume..." (Emile De Strycker, L'Antiquité Classique, 1952)
106.
MIMOUNI
(Simon Claude). Introduction à l'histoire des Origines du christianisme. Bayard, 2019, gr. in-8°,
777 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
La question des origines du christianisme demeure très débattue. Quelle
était la nature de ce mouvement religieux ? Comment se sépare-t-il du judaïsme
? Ce livre se veut une sorte de manuel critique et théorique sur l'histoire des
origines du christianisme, envisagée à partir des sources et des doctrines,
ainsi qu'à travers un certain nombre de questions, de concepts et de
problématiques particulières. L'auteur explore l'étude des phénomènes de
conservation et de transmission des sources littéraires de ce domaine
religieux. Il étudie les cadres historique, politique et religieux des premiers
temps du christianisme ; présente les instruments de travail en christianologie
ancienne ; analyse les sources littéraires ; présente les doctrines... Une
somme structurée en 42 "leçons" pour faire le tour des connaissances
scientifiques sur cette période fascinante. — L'auteur : Directeur d'études
émérite à la section des sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes
Etudes où il est titulaire de la chaire "Origines du christianisme" ,
Professeur associé à l'Université Laval à Québec, Simon Claude Mimouni étudie
principalement l'histoire de la formation du mouvement des disciples de Jésus
dans et hors du judaïsme aux Ier et IIe siècles.
107.
PARROT
(André), Maurice H. CHEHAB et Sabatino MOSCATI. Les Phéniciens. L'expansion
phénicienne – Carthage. Gallimard, 1975, in-4°, 316 pp,
352 photographies, illustrations, cartes et
plans en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, dictionnaire-index,
bibliographie, documentation iconographique, reliure toile éditeur, signet,
jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Univers des Formes). Première édition.
Riche iconographie
60 €
La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des
formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien.
Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles,
marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme
des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien
est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise
aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se
les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme
iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la
Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte.
108.
PETIT
(Paul). Précis
d'histoire ancienne. PUF, 1965,
in-8° carré, 351 pp, 2e édition revue, 21 cartes
dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état
25 €
"Les cartes, nombreuses, claires, établies avec grand soin,
contribuent à faire de ce Précis un manuel appelé à rendre de grands services à
ceux qui s'initient aux études historiques." (Pierre Grillon, Bibliothèque
de l'Ecole des Chartes)
109.
PEYRE
(Roger). Histoire
Romaine. Classe de Quatrième. Delagrave, 1897,
in-12, xxi-546
pp, 43 gravures, 11 cartes et plans, un
tableau synoptique et 3 tableaux généalogiques, reliure percaline bleue de
l'éditeur, bon état
25 €
Avec de nombreuses illustrations d'après les monuments et des cartes.
110.
RIVIERE
(Jean-Claude). Georges Dumézil : à la découverte des Indo-Européens. Copernic, 1979, in-8°,
271 pp, notes,
importante bibliographie (pp 237-271, établie par Alain de Benoist et
François-Xavier Dillman), broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Georges Dumézil et les études indo-européennes (J.-C. Rivière, pp 9-135).
Georges Dumézil et Rome (Robert Schilling, pp 137-155). Georges Dumézil et la
religion germanique : l'interprétation du dieu Odhinn (F.-X. Dillmann, pp
157-186). Les Indo-Européens de l'Est (Jean Varenne, pp 187-196). Trois
perspectives médiévales (Des "trois fonctions" aux "trois
états" – Des talismans fonctionnels des Scythes au cortège du graal – De
la mort de Batradz à la mort du roi Arthur) (J.-H. Grisward, pp 197-217).
Georges Dumézil et les langues du Caucase (Georges Charachidzé, pp 219-228).
111.
SEIGNOBOS
(Charles). Babylone,
Ninive et le monde assyrien. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 125
photos et gravures en noir dans le texte et à pleine page, 2 plans, 16 pl. hors
texte (8 en noir, 8 en couleurs), notes de Didier Dennis, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens empires de Chaldée et d'Assyrie ; Ninive ; L'empire de
Babylone ; Mœurs, religion; sciences, coutumes ; Architecture, art, écriture.
112.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de
la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des
Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les
Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome Premier. P., Knapen, 1758, in-12,
(4)-447 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à
5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches
rouges (rel. de l'époque), coiffes lég. abîmées, mors frottés, bon état
30 €
Tome I seul (sur 3).
113.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de
la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des
Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les
Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome troisième. P., Knapen, 1758, in-12,
(4)-408 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à
5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches
rouges (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée avec pt mque au dos, bon état
30 €
Tome III seul (sur 3). — "Voluptueux et extravagant dans ses
voluptés, il méprisait les plaisirs ordinaires et ne trouvait du goût que dans
ceux dont la jouissance était difficile. Il affectait de manger des fruits hors
des saisons qui les produisent ; mais il ne bornait pas ses voluptés à ces
bizarres fantaisies, il se livrait sans honte à toute sorte de débauches qui
affaiblissaient son corps, et qui lui firent oublier la triste situation des
affaires de l’Empire, qui demandaient toute sa vigilance." (Jacques
Roergas de Serviez à propos de l'empereur Gallien)
114.
TADDEI
(Maurizio). Inde. Nagel, 1970, gr. in-8°,
268 pp, traduit
de l'italien, 169 illustrations hors texte dont 53 en couleurs, une carte,
index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)
30 €
La civilisation de l'Indus ; L'Inde sous les Maurya et le règne d'Ashoka ;
Influences hellénistiques et scytho-parthes ; L'art du Gandhara ; L'époque
gupta.
115.
VAN
EFFENTERRE (Henri). Mycènes, vie et mort d'une civilisation. La seconde fin
du monde. Editions
Errance, 1985, in-8°, 238 pp,
nombreuses illlustrations, 6 cartes, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des Hespérides)
25 €
"Le choix quelque peu apocalyptique du titre de cet excellent ouvrage
fera peut-être sourire les préhistoriens habitués au cycle incessant de la
naissance et de la mort des civilisations depuis la première apparition de
l'Homme. Mais il faut entrer dans le jeu : le monde mycénien, si proche de nos
premières civilisations protohistoriques, si proche de nous-mêmes, par le
truchement de la geste homérique, ne peut laisser indifférent et sa fin brutale
peut, somme toute, être comparée au mythe cosmogonique du Déluge. L'ouvrage
bien illustré, écrit dans une langue attrayante, se lit comme un roman."
(T. Briard, Bulletin de la Société préhistorique française, 1975)
116.
VEYNE
(Paul). Quand
notre monde est devenu chrétien (312-394). Albin Michel, 2007, pt in-8°,
319 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre
comment le christianisme, ce chef-d’oeuvre de création religieuse, a pu, entre
l’an 300 et l’an 400, s’imposer à tout l’Occident. Pour Paul Veyne, c’est grâce
à la conversion de l’empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental
: parce qu’à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux
dieux païens, le christianisme, bien qu’il apparaisse comme une secte très
minoritaire, est la religion d’avant-garde. Constantin aide les chrétiens à
mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire
romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme
à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un
seul martyr… Un livre érudit et impertinent.
117.
ALEXANDRE-BIDON
(Danièle) et Monique CLOSSON. L'Enfant à l'ombre des cathédrales. Presses Universitaires de
Lyon, Editions du CNRS, 1985, gr. in-8°, 276
pp, 44 gravures dans le texte, 16 pl. de
documents hors texte en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"Des centaines d'enluminures médiévales représentent la femme et
l'enfant en bas âge. Telle est la base de ce livre. A travers ces miniatures,
comme à l'aide des textes de l'époque et des travaux d'historiens
d'aujourd'hui, c'est l'histoire des rapports de la femme et de l'enfant, du
XIIIe à la fin du XVe, qui est brossée. Ce petit manuel d'obstétrique et de
puériculture médiévale se révèle comme un ouvrage de référence pour tous ceux,
historiens ou amateurs, qui s'intéressent au vécu quotidien de la famille et de
l'enfance au Moyen Age." (4e de couverture) — "Les auteurs présentent
elles-mêmes leur livre comme « un petit manuel de puériculture médiévale ».
Entendons par là qu'elles y ont essentiellement rassemblé des informations
relatives aux conditions pratiques et matérielles de la grossesse, de
l'accouchement, des soins et de l'éducation des petits enfants aux derniers
siècles du Moyen Âge. La pièce maîtresse de leur documentation est constituée
par les miniatures qu'elles ont repérées dans un ensemble de 198 manuscrits
latins et français, presque tous de la Bibliothèque nationale et généralement
des XlVe et XVe siècles ; en plus de ces images, elles s'appuient sur certains
textes, textes purement littéraires ou œuvres didactiques (parmi lesquels les
plus sollicités sont le Livre des propriétés des choses de Barthélémy
l'Anglais, le Régime du corps d'Aldebrandin et la Doctrine d'enfant de Raymond
Lulle). (...) Le travail de D. Alexandre-Bidon et M. Closson est, au total, de
lecture plaisante, aidée par une illustration abondante et significative. Dans
un domaine – l'histoire de l'enfant au Moyen Âge – moins étudié qu'on ne le
croit parfois, il pose, à partir d'un aspect important du sujet et avec une
saine problématique, de très utiles jalons." (Jacques Verger, Histoire de
l'éducation, 1987)
118.
BOUTRUCHE
(Robert). Seigneurie
et féodalité. 1. Le premier âge des liens d'homme à homme. Aubier, 1968, pt in-8°,
478 pp, 2e
édition, revue et augmentée, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Historique)
25 €
"Le livre de M. Boutruche est un exposé très complet et très précis
des connaissances acquises sur les origines de la société médiévale après un
demi-siècle d'études historiques et les études critiques publiées par les
savants du monde entier. Il n'est que de jeter un coup d'oeil sur la
bibliographie – 466 ouvrages et articles recensés – pour apprécier l'ampleur de
l'information mise en œuvre. Il s'agit d'une fresque à grands traits de la
civilisation qui a précédé l'âge féodal classique ; elle s'ordonne en une mise
au point très étudiée, vaste synthèse où sont mis en valeur les points
essentiels. C'est une heureuse fortune de trouver ainsi condensé et rassemblé
de main de maître le résultat des efforts de générations de chercheurs. (...)
L'un de ses principaux mérites de l'ouvrage est qu'il éveille les curiosités et
que, par delà la somme des connaissances exposées, il signale les points
obscurs, ceux sur lesquels la recherche n'a pas encore été poussée de façon
exhaustive. C'est avant tout un état des connaissances actuelles sur la
civilisation du haut moyen âge, et ce n'est pas là la moindre utilité de ce
brillant exposé, des patientes recherches et du talent d'écrivain de
l'auteur." (Jacques Boussard, Journal des savants, 1960)
119.
BÜHRER-THIERRY
(Geneviève). Evêques
et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les Eglises de Bavière et de
Souabe, 876-973. (Thèse). Picard, 1997,
gr. in-8°, 278 pp, 4 cartes et 4 tableaux
généalogiques in fine, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
35 €
En 843, à l'issue du partage de Verdun, Louis, petit-fils de Charlemagne,
fils cadet de l'empereur Louis le Pieux, prend définitivement possession de la
partie orientale de l'Empire, créant ainsi le premier royaume
"germanique". En 962, Otton 1er reçoit à Rome la couronne impériale
et fonde un nouvel Empire dont la germanie est le centre de gravité. C'est
durant cette centaine d'années que se constitue dans la partie orientale de
l'ancien Empire de Charlemagne un royaume qui se distingue peu à peu de la
partie occidentale du royaume des Francs, le futur royaume de France. L'une des
différences essentielles entre les deux royaumes est liée à l'immense influence
politique gagnée par les évêques dans l'entourage du roi de Germanie qui
choisit de s'appuyer en priorité sur l'épiscopat pour faire contrepoids à la
puissance de l'aristocratie laïque : avec les débuts de la dynastie ottonienne
s'établit la Reichskirche, élément constitutif du "Saint Empire Romain
Germanique", certains évêques devenant, à partir du XIIe siècle, des
princes d'Empire... — "Une judicieuse délimitation du terrain d'enquête et
une recherche obstinée des indices les plus ténus, toutes catégories
documentaires confondues, forment l'arrière-plan de la thèse, aujourd'hui
publiée, de Geneviève Bührer-Thierry. Dans le cadre des deux duchés
méridionaux, une Bavière déjà très bien individualisée, et une Souabe qui en
est encore à se forger une identité, soit pour un total de dix diocèses,
l'auteur étudie, de façon classique, le passage de l'Eglise carolingienne à un
« Reichskirchensystem » dont elle convient après d'autres qu'il n'a pas encore
acquis ses traits censés classiques sous Otton Ier. Le « pouvoir » dont le
titre fait état, avec quelque ambiguïté, est en fait le « pouvoir princier »,
l'auteur concentrant l'analyse sur les rapports entre évêque et prince (roi et
ducs), et n'abordant que de l'observatoire le plus élevé les rapports des
évêques à l'exercice du pouvoir : exercice dont elle montre de façon
convaincante qu'il est moins de substitution que d'étai, l'exaltation du rôle
des prélats ne se révélant fonctionnelle qu'autant que le bras séculier est
fort." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1998)
120.
COLIN
(Jean). Cyriaque
d'Ancône. Le voyageur, le marchand, l'humaniste. (Thèse). P., Maloine, 1981, gr. in-8°,
610 pp, 75
illustrations dans le texte, chronologie des voyages de Cyriaque, reliure
simili-cuir décorée de l'éditeur, jaquette, bon état
90 €
Humaniste, grand voyageur et fondateur de la science archéologique,
Cyriaque d'Ancône (1391-1452) est un marchand, antiquaire et humaniste italien,
un voyageur et un épigraphiste grâce auquel nous sont parvenues des copies de
nombreuses inscriptions grecques et latines perdues depuis son époque. —
"Cyriaque d’Ancône est, on le sait, une figure emblématique de l’humanisme
militant. Imprégné de culture gréco-latine, il vit et respire au milieu d’un
peuple de dieux et de nymphes, appelle la fête de Noël « jour de naissance de
Jupiter incarné » et date ses lettres en ides et calendes. Mais Cyriaque n’est
pas seulement un érudit passionné, c’est aussi un homme de terrain. Souvent
marchand, fréquemment diplomate, un peu espion, il a parcouru toute la Méditerranée
orientale, guidé par Strabon et Pomponius Méla, et, plus concrètement, en se
faisant conduire par ses hôtes génois ou vénitiens sur tous les sites antiques
qui sont à sa portée. Et là, il dessine ruines, reliefs et statues, et copie
sans relâche des centaines d’inscriptions. Le livre de Jean Colin s’intéresse
plus à la formation, la culture, la personnalité et aux relations de Cyriaque
qu’à ses découvertes. Mais on y trouve une foule de renseignements, une
illustration abondante, ainsi que des discussions éclairantes sur les «
tricheries » dont il se rend parfois coupable dans sa collecte épigraphique. En
outre, Colin évoque à plusieurs reprises les dix dernières années de la vie de
Cyriaque (1442-1452)." (Christian Le Roy)
121.
CORNETTE
(Joël). Anne
de Bretagne. Gallimard, 2021, in-8°, 334 pp,
16 pl. d'illustrations en couleurs hors texte,
annexes, tableau généalogiques, repères chronologiques, notes, sources, index,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il
existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et
plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté ; il faut
suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée.
L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à
onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un
ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins,
mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son
vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des
causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue
en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de
l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son
règne achève le siècle d'or d'un Etat breton qui croyait pouvoir jouer dans la
cour des grands avant de céder à plus puissant que lui. Cette biographie
dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en
restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images
enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on
doit l'invention de la cour des Dames. A la faveur de son destin singulier et
au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume
des lys et du duché de l'hermine.
122.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Temps barbares. Fayard, 1950, fort
in-12, 774 pp, 13 cartes, chronologie, biblio, index, reliure
demi-toile bordeaux, pièce de titre basane bordeaux, couv. conservées (rel. de
l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
25 €
"On peut louer et recommander cette belle œuvre de vulgarisation, qui
apprendra beaucoup de choses au large public. Je serais même tenté de penser
qu'elle lui en apprendra trop : je veux dire que, pour mieux replacer
l'histoire de l'Eglise dans son contexte, on développe à l'excès l'histoire
générale. Il est vrai que, pour cette époque ingrate qui va du Ve au Xe siècle,
il valait sans doute mieux ne pas supposer connus d'avance les principaux
évenements, si complexes et tumultueux. Il s'agit des « temps barbares » où
s'effondre l'Empire romain ; du moins en Occident, car l'Orient survit aux
coups des Perses, des Arabes, des Slaves ; et le nouvel Empire carolingien
s'écroule à son tour, entraînant dans sa chute les restes de la civilisation
antique..." (J.-R. Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1951)
123.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome I : Le
Dauphin, 1403-1422. P., Librairie de la Société bibliographique, 1881, gr. in-8°,
lxxxvii-480 pp, broché, couv. factice muette, traces de mouillures anciennes, état moyen
mais ouvrage très rare
30 €
Tome I seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire
de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a
sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas
et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
124.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome II : Le
Roi de Bourges, 1422-1435. P., Librairie de la Société bibliographique, 1882, gr. in-8°,
667 pp, broché,
dos factice, trace de mouillure ancienne, état correct mais ouvrage très rare
30 €
Tome II seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de
Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa
place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et
n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
125.
DUCELLIER
(Alain), Michel KAPLAN, Bernadette MARTIN, Françoise MICHEAU. Le Moyen Age en Orient. Byzance et
l'Islam, des Barbares aux Ottomans. Hachette, 1990,
gr. in-8°, 320 pp, 24 cartes et plans in fine,
biblio, index, broché, qqs rares marques au feutre sur 13 pages, bon état
20 €
"L'exposé ne se limite pas à l'histoire événementielle du
Proche-Orient (Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, « barbares » divers) : pour
chaque tranche historique les auteurs font le point sur les institutions et
leur évolution (administration, finances, armées, fiscalité), et sur la vie
économique et sociale. A la fin de chaque chapitre figure une bibliographie
particulière, qui complète la bibliographie générale placée en tête du volume.
Le manuel est solidement documenté, agréable à lire et bien adapté à son
objectif." (Revue des études byzantines, 1979)
126.
FAVREAU
(Robert)(dir.) La Vie de sainte Radegonde, par Fortunat : Poitiers,
Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136). Seuil, 1995,
in-4°, 272
pp, préface de Jean Favier, nombreuses
illustrations en noir et en couleurs, fac-similé du manuscrit (Vita Radegundis,
daté vers 1100) et des peintures du XIe siècle qui le décorent (en couleurs),
transcription du texte latin et traduction française à la suite (Yves Chauvin
et Georges Pon), suivi d'études par Jean Vezin ; Piotr Skubiszewski ; Michel
Rouche ; Robert Favreau ; Marie-Thérèse Camus, index des noms de personnes et
de lieux, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
45 €
Histoire de Sainte Radégonde (née en Thuringe vers 519), femme de
Clotaire. La reine des Francs quitta la cour pour fonder l'abbaye de
Sainte-Croix à Poitiers et fut la protectrice de Venance Fortunat. Le texte du
manuscrit 250 et ses peintures ont été exécutés, en même temps, par le même
copiste-enlumineur vers le milieu du XIe siècle, probablement d'après un
original carolingien. — La vie de sainte Radegonde est une des mieux connues
pour le VIe siècle, grâce à plusieurs biographes, Venance Fortunat son
contemporain et ami et un peu plus tard Baudonivie une moniale poitevine. Elle
a donné lieu aussi à de nombreux récits à caractère plus ou moins légendaires.
Princesse née vers 520 en Thuringe,elle avait rejoint la cour des rois francs
comme prisonnière à l’âge de onze ans. Prise en amitié par la reine, elle reçut
une solide éducation, rare pour l’époque, au plan religieux (connaissance du
latin, lecture des Saintes Ecritures) mais aussi profane. A la mort de la reine
en 538, Clotaire Ier, fils de Clovis en fait sa quatrième épouse et Radegonde
devient reine des Francs, probablement contre son gré: elle aurait fui avant
d’être ramenée de force pour que le mariage puisse être célébré. Sa volonté de
vivre humblement en servante du Christ se heurta bien vite aux exigences de son
statut et au caractère violent de son époux. Néanmoins elle obtint
progressivement un peu d’autonomie se dévouant aux pauvres. L’assassinat de son
frère par Clotaire Ier la conduisit à quitter la cour et elle obtint de
l’évêque Médard (futur saint), qui l’avait mariée de la consacrer diaconesse et
de la faire moniale. Bénéficiant d’un nouveau canon protégeant les moniales,
elle put ainsi échapper à la poursuite de son époux. Après un pèlerinage à
Tours sur le tombeau de saint Martin, elle s’installe à Saix, Vienne, sur une
terre donnée par son époux et y fonde un oratoire et un hospice. Elle
s’installe ensuite à Poitiers et y fonda avec une poignée de jeunes filles, le
monastère de Notre-Dame (nommé plus tard Sainte-Croix) en 552 ou 553.
Accompagnée d’Agnès qu’elle établira plus tard comme abbesse et du poète
italien Venance Fortunat, Radegonde avait été à Arles pour s’informer sur la
règle de saint Césaire afin de l’adopter et place ensuite son abbaye sous la
protection du Saint-Siège afin de se libérer de la tutelle épiscopale et
royale. Même moniale, Radegonde conserva toujours une grande influence «
politique », usant ainsi de son autorité et de sa réputation de vie ascétique
pour rétablir la paix entre les fils de Clotaire après la mort de leur père et
influença fortement Sigebert Ier qui lui succéda. Radegonde a été canonisée peu
de temps près sa mort en 587. Elle est patronne de Poitiers et patronne
secondaire de la France.
127.
FAWTIER
(Robert). Les
Capétiens et la France. Leur rôle dans sa construction. PUF, 1942, in-8°,
223 pp, broché,
bon état
25 €
"Ce livre ne concerne que les Capétiens directs (987-1328). Son but
est de montrer quelle action les princes de cette dynastie ont eue sur la
formation de notre pays. L'historien montre avec quelle habileté, avec quelle
sûreté instinctive les premiers Capétiens ont su consolider leur dynastie,
faire valoir leurs droits de suzeraineté même à l'égard des plus puissants
vassaux et affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur l'un des droits essentiels
de la souveraineté royale, celui de ne prêter l'hommage à qui que ce soit. La
faiblesse de la dynastie à ses origines leur interdisait de grandes conquêtes
et des visées trop ambitieuses. Ils se sont appuyés résolument sur leur droit,
sur les règles mêmes de la coutume féodale. Sans hâte, sans programme nettement
tracé d'avance, ils ont su profiter de toutes les occasions favorables pour
s'étendre et arrondir leurs domaines. Aucun d'eux n'a possédé de qualités
géniales, mais la continuité de leurs efforts a fondé définitivement leur
puissance. On trouvera de même dans ce remarquable essai des analyses
judicieuses sur le développement de la justice royale et institutions
administratives, sur le ralliement à la personne du roi de toutes les classes
sociales du royaume." (Joseph Lecler, Etudes, 1942) — "Le livre de M.
Fawtier est un brillant essai. Il n'épuise pas le sujet, mais il ne sera pas
facile de dire encore beaucoup de neuf après lui. C'est avant tout un livre
intelligent." (Jean Dhondt, Revue belge de philologie et d'histoire, 1943)
128.
GERBIER
(Mlle A.) Marie
de Bourgogne. Tours, Alfred Mame et fils, 1865, in-8°,
(4)-235 pp, 3e édition, une gravure en frontispice, cart. toile violine, dos lisse
avec titre et ornements dorés, encadrements à froid sur les plats, fer doré au
1er plat, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état
25 €
Marie de Bourgogne (1457-1482) est la fille unique du duc de Bourgogne
Charles le Téméraire (1433-1477) et d'Isabelle de Bourbon (1437-1465). En 1477,
après la mort de son père à Nancy, au cours d'une bataille contre le duc de
Lorraine René II, elle épousa Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), futur
empereur du Saint Empire Germanique, et lui apporta en dot les Pays-Bas
bourguignons (l'actuel Benelux et le nord de la France), la Franche-Comté
(comté de Bourgogne) et la titulature du Duché de Bourgogne.
129.
GRANDEAU
(Yann). Jeanne
insultée. Procès en diffamation. Albin Michel, 1973,
in-8°, 330
pp, notes, biblio, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
"La bibliographie de l'histoire de Jeanne d'Arc est encombrée d'une
série de publications « non conformistes », s'opposant à la thèse « orthodoxe »
de la naissance de la Pucelle dans une famille de paysans de Domrémy et voulant
en faire une princesse bâtarde, fille du duc Louis d'Orléans et de la reine
Isabeau de Bavière. On imagine aisément le type d'arguments sur quoi se fonde
cette proposition qui, développée avec un grain d'humour, aurait pu être le
prétexte d'un livre amusant, mais qui, ressassée depuis 1960 par une dizaine de
publications se prenant très au sérieux, finit par être lassante et même
exaspérante pour quiconque souffre de la méconnaissance dans le public des
méthodes et des résultats de l'histoire scientifique au profit des élucubrations
des faux historiens de l'histoire romancée et de la « petite histoire ». Aussi
cet échafaudage loufoque n'a-t-il pas manqué de susciter des réfutations
nombreuses et l'on se souviendra encore sans doute du calembour peu heureux,
titre du dernier livre sur ce sujet de Mlle Régine Pernoud, "Jeanne devant
les Cauchons". C'est également l'objet du présent livre de M. Yann
Grandeau mais la réfutation est ici plus largement développée. L'auteur a
choisi, ainsi qu'il le dit, de « jouer le jeu », d'examiner sérieusement et
soigneusement un par un les arguments des tenants de la bâtardise et d'en
vérifier le bien fondé. Ceci aboutit à une démolition pierre par pierre qui
dure trois cents pages. Chaque « preuve » est analysée, le raisonnement
décortiqué, les constructions illogiques démontées, les contradictions mises en
évidence, les prémisses fausses dénoncées de même que les mauvaises
traductions, les citations tronquées ou déformées et les précisions purement
inventées. Travail systématique et qui parfois laisse le lecteur pantois devant
la niaiserie ou la bêtise, et quelquefois aussi la flagrante malhonnêteté, qui
se cachent derrière les affirmations péremptoires mais difficilement
vérifiables par le profane des écrivains « dissidents »." (D. Henry, Revue
belge de philologie et d'histoire, 1975)
130.
HEERS
(Jacques). Précis
d'histoire du Moyen Age. PUF, 1968,
gr. in-8°, 416 pp, 20 cartes dépliantes hors
texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état
25 €
"L'ouvrage traite en trois parties bien distinctes le Moyen-Age
occidental, le Monde byzantin et le Monde musulman. Illustré de nombreuses
cartes, il est d'une lecture aisée et d'une manipulation facile." (J.
Paul, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1970)
131.
LABANDE-MAILFERT
(Yvonne). Charles
VIII. Le vouloir et la destinée. Fayard, 1986,
in-8°, 512
pp, 4 tableaux généalogiques,
chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état
25 €
"Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie.
Nous n'en conservons qu'une étincelle." Voilà bien le mot qui convient
pour désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans – à la mort de
Louis XI en 1483 – et mort accidentellement à vingt-huit. On l'a prétendu borné,
capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant, la façon dont il a obtenu
le rattachement de la Bretagne à la France fut un chef-d'œuvre d'habileté et de
tact, et les divers traités qu'il a signés avec les Grands assurèrent la paix
intérieure au royaume. Son grand dessein – conquérir Naples pour, de là,
organiser le "grand passage" et recouvrer la Terre sainte – fut
certes une erreur, tout comme fut coupable sa négligence pour les affaires
financières. Mais il se tira plutôt bien de l'entreprise italienne et donna à
cette occasion à la France l'une de ses grandes victoires militaires (Fornoue)
; quant à la réforme du clergé, il venait d'en apercevoir la nécessité
lorsqu'il fut fauché par la mort. Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce
monde si perturbé du tournant du XVIe siècle ? Louis XII et François Ier
firent-ils mieux que Charles VIII, surent-ils méditer ses erreurs, résister au
mirage italien et réorganisèrent-ils l'Eglise ? Rien, évidemment, ne nous
permet d'affirmer que Charles VIII eût pu accorder sa destinée à son vouloir
s'il avait vécu, mais tout nous incite à lui laisser le bénéfice du doute...
132.
LÉVI-PROVENÇAL
(Evariste). Histoire
de l'Espagne musulmane. Nouvelle édition revue et augmentée. P.-Leyde, G.P. Maisonneuve
& Cie, E.-J. Brill, 1950-1953,
3 vol. in-8°, xix-403, 435 et 576 pp, 96 pl. de
photos hors texte, 38 figures et cartes dans le texte, 5 tableaux généalogiques
(un détaché sans mque), biblio, index, brochés, C. de bibl., bon état
300 €
Tome I : La conquête et l'émirat hispano-umaiyade (710-912). Tome II : Le
califat umaiyade de Cordoue (912-1031). Tome III : Le siècle du califat de
Cordoue. — Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal,
l'Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) fut considérée
immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien
entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de
nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées,
mais l'ouvrage reste et restera, sans doute longtemps encore, irremplaçable car
sa valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable du contenu qu'à
l'esprit qui a présidé à son élaboration. Sur la question fondamentale qui est
de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début
(92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610), la position de Lévi-Provençal est
toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout
l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un peuple.
Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui
l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont
prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même
s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on
s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques
années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en
compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce
qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis.
133.
MADSEN
(O.) Les
Vikings. Minerva/France Loisirs, 1976,
gr. in-8° carré, 144 pp, 114 photos, gravures et
croquis en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8
en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Cet ouvrage – agrémenté d’une importante iconographie en noir et en
couleurs – part sur les traces de ce peuple qui du VIIIe au XIe siècle
parcoururent le globe de conquêtes en conquêtes et aventures, et qui marqua
profondément l’histoire européenne. — Viking signifie "Roi de mer".
(...) Longtemps, les Vikings furent appelés les Normands. En réalité, ils ont
reçu ce nom : hommes du Nord (North-man) des populations méridionales surprises
par l'apparition de ces hommes venus du Danemark, de Norvège ou de Suède et
dont on ne savait point préciser l'origine. (...) On trouvera dans ce livre une
évocation de la société viking, précisant notamment le rôle de la femme dans
celle-ci, un tableau des croyances nordiques, puis le récit des principaux
exploit des « Normands », enfin une description de leur marine, si remarquable.
134.
PARISSE
(Michel). Noblesse
et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au
XIIIe siècle. Nancy,
Université de Nancy II, 1982, gr. in-8°, 485
pp, 8 pl. d'illustrations et 97 tableaux
généalogiques hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
150 €
"La thèse de doctorat de Michel Parisse n'avait été assurée en 1975
que d'une faible diffusion. Se résolvant à sacrifier de très riches
développements sur l'Église et notamment sur l'avouerie lorraine, son auteur a
tiré de l'ensemble le noyau dur de ses recherches, les reprenant sur d'autres
frais et les confirmant dans l'ensemble. Comme il s'agit du meilleur
connaisseur, avec le doyen Jean Schneider, de la Lorraine médiévale, on
comprend l'intérêt de la publication, même ainsi réduite ; d'autant que le cadre
chronologique retenu, des Ottoniens à Philippe le Bel, englobe la « grande
période » de l'histoire du duché, celle où ont rivalisé les influences
allemandes et françaises, avant le triomphe de ces dernières à l'aube du XIVe
siècle. Il était donc essentiel d'examiner, au moins pour le sommet visible de
la société, dans quelle mesure les pratiques juridiques et le paysage social
ont été marqués par l'un ou l'autre des deux mondes voisins. Le livre se
recommande par un puissant appareil bibliographique, d'autant plus utile qu'il
englobe très amplement l'œuvre historique allemande si mal appréciée en France,
mais si familière à Michel Parisse ; en outre la technique de recherche étant
la prosopographie, la reconstitution des généalogies et l'étude de la titulature,
on dispose d'une masse énorme de faits de détail, plus de quatre-vingt-quinze
notices de familles nobiliaires avec tableaux de filiation, croquis
d'implantation, tant pour les familles « carolingiennes » ou comtales que pour
de beaucoup plus modestes..." (Robert Fossier, Bibliothèque de l'École des
chartes, 1983)
135.
PARISSE
(Michel)(dir.) Atlas de la France de l'An Mil.
Picard, 1994,
in-4° carré (30 x 30 cm), 129 pp, 37
cartes pleine page, biblio, 2 index, broché, couv. illustrée, bon état
50 €
Dernière retombée heureuse du Millénaire capétien, la parution de l'Atlas
de l'an Mil offre un outil précieux pour tous ceux qui s'intéressent à cette
période. Œuvre collective, une vingtaine d'historiens, chercheurs,
conservateurs, y ont contribué, orchestrée par Michel Parisse qui a su
présenter avec clarté les objectifs et les options de cette grande entreprise.
En premier lieu sont exposées les limites chronologiques et spatiales retenues
pour cet Atlas. 987-1031 pour les premières, soit les règnes d'Hugues Capet et
de Robert II. Si la carte des diocèses en a été une des données essentielles,
le souci de restituer un ensemble correspondant au royaume de France, voire à
la France actuelle, a conduit à y inclure des secteurs intégrés à l'époque au
Saint-Empire ou, à l'inverse, à conserver le singularisme historique d'un «
espace catalan ». Ce parti-pris justifie l'ordonnance générale de l'ouvrage en
douze « espaces régionaux ». Chaque zone ainsi constituée est présentée en une
série de cartes commentées illustrant trois centres d'intérêt. D'abord un
inventaire des communautés religieuses dont on sait qu'elles furent
particulièrement florissantes à l'époque. Puis un recensement des sites
fortifiés, du moins ceux qui ont pu jusqu'alors être formellement identifiés.
Ensuite un recensement de ce que les auteurs appellent les « éléments
économiques et pré-urbains » se traduit par une troisième série de cartes.
Enfin une rapide et très utile notice fait état du monnayage dans le secteur
considéré. Ainsi conçu cet Atlas marque un « état des connaissances », comme
l'indique son sous-titre, permettant d'utiles mises au point. Des
bibliographies établies par « espaces », deux index généraux concernant les
noms de lieux, l'un sous leur forme latine, l'autre sous leur forme actuelle,
complètent ce très bel album dont on réalise combien il nous manquait !
(Monique Chauvin, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1994)
136.
PELTIER
(Abbé Henri). Adalhard, abbé de Corbie. Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1969, in-8°,
138 pp, biblio,
index, broché, bon état (Supplément au Bulletin des Antiquaires de Picardie,
1969 ; Mémoires LII)
30 €
Adalhard (v. 752-826), cousin germain de Charlemagne, élevé avec lui, en
devint le conseiller ; régent d'Italie, puis disgrâcié et exilé, il finit
paisiblement sa vie à Corbie (Somme), qu'il organisa à la façon d'un petit
royaume. — "L'abbé de Corbie Adalard appartient plus à l'histoire de la
politique temporelle et spirituelle qu'à celle des doctrines, puisque ses seuls
ouvrages ont été des statuts pour son abbaye et un “De ordine palatii” qui ne
nous est parvenu que dans une refonte d'Hincmar, mais, outre l'intérêt de ce
dernier texte, il semble bien qu'Adalard ait joué un rôle réel dans l'essor
intellectuel de la communauté qu'il dirigeait, non seulement en veillant sur
l'accroissement de la bibliothèque, mais surtout par sa culture personnelle :
il semble que Paschase Radbert lui doive une part dans sa formation. Si la
brochure d'H. Peltier a parfois un léger relent de panégyrique, elle nous offre
une solide étude du personnage et de son milieu ; d'ailleurs si le rôle
politique d'Adalard peut laisser place à de grandes divergences d'appréciation,
il n'y a aucun doute qu'il n'ait été un grand abbé et un grand religieux."
(Louis-Jacques Bataillon, Bulletin d'histoire des doctrines médiévales. Le Haut
Moyen Âge, in Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1977)
137.
POGNON
(Edmond). Hugues
Capet roi de France. Club des Libraires de France, 1966, in-8°,
398 pp, une
miniature en couleurs hors texte, nomenclature du siècle, chronologie, biblio
commentée, reliure toile rouge ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex.
numéroté, bon état (Coll. Le Mémorial des siècles, Xe s.)
25 €
"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements
auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il
conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin
manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ;
il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues
Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que
celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer
la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à
lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer
traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à
éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire
politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert
au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet,
la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et
conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au
XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie."
(Bernard Guenée, Annales ESC)
138.
RAZI (Zvi). Life, Marriage and Death in a Medieval Parish. Economy, Society and Demography in Halesowen 1270-1400. Cambridge University Press, 1980, in-8°, xiv-162 pp, une
carte, 17 figures, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition
originale. Texte en anglais
50 €
L'un des plus fameux débats en histoire médiévale concerne la démographie
du bas Moyen Age et les incidences de la Peste noire de 1349. Il est maintenant
admis que la population de l'Europe avait commencé de décliner bien avant cette
date, dès le milieu du XIIIe siècle et en tout cas dès le début du XIVe siècle,
et que la "raison" en était non quelque "événement", fût-ce
une catastrophe, mais bien une crise de structure de la société tout entière,
rançon de l'extraordinaire essor économique, social, démographique des deux
siècles précédents... Les études récentes, qui ont cherché à dépasser la
perspective "catastrophiste" et élargir la problématique
démographique pour prendre en compte tous les facteurs économiques et sociaux,
ont bien relativisé l'importance de la Peste noire, sans nier ses effets
toutefois : mais ceux-ci n'ont été dévastateurs qu'en raison d'une situation
générale déjà des plus graves. Dans l'ensemble de ces études, le livre de Z.
Razi qui peut sembler n'ajouter qu'une monographie à bien d'autres, a une
double originalité : celle-ci tient à la source documentaire utilisée et à la
place centrale accordée de nouveau à la Peste noire. (...) La deuxième
originalité de l'ouvrage tient à ses conclusions : le trend démographique
reconstitué par l'auteur rend toute son importance à l'épidémie de 1349 qui
aurait emporté d'un seul coup 42 à 44 % de la population, puis aux trois
attaques successives de la peste dans la seconde moitié du siècle, en 1361-1362
(où meurent 14 % des adultes), 1369 (16 %) et 1375 (12 %). De plus, selon
l'auteur, la population s'est accrue jusqu'en 1349. Certes les incidences des
crises frumentaires de 1293-1295 et 1315-1320 sont bien sensibles, mais sur la
lancée de l'essor démographique antérieur, les pertes ont été comblées avant le
milieu du XIVe siècle..." (Jean-Claude Schmitt, L'Année sociologique,
1983) — L’ouvrage montre tout le profit qu'on peut tirer de séries judiciaires,
rétives à première vue à un traitement purement quantitatif. — "The
fourteenth-century was a period of dramatic and startling change in the nature
and organisation of English society. The Black Death in
the middle of the century shattered the traditional structure of the population
of England. Yet historical documentation of these changes has always been
difficult, partly because it was impossible to identify precisely the vast
majority of peasants in a particular locality because of changing surnames and
the large number of transient outsiders. In this study of the parish of
Halesowen in the West Midlands, Dr Razi has been able to overcome these
obstacles through the use of an exceptionally complete series of court rolls
covering the period 1270 to 1400. New methods reveal more precise data about
life expectancy, the size of families, the specific age of mortality during the
Black Death and the age distribution of the male population. New light is
thrown on the family structure of the medieval English peasantry and on the
continuing controversy about the English population before and after the plague.
