Pages d’Histoire – Librairie Clio

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Octobre 2023

Catalogue 411-412

 

 

 

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Sommaire

GÉNÉRALITÉS

ANTIQUITÉ

MOYEN AGE

TEMPS MODERNES

RÉVOLUTION

1er EMPIRE

De 1815 à 1914

De 1914 à nos jours

1ère GUERRE MONDIALE

2ème GUERRE MONDIALE

HISTOIRE MILITAIRE, MILITARIA

VOYAGES, PAYS ÉTRANGERS

GÉNÉALOGIE, HÉRALDIQUE, NOBLESSE

RÉGIONALISME

PARIS

 

GÉNÉRALITÉS

 

1.                  ANGELIER (François). Dictionnaire des voyageurs et explorateurs occidentaux. Du XIIIe au XXe siècle. Pygmalion, 2011, gr. in-8°, 766 pp, chronologie, biblio, index des noms et des destinations, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            25

Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières, se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David-Néel, en passant par Colomb, Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands, d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la grande parade des conquérants de la planète.

2.                  Anonyme. De la manière de chier. Dissertation sur un ancien usage, lue dans l'Académie de Troyes, le 28 mai 1743. Nîmes, Lacour, 1998, in-8°, (6)-56 pp, broché, bon état (Coll. Rediviva)

            10

Réimpression en fac-similé de cette Dissertation. — "Cette opinion ; conséquente au système général de cette dissertation, ou j'ai démontré que naturellement nous aimions la merde, est fortifiée par ce système, et réciproquement elle le fortifie. Elle a en la faveur ce bel Adage, connu de tout le monde, et fondé sur l'expérience et sur la raison : “Chacun trouve que son estron à l'odeur bonne – Stercus fuum cuique benè olet.” Elle est fondée sur des vues médicales que le Grand Boerhave n'a pas dédaigné de développer..."

3.                  ARON (Raymond). Dimensions de la conscience historique. Plon, 1961, in-8°, 337 pp, index des noms, index des matières, broché, couv. un peu défraîchie, intérieur très frais, qqs rares soulignures crayon, bon état

            25

A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire. Face à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire et la liberté de l'homme face à l'événement. Dialoguant avec Thucydide, combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et Toynbee et plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur les limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930. Les Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à notre condition historique.

4.                  BAKER (J. N. L.) Histoire des découvertes géographiques et des explorations. Payot, 1949, in-8°, 455 pp, traduit de l'anglais, 8 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque géographique)

            30

"Nos lecteurs se souviennent avec plaisir des six volumes sur la Conquête de la Terre, d’O. Olsen, publiés de 1933 à 1937 par le même éditeur, ils offraient au lecteur un tableau pittoresque de l'histoire de l’exploration de la terre. Le présent ouvrage est d’une conception toute différente. Moins riche en anecdotes, mais infiniment plus précis et documenté, il mérite en tous points la réputation de classique qu’il a acquise dans les pays de langue anglaise. On appréciera tout spécialement les nombreuses notes bibliographiques et l’impartialité avec laquelle l’œuvre des différentes nations a été présentée. Le rôle, souvent trop méconnu, de nos compatriotes est, en particulier, remarquablement mis en valeur." (F. Bourlière, La Terre et la Vie, revue d'histoire naturelle, 1949)

5.                  BARNABAS (Père). Description de six espèces de pets, ou six raisons pour se conserver la santé, prêchées le Mardi Gras. Nîmes, Lacour, 1993 in-8°, (6)-16 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)

            8

Réimpression de ce recueil populaire scatologique, présenté par le père Barnabas, "péteur en chef au village des vesses, province des étrons, goûtez qu'ils sont bons". Cette nouvelle édition parue vers 1765 fut revue, corrigée et augmentée par M. Chicourt. On y découvre que les six espèces de pets sont : le pet brutal ; le pet diminué ; le pet doucereux ; le pet bardeur ; le pet musical et le pet timide !

6.                  BLONDIN (Antoine). Quat’ saisons. La Table Ronde, 1975, in-8°, 241 pp, broché, légère trace d'humidité en marge des 3 premiers feuillets, bon état. Edition originale sur papier courant, ex. du SP. Envoi autographe signé de Antoine Blondin à un confrère écrivain : "Pour ... , faute de mieux, ce livre qui aura eu, du moins, le mérite de nous rapprocher. En hommage amical. Antoine Blondin."

            200

« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les marchées un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates : pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles... L'auteur de ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court, ne souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre saisons, de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a essayé de terminer sur un coup de grâce. » Ainsi Antoine Blondin présentait-il Quat’ saisons, couronné du Prix Goncourt de la nouvelle en 1975.

7.                  BOUCHER (François). Histoire du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours. Flammarion, 1965, in-4°, 450 pp, 817 illustrations en noir, 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)

            60

De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique, de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques. Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploit à explorer l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes, fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.

8.                  BRAUDEL (Fernand). Grammaire des Civilisations. Arthaud/Flammarion, 1987, gr. in-8°, 607 pp, introduction de Maurice Aymard, 23 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Ce livre est un manuel – la partie centrale d'un manuel – publié pour la première fois en 1963. Au début des années soixante, Fernand Braudel fut en effet sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations, désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de longue date. La langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fit toujours la sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter". Par son ambition – il s'attache successivement à l'Islam, à l'Afrique noire, à l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie – et la clarté de son propos, “Grammaire des civilisations” est devenu un classique traduit en plusieurs langues.

9.                  BRUHAT (Jean). Histoire du mouvement ouvrier français. 1. Des origines à la Révolte des Canuts. Editions Sociales, 1952, in-8°, 287 pp, préface de Gaston Monmousseau, chronologie politique, index des noms, des lieux, des industries, broché, bon état

            30

Seul volume paru. « C'est à la fois l'histoire de la classe ouvrière, celle de ses conditions de vie et celle de ses organisations que nous voulons esquisser, tout en accordant un intérêt plus particulier aux organisations syndicales » (p. 19) — Table : Les origines. – Les ouvriers et les luttes de classes en France à la veille de la révolution bourgeoise. – Les masses populaires à l'assaut de la féodalité (14 juillet 1789 - 27 juillet 1794). – Naissance de l'Etat bourgeois. – Le temps du compromis et les premières luttes ouvrières (1815-1831). – L'insurrection des canuts lyonnais et ses conséquences (1830-1834). – Le bilan. — "... L'étude que fait M. Bruhat (p. 212 et suiv.) de la Révolution de 1830 situe autrement la crise économique dans la genèse de la Révolution. « Elle (la crise) aggrave (donc) l'antagonisme entre l'aristocratie foncière et la grande bourgeoisie » (p. 213), « renforce l'opposition de la bourgeoisie au régime de la Restauration » et jette aussi les ouvriers dans la lutte pour qui l'ennemi principal paraît être encore, comme en 1789, cette aristocratie. C'est-à-dire que, chez M. Bruhat l'économique, et le politique ne sont pas des ordres de faits parallèles, mais, au contraire, procèdent l'un de l'autre, celui-ci de celui-là, le politique étant, suivant l'expression marxiste-léniniste, « concentré de l'économique ». M. Bruhat peut dès lors donner de la Révolution de 1830 l'explication politique bien connue (manifestation contre Villèle et élections de 1827, recul provisoire (1828), puis contre-offensive (1829) des ultra-royalistes, contre-offensive brisée par la révolution bourgeoise et ouvrière de 1830 ; la contradiction bourgeoisie-prolétariat arrivant d'ailleurs au premier plan dans la substitution de Louis-Philippe à la République, dès qu'a été éliminée par la victoire des Trois Glorieuses la contradiction bourgeoisie-aristocratie) et réconcilier ainsi (dans une histoire politique de la lutte des classes) les deux aspects qu'il est courant aujourd'hui d'opposer : l'économique et l'« événementiel »..." (Maurice Agulhon, Revue Historique, 1954)

10.              BRUNEL (Pierre)(dir.) Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui. Editions du Rocher, 1999, fort gr. in-8°, 944 pp, avec la collaboration de Frédéric Mancier et Matthieu Letourneux, index des figures et des thèmes mythiques, reliure cartonnée de l'éditeur, bon état

            40

Ce qui nous intéresse avant tout, c'est de voir comment se construisent, ou parfois se fabriquent des mythes modernes à la manière des mythes classiques. Il nous a semblé, en particulier, que dans bien des textes journalistiques, dans la publicité même, apparaissent des résidus de mythes anciens. A partir de ces traces, les analyses peuvent être tentées pour établir une continuité beaucoup plus grande et beaucoup signifiante qu'on ne pouvait le croire. Les mythes d'aujourd'hui sont-ils alors les mêmes que les mythes d'hier, avec des variantes ménagées par le temps dans ce que Claude Lévi-Strauss a considéré comme une partition ? (Pierre Brunel) — Composé de plus de quatre-vingt dix articles signés de chercheurs et d'universitaires d'horizons variés, le “Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui” offre ainsi un large panorama des thèmes, des figures et des personnes qui composent à l'heure actuelle notre "paysage mythique" : des Allégés aux Zombies, en passant par les Cigarettes, le Sida, le Titanic et la Vache folle ; et encore de Sherlock Holmes à Peter Pan, en passant par Serge Gainsbourg, François Mitterrand et Marilyn Monroe. Chaque entrée est enrichie d'une notice bibliographique ainsi que de renvois aux figures et thèmes de la mythologie classique.