The book will interest teachers and students of social, economic and
demographic history and of English medieval and local history generally.
139.
SCHMIDT
(Joël). Sainte
Geneviève et la fin de la Gaule romaine. Perrin, 1989, in-8°,
199 pp, 2
cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve
et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de
Nanterre. Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista
aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la
conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de
la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde
romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle
fut un repère d'une grande stabilité. Par cette biographie alerte, Joël Schmidt
restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et
historique.
140.
SERMOISE
(Pierre de). Jeanne
d'Arc et la mandragore. Les drogues et l'Inquisition. Editions du Rocher, 1983, in-8°,
261 pp, 8
pl. de photos, gravures et fac-similés hors texte, qqs figures et un fac-similé
dans le texte, généalogie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Seul volume paru. — "... de même qu'il fallait que le Christ fût
crucifié pour sauver l'humanité, il fallait que Jeanne fût condamnée à être
brûlée pour établir solidement le Roi sur son trône. C'est par ce sacrifice qui
a cimenté le sentiment populaire contre les Anglais, que le Roi a pu réunir
autour de lui toutes les forces nécessaires à sa victoire. L'auteur, dont la
minutie dans la recherche et dont la connaissance paléographique sont immenses,
propose une interprétation de l'histoire de Jeanne toute différente de
l'histoire officielle. ...La seule question qui se pose est de savoir pourquoi
certains se refuseraient à découvrir une vérité qui semble bien être voilée
derrière une des plus grandes manipulations psychologiques de la masse
populaire de l'histoire des derniers siècles..." (Michel Marion, Conservateur
à la Bibliothèque Nationale)
141.
SOISSON
(Pierre et Janine). Byzance. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 102
photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8
en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Par le texte et l'image, voici une reconstitution de la merveilleuse
Constantinople, de l'étonnante cour du Basileus et de toute la société
byzantine, une évocation de la condition de la femme dans celle-ci, aussi bien
que du nombreux clergé qui inspire et régente tant de choses ; voici les mœurs
et les coutumes, les jeux, les plaisirs et les fêtes de ce peuple raffiné...
142.
SUDRE
(L.) Chrestomathie
du Moyen Age. Delagrave, 1928,
in-12, 185
pp, cart. éditeur (lég. défraîchi), bon
état
20 €
"Ont paru en même temps, à la librairie Hachette et à la librairie
Delagrave, deux "Chrestomathies du moyen âge", la première due à la
collaboration de G. Paris et E. Langlois, la seconde rédigée par L. Sudre.
Toutes deux sont destinées aux élèves de la classe de seconde, et contiennent,
conformément au programme officiel, la traduction des morceaux admis dans le
recueil. Elles présentent encore d'autres analogies : ainsi la graphie est dans
l'une et dans l'autre uniformisée, et rapprochée du français, et les auteurs
sont souvent tombés sur les mêmes morceaux. La Chrestomathie de MM. Paris et
Langlois est précédée d'une introduction grammaticale qui manque à celle de M.
Sudre, laquelle, en revanche, contient plus de notes explicatives."
(Romania, 1897)
143.
BADALO-DULONG
(Claude). Banquier
du roi. Barthelemy Hervart, 1606-1676. P., Ségur, 1951, in-12, 235 pp, 6 pl. de
gravures hors texte, notes, index, broché, bon état. Edition originale, un des
100 ex. numérotés sur Alfa (seul grand papier), envoi a.s. à Alfred Fabre-Luce
50 €
"Barthélémy Hervart est un de ces hommes de finance, banquier et
administrateur, dont le rôle a été de grande importance au XVIe et au XVIIe
siècles. Issu d'une famille d'Augsbourg, qui avait fondé une banque à Lyon, il
apparaît vers 1632 dans le personnel d'hommes d'affaires et d'agents politiques
qui soutiennent de leurs deniers et de leur savoir-faire diplomatique la
politique de Richelieu et de Mazarin. L'intervention d'Hervart fut
particulièrement heureuse pour assurer le payement des armées pendant les
dernières campagnes qui précédèrent la paix de Westphalie, et il ne fit pas
moins bien dans la suite, pour négocier avec Turenne, dans les dures années de
la Fronde. Nous le retrouvons, pourvoyeur du Trésor royal jusqu'à la fin du
ministère de Mazarin, et pourvu en même temps de l'office de contrôleur général
des finances, aux côtés de Fouquet et en face de Colbert, dont la duplicité
faisait un ennemi redoutable pour ses concurrents. Hervart fut emporté dans les
remous qui accompagnèrent la chute de Fouquet et son office passa à Colbert,
qui en disposa comme chacun sait. Cette carrière, qui, malgré la disgrâce
finale, fut heureuse et prospère, puisqu'Hervart se tira sans trop de dommages
des enquêtes de la Chambre de justice et conserva jusqu'à sa mort une solide
fortune, est pour nous pleine d'enseignements. Elle nous montre par des
exemples concrets ce qu'était la crise permanente des finances royales,
l'incohérence des institutions, qui faisaient d'un même personnage un prêteur
et un administrateur chargé du contrôle. La monarchie administrative en était
encore aux méthodes de la comptabilité domestique, telle qu'on l'aurait tenue
dans une famille désordonnée, incapable de subsister sans recourir à la
faillite et aux mesures d'exception. Les à-côtés de cette histoire apportent
également quelques précisions utiles : l'ascension de Colbert dans l'entourage
de Mazarin, la duplicité féroce dont il usait envers ses rivaux, tout cela est
à retenir, et le rôle de Fouquet, qui n'était en somme qu'un Hervart amplifié
et imprudent..." (Roger Doucet, Revue d'histoire économique et sociale,
1953)
144.
BARBIER
(Edmond Jean François). Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou
Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première édition complète,
conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de notes et
éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série. P., Charpentier
libraire-éditeur, 1857, 8 vol. in-12, index, reliures
demi-basane fauve, dos à 5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles
filets dorés, pièce de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes
dorées (rel. de l'époque), qqs coiffes arasées, qqs mors en partie fendus
recollés, intérieurs propres et frais, bon état
250 €
Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage
essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre
pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. —
Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540
pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750
(2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série :
1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième
série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si
utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume
paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis
XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source
essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné
grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les
affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et
les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)
145.
BAUDSON
(Emile). Charles
de Gonzague, duc de Nevers, de Rethel et de Mantoue, 1580-1637. Perrin, 1947, in-8°,
317 pp, préface
du duc de La Force, 5 pl. de gravures hors texte sous serpentes, dont un
portrait en frontispice, broché, bon état
40 €
"Cousin de Henri IV qui le chérissait, détesté de Marie de Médicis
qui le flattait, craint de Richelieu qui le méprisait, soutenu par le Père
Joseph." — Biographie de Charles Ier Gonzague, prince franco-italien né le
6 mai 1580 à Paris et mort le 22 septembre 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de
57 ans, qui sera duc de Nevers et duc de Rethel (Charles III) en 1595 à la mort
de son père, prince d'Arches (Charles Ier) en 1608, duc de Mantoue (Charles
Ier) en 1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II, et enfin duc de
Montferrat (Charles Ier), en même temps que Mantoue... L'ouvrage obtint le Prix
Montyon de l’Académie française en 1948. — "M. Emile Baudson retrace la
noble vie de Charles de Gonzague, Duc de Nevers, de Rethélois et de Mantoue,
fondateur de Charleville, promoteur de cette croisade qui ne partit jamais et à
l'occasion de laquelle le Père Joseph écrivit sa Turciade. Ce livre n'est pas
un simple travail de vulgarisation, il est fondé sur d'innombrables documents
inédits. Beaucoup d'entre eux seront, pour les historiens, des mets de
choix..." (Duc de La Force, préface)
146.
BAUMANN
(Emile). Marie-Antoinette
et Axel Fersen. Grasset, 1931,
in-8°, 269
pp, imprimé sur papier Alfax Navarre,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties
romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est
fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions
vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter
l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans
le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent
délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de
qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur
l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion
décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins
qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption,
encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu
qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus
atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les
apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique
que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du
dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête
bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde,
majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe
s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y
vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples
de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou
un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann
nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans,
il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a,
comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine
a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette
admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois.
Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il
ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors :
n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh
Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent
dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui
elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même
n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui
a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule,
comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison
si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune
conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à
personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins
une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec
eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet
amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent
moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés
tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si
Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les
marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses
actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui
n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette
et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la
Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M.
Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une
populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette,
avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le
Figaro, 1931)
147.
BÉTHOUART
(Antoine). Le
Prince Eugène de Savoie. Soldat, diplomate et mécène. Perrin, 1975, in-8°,
464 pp, préface
de Jean Orieux, 16 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, biblio,
reliure skivertex éditeur, bon état
30 €
Eugène de Savoie (1663-1736), déçu dans ses ambitions par Louis XIV, offre
alors ses services à Léopold, empereur d'Autriche. Il s'illustre dans le métier
des armes, puis dans l'art de la diplomatie. Il sera ministre de la Guerre en
1700. Son intrépidité le rend célèbre. Dans toute l'Europe, le nom d'Eugène est
synonyme de gloire. Richissime, populaire, esthète, il emploie ses quartiers
d'hiver à faire construire, décorer et meubler de somptueux palais...
148.
BLUCHE
(François). Le
Grand Règne. Fayard, 2006, fort in-8°, 1277
pp, sources, références et notes, jalons
chronologiques, index général, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
40 €
Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du
Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de
Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est
très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie
quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les
jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en
scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les
textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de
Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.
149.
BRAUDEL
(Fernand). Civilisation
matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle. Armand Colin, 1986, 3 vol. gr.
in-8°, 544, 600 et 607 pp, environ 450 illustrations, 116 cartes et graphiques,
index, brochés, couv. illustrées, bon état
100 €
Le maître-livre de Fernand Braudel. – Tome 1 : Les Structures du
quotidien. Tome 2 : Les Jeux de l'échange. Tome 3 : Le Temps du monde. — Ces
trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe
siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a
bousculées alors en Asie, en Amérique, en Afrique la violente expansion de
l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un
acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles,
distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids
énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore
majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché.
— Le premier volume, “Les Structures du quotidien : le possible et
l'impossible”, est un inventaire de la culture matérielle avant la grande
rupture de la révolution industrielle : misère et luxe; routines paysannes;
nourritures, costumes et logement, du riche et du pauvre; outils, techniques,
monnaies et pseudo-monnaies, villes... C'est donc un grand livre d'images où
toutes les civilisations du monde ont leur mot à dire. Chemin faisant se mesure
l'étroitesse des limites du possible pour ces sociétés d'hier, en butte,
toutes, à des famines meurtrières, à l'inexorable faiblesse des sources
d'énergie et des techniques, à la lenteur et au débit dérisoire des transports,
des communications. L'auteur nous entraîne ainsi loin « des facilités que la
vie actuelle nous prodigue, dans une autre planète, dans un autre univers des
hommes ». — Avec “Les Jeux de l'échange”, nous quittons la vie matérielle
stagnante qu'évoque le premier volume pour entrer dans le mouvement de la vie
économique. De bas en haut de l'échelle, voici tous les outils de l'échange :
colportage, marchés, échoppes et boutiques, foires, bourses, banques. Autant d'étapes
de l'épanouissement de l'économie de marché, confondu d'ordinaire avec celui du
capitalisme. L'auteur, au contraire, distingue ou même oppose les activités et
les acteurs de l'économie de marché et du capitalisme, celle-là sous le signe
de l'échange naturel et sans surprise, de la transparence et de la concurrence,
celui-ci animé par la spéculation et les calculs savants d'un petit groupe
d'initiés. Parce qu'il se fonde sur la puissance, le capitalisme a toujours pu
se réserver les secteurs privilégiés de l'accumulation, secteurs changeants au
fil du temps : du XV au XVIII siècle, non pas l'industrie, mais la banque et le
négoce international. — Le dernier volume reprend, cette fois dans sa
chronologie du XVe au XVIIIe siècle, l'histoire économique du monde. Non pas de
l'univers tout entier, mais de ces seules zones très minoritaires qui vivent
selon « le temps du monde », le regard tourné vers les échanges internationaux
– toutes zones de civilisations denses, à la richesse ancienne. En gros deux blocs
: l'Europe d'un côté, de l'autre l'Extrême-Orient qui lie Inde, Chine, Islam en
un puissant réseau, longtemps à égalité avec l'Europe. L'histoire de ces quatre
siècles est précisément celle de la rupture progressive de cet équilibre
ancien. Il a été bouleversé, recréé à partir des hauts lieux du capitalisme qui
ont successivement pris la tête de l'Europe : Venise au xve siècle, puis Gênes,
Amsterdam, Londres, jusqu'à la révolution anglaise du XIXe siècle, qui a scellé
l'inégalité du monde. Nous en vivons encore les conséquences. En conclusion :
le destin du capitalisme d'aujourd'hui s'explique-t-il à la lumière du passé ?
150.
BRAUDEL
(Fernand). La
Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. (Thèse). Armand Colin, 1990, 2 vol.
in-8°, 588 et 628 pp, 40 illustrations hors texte, 68 cartes et tableaux,
notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état
60 €
Le chef d'oeuvre de Fernand Braudel. — "J'ai passionnément aimé la
Méditerranée" : c'est par ces mots que F. Braudel ouvre son premier
ouvrage sur le monde méditerranéen qui, traduit dans le monde entier, y a été
salué comme "la plus grande œuvre historique de notre temps". Selon
la conception originale de l'auteur, il se déroule sur des rythmes temporels
différents. De volume en volume, il passe de la "longue durée", du
temps presque immobile de la géographie et des civilisations, au temps lent des
grands cycles économiques et sociaux, et enfin au temps très vif et bref des
événements au quotidien... — La première partie : La part du milieu suit pas à
pas les genres de vie qu'imposent aux hommes de Méditerranée la nature
elle-même et les héritages de civilisation. Grands propriétaires des plaines et
leurs paysans asservis, montagnards pauvres mais libres, peuples des marins,
des pêcheurs et des corsaires, nomades du désert que suivent leurs tentes et
leurs chameaux, immenses troupeaux des transhumances entre plaine et montagne,
bête de somme et chariots si lents à assurer les transports, mers animées à la
belle saison et désertées chaque hiver quand les vents mettent en péril
voiliers et galères – telle nous apparaît la Méditerranée du XVIe siècle,
toujours au bord de la disette, misérable et cependant richissime, à la croisée
des routes du grand commerce mondial. – La deuxième partie : Destins collectifs
et mouvements d'ensemble, consacré aux économies et aux sociétés, pose une
question essentielle : quand la Méditerranée a-t-elle perdu son antique royauté
au profit de l'Atlantique ? Certainement pas dès le lendemain des grandes
découvertes, affirme l'auteur, contre toutes les idées reçues jusqu'alors. Tout
au long du XVIe siècle, la Méditerranée, bien qu'envahie par les bateaux du
Nord, reste la puissance économique qui se réserve l'essentiel du grand
commerce mondial, plus la suprématie financière : l'or et l'argent que
déversent en Espagne les mines d'Amérique aboutissent dans les mains des
banquiers italiens, maîtres du crédit à travers toute l'Europe. Cependant, la
Méditerranée partage les difficultés, alors générales, de sociétés en crise
dans une montée à la fois d'inflation, de richesse, de misère, de banditisme,
de guerres civiles et religieuses – un destin commun aux deux civilisations qui
la divisent : Islam et Chrétienté. – La troisième partie : Les événements, la politique
et les hommes, est celle de l'histoire vive des évènements, durant le
demi-siècle que dure le règne de Philippe II. En Méditerranée le conflit est
permanent entre les deux grands champions de l'Islam et de la Chrétienté,
l'Espagnol et le Turc. Mais la guerre se ranime ou s'apaise selon que les
adversaires ont ou non les mains libres. La paix avec la France, en 1559,
marque ainsi le début d'un âpre duel, jusqu'au triomphe de la flotte chétienne
à Lépante, en 1571. Paradoxalement, celui-ci inaugure une longue période de
paix. C'est que les deux adversaires, chacun aux prises avec ses propres
drames, l'un sur le front atlantique, l'autre en Perse et en Hongrie, se
tournent alors le dos et les flottes d'Etat désertent la Méditerranée pour le
grand bonheur des corsaires turcs et chrétiens, dont la petite guerre va
remplacer la grande.
151.
BURNET
(Mary Scott). Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728.
(Thèse). Suivi de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française. P., Droz, 1938 et 1945, 2
vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio et
index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et index dans
le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile bleu-nuit à
coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des
historiens du théâtre, XII et XX)
50 €
"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais
il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté
; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un
souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort
prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu
d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux
et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la
France, 1938)
152.
CARRINGTON LANCASTER (Henry)(publ.
par). Le Mémoire de Mahelot, Laurent et d'autres
décorateurs de l'Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française au XVIIe siècle, publié par
Henry Carrington Lancaster. P., Champion, 1920,
gr. in-8°, 158 pp, 49 pl. hors texte (dont le
frontispice), index, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec
titres dorés, bon état
60 €
Ouvrage sur la décoration théâtrale au XVIIe siècle orné de 49 dessins
originaux tirés du manuscrit de Mahelot et reproduits en fac-similé. Le Mémoire
de Mahelot constitue la principale source d'information sur la scénographie
pratiquée sur la scène publique en France au XVIIe siècle. C'était un registre
de travail à l'usage du décorateur et des comédiens de la Troupe Royale établie
à l'Hôtel de Bourgogne depuis 1629, où se trouvait consignée la liste des
pièces inscrites au répertoire de la troupe et les notices techniques (parfois
accompagnées de croquis scénographiques) nécessaires à la représentation de ces
œuvres. Le Mémoire de Mahelot offre deux coupes effectuées dans le répertoire
d'une même troupe à deux périodes clefs de l'histoire du théâtre français, d'une
part les années 1630, d'autre part les années 1670-1680. Il permet ainsi de
comparer la scénographie en usage sur la scène parisienne au plus fort du
modernisme baroque et à une époque où le modèle classique est parvenu à
maturité. Il permet ainsi de comprendre comment, à l'Hôtel de Bourgogne au
XVIIe siècle, les décors se concevaient, se réalisaient, se plantaient et
s'utilisaient au cours de la représentation.
153.
CHALLES
(Robert). Un colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert
Challes, écrivain du Roi, publiés par A. Augustin-Thierry. Plon, 1931, pt in-8°,
xxii-301 pp, broché, bon état
25 €
"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe
officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de
magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur,
fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de
Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de
voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur
les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes
de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert,
sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des
renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une
vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier.
Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est
là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est
question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages
et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent
scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de
temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes,
sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin,
Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel
l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans
et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et
autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son
ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui
publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon
Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante
introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur
les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du
Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas
protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites
dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des
trente dernières années du règne de Louis XIV. (...) On croit facilement que «
tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci
renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M.
Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin
historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme
français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou
déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout
bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du
monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie
anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert
Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste
Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la
Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès.
Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par
Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des
Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une
relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris
comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si
discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de
sa propre volonté, anonyme.
154.
DANIEL-ROPS. L'Eglise de la Renaissance
et de la Réforme. 2. Une Ère de renouveau : La Réforme catholique. Fayard, 1955, fort
in-12, 569 pp, biblio, chronologie, index, broché, bon état (Coll.
Les Grandes études historiques)
20 €
"Daniel-Rops est rapidement tombé dans l'oubli après sa mort et les
dix volumes de son "Histoire de l'Église du Christ" ne sont presque plus
jamais cités. Démarche apologétique, tranchent ceux qui parcourent les 7.300
pages publiées entre 1948 et 1965. Le fait est indéniable. Mais le succès
remporté par l'auteur invite à relire une œuvre qui est dotée d'un vrai souffle
et qui se révèle inséparable d'une personnalité. Entreprise solitaire, à la
rencontre d'un chemin de foi et d'une stratégie éditoriale, celle-ci est restée
fidèle, pendant vingt ans, aux mêmes lignes directrices, sans ignorer cependant
les inflexions de la recherche historique et les sollicitations de l'actualité.
Ainsi s'expliquent à la fois la fidélisation d'un public, attestée par le
niveau des tirages, et l'ostracisme dont l'auteur est victime depuis la fin des
années 1960, dans une nouvelle conjoncture intellectuelle et ecclésiale."
(Christian Sorrel, Revue d'histoire de l'Église de France, 2000)
155.
FOURNOUX
(Amable de). Caterina
reine de Chypre. « L'otage de Venise ».
Editions de Fallois, 2005, in-8°,
298 pp, une
carte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Voici l'histoire véridique de Caterina Cornaro, jeune aristocrate
vénitienne devenue la dernière reine de Chypre. Son destin hors du commun a
inspiré nombre d'historiens, romanciers, librettistes, et sa beauté troublé les
plus grands peintres de son époque (Bellini, Giorgione, Dürer, Titien...) et
bien au-delà. La vie romantique de cette "Fille de la République de
Venise" se déroule dans la deuxième moitié du XVe siècle et au tout début
du XVIe. Elle s'inscrit successivement dans le cadre prestigieux de la Venise
de la Renaissance, alors à son apogée, puis dans la lointaine Chypre, dernier
royaume franc fondé au Levant par les Lusignan, une famille de chevaliers
poitevins, enfin dans la petite principauté d'Asolo, en Vénétie, où la reine
sera exilée et animera une Cour renommée dans toute l'Italie. "Caterina
contre Venise", tel pourrait être aussi le titre de cette biographie où
s'entremêlent complots, trahisons, tueries, intrigues politiques et amoureuses.
Avec en toile de fond l'agonie d'une dynastie et l'apogée d'une république, le
portrait d'une femme belle et fière qui, en épousant malgré elle le dernier des
rois Lusignan, ne cessera de lutter pour son bonheur et sa survie.
156.
GAXOTTE
(Pierre). Louis
XIV. P.,
Flammarion, 1982, in-4°, 400 pp,
488 illustrations, dont 240 en couleurs, reliure
pleine toile rouge de l'éditeur, 1er plat orné, jaquette illustrée, bon état
(Coll. In-Quarto)
50 €
Un dauphin est né. L'éducation du roi. L'éveil à l'amour. L'entrée du Roi.
Les femmes. Les forces contraires. Colbert ou la dictature du travail. Lille,
Besançon, Strasbourg. Vauban et la frontière. Paris. Versailles. La famille. Le
chrétien assiégé. La deuxième guerre de Cent Ans. Le fardeau de l'Etat. Louis
le Grand.
157.
GREENBLATT
(Stephen). Quattrocento. Flammarion, 2013, in-8°,
347 pp, traduit
de l'anglais, 3 illustrations, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par
fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de
manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de
l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère
allemand une copie du "De rerum natura" de Lucrèce. C'était à l'aube
du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un
copiste exceptionnel. Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises.
Il aimait les femmes et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas
l'Eglise, mais était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et
corrompu. Sa découverte allait précipiter les temps modernes et influencer des
esprits aussi puissants que Botticelli, Montaigne ou Machiavel. — Elu meilleur
livre d'histoire 2013 par la rédaction du magazine Lire ; Prix Pulitzer 2012 ;
National Book Award 2011.
158.
GUEULLETTE
(J.-E.). Thomas-Simon
Gueullette : un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des
plaisirs. (Thèse). P., Droz, 1938,
gr. in-8°, 199 pp, 10 pl. de gravures et
portraits hors texte, biblio, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse
avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du
théâtre, XII)
50 €
Dramaturge, conteur, juriste, Thomas-Simon Gueullette (1683-1766)
également bibliophile et collectionneur, reste surtout connu par ses contes et
une soixantaine de pièces de théâtre représentées pour la plupart au
Théâtre-Italien.
159.
GUILLEMONT-ESTELA
(Michèle), Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy, Sarah
Voinier (dir.) Le règne de Charles II. Grandeurs et misères. P., Editions hispaniques,
2021, in-8°,
352 pp, 17
illustrations en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état (Coll. Histoire et civilisation). Contributions en espagnol (12) et en
français (2)
40 €
Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de
l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses
recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à
distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la «
monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV – à la longévité
exceptionnelle et à la descendance prolifique – en imposa longtemps face à ce
monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son
aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique
à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage
hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du
petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des
épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter
les expériences – inédites pour elle à l'âge moderne – que furent la minorité
de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du
frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction
politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions
hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale,
d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II
n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes – qui continuaient de fixer l'image
d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle
reflet du crétinisme – se sont définitivement effondrés. C'est ce que le livre
entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants
déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir : des formes nouvelles »,
« Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour : jeux et
défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».
160.
JOUHAUD
(Christian). Le
Siècle de Marie Du Bois. Ecrire l'expérience au XVIIe siècle. Seuil, 2022, in-8°,
377 pp, 15
photos et documents sur 15 pl. hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon
état (Coll. L'Univers historique)
20 €
Comment penser et écrire une histoire de l'expérience de vivre ? Telle est
la question posée par Christian Jouhaud à partir de "l'espèce de
journal" tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du
Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit
singulier surprend d'abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce
n'est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni
une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects. Il ne s'agit
pas non plus d'une histoire de vie, mais d'une histoire des expériences d'un
homme "ordinaire" en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui
s'exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique,
mais, de page en page, il permet de comprendre l'itinéraire de
l'intériorisation des normes et des contraintes par quelqu'un qui a confié à
l'activité d'écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action.
L'exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l'événement politique ne
venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser
l'écriture, par exemple dans l'expérience intime de signes de désordre, comme
pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d'un monde dont l'ordre est la
valeur cardinale. Depuis la chambre du Roi et la campagne du Vendômois sont
ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle,
l'histoire politique de l'Etat, l'histoire anthropologique de l'acte d'écrire
et de transmettre par l'écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un
siècle de Marie Du Bois. — "La confession d’un enfant du Grand Siècle.
L’historien Christian Jouhaud tire des textes de Marie du Bois, valet de
chambre de Louis XIV, une réflexion vertigineuse sur l’écriture et la vie.
Christian Jouhaud est entré dans un texte qui l’accompagne depuis plus de vingt
ans : un cahier manuscrit de 188 pages où se trouvent mis en récit les temps
forts ou faibles d’une existence partagée entre la cour et la province. Dans ce
« livre », Marie du Bois (un homme ainsi prénommé à la suite d’un vœu paternel
à la Vierge) a inscrit au fil des jours, entre 1647 et 1676, les faits, grands
et petits, qui ont scandé sa double vie de propriétaire terrien en Vendômois et
de valet de la chambre du roi, un office qui lui permettait durant les
trimestres de son service d’être au plus près de Louis XIV. Le document, édité
en 1936 par le chartiste Louis de Grandmaison (1864-1940), échappe aux
catégories traditionnelles. Ecrit à la première personne, il n’a rien d’une autobiographie
; décrivant les travaux et les jours, il n’est pas un livre de raison. Il est
une « nappe continue d’écriture » qui transforme le vécu éphémère en traces
durables..." (Roger Chartier, Le Monde)
161.
KUNSTLER
(Charles). La
Vie quotidienne sous Louis XV. Hachette, 1953,
in-8°, 348
pp, notes, biblio, reliure demi-chagrin
havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée
conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Versailles ; Paris ; La magistrature ; Les moeurs parisiennes ; L'armée ;
La justice ; Paris et les provinces ; Le village. — "M. Charles Kunstler
est un érudit dont on a plaisir à lire les livres." (Le Monde, 5 décembre
1953)
162.
LABBÉ
(Marie-Elisabeth). Inventaire des arrêts du Conseil du Roi, janvier-février
1740. P., Sirey,
1940, gr.
in-8°, 266 pp, index, broché, bon état
30 €
"Cet inventaire porte sur 179 arrêts rendus en présence du roi et 272
rendus hors de sa présence, d'après les textes de la série E des Archives
Nationales, et est complété par le recours à quelques autres recueils. Dans son
Introduction, l'auteur souligne l'intérêt de quelques-uns des documents
inventoriés (particulièrement en ce qui concerne la fabrique des étoffes et la
succession de John Law) et a cru utile, étant donné que plusieurs des arrêts
considérés ont été rendus sur avis des députés du Commerce, d'étudier
l'histoire et le fonctionnement du Conseil et du Bureau du Commerce. Un double
index permet de retrouver les arrêts intéressants." (Revue Historique,
1943)
163.
LABROUSSE
(Elisabeth). « Une foi, une loi, un roi ?
» La Révocation de l'édit de Nantes.
P. et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985, in-8°,
232 pp, biblio,
mémento chronologique, broché, couv. illustrée, envoi a.s.
25 €
La Révocation de l'Édit de Nantes est l'aboutissement d'un long processus
de guerre froide qui a débuté dès la mort d'Henri IV. Œuvre de la
"déraison" d'État, produit de l'idéologie de l'époque, cette faute
politique majeure a été commise en 1685 dans l'euphorie générale. Cet ouvrage
rompt avec une histoire militante (tant protestante, laïque que catholique).
Sans escamoter aucune responsabilité, il s'agit, ici, moins de juger que de
comprendre les optiques diverses des protagonistes. L'objectivité de l'auteur
ne l'amène cependant pas à écrire une histoire froide ou impersonnelle. Au
contraire, la communauté protestante apparaît attachante, émouvante, et les
catholiques sont nettement diversifiés. Au total, ce livre passionnant explique
comment la politique royale s'est logiquement contrainte d'en arriver à la
Révocation. Il montre que cet événement possède des aspects spécifiques tout en
étant, aujourd'hui encore, dans une France plurielle qui se cherche,
exemplaire. — "Ce n'est pas diminuer le mérite des nombreuses et solides
publications que nous vaut le tricentenaire de la Révocation, que d'affirmer
que l'ouvrage d'Elisabeth Labrousse se distingue par une richesse et une sûreté
de l'information peu communes, par la minutie des analyses et par le souci de
mettre en évidence les différentes logiques qui se sont affrontées. On a
souvent soutenu que le protestantisme avait toujours été mal supporté par
l'opinion publique française. Mme Labrousse montre au contraire qu'une certaine
coexistence pacifique s'était en fait établie entre les deux confessions au
XVIIe siècle, que nombreux étaient les mariages « bigarrés » et que cette mixité
tissait des liens solides entre catholiques et protestants surtout à la
campagne et dans les bourgs..." (R. Mehl, Revue d'Histoire et de
Philosophie religieuses, 1986)
164.
LA
GUETTE (Catherine Meurdrac, dame de). Mémoires de Madame de La Guette, écrits par
elle-même (1613-1676). Edition établie, présentée et annotée par Micheline
Cuénin. Mercure
de France, 1982, in-8°, 195 pp,
notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Le Temps retrouvé)
25 €
Au XVIIe siècle, les mémoires féminins sont rares. Ils s'intéressent
généralement à la vie privée : les grandes dames s'y font connaître ou
s'intéressent aux vedettes de l'actualité de l'époque. Rien de tel chez Mme de
La Guette, riche en naissance mais modeste en biens. Ses Mémoires constituent
un témoignage important sur la vie quotidienne durant la guerre de Trente ans.
Les joies simples de la paix dans la campagne briarde s'effacent rapidement
devant les malheurs de la Fronde au cours desquels cette femme manifeste une
volonté, un courage et une abnégation peu communs : elle défend non seulement
ses enfants, mais tous ses "gens", et parfois tous les villageois en
détresse. En outre, elle prend la plume presque trente ans après les faits, forte
d'une expérience acquise en un demi-siècle. Son humour inimitable, son
étonnante mémoire visuelle et sa langue juste et savoureuse font d'elle une
grande conteuse. — Ce texte est une révélation sur le plan historique et
littéraire : vie quotidienne durant la Guerre de Trente ans, puis la Fronde au
cours de laquelle cette femme intrépide manifestera ses capacités de tous
ordres et son invincible humour. "Mariée en 1635 à Jean Marius dit de La
Guette, elle fut séparée de lui pendant la Fronde. Tandis que son mari suivait
le parti de Condé, elle restait fidèle au roi et vivait à Sussy en Brie dans un
manoir qu'elle eut à défendre contre des bandes de pillards. En 1672, elle alla
rejoindre ses fils en Hollande où elle écrivit ses mémoires. Son récit vaut
comme peinture de moeurs, surtout pour la période de la Fronde" (Bourgeois
et André II, 809).
165.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. I. Le
premier traité de partage (1659-1697). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, xl-530 pp, 6
documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie
française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1888. — "Enfin, nous posséderons bientôt
une histoire complète de la Succession d'Espagne écrite par un Français au
point de vue français ! L'ouvrage de M. Legrelle, qui doit nous conduire
jusqu'en 1715, aura quatre volumes ; le premier, dont nous avons à nous occuper
ici, traite des origines de la « grande affaire » et s'arrête au traité de
Ryswick. (...) M. Legrelle a fait suivre son récit de quelques documents déjà
connus, mais peu accessibles : le contrat de mariage de Louis XIV et de
Marie-Thérèse, les deux renonciations de Marie-Thérèse, le testament de
Philippe IV, le premier traité de partage avec l'Autriche (19 janvier 1668) et
la relation du sr Verdier, apothicaire de Marie-Louise. Nous ne pousserons pas
plus loin l'examen du livre de M. Legrelle. D'après ce que nous en avons dit,
on peut juger qu'il sera partout bien accueilli et que justice sera rendue au
labeur soutenu et à l'intelligente mise en œuvre de son auteur." (Alfred
Morel-Fatio, Revue Historique, 1889)
166.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. III. Le
troisième traité de partage (1699-1700). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, 751 pp, 7
documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie
française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1890. — "Nous avons déjà rendu compte
des deux premiers volumes de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des
plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements aux archives du
ministère des affaires étrangères à Paris, à celles de l'État à la Haye, à
Bruxelles et en Italie. Dans ce volume, comme dans les précédents, la Belgique
est toujours, malgré elle, l'objet principal de la convoitise de la France. Le
chapitre premier traite de la nouvelle entente entre les rois de France et
d'Espagne. Elle était en quelque sorte la conséquence nécessaire de la mort du
jeune prince électoral, fils de Maximilien-Emmanuel de Bavière, décédé à
Bruxelles, le 6 février 1699. Cette mort inopinée, qui causa une véritable
satisfaction à Madrid, devait nécessairement modifier l'entente entre la France
et l'Espagne. Il fallait un nouveau partage, sur lequel l'auteur fournit les
renseignements les plus complets. Le chapitre II, intitulé : Résistance à
Vienne et en Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-vis de
la France. La conduite de cet homme d'état visait, l'auteur le dit très bien, à
faire attribuer les Pays-Bas à un prince aussi complaisant que peu puissant,
quitte à vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions générales.
C'était de la politique d'expédients, très peu franche, tandis que celle de
Louis XIV était singulièrement tortueuse. A propos des entretiens de
l'ambassadeur avec le pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir toutes ses
circonstances. Au chapitre III, M. Legrelle rapporte dans tous ces détails
l'accession des états généraux au partage convenu entre Louis XIV et le roi
d'Angleterre. Mais il fallait l'assentiment définitif de l'empereur, question
qui fait l'objet du chapitre IV. Ce monarque s'y refusa complètement. Il
fallait négocier à ce propos directement avec la cour de Vienne. Là il y avait
chez les conseillers autant d'avis différents que de personnes. Toutes les
négociations entamées sur ce point, toutes les roueries employées à ce propos
de part et d'autre sont bien et clairement exposées par l'auteur. L'effet
produit en Espagne, par suite de ces négociations, la conduite des trois
puissances coïntéressées, puis le désaccord toujours croissant entre les
alliés, enfin les derniers jours de Charles II sont présentés dans tous leurs
détails par M. Legrelle avec autant de lucidité que de talent. Il se base
constamment sur des documents authentiques, qu'il s'est procurés dans un grand
nombre de dépôts d'archives. Finalement, il en arrive au testament de Charles
II, qui mit le feu aux poudres lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et attira
dans notre pays l'invasion des armées étrangères qui s'en disputèrent la
possession. En terminant ce compte rendu peut-être par trop superficiel, nous
pouvons dire que le travail de M. Legrelle est le plus complet de ceux qui ont
traité la diplomatie d'une grande partie du XVIIe siècle." (Charles Piot,
Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 1892) — "M. Legrelle avait
publié, de 1888 à 1892, en quatre volumes, son grand travail sur la Diplomatie
française et la succession d'Espagne. Pour mettre sur pied cette œuvre
d'érudition considérable, M. Legrelle avait étendu ses recherches bien au delà
de nos bibliothèques et archives nationales. Pour reconstituer la trame
enchevêtrée des négociations nouées par la France avec l'Europe entière dans le
but d'assurer au petit-fils de Louis XIV le trône de Charles II, M. Legrelle
n'avait pas reculé devant la fatigue de nombreux voyages et il avait fouillé
les archives étrangères les plus diverses." (H. Léonardon, Bulletin
hispanique, 1901)
167.
LOUVILLE
(Ch.-Aug. d'Allonville, Marquis de). Mémoires secrets sur l'établissement de la Maison de
Bourbon en Espagne, extraits de la correspondance du Marquis de Louville,
gentilhomme de la Chambre de Philippe V, et chef de sa Maison française. P., Maradan, 1818, 2 vol.
in-8°, (4)-vii-384 et (4)-371 pp, reliures demi-percale bleue, dos lisses avec titres,
tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. postérieure), bon état
250 €
Edition originale de ces Mémoires publiés par le comte Scipion du Rour à
l'aide des archives conservées au chateau de Louville. Ces Mémoires furent
rédigées lors de la retraite du marquis et demeurèrent à l'état de manuscrit.
Lorsque le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV accéda au trône d'Espagne, sous
le nom de Philippe V, le marquis de Louville (1668-1731) fut chargé de diverses
missions plus ou moins secrètes, se rapportant à son investiture, ce qui lui
valut le mépris des Espagnols. Durant trois années essentielles, il sera chef
de la Maison française de Philippe V, le premier Bourbon roi d'Espagne (de 1700
à 1703), et tout ce qui se faisait à la cour passait par lui. Voici ce qu'en
dit le duc de Saint Simon dans ses mémoires : "Pour en parler au vrai, il
gouverna le roi et l'Espagne." Louville recevra une nouvelle mission en
Espagne en 1716, comme ambassadeur extraordinaire. Ouvrage important pour
l'histoire de la guerre de succession d'Espagne. Dans ses papiers, Louville ne
dissimule rien et ne recule pas devant les expressions violentes et crues pour
déverser sa bile et accabler ceux qui s'opposent à lui. On trouve à la fin du tome
II une intéressante suite de lettres concernant Buenos-Aires en 1710. —
"[Ces Mémoires] sont très utiles à la connaissance des deux premières
années du règne de Philippe V" (Michaud, T. XXV, page 356).
168.
MELÈSE
(Pierre). Le
Théâtre et le public à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse). Suivi
de : Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de
critique concernant le Théâtre à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse
complémentaire). P., Droz, 1934, 2 vol. gr. in-8°, x-466 et 234 pp, un frontispice
(Jean Loret gravé par Nanteuil), 9 fac-similés et bibliographie dans le premier
volume, index dans chaque volume, reliures demi-toile bleu-nuit à coins, dos
lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du
théâtre, tomes VI et VII)
120 €
"L'objet de ce travail est d'étudier « la facon dont le public du
XVIIe siècle a connu et apprécié le théâtre de son époque ». Le point de vue
n'est pas neuf mais il n'avait jamais donné lieu, tout au moins pour cette
période, à une étude aussi poussée. Sur les gazettes, sur l'organisation
matérielle des théâtres, sur les conditions d'existence des troupes, sur leurs
rapports avec les pouvoirs publics, avec la censure ; sur les méthodes de
travail des auteurs, sur leurs gains, sur leurs relations avec les comédiens et
les musiciens, avec la cour et la ville ; sur leurs rivalités et leurs polémiques
; sur la vie privée et professionnelle des comédiens ; sur les réactions du
public, sur la carrière d'une pièce, depuis l'heure ou le poète en donne
lecture à ses interprètes jusqu'au jour ou elle entre dans l'oubli ou dans la
gloire, – on trouvera dans ce gros volume une collection de renseignements dont
beaucoup sont inédits et qu'il est précieux, en tout cas, de posséder ainsi
réunis, en si grand nombre et parfaitement classés. Les curieux auront là de
quoi renouveler leur répertoire d'anecdotes et de petits faits significatifs. —
La thèse complémentaire de M. Pierre Melèse consiste en un “Répertoire
analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant
le théâtre à Paris sous Louis XIV”, et c'est un très bel instrument de travail.
Y figurent tous les noms sur lesquels existe un document contemporain. L'ordre
alphabétique a été suivi pour les noms de personnes, énumérés par rubriques
séparées : auteurs, musiciens, acteurs, directeurs, metteurs en scène,
décorateurs. Les pièces sont mentionnées dans l'ordre chronologique de
représentation. On peut ainsi, année par année, se rendre compte de la
production dramatique de plus d'un demi-siècle et des réactions qu'elle a
suscitées. Tout ce qui s'est écrit, jusqu'à 1715, sur tous ces hommes et toutes
ces œuvres, est mentionné avec précision, souvent même cité." (Robert
Pignarre, Revue Historique, 1939)
169.
MÉNÉTRA
(J.-L.). Journal
de ma vie, par Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au XVIIIe
siècle. Présenté par Daniel Roche. Montalba, 1982,
in-8°, 431
pp, 2 fac-similés et 4 cartes et plans
hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares
témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme,
Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son
franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de
l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient –
lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture. Ce « Rousseau des
ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte
une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux
d'un homme de la grande ville. Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les «
écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se
dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel
Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour
l'histoire culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle
fait percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une
culture.
170.
MEUVRET
(Jean). Etudes
d'histoire économique. Armand Colin, 1971,
gr. in-8°, 344 pp, bibliographie des principaux
travaux de l'auteur, broché, bon état (Coll. Cahiers des Annales)
50 €
Cet ouvrage publié en 1971, rassemble plusieurs textes de Jean Meuvret et
publiés, pour certains, depuis plus de 25 années : économie et finances de la
France durant les dernières années du règne de Louis XIII et pendant la Régence
jusqu’en 1648, commerces des grains et farines sous Louis XV, regroupement des
biens fonciers et rôle de la moyenne noblesse, subsistance et démographie sous
l'Ancien régime, etc. — "Avant de disparaître, le regretté Jean Meuvret
(1901-1971) nous aura légué, en un recueil commode, l'essentiel de ce qu'il
nous a appris. Vingt-deux articles, choisis parmi une quarantaine d'études
citées d'entrée, ont été repartis en sept parties : vues d'ensemble, histoire
des prix, mécanismes économiques, histoire agraire, activités économiques et
milieux sociaux, démographie, concepts contemporains et concepts des
historiens. Parmi les articles restitués aujourd'hui, on se réjouit de citer
non seulement les travaux de Meuvret devenus classiques, mais surtout des
études peu accessibles et même introuvables, parues dans des ouvrages
collectifs épuisés ou bien dans des revues peu courantes. On n'oubliera pas ce
que l'on doit à Jean Meuvret et on relira les études qui remplissent ce volume.
Il était devenu tellement commun de se référer aux inventions et aux mises au
point de Meuvret que cela en paraissait banal. Rappelez-vous le fameux article
de Population (1946), « Les crises de subsistances et la démographie de la
France d'ancien régime », ou encore l'étude si remarquable (et introuvable)
consacrée à la géographie des prix des céréales. Une nouvelle lecture de
l'ancien régime économique et social de Jean Meuvret, appréhendé pour la
première fois globalement, apporte une surprise. Parce que, dans l'ensemble, il
n'y a pas grand'chose à modifier à cette France (à cette Europe aussi) des
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Si l'on y ajoute des données quantitatives
acquises depuis, le tableau brossé par Jean Meuvret entre 1944 et 1970 est à
peu de choses près le même que les grandes fresques qui nous ont été présentées
depuis et qui d'ailleurs s'en inspirent souvent... Quelles densités, quelles
précisions dans ces études de prix et de marchés ! Qui a dit que la crise de
subsistances a été « la tarte à la crème » des historiens ? Peut-être, mais
encore fallait-il le faire et Meuvret, qui en a mis au point le mécanisme, a
suggeré lui-même des corrections et des révisions ä son schéma. C'est cela, en
définitive, qui me frappe le plus à la relecture de Jean Meuvret : sa
sensibilité extrême à la complexité de la réalité historique. La grande leçon
de Meuvret se situe au-delà d'une simple acquisition de connaissances, même
au-delà du bénéfice méthodologique (les problèmes posés par la publication des
mercuriales par exemple) ; la durable leçon de Jean Meuvret est un enseignement
de problématique. Personne mieux que lui n'a su introduire, dans les cadres si
sûrs de sa discussion, la notion aussi fructueuse des décalages : décalages
géographiques, décalages sectoriels, décalages sociaux. Le souci des variétés
de comportements nous est familier aujourd'hui. II faut savoir gré à Jean
Meuvret de son enseignement toujours vivant." (Anne-M. Piuz, Revue suisse
d'histoire, 1973)
171.
MEUVRET
(Jean). Le
Problème des subsistances à l'époque Louis XIV. P., La Haye, Mouton, EHESS,
1977-1988, 6 vol. gr. in-8°, 223, 222, 286,
274, 191 et 162 pp, préface de Pierre
Goubert, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Civilisations et sociétés,
50, 75 et 77)
100 €
Complet. — Avec ces trois tomes, on entre au cœur du problème des
subsistances. Après l’analyse des techniques et des contraintes juridiques et
sociales qui conditionnaient la production agricole aux XVIIe et XVIIIe
siècles, vient celle du circuit des céréales depuis la « formation spontanée
des stocks » par l’organisation sociale de la production jusqu’à leur
distribution marchande et non marchande, depuis les contraintes matérielles du
transport et de son coût jusqu’au fonctionnement physique et monétaire des
marchés. — Chaque partie comporte un volume de texte et un volume de notes.
Vol. 1 : La production des céréales dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle
(1977) – Vol. 2 : La production des céréales et la société rurale (1987) – Vol.
3 : Le commerce des grains et la conjoncture (1988). — "Comme les graines,
les idées doivent être semées en temps voulu pour germer, fleurir et se
répandre ; l'histoire de la pensée scientifique fournit de nombreux exemples de
découvertes qui n'ont pas réussi à se développer en leur temps parce qu'elles
étaient trop complexes, s'écartaient trop des faits couramment acceptés ou ne
répondaient pas aux critères en vigueur pour séparer le bon grain de l'ivraie.
Les travaux de l'historien économique français Jean Meuvret (1901-1971) ont été
négligés pour toutes ces raisons et pour une autre qui était apparemment ancrée
dans sa personnalité. Il a refusé de rendre publique l'œuvre à laquelle il a
consacré plus de trente ans de sa vie. Publié quinze ans après sa mort et trois
décennies après sa rédaction pour l'essentiel, “Le problème des subsistances à
l'époque Louis XIV” (six volumes de texte et de notes) est comme une plante
dormante qui, transportée sur un nouveau territoire ou relancée par la pluie
après une longue sécheresse, bourgeonne inopinément et produit de nouvelles
pousses. La longueur de l'ensemble – six volumes de texte et de notes –, la
complexité et l'implacabilité de son argumentation, et le fait que Meuvret
examine toutes les variantes d'un cas afin de développer une argumentation
générale en font un ouvrage exceptionnel..." (George Grantham, The Journal
of Economic History)
172.
MIRABEAU
(H.-G. Riquetti, comte de). Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une
étude sur Mirabeau par Mario Proth. P., Garnier frères, 1877, in-12, 356 pp, nouvelle
édition, un portrait gravé de Sophie Monnier en frontispice sous serpente,
reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons
dorés, bon état
45 €
"A Mirabeau nous laissons le soin de vous raconter les vives
douleurs, et les espérances soudaines, et les désespoirs amers, et les
rêveries, et les travaux, et les consolations, et les amitiés, et les luttes de
sa longue captivité. Les lettres de Mirabeau, écrites au courant de l'idée,
sous la poignante impression du moment, avec le laisser-aller de l'amour et
l'énergie d'une âme forte qui éclaire et soutient une âme tendre et incertaine,
sont aussi belles et émouvantes que ses discours. Mirabeau prisonnier,
combattant à toute heure et de toutes ses forces pour sa liberté ; Mirabeau,
expliquant à la pauvre détenue de Gien, qui met en lui toute science et tout
espoir, les lois du monde et les vicissitudes humaines, et défendant envers et
contre tous, et souvent contre la sienne propre, la cause de Sophie ; Mirabeau,
père prévoyant et tendre jusqu à l'enfantillage, Mirabeau, dans ces conditions
exceptionnelles, est aussi grand écrivain que plus tard il fut grand orateur.
On peut même dire que cette correspondance, où se traitent, à côté des
événements journaliers de la vie de l'illustre captif, les plus hautes
questions philosophiques ou politiques, l'athéisme, la permanence des armées,
etc., n'est qu une longue improvisation écrite où resplendit, dans toute sa
verve fulgurante, le génie oratoire de Mirabeau. La lecture des Lettres à
Sophie, que réunit ce volume [donnera], sur la captivité de Mirabeau de longs
détails trop nombreux pour le cadre de cette étude." (Mario Proth,
Introduction)
173.
NOAILLES
(Duc Paul de). Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de
Louis XIV. P., Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1849-1858,
4 vol. gr. in-8°, iv-600, 660, 711 et 659 pp, 2e
édition pour les tomes 1 et 2, un portrait en frontispice au tome 1, 2 frontispices
gravés au tome 3, brochés, couv. factices, bon état. Rare complet
150 €
Rare complet des 4 volumes, les 2 premiers ayant parus en 1849, les tomes
3 et 4 en 1857 et 1858. — L'auteur dans un premier temps avait voulu publier
une nouvelle édition des lettres de Madame de Maintenon, en y intégrant une
vaste notice. Ses recherches l'on amené en définitive à écrire l'histoire de
cet important personnage féminin des XVIIe et XVIIIe siècles (1635-1719) qui
fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée
marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de
Saint-Louis. — Paul de Noailles (1802-1885), 3e duc d'Ayen (1823) et 6e duc de
Noailles (1824) devint pair de France en 1824 au décès de son grand-oncle, Jean
Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles, qui n'avait pas d'héritier
mâle, mais ne siégea à la Chambre des pairs qu'à sa majorité en 1827. Il se
distingua comme orateur parlementaire et comme historien, auteur d'une Histoire
de Mme de Maintenon (dont la famille de Noailles recueillit l'héritage grâce au
mariage de sa nièce avec Adrien Maurice de Noailles). Ami et confident de
Chateaubriand, il se présenta à l'Académie française pour lui succéder, avec
l'appui de Mme Récamier, de la princesse de Lieven et du duc Pasquier ; il fut
élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4
voix...
174.
RETZ
(Jean François Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz. Club Français du Livre,
1949, 3
vol. in-8°, (24)-366-(23), (8)-434-(23)
et (8)-324-(23)-(8)-58-(6) pp, introduction
et notes de Gaëtan Picon, 3 portraits gravés et 3 pages de titres anciennes,
reliures demi-toile crème, dos lisses avec titres et tomaisons en noir et décor
en rouge, plats de papier carmin avec les armes du cardinal frappes à froid au
centre des 1er plats, bon état. Edition tirée sur Alfama du Marais et
numérotée. Bien complet du supplément volant de 8 pages : "Vue générale de
la Fronde, 1648-1653, pour servir à l'intelligence des Mémoires du cardinal de
Retz", par Pierre Chevallier
70 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André II, 797)
175.
RETZ
(Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz, publiés pour la
première fois sur le manuscrit autographe, avec leur complément jusqu'en 1679
d'après les documents originaux, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion
fils. P., Chez
l'éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837, pt in-4°,
620 pp, texte
sur 2 colonnes, notice sur le cardinal de Retz par A. C., notes, reliure
demi-chagrin carmin, dos à 4 larges faux-nerfs ornés, titres et caissons dorés
(rel. de l'époque), bon état (Nouvelle Collection des mémoires pour servir à
l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, avec des notices,
par MM. Michaud et Poujoulat)
80 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André, II, 797).
176.
ROTT
(Jean). Investigationes
Historicae : Eglises et société au XVIe siècle. Gesammelte
Aufsätze zur Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par
Marijn de Kroon et Marc Lienhard. Strasbourg, Librairie Oberlin, 1986, 2 vol. gr.
in-8°, xxxiii-574 et x-726 pp, 34 illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon
état (Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, Coll. « Grandes
Publications », tomes XXXI et XXXII)
80 €
"A l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de l'éminent
historien strasbourgeois Jean Rott, soixante-trois de ses articles ont été
rassemblés dans les deux présents volumes, munis d'index de noms de lieux et de
personnes. Les diverses études ont été regroupées sous sept rubriques : I.
Histoire de l'Église à la fin du Moyen Age. II. Mouvements sociaux et Guerre
des Paysans. III. La Réforme à Strasbourg. IV. La Réforme en France. V.
Anabaptisme. VI. Biographies du XVIe siècle VII. Sources de l'histoire
alsacienne." (Marc Lienhard, Revue d'Histoire et de Philosophie
religieuses, 1987) — "Un titre en trois langues correspond parfaitement à
l'activité de Jean Rott pour qui furent rassemblés par Marijn de Kroon et Marc
Lienhard, à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire, soixante-trois
articles sur les cent vingt-neuf que Jean Rott fit paraître depuis sa scolarité
à l'École des chartes en 1933. Publiés simultanément en France et en Allemagne,
ces deux volumes rassemblent la somme de travail d'un érudit « du XVIe siècle
», homme de deux cultures qu'il a toujours autant aimées et comprises. La
Tabula gratulatoria montre cependant avec éclat que le renom de Jean Rott
dépasse largement la France et l'Allemagne. Un index des lieux et des noms à la
fin du t. II permet au lecteur de comprendre la permanence de ses recherches :
un article succède à l'autre, lui répond, le complète et élargit sans cesse le
débat. L'histoire du chapitre cathedral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle
fut sa thèse à l'École des chartes ; puis son séjour à l'École française de
Rome lui permit quelques recherches sur les collecteurs pontificaux au XVe
siècle. Mais, dès 1938, l'édition du manifeste humaniste de Jean Sturm intitulé
Epistolae classicae, édition non reproduite ici, montre la première passion de
J. Rott pour ce fondateur du Gymnase de Strasbourg, cet ami des Du Bellay,
financier et diplomate, dont J. Rott a rassemblé avec patience la
correspondance, mais sans la publier encore à ce jour. Sturm l'introduit chez
Sleidan, son ami historien, puis auprès de leur ami commun Martin Bucer, le
réformateur de Strasbourg, qu'il contribua à redécouvrir et dont il est
l'éditeur. Nul mieux que J. Rott ne pouvait comprendre ce milieu strasbourgeois
entre France et Empire et publier les nombreuses biographies ou lettres éditées
dans le t. II sur Dietrich de Manderscheid-Schleiden, Wurm de Geudertheim, H.
von Gronberg. L'histoire de l'anabaptisme, dont J. Rott édita les sources en
deux volumes avec Manfred Krebs en 1959-1960, est illustrée ici par quatorze
articles, introuvables, sur ce mouvement et la guerre des paysans. Les cinq
derniers articles seront précieux pour les historiens de l'Alsace par les
précisions qu'ils apportent sur les sources de l'histoire alsacienne, que notre
auteur a débusquées au cours de sa vie et des expositions qu'il a préparées. Ce
recueil dépasse largement les mélanges traditionnels offerts à l'occasion
d'anniversaires : ils rassemblent une thèse sur l'Alsace de la Réforme et de
l'Humanisme, que J. Rott continue de découvrir pour notre instruction et notre
plaisir." (Jean-Daniel Pariset, Bibliothèque de l'École des chartes, 1987)
177.
SERRE
(Solveig). L'Opéra
de Paris (1749-1790). Politique culturelle au temps des Lumières. CNRS Editions, 2011, gr. in-8°,
304 pp, 15
illustrations et plans, graphiques et tableaux, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'Opéra de Paris est à tous
points de vue le premier des théâtres français. Erigé depuis sa création en
académie, il jouit du monopole des représentations en musique, emploie un
personnel très nombreux, met en jeu des sommes considérables et bénéficie de
l'immense ferveur du public. Pourtant, l'envers du décor dissimule une
institution qui lutte pour surmonter des difficultés inhérentes à son propre
fonctionnement. Comment comprendre alors les raisons de la longévité d'une
institution qui, en dépit de ses multiples problèmes structurels, parvient à
durer et, mieux encore, à symboliser la nation musicale ? A partir du
dépouillement de nombreux documents d'archives inédits, Solveig Serre retrace
l'histoire institutionnelle de l'Opéra, en étudie la gestion financière,
humaine et artistique, sans négliger l'approche de son répertoire et de son
public. Une fresque ambitieuse qui retrace l'histoire de ce lieu unique en
Europe et ouvert sur son époque, où dimensions matérielle et artistique se
mêlent fructueusement.
178.
STEINBERG
(Sylvie). La Confusion
des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Fayard, 2001, gr. in-8°,
xii-409 pp, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Ouvrage issu de thèse. – On a peine à imaginer que tant de femmes se
soient habillées en homme entre la Renaissance et la Révolution. Il y a parmi
elles de simples femmes qui s'engagent en secret dans les armées du roi pour
fuir la misère, des "débauchées", de nobles amazones qui défendent
leurs terres, des mystiques qui prétendent imiter les saintes travesties de La
Légende dorée, des révolutionnaires qui revendiquent leurs droits de
citoyennes... Bien que la justice du roi assimile le travestissement à un
"crime de faux", les juges font souvent preuve d'indulgence à l'égard
des femmes arrêtées en habit d'homme, sauf lorsqu'elles se prostituent ou se
livrent à d'infâmes passions. Mais rares sont les hommes qui osent se
travestir. L'abbé de Choisy, l'abbé d'Entragues et le chevalier d'Eon sont des
exceptions. A moins qu'il ne s'amuse ouvertement, l'homme qui prend l'apparence
d'une femme scandalise. C'est qu'il déroge à la perfection du sexe masculin que
des générations de médecins ont démontrée en s'appuyant sur l'antique théorie
des humeurs. A travers les divers témoignages réunis dans ce livre apparaissent
clairement les codes de comportement, les règles et les valeurs d'une société
fondée sur la hiérarchie du sang et des sexes. Sous l'Ancien Régime, si la
police des mœurs surveille de près ceux qui se travestissent, c'est précisément
parce qu'ils vont à l'encontre de la "juste différence des sexes"
qu'ont défendue pendant des siècles moralistes et physiognomonistes, jusqu'à ce
que les philosophes des Lumières en appellent à la "nature" pour
justifier l'inégalité des hommes et des femmes. – Sylvie Steinberg a soutenu
une thèse sur le travestissement à l'époque moderne, sous la direction de
Jean-Louis Flandrin (EHESS, 1999).
179.
SULLY
(Maximilien de Béthune, duc de). Mémoires de Sully présentés et
annotés par Louis-Raymond Lefèvre. Gallimard, 1942,
in-8°, xxviii-508
pp, un portrait de Sully en frontispice,
appendice, biblio, index, broché, bon état (Coll. Mémoires du Passé pour servir
au temps présent)
30 €
Edition abrégée des mémoires ou Œconomies royales (1572-1610) de Sully.
Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua
un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne,
Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement
les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en
1594 et de surintendant des finances en 1599. Aucun homme d'État n'a tenu, de
1596 à 1610, dans les affaires politiques de la France, une place comparable à
celle de Sully. En admettant même que son rôle proprement politique n'ait pas
été aussi étendu qu'on l'a dit – et que lui-même s'était efforcé de le faire
croire – il n'en a pas moins été un personnage de tout premier plan. Aux
fonctions de surintendant des Finances, qu'il exerça officiellement depuis
1598, mais en fait dès 1596, il ajouta, à partir de 1599, les offices de grand
maître de l'Artillerie, de grand voyer de France, de surintendant des
Bâtiments, de gouverneur de la Bastille et de capitaine des Eaux et Rivières du
royaume. Par ces diverses fonctions, par les nombreuses affaires où il se
trouva mêlé, par les missions qui lui furent confiées, enfin par la
correspondance qu'il entretint avec les plus éminentes personnalités de son
temps et, avant tout, avec le roi, dont il fut le confident et le conseiller le
plus écouté, Sully s'est trouvé dans des conditions exceptionnellement
favorables pour être bien informé de tout ce qui touchait à la politique
générale. — "Agrémentés d'un fort beau portrait au crayon de Maximilien de
Béthune, duc de Sully – regard finaud et drôle de bouche, biaise, bavarde et
réticente à la fois – les Mémoires de Sully reparaissent chez l'éditeur
Gallimard. A première vue, on est un peu surpris. Car enfin, les Mémoires de
Sully sont un fatras, un volumineux fatras, et l'on voit mal le lecteur honnête
homme convié à se promener au milieu de toutes ces rues et de tous ces fourrés.
Mais l'éditeur a pris un parti héroïque. Ou sauvage, comme on voudra. Il a
taillé, coupé, rétamé à plaisir le texte authentique des Mémoires... Mémoires
de Sully, soit : mais édition expurgée et remaniée. Ceci dît, nous n'empêchons
personne de prendre à la lecture du volume que M. Lefèvre nous présente un
plaisir qui en soi n'est point coupable. Plaisir que facilitent des notes
utiles et précises renvoyées à la fin du volume." (Lucien Febvre, Annales,
1943)
180.
TURGOT
(Anne Robert Jacques). Edits. P., Imprimerie Nationale, 1976, in-8°,
xxxviii-122 pp, préface de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure
plein cuir fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur
les plats, bon état
30 €
Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en
1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par
l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des
ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est
dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les
textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé
"Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis
XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois,
ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits
de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format,
à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."
181.
VAILLOT
(René). Qui
étaient Madame de Tencin... et le Cardinal ? Le Pavillon, Roger Maria
éditeur, 1974, in-8°, 365 pp,
préface de Roland Desné, 2 gravures hors texte,
un plan, broché, bon état
25 €
"R. Vaillot répond à la question « Qui étaient Madame de Tencin et le
cardinal ? » par une biographie, – ou plutôt par deux biographies conjointes –
, qui situent la personne privée et le personnage public en question dans leur
époque trouble et troublée. R. Desné n'a pas tort de noter que cette biographie
se lit comme un roman, mais un roman appuyé sur des données historiques d'une
grande exactitude. S'efforçant de nous faire rencontrer l'humain, le privé, le
concret, R. Vaillot procède en même temps à une résurrection de la vie
quotidienne, « dans la rue Saint-Honoré, entre ses couvents et ses commerces de
luxe, parmi les carrosses et les défilés, avec les camelots, les comédiennes et
les courtisanes. » (p. 13). Un récit fort bien écrit." (Dix-Huitième
Siècle, 1975)
182.
WALTER
(Gérard). Marie-Antoinette. Editions du Bateau ivre,
1948, in-8°,
438 pp, nombreuses
notes, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, un des 20 ex.
numérotés sur vélin Alfama des Papeteries du Marais (seul grand papier). Peu
courant, tout particulièrement en grand papier
60 €
"Dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, M. Gérard Walter n'a pas
recouru aux archives, mais sa pratique très étendue de l'imprimé et ses
observations critiques recommandent ses nombreuses notes (plus de mille). Pour
la reine, la période antérieure à 1789 tient à peu près les trois quarts des
pages et la Révolution se voit expédiée assez rapidement. M. Walter se contente
d'exposer les faits et ils suffisent, en effet, à expliquer, en dépit de
l'hagiographie, l'opinion que la plupart des contemporains conçurent à l'égard
de Marie-Antoinette, au grand préjudice de son époux." (G. Lefebvre, Revue
Historique, 1951)
183.
ZUMTHOR
(Paul). La
Vie quotidienne en Hollande au temps de Rembrandt. Hachette, 1960, in-8°,
368 pp, notes
et références, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid,
auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Le XVIIe siècle, le « Siècle d'or » des Provinces-Unies marque le triomphe
d'une nation faite de tous les contrastes. Ici, la terre s'unit à la mer ; le
capitalisme le plus audacieux se greffe sur les traditions médiévales ;
l'austère morale rigoriste cède la place, le temps d'une kermesse, à de rudes
débordements ; le culte des vertus domestiques préside à l'éclosion de chefs-d'œuvre
artistiques. Née de la mer, cette nation est un pays de commerçants. De vastes
horizons s'ouvrent aux grandes compagnies, en particulier la Compagnie des
Indes, et leur rayonnement s'étend des îles de la Sonde aux Amériques en
passant par la Chine et l'Inde... Des villes affairées, parcourues de canaux,
des prédicateurs, des guildes prospères, des bourgeois satisfaits, c'est toute
la Hollande peinte par Rembrandt qui revit sous la plume de Paul Zumthor. Les
visiteurs d'alors, comme les lecteurs d'aujourd'hui, s'étonnent de l'équilibre
unique que cette société réalise entre la liberté, la tolérance et la
prospérité. — "Cette étude sur l'époque que les Néerlandais appellent leur
« siècle d'or » (en gros, les années 1600-1680) aurait pu n'être qu'un livre de
vulgarisation. En fait, P. Zumthor a réalisé une œuvre personnelle ; son étude
est vraiment une création : la structure du livre, le style et son climat, le
choix des perspectives portent sa marque. Notons en particulier que le chapitre
sur “La Religion”, qui aurait pu raviver quelques querelles, se présente au
contraire comme un exposé objectif de la situation et des faits, parfaitement
serein, « désamorcé ». Un seul avertissement à donner au lecteur : que le titre
ne l'induise pas en erreur, de Rembrandt il n'est pas question explicitement
dans l'ouvrage, il se trouve seulement par hasard que les dates de la naissance
et de la mort du peintre (1606-1669) coïncident à peu près avec le début et la
fin du siècle d'or de la Hollande." (A. Ravier, Etudes, 1962)
184.
ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ. Journal d'un notable du Caire durant
l'expédition française 1798-1801. Albin Michel, 1979,
in-8°, 429
pp, traduit et annoté par Joseph Cuoq,
préface de Jean Tulard, une carte, notices biographiques, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
35 €
"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements
de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs
versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en
français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français
(membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très
discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien
informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant
l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de
la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette
confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde
islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans
cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de
trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions
des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations
arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains.
Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne
l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de
l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des
séditions. Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses
misères, ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est
sans doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des
réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait
essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du
narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des
bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti
donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française
en Egypte." (Fierro, 2)
185.
BADINTER
(Robert). Libres
et égaux. L'émancipation des Juifs sous la Révolution française, 1789-1791. Fayard, 1989, in-8°,
237 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Rien ne me prédisposait à m'attacher à l'histoire de l'émancipation
des Juifs sous la Révolution. Jusqu'au jour où, suivant pas à pas Condorcet, je
rencontrai une délégation de Juifs, conduite par l'avocat Godard, venant
demander en janvier 1790 à la Commune de Paris de soutenir leur cause auprès de
l'Assemblée nationale. Cet événement, si lourd de portée dans l'histoire des
Juifs de France et d'Europe, a bien peu compté dans la Révolution. Pourtant, à
l'analyser de près, il se révèle chargé de signification. Refuser aux Juifs le
droit d'être des citoyens comme les autres, c'était leur dénier la qualité
d'hommes comme les autres, et renier la Révolution elle-même. Ainsi
l'émancipation des Juifs apparaît en définitive comme une victoire de la force
des principes sur la force des préjugés." (R. B.)
186.
BAECQUE
(Antoine de). La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur. Grasset, 1997, in-8°,
285 pp, notes
bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte
guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est
omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou
du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai
dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits
de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution),
Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis
XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de
Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame
Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des
tombeaux, des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la
description détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de
vérité de tout un système politique.
187.
BEAUCHESNE
(A. de). Louis
XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au
Temple. P.,
Henri Plon, 1866, 2 vol. in-12, xxiv-571
et 534 pp, cinquième édition enrichie
d'autographes, de portraits et de plans, qqs gravures dans le texte, documents
et pièces justificatives, reliures demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs
soulignés à froid, titres, tomaisons et caissons fleuronnés dorés, encadrements
à froid sur les plats, tranches dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins
émoussés, qqs rousseurs et salissures, état correct. Manque une planche hors
texte (acte de décès de Louis XVII)
50 €
Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution
française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la
bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et
l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches
scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux
spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du
XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre
d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple,
interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail
demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et
la mort de Louis XVII.
188.
BÉRAUD
(Henri). Mon
ami Robespierre. Plon, 1927,
in-12, v-283
pp, reliure demi-basane fauve, dos à 4
nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. conservée (rel. de
l'époque), bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)
30 €
"Récit des plus ambigus : Robespierre y est davantage dépeint en «
pontife enivré de l'être suprême » ou en « politique impitoyable », qu'en héros
national. C'est que Béraud revisite la Révolution française avec l'œil du
romancier revenu de Rome et de Moscou. Son Robespierre ressemble à son
Mussolini et à son Lénine..." (Frédéric Monier, Vingtième Siècle, revue
d'histoire, 1993)
189.
BOUCHENOT-DECHIN
(Patricia). La
Montansier. De Versailles au Palais-Royal, une femme d'affaires. Perrin, 1993, in-8°,
342 pp, annexes,
sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et
promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et
encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton,
Barras, Napoléon puis Louis XVIII ? Pour s'être consacrée à la passion de son
siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle
sera directrice des spectacles "à la suite de la cour", et détiendra
pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la
Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine. Elle forme les grands
comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle
en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie
Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Pour sauver son
empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus
folles. Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore,
faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans.
L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme
intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes
d'affaires.
190.
Collectif. La Révolution en
Haute-Normandie, 1789-1802. Rouen, Editions du P'tit Normand, 1988, pt in-4°,
464 pp, 248
illustrations et gravures, sources, biblio, index, reliure toile rouge éditeur,
jaquette illustrée (pt mque au 2e plat de la jaquette), bon état. Ouvrage
collectif publié en coédition avec le Comité régional d’histoire de la
Révolution française (Haute-Normandie)
50 €
Textes de Claude Mazauric, Philippe Goujard, Gérard Hurpin, Guy
Lemarchand, Michelle Biget, Jean-François Détrée, Marie Jeune et Guy Pessiot,
François Bergot, Eric Wauters, Yannick Marec. — "Excellent ouvrage,
utilement complété par un tableau fouillé, dû à Vivienne Miguet et à ses
collègues archivistes, des sources archivistiques sur la Révolution dans les
deux départements haut-normands, et par une bibliographie de plus d'un millier
de titres, facilement consultable grâce à un index-matières. Un index général
clôt l'ouvrage. Belle réussite que cet équilibre entre synthèse préliminaire
ouvrant un cadre d'ensemble, études monographiques explorant des secteurs
neufs, et richesse documentaire, bibliographique et iconographique, incitant à
aller au-delà." (Jean-Jacques Bertaux, Annales de Normandie, 1991)
191.
DASTÉ
(Louis). Marie-Antoinette
et le Complot maçonnique. P., La Renaissance française, 1910, in-12,
359 pp, biblio,
broché, mque le 2e plat de couv., état correct (Bibliothèque d'études des
Sociétés secrètes). Rare
50 €
De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec
la boue de ses pamphlets... — Louis Dasté est le pseudonyme du journaliste et
militant nationaliste André Baron, spécialiste des « sociétés secrètes ».
Proche de la Ligue de la patrie française (dirigée notamment par Jules Lemaître
et François Coppée) puis de l'Action française, il a fondé plusieurs journaux
antimaçonniques et antisémites avec l'ancien franc-maçon et militant royaliste
Paul Copin-Albancelli. Baron est l'auteur de plusieurs pamphlets dénonçant
l'action qu'il attribue à des sociétés secrètes dans l'armée française et
l'État français de la Troisième République. Il signala les liens entre la
maçonnerie et le martinisme inspiré de Louis-Claude de Saint-Martin et les illuminés
de Bavière au cours de la Révolution française. Il dénonça la volonté de
dictature des initiés en loge sur les profanes ainsi que la mainmise directe de
la loge maçonnique “Les amis réunis” dans les crimes de la Terreur. Selon
Baron, l'assassinat du roi Gustave III de Suède fut commandité par des
francs-maçons, tout comme celui de Gabriel Syveton à la suite de l'affaire des
fiches, un jour avant son procès pour la gifle sur le général franc-maçon Louis
André... Céline, dans une note de “L’École des cadavres” (1938), se montre un
admirateur inconditionnel : « Je ne saurais trop recommander la lecture du
libre admirable de Dasté : “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”. » — Le
pamphlet de M. Louis Dasté, “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”, n’a
rien de commun avec l'histoire. Nous devons cependant le signaler parce qu‘il
renferme quelques documents intéressants tirés des papiers de la maison du Roi
aux archives nationales. On y voit le ministre Saint-Florentin écrire, le 2
septembre 1748, à l'intendant de Limoges de faire fermer les loges de Brives,
mais sans éclat, « ces sortes de sociétés n’ayant aucun objet contraire à
l’ordre public » (p. 20). On y voit encore, en 1776, le fougueux évêque de
Quimper, Conen de Saint-Luc, cité en justice par le lieutenant criminel du
présidial pour avoir à répondre des calomnies diffamatoires qu’il avait lancées
contre les francs-maçons du haut de la chaire (p. 28-35). L'archevêque de
Tours, dans une lettre à l'archevêque de Toulouse, raillait le zèle intempestif
déployé par son collègue de Quimper contre la maçonnerie et recommandait un
franciscain franc-maçon pour le poste de provincial de son ordre (p. 35-36). On
savait déjà que la maçonnerie avait au XVIIIe siècle de puissants protecteurs
dans les plus hautes sphéres de la société, même dans le clergé. Ces documents
le confirment une fois de plus. (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires,
1910)
192.
FOURNIER
(Elie). Ouragan
sur la Vendée, 1793-1802. Les quatres cousines de Charette. Les Sables-d'Olonne, 1982, gr. in-8°,
288 pp, 16
photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
L'auteur est vendéen, né et domicilié dans la région du Poiré sur Vie où
les quatre cousines de Charette passèrent leurs années heureuses. Région rendue
célèbre par le plus odieux des massacres ordonnés par la Convention, celui des
Lucs (28 février 1794) où périrent 564 personnes dont 110 enfants de sept ans
et au-dessous. Jusqu'à la cinquantaine, Elie Fournier a vécu en terroir vendéen
: instituteur au Fenouiller, l'auteur consacre ses loisirs de retraité à
établir, par les documents d'archives le véritable caractère de l'insurrection
vendéenne. « Le grand public, nous dit-il, a connu celle-ci à travers le prisme
déformant de Jules Michelet, pour qui les Vendéens sont « de malheureux
sauvages ». La vérité est moins simpliste. Les Vendéens, pacifiques par nature,
furent poussés à bout, deux années durant (1791-1792), par un Pouvoir
exorbitant qui prétendait légiférer en matière religieuse et organiser une
Eglise indépendante de Rome. Une fois déclenché, le conflit, longtemps contenu,
s'exaspéra par les décrets gouvernementaux qui portent, noir sur blanc, le mot
extermination. Ce sont les cruautés démentielles du gouvernement de la Terreur
– par un Westermann, un Carrier, un Turreau interposés – qui recrutèrent les
soldats de Bonchamps et de Charette, « les géants », écrira Napoléon. » Elie
Fournier a choisi de faire revivre cette tragédie à travers l'histoire d'une
famille – les Vaz de Mello, du château de la Métairie, au Poiré sur Vie – «
exterminée » au fil de la sanglante décennie, en Vendée, sur les routes de la «
virée de galerne », à Nantes, dans les Flandres, à Quiberon. Si l'émotion
affleure constamment, le document n'en demeure pas moins prioritaire. Par l'iconographie,
la cartographie, les annexes, la précieuse chronologie comparée des événements
vendéens et nationaux, « Ouragan sur la Vendée », récit d'Histoire, apparaît
bien comme une contribution capitale à la connaissance de ce que l'auteur
appelle « la Terreur bleue ».
193.
GAXOTTE
(Pierre). La
Révolution française. Flammarion, 1963,
in-4°, 355
pp, très nombreuses gravures, 16 pl. hors
texte en couleurs, certaines dépliantes, reliure toile éditeur, jaquette
illustrée, bon état
50 €
Belle édition illustrée de ce classique dédié à Georges Dumézil. La
Révolution française est le premier ouvrage de Pierre Gaxotte. Sa publication
en 1928 fut accompagnée d'un grand tumulte de presse. On l'appela "un
livre-bombe", un "livre-événement". C'est que Gaxotte n'avait
négligé aucune source, ni ignoré aucun historien. Albert Mathiez qui le tenait
en estime lui envoyait ses propres ouvrages "en hommage franc" en
regrettant qu'il "mette tant de talent au service d'une cause" qui
n'était pas la sienne. — "... Il n'existait pas encore d'édition illustrée
: c'est pourquoi une illustration d'une richesse exceptionnelle a été réunie,
comprenant à la fois portraits, scènes historiques, journaux, documents
d'archives, caricatures françaises et étrangères, affiches, dessins, estampes,
images populaires, cartes, plans, photographies de lieux et de monuments, pour
accompagner un texte que l'auteur a revu pour le mettre au courant des derniers
travaux qui sur des points très importants, ont modifié assez sensiblement les
connaissances admises." (rabat de la jaquette)
194.
GÉRARD
(Alain). "Par
principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée. Fayard, 1999, gr. in-8°,
589 pp, avant-propos
de Pierre Chaunu, préface d'Alain Besançon, notes, chronologie, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien
Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des
droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté
individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de
la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une
dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend
d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la
Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis
la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de
victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes
transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin
d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet
de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la
lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population,
avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant
Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être
débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même
en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des
noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni
sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de
l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré "par principe
d'humanité", tant il est vrai que "le point essentiel, comme l'écrit
Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur
bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien".
195.
JAGOT
(Henry). Les
Origines de la guerre de Vendée. Champion, 1914,
pt in-8°, viii-282
pp, broché, bon état. Edition originale
50 €
"M. Henry Jagot a commencé ses recherches sur les Origines de la
guerre de Vendée « avec la sincère opinion que ce mouvement avait pris sa
source dans les provocations et les menées de la noblesse et du clergé » :
quand il les eut terminées, il avait « la certitude absolue que le soulèvement
a eu pour cause initiale et profonde la persécution religieuse née de la
constitution civile du clergé, dirigée avec une violence inouïe contre les
populations ardemment catholiques des pays insurgés ». Pendant deux ans, « les
autorités locales s'ingénient à multiplier les mauvais traitements » subis «
avec une patience exemplaire ». Puis quand, au début de 1793, on demande à ces
populations leur part de la levée de 300,000 hommes, « toute la jeunesse
vendéenne, bien décidée à ne pas aller se battre pour la Révolution »,
s'insurge dans six cents communes, et ce fut « l'élan de tout un peuple
revendiquant ses droits méconnus et sa liberté violée »..." (Rod. Reuss,
Revue Historique, 1915)
196.