11.              [CABANÈS, Docteur]. Un grand historien. Le docteur Cabanès. Discours prononcés à l'inauguration du monument élevé à Gourdon (Lot) le 1er septembre 1929. Albin Michel, 1930, in-12, 93 pp, suivies de 8 pages sur papier rose présentant les oeuvres du docteur Cabanès, broché, état correct

            20

Plaquette publiée après la mort de l'historien (1862-1928) : Notice biographique : l'œuvre de Cabanès ; Cabanès et la méthode médico-historique ; critiques formulées sur l'œuvre (plus de 60 volumes) ; l'érection du monument Cabanès ; discours et appréciations de l'oeuvre de Cabanès par les MM. les docteurs J. Noir, Paul Voivenel, Jean-Louis Faure, Euzière, Senevet, Laignel-Lavastine, Babonneix, Jean Séval, M. Pierre Calel, de la Société des Gens de Lettres, M. Albin Michel, éditeur, M. Davidou, maire de Gourdon.

12.              CARDINAL (Harold). La Tragédie des Indiens du Canada. Montréal, Edition du Jour, 1970, in-8°, 225 pp, traduit de l'anglais (The unjust society : the tragedy of Canada's Indians), biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Harold Cardinal (1945-2005) était un infatigable défenseur des droits des Autochtones. Par son travail, il a su mettre les questions autochtones sur le devant de la scène au Canada et démontrer l'importance des droits issus des traités et du droit à l'autodétermination.

13.              [CÉLINE] – GUENOT (Jean). Céline, écrivain arrivé, 1894-1994. Saint-Cloud, Editions Guenot, 1993, in-8°, 302 pp, broché, couv. à rabats, bon état. Edition originale, un des 500 ex. numérotés sur vergé de chiffon

            40

Un ouvrage allègre et iconoclaste publié l'année du centenaire de la naissance de l’écrivain.

14.              [CÉLINE]. Actes du colloque international de Paris L.-F. Céline (20-21 juin 1986). ‎Tusson et Paris, Editions du Lérot et Société des Etudes Céliniennes, 1987, in-8°, 302 pp, 8 pl. d'illustrations hors texte, table alphabétique des auteurs, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale

            40

22 contributions d'Albert Chesneau, Alain Cresciucci, Alice Kaplan, Eric Mazet, Annie Montaut, Philippe Roussin, etc.

15.              [CHESNEY, George]. Bataille de Dorking. Invasion des Prussiens en Angleterre. P., Henri Plon, 1871, in-12, 149 pp, préface de Charles Yriarte, broché, couv. illustrée par H. de Hem, dos factice, état correct. Edition originale

            40

Paru en mai 1871 en Angleterre, l'ouvrage “The Battle of Dorking” connut un retentissement remarquable et donna lieu à l'édition de nombreuses brochures qui le réfutaient, le complétaient ou le critiquaient. Dès août 1871, il est traduit en français et longuement préfacé par Charles Yriarte. Signe de l'intérêt que l'Europe toute entière prend à cette fable qui, après la foudroyante victoire allemande sur la France, en 1870, trouve toute sa raison d'être. Cette courte nouvelle uchronique se présente sous la forme d'un récit : en 1921, un ancien volontaire anglais raconte à ses enfants comment, cinquante ans auparavant, après l'annexion du Danemark et de la Hollande par le Reich allemand, la flotte anglaise a été défaite sur mer par la flotte prussienne. Puis comment l'Angleterre envahie est définitivement battue lors de la bataille de Dorking, malgré le courage et la détermination des miliciens et des volontaires, par les armées prussiennes. Et simultanément le monde se recompose : les Etats-Unis absorbent le Canada ; l'Espagne, Gibraltar... A la fois récit d'anticipation, texte politique et prémonitoire, destiné à faire prendre conscience à tous du danger que représente, à terme, l'émergence de la puissance allemande en Europe, une remarquable nouvelle de guerre spéculative (une des premières du genre).

16.              Collectif. Mille ans de cultures ashkénazes. Ouvrage dirigé par Jean Baumgarten, Rachel Ertel, Itzhok Niborski, Annette Wieviorka. Liana Levi, 1994, fort in-8°, 658 pp, 48 pl. de photos hors texte, biblio, glossaire, index, liste des collaborateurs, cart. éditeur lég. abîmé, sans la jaquette, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition originale

            30

Cet ouvrage se propose d'offrir dans toute sa diversité, à un public éclairé mais non spécialisé, l'histoire d'un univers à la fois mal connu et central dans la culture européenne, univers qui s'étend géographiquement de l'Alsace à l'Ukraine, et de la mer du Nord à l'Italie. Sur une si grand étendue, les raisons de cohérence ne manquent pourtant pas : un creuset d'origine unique, une organisation communautaire semblable, une même langue, le yiddish. Les populations qui les côtoient balancent entre bienveillance et rejet. Les Juifs eux-mêmes sont partagés entre la volonté de maintenir leur identité et celle de s'intégrer. Ce sont les cultures nées de cette histoire complexe qui sont abordées ici.

17.              DELBOURG-DELPHIS (Marylène). Le chic et le look. Histoire de la mode féminine et des mœurs de 1850 à nos jours. Hachette, 1981, in-8°, 280 pp, 20 illustrations dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Analyse chronologique de la mode féminine de 1850 à nos jours, cet essai est une histoire des faux-semblants révélateurs de la relation tantôt subie, tantôt choisie des femmes à l'univers quotidien. Enquête sur les conditions d'apparition des modes et les principes subtils qui régissent ces fantaisies quasi obligatoires, “Le chic et le look” décrit la traduction originale de l'histoire dans le monde irréductible de l'apparence, la réverbération sur les visages et les silhouettes d'événements aussi différents qu'une grande exposition des peintres vénitiens au Grand Palais, que la guerre de Crimée, celles de 14-18 ou de 39-40, ou l'apparition du twist... — "Marylène Delphis-Delbourg a écrit une histoire de la mode qui est également une histoire des femmes et des « mentalités »." (Steven Zdatny)

18.              DELUMEAU (Jean) et Daniel ROCHE (dir.) Histoire des pères et de la paternité. Larousse, 1990, pt in-4°, 477 pp, préface de Jean Delumeau, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir et en couleurs, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Qu'éprouvait l'homme d'autrefois devant son nouveau-né ? Quel était son rôle et comment l'assumait-il ? Quels sont les grandes mutations, les ruptures, les invariants dans la durée ?Cette longue et passionnante enquête sur le père et la paternité, Jean Delumeau et Daniel Roche l'ont entreprise ici avec une équipe d'historiens démographes, littéraires, iconologues, juristes... L'image du père et de son autorité est véhiculée depuis l'aube des temps dans les consciences collectives et les institutions, mais de sa présence effective auprès de l'enfant et de son vécu quotidien on ignore presque tout. L'Histoire des pères et de la paternité est un long regard porté sur des siècles d'une histoire presque inconnue...

19.              DOLLÉANS (Edouard). Histoire du Mouvement ouvrier. Armand Colin, 1953-1967, 3 vol. in-8°, 399, 365 et 424 pp, préface de Lucien Febvre, index dans chaque volume, brochés, couv du tome II lég. salie, dos du tome III jauni, bon état (Coll. Economies, sociétés, civilisations)

            90

Tome I : 1830-1871 (7e éd. 1967) ; Tome II : 1871-1920 (6e éd. 1967) ; Tome III : de 1921 à nos jour (1ère éd. 1953). — "Une vaste fresque grandiose, dont les larges plans lumineux n'écrasent cependant pas les grandes figures individuelles surgies à telle et telle place. Pas de bibliographie, mais quelle énorme information, où les documents de toute espèce, d'accès souvent difficile, sont complétés par des souvenirs personnels sur les personnes et sur les événements ! (...) Une oeuvre de grande valeur scientifique, véritablement riche et magnifiquement homogène, à l'impartialité compréhensive." (Georges Bourgin, Revue Historique) — "L'Histoire du mouvement ouvrier est un classique pour tous les lecteurs qui s'y intéressent depuis 1936, date de publication du premier volume. C'est en 1939 que paraissait le tome II. Cette histoire était cependant incomplète : elle s'arrêtait aux lendemains de la première guerre mondiale, à l'aube d'une nouvelle période. Le tome III continue et achève cette biographie du mouvement ouvrier de 1921 à nos jours." (prière d'insérer du tome III)

20.              DRAPER (John William). Histoire du développement intellectuel de l'Europe. P., Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868-1869, 3 vol. in-8°, 390, 400 et 350 pp, traduction de l'anglais par L. Aubert, seule édition française autorisée, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs, titres et caissons dorés, tranches marbrées (rel. de l'époque), dos et plats frottés, bon état

            120

"Le lecteur ne manquera point de reconnaître, je l'espère, que cette histoire du progrès des idées et des opinions est faite à un point de vue qui jusqu'ici a été à peu près entièrement négligé. Il y a deux méthodes pour traiter les questions philosophiques : la méthode littéraire et la méthode scientifique. Lorsque l'on traite un sujet par la première de ces méthodes, beaucoup de choses restent effacées, qui prennent une importance considérable lorsque l'on considère leurs rapports scientifiques. C'est la seconde méthode que j'ai adoptée. Le progrès social est aussi absolument gouverné par les lois naturelles que le développement du corps. La vie de l'individu est une miniature de la vie de la nation. La démonstration de ces propositions forme l'objet spécial de cet ouvrage..." (John William Draper, préface)

21.              DROUIN (Henri). Femmes damnées. Gallimard, 1929, in-12, 195 pp, 4 pl. d'illustrations hors texte, biblio, broché, bon état (Coll. Les Documents bleus)

            30

Le docteur Henri Drouin, ancien médecin de l’hôpital Broca, publie cet ouvrage en 1929. Il sera réédité en 1945, aux éditions « La Vulgarisation scientifique » avec un sous-titre bien plus explicite : « Essai sur les carences sexuelles féminines dans la littérature et dans la vie ». — "Les femmes damnées, ce sont proprement celles que tourmente une libido trop ingénieuse ou affolée, et qu'on délivrait autrefois du démon à coups de matraque. Je ne vois pas très bien l'intérêt que pourra prendre la lectrice-qui-n'est-point-damnée à cette étude pseudo-médicale. Quant aux autres, elles relèvent de traitements assidus que ce livre ne peut prétendre à remplacer..." (Gus Bofa, Le Crapouillot, octobre 1929)

22.              DUBECH (Lucien). Poèmes. P., La Cité des Livre, 1928, pt in-8°, 115 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'une vignette, bon état. Edition originale, un des 1000 ex. numérotés sur vergé d'Arches

            20

23.              ELIAS (Norbert). La Civilisation des moeurs. Calmann-Lévy, 1973, in-8°, 342 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences sociales). Edition originale en français

            25

Comment se tenait-on à table au Moyen Age ? Comment se mouchait-on à la Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement sexuel ? Norbert Elias analyse les mœurs de la civilisation occidentale et étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Des exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot "civilisation" un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrète des moeurs. Ce livre d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.

24.              EMMANUEL (Arghiri). L'Echange inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques internationaux. Maspero, 1972, in-8°, 422 pp, préface et remarques théoriques de Charles Bettelheim, reliure toile gris-bleue, pièce de titre chagrin rouge (rel. de l'époque), bon état (Coll. Economie et socialisme). Bel exemplaire

            30

Arghiri Emmanuel (1911-2001) est un économiste grec d'inspiration marxiste qui s'est intéressé aux échanges internationaux et en particulier à la situation des pays en voie de développement. Il est notamment connu pour ses écrits sur l'échange inégal. — "Le Capital de Marx, on le sait, ne contient pas d'analyse théorique des relations économiques internationales. A. Emmanuel a pensé, à juste titre, qu'il fallait tenter de combler cette lacune. Son ouvrage ne manquera pas de susciter un grand intérêt, puisqu'il veut renouveler l'ensemble de la théorie du commerce extérieur, et particulièrement l'analyse de la détermination des termes de l'échange entre les nations. (...) Il y a là, nous semble-t-il, une analyse qui est capable de faire progresser dans une mesure importante la théorie du commerce international. Certes, le modèle utilisé par l'auteur, très proche des modèles utilisés par Marx (pour l'analyse de la « reproduction »), doit apparaître aujourd'hui comme rudimentaire. Mais on construirait assez aisément un modèle plus complet et plus réaliste..." (Henri Denis, Revue économique, 1970)

25.              FAUVELLE (François-Xavier). L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idéologie. P., Karthala, 1996, in-8°, 237 pp, préface d'Elikia M’Bokolo, une photo de Cheikh Anta Diop en frontispice, 9 illustrations et cartes, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            100

Cheikh Anta Diop (1923-1986), l'auteur de "Nations nègres et culture", est certainement la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Il n’est pas un domaine (histoire, linguistique, égyptologie...) qu’il n’ait balisé et où ses thèses, reprises ou critiquées, ne soient devenues incontournables. Sa pensée, décisive parfois, vigoureuse à défaut d’être toujours rigoureuse, suscite le débat entre partisans et adversaires. Tous sont pourtant d’accord pour l’admettre : Diop fait date. Il manquait jusqu’ici une approche critique globale de cette œuvre, qui proposerait en même temps la synthèse des réserves localisées émises par d’autres historiens. — "L’auteur présente une approche critique globale de la pensée de Cheikh Anta Diop, la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Refusée en Sorbonne, la thèse de Diop avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu intellectuel des années 50 : dans "Nations nègres et culture", il avait cherché à rompre avec la « falsification de l’histoire », et à raccorder l’histoire africaine avec celle de l’Egypte et de l’Ethiopie. Se gardant de prendre parti sur le fond, François-Xavier Fauvelle s’attache à situer les sources et la méthodologie de la pensée, aussi féconde que controversée, de celui que dans sa préface Elikia M’Bokolo, lui-même du métier, qualifie « d’historien le plus populaire d’Afrique »." (Philippe Leymarie, Le Monde diplomatique)

26.              FERRÉOL (Gilles)(dir.) Histoire de la pensée sociologique. Armand Colin, 1994, in-8°, 192 pp, index des noms, index thématique, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état (Coll. Cursus)

            20

Cet ouvrage présente l'histoire de la pensée sociologique à partir des précurseurs et fondateurs de cette science. Chaque partie est consacrée à un auteur : Montesquieu, Comte, Tocqueville, Marx, Pareto, Durkheim, Simmel et Weber. Pour chacun d'eux, les auteurs présentent des points de repères biographiques, une synthèse des oeuvres, une explication des notions ou des concepts clés, une présentation des principales problématiques, une confrontation avec des thèmes d'actualité et une sélection d'ouvrages de référence.

27.              FOUCAULT (Michel). Dits et écrits 1954-1988. Edition publiée sous la direction de Daniel Defert et François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrange. Gallimard, 2001, 2 forts vol. in-8°, 1708 et 1736 pp, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Quarto)

            50

Volume 1, 1954-1975 ; Volume 2, 1976-1988. — « Si je devais écrire un livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire, je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant. » (Michel Foucault, 1978) — Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres, la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984), constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XXe siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements de sa pensée, son perpétuel renouvellement.

28.              FUKUYAMA (Francis). La Fin de l'histoire et le dernier homme. Flammarion, 1992, gr. in-8°, 452 pp, biblio, index, broché, bon état. Edition originale en français

            25

Le livre de Francis Fukuyama a suscité de multiples polémiques. On a cru le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la fin de l'Histoire, et le triomphe de la démocratie libérale ? Or, si on a vu s'effondrer les derniers totalitarismes, on n'en a pas fini avec la violence, avec la guerre, avec l'injustice. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre. Sa perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le croit.