LEBRUN
(François). Parole
de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la Guerre
de Vendée. Privat, 1979, gr. in-8°, 141
pp, une carte, un tableau, broché, couv.
illustrée, bon état (Coll. Résurgences)
25 €
Les sermons d'Yves-Michel Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt (au
sud-ouest d'Angers), de 1763 à 1798. Que prêchait à ses paroissiens le curé
d'un petit village de l'Anjou à la veille de la Révolution ? Quelles furent ses
réactions devant les premiers événements de la Révolution ? Quelle fut sa
responsablité, directe ou indirecte, dans la participation de ses paroissiens à
l'insurrection vendéenne ? Comment assuma-t-il son rôle de curé dans les années
qui suivirent l'écrasement de la Vendée ? Les sermons d'Yves-Michel Marchais,
rédigés entre 1763 et 1798, permettent de répondre à ces questions. A partir de
ces documents passionnants, François Lebrun restitue, à un moment clé de
l'histoire du catholicisme, une étonnante figure de prêtre et le destin
pathétique d'un village pris dans la tourmente révolutionnaire.
197.
[OLIVIER]. Grande pétition des ivrognes
de Paris contre les marchands de vin.
Nîmes, Lacour, 2004, in-8°, 16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)
8 €
Intrigue de ces messieurs pour renchérir cette denrée. Un petit mot
adressé aux belles dames de la halle, aux charbonniers, aux scieurs de bois et
aux voituriers. Réédition de cette plaquette révolutionnaire parue vers 1793.
198.
ROLAND
(Manon Phlipon, Madame). Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité. Nouvelle
édition revue et complétée sur les manuscrits autographes et accompagnée de
notes et de pièces inédites par M. P. Faugère. P., Librairie de L. Hachette et Cie, 1864, 2 vol. in-12,
xxiii-429 ett 360 pp, notes, appendices, reliures demi-basane bleu-nuit, dos
lisses, titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs
pâles rousseurs éparses, bon état
80 €
"Les remarquables morceaux qui composent ces Mémoires, écrits par
Madame Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement
confiés par elle au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher,
dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait
emporté ses amis du parti girondin. Après le 9 thermidor, en germinal an III
(avril 1795), Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le
titre adopté par Madame Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double
but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de
créer des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland
avait rendue orpheline. Ce recueil si célèbre se composait de mémoires sur la vie
privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices
historiques, enfin de portraits et d’anecdotes." (P. Larousse)
199.
TUETEY
(Alexandre). L'Assistance
publique à Paris pendant la Révolution. Documents inédits recueillis
et publiés. Imprimerie
Nationale, 1895, 4 vol. in-4°, cxc-(2)--792,
729, 817 et 929 pp, cartonnages crème
imprimés de l'éditeur, bon état (Ville de Paris. Publications relatives à la
Révolution française)
250 €
Complet. Dans ces quatre volumes, l'historien et archiviste Alexandre
Tuetey (1842-1918), a recueilli de nombreux documents inédits relatifs aux
hospices et aux hôpitaux de Paris entre 1789 et 1795. D'un très grand intérêt
pour les passionnés d'histoire sociale, ces volumineux recueils de sources
constituent une véritable mine de renseignements pour la période
révolutionnaire de l'histoire de Paris. Alexandre Tuetey décrit les hôpitaux,
les hospices et maisons hospitalières, les œuvres de bienfaisance, les ateliers
de charité, les ateliers de filature dans l’immédiate période
pré-révolutionnaire et les réformes instituées par la nouvelle organisation
administrative. Voici les titres des 4 volumes (le premier contient une longue
introduction historique de 190 pages) : I. Les hôpitaux et hospices, 1789-1791.
II. Les ateliers de charité et de filature, 1789-1791. III. Les hôpitaux et
hospices, 1791-An IV. IV. Les hospices et ateliers de filature, 1791-An IV. —
"... S’il y avait eu dans la conscience populaire le moindre commencement
de socialisme, il se serait marqué dans la conception des ateliers publics.
C’était une idée très répandue sous l’ancien régime, c’est une idée très
répandue aussi dans les cahiers des États-Généraux que pour épargner aux
campagnes surtout, la charge et le danger de la mendicité et du vagabondage, il
fallait établir dans chaque communauté de petits ateliers de charité destinés à
occuper et à fixer les ouvriers et ouvrières valides. Et en fait, l’ancien
régime et la Révolution recourent largement à ce moyen d’assistance, soit en
ouvrant des chantiers pour des travaux de terrassements, soit même en
instituant des filatures et tissages de coton, de laine et de soie. On en
trouvera de nombreux et curieux exemples au tome II du grand recueil de Tuetey
sur “l’Assistance publique à Paris pendant la Révolution”, sous le titre
spécial : “Ateliers de charité et de filature”. (...) C’est donc une simple
forme de l’Assistance et de l’aumône. Aussi bien comme le montrent les rapports
recueillis dans le livre de Tuetey, les enfants pauvres recueillis par les
hospices et les maisons religieuses sont-ils envoyés en hâte aux ateliers de
charité : c’est une décharge pour les maisons de bienfaisance et c’est en même
temps une acclimatation de l’enfance au travail industriel, un recrutement de
la main-d’œuvre pour la production capitaliste agrandie..." (Jean Jaurès,
Histoire socialiste)
200.
TULARD
(Jean). Paris,
l'Hôtel de Ville et la Révolution. Mairie de Paris, 1989, in-8° carré, 72 pp, préface
de Jacques Chirac, 76 gravures en noir et en couleurs, biblio, broché, couv.
illustrée, un dépliant volant, bon état
25 €
Catalogue d'exposition rédigé par Jean Tulard. Bien complet du grand
dépliant en couleurs volant (57 x 40 cm) avec au recto un jeu de l'Oie
révolutionnaire (“Jeu de la Révolution française tracé sur le plan du jeu d'Oye
renouvelé des Grecs”, explicité p. 36-37) et au verso un plan de Paris de 1789
(légendé p. 14-15)
201.
VINOT
(Bernard). Saint-Just. Fayard, 1986, in-8°,
394 pp, 4
cartes, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à
rabats, bon état
25 €
"Un contemporain de la révolution française parle, à propos de
Saint-Just, d'« un des personnages historiques où les bigarrures de l'esprit
humain se sont manifestées de la manière la plus frappante ». B.V., auteur
d'une thèse d'État remarquée sur Saint-Just, son milieu, sa jeunesse et l'influence
de sa formation sur sa pensée et son action politiques, s'efforce de nous faire
comprendre S.-J. dans son parcours de la révolte à la révolution. L'étendue de
son érudition, la diversité et le renouvellement des sources utilisées et le
regard posé avec attention sur la jeunesse de S.-J. convergent pour nous donner
une biographie « à visage humain » d'un homme si fréquemment mythifié. L'A.
excelle à nous restituer les élans du cœur, la volonté de succès, les
intuitions politiques, l'attachement à l'amitié de S.-J.. Laconique, motivé par
un profond sentiment d'humanité et un souci permanent de la dignité humaine, ce
dirigeant montagnard incarne à sa façon la figure du jacobin. La restitution
minutieuse, au centre du livre, de la lutte coude à coude de S.-J. avec le
peuple du gros bourg rural de Blérancourt pendant les premières années de la
Révolution est exemplaire. L'accent mis sur la peine jamais ménagée de S.-J.
pour « faire lever la révolution » donne à cette figure légendaire une
dimension nouvelle." (Jacques Guilhaumou, Dix-Huitième Siècle, 1986)
202.
VOVELLE
(Michel). Ville
et campagne au 18e siècle. Chartres et la Beauce. Editions Sociales, 1980, in-8°,
307 pp, préface
d'Ernest Labrousse, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon
état
25 €
Une ville qui tire toute sa substance de la campagne : les hommes, les
graines mais surtout la rente. Mais cette cité dépendante est en réalité
dominatrice, par l’emprise qu’elle manifeste sur le monde rural. Ce sont bien
là des « problèmes nationaux d’histoire sociale » comme l’écrit Ernest
Labrousse dans sa préface. — "Prenant comme exemple Chartres et la Beauce
chartraine, l'auteur dans une première partie, étudie le rapport ville campagne
dans les plaines de grande culture à la fin du XVIIIe siècle. C'est la
structure foncière de l'Ancien Régime, son évolution sous la Révolution et à
l'aube du XIXe siècle, qui intéresse l'auteur, dans ce pays beauceron peu connu
à cet égard. Cela l'amènera à sa deuxième partie : « les bénéficiaires de la
rente » où se trouve notamment la répartition des propriétaires par groupes
sociaux. La ville dépendant de la campagne dans ses structures sociales, comme
dans la formation de son capital et de son revenu, est bien le lieu de
rassemblement de la classe propriétaire et de ceux qui gravitent autour d'elle.
Pseudo-dépendance car la cité est, en réalité, dominatrice par l'emprise
qu'elle manifeste sur le monde rural. A travers deux thèmes : la dépendance de
la ville à l'égard de la campagne dans la formation de sa population et, celui
de l'importance du capital et du revenu foncier dans ses structures économiques
et sociales. Vovelle développe avec beaucoup de rigueur ses connaissances et
témoigne d'un emploi judicieux des registres de déclarations successorales, des
tables de successions acquittées et des autres sources de l'Enregistrement
(sources indispensables à toute histoire sociale). Enfin, dans une troisième
partie, Vovelle passe de l'autre côté de la barricade en se rendant à la
campagne pour mesurer la place de la propriété bourgeoise urbaine et apprécier
les réactions d'un monde rural qui, en 1792, s'est lancé à l'assaut des villes,
quitte à se replier ensuite « sous les formes élémentaires de la rébellion
primitive » (mendicité et brigandage)." (C. Lévy, Population, 1983)
203.
BLAGDON
(Francis William). Paris sous le Consulat. Lettres d'un voyageur anglais (1801-1802). CNRS Editions, 2016, gr. in-8°,
567 pp, traduit
et annoté par Jean-Dominique Augarde avec la collaboration de Thomas M. Hudson,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
1803 : Paris brille au firmament des Arts et des Lettres, les Tuileries
ressuscitent les fastes de la cour, Paris s'abandonne à une fringale de
plaisirs tandis que bruissent les rumeurs de guerre, que Fouché corsète la
police et que Mme de Staël, chassée de la capitale par Bonaparte, s'exile pour
écrire. Cette année-là, sous le titre “Paris as it was and as it is”, le
journaliste et écrivain britannique Francis William Blagdon fait paraître à
Londres un recueil de lettres savoureuses, rédigées alors qu'il séjournait à
Paris en 1801-1802. Esprit libéral et cultivé, caustique, paradoxal, Blagdon
livre ici un portrait unique de la France du Consulat, une France à peine
sortie de la tempête révolutionnaire et déjà sur le pied de guerre. En un style
rafraîchissant, ces lettres soulignent les effets de la Révolution sur les
sciences, la littérature, la religion, l'éducation, les moeurs, les manières,
les divertissements... Blagdon observe et s'étonne, recueille documents et
témoignages. Perplexe, il s'interroge sur la véritable nature de cette France
nouvelle sortie de la Terreur, et se demande si ses institutions sont en mesure
d'inspirer l'Angleterre, l'Europe, le monde. Un témoignage de première main sur
une époque cruciale de l'histoire de France, traduit pour la première fois.
204.
CASTELOT
(André). Bonaparte
– Napoléon. Perrin, 1967-1968, 2 forts vol. in-8°, 749 et 994 pp, 60 gravures et
portraits, 24 cartes et plans, sources, reliures skivertex vert empire de
l'éditeur, gardes illustrées, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état
40 €
Le Napoléon en deux volumes d'André Castelot est l'un des plus grands
succès de l'édition française dans le domaine de l'Histoire. C'est par
centaines de milliers que se comptent les lecteurs de chacun d'eux. D'Ajaccio à
Sainte-Hélène, en passant par le Grand-Saint-Bernard, Austerlitz, Moscou,
Waterloo, l'île d'Elbe, André Castelot a mis ses pas dans ceux de Napoléon
Bonaparte pour respirer et restituer le décor de son prodigieux destin.
Exploitant et mettant en valeur, avec son art célèbre du récit qui visualise
les événements, les lieux et les personnages, une immense masse d'archives, de
mémoires et de correspondance parfois inédits ou oubliés, il a écrit cette
monumentale biographie si vivante, si colorée, si passionnante que depuis
trente ans, son public se renouvelle sans cesse. Le premier tome – Bonaparte –
nous conduit de la naissance au sacre. Le second tome – Napoléon – part de
l'instant où, le 2 décembre 1804, l'Empereur, accomplissant son premier geste
de souverain, ceint d'une couronne le front de son épouse. Il se termine le 15
décembre 1840, quand les cendres de Napoléon, rapatriées de Sainte-Hélène,
pénètrent sous le dôme étincelant des Invalides. — "Après Bonaparte, votre
Napoléon est, à l'image de son sujet, vivant, pittoresque, attachant au plus
haut point. Tandis qu'approche le deuxième Centenaire, on sait, en vous lisant,
que cette ténébreuse Histoire ne vieillit pas. Je vous remercie de nous la
raconter et vous félicite de le faire avec tant de talent"... (Charles de
Gaulle, L.A.S. à André Castelot du 20 mars 1968, vendue à Drouot le 30 mai
2018)
205.
PETITEAU
(Natalie). Ecrire
la mémoire. Les mémorialistes de la Révolution et de l'Empire. Les Indes savantes, 2012, in-8°,
310 pp, sources,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'histoire de la Révolution et de l'Empire s'est écrite en tenant compte,
entre autres, d'une littérature abondamment produite par les acteurs des années
1789-1815. Mais derrière la célébrité des textes d'une marquise de La
Rochejaquelein, d'un baron Marbot ou d'un sergent Bourgogne se cache l'histoire
éditoriale de ces ouvrages, parfois rocambolesque, souvent aventureuse,
toujours passionnante. À partir de 1814 en effet, des textes des témoins de la
Révolution et de l'Empire passent du domaine privé à l'espace public, et
contribuent à marquer la culture romantique et l'identité nationale de leurs
récits. Forts connus, ces textes n'ont pourtant jamais été l'objet d'une
histoire expliquant comment ils sont devenus des livres. La façon dont les
témoins ont mis par écrit leurs souvenirs est pourtant riche d'enseignements
sur la portée des événements révolutionnaires et impériaux. Elle éclaire aussi
le rôle de la mémoire dans la culture romantique, politique et nationale du
XIXe siècle. Elle révèle comment les héritiers de ces acteurs se sont sentis à
leur tour investis de la mission de transmettre aux générations futures des
témoignages dont certains n'étaient initialement voués qu'à exister dans un
cercle privé. Natalie Petiteau se livre ici à une étude systématique des
processus de mise par écrit et de publication des mémorialistes de la
Révolution et de l'Empire, en mettant toutefois l'accent sur les témoins des
années impériales, plus nombreux et plus célèbres. Quelques études de cas
montrant par ailleurs l'apport de ces textes aux historiens prolongent ce
travail.
206.
STURMER
(Bartholomée). Napoléon à Sainte-Hélène. Rapports officiels du baron
Stürmer, Commissaire du gouvernement autrichien. [Publiés par] Jacques St Cère
et H. Schlitter. P., Librairie Illustrée, s.d. (1887),
in-12, xxxix-293
pp, broché, bon état. Peu courant
80 €
"Ce diplomate autrichien représenta son pays comme commissaire chargé
de la surveillance de Napoléon à Sainte-Hélène, où il resta de 1816 à 1818.
Malgré le titre, cette relation a bien un caractère personnel." (Tulard,
1382) — "Les documents contenus dans ce volume ont été publiés à Vienne
par M. H. Schlitter avec l'autorisation du gouvernement autrichien. Ils se
trouvent dans les archives secrètes de la cour de Vienne qui contiennent tant
de documents historiques de la plus haute importance (...) c'est la première
fois que l'on publie les rapports d'un des commissaires envoyés par les alliés
à Sainte-Hélène. On y trouvera plus d'un document humain qui sera à ajouter au
grand dossier que forment depuis plus d'un demi-siècle les admirateurs et les
détracteurs de Napoléon Ier et on y verra la confirmation éclatante et probante
de la légende qui s'est formée autour du nom de sir Hudson Lowe. M. le baron de
Stürmer était pour ainsi dire désintéressé dans le drame qui se déroulait
devant ses yeux, le récit qu'il fait peut être considéré comme l'histoire
définitive de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène." (Jacques St Cère,
avant-propos)
207.
SUTHERLAND
(Christine). Marie
Walewska, le grand amour de Napoléon.
Perrin, 1981,
in-8°, 309
pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de
gravures hors texte, une carte, reliure skivertex havane de l'éditeur, bon état
25 €
Né en 1786 (et non en 1789 comme le mentionnent les dictionnaires), mariée
à dix-sept ans au comte Walewski, qui avait cinquante ans de plus qu'elle,
Marie Walewska subit la pression du prince Joseph Poniatowski, de son propre
mari et finalement de toute la société de Varsovie pour qu'elle cède, en 1807,
dans l'intérêt de la Pologne, au désir de Napoléon. Elle résista, mais
l'empereur profita, semble-t-il, d'un évanouissement pour abuser d'elle. Non
seulement Marie pardonna, mais elle devint une maîtresse aimante et lui donna
un fils, Alexandre, en 1810, ce qui le détermina à répudier Joséphine pour "épouser
un ventre" qui lui donnerait un héritier. Fidèle jusqu'au bout à
l'Empereur, Marie lui rendra visite à l'île d'Elbe en compagnie de son fils et
le retrouvera une dernière fois à La Malmaison après Waterloo.
208.
THIERS
(A.). Histoire
de la Révolution française. Dessins par Yan' Dargent (2 volumes). Suivi de Histoire
du Consulat. Edition illustrée de 70 dessins (1 volume). Suivi de
Histoire de l'Empire. Edition illustrée de 280 dessins (4 volumes). P., Furne et Cie, Lheureux
et Cie, 1865-1866, soit 7 vol. in-4°, texte sur 2 colonnes, très nombreux portraits et gravures, reliures
demi-chagrin vert empire, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titres et tomaisons
dorés (rel. de l'époque), qqs plats et coupes frottés, bon état
300 €
L'action politique d'Adolphe Thiers parcourt tout le XIXe siècle ou
presque, de la Restauration monarchique, dans les années 1820, durant laquelle
il fait ses premières armes, à la IIIe République. Il est le premier président
de celle-ci, du 31 août 1871 au 24 mai 1873. Bourgeois avide de pouvoir et
d'argent, d'une pingrerie rare, il représente si bien la bourgeoisie
louis-philipparde dans ses jeunes années que le romancier Honoré de Balzac le
prend pour modèle de son jeune provincial ambitieux, Rastignac. Mais Thiers est
aussi un homme politique d'une rare intelligence, et il montre une grande
aptitude à percevoir les aspirations profondes de la société française.
Bourgeois monarchiste à ses débuts, il finit sa vie en républicain
conservateur, jusqu'à être renversé par une coalition de députés monarchistes.
De 1823 à 1827, il publie l' “Histoire de la Révolution” qui lui vaut de
nombreux éloges et son élection à l'Académie française en 1833. — "Comme
son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une
histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du
Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'Etat au
rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur,
fût-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses
ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir.
L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus
un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable
vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire
comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique
(utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de
bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la
légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire
critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son
jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut
se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit
de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine
ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999)
209.
THIRY
(Jean). Sainte-Hélène. Berger-Levrault, 1976, in-8°,
295 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état, envoi
a.s.
30 €
210.
TULARD
(Jean)(dir.) L'Europe
au temps de Napoléon. Editions du Cerf, 2020, gr. in-8°, 638 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Napoléon a rêvé d’unifier l’Europe. Il l’aura réveillée, éclairée,
enflammée et elle l’aura vénéré. Il l’aura dominée et elle l’aura combattu,
rejeté, diabolisé. Voici le grand livre d’histoire qui manquait afin de dresser
la chronique et le bilan de cette épopée sans précédent. Pour y parvenir, Jean
Tulard s’est entouré des meilleurs spécialistes de chaque pays concerné
(Jean-René Aymes, Jean Bérenger, Roger Dufraisse, Jacques Godechot, André
Palluel-Guillard, Monika Senkowska-Gluck, William Smith, Jean Vidalenc).
Comment, entre 1800 et 1815, de Londres à Varsovie, de Lisbonne à Amsterdam, de
Rome à Genève, de Vienne à Moscou, le Vieux Continent a-t-il peu à peu cédé la
place à un monde renouvelé ? Et donné, à ses peuples, une conscience inédite de
leur commune destinée ? Par-delà le récit détaillé des conquêtes et défaites de
la Grande Armée telles qu’elles ont été vécues par les contemporains, c’est le
tableau complet de cette mutation inouïe, politique, économique, culturelle,
que restitue ce livre à la fois savant et passionnant.
211.
VIAL
(Charles-Eloi). Marie-Louise. Perrin, 2017,
gr. in-8°, 439 pp, 8 pl. d'illustrations en
couleurs hors texte, notes, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée,
bon état
25 €
Le véritable portrait de la souveraine la moins connue et la plus détestée
de l'histoire du Premier Empire. A l'instar de sa tante Marie-Antoinette,
Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine a été victime de sa légende noire. En 1810,
son mariage avec Napoléon fait d'elle le symbole de la paix fragile entre la
France et l'Autriche. Mère de l'héritier du trône impérial, elle soutient
Napoléon malgré ses premières défaites. Pourtant, dès 1814, lorsqu'elle refuse
de rejoindre son mari à l'île d'Elbe, le regard change et l'épouse modèle se
transforme en traîtresse. Depuis lors, elle passe pour une femme égoïste,
futile, infidèle et nymphomane. En s'appuyant sur des archives inédites,
Charles-Eloi Vial s'applique avec talent à restituer la personnalité de cette
princesse cultivée au tempérament d'artiste, dévouée à sa famille et à ses
enfants. Devenue duchesse de Parme grâce au soutien des Alliés, elle joue aussi
un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies.
Au fil des pages, nous découvrons ainsi un destin hors du commun et une
personnalité ignorée, révélée par un historien d'envergure.
212.
ANDLER
(Charles). Vie
de Lucien Herr (1864-1926). Maspero, 1977,
in-8°, 354
pp, présentation par Justinien Raymond,
broché, couv. illustrée à rabats (très lég. salie), bon état (Coll. Actes du
peuple)
25 €
En attendant une biographie désormais indispensable, la réédition du
meilleur témoignage existant sur un personnage clé de l'histoire intellectuelle
de la France contemporaine." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1977) —
Parce que, délibérément, par une extraordinaire modestie, il a voulu rester
toute sa vie dans l’ombre d’un poste des plus obscurs – bibliothécaire de
l’Ecole normale supérieure – Lucien Herr, mort en 1926, demeure peu connu du
public. Il est pourtant l’une des plus grandes figures du socialisme français,
l’homme qui a le plus fait pour introduire le marxisme en France et qui a
marqué profondément la pensée et l’action politiques de sa génération, à
commencer par celles de Jaurès à qui il inspira le titre de son journal,
“L’Humanité”. Ce livre, réédité aujourd’hui pour la première fois depuis sa
parution en 1932, est à la fois une biographie et une analyse politique. Mais
il est mieux que cela : il est le témoignage passionné de son meilleur ami,
grand germaniste – traducteur du “Manifeste du parti communiste” –, Charles
Andler, alsacien, normalien et socialiste comme lui : une sorte de dialogue
poursuivi au-delà de la mort par un autre intellectuel militant. L’affection
profonde qui les unissait avait résisté à des divergences politiques très
profondes : s’ils avaient milité ensemble dans les grands combats – l’affaire
Dreyfus, la défense de la théorie de la grève générale révolutionnaire –, leurs
vues avaient divergé, avant 1914, sur les chances de sauver la paix grâce à
l’action de la Deuxième Internationale et de la social-démocratie européenne ;
comme Jaurès, comme Liebknecht et Rosa Luxemburg, Herr croyait dans la
possibilité de faire face à la montée de la guerre. Dans son introduction,
Justinien Raymond fait revivre l’amitié de ces deux hommes qui, engagés dès
leur jeunesse dans le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, puis militants
du Parti socialiste français : « Hommes de pensée, ils étaient aussi des hommes
d’action. Ils ne se départiront jamais des serments de pureté militante faits
dans leur noviciat socialiste. Jamais ils ne brigueront un poste quelconque.
Ils aideront à toutes les tâches d’éducation populaire de l’école socialiste.
Ils participeront jusque dans la rue à toutes les formes de luttes…
213.
Anonyme. Pour l'armée républicaine. P., Edouard Cornély, 1901, pt in-8°,
viii-94 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs pointillés, titre doré (rel. de
l'époque), dos lég. frotté, bon état. Peu courant
30 €
"La librairie Cornély vient de mettre en vente, sous le titre de :
Pour l'armée républicaine (petit in-8, 94 pages), une brochure d'actualité qui
contient une partie historique. L'auteur anonyme, recherchant quels ont été
sous la première République les rapports de l'État et de l'Armée, étudie
successivement, en s'appuyant sur des faits : les nouveaux principes de
recrutement apportés par la Révolution, les sentiments et la conduite des
soldats républicains, les actes et les paroles du général Hoche, le changement,
sous l'influence de Bonaparte, de l'esprit de l'armée, et sa participation aux
coups d'état militaires qui mirent fin à la République." (Revue d’Histoire
moderne et contemporaine, 1901) — Table : L'armée de la Révolution. Nouveaux
principes de recrutement ; Sentiments et conduite des soldats républicains ;
Hoche. Actes et paroles d'un général républicain ; Bonaparte change l'esprit de
l'armée ; La République et l'armée. Coups d'état militaires. - Les
responsabilités et les fautes ; Conclusion : La réforme militaire. Diminution
du temps de service. - La condition des officiers. — L'un des auteurs est Ch.
Milhaud.
214.
Anonyme. Pour le Service de Deux ans
et la Nation Armée. (Par des Officiers appartenant à des Corps de Troupe
de toutes les Armes et à tous les Services). P., dans les Bureaux de l'Aurore, s.d. (1914), in-12,
48 pp, broché,
bon état
25 €
La loi des Trois ans est une loi française de 1913 augmentant la durée du
service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une
guerre éventuelle avec l'Allemagne, laquelle surviendra l'année suivante et
deviendra la Première Guerre mondiale. Annoncée en mars 1913, la loi de trois
ans sera votée en août, malgré de fortes résistances. Elle mécontente en effet
la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, dont les fils vont manquer aux
champs une année de plus. L'abrogation de la loi des Trois ans est l'un des
thèmes de la campagne des législatives d'avril-mai 1914. Cette plaquette non
datée a été publiée en février ou mars 1914.
215.
BALLEYDIER
(Alphonse). Histoire
des révolutions de l'empire d'Autriche, années 1848 et 1849. P. et Lyon, Guyot Frères,
1853, 2
vol. in-8°, cxiv-279 et 384 pp, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés,
titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état
120 €
Par le baron Alphonse Victor Chrétien Balleydier, historien et homme de
lettres (1810-1859). Son “Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche” et
son “Histoire de la guerre de Hongrie”, qui font encore autorité aujourd'hui,
lui valurent les titres de Freiherr (baron) et d'historiographe de l'Empereur
d'Autriche.
216.
BASHKIRTSEFF
(Marie). Journal. Edition
intégrale. 26 septembre 1877-21 décembre 1879. Texte établi et annoté par
Lucile Le Roy. Lausanne,
L'Âge d'Homme, 1999, in-8°, vi-1014
pp, une photo de Marie Bashkirtseff en
frontispice et 16 photos hors texte, chronologie, index des personnes et
personnages cités, index des œuvres citées, biblio, reliure toile éditeur, bon
état
50 €
Marie Bashkirtseff, née Maria Konstantinovna Bashkirtseva (1858-1884), est
une diariste, peintre et sculpteur d'origine ukrainienne. Née dans une famille
noble, elle grandit à l'étranger, voyageant avec sa mère à travers l'Europe.
Elle parlait couramment en plus du russe le français, l'anglais et l'italien.
Sa soif de connaissance la poussa à étudier les auteurs classiques et
contemporains. En outre, elle étudia la peinture en France à l'Académie Julian,
l'une des rares en Europe à accepter des étudiantes (on y trouvait des jeunes
femmes venant même des Etats-Unis). Une autre étudiante y était Louise Breslau,
que Marie considérait comme sa seule rivale. À 15 ans, elle commença à tenir
son journal intime, rédigé en français ; elle lui doit beaucoup de sa célébrité.
Il fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle Epoque, une
figure romanesque du nomadisme inquiet et de l'égotisme passionné qui ne
pouvait que toucher la génération décadente, qui se reconnut en elle. A Barrès,
évoquant ses errances et son insatisfaction, elle devra son surnom de
"Notre Dame du Sleeping-Car". Marie Bashkirtseff, jeune ukrainienne
qui fit fureur à Paris, mourut à 24 ans, et fournit maints exemples à Simone de
Beauvoir pour “le Deuxième Sexe” – ce qui lui confère une place dans des
préoccupations très contemporaines. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus
de fièvre, plus de soif de vivre", écrivait Hugo von Hofmannsthal.
217.
BAUMONT
(Maurice). La
Troisième République. Lausanne, Editions Rencontre, 1968, in-12,
557 pp, 99
gravures et photos sur 32 pl. hors texte, reliure simili-cuir vert de
l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Le Rayon de l'histoire). Edition
originale, envoi a.s.
30 €
"M. B. retrace, avec une extrême clarté, l'évolution politique de la
Troisième République, de sa naissance à son effondrement en 1940, en prenant
soin constamment de situer cette évolution dans le contexte des relations
internationales." (Revue française de science politique, 1971) — Les 412
premières pages traitent de la période 1870-1914, les 30 suivantes de la Grande
Guerre, les 114 dernières de l'année 1919 à juillet 1940.
218.
BETHOUART
(Bruno). Religion
et culture en Europe occidentale de 1800 à 1914. Editions du Temps, 2001, gr. in-8°,
192 pp, glossaire,
biblio, broché, bon état
20 €
Ce volume cherche à revisiter en parallèle les pratiques cultuelles et
culturelles de quatre nations (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) ) la
situation et au destin différents.
219.
BIANQUIS
(Geneviève). Heine,
l'homme et l'œuvre. Boivin et Cie, 1948,
in-12, 176
pp, chronologie des œuvres, biblio,
broché, papier lég. jauni, bon état
20 €
"La première partie du Heine de Mlle Bianquis est consacrée à la
biographie, telle que les recherches les plus récentes permettent de l'établir.
En 42 pages d'une belle densité, elle nous expose la vie mouvementée de ce
curieux esprit dont l'œuvre devait exprimer en vers et en prose la haine de
toutes les tyrannies et la foi dans l'esprit libéré. Une seconde partie nous
donne une étude fouillée de l'œuvre poétique, étude sans lourdeur malgré sa
profondeur, tant la plume est alerte et précise ; une troisième expose l'œuvre
en prose : Reisebilder, Écrits sur l'Allemagne, Écrits sur la France, Écrits
divers. Ainsi nous prenons en quelque 130 pages contact avec l'œuvre complète
de Heine, et à travers elle avec cette personnalité étonnamment complexe dont
la vue pénétrante saisissait d'emblée le défaut de tous les raisonnements, le
point faible de tous les systèmes, le ridicule de toutes les attitudes
solennelles. Madame Bianquis donne une nouvelle fois la preuve de sa science
vaste et sûre, de sa remarquable puissance de synthèse. Elle nous montre un
Heine dont la position était assurément pleine de contradictions, mais qui
servait la liberté et l'émancipation des peuples et attaquait l'apathie
politique, la soumission béate à des ordonnances..." (J.-Ph. Dupont, Revue
belge de Philologie et d'Histoire, 1949)
220.
BISMARCK
(Otto von). Pensées
et souvenirs. Présentation de Joseph Rovan. Calmann-Lévy, 1984 gr. in-8°,
480, pp, index,
broché, couv. illustrée, 2e plat froissé, bon état, ex. du SP
30 €
Pour les Français,le nom de Otto von Bismarck évoque une guerre ruineuse,
celle de 1870, et la naissance d'une nation allemande dominatrice. Image d'un «
Chancelier de Fer » taillée à coups de stéréotypes par les manuels d'histoire.
Or, Bismarck est sans aucun doute l'une des personnalités politiques les plus
passionnantes que l'histoire ait donné à l'Europe. Ses mémoires apportent une
contribution indispensable à la compréhension d'une politique aux motivations
complexes... — "Bismarck bâtit l'unité allemande, tout en ne la dissociant
jamais de l'équilibre européen. Il faut lire les magistrales “Pensées et
souvenirs” de Bismarck, dont Calmann-Lévy vient de donner une réédition
(préface de Joseph Rovan)." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère,
1984) — "Les seuls et véritables mémoires du célèbre homme d'état
allemand. Il s'agit là d'une « autobiographie que Bismarck à écrite de sa main
». L'édition Calmann-Lévy de 1984 reprend environ la moitié du texte complet de
l'édition originale." (Bourachot, 51)
221.
BURNAND
(Robert). La
Vie quotidienne en France en 1830. Hachette, 1943,
in-8°, 255
pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 4
nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon
état. Bel exemplaire
30 €
"Cette étude nous laisse percevoir l'évolution qui s'est produite en
France au cours du XIXe siècle, sous l'effet, moins des événements politiques
que des progrès techniques. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet,
les moeurs sont restées, dans l'ensemble, proches de celles de l'Ancien Régime.
En province, surtout dans les campagnes, la vie traditionnelle suit un rythme
qui semble immuable ; dans les villes, l'industrie naissante voit bien ses
effectifs grossir mais sans qu'il y ait encore parmi les ouvriers, une
véritable conscience de classe et si la bourgeoisie commence à se hisser, d'un
patient effort, vers les premières places, elle n'a pas encore réussi à
supplanter l'ancienne aristocratie, toujours influente..." (Population)
222.
CAMBON
(Paul). Correspondance
de Paul Cambon, ambassadeur de France, 1870-1924. Avec un
commentaire et des notes par Henri Cambon. Grasset, 1946,
3 vol. in-8°, 461, 368 et 453 pp, brochés, qqs
discrètes marques au crayon en marges, bon état
90 €
Tome I (1870-1898) : L'établissement de la République, le protectorat
tunisien, la régence en Espagne, la Turquie d'Abd Ul Hamid ; Tome II
(1898-1911) : La tension franco-anglaise, l'Entente cordiale, les querelles
allemandes, le coup d'Agadir ; Tome III (1912-1924) : Les guerres balkaniques,
la Grande Guerre, l'organisation de la paix. — "... Le troisième tome
concerne la période allant de 1912 à 1924, c'est-à-dire l'époque de la guerre
mondiale d'alors avec ses préludes et ses conséquences. Le diplomate, de son
poste d'observation britannique, et muni des antennes que lui procurent ses
relations, surtout avec son frère M. Jules Cambon, ambassadeur à Berlin, juge
hommes et choses avec un discernement supérieur. Il dénonce à mainte reprise
l'inutilité ou la nocivité des palabres, l'incompétence brouillonne de tel ou
tel homme politique, le « gâchis » de la Conférence d'où devait sortir, en
1919, une paix d'avance compromise. Ce sont leçons de politique internationale
données, sous forme familière ou. familiale, par un maître de la grande
école." (Henri du Passage, Etudes)
223.
[CAMBON,
Henri]. Paul
Cambon, ambassadeur de France (1843-1924), par un diplomate. Plon, 1937, in-8°,
327 pp, 12
gravures hors texte, broché, bon état
25 €
Paul Cambon (1843-1924), ambassadeur de France en Grande-Bretagne de 1898
à 1920, est l’un des grands personnages au service de la diplomatie française
qui, à l’instar de Delcassé, a géré la crise de Fachoda en 1898. Cambon a
négocié par la suite les principes de l’Entente Cordiale en 1905. — Table :
L'homme : l'aspect, le caractère. – La carrière administrative. – Tunis. –
Madrid. – Constantinople. – Londres, 1 : l'Entente cordiale. – Londres, 2 : la
Guerre. – La retraite. — L'ouvrage a été écrit par son fils Henri Cambon.
224.
CANROBERT
(François Certain de). Souvenirs d'un siècle. Notes
recueillies par Germain Bapst. Plon, 1898-1913,
6 vol. in-8°, xv-560, 576, ii-547, ii-437, 491 et xxix-635 pp, un portrait en héliogravure en frontispice, 15 cartes
hors texte, dont 9 dépliantes (une en couleurs), brochés, bon état
300 €
Complet : I. La Révolution de Juillet. La conquête de l'Algérie. 1848 ;
II. Napoléon et sa Cour. La guerre de Crimée ; III. Paris et la cour pendant le
Congrès. La naissance du Prince impérial. La guerre d'Italie ; IV. Les
souverains à Paris. Les fêtes des Tuileries. La guerre contre l'Allemagne
(1870) ; V. Bataille de Rezonville ; VI. Bataille de Saint-Privat. — Mémoires
dictés par Canrobert (1809-1895), le dernier des maréchaux du Second Empire,
mis en ordre et rédigés par G. Bapst. Canrobert (1809-1895) prit part au début
de sa carrière à l'expédition de Mascara, à la prise de Tlemcen et fut blessé
au siège de Constantine. En 1850, il fut pris comme aide de camp par le Prince
Louis-Napoléon. Général de division en 1853, il participa à la guerre de Crimée
et au siège de Sébastopol où il entreprit les gigantesques travaux
d'investissement de la place. Maréchal de France en 1856, il se distingua
pendant la guerre d'Italie à Magenta et à Solférino. Pendant la guerre de 1870,
il prit part aux grandes batailles de Metz et s'illustra dans la défense de
Saint-Privat. Sa carrière politique débuta en 1879 avec son élection au Sénat.
— "Vaste ensemble de notes recueillies avec soin par Bapst. Elles furent
dictées quotidiennement par le maréchal et forment une fresque d'un grand
intérêt sur la période. Remarquables relations des batailles de Rezonville et
de Saint-Privat." (Bourachot, 74)
225.
CASTRIES
(Duc de). Le
Grand refus du comte de Chambord. La légitimité et les tentatives
de restauration de 1830 à 1886. Hachette, 1970,
in-8°, 371
pp, 8 pl. de gravures hors texte,
sources, biblio, chronologie, tableau généalogique, reliure toile éditeur avec
une photo du comte de Chambord contrecollée au 1er plat, rhodoïd, bon état (Le
Testament de la Monarchie, V), envoi a.s.
30 €
"Quand naquit aux Tuileries, au pavillon de Marsan, le fils posthume
du duc de Berry, le 29 septembre 1820, il semblait qu'une brillante carrière
allait s'ouvrir devant lui. C'était « l'enfant du miracle », né sept mois après
la mort de son père, le seul héritier de la monarchie légitime restaurée six
ans plus tôt. On sait cependant que, quand il mourut en 1886, à Frohsdorf, en
Autriche, ses partisans, peu nombreux, enterraient avec lui leurs espoirs :
n'était-il pas lui-même le responsable de son échec ? Nombreux sont les
historiens qui se sont penchés sur cette triste destinée. Il semble bien que le
plus récent d'entre eux, M. le duc de Castries, est celui qui vient d'en
retracer, d'en expliquer le plus clairement les péripéties, les causes de son
échec. (...) Après la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, l'on crut à
plusieurs reprises tenir l'occasion décisive. M. le duc de Castries, par des
documents inédits dont plusieurs proviennent de sa famille qui était apparentée
à la maréchale de Mac Mahon, nous apporte de nouvelles lumières sur les
fameuses négociations autour du drapeau blanc. Il insiste aussi sur le rôle
néfaste de la comtesse de Chambord qui a certainement contribué aux successifs
refus de son mari. Il marque aussi combien fut méritoire l'effacement des
princes d'Orléans, à commencer par le comte de Paris. L'aveuglement du
petit-fils de Charles X fut vraiment incompréhensible : on connaît le mot de
Mgr d'Hulst, royaliste fervent : « Prions Dieu qu'il daigne ouvrir les yeux du
comte de Chambord ou qu'il daigne les lui fermer. »..." (Revue des Deux
Mondes, 1970)
226.
CHANDENEUX
(Claire de). Les
Deux femmes du major. P., Plon, Nourrit et Cie, 1884, in-12,
278 pp, 3e
édition, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid,
titres (“Les Ménages militaires”) et tomaison dorés (rel. de l'époque), bon
état (Les Ménages militaires, 4)
25 €
Par Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux (1836-1881).
Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le
commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre
la vie militaire de province. — "Jules Noriac, Gaboriau et plusieurs
autres ont, en ces derniers temps, écrit de fort plaisantes choses sur les
mœurs militaires ; mais leur esprit a parfois dépassé la mesure en tournant au
grotesque les petites faiblesses d'hommes qui ont, en somme, le grand mérite de
vivre sans se cacher et qu'il est par conséquent facile de suivre dans leurs
loisirs comme dans leurs occupations. Ces écrivains n'avaient vu que la vie
extérieure. Par sa situation personnelle (deux fois épouse de militaires, Mme
Bailly avait une sœur, mariée en premières noces à un militaire, le baron
d'Augéranville, et en secondes au colonel Trumelet ; et sa fille est la femme
de M. Armand, lieutenant-colonel d'artillerie), Mme Bailly a pu étudier la vie
privée de nos officiers. Avec le talent d'observation, le tact parfait qui sont
les traits saillants de notre auteur, elle a composé sur ce sujet, dans un
style mâle, facile et coloré, de remarquables pages égayées de réflexions
humoristiques, scintillantes de traits d'esprit marqués au coin du bon goût.
Sous ce titre général de “Ménages militaires”, elle a publié cinq volumes :
dans ces ouvrages, Mme Bailly a étudié à fond et, jusqu'à ce jour, d'une façon
qu'on ne peut comparer à nulle autre, cette société militaire nombreuse,
intéressante, originale, qui a ses usages, sa physionomie, ses types, et qui
forme un petit monde à part où les caractères ont un relief saisissant et une
simplicité qui n'est pas sans grandeur. A voir le naturel du récit, la
ressemblance des portraits, la vérité de certaines scènes, on croirait qu'au
lieu de créer, notre auteur n'a fait que de se souvenir. L'auteur n'a, en
effet, qu'à se rappeler cette vie qu'elle avait vécue elle-même dans les
diverses garnisons où elle avait dû suivre M. de Prébaron..." (G. Vallier,
Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1888) — "Claire de
Chandeneux lança, non sans succès, une série de romans intitulée “Les Ménages
militaires” où parurent tour à tour “La Femme du capitaine Aubépin” (1875),
“Les Filles du colonel”, “Le Mariage du trésorier”, “Les Deux femmes du major”
(1876). Ces histoires dévoilaient sans se lasser la vie conjugale des officiers
: « Ce sont, dira Barrès, des élucubrations assez sottes, mais bien informées.
Sans doute, cette bonne dame fut vertueuse plus que ne le permet l’esthétique ;
elle bannit de l’armée qu’on voit en son œuvre tout égarement des sens, toute
conjonction illicite, qui sont cependant choses assez hebdomadaires chez des
militaires bien portants. Epousez, dit-elle au sous-lieutenant. Et ces
histoires militaires semblent les souvenirs d’un bedeau, tant on s’y marie de
fois ». Un riche mariage est, en effet, dans ce milieu une nécessité comme le
rappelle Hector Malot dans “Le Lieutenant Bonnet”, biographie d’un officier
pauvre, accablé par les dépenses de parade et les réceptions. Le Ministère de
la Guerre n’autorise d’ailleurs un officier à se marier que si sa femme lui apporte
un revenu de 1.200 francs : cette dot définie par une circulaire du Maréchal
Soult datée du 17 décembre 1843 correspondait à un capital de 24.000 francs !
On comprend que cette mesure qui demeura en vigueur jusqu’au 1er octobre 1900
ait pu alimenter pendant plusieurs générations les conversations du mess et
même susciter ce mince courant littéraire. En 1896, Victor Margueritte décida
d’abandonner l’armée précisément parce que sa future épouse ne pouvait disposer
d’une telle fortune !" (René-Pierre Colin, Zola, renégats et alliés, 1988)
227.
CHASTENET
(Jacques). La
Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria, 1837-1851. Hachette, 1961, in-8°,
300 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
20 juin 1837 : Victoria monte sur le trône d'Angleterre. – 1er mai 1851 :
La reine inaugure la première Exposition Universelle. Ces deux dates limitent
la « Early Victorian period », époque attachante qui a vu l'Angleterre se
transformer radicalement sous le seul effet de l'industrialisation. À la « Old
Merry England » se substitue une Angleterre manufacturière et bourgeoise qui va
se débarrasser des entraves au commerce et remplacer ses « coaches » par les
chemins de fer. L'esprit religieux et traditionaliste des Anglais pour qui
l'ordre social établi – et d'ailleurs nullement étanche – et voulu par Dieu,
leur permettra l'économie d'une révolution. Un contexte humain aussi riche a
poussé M. Jacques Chastenet à s'attacher surtout à la vie des hommes de l'époque
victorienne. Grands seigneurs déployant encore un faste royal, fermiers hauts
en couleur et bons vivants, derniers témoins de la Vieille Angleterre, paysans
souvent malheureux mais conformistes, prolétariat urbain entassé dans des
taudis, et dont l'Opéra de Quat'sous ne donne qu'une image poétisée, bourgeois
récemment enrichis et fleurant encore l'odeur du vernis d'un ameublement tout
neuf, tous revivent avec leur grandeur et leurs préjugés, fidèles agissants
d'un Dieu qui est un Dieu anglais et bon comptable, loyaux sujets d'une Reine
qui incarne leur idéal : la respectabilité... — "... Dès sa jeunesse,
l’Angleterre l’avait fasciné, aussi bien par les vicissitudes originales de son
histoire que par ses institutions... De cet intérêt sont sortis, en 1946, une
belle étude sur “Le Parlement d’Angleterre” ; puis, distribués sur vingt ans à
partir de 1947, “Le siècle de Victoria”, “Elisabeth Ière”, “Winston Churchill”,
“La vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria”, et, enfin en
1965, “L’Angleterre d’aujourd’hui”. La vaste expérience que Chastenet avait
acquise des hommes publics, des mouvements économiques, des méthodes de la
diplomatie, le mettaient à même de percevoir l’ossature des événements, ce plan
sans finalité, ce bilan de données profondes dont les contemporains n’ont pas
toujours conscience et qui pourtant décide du succès ou de la perte de leurs
entreprises..." (Georges Dumézil, Discours de réception à l'Académie
française, 14 juin 1979)
228.
CHAZAL
(A.). L'Interdiction
du travail de nuit des femmes dans l'industrie française. (Thèse). P., Pédone, 1902, gr. in-8°,
160 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare.
229.
Collectif. La Guerre franco-allemande
de 1870-71. Rédigée par la section historique du Grand état-major prussien. Berlin et P., Ernest
Siegfried Mittler et Dumaine, 1874-1882,
8 vol. in-8°, vii-1421, 1466, 357 et 1003 pp, traduction
par le capitaine E. Costa de Serda de l'état-major français et par le capitaine
Ch. Kussler, 22 plans dont 15 à pleine page, un fac-similé et 49 cartes
dépliantes, suppléments et tables, reliures demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs
soulignés à froid, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), dos passés et
lég. frottés, qqs rares annotations crayon au 1er volume, bon état. Très rare
950 €
Probablement le meilleur ouvrage sur les opérations militaires de la
guerre de 1870. 5 volumes de texte et 3 volumes de suppléments, soit près de
4.300 pages de texte dont 1.300 de suppléments (I à CCIII) dont les deux
derniers (vol. 8) correspondent aux tables, chronologique et analytique
(index). — Détail : 1. Première partie. Histoire de la guerre jusqu'à la chute
de l'Empire. Vol. 1. Du début des hostilités à la bataille de Gravelotte (pp.
viii-640). – 2. Première partie. Vol. 2. De la bataille de Gravelotte à la
chute de l'Empire (pp. [641]-1421). – 3. Seconde partie. Histoire de la guerre
contre la République. Vol. 1. Depuis l'investissement de Paris jusqu'à la
reprise d'Orléans par les Allemands (pp. 1-556). – 4. Seconde partie. Vol. 2.
Evénements dans le nord de la France depuis la fin de novembre, dans le
nord-ouest depuis la commencement de décembre et siège de Paris depuis le
commencement de décembre jusqu'à l'armistice. Opérations dans le sud-est du
milieu de décembre au milieu de janvier (pp. [557]-1111). – 5. Seconde partie.
Vol. 3. Les événements dans le sud-est de la France depuis le milieu de janvier
jusqu'à la cessation des hostilités. Les communications avec l'arrière.
L'armistice. Marche rétrograde et occupation. Coup d'œil rétrospectif sur la
télégraphie, le service des postes, le remplacement des munitions,
l'alimentation, le service de santé, l'aumônerie, la justice militaire et le
recrutement de l'armée allemande ainsi que sur les événements en Allemagne et
les résultats de la guerre (pp. [1113]-1466). – 6 et 7. Suppléments (ordres de
bataille, tableaux des pertes, etc.) (pp. 1-357, 1-228 et [229]-759). – 8.
Tables (table chronologique des combats et principaux événements de la guerre ;
table analytique) (pp. 761-1003).
230.
Collectif. Le National. Almanach pour
l'An 1888. Utile, instructif, amusant.
P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 160-(16) pp, illustré
de 300 dessins originaux, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
231.
CRESSON
(Ernest-Guillaume). Cent jours du siège à la Préfecture de Police, 2 novembre 1870
- 11 février 1871. Plon, 1901, in-8°, x-385 pp,
documents et pièces diverses en appendice,
broché, bon état
60 €
Souvenirs du préfet de police pendant le Siège de Paris (Le Clère, 247). —
"Cet ouvrage ne concerne pas directement la Commune, mais il est important
pour la compréhension des événements. Avocat de sympathies bonapartistes,
Cresson, successeur d'Adam à la Préfecture de police, démissionnaire, n'a cessé
de lutter contre la gauche et il s'est retiré quand le Gouvernement de la
Défense ne l'a pas suivi dans sa répression à outrance. Nombreux documents en
appendice." (Le Quillec, 1228)
232.
DAUDET
(Ernest). Histoire
de la Restauration, 1814-1830. Hachette, 1882,
in-12, 459
pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5
nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée en queue (rel. de l'époque),
bon état. Edition originale
60 €
En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte,
mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : «
L’essentiel est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans
souvenirs personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien
impartial et véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de
l’Empire, ni, à plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en
effet, rendait justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de
la guerre qui grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il
proclamait les services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à
soixante-neuf ans, avait régné pendant dix années, sans cesser un seul moment
d’être à la hauteur des difficultés qui s’étaient dressées devant lui.
L’histoire a compté des rois plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus
sages. Tant qu’il était resté sur les marches du trône, à la cour de son frère
et dans l’émigration, il avait commis bien des fautes, et sa conduite en ce
temps, comme celle du comte d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs
de sa Maison. Mais dès que, après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en
France, ce fut un autre homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura
passionnément et fidèlement attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il
fut, dans le sens rigoureux du mot, un monarque constitutionnel. Après un règne
qui n’était pas sans grandeur, il laissait prospère au dedans, respectée au
dehors, cette France que, par deux fois, il avait trouvée ruinée et envahie,
donnant ainsi au monde l’exemple de ce que peut, pour la grandeur des nations,
le régime parlementaire, sincèrement pratiqué... »
233.
DECOUFLÉ
(André). La
Commune de Paris (1871). Révolution populaire et pouvoir révolutionnaire. Editions Cujas, 1969, in-8°,
316 pp, biblio,
broché, couv. illustrée salie, sinon bon état
25 €
"A. D. présente ici ce qu'il affirme, avec lucidité, ne pas être une
histoire de la Commune, mais une réflexion sur le problème du pouvoir
révolutionnaire, ses composantes et son destin. Il s'agit d'examiner les
représentations mentales de la révolution. Il s'efforce de dégager la spontanéité
populaire de la Commune de 1871. (...) Au passage, il règle leur compte aux
historiens marxistes, bourgeois, etc., citant Sartre, Kropotkine,
Merleau-Ponty, Victor Hugo ou Roland Barthes. La couverture de ce livre, dont
on peut affirmer qu'il amènera le lecteur à se poser de nombreuses questions,
est illustrée par la photo d'un pavé." (Revue française de science
politique, 1970)
234.
DUBOS
(René). La
Leçon de Pasteur. Albin Michel, 1987,
in-8°, 207
pp, traduit de l'anglais (“Pasteur and
Modern Science”), broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Non seulement René Dubos (1901-1982) était une figure de proue de la
microbiologie, mais ses vastes intérêts intellectuels lui ont permis
d'envisager les implications philosophiques de la carrière de Pasteur.
L'objectif de ce livre lucide et pénétrant est de "souligner ici la
pertinence de l'œuvre de Pasteur pour certains aspects de la science moderne et
de la technologie sociale, et d'essayer d'extrapoler son influence dans
l'avenir". Les historiens de la médecine tireront profit de cette lecture."
(Journal of the History of Medicine, 1989)
235.
DUMAS
(Alexandre) et Paul LACROIX (Bibliophile Jacob). Histoire de Napoléon III et
de la dynastie napoléonienne. P., Legrand, Troussel et Pomey, s.d. (1854), 4
vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp,
38 gravures sur acier hors texte, reliures
demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et
tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état
150 €
Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le
peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu
courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et
Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors
texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le
bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste
Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea
notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé conservateur
de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait un quatrain
sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de chasse / Le
long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les bouquins,
inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de crasse."
236.
DUMAS
(Alexandre). Histoire
de la vie de Louis-Philippe. P., Boulanger et Legrand, s.d. (1853), 2
vol. pt in-4°, 320 et 310 pp, 13 gravures sur acier hors texte, pièces
justificatives, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A.
Dumas, Louis-Philippe”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs,
bon état
60 €
Philippe-Egalité. Le duc de Chartres, la vie politique et privée de
Louis-Philippe. Tomes V et VI de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour,
l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition
originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration.
237.
EUGNY
(Anne d'). Au
temps de Baudelaire, Guys et Nadar. Avant-propos de François Boucher.
Présentation d'Anne d'Eugny, en collaboration avec René Coursaget. P., Editions du Chêne,
1945, gr.
in-8°, 167 pp, 46 pp de texte suivies de 120 planches
d'illustrations, broché, couv. illustrée rempliée, bon état
40 €
Un livre qui met en parallèle l’étude de Baudelaire, “Le Peintre de la vie
moderne” (1863), des dessins de Guys et des photographies de Nadar, dont les
sujets se correspondent. Ainsi, comme l'écrit François Boucher, « trois sources
éphémères : un article de journal, des croquis et des photographies, par une
conjonction adroite, éveillent en nous l'impression la plus vive et nous
donnent l'idée la plus compréhensive de toute une époque. » Les planches
occupent les p. 41-161.
238.
FREYCINET
(Charles de). La Guerre en province pendant le Siège de Paris 1870-1871. Précis
historique. Avec des cartes du Théâtre de la Guerre. P., Michel Lèvy frères,
1872, in-12,
iii-(iv)-485 pp, 9e édition revue et augmentée, 2 grandes cartes dépliantes hors texte in
fine (campagne de Paris et campagne de l'Est), reliure demi-veau glacé fauve,
dos à 5 nerfs filetés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin noir
(rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Exemplaire très joliment
relié
100 €
Préface. Période du 2 septembre au 10 octobre 1870. Réorganisation des
services. Mesures administratives. Campagne de Paris. Retraite sur Le Mans.
Engagements divers. Campagne de l'Est. Bataille du Mans. Campagne du Nord.
L'armistice. Causes de nos désastres. Conclusion. — "Technicien, homme
d'ordre et excellent fonctionnaire, [Freycinet] n'avait jamais témoigné
d'hostilité au gouvernement impérial, qu'il avait bien servi et qui lui en
avait tenu compte ; après sa chute, il offrit au Gouvernement de la Défense
nationale ses services, son activité et son expérience des affaires. Gambetta
lui donna d'abord le poste de préfet du Tarn-et-Garonne ; Freycinet partit pour
Montauban le 6 sept. 1870, mais n'y demeura pas longtemps ; le 7 octobre, il
rejoignait à Tours Gambetta qui, trois jours plus tard, le chargea, avec le
titre de délégué au département de la Guerre, de régler les questions relatives
à la défense nationale dans les provinces. Il réalisa une oeuvre gigantesque
grâce à son esprit méthodique, à son opiniâtreté et sa remarquable puissance de
travail. Le mérite en fut, plus tard, attribué au seul Gambetta."
(Dictionnaire de biographie française, 14, 1260). “La Guerre en province” est
une source essentielle sur l'oeuvre réalisée par la délégation de Tours du 10
octobre 1870 au 9 février 1871. — “Jusqu’alors, Freycinet était peu porté sur
les activités politiques, se contentant d’un mandat de Conseiller général. En
septembre 1870, il se rendit auprès de Gambetta pour lui exposer ses idées et
lui proposer ses services. Une grande carrière politique s’ouvrait devant
lui...” (Jean Tulard)
239.
GODINEAU
(Laure). La
Commune de 1871 expliquée en images.
Seuil, 2021,
in-4°, 160
pp, très nombreuses illustrations en noir
et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
Qu'est-ce que la Commune de Paris dont le nom resurgit parfois dans nos
rues ? Qu'est-ce -ce que Le Temps des cerises ? Que s'est-il passé en 1871 ?
Cet ouvrage éclaire les aspects majeurs de ce moment de notre histoire, devenu
une référence révolutionnaire mondiale. Depuis le déclenchement de
l'insurrection jusqu'à la "Semaine sanglante" et aux mémoires de la
Commune, Laure Godineau nous raconte ce que fut ce printemps rouge. Elle
retrace le destin d'hommes et de femmes qui rêvait d'une "vraie" République,
démocratique et sociale, et d'un monde plus juste. Elle montre la difficile
expérience politique d'une ville en révolution, libre, mais finalement
finalement isolée malgré l'existence de mouvements en province. Elle revient
sur la guerre civile et sur l'horreur d'une terrible répression. La Commune de
1871 expliquée en image nous fait découvrir un événement dense et complexe, aux
répercussions importantes, passionnant, qui ne peut laisser indifférent.
240.
[GORON]
– NÉAUMET (Jean-Emile). Un Flic à la belle Epoque. Anarchistes,
assassins mondains et scandales politiques. Albin Michel, 1998,
in-8°, 312
pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio,
broché, bon état
25 €
Biographie de Jean-Marie Goron (1847-1933). — "Cet ouvrage n'est pas
un roman. Son auteur, Jean-Émile Neaumet, journaliste et écrivain, s'est appuyé
sur les mémoires, la correspondance et les archives de Jean-Marie Goron, chef
de la Sûreté sous la Troisième République. Moins connu que Vidocq, Goron, entré
dans la police en 1880, n'en fut pas moins une personnalité de son temps. Il
côtoya le journaliste Henri Rochefort, directeur de La Lanterne, et le célèbre
Valentin le Désossé, étoile du Moulin-Rouge et aussi indicateur de police. Il
fut le témoin privilégié des sandales politiques et financiers, des attentats
anarchistes et des faits divers de la Belle Époque qu'il relata dans Les
Mémoires de M. Goron, parus chez Rouff en 1897 et traduits en plusieurs
langues. En effet, après une brillante carrière dans la police – de 1880 à 1896
–, Goron se lança dans la littérature. Il fit part de son expérience et
détailla les « vices parisiens» dans une série d'opuscules à cinq centimes
réunis sous le titre L'Amour à Paris. Si le premier chapitre s'attache à
relater la vie aventureuse de Jean-Marie Goron – ancien séminariste, pharmacien
raté et gaucho en Argentine avant d'entrer dans la police –, les dix chapitres
suivants évoquent la, prostitution, les nombreuses affaires qu'il eut à
résoudre, comme le scandale de la vente des légions d'honneur, les arrestations
et les procès des anarchistes – Duval, Ravachol –, des escrocs et des
faussaires, tels Jeannolle de Valneuse, chef de la bande des Habits noirs, et
Eugène Allmayer, «gentleman cambrioleur», qui inspira sans doute Maurice
Leblanc. Ce livre vaut surtout par son caractère anecdotique qui plonge le
lecteur au cœur de la société parisienne de la fin du XIXe siècle. Il offre
également l'occasion de découvrir la personnalité attachante de Jean-Marie
Goron, surnommé le « turco » pour avoir servi dans les bataillons d'Afrique, qui
fut toujours bienveillant envers les hors-la-loi tels que Pranzini et Auguste
Vaillant, comme en témoignent les lettres qu'il reçut d'eux, tout en restant un
partisan convaincu de la peine de mort. Une fois à la retraite, Goron fonda sa
propre agence de détective privé, de renommée européenne. Après avoir lu cet
ouvrage, on aimerait pouvoir parcourir les Mémoires de cet homme, publiés il y
a juste cent ans et jamais réédités." (Noëlle Benhamou, Romantisme, 2000)
241.
GORON
(Marie-François). Les Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de Sûreté. P., Jules Rouff et Cie,
s.d. (1897), 2 vol. in-4°, 2024 pp, pagination continue, environ 300 illustrations par R.
C. Diaqué dans le texte et à pleine page, reliures demi-toile écrue, pièces de
titre basane carmin, un dos lég. piqué, bon état. Peu courant (Le Clère, 427)
150 €
Complet. — Marie-François Goron (1847-1933) a dirigé la Sûreté parisienne
de 1887 à 1894. Après avoir démissionné de la police, il a écrit ses Mémoires.
Ceux-ci permettent une plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle. On y
découvre des portraits de criminels et d'enquêteurs hors normes tout en
découvrant les méthodes policières de l'époque. Les récits de crimes
spectaculaires et sanglants ainsi que les chroniques d'enquêtes minutieusement menées
alternent avec des portraits psychologiques pour le moins surprenants qui
donnent une image inattendue de ce que fut l'un des aspects de la "Belle
Epoque". Le scandale des décorations, les crimes de Pranzini, celui de
Géomay, le scandale de Panama, les attentats anarchistes... Goron termine ses
mémoires par une étude de la police parisienne qu'il compare à la police
londonienne. — L'illustrateur, Ricardo Corchon y Diaqué (1855-1925) est un
artiste peintre né à Madrid. Comme beaucoup de peintres espagnols du XIXe
siècle, Diaqué étudie la peinture à Paris et s'y installe. Il réalise des
scènes de genre populaires de la Belle Epoque et de la bourgeoisie parisienne
et expose à Paris à partir de 1878.
242.
GOSSEZ
(Rémy) et Joseph VIENNEY. François Arago. Perpignan, Editions du
Travailleur catalan, 1952, in-8°, 47 pp,
préface par André Marty, un portrait de François
Arago (1786-1853), broché, bon état
20 €
243.
GUILLEN
(Pierre). L'Expansion,
1881-1898. P., Imprimerie Nationale, 1985,
gr. in-8°, 521 pp, 24 pl. de gravures hors
texte, 7 cartes, notes, index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon
état (Coll. Politique étrangère de la France)
30 €
"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France
1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les
années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la
défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de
ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ».
Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et
sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement
s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises
comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un
abaissement du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que
s'étonner que, malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces
opportunistes si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute
imposante, malgré l'échec retentissant de l'Egypte où une domination
britannique exclusive se substitue au condominium franco-britannique en 1882
par suite du refus de la Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la
position de la France livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre
l'Angleterre, avec pour seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique
et d'accroître l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les
années 1880. Le rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps
recherché par Bismarck, est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion
française. La Tunisie, le conflit douanier et des incompréhensions mutuelles
handicapent continuellement les relations avec l'Italie. Du côté de
l'Angleterre, les choses ne vont guère mieux : là aussi vieilles méfiances et
rivalités coloniales bloquent le rapprochement. La Russie s'inquiète de cette
France républicaine et instable, tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur
l'intérêt d'une telle alliance. Dans les années 1890, la politique extérieure,
bénéficiant d'un consensus qui avait fait défaut durant la décennie précédente,
devient plus offensive, avec des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la
Russie est enfin conclue. Il en résulte une mauvaise appréciation du rapport de
forces. Hanotau et le Quai d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être
à la fois contre l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer.
L'épreuve de force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la
confusion de la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre
Guillen a su présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et
la toujours parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à
l'agrément de la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère,
1986)
244.
JACQUIER
(Bernard). Le
Légitimisme dauphinois, 1830-1870. Grenoble, CRHESI, 1976, in-8°, iii-275 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état
30 €
"Pendant une bonne partie du XIXe siècle, le légitimisme a été un des
courants majeurs de la vie politique française, mais comme il s'est trouvé
irrésistiblement voué a l'étiolement et à l'échec, son emprise initiale a sans
doute été sous-estimée par l'historiographie. Il peut paraître paradoxal de
prétendre l'étudier dans une province notoirement hostile aux souvenirs de
l'ancien régime, dans ce département de l'Isère, surtout, où plus de la moitié
des propriétaires étaient possesseurs d'anciens biens nationaux. Cette sorte de
gageure, M. Bernard Jacquier l'a tentée, et, croyons-nous, avec un signalé
succès ; comme si la singularité du phénomène minoritaire avait justement
permis de le mieux saisir. Dans une première partie sont étudiées les assises
du légitimisme dans les différentes classes de la société, les différentes
générations, les différentes localités ; et l'on considère la place que leur
assure et la fortune et le rôle social des tenants de cette famille politique.
L'analyse des composantes de l'idéologie met en évidence une fidélité
sentimentale qui s'attache à la province, à la monarchie et finalement au
catholicisme. Sur ce dernier plan, est longuement développé le cas exemplaire
d'Albert du Boys, animateur, dans sa province, d'un catholicisme libéral et
social. Dans la seconde partie du livre, on nous montre ce que fut le rôle
politique des légitimistes dauphinois sous la Monarchie de Juillet, sous la
deuxième République et sous le second Empire. Il apparaît qu'après avoir animé,
sous Louis-Philippe, un secteur non négligeable d'opposition, brillammnent
représentée à Grenoble par la spirituelle Gazette du Dauphiné, les royalistes
se sont finalement laissés tirer par le jeu de la « pesanteur sociologique »
vers ce grand parti de l'ordre qui apporta au second Empire l'adhésion de la
majorité des notables de toutes origines. Cette étude est si fortement nourrie
par des recherches dans les archives locales que l'on aurait mauvaise grâce de
reprocher à l'auteur quelques omissions dans sa bibliographie." (G. de
Bertier, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1977)
245.
JAURÈS
(Jean). Les
Origines du socialisme allemand. Thèse latine de Jean Jaurès
traduite par Adrien Veber. P., Les Ecrivains réunis, 1927, gr. in-8°,
93 pp, préface
d'Adrien Veber, broché, cachet au coin de la couv. et au 1er plat, bon état.
Edition originale en volume
50 €
Les premiers linéaments du socialisme allemand : Luther ; De l'Etat chez
Kant et Fichte ; Le collectivisme chez Fichte ; Hegel, Marx et Lasalle. —
Jaurès le théoricien, le docteur ès lettres, qui, après avoir écrit sa thèse en
français sur la Réalité du Monde sensible, rédigeait sa thèse complémentaire en
latin sur les origines du socialisme allemand dans la Réforme et chez les
philosophes. Cette thèse complémentaire en latin réunit de façon exemplaire les
trois visages officiels de Jaurès: celui du militant socialiste, celui du
philosophe et celui de l’historien. Dans la thèse latine, le militant côtoie le
philosophe de près, puisque le thème central en est le socialisme en faveur
duquel Jaurès s’est prononcé publiquement peu de temps avant sa soutenance de
thèse, en 1891, après la répression sanglante d’une manifestation du 1er mai à
Fourmies où neuf mineurs trouvèrent la mort. Mais cela fait déjà des années que
le député républicain de Castres (de 1885 à 1889) est attiré par le socialisme
et travaille à définir son idée socialiste. La thèse en latin est l’expression
de cet effort de définition. (Éric Guillet)
246.
KERMINA
(Françoise). Les
dames de Courlande. Egéries russes au XIXe siècle. Perrin, 2012, in-8°,
380 pp, index,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Les portraits entrecroisés de cinq femmes d'influence, au charme
rayonnant, à la vive intelligence et à la forte personnalité, animées par des
convictions affirmées, qui contribuèrent à la formation encore balbutiante de
l'Europe. Nées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le duché de
Courlande, au bord de la Baltique et sous domination russe, imprégnées dès
l'enfance de culture française, cosmopolites par leurs alliances et
polyglottes, elles ont succédé aux égéries parisiennes des salons des Lumières
que la Révolution avait balayés. Toutes connaissent une vie sentimentale
agitée, n'hésitant pas à divorcer ou à collectionner les amants. Toutes ont une
influence politique auprès des grands de l'époque : la duchesse de Sagan,
farouche opposante à Napoléon et reine du congrès de Vienne, fut la maîtresse
de Metternich ; la duchesse de Courlande, celle de Talleyrand ; la baronne de
Krüdener a influencé le tsar Alexandre 1er par ses idées mystiques et parrainé
la naissance de la Sainte-Alliance ; la très anglophile princesse de Lieven fut
l'égérie de Guizot ; la duchesse de Dino eut une longue liaison avec Talleyrand
alors qu'elle était l'épouse de son neveu Edmond. Servie par une plume alerte,
l'auteur ressuscite avec talent un monde enchanteur oublié et cerne le
caractère de cinq femmes souvent rivales, mêlant leurs ambitions secrètes à
leurs amours interdites.
247.
LAMARTINE
(Alphonse de). Œuvres de Lamartine de l'Académie française. Edition
complète en un volume. Bruxelles, J. P. Meline, 1836, pt in-4°,
761 pp, texte
sur 2 colonnes, un portrait en frontispice et 7 gravures sur bois, 2 cartes et
un tableau dépliant hors texte, reliure percaline verte, dos lisse avec titres,
larges filets guillochés et fleurons dorés, roulette en tête, palette en queue
(rel. de l'époque), coiffes lég. frottées, qqs rousseurs sur le portrait et les
cartes, bon état
60 €
Edition complète publiée du vivant de l'auteur. Contient : Souvenirs,
impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833) (pp.
5-282) ; Récit du séjour de Fatalla Sayeghir chez les Arabes errants du Grand
Désert (pp. 283-355) ; Des destinées de la poésie (pp. 358-374) ; Méditations
poétiques (pp. 376-449) ; Harmonies poétiques et religieuses (pp. 451-541) ;
Œuvres diverses (Sur la politique rationnelle, Des devoirs civils du curé, La
Mort de Socrate, le Dernier chant du pélerinage d'Harold, Chant du sacre,
Epîtres et poésies diverses, Jocelyn) (pp. 543-758).
248.
LAZARE
(Bernard). Une
erreur judiciaire. L'Affaire Dreyfus (Deuxième Mémoire avec des
expertises d'écritures de MM. Crémieux-Jamin, Gustave Bridier, de Rougemont,
Paul Moriaud, E. de Marneffe, De Gray Birch, Th. Gurrin, J.H. Schooling, D.
Carvalho, etc.). P.-V. Stock, 1897, gr. in-8°, (8)-303
pp, 50 pp de fac-similés in fine, reliure
demi-basane rouge, dos lisse muet avec filets à froid, couv. conservée, bon
état. Edition originale. On joint une lettre a.s. sur le sujet de l'expert
graphologue Édouard de Rougemont (1881-1969), auteur notamment de Portraits
graphologiques (1912), La Graphologie (1913), Commentaires graphologiques sur
Charles Baudelaire (1922), Portrait graphologique de Mata Hari (1923), Une
nouvelle science sociale : la graphologie, cours gradué professé au Collège
libre des sciences sociales (1932), Les Méthodes d'expertises en écritures
(1932), Cours gradué de graphologie (1950), L’écriture des aliénés et des psychopathes
(1950), etc.
120 €
"Si le premier mémoire que Bernard Lazare adressa à la presse en
novembre 1896 ne contenait presque aucune allusion au caractère antisémite de
la condamnation de Dreyfus – il s'agissait pour l'heure de ne pas brusquer la
susceptibilité ambiante – , le deuxième mémoire publié à la fin de 1897
insistait au contraire sur la véritable nature de l'affaire. Non seulement
antisémite, mais destinée sciemment à une exploitation politique de
l'antisémitisme. Dans l'esprit de Bernard Lazare, la révélation de tels soubassements
devait permettre de mobiliser les socialistes et les anarchistes soucieux de ne
pas se laisser leurrer davantage par l'atmosphère d'unanimité nationale qui
avait déjà accompagné la condamnation du capitaine. Au-delà des démonstrations
pointilleuses, la bataille de Bernard Lazare pour « sa » conception de la
justice – anarchiste, c'est-à-dire érigeant l'individu en valeur suprême – est
livrée dans cet ouvrage." (Willy Gianinazzi, Mil neuf cent. Revue
d'histoire intellectuelle, 1993)
249.
LEROY
(Maxime). Les
Techniques nouvelles du syndicalisme.
P., Garnier Frères, 1921, in-12,
x-209 pp, broché,
trace de mouillure ancienne au bas de la couv. et des 4 premiers feuillets,
sinon bon état (Bibliothèque d'information sociale, dirigée par C. Bouglé), envoi a.s. à Léon Jouhaux
30 €
Il convient ici de rappeler le sens de ce que Maxime Leroy appelait « les
techniques nouvelles du syndicalisme » et que l'on peut avec lui résumer d'un
mot : « faire sortir la réforme sociale non d'une doctrine économique préconçue,
mais des faits eux-mêmes honnêtement inventoriés, décrits et interprétés ».
(introduction, p. v)
250.
LE
SAINT (L.). Les
Récits du capitaine : Crimée et Italie. Librairie Nationale
d'éducation et de récréation, s.d. (1891),
in-8°, 238
pp, 22 gravures, broché, couv. lég.
salie, bon état
40 €
En Crimée, pendant l’hiver 1854-1855, le soldat Le Saint écrit qu’il
devait tenir les tranchées sous le feu adverse, les pieds dans la boue et la
neige sous un « vent glacial », pour ensuite n’avoir pour seul abri que des
tentes voire des baraquements en bois. Il raconte la bataille de l’Alma, la
bataille d’Inkerman, le siège de Sébastopol... puis la guerre d'Italie avec les
combats de Montebello, Palestro, Turbigo, les batailles de Magenta et
Solférino...
251.
LEYRET
(Henry). Waldeck-Rousseau
et la Troisième République (1869-1889). P., Charpentier et
Fasquelle, 1908, in-8°, xiv-481
pp, un portrait par Paul Renouard en
frontispice, reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre basane noire,
fleuron et double-filet dorés (rel. de l'époque), bon état
60 €
Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des
républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années
1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats
(loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il
s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il
renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est
appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que
l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement
dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un
côté, et de l'autre le socialiste Millerand...
252.
MARTINEAUD
(Jean-Paul). Une
histoire de l'Hôpital Lariboisière. Le Versailles de la misère. L'Harmattan, 2001, in-8°,
366 pp, préface
du professeur Y. Bouvrain, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan et
3 documents en fac-similé, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
L'hôpital Lariboisière est un établissement les plus connus de
l'Assistance publique à Paris. Dés ses débuts, il y a 150 ans, il s'est trouvé
étroitement associé à l'histoire de Paris et, bien-sûr, à l'évolution de la
pratique médicale. Préoccupés d'un soucis esthétique inhabituel, ses concepteur
ont réalisés une forme nouvelle d'hospitalisation, le plan pavillonnaire, qui
prévaudra pendant près d'une centaine d'années. Florence Nightingale l'admire.
Emile Zola dans L'Assomoir, les frères Goncourt dans leur Journal parlent
éloquemment de ses débuts. L'hôpital se retrouvera par la suite au cœur des
combats de la Commune de paris, puis à proximité de ceux de la guerre de 14-18
et, pendant les années noires 39-44, passera sous contrôle allemand. Ses murs,
heureusement rénovés, ont vu les évolutions formidables de la médecine et de la
chirurgie, l'affirmation progressive de la radiologie et de la biologie :
l'usage thérapeutique des sangsues aussi bien que la mise en œuvre de la
transplantation cardiaque, la recherche de l'albumine dans les urines au lit du
malade que l'utilisation du scanographe. Bref, 150 ans d'histoire de France et
de la Science entre quatre murs blancs. — "Il fut inauguré en 1854,
implanté sur des terrains occupés par de nombreux fondeurs et la maison
Christofle, près d'un quartier ouvrier où Emile Zola a situé L'Assommoir.
L'architecte Pierre Martin Gauthier conçut alors le premier hôpital moderne
pavillonnaire bien ensoleillé et ventilé, tout en respectant une certaine
esthétique. Sa dénomination lui vint d'un legs important effectué par Élisa
Roy, comtesse de Lariboisière, enterrée dans la chapelle de l'Hôpital. Adrien
Proust, le père de Marcel Proust, y exerça la laryngologie entre 1877 et 1887.
Lariboisière fut l'un des derniers bastions des insurgés de la Révolution de
1848 et des communards en 1871. Les premières « gueules cassées » entrèrent à
la suite de la bataille de la Marne dans un service de chirurgie maxillofacial
nouvellement créé. L'histoire de cet hôpital est intéressante à suivre par la
lecture de ce bel ouvrage." (Michel Chambrin, Revue d'Histoire de la
Pharmacie, 2004)
253.
OZOUF
(Jacques et Mona). La République des instituteurs.
Gallimard/Le Seuil, 1992, gr. in-8°,
392 pp, annexes,
biblio, broché, bon état
20 €
Quatre mille instituteurs qui avaient exercé avant 1914 ont accepté de
prendre part à une large enquête qui est à l’origine de ce livre, mais les
témoins de cette histoire ne se sont pas contentés de répondre à un
questionnaire ; ils ont, collectivement, inventé une mémoire. Lire les textes
que ces « maîtres » et ces « maîtresses » consacrent à leurs engagements
politiques, au combat qu’ils ont mené pour la laïcité, à l’enseignement civique
qu’ils ont dispensé, c’est dessiner plus exactement les traits de ce
républicanisme français auquel nos contemporains demandent aujourd’hui un
nouvel ancrage. Et par là ce peuple volontaire, inventif et moral, nous donne
sa dernière classe.
254.
PAYSANT
(Philippe). Conservons
la République. s.l., Chez tous les libraires, novembre 1871, in-12
(11 x15), 64 pp, broché, couverture muette d'attente citron, trace
d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état. Edition originale, bien
complète du feuillet d'errata. Rare
40 €
« Aux ouvriers des villes et des campagnes, petits et bons propriétaires
ruraux, bourgeois, industriles et commerçants, barons, ducs et princes,
ministres de la religion. » L'auteur était directeur des Messageries de la
Nièvre et de l'Yonne, maire de Courcelles (Nièvre).
255.