29.              GARÇON (Maurice). La Justice contemporaine, 1870-1932. Grasset, 1933, fort in-8°, 758 pp, index, broché, couv. défraîchie, trace de mouillure marginale, état correct, ex. du SP

            25

"Cette étude, qui emprunte sa substance à une masse considérable de documents de tous ordres, offre un vif intérêt. Il s'agit, au vrai, d'une histoire « très anecdotique », menée avec verve par quelqu'un qui sait voir et écrire. Me Maurice Garçon restitue l'atmosphère des procès qu'il raconte et multiplie les petits détails suggestifs." (Robert Schnerb) — "Parmi les nombreux ouvrages récemment parus sur l'histoire récente ou contemporaine, nous devons noter celui de M. Garçon qui se distingue par une grande objectivité, d'ailleurs voulue, une documentation abondante et précise, un exposé très clair de faits souvent embrouillés. (...) Les chapitres qui nous paraissent peut-être les plus originaux sont ceux relatifs à la Justice de la Commune..." (Michel Reulos, Revue d'histoire moderne, 1934)

30.              GIDE (Charles) et Charles RIST. Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours, cinquième édition revue et corrigée, éd. 1926, nouveau tirage 1929. P., Librairie du Recueil Sirey, 1929, in-8°, xvi-814 pp, index, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane vermillon, fleuron et double filet dorés (rel. de l'époque), bon état

            60

"En mai 1909 a paru à la Librairie Larose et Ténin, à Paris, une Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours, qui nous semble d'une importance peu courante", écrivait Léon Walras en 1910 pour saluer la publication de cet ouvrage. Un siècle plus tard, le livre garde, entière, cette importance peu courante, qui en fit la figure de référence de tous les manuels d'histoire de la pensée économique publiés depuis lors. Charles Gide et Charles Rist y développent une vision ouverte de l'économie politique comme doctrine, qui replace l'analyse économique au coeur d'une réflexion plus générale sur la société. C'est dans ce dialogue renoué entre le savant et le politique que se constitue le fil rouge d'une histoire toujours en train de s'écrire.

31.              GOFFMAN (Erving). La Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La Présentation de soi. Editions de Minuit, 1983, in-8°, 251 pp, traduit de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, soulignures crayon sur 2 pages, bon état (Coll. Le Sens commun)

            15

Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides, combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de la présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus généralement, de la nouvelle sociologie américaine.

32.              GRMEK (Mirko D.) et Bernardino FANTINI (dir.) Histoire de la pensée médicale en Occident. 2. De la Renaissance aux Lumières. Seuil, 1997, gr. in-8° carré, 376 pp, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            45

Par Raffaele Bernabeo, Allen G. Debus, O. Faure, Mirko D. Grmek, Renato G. Mazzolini, Henri H. Mollaret, Roy Porter, Roselyne Rey, Guenter B. Risse, Gerhard Rudolph. "Cette histoire intellectuelle de l'art médical dans les civilisations dites occidentales (monde méditerranéen d'abord, puis les pays de l'Europe de l'Ouest et du Nord, enfin tous les continents, Amérique du Nord en tête) tient pour essentielles les relations qu'entretiennent les connaissances médicales avec les mentalités, la philosophie et les diverses sciences et techniques. Au lieu de thésauriser les faits et de se limiter aux abondantes listes des noms, dates et découvertes qui jalonnent l'histoire de l'art médical, cet ouvrage veut en dégager les idées-guides. La reconstruction historique des transformations lentes comme des mutations brusques subies par les théories et pratiques médicales présente tant les diverses influences exercées sur le développement de la pensée médicale que l'impact de cette pensée sur les autres branches du savoir et sur le comportement humain. L'étude de la pathocénose, c'est à dire l'ensemble des états pathologiques caractérisant chaque population historique, amène à retracer aussi les grandes lignes de la réalité changeante des maladies. Les différents volumes de cet ouvrage ont été réalisés avec le concours d'une équipe internationale de spécialistes maîtrisant les méthodes adaptées aux diverses époques et aux problématiques particulières. Médecins et biologistes, historiens et sociologues, philologues et philosophes ont collaboré dans un cadre qui assure à l'ensemble son unité sans gommer la spécificité de chaque regard." (M. G.)

33.              GUTTON (Jean-Pierre). Naissance du vieillard. Essai sur l'histoire des rapports entre les vieillards et la société en France. Aubier, 1988, in-8°, 279 pp, 11 documents in fine, biblio, broché, couv. illustrée, surlignures stabilo sur 2 pages (pp. 271-272), bon état (Coll. historique)

            25

Les sociétés anciennes ont longtemps eu une conception des âges héritée du Moyen Age. On y distinguait la vieillesse “verde et crue” de 55 à 65 ans et la vieillesse “décrépite” au-delà. Dans la première “les hommes peuvent encore vaquer à leurs ordinaires exercices, se marier, faire des enfants et frustrer de leurs successions leurs héritiers prétendus”. Mais, dans la seconde, devenus inutiles, ils radotent, mangent, boivent et dorment le reste du temps. Le vieillard n'est guère valorisé. Entre la fin du XVIIe siècle et l'époque révolutionnaire il y a, au contraire, une évolution qui conduit à reconnaître la spécificité de la vieillesse et à en faire un âge digne...

34.              HELLER (Leonid). De la Science-fiction soviétique. Par delà le dogme, un univers. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1979, in-8°, 294 pp, traduit du russe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Outrepart)

            25

35.              IMBERT (Jean)(dir.) Histoire des hôpitaux en France. Toulouse, Privat, 1982, pt in-4°, 559 pp, très nombreuses illustrations dans le texte, chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix Broquette-Gonin de l'Académie française 1983)

            90

Par Michel Mollat (du VIe au XVe siècle), Jean-Pierre Gutton (du XVIe siècle à 1789), Jean Imbert (la Révolution, 1789-1795, les structures juridiques, les structures économiques, les structures d'accueil, 1796-1941), Pierre Raynaud et Louis Veyret (1941-1980). — "Il n'existait pas jusqu'à ce volume un travail d'ensemble consacré aux hôpitaux en France. Nul n'était plus qualifié que Jean Imbert pour combler cette lacune. Depuis son Mémoire de 1947 sur « Les hôpitaux en droit canonique », du milieu du XIIe siècle à l'aube du XIVe, nombreux sont les livres ou les articles qu'il a consacré à ce sujet. Son goût et son sens de l'administration l'avaient d'autre part conduit à suivre de près la vie hospitalière comme conseiller technique du ministre de la Santé, préparant sous son autorité l'ordonnance hospitalière de 1958 et la circulaire ministérielle sur « l'humanisation des hôpitaux ». Malgré ses compétences et sa rare puissance de travail, il a cependant souhaité s'assurer, pour cette vaste entreprise, le concours d'historiens (M. Mollat et J.-P. Gutton) et de spécialistes de la vie hospitalière (P. Raynaud et L. Veyret). L'ouvrage se veut accessible à un large public. Aucun appareil critique n'y ajoute le poids d'une lourde érudition, mais la précision et la netteté du propos de chacun témoignent de la sûreté de l'information. On ne saurait dire de l'abondante iconographie, image le plus souvent de la déchéance physique ou de la misère, qu'elle « agrémente » ce livre. Elle le complète par des documents variés et bien choisis. La moitié du volume est consacré à l'époque contemporaine, de la loi du 16 vendémiaire an V à 1980..." (J. Gaudemet, Revue historique de droit français et étranger, 1983)

36.              JULLIARD (Jacques). Les gauches françaises, 1762-2012 : Histoire, politique et imaginaire. Flammarion, 2012, gr. in-8°, 943 pp, sélection bibliographique, index, broché, bon état

            20

Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du XVIIIe siècle finissant, les droits de l'homme de la Révolution, le parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire, la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L'arrière-plan intellectuel de chaque période est éclairé par des "portraits croisés", à l'imitation de Plutarque – de Voltaire et Rousseau en passant par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu'à Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand... Une vision à la fois historique et anthropologique.

37.              LABBÉ (Antoine). Le destin de Worms & Cie. Grandeur et chute d'une société de personnes. P., Félix Torres, 2010, in-8°, 135 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Mémoires d'entrepreneurs), envoi a.s.