PERRET
(Edouard). La
Comtesse du Cayla, d'après des documents inédits (1785-1852). La dernière
favorite des rois de France. Emile-Paul frères, 1937, in-12, xiv-200 pp, préface
du baron André de Maricourt, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio,
broché, tout pt mque au coin du 1er plat, bon état
25 €
Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, joua un rôle non négligeable durant
toute une partie de la Restauration. — "La fille d'Omer Talon, Zoé,
comtesse du Ceyla, serait une femme dont Louis XVIII ne pourrait se passer. M.
Edouard Perret vient de nous conter l'histoire de cette favorite. C'est en 1821
que la faveur de Mme du Cayla – séparée de son mari depuis 1804 – provoqua les
commentaires de la Cour. Le duc de Berry était mort assassiné, Decazes n'était
plus ministre. Déjà Louis XVIII se plaisait aux propos enjoués de la jeune
femme, qui venait de dépasser la trentaine et dont il aimait le joli visage,
les yeux caressants et tendres..." (La Force, Journal des débats, 1937)
256.
PETITPIERRE
(Lieutenant Ferdinand). Journal de la captivité de la duchesse de Berry à
Blaye (1832-1833), publié par Georges Price. P., Emile-Paul, 1904, in-12,
xxxii-178 pp, préface de Louis d'Hurcourt, 2 planches hors texte (portraits de
Petitpierre et de Marie-Caroline, duchesse de Berry), broché, couv. lég. salie,
bon état. Peu courant
60 €
Le Lieutenant Petitpierre était chargé de la garde de la duchesse de
Berry. — "Avec la duchesse de Berry et les bandes légitimistes qui s'y
agitèrent un instant à son appel, la Vendée eut son dernier chef et fit son
dernier effort. On sait comment l'illusion finit vite. Trahie par Deutz, la
princesse fut arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye. Le journal de la
captivité de la duchesse de Berry à Blaye avait déjà été écrit par le Dr P.
Menière, mais sa relation ne part que de février 1833, alors que la captivité
de la princesse avait commencé en novembre 1832. Ce sont les premiers mois de
ce séjour, période si importante dans l'histoire de la branche aînée et restée
jusqu'ici sans historiographe, que raconte, avec un luxe de petits détails dont
on ne se plaindra pas, le lieutenant Ferdinand Petitpierre, à la garde spéciale
de qui la prisonnière avait été confiée. Ce brave homme d'ancien soldat de
l'Empire, sous-ordre du colonel Chousserie à Blaye, sut rester généreux et
sympathique dans ses fonctions plutôt ingrates. Ces souvenirs ont été
recueillis et sont publiés par un parent du lieutenant, M. Georges Price. Ils
commencent à l'arrestation de la duchesse de Berry et finissent le 3 mars 1833,
date à laquelle le lieutenant Petitpierre et son chef, le colonel Chousserie,
furent remplacés par le général Bugeaud et un sous-ordre. – Avec l'arrivée de
Bugeaud commença la triste comédie de l'accouchement de la duchesse et de
l'aveu de son mariage morganatique avec le comte Lucchesi-Palli. Le journal,
aux dernières pages, en relate quelques scènes..." (Edmond Barthèlemy, le
Mercure de France, 1905)
257.
PISANI-FERRY
(Fresnette). Jules
Ferry et le partage du monde. Grasset, 1962,
in-8°, xi-306
pp, préface de J. Paul-Boncour, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état (Prix maréchal-Louis-Hubert-Lyautey 1963 de
l’Académie des sciences d’outre-mer)
25 €
"Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, a voulu aborder
l'œuvre de Jules Ferry dans le seul domaine de la politique extérieure. Mais en
donnant trop d'importance aux rapports Ferry-Bismarck, "seul essai
d'entente sérieuse et un peu durable" entre la France et l'Allemagne, on
risque de perdre de vue le fondement de la politique des opportunistes, tout
entière dirigée sur la recherche patiente, obstinée d'un système de sécurité
antiallemand. Il ne pouvait y avoir d' "entente sérieuse" entre les
deux pays, et Jules Ferry le savait bien. "Laissons nos ennemis se
persuader que Gambetta a emporté dans sa tombe le dernier souffle de la
revanche", écrivait-il, en 1883, à son cousin. Pour sa part, il travaille
au redressement français, et l'entente momentanée avec l'Allemagne n'est qu'une
politique de circonstances, qui donne le change, qui permet l'action coloniale.
Car Ferry n'a pas le choix. La France est encore à la recherche de ses
alliances, en face d'une Allemagne qui domine diplomatiquement l'Europe. Mme
Pisani-Ferry l'indique assez bien : il est trop tôt pour l'alliance russe, que
Freycinet et Ribot réaliseront par la suite. Mais Ferry y songe, il s'emploie à
rassurer le gouvernement du Tsar sur la République, il écrit en 1885, après sa
chute : "Quand on fera l'histoire de ce ministère, on y constatera le
constant effort de la diplomatie française pour créer entre la France et la
Russie des liens positifs" ; il se garde aussi de transformer la rivalité
coloniale avec l'Angleterre en conflit. S'il utilise Bismarck dans les
négociations, il se hâte de traiter avec Londres dès qu'un accord possible
donne satisfaction aux intérêts français. Le rapprochement avec l'Allemagne
n'est que tactique ; Ferry cherche ailleurs des engagements durables pour la
France..." (Pierre Miquel, Le Monde, 1962)
258.
PRAVIEL
(Armand). L'Aventure
de la duchesse de Berri. Hachette, 1925,
in-12, 123
pp, imprimé sur beau papier fort, broché,
trace de mouillure ancienne au 1er plat de couverture, sinon bon état (Coll.
Récits d'autrefois)
20 €
"Aventure héroï-comique, qui ressemble à une parodie de la féroce
guerre de Vendée, série burlesque d'événements où une princesse royale, à la
fois brave et gamine, mène de front, comme les femmes de la Fronde, l'amour et
la politique, où ses adversaires et ses vainqueurs, Louis-Philippe, Thiers,
Bugeaud s'acharnent vilainement à la déshonorer, comme s'ils prenaient à tâche
de discréditer le principe monarchique : voilà le sujet du livre. Récit amusant
comme un roman, qui paraît fondé sur une attentive étude des documents, mais
qui ne fournit aucune reference." (Georges Renard, Revue d'Histoire du
XIXe siècle-1848, 1926)
259.
RINJARD
(Albert). La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail. (Thèse). P., Pédone, 1900, gr. in-8°,
169 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare. — "... Les colonies agricoles pénitentiaires répugnent au
travail forcé ; en revanche, elles ont à cœur d’organiser un enseignement
professionnel pour éviter que les colons, une fois élargis, retrouvent leur vie
de vagabondage et de maraude. Promis à l’agriculture et à l’artisanat, les
colons sont d’abord sensibilisés à la dignité du travail manuel. La grande
majorité des enfants a été envoyée à la colonie de Mettray pour vol ou
vagabondage. Leurs délits sont attribués à l’influence de la famille, mais
aussi à l’oisiveté : si le petit pauvre est immoral, c’est parce qu’il ne
travaille pas, ou mal. En 1900, un juriste explique dans sa thèse, intitulée La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail, que dans le désœuvrement
miséreux les enfants se pervertissent peu à peu : « c’est par l’oisiveté qu’ils
ont été perdus ». Le travail manuel est donc loué comme un facteur de
socialisation, mais aussi de moralisation et de rédemption." (Ivan
Jablonka, L’éducation des jeunes détenus à Mettray et dans les colonies
agricoles pénitentiaires françaises, 1830-1900)
260.
ROBERTS-JONES
(Philippe). De
Daumier à Lautrec. Essai sur l'histoire de la caricature française entre 1860
et 1890. P., Les Beaux Arts, 1960, in-8°, 194 pp,
liste alphabétique des caricaturistes, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. L'Art français)
30 €
Ouvrage issu de la thèse de doctorat de l'auteur sur la caricature et la
presse satirique française (1955).
261.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°,
xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, très bon
état. Edition originale
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode
géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de
politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) —
"De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau
politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui
devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de
la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du
positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des «
frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles
scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches,
postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la
sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le
comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe
République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du
Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s],
Revue d'histoire politique, 2014)
262.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°,
xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, pt morceau
de scotch en tête, dos en partie fendu, sinon bon état. Edition originale, bel envoi a.s. à Ed. Bonnefous
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique
peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P.
Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André
Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France
de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication
fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de
la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque,
est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales
– jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer.
André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie,
la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire
l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les
trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé
de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie."
(Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)
263.
STEEG
(Théodore). Après
les élections. Déclaration-programme du parti radical et
radical-socialiste, présentée par M. Steeg, député de la Seine
... à la séance plénière du 15 juin 1910. P., Impr. Française, 1910, in-12,
22 pp, broché,
bon état
20 €
264.
SUERUS
(R.) et E. GUILLOT. Histoire contemporaine de 1789 à nos jours. Delagrave, s.d. (1903), fort
in-12, 778 pp, 38 cartes, reliure toile bleue, dos lisse avec pièce
de titre basane carmin, bon état
30 €
Rédigée conformément au programme de 1902 pour le Cours préparatoire à
l'Ecole spéciale Militaire de Saint-Cyr.
265.
THIERRY
(Jean-Jacques). La vie quotidienne au Vatican au temps de Léon XIII à la fin du XIXe
siècle. Hachette, 1963, in-8°, 213 pp,
notes et lexique, cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
25 €
"Cet ouvrage traite des dernières années du règne de Pie IX, du
conclave qui a élu son successeur et de la première moitié du règne de Léon
XIII (1876-1891). Sous la forme d'un « Journal » tenu par un secrétaire supposé
du cardinal Joachim Pecci, qui allait devenir Léon XIII, il relate, après une
introduction fort intéressante sur la situation du Saint-Siège depuis 1870,
tous les faits qui ont marqué l'histoire de la cour pontificale à une époque
qui suivait de près la perte du pouvoir temporel. Il expose surtout, de façon
très précise, dans le texte et dans les notes, tous les rouages de cette cour,
ainsi que les détails du cérémonial, et il fournit des renseignements chiffrés
sur les frais du conclave, sur les revenus du Saint-Siège, etc. Il serait
difficile de trouver ailleurs autant de précisions. L'auteur manifeste ici une
profonde connaissance de la curie et de ses principaux membres à la fin du XIXe
siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)
266.
TILLIER
(Bertrand). Maurice
Sand marionnettiste ou les « menus plaisirs » d'une mère célèbre. Tusson, Du Lérot, 1992, gr. in-8°,
240 pp, 32
pl. d'illustrations hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Le théâtre a occupé une place importante dans la vie et l’œuvre de George
Sand. Ses essais sur les planches de Nohant, avant de livrer ses pièces au
public parisien, sont bien connus. Mais le rôle du théâtre de marionnettes de
son fils Maurice paraît trop souvent anodin. En 1847, à Nohant, Maurice Sand
improvise quelques marionnettes dans du bois et des chiffons, à seule fin de
divertir sa mère. En quelques années, la troupe s’agrandit considérablement.
George Sand confectionne les costumes de centaines de personnages. Maurice
sculpte les visages, peint les décors, bâtit les canevas des pièces et donne
les représentations. Ce que la romancière baptise ses « menus plaisirs » est
plus qu’une simple distraction. Maurice devient l’inspirateur de Christian
Waldo, le marionnettiste de L’Homme de neige. La troupe voyage de Nohant à
Paris. Elle acquiert la réputation d’une formidable attraction. Pauline
Viardot, Tourgueniev, Juliette Adam, Flaubert… parmi tant d’autres, en sont les
spectateurs assidus, friands d’un répertoire souvent facétieux, toujours libre.
Ce livre se propose de restituer les marionnettes de Maurice Sand à
l’environnement familial de Nohant, au contexte artistique et littéraire du
XIXe siècle et à la tradition populaire de la marionnette à gaine. Sont aussi
évoqués les multiples talents d’un dilettante devenu dramaturge, burattiniste,
bricoleur génial et metteur en scène prolixe, pour la naissance d’un univers
onirique, visionnaire et fantaisiste inédit.
267.
TROYAT
(Henri). Nicolas
Ier. Perrin,
2000, in-8°,
232 pp, 8
pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 cartes, biblio, index,
reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
20 €
Fils de Paul Ier, le "tsar dément", et frère cadet d'Alexandre
Ier, le "vainqueur de Napoléon", Nicolas Ier, (1796-1855) affirme,
dès son plus jeune âge, un caractère violent et complexe. Lors de son
avènement, le 14 décembre 1825, il doit réprimer dans le sang la révolte des
"Décembristes", qui groupent l'élite militaire et intellectuelle du
pays. Mais cette flambée de générosité libérale "à la française"
laissera des traces, aussi bien dans l'esprit des foules que chez le tsar. Tout
au long de sa vie, Nicolas Ier sera obsédé par l'épouvantail des désordres
populaires. Soucieux de maintenir dans son intégrité l'héritage des
institutions et des traditions que lui ont légué ses ancêtres, il pliera la
Russie sous une discipline de fer. Son penchant pour les peines corporelles lui
vaudra, dans les masses, le surnom de "Nicolas le bastonneur".
Victime de sa rigueur, Nicolas Ier, qui a voulu être non seulement le gendarme
de la nation russe, mais le gendarme de toute l'Europe, doit se résoudre à la
faillite de ses ambitions hégémoniques et meurt, désabusé. Malgré ces derniers
échecs, son image de tyran-patriote hantera les maîtres successifs d'un pays
qu'il est impossible de comprendre sans se référer, à tout moment, aux
lointains soubresauts de son histoire.
268.
TURQUET
(Jean-Baptiste). Souvenirs d'un brigadier de hussards (1870-1871). P., Imp. Lahure, 1913, in-8°,
(10)-327 pp, lettre-préface du Cdt de Partouneaux, broché, dos lég. abîmé, bon état (ouvrage
couronné par l'Académie française). Rare
100 €
"Intéressante contribution à l’histoire de la cavalerie française à
l’armée de la Loire et à celle de l’Est." (Mennessier de La Lance)
269.
WEBER
(Eugen). La
Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914). Fayard, 1984, fort
in-8°, 843 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen
Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce
que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée
prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de
particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très
tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est
qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour
reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait
revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie
quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par
d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de
patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. —
Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe
siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des
huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système
métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays
au-delà du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les
contes populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires,
magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la
palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de
faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des
campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et
indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est
pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et
ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les
parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures...
Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion,
l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la
politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une
foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait
renaître, ce monde disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé,
civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner
sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs,
les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde
est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de
subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de
la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la
francisation de la France.
270.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Emile Victor Duval (1840-1871). Un héros du XIIIe arrondissement, Ouvrier
fondeur, Général de la Commune de Paris. P., Editions Dittmar, 2006, in-8°, 377 pp, préface
de Marcel Cerf, avant-propos d'Alain Dalotel, 17 pages de photos et
fac-similés, documents en annexe, broché, bon état. Ouvrage tiré à 200
exemplaires seulement. Epuisé
40 €
La première biographie de cet acteur important des débuts de la Commune. —
"Je note l’importance du travail exemplaire de P.-H. Zaidman sur Emile
Duval. Ce n’est pas, en dépit d’un titre accrocheur, une biographie héroïque,
mais une mise au point très neuve sur la situation dans le XIIIe
arrondissement, de février à la mort de Duval, le 4 avril." (Jacques
Rougerie) — Emile Victor Duval, né à Paris en 1840, mort fusillé au
Petit-Clamart le 4 avril 1871 est un acteur important des débuts de la Commune
de Paris. Ouvrier fondeur en fer, il était doué d’une nature ardente et plein
d’un dévouement absolu, aveugle, à la cause révolutionnaire, à laquelle il
consacra son existence et jusqu’à sa vie. Ce fut lui qui organisa la célèbre
grève des ouvriers fondeurs. Il fut délégué par les grévistes à Londres, auprès
du conseil de l’Internationale, dont il obtint d’importants subsides, qui
permirent aux ouvriers de tenir longtemps tête à leurs patrons. Duval fut aussi
envoyé par les ouvriers fondeurs à la chambre fédérale, qu’il dut d’être
impliqué dans le procès de 1870, dirigé contre l’Association. Il est condamné à
deux mois de prison au 3e procès de l'Internationale. Il est libéré par la
proclamation de la République le 4 septembre 1870. Il est délégué au Comité central
républicain des Vingt arrondissements et participe aux mouvements
insurrectionnels du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871, contre le
Gouvernement de la Défense nationale. Sans succès il est candidat socialiste
révolutionnaire aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale.
Pendant le soulèvement du 18 mars il se rend maître d'une grande partie de la
rive gauche de Paris et de la Préfecture de police. Le 26 mars il est élu au
Conseil de la Commune par le XIIIe arrondissement, il siège à la commission
militaire et à la commission exécutive. Le 3 avril 1871, il est nommé général
de la Commune. Contre son gré, sous la pression des gardes nationaux il lance
avec Théophile Ferré et Émile Eudes, l'offensive désastreuse en direction de
Versailles. Arrêté sur le plateau de Châtillon, il est fusillé au
Petit-Clamart, le 4 avril 1871, sur ordre du général Vinoy.
271.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Francs-tireurs et gardes nationaux au combat.
Septembre-octobre 1870 dans l'Ouest. P., Editions Saint Honoré, 2016, in-8°,
544 pp, annexes,
biographies, broché, couv. illustrée, bon état
50 €
Septembre 1870, alors que l'armée française est en déroute et que les
troupes régulières se réorganisent, les gardes nationaux et francs-tireurs
surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu
importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les
éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. C'est ainsi que le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille
d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans
un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi, mais
dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
272.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Le combat de Châteaudun : 18 octobre 1870. L'Harmattan, 2023, in-8°,
279 pp, annexes,
sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (livre neuf)
28 €
Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et
que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et
francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi,
certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide
de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille
d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1.200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6.500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande
dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi
mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en
s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et
les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes
nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin,
les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.
273.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Lucien Félix Henry. Colonel de la Commune, condamné à mort et artiste
australien. Chez
l'Auteur, Editions du Baboune, 2000,
in-4°, 89
pp, 8 illustrations dont un portrait,
documents en annexe, sources, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Passionnante étude sur un acteur peu connu de la Commune de Paris. Condamné
à mort pour commandement de "bandes armées" pendant la Commune, Henry
fut gracié et sa peine commuée en déportation. Arrivé au bagne de
Nouvelle-Calédonie en 1873, il entreprend des études artistiques. Amnistié en
1879, il part pour l'Australie où il devient un artiste reconnu...
274.
ZÉVAÈS
(Alexandre). Jean
Jaurès. (Avec une lettre de J. Jaurès à l'auteur). La Clé d'or, 1951, in-12,
333 pp, biblio,
index, broché, bon état
25 €
"C'est la troisième vision que Zévaès nous offre de Jaurès, et sans
doute la plus proche de la vérité." (Madeleine Rebérioux, Le Mouvement
social, 1962) — "Avocat et député, Alexandre Zévaès avait appartenu dès
avant la Première Guerre au mouvement socialiste, dans lequel il était devenu
influent, d’abord aux côtés de Guesde, ensuite de Jaurès. Proche de Marcel Déat
pendant la Seconde Guerre, il collabora à L’Œuvre y tenant une rubrique
d’histoire. Dans le contexte de l’Occupation, il paraissait bien singulier
qu’il publiât un livre consacré à Jaurès, présenté comme un apôtre du
rapprochement franco-allemand (“Un apôtre du rapprochement franco-allemand,
Jean Jaurès”, 1941). Jaurès cautionnant en quelque sort le collaborationnisme,
il fallait y penser ! Les options de Zévaès pendant l’occupation ne semblent
pas lui avoir causé de préjudice, car dès 1945 il reprenait l’édition de ses
écrits. En 1951, mine de rien, il publia une nouvelle biographie de Jean
Jaurès. En début du livre figurait la liste d’une cinquantaine de publications
de sa main, sans que son faux-pas de 1941 n’y fût mentionné !" (Andries
Van den Abeele)
275.
ALAIN
(Emile-Auguste Chartier, dit). Les Cent Un Propos d'Alain. (2e série). P., Edouard Cornély, 1910, in-8°,
236 pp, broché,
couv. lég. salie, sinon bon état. Edition originale
30 €
Professeur de philosophie à Rouen, venu au journalisme à l'occasion des
tumultes de l'affaire Dreyfus, c'est en 1906 qu'Alain commença à publier ses
"Propos" dans la "Dépêche de Rouen", adoptant bientôt,
après quelques hésitations, la formule du court article quotidien. Au moment de
son engagement, en septembre 1914, il avait déjà écrit pour la
"Dépêche" quelque 3000 propos. Rédigés dans un langage simple et
concis, non dénué d’humour, ces chroniques inspirées par l’actualité et les
événements de la vie quotidienne illustrent une pensée originale, positive et
pratique, profonde et rigoureuse, et constituent l’une des œuvres les plus attachantes
du XXe siècle. Ces “Cent un propos” furent publiés en cinq séries de 1908 à
1928, cette 2e série étant peu courante.
276.
ALBARET
(Céleste). Monsieur
Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont. Laffont, 1973, gr. in-8°,
455 pp, 32
pl. de photos et documents hors texte, qqs fac-similés, index, broché, couv.
illustrée à rabats, dos lég. passé, bon état (Coll. Vécu). Première édition
(achevé d'imprimer du 31 août 1973)
25 €
Le témoignage bouleversant de la confidente de Marcel Proust. — Céleste
Albaret fut la gouvernante et l'unique confidente de Marcel Proust pendant les
huit années où il écrivit son chef-d'oeuvre – elle est d'ailleurs une des clefs
du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans
sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua
volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps
refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de
rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : "Ce sont vos belles
petites mains qui me fermeront les yeux." Par rapport aux centaines de
livres publiés sur lui, ce que ce témoignage capital apporte, c'est l'image,
unique de vérité, d'un Proust sortant de la plus fidèle des mémoires, celle du
cœur, pour revivre parmi nous.
277.
ANDERS
(France). Jacques
Copeau et le Cartel des Quatre. A. G. Nizet, 1959,
in-8°, 340
pp, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.
30 €
Jacques Copeau (1879-1949), est une personnalité d'importance majeure dans
le monde intellectuel et artistique français de la première moitié du XXe
siècle. Critique de théâtre pour plusieurs journaux parisiens, il participe à
la création de La Nouvelle Revue française en 1908, avec des amis écrivains
tels que André Gide et Jean Schlumberger. Il fonde le théâtre du
Vieux-Colombier en 1913, qu'il dirige pendant plusieurs années, puis monte une
école d'art dramatique en réaction à l'enseignement prodigué au Conservatoire.
Le théâtre français du XXe siècle est marqué par la pensée de Copeau. Albert
Camus déclare ainsi : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux
périodes : avant et après Copeau ». Louis Jouvet, l'un des plus proches
collaborateurs de Copeau, resté à ses côtés jusqu'en 1922 comme metteur en
scène et acteur, est devenu l'un des plus importants directeurs français du XXe
siècle. Avec Gaston Baty, Georges Pitoëff, et Charles Dullin, il a fondé le
Cartel des Quatre en 1927, visant à soutenir les offres de chacun et, surtout,
à l'élévation de la qualité de la scène parisienne dans la tradition de Copeau.
278.
Anonyme. La Guerre a commencé en
Grèce. Il faut faire cesser l'intervention américaine. P., Comité Français d'Aide à
la Grèce Démocratique, s.d (1949),
in-8°, 8
pp, broché, bon état
10 €
279.
ARLETTY. La Défense. La Table Ronde, 1971, in-8°,
237 pp, 8
pl. de photos hors texte, un fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état.
Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers
40 €
Actrice mythique du théâtre et du cinéma français, Léonie Bathiat alias
Arletty (1898-1992) a traversé ce trouble XXe siècle en le ponctuant d'une
verve et d'une gouaille, elles aussi, passées à la postérité. Rien ne
prédisposait la jeune fille – née à La Défense, le quartier ouvrier de
Courbevoie – à brûler les planches de la capitale, ni à devenir l'égérie de
Jeanson, de Prévert et Carné, le célèbre duo du septième art, avec lequel elle
tournera deux chefs-d'œuvre, Les Visiteurs du soir, et Les Enfants du paradis.
Dans ses mémoires, entre confidences et malice, l'actrice nous invite à
redécouvrir les coulisses de son existence. S'y croisent pêle-mêle, Jean Gabin,
Marcel Aymé, Sacha Guitry, Louis-Ferdinand Céline, Léon Trotsky, Jean Genet,
qui tous – sans exception – tombèrent sous le charme de cette inoubliable
"gueule d'atmosphère".
280.
ASSELAIN
(Jean-Charles). Histoire économique du XXe siècle. La réouverture des économies
nationales (1939 aux années 1980). Presses de la FNSP et Dalloz, 1995, in-8°,
482 pp, tableaux,
notes bibliographiques, biblio, index, broché, surlignures stabilo sur 33
pages, sinon bon état
25 €
En 1989, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est met fin au
"Conflit du siècle" entre capitalisme occidental et socialisme de
type soviétique. La réaction contre l'emprise économique de l'État s'étend,
depuis quinze ans, à la plus grande partie du monde. Singularité de la
"grande crise" des années 1970 et 1980 : loin de mettre en cause,
comme celle des années 1930, la survie du capitalisme, elle favorise un retour
en force des valeurs libérales. Le présent ouvrage s'efforce de cerner les
enjeux actuels, en les replaçant dans une perspective historique. Après 1945,
la croissance économique occidentale prend un nouvel élan, infligeant le
démenti le plus net aux thèses "stagnationnistes" de
l'entre-deux-guerres. À l'origine de ce nouveau départ, deux faits majeurs :
l'implication directe de l'État dans les rouages de l'économie mixte, et la
priorité attribuée, dès la fin de la guerre, à la reconstruction de l'économie
internationale. La pression de la concurrence s'exerce, en économie ouverte,
avec plus de force que jamais. Le rôle de l'État n'est plus, dès lors, de
soutenir une demande globale déficiente, mais de contribuer activement à une
insertion internationale réussie. La hiérarchie des économies capitalistes
reflète de plus en plus visiblement leurs performances à l'exportation, tandis
que se confirme l'échec des tentatives d'industrialisation en économie fermée,
à l'Est et dans le Tiers Monde. La rupture des années 1970, contrairement aux
crises du passé, laisse persister la tendance de fond à l'internationalisation
des économies, pour le meilleur et pour le pire. La conversion à une stratégie
de croissance ouverte, accompagnée, comme aujourd'hui en Europe de l'Est, par
un brusque désengagement de l'État, ne réserve-t-elle pas de sérieux mécomptes
? Et n'a-t-on pas atteint, depuis vingt ans, le seuil où l'accentuation des
inégalités et l'instabilité des rapports internationaux se retournent contre le
dynamisme de la croissance mondiale ?
281.
BELLANGER
(Emmanuel). La
mort, une affaire publique. Histoire du syndicat intercommunal funéraire de la
région parisienne. Editions de l'Atelier, 2008, gr. in-8° carré, 285 pp, préface de Dominique Adenot,
nombreuses illustrations et photos, chronologie, sources, biblio, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Au tournant des XIXe et XXe siècles, la mort est devenue une affaire
administrative, politique, financière et technique. L'activité funéraire donne
lieu à un mouvement de professionnalisation, celle des croque-morts à
l'évidence, mais également celle des élus locaux. Sous la République, c'est en
effet au maire qu'incombe la responsabilité de veiller à l'application des
politiques funéraires. De la Pompe au cimetière, en passant par les
crématoriums et les chambres funéraires, le magistrat municipal est placé à
l'avant-garde du respect de la décence publique et de la laïcité. Sous la
pression démographique, il se convertit en un administrateur averti, garant de
la cohésion sociale des petites patries communales. Dans la France urbaine,
pouvoir inhumer ses morts devient une exigence absolue. La loi du 28 décembre
1904 sur le monopole communal du service public des pompes funèbres consacre la
responsabilité des édiles dans la gestion de la mort. En banlieue, les élus se
lancent dans une dynamique de mutualisation de leur prérogative pour mieux
défendre leur intérêt face à l'entreprise la plus puissante du marché, les
Pompes funèbres générales (PFG). Ils créent en 1905 le Syndicat intercommunal
des pompes funèbres, le SIFUREP, une organisation fédérant aujourd'hui 72
communes et couvrant un territoire de 2,8 millions d'habitants. Ce livre donne
à découvrir l'invention et l'institutionnalisation d'une politique publique
méconnue. Il révèle une nébuleuse d'acteurs publics et privés disposés à
s'entendre pour mieux administrer et satisfaire les besoins de leurs
contemporains. Il croise l'histoire de ce syndicat avec l'histoire de la régie
funéraire de la capitale, de ses nécropoles extra-muros et des cimetières intercommunaux
suburbains. Il rassemble enfin des portraits, des témoignages et surtout une
iconographie inédite représentant, sur plus d'un siècle, les obsèques de
personnalités qui ont marqué l'histoire de l'agglomération parisienne. —
"Cette contribution notable à l'histoire des services publics constitue un
évident apport pour qui s'intéresse à la maîtrise de l'espace public de la
banlieue. Une annexe de l'ouvrage rappelle utilement comment les cimetières
parisiens extra-muros ont « colonisé » la banlieue des années 1880 aux années
vingt. (...) Emmanuel Bellanger affirme d'entrée de jeu avoir voulu écrire une
histoire de la mort comprise comme « une affaire publique ». Elle l'est, en
fait, à plus d'un titre, en ce qu'elle implique des politiques et des services
publics mais également une emprise sur l'espace qui l'est aussi. Ce travail est
donc à mille lieux d'une histoire qui relèverait de l'ordre du privé et de la
sphère des émotions. Mais ces choix historiographiques affirmés ne sauraient
dissimuler la grande attention qu'Emmanuel Bellanger prête simultanément aux
pratiques sociales et culturelles. Dans le droit fil des travaux de Maurice
Agulhon, maintes fois cités, il montre comment le maire devient le « patron
laïc des manifestations commémoratives et des appropriations publiques de la
mort ». Cet aspect est tout particulièrement mis en évidence par une riche
iconographie inédite qui donne à voir les processus de rationalisation et de
démocratisation des obsèques, si l'on entend par là la disparition d'un apparat
propre à souligner la distinction sociale, en privilégiant les obsèques d'élus,
propres à rassembler le « village municipal » autour de la figure du maire
disparu. Ces images font apparaître les modifications des attitudes
individuelles dans la ville, les espaces du deuil et leurs mutations. Elles
montrent que les municipalités communistes, qui participent d'habitus communs
qu'elles ont puissamment contribué à générer, n'en conservent pas moins une
spécificité dès lors qu'il s'agit, pour elles, de rendre hommage à leurs élus
disparus, honorés selon des modes spécifiques. L'excellente chronologie des
politiques de la mort résume utilement l'émergence et la succession de mesures
nées des interactions entre l'histoire des sensibilités, les mutations quelle
autorisent en matière d'appropriation de l'espace public et la chronologie
politique dans son acception étroite. En restituant à cette « affaire publique
» qu'est la mort un tour ordinaire dont on l'affuble rarement, Emmanuel
Bellanger livre là des pages inattendues et du plus grand intérêt, propres à
réinscrire l'histoire de la sphère privée au cœur de multiples tensions d'ordre
public." (Danielle Tartakowsky, Le Mouvement social, 2011)
282.
BEN
GOURION (David). Ben Gourion parle. Stock, 1971,
in-8°, 244
pp, présenté par Thomas R. Bransten, 8
pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Malgré plusieurs inexactitudes dans la chronologie, ces réflexions
de Ben Gourion enregistrées par un de ses disciples, ont un intérêt évident. Le
lecteur sera impressionné par la passion du héros, nourrie de la Bible, et
singulièrement de la Torah (Pentateuque) et du prophète Isaïe. Il glanera
également des témoignages vécus sur le rôle des juifs, immigrés en Palestine ou
repliés en Egypte, dans la première guerre mondiale, sur les relations entre le
sionisme et les Turcs, sur les conséquences de la déclaration Balfour et du
mandat britannique, sur les réactions des Arabes de Palestine et sur la
formation de la future armée israélienne, sur la fondation de la Histadrout et
l'opposition du "révisionniste" Jabotinsky, sur le plan de partage, enfin,
et les guerres israélo-arabes. Le dernier chapitre, intitulé "La
paix", renferme un plaidoyer face aux Arabes, et un éloge de la situation
des Arabes en Israël. Bref, l'ouvrage entier a pour but de justifier, par des
arguments humanistes et bibliques, non seulement la renaissance du peuple
d'Israël dans un Etat d'Israël, mais aussi les comportements politiques des
gouvernements israéliens depuis 1948 jusqu'au printemps 1969." (Revue
française de science politique, 1972)
283.
BÉRARD
(Armand). Un
ambassadeur se souvient. II : Washington et Bonn, 1945-1955. Plon, 1977, in-8°,
618 pp, cart.
éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Dans ce deuxième volume de ses Mémoires, Armand Bérard relate comment, à
notre ambassade à Washington, puis à notre haut-commissariat de Bonn, il vécut
les heures de fièvre de la guerre froide. Son témoignage apporte un éclairage
précieux sur l'Europe et les rapports franco-allemands. On se représente
difficilement aujourd'hui les sentiments qui animaient alors les hommes mêlés à
ces événements. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage
d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements souvent dramatiques qu'il a
rencontrés au long de sa carrière diplomatique.
284.
BÉRAUD
(Henri). Emeutes
en Espagne. Editions de France, 1931, in-12, xii-276
pp, reliure demi-toile rouge à coins,
pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état
30 €
Henri Béraud alors grand reporter vedette de Gringoire couvre en hiver
1930 les émeutes qui ont conduit le roi d'Espagne à abdiquer en 1931 et qui ont
amené l'avènement de la République. Ses articles, enlevés et fort bien
documentés, restent un parfait exemple de journalisme littéraire. — "Si
l'on pouvait expliquer logiquement les derniers événements d'Espagne, nul ne
saurait le faire mieux que ce « reporter » de grande classe qu'est Béraud. Son
livre, composé avant la révolution espagnole, garde en toutes ses pages une
saveur d'actualité, une opportunité que tout autre aurait bien pu perdre à la
lueur des derniers bouleversements. La question agraire notamment, si dédaignée
par la royauté et dont la crise a pesé si lourdement sur l'évolution actuelle
du pays, est magistralement expliquée par l'écrivain qui sait voir, qui a vu et
qui a su rendre les éléments essentiels du problème. De même pour l'action
politique de l'armée, la carence des chefs des anciens partis, les rayons et
les ombres d'une monarchie finissante qui ne pouvait se sauver qu'en brisant
radicalement avec le passé. Deux points essentiels me semblent avoir été omis
dans cette enquête vivante et d'un ton si juste que les Espagnols eux-mêmes ne
pourront s'offenser de certaines conclusions de l'auteur : la question
catalane, la politique et l'attitude du clergé espagnol. Béraud n'a pas eu
d'ailleurs la prétention de tout dire ; il sait avec quelles précautions il
sied de parler de nos voisins. Ce qu'il en dit est d'une justesse, d'une
alacrité, d'une clairvoyance entraînante dont on doit le louer sans réserves."
(Jean Camp, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)
285.
BERTRAND-CADI
(Jean-Yves). Le
colonel Chérif Cadi. Serviteur de l'Islam et de la République. P., Maisonneuve &
Larose, 2005, gr. in-8°, 269
pp, préface de Jacques Frémeaux, 8 pl. de
photos hors texte, biblio, bon état
25 €
L'auteur retrace le parcours de son aïeul Hadj Cherif Cadi, modeste berger
des environs de Souk Ahras, devenu le premier polytechnicien algérien, qui fut
à la veille du second conflit mondial une personnalité marquante de la société
algérienne de l'entre-deux-guerres. Officier d'artillerie, il participa en
1916, en même temps que T. E Lawrence, à la lutte contre les Turcs installés au
Hedjaz. Au cours de cette expédition militaire à laquelle participaient de
nombreux militaires algériens, Cadi n'eut de cesse de s'interroger sur
l'évolution de l'Islam. En parallèle, l'auteur décrit l'Algérie en marche vers
son indépendance et analyse les difficultés d'insertion des rares officiers
algériens dans la société militaire au début du XXe siècle.
286.
BIARD
(Roland). Histoire
du mouvement anarchiste 1945-1975. Galilée, 1976,
in-8°, 313
pp, notes, biblio, broché, couv. à
rabats, trace d'humidité ancienne sur la couv., sinon bon état
20 €
L’anarchisme, en France et dans le monde, avait connu son âge d’or dans le
premier tiers de XXe siècle. Après les grands théoriciens, après les partisans
de l’action directe et les anarcho-syndicalistes d’avant 1914, Nestor Makhno et
Buenaventura Durruti soulevèrent en son nom villes et campagnes. Mais les deux
grands conflits mondiaux, le monopole bolchevik de la Révolution, la lente
montée des réformistes semblaient avoir marqué les étapes d’une disparition
inévitable. Mai 68 vint bouleverser un monde figé, rappelant soudain les
notions oubliées du spontanéisme et de l’auto-organisation. La réapparition en
force du drapeau noir aux côtés des rouges étendards remettait en cause un
rapport des forces jusqu’ici apparemment irréversible ; face à un monde en
crise, face à des solutions de rechange bâtardes et suicidaires, l’idée
anarchiste est venue imprégner de plus en plus la pensée révolutionnaire.
Roland Biard étudie ici le mouvement anarchiste organisé à travers ses
controverses et ses polémiques, organisation par organisation. Richement
documenté, c’est le premier ouvrage traitant de la période contemporaine.
287.
BLUM
(Léon). L'Œuvre
de Léon Blum (1914-1928) : L'entrée dans la politique active. Le Congrès de
Tours. De Poincaré au cartel des gauches. La réforme gouvernementale. Albin Michel, 1972, in-8°,
xvi-586 pp, introduction de Robert Verdier, une photo de Léon Blum, Vincent Auriol,
Séverac et Bracke vers 1924 en frontispice, index, broché, bon état
25 €
288.
BROCHE
(François). Maurice
Barrès. Biographie. JCLattès, 1987,
gr. in-8°, 558 pp, 8 pl. de photos hors texte,
biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Nul mieux que Barrès n'aura incarné ce qu'on a appelé
"l'esprit-fin-de-siècle". Boulangiste, anarchiste, anti-dreyfusard,
nationaliste, il fut le maître à penser d'une génération. Contrairement à
l'image réductrice qu'on nous en a souvent laissée, l'homme s'est révélé tout
au long de sa vie d'une particulière complexité due à la richesse d'un
tempérament qui a toujours cherché à demeurer un homme libre, titre d'un de ses
livres de jeunesse. Cette biographie insiste sur de nombreux aspects méconnus
de Barrès : son ascendance auvergnate à côté de sa filiation lorraine, son
amitié avec Guaita, sa passion romantique de l'Orient, ses inclinations
païennes, son combat en faveur de la restauration des églises, son action en
faveur des laboratoires scientifiques... Ce portrait est une redécouverte
insolite d'un écrivain qui fut une des gloires de son temps.
289.
BRONSARD
(Marie). Une
traversée slave du siècle : Souvenirs de Catherine Pillet-de Grodzinska, recueillis et
mis en forme par Marie Bronsard. Pézenas, Domens, 2002, in-8°, 189 pp, 15
cartes ou croquis, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de la fille de Catherine
Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska. On joint la traduction d'un article paru
dans la "Pensée Russe" à la mémoire de Catherine Aleksandrovna
Pillet-de Grodzinska (3 feuillets A4)
30 €
En 1996, Marie Bronsard a recueilli et mis en forme des épisodes de la vie
d'Ekaterina Alexandrovna von Grodzinska, bibliothécaire, amoureuse de tous les
livres, d'origine ukrainienne, née à Saint-Pétersbourg, venue à Paris dans les
années 30, via la Pologne et Berlin. Elle raconte ses souvenirs d'enfance en
Ukraine, sa famille, ses amis, sa découverte de la France, sa vision de la
Seconde Guerre mondiale... Un témoignage fort.
290.
BROUÉ
(Pierre). Les
trotskystes en Union soviétique (1929-1938). P., Institut Léon Trotsky,
1980, gr.
in-8°, 191 pp, numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky", 7 photos,
repères chronologiques, broché, bon état
20 €
Numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky" consacré aux trotskystes en
Union soviétique. L'étude de Pierre Broué (61 pp) est suivie de 125 pp de
documents. "Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents
ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il
aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence – qui était en
elle-même déjà une forme de résistance – de les massacrer jusqu'au dernier à
Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après
la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les
doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"
291.
BUCHARINE
(N.) [Nikolaï Boukharine]. Le Programme des Communistes (Bolchéviki). S.l., Edition des Jeunesses
socialistes romandes, s.d. (v. 1919),
in-8°, 86
pp, broché, bon état
30 €
"Programma kommunistov (bol’ševikov)" est publié à Moscou et
dans de nombreux lieux en 1918. D'après le biographe de Boukharine Ignat Efimovitch
Gorelov, l'édition russe avait paru en mai 1918. L’édition suisse est parue
sous le titre « Le programme communiste » (par « N. Bucharine »). Cette édition
est indiquée par W. Hedeler en 1919 [WH 364], mais elle semble être parue en
1918, à La Chaux de Fonds et non à Paris, comme c’est écrit dans la
bibliographie, édité par la Bibliothèque des Jeunesses socialistes romandes.
292.
COGELS
(Freddy). Souvenirs
d'un diplomate. Du gâteau avec les duchesses ? Bruxelles, Hervé Douxchamps,
1983, in-8°,
312 pp, 16
pl. de photos hors texte, broché, bon état
40 €
"Ces Souvenirs d'un diplomate fourmillent d'anecdotes et témoignent
de la carrière bien remplie, de 1936 à 1972, d'un diplomate belge à la forte
personnalité. Les historiens de la diplomatie belge et des relations
extérieures de la Belgique y glaneront des informations au fil des pages. Tout
au début de sa carrière, en 1936, Freddy Cogels exerça pendant cinq mois la
fonction de secrétaire de cabinet de Spaak. Il en garde l'image d'un ministre
partisan. Au début de la guerre, il se trouvait à Bruxelles et raconte
l'effervescence dans laquelle vécut alors le Département des Affaires
étrangères. Durant l'exode, il accompagna le gouvernement en France, avant de
revenir en Belgique où il rédigea pendant l'occupation, des bulletins
d'information fondés sur la presse. Les nominations de Cogels à l'étranger lui
permettent de témoigner, entre autres pays, sur la Pologne de 1937-1938, sur la
période troublée de 1945-1948 en Tchécoslovaquie, sur l'Allemagne occupée où il
traita, à Francfort, des relations économiques de la Belgique de 1948 à 1951.
Notons encore que, comme inspecteur des postes diplomatiques, il eut l'occasion
de voyager au Congo en 1960, peu avant l'indépendance et qu'il connut, en 1961,
les réactions brutales de l'étranger à l'assassinat de Lumumba : plusieurs
ambassades belges furent attaquées, à Moscou, Belgrade, Paris et au Caire, où
l'on tenta même d'assassiner l'ambassadeur de Belgique." (Chr.
Somerhausen, Revue du Nord, 1985)
293.
COHN-BENDIT
(Daniel). Le
Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme. Seuil, 1968, in-8°,
270 pp, broché,
bon état
15 €
"Par le choix des documents cités et l'absence de toute prétention à
l'originalité théorique, ce livre tient plus qu'il ne promet et nous apprend
davantage sur le « communisme utopique » que l'ouvrage d'Alain Touraine, « Le
mouvement de mai ou le communisme utopique »." (Maximilien Rubel, Revue
française de sociologie, 1969)
294.
COHN-BENDIT
(Daniel). Le
Grand Bazar. Entretiens avec Michel Lévy, Jean-Marc Salmon, Maren Sell. Belfond, 1975, in-8°,
192 pp, broché,
couv. illustrée d'une photo de Cohn-Bendit devant un CRS (par Gilles Caron),
bon état
30 €
"Voici le second livre du bondissant rouquin de Nanterre, après “Le
gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme” (Seuil, octobre 1968).
Dans ce “Grand Bazar”, Cohen-Bendit dresse le bilan de sept ou huit années de
militantisme multiforme après mai 68 : le séjour en Israël, dont il critique
l’idéologie raciste, une expérience au cinéma avec Godard, les communes de
Berlin et de Francfort, l’action du groupe « Revolutionärer Kampf » à l’usine
d’Opel de Rüsselsheim, le stage au jardin d’enfants de l'université de
Francfort. Toujours, cependant, Cohn-Bendit dépasse l’expérience précise où il
est engagé pour nous livrer ses considérations sur la société industrielle,
qu’elle soit capitaliste ou communiste, et sur les perspectives d’avenir que
propose son gauchisme antiautoritaire. C’est précisément cet antiautoritarisme
allant de pair avec une vision presque béatifique d'une humanité dégagée des
contraintes qui donne toute sa chaleur à ce témoignage: « Quand je rêve à un
pays socialiste, je me vois accueilli par un groupe pop, une fête vraiment
populaire, où je sentirai que les gens vivent autrement. Mais la réalité des
pays de l’Est ne donne envie a personne de devenir communiste, de changer de
système ». Il s'agit de formuler quelque chose de nouveau, afin d’opérer un
dépassement de la société moderne et une libération totale de l’homme..."
(Luc Meunier-Mailloux, Le Devoir)
295.
Collectif. Mai-Juin 1968. Souvenirs de
militants ouvriers. Lutte Ouvrière, 2018,
in-8°, 543
pp, nombreuses photos, reproductions d'affiches
et fac-similés dans le texte et sur 16 pl. en couleurs hors texte, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Mai-Juin 1968 a été la plus vaste grève générale que le pays ait connue.
Les jeunes travailleurs de toute une génération se sont politisés. Ils
découvraient la force extraordinaire de leur classe. Le drapeau rouge et
L’Internationale tenaient le haut du pavé, et une partie de ces jeunes se
tournaient vers les idées révolutionnaires. Acteurs de cette explosion sociale,
plusieurs dizaines d’entre eux, militants du groupe trotskyste Voix ouvrière,
ancêtre de Lutte ouvrière, témoignent ici. D’Arlette Laguiller, employée au
Crédit Lyonnais, à Paul Palacio, ouvrier à Renault-Billancourt ; de Georges
Kvartskhava, ouvrier à Peugeot Sochaux, à Danielle Riché, aide-chimiste à
Rhône-Poulenc ; d’Antonio Vasconcelos, électricien sur le chantier de Jussieu à
Paris, à Anne-Marie Laflorentie, ouvrière dans une scierie du Tarn-et-Garonne,
ces militants ouvriers racontent leur grève de mai-juin 1968. Contre les
patrons, contre le pouvoir gaulliste, et souvent malgré les appareils de la CGT
et du PCF. Elles et ils avaient alors 18, 20 ou 30 ans. Mai-Juin 1968 a
contribué à forger leurs convictions communistes et révolutionnaires. Cinquante
ans après, toutes et tous les ont gardées intactes. Édité par Lutte ouvrière,
cet ouvrage comprend, outre les témoignages, un avant-propos, une analyse
datant d’août 1968, une chronologie et plusieurs dizaines d’illustrations,
photographies ou affiches de Mai-Juin 1968.
296.
Collectif. Pour la libération d'Henri
Martin. Témoignages. P., Comité de défense Henri Martin, s.d. (1952), in-8°,
48 pp, 2e
tirage, broché, bon état
20 €
Des personnalités signent et déclarent... — Henri Martin, né en 1926,
ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et militant communiste, est arrêté
en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre la Guerre d'Indochine au sein
de l'armée. Il passe trois ans en prison, au cours desquels le Parti communiste
mène une campagne virulente pour sa libération, relayée par des intellectuels
groupés autour de Jean-Paul Sartre.
297.
COUVE
de MURVILLE (Maurice). Une politique étrangère 1958-1969. Plon, 1971, in-8°,
500 pp, chronologie,
index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
40 €
Mémoires de Maurice Couve de Murville (1907-1999) : la philosophie et la
pratique de la Ve République en matière de politique étrangère, ainsi qu'une
défense et illustration de l'action que l'auteur a mené sous l'impulsion du
général de Gaulle. M. Couve de Murville a dirigé la diplomatie française
pendant dix ans. Il a été ambassadeur de France à Rome, en Egypte, aux
Etats-Unis et en RFA, ministre des Affaires étrangères de 1958 à 1968 et
Premier ministre de 1968 à 1969. — "Qui était plus qualifié que Maurice
Couve de Murville pour présenter au public la politique étrangère de la France
de 1958 à 1969 ? Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle pendant
dix ans « il assume cette charge pendant une si longue durée pour la première
fois depuis l’Ancien Régime » comme il le remarque au début de sa préface. À ce
titre, il participa à l’élaboration de la politique extérieure de la France et
la dirigea pendant une période riche en événements d’une densité
exceptionnelle, au cours de laquelle, à la suite des incroyables
bouleversements de la guerre, l’évolution politique, sociale, économique,
technique du monde prit un rythme accéléré. Un coup d’œil sur l’excellente
chronologie qui figure à la fin du volume donne une idée de la cadence à
laquelle « les grandes affaires » durent être menées. Il est permis de
remarquer en passant le caractère harassant de la tâche de l’homme d’État de
notre temps et la nécessité pour lui de conserver sang-froid, objectivité,
discernement, pouvoir de persuasion, clarté de vue et d’exposition tout au long
de négociations souvent assimilées par la langue courante à l’exploit du
coureur de marathon !" (Revue Défense Nationale, 1972)
298.
DEJACQUES
(Claude). A
toi l'angoisse, à moi la rage. Mai 1968 : les fresques de Nanterre. Edmond Nalis, 1968, in-8°,
(256) pp, non
paginé, 61 pl. de photos en couleurs des "fresques", avec des poèmes,
broché, bon état
25 €
Sur les murs de Nanterre.au printemps 68 : "Le seul témoignage de mai
68 qu'on ne retrouvera jamais plus. 65 fresques aujourd'hui disparues."
299.
DER
ALEXANIAN (Jacques). Le ciel était noir sur l'Euphrate. La tragique histoire des Arméniens :
1900-1922. Laffont, 1988, gr. in-8°, 384
pp, 8 pl. de photos hors texte, une
carte, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Clio 88 ; Prix européen 89 de
l'Association des écrivains de langue française)
25 €
Gazaros, jeté hors de son pays, avait été accueilli en France, y avait
refait sa vie et s'y sentait bien. Mais il ne pouvait oublier que l'essentiel
de sa famille et trois sur quatre de ses compatriotes étaient morts au cours de
l'effroyable crime commis à partir de 1915 à l'encontre des Arméniens sur leurs
terres ancestrales. Il ne pouvait s'empêcher de se remémorer constamment son
village, son enfance, ses proches, la vie peut-être pauvre mais si riche de
traditions, de culture et de sentiments élevés, ses espoirs, ses projets de
jeune garçon, puis sa dramatique aventure personnelle, qui lui avait fait
côtoyer la mort durant huit années. Il décrivit tout cela dans le plus petit
détail – ainsi que tous les événements dont il avait été le témoin – dans un
cahier qu'il garda caché. Cahier étonnant et précieux par l'abondance et la
précision des faits rapportés... et découvert cinquante ans après par son fils.
C'est ainsi qu'est né ce livre, qui retrace aussi l'authentique aventure des
Arméniens, encore jamais racontée. En des mots simples et graves, où chante
tout au long une mélancolie, avec une émotion pleine de retenue et de pudeur à
l'image de son jeune héros, Gazaros, il nous conte à travers l'itinéraire
personnel et mouvementé de ce dernier, l'histoire passionnante d'un peuple et
d'un pays oubliés.
300.
DESGRANGES
(Pierre). Au
service des marchands d'armes. P., Alexis Rédier, 1934, in-12, 250 pp, préface
de l'archiduc Guillaume Lorraine-Habsbourg, reliure demi-toile rouge à coins,
pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état
25 €
L'auteur était officier du 2e Bureau de l'état-major de l'Armée, attaché
au cabinet du sous-secrétaire d'Etat de la Marine marchande et avait été Chef
de mission secrète en Allemagne de 1915 à 1918 sous le nom de Joseph Crozier.
301.
DIMITROV
(Georges), André MARTY. Georges Dimitrov, un homme, un révolutionnaire. P., Editions du Parti
communiste français, 1949, in-8°, 80 pp,
portrait, qqs photos, broché, bon état
20 €
Georges Dimitrov au procès de Leipzig. Le grand lutteur prolétarien, par
André Marty. Pour être un révolutionnaire, par Georges Dimitrov.
302.
DUMONT
(René). Terres
vivantes. Voyages d'un agronome autour du monde. Plon, 1961, in-8°,
334 pp, 4
illustrations et 10 cartes dans le texte, 16 photographies hors texte, broché,
jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)
25 €
"Voyageur infatigable, critique impitoyable, le Pr. Dumont consigne,
dans “Terres vivantes”, les observations qu'il a faites au cours de
pérégrinations effectuées de 1956 à 1960. Celles-ci l'ont conduit de l'Amérique
latine à l'Afrique, de l'Inde à Madagascar, du Mexique à l'Europe orientale, du
Maroc en Israël, de Cuba au Chili. Nous le suivons dans ses heurs et malheurs :
flatté de l'audience qu'il reçoit auprès de Fidel Castro, jeté en prison en
Roumanie, inquiétant les nantis, s'imposant aux administrateurs, sympathisant
avec les parias. Partout il fait preuve d'une perspicacité dont la notoriété
fait de lui un personnage redouté de ceux qui lui soumettent leurs tentatives
et leurs réalisations. Tout au long de son itinéraire, l'auteur poursuit un même
objectif : traquer le sous-développement agricole, générateur de misères. En
effet le vocable d'agriculture est d'une indigence extrême puisque le même
terme désigne aussi bien une économie agricole de cueillette et un système
fonctionnant sur la base d'entreprises de culture. Le monde contemporain offre
à l'observateur une gamme, jamais égalée dans sa diversité, de systèmes
d'économie rurales. L'auteur n'a pas laissé échapper ce moment privilégié.
(...) Un captivant ouvrage qui unit l'anecdote aux plus pressants des
problèmes." (Robert Badouin, Tiers-Monde, 1962)
303.
ESSAD
BEY. Histoire
du Guépéou. La Police secrète de l'URSS, 1917-1933. Payot, 1934, in-8°,
297 pp, traduit
par Adrien F. Vochelle, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à
froid, titres dorés, couv. illustrée conservé, bon état (Coll. Etudes,
documents et témoignages pour servir à l'Histoire de notre temps). Bel
exemplaire
80 €
Par Lev Nussimbaum (1905-1942), juif azéri converti à l'islam, proche de
l'extrême-droite nationaliste allemande, écrivain politique sous le nom d'Essad
Bey, connu aussi sous celui de Kurban Saïd. Né à Bakou, alors située en Russie,
il était le fils unique de l'industriel du pétrole géorgien Abraham Nussimbaum
et de la bolchévique russe Berta Slusky, qui se suicida en 1911. —
"L’auteur donne le chiffre officiel de 662.000 détenus au 1er mai 1930
pour les seuls camps de Solovki et parle de plusieurs millions de déportés pour
l’ensemble du pays. Il raconte qu’après intervention du Guépéou, inquiet de la
réputation de Solovki à l’étranger, « on put lire dans les feuilles soviétiques
une protestation générale des prisonniers contre les “inventions calomnieuses
des bandits de la plume du camp capitaliste” »." (Christian Jelen, Thierry
Wolton, L'Occident des dissidents, 1979)
304.
FAURE
(Paul), Léon BLUM. Léon Blum en action pour la paix : une séance historique à la Chambre des
Députés. Librairie populaire, 1936, in-12, 29 pp,
broché, bon état
15 €
Discours de Léon Blum du 5 décembre 1936 sur la guerre d'Espagne, présenté
par Paul Faure, secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.
305.
FAURE
(Paul). Le
Socialisme et la petite propriété. Des faussaires démasqués. Librairie populaire, s.d. (1930), in-12,
20 pp, broché,
bon état
15 €
Par Paul Faure (1878-1960), Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.
Les socialistes doivent souvent rétablir les vraies paroles de Jean Jaurès tant
ses discours sont utilisés de manière tronquée.
306.
FAURE
(Paul). Les
Cahiers de Huyghens. La politique du Parti socialiste (S.F.I.O.). Limoges, Impr. Nouvelle,
s.d. (1932), in-12, 31 pp, préface de J.-B. Séverac, broché, couv. lég. piquée,
bon état
20 €
Paul Faure (1878-1960) est Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. En
1932, alors que la gauche vient de gagner les élections (Herriot président du
Conseil), le 29e congrès national (29 mai - 1er juin 1932) adopte les
"cahiers de Huyghens" qui fixent les "conditions
programmatiques" d’une participation ministérielle socialiste qui est
refusée à E. Herriot mais dont le principe n’est donc plus rejeté.
307.
FAVIER
(Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 1. Les ruptures (1981-1984). Seuil, 1990, gr. in-8°,
582 pp, 16
pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Ce livre est la première histoire complète de la gauche au pouvoir. Il
raconte les dix ans qui ont changé la France. Ce premier volume, Les Ruptures
(1981-1984), fait toute la lumière sur l'alternance du 10 mai 1981, les
réformes socialistes, la politique étrangère de François Mitterrand et les
grands débats économiques et politiques. Les auteurs, journalistes à l'AFP, ont
vécu ces années aux premières loges, observant tous les faits et gestes du
président de la République. Pour la rédaction de cet ouvrage, ils ont mené une
enquête de trois ans, interrogé 200 personnalités de tous bords, et dépouillé
d'innombrables documents d'archives confidentielles, en principe inaccessibles
pendant trente ans, qui confèrent à ce texte une crédibilité incontestable. Ni
hagiographie ni pamphlet, mais somme de faits, d'analyses et d'anecdotes, La
Décennie Mitterrand passe au crible l'action des hommes de pouvoir, à commencer
par le président de la République. Construit comme un récit romanesque, ce
livre est destiné à devenir un ouvrage de référence. (L'éditeur) — "Un
ouvrage de référence de nature à ravir les historiens. Un exposé clair, précis,
pour tout dire irréfutable de ce morceau d’histoire de France."
(Jean-Marie Colombani, Le Monde) – "Le tour de force de Favier et
Martin-Roland est de parvenir à concilier souci de la précision et plaisir du
lecteur, à s’épargner courbettes comme coups de griffe." (Francis Brochet,
Le Progrès) – "Le premier ouvrage de référence sur la présidence depuis
1981. Avec vue imprenable sur les archives protégées. Les 588 pages de ce livre
seront vite écornées à force d’être consultées." (Christine Fauvet-Mycia,
Libération) – "Un ouvrage de référence sur dix ans passés à l’Élysée. Si
le travail est sérieux et crédible, il n’est pas pour autant austère. Les
anecdotes y ont leur place, souvent désopilantes." (Nicole Kern, Le
Figaro)
308.
FAVIER
(Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 2. Les
épreuves (1984-1988). Seuil, 1991,
gr. in-8°, 775 pp, 16 pl. de photos hors texte,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Pierre Favier et Michel Martin-Roland, au terme d’une enquête menée auprès
de 200 personnalités de tous bords et de l’étude de milliers de pages
d’archives inédites, éclairent d’un jour nouveau les épisodes majeurs que
furent la guerre scolaire, l’affaire Greenpeace, les entretiens du président
avec Reagan et Gorbatchev, le drame calédonien, celui des otages du Liban.
Surtout ils révèlent les secrets de la cohabitation et la violence de
l’affrontement Chirac-Mitterrand. — "Même travail de bénédictin : deux
cents personnalités de tous bords interrogées, des milliers de pages d’archives
inédites consultées, outre leurs carnets personnels de journalistes politiques.
Le résultat est à la hauteur de l’entreprise : un récit vivant où fourmillent
les détails concrets, une multitude de portraits brossés sans a priori (…). Un
formidable travail à mi-chemin entre la tâche du journaliste et celle de
l’historien." (Aimé Savard, La Vie) – "En rapprochant tous les faits,
rien que les faits, les auteurs ont réussi un livre d’Histoire majuscule. Sur
chaque dossier, le lecteur en apprend autant qu’un ministre. La logique des
événements, qui ne s’aperçoit jamais au jour, éclate." (François Granon,
Télérama) – "Le premier tome de La Décennie Mitterrand était un ouvrage de
référence. Le second le surpasse." (Jean-Yves Lhomeau, Libération)
309.
FÉGY
(Camille). Les
Mutins de Calvi au Conseil de guerre, avec la déposition d'André Marty
et six croquis d'audience de Cabrol. P., Editions du Secours rouge international, 1928, in-8°,
48 pp, 6
dessins, broché, couv. lég. salie, bon état
25 €
Cette brochure relate les conditions de la mutinerie, en décembre 1927, de
marins des bataillons disciplinaires de Calvi et donne le compte rendu du
procès qui s’est déroulé du 3 au 7 mai 1928, à l'issue duquel le Conseil de
guerre de Marseille a infligé de deux mois à cinq ans de prison à vingt-huit
matelots accusés de rébellion à la « Section de discipline » du fort Charlet, à
Calvi, le lendemain de Noël 1927. — "Le récit des audiences suivies par le
journaliste de L'Humanité, Camille Fégy, fut édité en brochure par le Secours
Rouge International et le Parti communiste français. Objectif : soutenir la
bataille aussitôt engagée pour exiger la libération des condamnés et la
dissolution des sections dites « de disciplines » ou « spéciales », véritables
bagnes militaires." (Jean Rabaté)
310.
FISCHER
(Etienne). Jean-Baptiste
Lebas, le combat pour la liberté. Editions Amalthée, 2023, in-8°, 236 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Etienne Fischer retrace la vie de Jean-Baptiste Lebas (1878-1944), homme
politique courageux et intègre, issu d'un milieu populaire. Homme de Nord, il
oeuvra pour la ville de Roubaix en tant que maire. Il sera notamment à
l'initiative de la construction des premières habitations bon marché et de la
fameuse piscine de Roubaix. Socialiste convaincu, il sera ministre du Travail
dans le gouvernement du Front populaire et à l'origine de grandes lois
sociales, comme l'institution des congés payés. Fervent défenseur de la
liberté, il est l'un des rares hommes politiques à avoir fait acte de
résistance contre l'occupant allemand durant la Première et la Seconde Guerre
mondiale. Il paiera de sa vie son engagement puisqu'il meurt en déportation en
1944. Pour écrire cette biographie, l'auteur a consulté des organes de presse
de l'époque, de nombreux écrits auxquels l'intéressé a contribué et effectué
des recherches portant sur ses origines familiales. Il met en lumière la vie
d'un homme exceptionnel dont l'héritage perdure encore aujourd'hui...
311.
FRANÇOIS-PONCET
(André). De
Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain,
1919-1945. Flammarion,
1948, in-8°,
305 pp, broché,
couv. lég. tachée, papier lég. jauni, bon état
20 €
"Après avoir présenté dans “Souvenirs d'une ambassade à Berlin” des
choses vues et entendues au cours de sa mission diplomatique, M. André
François-Poncet donne ici un aperçu de l'histoire du relèvement de l'Allemagne
entre les deux guerres. Ce récit. M. François-Poncet était mieux qualifié que
quiconque pour le fournir. Témoin d'une grande partie des événements qu'il
rapporte, de la conférence de Versailles à l'occupation de la Ruhr, du voyage
de Briand et de Laval à Berlin jusqu'à la rencontre de Munich, il note avec
soin ce qu'il n'a pas vu lui-même, n'omet rien d'important, fait alterner un récit
très nourri, néanmoins jamais chargé, écrit d'une main légère, avec des
réflexions judicieuses..." (René Lauret, Le Monde, 1948)
312.
[Front
populaire]. Pour
les paysans, les réalisations du Front populaire : L'œuvre d'un ministre de
l'agriculture socialiste [Georges Monnet]. Librairie Populaire, Editions du Parti socialiste
SFIO, 1937, in-12, 31 pp,
broché, bon état
15 €
313.
FUCHS
(Albert). Goethe.
Un homme face à la vie. Essai de biographie intérieure. Première partie : La
jeunesse (1749-1775). Aubier, 1947, in-8°, 559 pp,
index, broché, bon état
25 €
Une biographie intérieure du poète, qui nous conduit jusqu'en 1775, à l’arrivée
à Weimar, où Albert Fuchs cherche à appréhender le « fait humain », accorde une
« large place à la vie profonde de la personnalité créatrice » ; ce qui le
fascine, ce n’était pas tant le poète et l'écrivain, le penseur et le savant,
c’est «Gœthe homme », «un homme face à la vie ». — "Disons dès maintenant
que c'est un livre bien pensé et bien écrit ; les qualités de l'auteur :
clarté, goût, esprit de synthèse, nous les retrouvons toutes dans cette étude.
La préface est à la fois une justification nuancée de son ouvrage et une
analyse serrée de l'humanité goethéenne et de son actualité. La lecture de la
préface nous apprend la signification que donne l'auteur à cet « essai de
biographie intérieure ». Nous y lisons notamment que ce travail n'a pas essentiellement
en vue Goethe poète et écrivain, ni Goethe penseur et savant, administrateur ou
politique, mais Goethe homme. Sans doute les diverses activités trouveront la
place qui leur est due ; mais elle leur sera assignée sous l'angle de la vie
vécue (p. 8). Le point de vue est intéressant sinon nouveau, et M. F.
l'exploite avec infiniment de perspicacité. (...) Signalons pour terminer que
l'on s'oriente facilement dans cet excellent ouvrage grâce à deux index : l'un
des matières, l'autre des ouvrages de Goethe." (Simon Schreiber, Revue
belge de philologie et d'histoire, 1950) — Albert Fuchs (1896-1983) fut d’abord
libraire-imprimeur à Saverne ; en 1920 la comtesse de Pange et F. Baldensperger
l’engagèrent à faire des études d’allemand ; reçu premier à l’agrégation en
1924 ; professeur aux lycées de Quimper (1925-1928) et Nancy (1928-1935). Thèse
d’État en 1934 et, la même année, professeur à l’Université de Strasbourg. En
1939 lieutenant-interprète au Centre de contre-espionnage à Paris. De 1940 à
1943 professeur à l’Université de Clermont-Ferrand (suite au repli de
l’Université de Strasbourg). Début 1944, arrêté avec sa femme par la Gestapo,
internés, lui au camp de concentration de Ravensbrück, elle à Dachau ; libérés
le 10 et le 30 mai 1945. A repris sa chaire à Strasbourg, qu’il occupa jusqu’à
sa retraite (1966).
314.
GATINEAU-CLEMENCEAU
(Georges). Des
pattes du Tigre aux griffes du destin. Les Presses du Mail, 1961, in-8°,
412 pp, index,
broché, bon état
30 €
Souvenirs du petit-fils de Clemenceau, qui fut son secrétaire de
nombreuses annnées et particulièrement pendant la Grande Guerre. —
"Ecrivez donc vos souvenirs, et mordez", dirent un jour au petit-fils
de Clemenceau ses amis parisiens. Georges Gatineau-Clemenceau a suivi le
conseil. Il l'a même suivi à la lettre, car son livre n'est pas tendre pour
plus d'une personne. Pour le Tigre, tout d'abord. L'homme politique qui a pris,
dans l'imagerie populaire, les traits d'un patriote farouche, apparaît ici en
dehors de toute légende. Il reste génial, ardent au combat, mais ne cache aucun
de ses défauts qui étaient, assure l'auteur, fort nombreux. C'est un livre
piquant et vivant. Qu'il s'agisse de son grand-père, de ses ennemis ou de ses
proches, Georges Gatineau-Clemenceau a toujours la dent dure. Remarquablement
écrit, cet ouvrage amuse parfois et intéresse toujours.
315.
GHYSENS
(Gisbert) et Pierre-Patrick VERBRAKEN. La carrière scientifique de dom Germain Morin (1861-1946). Steenbrugge,
Sint-Pietersabdij ; La Haye, M. Nijhoff, 1986,
gr. in-8°, 246 pp, un portrait et un fac-similé
hors texte, index, broché, C. de bibl. effacés au Tipp-Ex sur la couv. et les
pages de faux-titre et de titre, bon état (Coll. Instrumenta patristica, XV)
40 €
"En s'inspirant principalement des lettres qu'il adressa à ses
confrères de l'abbaye de Maredsous, les R. P. Gisbert Ghysens et Pierre-Patrick
Verbraken ont retracé les étapes de la vie, parfois difficile en raison de son
caractère ombrageux et de ses maladresses, et de la carrière scientifique du
bénédictin français, dom Germain Morin. Spécialiste éminent des études
patristiques, dom Morin consacra cinquante ans de sa vie à reconstituer l'œuvre
de saint Césaire d'Arles grâce à la critique interne des textes qu'il
pratiquait avec une rare sagacité et il en donna l'édition en deux gros
volumes, parus en 1937 et en 1942, réimprimés, en ce qui concerne les sermons,
dans le Corpus christianorum, en 1953. L'enquête minutieuse qu'il mena dans les
principales bibliothèques d'Europe lui permit de retrouver en outre bien
d'autres textes inédits ou mal identifiés, en particulier de saint Augustin et
de saint Jérôme. Collaborateur de la Revue bénédictine depuis son origine, il y
publiait régulièrement ses découvertes au rythme de six ou sept articles par an
dans sa période la plus féconde. Sa bibliographie compte au total huit cent
quarante-six numéros. Présentée dans l'ordre chronologique, selon la coutume,
elle est suivie d'une très utile table analytique qui permet de juger de
l'étendue des curiosités et des connaissances de dom Morin." (Pierre
Gasnault, Bibliothèque de l'École des chartes, 1988)
316.
GILLETTE
(Alain). Jusqu'à
ce que je meure. Desclée De Brouwer, s.d. (1969), in-8°, 191 pp, préface
de Pierre Salinger, 14 photos dans le texte et à pleine page, 2 plans, broché,
couv. illustrée à rabats, tranche salie, une page salie, sinon bon état, envoi a.s.
20 €
L'assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, par un journaliste français
témoin. — "Depuis l'assassinat de Robert Kennedy, en juin 1968, de
nombreux ouvrages ont été publiés sur celui qui se proposait de réinstaller le
''pouvoir kennedyen'' à la Maison-Blanche. Le livre d'Alain Gillette n'est pas
une analyse sociologique ou politique, ni un roman. C'est le simple récit,
comme l'explique son auteur de la disparition d'un des héros de l'Amérique
contemporaine, d'un des plus brillants, des plus riches en promesses parmi les
hommes politiques de l'après-guerre. Cela dit, l'auteur, après avoir rappelé le
rôle de Robert Kennedy auprès de son frère John et par la suite ses querelles
idéologiques avec le président Lyndon B. Johnson, a mis l'accent sur les
dernières minutes de la vie de celui qui se proposait de perpétuer la présence
à la Maison Blanche, de son frère John, mort lui aussi dans des circonstances
semblables. Sur ce point, le récit des dernières minutes de la vie de Robert
Kennedy est particulièrement poignant. Sans aucun effet de style, avec beaucoup
de détails et de précision, Alain Gillette qui était aux côtés du sénateur
américain au moment du drame, nous communique la stupeur puis l'affolement
provoqués par huit coups de feu tirés contre "Bob le Président" comme
l'avait déjà appelé ses supporteurs. Il est 0h 17, le 5 juin 1968. "Sous
la lumière crue d'un projecteur, écrit Alain Gillette, Robert Kennedy s'écroule
après avoir reculé sous le choc des balles et avoir tenté de protéger son
visage de ses mains. Pour ceux qui entourent le sénateur, ces bruits sinistres
ressemblent à des craquements de bois mort. La salle croit entendre des ballons
éclater. Elle ne prend conscience du drame que lorsque des hurlements
jaillissent de cette étroite arrière-cuisine"..." (Le Soleil
(Québec), 23 septembre 1969)
317.
GOSZTONY
(Peter)(dir.) Histoire du soulèvement hongrois 1956. S.l. [Roanne], Editions
Horvath, 1966, in-8°, 380 pp,
traduit du hongrois, préface d'Arthur Conte,
postface de Thierry Maulnier, 16 pl. de photos hors texte, une carte, broché,
couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
"Un recueil de témoignages d'un grand intérêt. Le livre rapporte une
multitude d'observations très utiles sur certains aspects peu connus de la
révolution hongroise : le comportement des militaires soviétiques, le
développement de l'insurrection dans les provinces, la formation de comités
révolutionnaires dans les administrations centrales. Une postface d'une
objectivité douteuse." (Revue française de science politique, 1968) —
"Le récit d'événements historiques vécus détermine le caractère de
l'ouvrage : le ton est sincère, direct, parfois passionné, si bien que souvent
le lecteur se sent en face d'une coulée de lave. C'est en effet comme un volcan
que le soulèvement a explosé après dix années d'oppression et de privations :
ces témoignages ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs les études qui
envisagent l'évolution ayant conduit au 23 octobre 1956 font bien comprendre la
maturation de la situation. (...) Particulièrement intéressante est l'étude de
M. Heltai, ancien confident du président du Conseil de l'insurrection, Imre
Nagy, exécuté par la suite. Il permet de comprendre le rôle de cet homme d'Etat
au début de l'insurrection et l'enchaînement tragique des événements qui l'ont
conduit à la fin, lorsque tout était perdu, à demander asile à l'ambassade de
Yougoslavie. (...) L'ouvrage est un document de première main de très grande
valeur pour tous ceux qui n'ont pas encore oublié une des tragédies les plus
bouleversantes de l'histoire contemporaine." (A. Ch. Kiss, Revue
d'Histoire et de Philosophie religieuses)
318.
[Guerre
d'Espagne] – ALBORNOZ (Álvaro de). El fascismo y las armas y las letras españolas. [Barcelona], Ediciones
Españolas, 1938, in-12, 31 pp,
broché, bon état. Edition originale. Texte en
espagnol
20 €
Conférence donnée à l'Athénée de Barcelone le 10 juillet 1938.
319.
[Guerre
d'Espagne] – BURNS (Emile). Spain. London, Communist Party of Great Britain, 1936, in-8°,
16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
15 €
Sur les causes et le déclenchement de la guerre civile espagnole. Emile
Burns (1889-1972) était un membre actif du Parti communiste de Grande-Bretagne.
320.
[Guerre
d'Espagne] – HERNÁNDEZ (Miguel). Teatro en la guerra. Madrid-Valencia, Editorial
Nuestro Pueblo, 1937, in-12, 46-(1)
pp, broché, bon état. Edition originale.
Texte en espagnol
60 €
Teatro en la guerra est le titre de l'une des cinq pièces de théâtre
écrites par Miguel Hernández. Elle a été publiée pour la première fois en 1937
par l'Editorial "Nuestro Pueblo". Sous ce titre sont regroupées
quatre pièces écrites en pleine guerre civile espagnole dans un but
propagandiste : motiver les républicains espagnols à se battre : La cola ; El
hombrecito ; El refugiado ; Los sentados.
321.
[Guerre d'Espagne] – POLLITT (Harry). Spain: What Next ? London,
Communist Party of Great Britain, 1939, in-8°,
16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
15 €
Harry Pollitt (1890-1960) a été l'un des fondateurs du Parti communiste de
Grande-Bretagne et en a été le dirigeant pendant plus de vingt ans, de 1929 à
1956, avec une courte pause durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la
guerre civile espagnole de 1936-1939, Pollitt se rendit cinq fois en Espagne,
prononçant à chaque fois des discours devant le bataillon britannique qui
faisait partie de l'une des brigades internationales soutenant le camp
républicain. Pollitt joua également un rôle dans l'approbation ou le veto des
demandes de volontaires britanniques désireux de rejoindre les brigades
internationales. L'un de ces veto a été opposé à George Orwell, que Pollitt
considérait comme politiquement peu fiable...
322.
[Guerre
d'Espagne] – THOMAS (Hugh). La Guerre d'Espagne. Laffont, 1966, fort gr.
in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34
cartes, annexes, biblio, index, reliure cartonnée rouge de l'éditeur, titres
dorés au 1er plat et au dos, jaquette illustrée (un peu abîmée), bon état
25 €
Le premier grand livre sur la question... et toujours le meilleur. Il y a
plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait
durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de
controverses. Hugh Thomas présente l'analyse objective d’un conflit dans lequel
s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le
christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre civile
internationale, tout autant qu’espagnole. C’est à juste titre, pensons-nous,
que Michael Foot a écrit dans un journal anglais : « Un livre prodigieux. C’est
avec une application sans bornes, littéralement inouïe, et une intelligence de
tous les instants que l’auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances
possibles et imaginables sur l’épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de
ce siècle. » Cyril Connolly, à son tour, dans le Sunday Times, écrivait : « Je
l’ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh
Thomas possède la plus haute qualité de l’historien, un formidable appétit de
détail et le sens de l’essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n’est
pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire
soit-il, qui lui ait échappé. ». — "Voici le premier ouvrage publié à ce
jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ».
Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu
de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en
historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambrigde et la Sorbonne – et non en
partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre
années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la
presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et
l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des
deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La
Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant,
animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette
guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre
temps." (L'Editeur)
323.
[Guerre
d'Espagne]. El
retablo rojo de Altavoz del Frente : agitación y propaganda de guerra. Valencia, Ediciones Altavoz
del Frente, 1937, in-12, 63 pp,
broché, couv. illustrée, bon état. Edition
originale. Texte en espagnol
50 €
"Dès le mois de septembre 1936, le groupe Altavoz del Frente tout
juste formé lance cet appel relayé dans la presse : « Maintenant que sont
formés les groupes de théâtre qui vont travailler sur les fronts, dans les
casernes, les hôpitaux ou les centres ouvriers..., il nous faut des œuvres.
C’est aux auteurs, aux écrivains antifascistes, à tous ceux, ouvriers ou
intellectuels, qui pensent collaborer à cette entreprise que Altavoz del Frente
les demande. Ces œuvres doivent être courtes, durer entre 15 et 20 minutes et
obligatoirement mettre en scène la lutte contre le fascisme ou exalter l’héroïsme
du peuple. Elles doivent être envoyées au bureau de Altavoz del Frente, 62 rue
d’Alcalá. » Dans la forme comme dans le contenu, les modalités requises sont
précises, un théâtre court, dont le thème doit être d’actualité, pour
contribuer à l’effort de guerre. Mais à cela s’ajoutent les conditions de
représentation difficiles, notamment sur le Front, qui conditionnent, elles
aussi, le genre de théâtre à créer. C’est ainsi que certaines de ces pièces ne
comptent que quelques pages et un nombre de personnages limité, quand elles ne
se réduisent pas à un récitatif qui ne réunit parfois qu’une ou deux voix. Il
en est ainsi des pièces très courtes réunies dans le volume El Retablo Rojo de
Altavoz del Frente, publié à Valence en 1937. Elles sont précédées d’un
prologue de Francisco Martínez Allende qui insiste sur l’étroite relation qui
doit exister entre les circonstances présentes, la guerre, et le type de
théâtre qui doit être écrit et qui doit obéir à un objectif clair, la
propagande antifasciste." (Evelyne Ricci, Le théâtre de la Guerre
d’Espagne : entre propagande et renouveau, 2011) — "... Dans le sillage
des guerrillas del teatro s’organisent quantité d’autres groupes, sections
régionales, « colonnes », qui se livrent au même type d’activités dans toute l’Espagne,
et mériteraient une recherche systématique. Se sont ainsi créées les Guerrillas
del Ejército del Centro, Guerrillas del Frente del Ebro, Guerrillas del Frente
del Levante, le groupe Altavoz del Frente à Madrid, etc. Les noms mêmes de ces
groupes peuvent apparaître comme des transpositions des groupes d’« agit-prop »
étrangers. Altavoz del Frente fait ainsi référence au groupe allemand le plus
célèbre des années 1920, « Le porte-voix rouge »..." (Hélène Beauchamp,
Transferts culturels, urgence historique et pratiques artistiques, 2008)
324.