            25

Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont marqué l'histoire du capitalisme et l'histoire de France tout court, du négoce de charbon et du pétrole à leur rôle contesté sous Vichy, sans oublier l'étoile financière des années 1980... Le groupe Worms a pourtant disparu. Antoine Labbé, héritier des familles fondatrices restitue ce destin exceptionnel et interroge son étonnant échec final. Au début des années 2000, le Groupe Worms, fondé en 1848 par un banquier marchand de génie, Hypolite Worms, disparaissait sans coup férir, l'épilogue d'un destin exceptionnel achevé dans l'indifférence. Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont pourtant marqué l'histoire du capitalisme français, sinon l'histoire de France tout court. Du commerce de charbon de la Révolution industrielle à celui du pétrole au XXe siècle, de la flotte Worms au pavillon blanc et bleu flottant partout sur le globe à la banque d'affaires et à l'assurance. Sans oublier un rôle contesté sous l'Occupation, qui vaudra au Groupe la sulfureuse réputation de la Synarchie. Ce n'est pas fini. Worms renaît de ses cendres après 1945, surmonte la nationalisation de 1982 qui lui enlève sa banque, devient l'une des étoiles financières des golden eighties... avant que l'affaire des Ciments Belges, qui entache le nom Worms, puis l'OPA lancée par François Pinault en 1998, suivie de celles des AGF, des Generalli et d'Allianz ne lui donnent le coup de grâce. Passé sous le contrôle des Agnelli, le nom de Worms & Cie disparaît définitivement en 2004-2005.

38.              LAPEYSSONNIE‎ (Léon). ‎La médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers, 1988, in-8°, 310 pp, 8 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Médecine et histoire)

            30

"L'ouvrage particulièrement tonique du médecin général L. Lapeyssonnie a le mérite d'être une mise au point claire et compréhensible pour tout un chacun. De style agréable et parfois caustique, l'auteur montre que l'action sanitaire européenne ne date pas d'aujourd'hui et qu'il faut avoir quelque idée de ce qui a été fait pour mieux comprendre les problèmes actuels. L'auteur décrit les principales étapes du service de santé colonial français de Colbert à la création des écoles de médecine navale où furent formés la quasi-totalité des médecins coloniaux. Ils participèrent à toutes les actions coloniales et furent les acteurs des principales découvertes scientifiques. Grâce à quelques tableaux, le médecin général Lapeyssonnie donne un aperçu des réalisations effectuées, de l'évolution des différentes affections et des problèmes posés par la médecine préventive et la médecine mobile. L'épidémiologie est brièvement abordée à travers la peste, le choléra, la fièvre jaune, la variole. Le portrait du médecin colonial est frappant de vérité pour qui connaît un tant soit peu ce milieu. Si le service de santé colonial français occupe une place de choix, l'auteur n'omet pas les autres services de santé coloniaux anglais, belge, dont il se plaît à souligner l'ampleur, et portugais..." (Danielle Domergue-Cloarec, Revue française d'histoire d'Outre-Mer, 1990) — "9000 formations sanitaires créées et gérées dont 41 hôpitaux généraux, 593 hôpitaux secondaires, 2000 dispensaires ruraux, 6000 maternités, 4 écoles de médecine, 2 écoles d'assistants médicaux, 19 écoles d'infirmiers diplômés, 14 instituts Pasteur, de grands services mobiles de médecine préventive...", tel est le bilan des soixante années de la médecine coloniale française. Un dernier chiffre, étonnant: les 5000 "médecins coloniaux" (y compris les pharmaciens et gestionnaires) qui ont vécu cette aventure lui ont donné 750000 mois de leur vie! "Qui a fait mieux et où ?", comme le demande le doyen Payet. L'ouvrage de Lapeyssonnie ne se borne pas à ce rappel, pourtant nécessaire, des succès et des contraintes physiques, sociologiques, matérielles et pathologiques qui ont pesé sur cette œuvre, ces dernières n'ayant d'ailleurs pas disparu avec l'indépendance des territoires coloniaux. Il analyse les facteurs qui ont permis l'utilisation optimale des ressources humaines et financières mises enjeu et dont les plus visibles étaient l'unité de doctrine, la cohésion dans l'exécution et le suivi, autrement dit la persévérance dans l'effort. L'histoire ne se répète pas, elle bégaie, a-t-on dit. Elle aurait même tendance à bafouiller de nos jours, surtout dans le domaine de l'aide médicale aux peuples malheureux. Cette grande leçon du passé que nous donne ce livre ne pourrait-elle servir à mettre un peu de rigueur dans le discours généreux mais souvent futile qui entoure l'assistance au Tiers monde, comme si l'on voulait ignorer les tristes réalités pour mieux ciseler la beauté de ce qui n'est alors qu'un geste, pour ne pas dire une gesticulation ? (4e de couverture)

39.              LECLERC (Félix). Adagio. Contes. Montréal, Québec, Editions Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations de Marcellin Dufour (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            20

Avant de se faire connaître sur les grandes scènes du monde francophone, Félix Leclerc avait su charmer une foule d'auditeurs puis de lecteurs avec une série de contes qui se présentent comme une symphonie en trois mouvements : Adagio, Allegro et Andante. Ces trois recueils de Félix, qui maîtrise toutes les techniques de l'art de conter, ont connu un succès sans précédent. Adagio, publié pour la première fois en 1942, regroupe dix-huit contes ou récits réalistes pour la plupart qui témoignent de l'idéologie de la société québécoise des années 1940. Félix, humaniste et philosophe, y chante entre autres thèmes la grandeur de l'amour, l'importance de la fraternité humaine, l'entraide et le partage, et il excelle à peindre l’univers des pauvres et des laissés-pour-compte, qui se heurtent trop souvent à l’indifférence des puissants. Bonheurs simples, fraternité entre les humains, joies de la vie champêtre composent un univers que les lecteurs retrouveront avec un plaisir renouvelé.

40.              LECLERC (Félix). Allegro. Fables. Montréal, Québec, Editions Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations d'Albert Rousseau (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            20

Deuxième mouvement d'une symphonie amorcée avec Adagio (1944) et complétée avec Andante (1945), Allegro (1944) regroupe douze textes, sous-titrés à l’origine Fables, mais qui s'apparentent davantage aux contes animaliers traditionnels. Félix le conteur, comme son maître La Fontaine, se sert des animaux « pour instruire les hommes », pour leur enseigner les grandes lois de la vie. Les personnages non typés, depuis la simple petite mouche jusqu'à l'orignal, le roi de la forêt, cherchent le bonheur et la liberté. Ils sont appelés à exercer un choix, à grandir au contact des autres, leurs semblables, et à découvrir la vérité. Ainsi en est-il des hommes, qui doivent composer avec leur entourage afin de découvrir les valeurs de la vie et de la mort. Avec Allegro, Félix Leclerc livre un message d'amour et d'espoir.

41.              LEE (Rensselaer W.) Ut pictura poesis. Humanisme et théorie de la peinture : XVe-XVIIIe siècles. Macula, 1991, gr. in-8°, 216 pp, traduction et mise à jour par Maurice Brock, un frontispice et 41 illustrations, complément bibliographique, index des noms et des notions, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Ut pictura poesis : la formule d'Horace ("la poésie est comme la peinture") a été paradoxalement inversée par les hommes de la Renaissance et de l'Âge classique. Pendant trois siècles, de Léonard à Reynolds, la peinture s'est flattée d'être "comme la poésie" : subordonnée à la littérature, dont elle a tiré ses sources d'inspiration et sa raison d'être. Cette rencontre se défait au dix-huitième siècle : – affirmation d'un réalisme qui entend puiser ses thèmes directement dans la nature ;– théories du génie et du sublime qui autorisent les excès de l'expression individuelle ; – travail des philosophes qui, tel Lessing (1766), veulent dégager la spécificité de chaque pratique artistique ; – autonomie croissante des constituants picturaux : couleur, texture, surface, etc. Pour nous conter l'histoire de cette transformation, l'auteur procède par rapprochements, citations, références ; il explicite tour à tour la théorie de l'art en Italie (de Dolce à Bellori), la doctrine de l'Académie et de ses adversaires (Félibien, de Piles, Du Bos), enfin les débats en Angleterre autour du magistère de Reynolds à l'aube du romantisme. Etude célèbre publiée pour la première fois en français, l'Ut pictura poesis de Lee a été actualisé par nos soins et doté d'une bibliographie moderne. (4e de couverture)

42.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). De Belzébuth à Louis XVII. Affaires étranges. Grasset, 1950, in-12, 300 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 13)

            30

"Une série de chroniques parues dans “le Temps” de 1899 à 1914. Les dons habituels de G. Lenotre n'y manquent pas. Lenotre estime que Louis XVII a dû s'évader du Temple, mais que l'évasion n'a jamais été démontrée scientifiquement. Quant à Naundorff, son imposture ne fait pas l'ombre d'un doute." (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)

43.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Dossiers de police. Grasset, 1949, in-12, 278 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 6)

            30

Dans cet ouvrage richement documenté, G Lenotre nous présente 35 histoires de police qui ont défrayé la chronique, depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à des histoires aussi stupéfiantes que celle de Vrain-Lucas, audacieux faussaire qui vendit à prix d'or des lettres de Vercingétorix et autres célébrités antiques écrites en français (!) à un membre éminent de l'académie... La lecture de ce livre nous fait passer du rire à l'horreur, mais toujours avec plaisir tant le style de l'auteur est fluide et sa connaissance de l'histoire pointue. Un chapitre, p. 142-146, intitulé : l'évasion de « Bibi », est consacré à Michelot Moulin, le fameux chouan normand, qui s'échappa du fort de Joux où l'avait fait incarcérer le Premier Consul.

44.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). En France jadis. Grasset, 1941, in-12, 348 pp, 8 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 10)

            30

Au temps des pataches ; Le roi chez lui ; Médecin de Molière ; Le bonhomme Le Nôtre ; Jean Cavalier ; Gens de maison ; Milord l’Arsouille ; Alexandre Dumas cuisinier ; etc., etc. Selon les mots bien choisis de l’éditeur, Lenôtre a rendu l’histoire “amusante, libre, variée, pittoresque... il assemble une multitude de dessins précis, minutieux, d’une rare justesse de traits.”

45.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Existences d'artistes. De Molière à Victor Hugo. Grasset, 1941, in-12, 342 pp, 6 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 11)

            30

"Les “Existences d'artistes”, de G. Lenotre (Grasset), sont un choix de ses chroniques relatives à la vie privée de quelques grands hommes des arts ou des lettres. Ces pages n'ont pas perdu leur fraîcheur, et permettent d'espérer que plusieurs recueils posthumes pourront être encore édités du plus amusant des historiens." (André Thérive, “Le Temps”, 10 janvier 1941)

46.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Héros d'aventures. Grasset, 1957, in-12, 313 pp, 8 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 15)

            30

"La collection « La Petite Histoire » a pour objet de rassembler les quelque deux mille articles que le regretté G. Lenotre a publiés, pendant un demi-siècle et avec le talent que l'on sait, dans des journaux et des revues fort divers. Le quinzième volume, "Héros d'aventures", vient de paraître. Il groupe trente-deux récits où évoluent, avec le naturel et l'aisance des êtres vivants, Casanova ou Brummel, la chevalière de Fréminville ou Mme de Lavalette, – qui l'une et l'autre adoptèrent au moins durant une heure des vêtements d'un sexe qui n'était pas le leur, – Vincent de Paul en Barbarie, Franklin à Londres et Louise Contat rendant visite à Corvisart. Que le charmant conteur nous conduise chez les Hurons ou au sommet du Mont Blanc, du tripot de Mme Permon au taudis où sa fille – cette spirituelle et élégante duchesse d'Abrantès qui dilapida des millions, – devait expirer, on poursuit avec un intérêt sans cesse tenu en éveil le récit d'épisodes qui, sous la plume de Lenotre, constituent « une ample comédie aux cent actes divers et dont la scène est l'univers ». Et, en refermant ce livre, on s'aperçoit que, si les romans d'actualité composés à l'époque qu'évoque l'historien ont terriblement vieilli, les récits de « La petite Histoire » ont gardé toute leur fraîcheur." (Revue des Deux Mondes, 1958)

47.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Nos Français. Portraits de famille. Grasset, 1942, in-12, 284 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 12)

            30

"Vient de paraître « Nos Français », par G. Lenôtre. Voici le dernier ouvrage du regretté auteur de la petite histoire. Tout le monde connaît et apprécie le style alerte et nuancé de G, Lenôtre, Aussi est-il inutile de s'étendre longuement sur la forme parfaite de ce nouveau recueil de croquis dont le sous-titre est « Portraits de famille », Pris un peu au hasard de notre histoire, la courageuse figure du marquis d'Arlandes compagnon d'ascension de Pilâtre de Rozier, celle non moins attachante du comte de More, « insurgent » d'Amérique ; l'épopée des soldats de la Révolution, l'attachement de Persigny pour Falloux, représentent autant d'incidents historiques oubliés et que G. Lenôtre replace en mémoire. Les 29 historiettes qui composent le volume ne peuvent laisser le lecteur indifférent. Chaque ligne, chaque paragraphe apporte un plaisir neuf et sain. L'auteur sait donner au plus modeste fait une tournure spirituelle et de bon goût qui augmente encore l'agrément de la lecture. Ce n'est pas sans un regret que l'on ouvre « nos Français » sur quelques menus détaillés de restaurants... au XVIIIe siècle." (Journal des débats politiques et littéraires)

48.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Paris et ses fantômes. Grasset, 1950, in-12, 318 pp, 4 pl. de gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 3)

            30

L'auteur a modestement adopté un procédé d'investigation un peu particulier : il se contente d'évoquer les fantômes. Paris en est peuplé. Tant de millions et de millions d'êtres y ont vécu, que tous les murs ont une histoire à raconter. On ne les connaît pas toutes, certes; mais, guidés par des souvenirs de lectures recueillis dans les « Mémoires » et les gazettes d'autrefois, ou dans les chroniques des fureteurs qui nous ont précédés, nous mêlons au plaisir de la flânerie celui d'écouter les vieilles pierres. Que de pèlerinages émouvants ! Le passé émerge de l'ombre ; les maisons qui ont vu l'histoire la racontent mieux que les livres...

49.              LENOTRE (Théodore Gosselin, dit G.). Sous le bonnet rouge. Croquis révolutionnaires. Grasset, 1946, in-12, 302 pp, 4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 8)

            30

Comment menait-on une grève en 1792 ? Que sont devenus les vainqueurs de la Bastille ? Pourquoi le peintre David a-t-il dessiné des costumes ridicules pour les élèves de l'école de Mars ? Qui étaient Cadet Rousselle, Ange Pitou ? Pourquoi Rouget de l'Isle, vieux moribond, tremble-t-il dès que résonne sa "Marseillaise" ? Les réponses sont "Sous le bonnet rouge"...

50.              LETURMY (Michel). Dieux, héros et mythes. Club Français du Livre, 1958, in-8°, (18)-718-(8) pp, 32 illustrations hors texte, notes et lexiques, biblio, reliure toile écrue de l'éditeur avec une illustration runique estampée en noir au 1er plat, dos lisse (lég. sali) avec titres en rouge, bon état (Coll. Merveilles). Edition numérotée

            25

Mythologies gréco-romaine, hindoue, iranienne, celtique, scandinave/germanique, ougro-finnoise, chinoise, africaine, sémitique.

51.              MALET (Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France de 1774 à 1851. Deuxième année. Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925), in-12, (4)-228 pp, 85 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état

            20

52.              MALET (Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France du XVIe siècle à 1774. Première année. Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925), in-12, 310 pp, 104 gravures et cartes, cart. éditeur, bon état

            20

53.              MARCADÉ (Valentine). Art d'Ukraine. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990, in-4°, 348 pp, 60 illustrations en couleurs sur 24 pl. hors texte et 112 illustrations en noir sur 40 pl. hors texte, appendices, notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Slavica, Ecrits sur l'art)

            40

"Il y a très peu de publications sur l'art ukrainien. Nous avons en France et plus largement en Occident réalisé la plupart du temps des expositions de l’art russe ou de l’art slave. Les grandes expositions qui se sont tenues récemment au Louvre ou au musée d’Orsay présentaient une sorte de panorama d’une culture slave ou russe qui englobait l'Ukraine. Nous manquons cruellement d'outils de références, de données sur la culture ukrainienne et quand il en existe, ils sont souvent indisponibles. Art d'Ukraine, l'ouvrage fondamental de Valentine Marcadé, le seul livre en langue française sur les avant-gardes ukrainiennes, a été édité il y a trente ans et il est difficile aujourd’hui de se le procurer." (Sylvain Amic, directeur du musée des Beaux-Arts de Rouen) — "La publication du livre de Valentine Marcadé est un événement dans le processus d'approfondissement de la connaissance de la culture ukrainienne par l'Occident. L'aube de cette culture a été marquée par le brillant développement de l'art dans l'État kiévien. Cependant les péripéties néfastes de l'histoire dont le résultat fut l'appartenance du territoire de l'Ukraine à la Lituanie, la Pologne et la Russie ont produit, pour un observateur extérieur, une aberration selon laquelle la culture ukrainienne, fut amalgamée à la culture des nations voisines. La restitution de la vérité historique est le premier mérite du livre de V. Marcadé. Son deuxième mérite est la présentation des faits esthétiques dans le large contexte de la vie sociale et la démonstration de l'enracinement profond de l'art ukrainien dans les traditions folkloriques qui remontent parfois aux époques lointaines des Scythes et des colonies grecques sur les côtes de la mer Noire. Mais la spécificité la plus importante de ce livre est le choix bien fondé des chapitres de l'histoire de l'art ukrainien que l'auteur propose à notre attention. N'ayant évidemment pas l'intention d'écrire une histoire « complète et systématique » de l'art d'Ukraine, V. Marcadé se concentre sur les épisodes cruciaux de cette histoire, sur la période kiévienne, sur le développement de l'art ukrainien aux XVlle-XVllle siècles, sur la participation des artistes ukrainiens à la vie culturelle de l'Empire russe au XIXe siècle et sur l'avant-garde ukrainienne des premières décennies de notre siècle. Il faut dire qu'Art d'Ukraine contient beaucoup de faits et d'évaluations esthétiques qui sont nouvelles et originales. Plusieurs dizaines d'illustrations en couleur et en noir et blanc constituent également un des nombreux atouts du livre." (Victor Koptclov)