[Guerre
d'Espagne]. ¡Estemos
preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China. Barcelona, El Comisariado de
las Brigadas Internacionales, 1938,
in-12, 38
pp, prefacio de André Marty, 2 cartes,
broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol
25 €
En Espagne, la guerre de résistance contre le Japon fait l'objet d'une
grande attention : la victoire éventuelle en Chine est considérée comme une
victoire dans la guerre elle-même et dans la lutte générale contre le fascisme.
Les Brigades internationales publient une brochure intitulée "¡Estemos
preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China", et les journaux
et revues regorgent d'informations sur la guerre en Chine.
325.
[Guerre
d'Espagne]. Un
teatro de guerra («las guerrillas del teatro»). Madrid-Barcelona, Editorial
Nuestro Pueblo, 1938, in-12, 96 pp,
broché, couv. illustrée, bon état. Texte en
espagnol
40 €
A la fin de l'année 1937, une initiative importante visant à pénétrer
l'espace de la production culturelle de l'arrière-garde dans l'espace du front
a eu lieu : la création des "Guerrillas del Teatro", dirigée par
María Teresa León et approuvée par décret le 14 décembre 1937. Les guérilleros
du Théâtre de l'Armée de l'Est agiront, par exemple, dans les positions du
front de Gandesa entre mars et avril 1938, zone où se trouvaient les unités
militaires les plus combatives et les mieux organisées, qui étaient aussi les
mieux contrôlées par le PCE. Plusieurs des pièces jouées ont été compilées dans
le livre “Un teatro de guerra (Las Guerrillas del Teatro)”, publié à Barcelone
en 1938 par la maison d'édition Nuestro Pueblo. Parmi les pièces rassemblées,
plusieurs traitent des relations entre les soldats et les paysans des villages
proches du front, par exemple Pueblos de vanguardia et Defendemos la tierra.
(Mario Martin Gijón, El teatro durante la guerra civil española en el frente y
la retaguardia de la zona republicana, 2011)
326.
HUGO
(Jean). Avant
d'oublier, 1918-1931. Fayard, 1976,
in-8°, 301
pp, broché, couv. à rabats, bon état. On
joint une coupure de presse sur le livre
25 €
Dans ces mémoires, le peintre Jean Hugo, arrière-petit fils du grand
poète, se révèle un témoin inestimable des « années folles » dans ce qu'elles
eurent de plus créateur. C'est une chronique familière, vivante et très
personnelle, précieuse par la connaissance des lettres et des arts de l'époque
dont elle traite. — "Jean Hugo, peintre doué était l'arrière-petit-fils de
Victor Hugo. Dans l'entre-deux-guerres, il s'était lié d'amitié avec tous les
artistes de son temps. Jean Cocteau et Erik Satie avaient été les témoins de
son premier mariage avec Valentine Gross (qui gardera son nom par la suite).
Paul Éluard, Max Jacob, Georges Auric, Blaise Cendrars, Christian Bérard
étaient ses intimes. Il était un peintre et un décorateur de talent mais avait
mené une carrière si discrète qu'on le connaissait davantage à l'étranger que
chez lui. « Tu ne fais rien pour ta gloire ! », lui reprochait souvent son ami
Pablo Picasso (qui, lui, faisait beaucoup pour la sienne). Jean Hugo a publié à
la fin de sa vie deux délicieux recueils de souvenirs, "Avant
d'oublier" et "le Regard de la mémoire". Invité sur le plateau
d'« Apostrophes » en 1984, quelques mois avant sa mort, il avait crevé
l'écran..." (Pauline Dreyfus, Revue des Deux Mondes, 2017)
327.
JEANTELOT
(Charles). Repères
au crépuscule : espoirs irraisonnés.
Nouvelles Editions Latines, 2005, gr. in-8°,
800 pp, 50
illustrations et photos, glossaire, biblio (Indochine), broché, couv.
illustrée, bon état, envoi a.s.
40 €
L'auteur (1925-2019), ancien officier des Affaires militaires musulmanes
(1945-1965), a été diplomate du Corps d'Orient, ambassadeur, ministre
plénipotentiaire (1990), élu à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, à Paris. Ce
livre évoque les espoirs irraisonnés de sa naissance en 1925, dans le bled
marocain, la contribution des potaches d'Afrique du Nord dans la Libération,
puis l'éclosion d'un trait d'union, sur le chantier de Lyautey, promoteur sous
l'Empire Chérifien. Aux tribulations du bleu, en 1944-1945, sous le casque
d'acier de la Provence à l'Alsace, succèdent des études au bivouac, et des
campagnes aux Affaires Indigènes, sous le képi bleu, puis le chapeau de brousse
en Indochine. Rescapé du goulag – objet d'une vaine quête de justice – il se
retrouve dans les enchantements et les fractures à Alger puis à Rabat, auprès
du dernier Résident Général et des premiers Ambassadeurs.
328.
JOUHAUD
(Edmond). Ce
que je n'ai pas dit. Sakiet, O.A.S., Evian. Fayard, 1977, gr. in-8°,
433 pp, 32
pl. hors texte de photos, fac-similés et documents, 7 cartes, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
Ce titre, qui fait espérer des révélations sensationnelles de l’ancien
chef de l’OAS en Oranie, ne doit pas être pris à la lettre. Le général Jouhaud
a déjà dit l’essentiel de ce qu’il avait à dire, à son procès puis dans ses
Mémoires publiés en 1969 : « O mon pays perdu » (sous titrés :« De Bou-Sfer à
Tulle »). Mais il a voulu compléter ce premier témoignage en y apportant des
précisions « que le climat politique interdisait » alors. Depuis, il a lu tous
les ouvrages consacrés aux événements qu’il a vécus, pour les citer à l’appui
de sa thèse ou pour les réfuter. Il repasse donc en revue la rébellion, le
bombardement de Sakiet, le 13 mai, les barricades, la « conjuration parisienne
» de 1960, le projet de « République d’Algérie », le putsch d’avril 1961, l’OAS
en Oranie, jusqu’à son arrestation, le 25 mars 1962, sa condamnation à mort
commuée après six mois d’attente, l’amnistie de 1968 et la campagne pour
l’indemnisation des rapatriés. Travail minutieux, dont l’auteur ne prétend pas faire
œuvre historique, par modestie, et parce que l’histoire implique à ses yeux une
sérénité dont il se sent à jamais incapable... — "L’auteur a vécu le drame
algérien. Il y a participé dès le début, en 1954. Mais bien davantage qu’un
témoin privilégié, c’est un homme qui a souffert et qui dit ici ce qu’il
n’aurait pas voulu ou pas pu dire auparavant. Pour appuyer ses thèses, Edmond
Jouhaud a rédigé des annexes substantielles sur les implications du Coran dans
la vie des musulmans, sur les étapes de la colonisation et l’évolution de la
politique française en Algérie."
329.
KIRKPATRICK
(Sir Ivone). Mussolini.
Portrait d'un démagogue. Editions de Trévise, 1967, in-8°, 733 pp, préface
de André François-Poncet, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
"Secrétaire d'ambassade à Rome entre 1930 et 1933, Haut-commissaire
en Allemagne entre 1950 et 1953 et Sous-secrétaire d'Etat au Foreign Office de
1953 à 1957, I. K. a su profiter des postes d'observation que lui offrait sa
carrière de diplomate pour essayer de situer le personnage et l'oeuvre de
Mussolini dans l'Europe de 1919 à 1945. La partie la plus intéressante du livre
est en effet celle qui concerne la politique étrangère du Duce et ses rapports
avec les démocraties occidentales – en particulier l'Angleterre – et avec
Hitler." (Revue française de science politique, 1965)
330.
KISSINGER
(Henry). De
la Chine. Hachette Pluriel, 2023, in-8°, 563 pp,
traduit de l'américain, broché, bon état
12 €
Henry Kissinger raconte deux mille ans d'histoire de la Chine, qu'il
connaît intimement. Quelle vision du monde et de l'Occident ont les Chinois ?
Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? Nourri
d'anecdotes de première main et d'archives inédites, cet ouvrage magistral
invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique et donne à
comprendre les enjeux de demain.
331.
KOBAK
(Annette). Isabelle
Eberhardt. Vie et mort d'une rebelle, 1877-1904. Calmann-Lévy, 1989, in-8°,
304 pp, traduit
de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Née d'une mère issue de la petite noblesse russe, Isabelle Eberhardt est
élevée dans une communauté d'émigrés russes en Suisse par un précepteur
anarchiste dont elle est la fille illégitime. C'est à ce nihiliste barbu,
fervent admirateur de Bakounine, qu'elle doit son tempérament de rebelle.
Journaliste, écrivain, Isabelle va mener une vie d'aventurière échevelée :
membre d'une confrérie soufi à El Oued, débardeur à Marseille, correspondant de
guerre dans le Sud algérien, agent de Lyautey... Mariée à un officier arabe de
la cavalerie française, elle assiste, au cœur du désert, aux premiers pas du
colonialisme français. Partout, elle laisse dans son sillage un parfum de
scandale : habillée en homme, elle est soupçonnée d'orgies, d'abus de drogues,
d'espionnage. Lorsqu'elle meurt à vingt-sept ans, en 1904, dans la crue d'un
oued saharien, elle est aussitôt propulsée dans la légende : n'a-t-on pas dit
que l'« amazones des sables », la « walkyrie du désert », était la fille
naturelle de Rimbaud ? Si l'on sait aujourd'hui qu'elle n'en avait pas le sang,
on mesure mieux, à travers ce récit, combien elle en avait l'étoffe...
332.
KOULIKOV
(Général Anatoli S.). La Lutte contre la criminalité dans l'espace russe. Editions France-Russie,
1998, in-8°,
341 pp, préface
de R.E. Kendall, Secrétaire Général d'Interpol, 13 pages de tableaux en
annexes, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
L'auteur est l'ancien ministre de l'Intérieur de la Fédération de la
Russie (1995-1997). "L’influence du crime organisé sur le secteur automobile
est remarquable. D’une certaine manière, on peut dire que l’usine VAZ à
Togliatti était contrôlée par des bandits jusqu’en 1997, c’est-à-dire avant
qu’Anatoli Koulikov n’y mène une grande opération de nettoyage. Or que s’est-il
passé ? La qualité de la production a baissé depuis ! Sur le marché, tout le
monde sait qu’une Jigouli (la voiture la plus populaire de Russie) d’occasion
fabriquée en 1996 vaut mieux qu’une Jigouli neuve de 1999." (Iakov
Kostioukovski, Le crime organisé en Russie : un état des lieux à
Saint-Pétersbourg, 2001)
333.
LABRO
(Philippe), Michèle MANCEAUX. Mai/Juin 68. "Ce n'est qu'un début". Editions et Publications
Premières, 1968, in-8°, 273 pp,
broché, bon état
20 €
Publié en juillet 1968 quelques semaines après les évènements, "Ce n'est
qu'un début" est le premier dossier complet des jours de mai qui
ébranlèrent la France. Philippe Labro, Michèle Manceaux et dix journalistes
d'Edition Spéciale ont suivi alors les événements jour après jour, heure après
heure. Ils étaient à Nanterre, à la Sorbonne, derrière les barricades, en
Allemagne, à Charléty, à Beaujon, au Palais-Bourbon, au ministère de
l'Intérieur. Ils décrivent et font parler les leaders étudiants, les hommes du
22 mars, les pro-chinois, les anarchistes, les J.C.R, les C.R.S, les gardes
mobiles, les gardiens de la Paix, les ouvriers de Billancourt et de Flins.
"Ce n'est qu'un début" livre les premiers documents sur les premiers
temps d'un mouvement qui a modifié à jamais nos moeurs, nos vies, nos
comportements.
334.
LA
FALAISE (Marquise de). Les Années Magnifiques. Souvenirs. P., Edition°1, 1986, in-8°,
274 pp, écrit
avec la collaboration de Gilbert Maurin, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
A travers ces Années Magnifiques, c'est toute une époque dont la mémoire
nous est perdue qui revit et jette une dernière fois ses feux. Née d'une riche
famille colombienne de propriétaires terriens et d'industriels, surnommée
"l'héritière du café", Emmita de La Falaise a quitté son pays peu
après la Première Guerre mondiale. Belle, riche, animée d'une farouche envie de
vivre et de voir, elle a côtoyé les princes de l'Europe et les milliardaires
d'Amérique. Elle a été courtisée par le légendaire Howard Hughes avant de se
marier avec Henry de La Falaise – un aristocrate vendéen passionné d'aventure,
dont les premières épouses avaient été Gloria Swanson et Constance Bennett, la
star la mieux payée d'Hollywood. Le récit de la marquise de La Falaise, c'est toute
la folie des années 1920 et 1930 : un délire d'argent et de plaisirs, une fuite
éperdue devant la crainte de la guerre qui approche. Sa vie, c'est une
extraordinaire galerie de portraits où se rencontrent, dans de somptueuses
salles de bal ou des trains de luxe, des maharadjahs, des stars de cinéma, des
play-boys ruinés et des capitaines d'industrie. Avec lucidité, humour,
nostalgie et cruauté parfois, Emmita de La Falaise sait nous faire partager
toutes les splendeurs et les misères d'une époque frénétique.
335.
LANGEVIN
(Paul). La
Pensée et l'action. Dernière conférence de Paul Langevin. P., L'Union française
universitaire, 1947, in-8°, 30 pp,
une photo de P. Langevin en frontispice et un
fac-similé hors texte, broché, bon état
20 €
Qqs annotations p. 23 ou P. Langevin évoque André Marty et l'affaire des
marins de la mer Noire.
336.
LAUBREAUX
(Alain). Wara. Albin Michel, 1932, in-12,
252 pp, reliure
demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon
état
30 €
Roman situé sur l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie, qui reprend un
motif récurrent de la littérature coloniale : le métis comme figure de l'échec.
— "L'originalité du livre du charmant et délicieux auteur du « Corset noir
» est d'avoir évité l'écueil de faire de son héros un assujetti aux
incantations de la brousse, de l'avoir, si j'ose dire, redressé, de ne pas
l'avoir abandonné au triste sort qui l'attendait s'il avait persisté à rester
avec Wara... Mais une autre originalité – et qui sent son humour – c'est
d'avoir fait épouser Wara – devenue Elise (elle était métisse) par ce brave
gendarme Haridel, contrôleur dans un ciné parisien, après abandon par lui de
l'Ile des Pins. Notre héros, Pascal, avait été rudement pincé par la chair.
Même marié, il se souvient de Wara et ne veut plus la revoir métamorphosée en
une Mme Haridel ! Comme nous le comprenons. Aventure romanesque que celle de ce
forçat baron, de Lanson, de Wara, de Pascal... Quand un auteur comme Alain
Laubreaux mêle à un fonds de vérité, une aventure romanesque, applaudissons. Et
lorsque le style de l'ouvrage est alerte, vigoureux, brossé avec art dans les
peintures exotiques, nous ne pouvons que remercier le romancier de nous avoir «
possédé » par le charme de son récit." (L'Archer, avril 1932)
337.
LECOUTURIER
(Emile). L'Impôt
sur le Revenu. P., Marchal et Godde, 1916, in-12, xviii-295-24 pp, préface de M. Touron, reliure percaline fauve de l'éditeur, titres noirs
au 1er plat et au dos, bon état
40 €
Commentaire de la loi du 15 juillet 1914 et du décret du 15 janvier 1916,
entré en vigueur le 1er mars 1916 instituant l'impot personnel sur le revenu
global. — "On sait que le Parlement vient de décider que la loi du 15
juillet 1914, qui a établi l'impôt complémentaire sur le revenu, doit entrer en
vigueur dès l'année 1916 et que le délai de deux mois accordé aux contribuables
pour faire la déclaration de leur revenu commence le 1er mars pour prendre fin
le 30 avril suivant. Il est inutile de souligner l'importance d'une pareille
réforme, dont chacun comprend la gravité et s'effraie plus ou moins de la part
d'inconnu qu'elle contient. Voici tous les Français dont le revenu est
supérieur à un certain minimum variable selon la situation de famille de chacun,
obligés, soit de déclarer le montant de leur revenu, soit de subir la taxation
d'office que le contrôleur leur imposera. D'après quelles bases, dans quel
lieu, sous quelles déductions les contribuables de bonne volonté devront-ils
faire cette déclaration ? Quelles sont les sanctions du défaut de déclaration
ou d'une déclaration tardive ? Qu'entend-on exactement par les mots revenu,
revenu net, quand il s'agit d'un immeuble ou d'un fonds de commerce ? Qu'est-ce
que le revenu global ? Convient-il de faire spontanément une déclaration ?
Faut-il attendre l'avis du contrôleur ? Est-il préférable de se laisser taxer
d'office ? Dans quel cas la déclaration du revenu global suffit-elle ? Quand le
contribuable est-il obligé d'indiquer, en outre, les diverses catégories de son
revenu total ? Comment sera opérée la taxation d'office, à défaut de
déclaration ? Quelle est la juridiction qui statuera sur le désaccord qui ne
manquera pas de s'élever fréquemment entre les contribuables et le contrôleur,
surtout en cas de taxation d'office ? Telles sont les principales des très
graves questions que va soulever l'application de la nouvelle loi. M.
Lecouturier publie un commentaire dans lequel ces questions sont examinées et
résolues. Peut-être n'a-t-il pas prévu toutes les difficultés qui pourront
surgir au fur et à mesure du fonctionnement du nouvel impôt. On peut, en tout
cas, affirmer qu'il en a soigneusement étudié le plus grand nombre et que son
ouvrage rendra service aux personnes assujetties à la nouvelle taxe qui le consulteront."
(F. Phily, Jurisprudence spéciale et législation de la Guerre 1914-1915, mars
1916)
338.
LEGAY
(Kléber). Un
Mineur français chez les Russes. P., Pierre Tisné, 1937, in-12, 123 pp, préface
de Georges Dumoulin, ancien Secrétaire de la CGT, ancien mineur, broché, bon
état
20 €
Témoignage ouvrier défavorable à l'URSS, par un mineur du Pas-de-Calais
membre de la tendance pacifiste et anticommuniste « Syndicats » de la CGT
conduite par R. Belin. Cet ouvrage de propagande anti-soviétique sera diffusé à
la sortie des mines... — "... Kléber Legay, militant syndicaliste
important prit position contre les Procès de Moscou à partir de 1936. Lui aussi
avait fait le voyage en URSS dont il était revenu fort critique..."
(Michel Dreyfus, 1986)
339.
LÉNINE
(V. I.). L'Impérialisme
et la lutte des peuples coloniaux. Pages choisies. Alger, Editions
"Liberté", s.d. (1946), in-8°, 61 pp,
broché, bon état
20 €
340.
MALSAGOV (Sozerko), Nikolaï
KISSELEV-GROMOV. Aux origines du
Goulag. Récits des îles Solovki - L'île de l'enfer, suivi de Les camps de la
mort en URSS. François Bourin, 2011, in-8°, 426 pp,
traduit du russe, préface de Nicolas Werth,
annotations de Galia Ackerman, 8 pl. de photos hors texte (4 en couleurs), 2
cartes, 2 illustrations en fac-similé, broché, bon état (Coll. Les moutons
noirs)
50 €
"D'une main de fer, poussons l'humanité vers le bonheur !"... Au
début des années 1920, les tchékistes décidèrent de faire du monastère des îles
Solovki, dans la mer Blanche, près du cercle polaire, une prison. L'archipel
devint bientôt le noyau d'un réseau de camps, le prototype du Goulag. Dans
L'Ile de l'enfer, Sozerko Malsagov témoigne de la cruauté effroyable qui s'abat
sur ceux que les bolcheviks considèrent comme leurs ennemis, en 1924, et
raconte les circonstances de son évasion, couronnée de succès – fait rarissime
– en 1925. Nikolaï Kisselev-Gromov dénonce l'existence de Camps de la mort en
URSS. Son récit, postérieur à celui de Malsagov, est celui d'un tchékiste
horrifié par ce qu'il observe : la finalité des camps, explique-t-il, c'est de
"transformer les détenus en bois d'exportation", en les faisant
travailler jusqu'à la mort... Deux témoignages exceptionnels, inédits en
France, sur la naissance du système concentrationnaire soviétique tel que
l'avait voulu Lénine.
341.
MANHÈS
(Frédéric-H., ex-déporté du camp de Buchenwald). Réarmer l'Allemagne c'est
vouloir la Guerre. P., FNDIRP, 1951,
in-8°, 31
pp, broché, bon état (Coll. "Se
Souvenir"). Edition originale, envoi
a.s. à André Marty
20 €
342.
MARANTZ
(Marcel). Le
Plan Marshall, succès ou faillite ? P., Marcel Rivière, 1950, in-8°, 273 pp, préface
de Pierre-Olivier Lapie, broché, bon état (Bibliothèque des Sciences politiques
et sociales). Edition originale, un des 25 ex. numérotés sur papier vélin
Crévecoeur des papeteries du Marais (seuls grands papiers), envoi a.s.
70 €
Peu courant et particulièrement rare en grand papier. — "C'est un
travail très complet sur le Plan Marshall que présente M. Marcel Marantz, sur
ses origines, ses modalités, les réactions des différents pays de l'Europe, son
application et les difficultés de celle-ci, ses conséquences, etc. Inutile de
dire que l'auteur apprécie tous les bienfaits du plan en ne dissimulant rien de
ce qu'il entraîne. « L'Europe, écrit-il en conclusion, devra renoncer à
caresser le mythe présomptueux de la Troisième Force si elle ne veut pas céder
à un rêve aussitôt dissipé que conçu ; les Etats-Unis auront à résister à la
tentation de dominer leur associé et, par delà sa misère présente, ils devront
s'efforcer de découvrir sa persistante et durable grandeur. » Dans sa lumineuse
préface, M. P.-O. Lapie, appelle l'attention sur les mérites du plan en qui il
voit « un des éléments de possibilité de relèvement européen et, nous
l'espérons, de construction pacifique de l'Europe elle-même. » (Revue des Deux
Mondes, 1950)
343.
MARTY
(André), J. BRETEAU, A. LEBIDON, Benoît FRACHON. Ambroise Croizat. Discours
prononcés aux obsèques d'Ambroise Croizat, le 17 février 1951, au
Père-Lachaise. P.,
Edité par le PCF, la CGT, l'UVTF, la FTM-CGT, 1951, in-8°, 46 pp, 12 photos
(11 à pleine page), broché, couv. illustrée, bon état
20 €
344.
MARTY
(André). Auguste
Blanqui : Révolutionnaire trois fois condamné à mort. P., Société des amis de
Blanqui, 1951, in-8°, 31 pp,
broché, bon état
20 €
"Ce sont les personnages du XIXe siècle qui ont la préférence d'André
Marty : le communard Zéphirin Camélinat et surtout « l’éternel enfermé »
Auguste Blanqui, son double du siècle passé, même si Marty (présenté comme «
l’Enfermé » par la presse communiste) ne passe que sept ans et demi en prison
(c’est déjà beaucoup), pour trente-trois ans à son héros." (Claude
Pennetier. André Marty : l’homme, l’affaire, l’archive, 2005)
345.
MARTY
(André). Ceux
d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs
blessés, pour leurs orphelins ! P., édité par l'Amicale des anciens volontaires de
l'Espagne républicaine, s.d. (1946),
in-8°, 28
pp, broché, une photo de Marty en couv.,
bon état
15 €
Discours au 23e congrès de l’Association républicaine des anciens
combattants.
346.
MARTY
(André). Comment
empêcher les licenciements : la riposte à l'attaque du gouvernement contre les
usines d'aviation. P., Edité par la Fédération de la Seine du PCF,
1949, in-8°,
31 pp, broché,
bon état
15 €
Interventions à l'Assemblee nationale, 28 juin 1949.
347.
MARTY
(André). Du
nouveau sur Blanqui. dans La Nouvelle Critique, 1951, in-8°,
27 pp, broché,
bon état
15 €
Article paru dans le numéro 24 de la revue “La Nouvelle Critique, revue du
marxisme militant” (mars 1951).
348.
MARTY
(André). Face
aux nouvelles charges fiscales. Comment se défendre. P., Editions du Parti
communiste français, s.d. (1951), in-8°, 13 pp,
broché, bon état
10 €
349.
MARTY
(André). Gloire
au 17e. (A la gloire des lutteurs de 1907). P., Editions de
l’Avant-Garde, 1952, gr. in-8°, 20
pp, broché, bon état
20 €
L'année 1907 a vu dans le Midi les plus grands mouvements de la paysanerie
française depuis la Révolution de 1789-93. Cet énorme mouvement des vignerons
du Midi est resté célèbre surtout par le geste des soldats du 17e d'infanterie
fraternisant avec la population soulevée pour défendre ses conditions de vie.
350.
MARTY
(André). Idées
sur la nouvelle constitution de la République française. Extrait des
Cahiers du communisme, n° 7, mai 1945. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1946), in-8°,
16 pp, broché,
bon état
15 €
351.
MARTY
(André). L'Affaire
André Marty. Trois document inédits. L'avenir du mouvement ouvrier français et
du Parti communiste. Toulouse, S.l.n.n., “édité par un groupe de
travailleurs communistes et sympathisants”, 21 déc. 1952, in-8°, 32 pp, broché,
bon état
20 €
352.
MARTY
(André). L'Amnistie
intégrale. P., Librairie de l'Humanité, 1924,
in-12, 48
pp, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Discours prononcé à la Chambre des Députés les 9 et 10 Juillet 1924.
353.
MARTY
(André). L’Union
pour libérer l’humanité. Des pages immortelles d’histoire. Imprimerie centrale de la
Bourse, 1936, in-12, 44 pp,
broché, couv. illustrée, état correct
15 €
Discours prononcé au VIIIe congrès national du Parti communiste SFIC
Villeurbanne 22-25 janvier 1936.
354.
MARTY
(André). La
Révolte de la mer Noire. P., L'Avant-Garde, 1950, 4 vol. in-8° (sur 12), 32, 32, 32 et 32 pp, préface de Marcel Cachin, une carte, qqs photos, brochés, bon état
20 €
Une édition peu courante. En 1950, l'Avant-Garde, organe des jeunesses
communistes, publia “La Révolte de la mer Noire” en suppléments. Nous proposons
les fascicules I, II, III et V (suppléments aux numéros 287, 288, 289 et 291 de
l'Avant-Garde, 32 pp chacun). Ces fragiles fascicules sont ici en très bon
état. — "L'Avant-Garde est heureuse de présenter à ses lecteurs et amis
cette édition du livre passionnant d'André Marty : La Révolte de la mer Noire.
Cette édition comporte 12 fascicules qui paraîtront dans les semaines à venir.
Chacun sera vendu 10 francs. Réclamez-les aux diffuseurs de L'Avant-Garde ou
abonnez-vous en adressant par mandat au journal la somme de 110 francs plus 25
francs pour frais d'expédition."
355.
MARTY
(André). Lazare
Hoche. Pur héros de la jeunesse de France, grand soldat de la République,
patriote inflexible contre les ennemis du dehors et du dedans. P., Editions France d’abord,
s.d. (1946), in-12, 32 pp, préface de Charles Tillon, broché, bon état
20 €
Discours prononcé à Versailles le 30 juin 1946.
356.
MARTY
(André). Le
lock-out de la SNECMA. Annulez les licenciements ! Versez à chaque
lock-outé 75% du salaire perdu ! P., Edité par les sections communistes du XIIIe
Arrondisement, 1950, in-8°, 32 pp,
broché, bon état
15 €
Extraits des interventions d'André Marty, député de Paris, à l'Assemblee
nationale le 2 mai 1950.
357.
MARTY
(André). Le
martyre des anciens volontaires d'Espagne. P., Amicale des anciens
volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1950), gr. in-8°, 11 pp, broché,
bon état
15 €
Discours au XXVIe congrès de l’Association républicaine des anciens
combattants, 28 mai 1950.
358.
MARTY
(André). Les
Heures glorieuses de la mer Noire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°,
96 pp, 4e
édition, 16 photos, une carte, broché, bon état
25 €
Réédité à l’occasion du 30e anniversaire de la révolte de la mer Noire, en
1949 (4e édition).
359.
MARTY
(André). Les
pillards de Paris. P., Les Publications Révolutionnaires, 1935, in-12,
37 pp, préface
de Marcel Cachin, broché, bon état
15 €
La politique municipale communiste. Discours prononcé au Conseil municipal
de Paris le 31 décembre 1934.
360.
MARTY
(André). Pour
une Assemblée constituante souveraine : idées sur la nouvelle constitution de
la République française. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1945), in-8°,
40 pp, une
photo, broché, bon état
20 €
Discours au Xe congrès du Parti communiste français, 27 janvier 1945.
361.
MARTY
(André). Que
les riches payent ! Pas un sou de prélèvement sur les salaires des travailleurs
de la ville de Paris. La politique municipale communiste. P., Les Editions
Révolutionnaires, s.d. (1934), in-12, 47 pp,
préface de Marcel Cachin, broché, couv.
illustrée, bon état
15 €
Discours prononcé par André Marty à l'Hôtel de Ville de Paris, le 10
juillet 1934.
362.
MARTY
(André). Quelques
aspects de l'activité de Blanqui. dans Cahiers du communisme, 1951, in-8°,
27 pp, broché,
bon état
15 €
Article paru dans le numéro 4 de la revue “Cahiers du communisme” (avril
1951) à l'occasion du 80e anniversaire de la Commune de Paris. Autre article
dans le même numéro : Marx historien du mouvement ouvrier français, par Victor
Michaut.
363.
MARTY
(André). Souvenirs
d’Indochine. P., Editions de l’Avant-Garde, s.d.
(1952), gr. in-8°, 20 pp, 6
illustrations, broché, bon état
20 €
L'Indochine en 1912 quand Marty était maître mécanicien à bord du
contre-torpilleur "Mousquet".
364.
MARTY
(André). Vaincre
et vivre. Alger, Editions Liberté, s.d. (1945),
in-12, 32
pp, broché, bon état
15 €
Discours à la session du Comité central élargi du Parti communiste
français le 22 janvier 1945.
365.
MARTY
(Michel). Fraternisation.
Esquisse historique de la tradition du prolétariat français. P., Librairie de l’Humanité,
1925, in-12,
48 pp, préface
de Charles Tillon, broché, couv. lég. salie, bon état
20 €
Par Michel Marty (1890-1943), frère d’André Marty et Jean Marty, militant
communiste des Pyrénées-Orientales puis de la région parisienne.
366.
[MARTY,
André]. Comment
choisir des élus qui ne trahissent pas leurs engagements ? Des faits
officiels pour les juger sur leurs actes. P., Edité par le PCF, s.d. (1951), in-8°, 32 pp, broché,
bon état
15 €
Publié pour les élections de 1951 à Paris (Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et
XVe arrondissements) par le PCF. Présentation des élus communistes de la liste
d'André Marty.
367.
[MARTY,
André]. Levés
avant le jour. La vérité sur l'Espagne : film inédit présenté par l'Association
des anciens volontaires français des brigades internationales. P., Association des anciens
volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1948), in-8°, 8 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Après la Libération, André Marty s’est particulièrement investi dans
l’AVER, l’association des vétérans français des Brigades internationales. Pour
populariser son action et favoriser l’émergence de la question des vétérans
d’Espagne dans l’opinion publique, l’AVER porta un projet ambitieux en 1948 :
la réalisation d’un moyen métrage à vocation de grande diffusion intitulé
“Levés avant le Jour”. Le film fut réalisé par l'assemblage de plusieurs
extraits de films pro-républicains produits entre 1937 et 1939, montés par
Marinette Cadix (monteuse, entre autre, des films de Renoir) sur une musique
originale de Jean Wiener. Deux vétérans furent mis en avant dans la
distribution : Bob Mathieu, comme lecteur d’un texte du journaliste André
Wurmser, et Gabriel Verliat, comme directeur de production. Le film a été
imaginé et produit pour accompagner la grande campagne de l’AVER pour la
reconnaissance par l’Assemblée nationale du statut d’anciens combattants «
morts pour la France » aux vétérans d’Espagne. André Marty avait en effet
déposé le 11 mars 1946 une proposition de loi dans ce sens, repoussée par les
députés. La promotion était également assurée par la diffusion de la brochure
d’André Marty éditée par l’AVER en 1946 : “Ceux d’Espagne ! Les premiers contre
les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins !”.
Diffusé pour la première fois à Paris au début de l’automne 1948, “Levés avant
le Jour” eut cependant une carrière très limitée. Le Centre de Diffusion du
Film refusa de délivrer un visa d’exploitation commercial, limitant par
conséquent les projections à des évènements privés. Des diffusions furent
organisées régulièrement en région parisienne jusqu’en 1950 mais ne connut
aucun succès en province (seulement cinq projections hors de Paris en deux
ans). Du fait de la place centrale donnée à André Marty, le film ne put être
exploité après son expulsion du PCF puis de l’AVER en 1952. (Edouard Sill)
368.
[MARTY,
André]. Pour
la sécurité et la paix : le problème espagnol devant l'O.N.U. P., Editions du Comité
"France-Espagne", s.d. (1946),
in-8°, 60
pp, préface d'André Marty, broché, bon
état
15 €
369.
[MARTY,
André]. Un
scandale parmi cent autres : La cité Jeanne d'Arc. Présenté par la
13ème section des locataires. P., Fédération des locataires de la région parisienne,
s.d. (1938), in-12, 21 pp, avant-propos d'André Marty, député de Paris,
ex-conseiller municipal, qui a dénoncé le premier les affairistes de la Cité
Jeanne d'Arc, une photo et un fac-similé, broché, bon état
20 €
370.
MASSON
(René). Haute
Pègre. Joseph Joanovici, Serge Rubinstein, Maud Bellanger, Rosalio
Rosale, Otto Wacker, Georges des Pointes, Sarah et Gino, Pierrot le Fou. Presses de la Cité, 1969, in-8°,
317 pp, broché,
jaquette, bon état, envoi a.s.
25 €
« Le crime ne paie pas » et «La réalité dépasse la fiction » : ces formules
éprouvées pourraient aussi servir d'exergue aux destinées hors série que René
Masson, qui se fit déjà le biographe de Landru, a réunies dans ce livre. Non
pas des assassins, même si leur route est souvent jalonnée de cadavres, mais
des aventuriers de haut vol, seigneurs de la jungle sociale, qui surent
exploiter sur une grande échelle les étérnelles névroses de l'humanité : la
mort, la cupidité et l'amour. Certains emplirent les journaux de leur fracas,
comme Joseph Joanovici, le ferrailleur milliardaire, ou Serge Rubinstein, le
financier play-boy. D'autres, plus feutrés, plus obscurs par vocation, se
voient ici impitoyablement tirés à la lumière dans leur course fiévreuse à la
fortune, leur ascension et leur chute vertigineuses : Maud Bellanger, la lesbienne
marchande de canons, Rosalio Rosale, « le plus célèbre malade du monde », ou
Otto Wacker le génial faussaire. Nous voyons se refermer lentement les
mâchoires du piège qui broya Georges des Pointes, authentique marquis et
séducteur professionnel, naître les flammes dévorantes qui consumèrent Sarah et
Gino, les Bonnie et Clyde des maisons de jeux. Sans oublier Pierrot le Fou – le
vrai, pas celui de Godard – dont le mythe, dans ces pages, est cruellement
démystifié. Chacun de ces cas exemplaires aurait pu fournir la matière d'un
épais roman, mais l'auteur a préféré les réduire aux proportions qu'ils eurent
devant la justice des hommes – ou devant la Fatalité. Ainsi ces annales
fourmillantes et pathétiques de la Haute Pègre ont-elles l'ampleur et la diversité
d'une Comédie Humaine.
371.
MERCIER
(André-François). Faut-il abandonner l'Indochine ?
France-Empire, 1954, fort in-12, 446 pp, préface
du maréchal Juin, 180 pp. de documents in fine, broché, bon état
25 €
"Parlementaire, ayant fait partie d'une mission d'information en
février 1954, l'auteur rapporte de son voyage en Indochine une suite d'images,
de souvenirs et d'impressions qui donnent à son livre un certain aspect de
reportage d'allure très vivante, mais une abondante annexe rassemble en outre
des documents, discours, notes officielles, interviews et textes variés,
classés de façon à fournir une vue cohérente de l'histoire du conflit et des
divers problèmes actuels. Un renforcement de l'effort militaire est
préconisé." (Revue française de science politique, 1954) — "Député du
Groupe M.R.P., l'auteur rend compte de sa mission en Indochine durant l'hiver
1953." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54)
372.
MERMOZ
(Jean). Mes
vols. Flammarion, 1941, in-12, (x)-212
pp, présentation du livre par La Rocque,
une carte, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Mermoz est là, sous les aspects multiples et extraordinaires qui le
feront vivre éternellement.dans la mémoire des hommes : le pionnier,
l'animateur, le virtuose, mais aussi le grand chef au cœur fraternel. Ces pages
qu'il nous a laissées avant de tomber là-bas, c'est Mermoz tout entier que nous
y retrouvons !" (Le Figaro, 24 avril 1937) — Figure mythique de
l'Aéropostale, l'aviateur Mermoz fut aussi en 1936 l'un des fondateurs du Parti
Social Français, mouvement de la droite nationaliste et conservatrice dirigé
par le colonel de La Rocque. Le 7 décembre de la même année, Mermoz disparaît
dans l’Atlantique à bord de l'hydravion la Croix-du-Sud. Sa mort est aussitôt
vécue comme un traumatisme national, et six jours plus tard il est, avec son
équipage, cité à l'ordre de la Nation par le gouvernement de Front populaire...
— Table : Mes vols (pp. 11-134) – Pour l'aviation (pp. 135-148) – Le
vice-président du Parti Social Français (pp. 149-153) – Mermoz toujours vivant
(pp. 155-205, par René Chambe, Paul Bringuier, Daurat, Max Delty, Guillaumet,
Kessel, François Mauriac, Maurice Rossi, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques
Zimmermann) – Appendices (Le dernier message, L'équipage de la Croix-du-Sud à
l'ordre de la Nation).
373.
MICHELET
(Claude). Mon
père Edmond Michelet, d'après ses notes intimes. Presses de la Cité, 1971, in-8°,
285 pp, 24
pl. de photos hors texte, repères chronologiques, biblio, index, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
25 €
Le 17 juin 1940, Edmond Michelet et ses amis accomplissaient le premier acte de résistance clandestine en glissant dans les boîtes aux lettres de Brive un tract qui dénonçait la capitulation face à l'occupant... Dès lors, l'agent commercial, fils d'épicier, entre dans l'histoi