54.              MELOT (Michel). Daumier. L'art et la République. Les Belles Lettres/Archimbaud, 2008, in-8°, 277 pp, 32 pl. de dessins de Daumier, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Fervent spécialiste de Daumier (1808-1879), Michel Melot retrace l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'œuvre et mène l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les collectionneurs et les hommes politiques. Il rappelle de manière très documentée les passions politiques que Daumier a suscitées non seulement en France mais aussi à l'étranger – Daumier étant célébré à la fois aux États-Unis comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le grand artiste révolutionnaire français – entièrement liées au combat des républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la mort de Daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de véritables manifestations républicaines. — Essai sur la vie et l'œuvre de Daumier, ce livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à l'histoire politique et sociale. Il explique comment une œuvre d'art peut survivre à son auteur et fasciner un public longtemps après et loin ailleurs des conditions de sa création. — "Essai très complet sur les manières différentes, voire opposées, dont l'œuvre de Daumier a été reçue, du XIXe siècle à nos jours." (Le Figaro, 2008) — "L'intérêt de l'étude de Michel Melot est d'examiner avec précision la postérité de Daumier, de dire pourquoi son œuvre fut négligée après sa disparition en 1872 et comment, plus tard, elle lui valut cette célébrité tant convoitée." (L'Humanité, 2008)

55.              MILLER (Henry). Lettres à Anaïs Nin. P., Christian Bourgois, 1967, in-8°, 410 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            25

"Écrivain prolifique, Miller a toujours trouvé le temps de submerger de lettres ses amis. Elles sont incontestablement d'un intérêt premier. (...) La correspondance publiée aujourd'hui embrasse la période qui s'étend de sa rencontre avec Anaïs Nin, en 1931, à l'installation en Californie de "l'Aigle de Big Sur" en 1946. C'est assez dire qu'elle est essentielle. Quiconque voudra pénétrer davantage dans le monde millerien sera désormais tenu de prendre là ses références. Les principaux événements de la vie de Miller apparaissent sous un nouvel éclairage, non point parce qu'ils nous sont donnés dans leur objectivité historique (ce serait trop exiger et d'un intérêt médiocre), mais parce que nous les abordons par l'intérieur et qu'ils se composent sous la plume de l'auteur comme un intime et vivant kaléidoscope. L'opinion qu'a Miller, par exemple, de son "Tropique", l'explication qu'il trouve souvent à ses actes, le portrait qu'il trace de ses amis, la relation qu'il donne de ses nombreuses lectures, tout nous conduit à considérer cet ensemble de lettres comme un long monologue biographique venant en contrepoint de l'œuvre proprement dite. Miller donne l'impression de s'adresser, au-delà de la personnalité bien vivante d'Anaïs Nin, à un vaste public imaginaire ; non qu'il en ait conscience : l'incantation du monologue agit comme une sorte de drogue et le récit s'avance, riche d'idées, fourmille de visages, d'anecdotes, de réflexions. Un Miller tonitruant se présente au fil des pages, tel que nous avons l'habitude de le côtoyer dans ses livres..." (F.-J. Temple, Le Monde, 1967)

56.              MONTEIL (Amans-Alexis). Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles. P., Janet et Cotelle, Coquebert, 1828-1844, 10 vol. in-8°, reliures demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, caissons à froid (reliures lég. postérieures, vers 1870), coiffe sup. du tome 1 un peu abîmée, dos lég. frottés, rousseurs sporadiques, bon état

            300

Edition originale. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), professeur d’histoire à l’École centrale de l’Aveyron (1796) puis dans les écoles militaires, est surtout connu pour son “Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles” (Paris, 1828-1844), d’une conception très novatrice, une sorte d’histoire racontée par ses acteurs, où il s'attachait à décrire l'histoire des mœurs plus que l'histoire politique. Il avait notamment exploité pour cet ouvrage des manuscrits recueillis par ses soins, à une époque où ceux-ci étaient abondants sur le marché et vendus au poids du parchemin. Monteil est l'un des premiers folkloristes, il décrit ici l'histoire du peuple, des mœurs populaires, des usages, des traditions et des superstitions. Ses études s'appuient sur une documentation prodigieuse et originale : la publication de cette somme commença en 1828 et se termina en 1844. Son ouvrage est un passionnant recueil des monuments des petits et des grands métiers anciens. Un grand nombre d'artisanats, métiers de bouche, services, corporations, bannières, font l'objet d'un chapitre. — Volume 1 et 2. XIVe siècle. – 3 et 4. XVe siècle. – 5 et 6. XVIe siècle. – 7 et 8. XVIIe siècle. – 9 et 10. XVIIIe siècle (et Révolution). Le travail des classes laborieuses dans l'ancienne France ; l'industrie française ; le traité des arts et métiers (brasseurs, charcutiers, charrons, couteliers, brodeurs, oublieurs, horlogers, distillateurs, gantiers, patenôtriers, couvreurs, couteliers, relieurs, etc.) ; les bannières des métiers (la bannière de Saint Eloi, le fer, le cuivre, la bannière de Saint Blaise, la bannière de Saint Fiacre, la bannière de Saint-Joseph, etc.) ; ordonnances relatives aux métiers ; Seizième siècle : la visite aux ateliers ; Dix-septième siècle : les pérégrinations industrielles du chevalier de Malte ; Etc.

57.              MUNTHE (Axel). Le Livre de San Michele. Illustrations de Louis Clauss. P., Editions Arc-en-Ciel, 1952, 2 vol. in-8°, 202-(3) et 221-(1) pp, avec 24 gravures sur cuivre hors texte de Louis Clauss enluminées au pochoir (dont qqs illustrations érotiques), brochés, en feuilles, couv. rempliées, couv. crème avec titres en rouge et noir, sous chemises cartonnées et emboîtages de l'éditeur (dos d'une chemise cartonnée abîmé, un emboîtage abîmé, mais livres en parfait état)

            40

Edition tirée à 2.200 exemplaires numérotés (ex. n° 181 sur vélin de chiffon des papeteries du Marais). — « Si le livre de San Michele s’est trouvé devenir une autobiographie, dit Axel Munthe, c'est que la manière la plus simple d'écrire sur soi-même consiste à s’efforcer de penser à d'autres. » Les autres, ce sont les belles malades imaginaires de l'avenue de Villiers ou de la Piazza di Spagna, le triste petit John, la redoutable Mamsell Agata, le vicomte Maurice ou M. Alphonse – les malheureux et les humbles soignés par le médecin suédois à Paris, Naples ou Messine, qui apparaissent tour à tour au fil de ces pages vibrantes de tendresse et de pitié pour les bêtes et les hommes. Vivre à Capri, c'était le rêve – finalement réalisé – d’Axel Munthe. Son récit écrit à San Michele, paradis des chiens et des oiseaux, a connu aussitôt dans le monde entier une faveur qui ne s'est jamais démentie. — "Livre passionnant, difficilement classable. Autobiographie ? Certainement pas, car ce médecin suédois, né en 1857 et décédé en 1949, ne nous y dévoile pas des pans entiers de son existence. Rien, ou très peu, sur son enfance. Rien sur d'éventuels amours de jeunesse (en a-t-il eus ?) Rien sur sa vie familiale (il s'est tout de même marié deux fois et a eu deux fils. Rien, ou presque, sur la Grande guerre (qu’il a faite comme ambulancier de la Croix Rouge, et qui lui a inspiré tant d'horreur). Le livre, en outre, manque singulièrement de repères chronologiques. Entre Paris, Rome, Capri, Naples, Messine, la Suède, l'Angleterre, le ballet des allées et venues est incessant, dans un désordre que le lecteur ne peut que regretter, tant il est impossible de suivre le fil du temps. Simple chronique d'une vie de médecin ? L'ouvrage va tellement au-delà ! Anecdotes à foison – pas seulement médicales et le plus souvent doublement savoureuses – humour, poésie, amour de la nature, des bêtes, des déshérités de toutes sortes, corps à corps incessant avec la mort, confèrent au livre une richesse et une puissance émotive qui ne peuvent laisser insensible." (Daniele Foret)

58.              NEWTON (Helmut), LAMARCHE-VADEL (Bernard‎). ‎Helmut Newton, un peuple de statues. Editions du Regard, 1981, in-4°, 75 pp, 34 photographies noir et blanc à pleine page ou sur double page, 11 photographies dans le texte, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée (très lég. usagée), bon état

            50

Catalogue de l'Exposition d'Helmut Newton à la Galerie daniel Templon, Novembre 1981, Paris.

59.              NORA (Pierre)(dir.) Les Lieux de mémoire. Tome III : Les France. 1 : Conflits et partages. 2 : Traditions. 3 : De l'archive à l'emblème. Gallimard, 1992, 3 vol. in-8° carré, 988, 988 et 1034 pp, 815 illustrations dans le texte et hors texte, notes, reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, bon état (Coll. Bibliothèque illustrée des Histoires)

            150

60.              NOSSINTCHOUK (Ronald). L'Extase et la blessure. Crimes et violences sexuelles de l'Antiquité à nos jours. Plon, 1993, in-8°, 291 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Eros est un dieu barbare qui n'hésite pas à armer le bras des amants. La marque se substitue à la caresse, le cri à la plainte. Dans le secret des familles ou des sectes, on n'hésite pas à exciser, à castrer dans l'espoir d'atteindre à d'hypothétiques révélations divines. Dans l'intimité des couples, le couteau, la hache, le garrot ou d'autres supplices sont les instruments de l'excitation sexuelle. L'histoire de la séduction peut être ainsi réécrite en termes de violence allégorique ou réelle, puisque la première des violences est la tentation même de l'autre. Telle est l'ambition de ce livre. En réinterprétant des exemples célèbres comme l'androgynie supposée de Jeanne d'Arc, la nécrophilie du sergent Bertrand ou la passion sanglante de la veuve Renczi, et en analysant des cas contemporains – tel celui de Salvo, l'étrangleur de Boston –, Ronald Nossintchouc retrace le combat permanent entre le corps sexué stigmatisé pour son infamie et la force subversive du désir, sans cesse résurgente.

61.              NOSTRADAMUS (Michel de Nostredame, dit). Traité des confitures, adapté en français moderne et présenté par Jean-François Kosta-Théfaine. Imago, 2010, in-8°, 134 pp, 20 illustrations, index des ingrédients, biblio sélective, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Nul n'ignore les célèbres Prophéties de Nostradamus, mais qui connaît le Traité des confitures du fameux astrologue ? Pourtant, ce Traité eut un succès retentissant dès sa parution, en 1555, et fut d'emblée réédité plusieurs fois. Composé de trente et un chapitres, cet ouvrage nous offre diverses recettes tout à fait réalisables pour les gourmands d'aujourd'hui. Coing, griotte, rhubarbe, orange, poire, courge, et autres fruits et légumes sont accommodés avec du sucre ou du miel, et relevés par des épices tels le gingembre, la cannelle ou le clou de girofle... Mais comme chacun sait, Nostradamus était aussi médecin. Il nous propose ainsi des confitures aux vertus curatives : sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la chaleur du foie, sans oublier celle à base d'écorces de buglosse qui permet de rajeunir ! — Si aujourd'hui elles enchantent nos papilles, les confitures ont aussi leur histoire. Citées pour leurs vertus dès le premier siècle de notre ère, elles entrent en gastronomie avec le début de production massive du sucre dans les nouvelles colonies d'Amérique au XVIe siècle. Médecin et alchimiste, Nostradamus s'est initié aux confitures guérisseuses à Milan pour enrichir sa pharmacopée. Il étudia ainsi le moyen de conserver les fruits, de plus en plus appréciés avec l'apparition des premiers vergers. La confiture naît de cet art de la conservation et de la recherche du goût. Si le sucre est encore un produit rare réservé aux «princes et grands seigneurs», Nostradamus entend le populariser et propose d'étonnantes recettes de confitures, fruits confits et autres vins cuits... Les recettes de Nostradamus offrent à la fois un intérêt culinaire, historique et littéraire.

62.              NURDIN (Jean). Le Rêve européen des penseurs allemands, 1700-1950. Presses Universitaires du Septentrion, 2003, gr. in-8°, 291 pp, préface de Jacques Bariéty, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

L'Europe en construction est-elle vraiment celle qu'espéraient il y a un demi-siècle ses initiateurs ? Ne s'éloigne-t-elle pas de l'objectif premier de leur action, à savoir une imposante fédération reposant sur le "noyau dur" de la réconciliation franco-allemande ? L'Europe est et doit être davantage qu'un grand ensemble économique et commercial, car elle est d'abord une idée qui fut longtemps l'apanage d'une élite de la pensée. Les auteurs d'expression allemande y occupèrent une place exceptionnelle et c'est une analyse de leurs conceptions européennes que propose le présent ouvrage, dont l'objet est de montrer combien la réflexion de ces "penseurs allemands" a contribué à enrichir le débat sur l'Europe, son identité, sa culture, son organisation et son avenir. Philosophes, écrivains, historiens, publicistes ou hommes d'Etat, ces hommes, célèbres ou peu connus, ont souvent fait preuve d'une lucidité et d'une prescience hors du commun. Leurs conceptions méritent d'être évoquées à une époque où l'Europe s'interroge sur elle-même et sur son avenir.

63.              OLSEN (Dr Orjan). La Conquête de la Terre. Histoire des découvertes et des explorations depuis les origines jusqu'à nos jours. Payot, 1934-1941, 6 vol. in-8°, traduit du norvégien, 397 cartes et gravures dans le texte et à pleine page, index chronologique des principaux voyages, les 6 tomes reliés en 3 volumes demi-chagrin noir à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque historique). Bel exemplaire bien relié

            250

Complet. – I-II : Des origines à Christophe Colomb ; III-IV : De Christophe Colomb à Cook ; V-VI : De Cook à nos jours. — Table : I. Les premiers pionniers ; Les plus vieilles civilisations ; L'Egypte ; Les Keftiou ; L'Ophir et le Pont ; Les Phéniciens ; Carthage ; Le périple d'Hannon ; Les conceptions géographiques des anciens Grecs ; Les colonies de la Grèce ; Les géographes grecs d'avant Hérodote ; Hérodote et sa géographie ; L'Anabase de Xénophon ; L'Inde de Ctesias ; L'Expédition d'Alexandre ; L'Expédition de Néarque ; Le voyage de Mégasthènes en Inde ; Le voyage de Pythéas aux pays du nord ; Les savants d'Alexandrie et de Rhodes ; La géographie au temps de la puissance romaine, Ptolémée ; L'Empire chinois et ses relations avec l'Europe ; Les voyages de Fa-Hien (399-417) ; Le commerce de Byzance avec l'Asie. La mission de Zémarque ; La géographie au Moyen Age ; La géographie chez les Arabes ; Les voyages d'Ibn Batouta ; Les voyages d'exploration des Norvégiens ; Les voyages de Benjamin de Tudèle, 1159-1173 ; Les conquêtes mongoles. La conflagration universelle ; La visite de Plan Carpin au grand khan. – II. Les voyages de Rubruquis à Karakoroum ; Marco Polo ; Les missions d'Asie ; Jean de Béthencourt ; Les explorations portugaises sous Henri le Navigateur ; Vasco de Gama trouve la route maritime de l'Inde ; La deuxième période des expéditions portugaises ; Christophe Colomb découvre l'Amérique. – III. Le deuxième voyage de Colomb ; Le troisième voyage de Colomb. Découverte de l'Amérique du Sud ; Le quatrième voyage de Colomb ; Les dernières années de Colomb ; Les conquistadores dans l'Amérique centrale. Le nouveau monde. Les « explorateurs mineurs » ; Balboa découvre la Mer du Sud ; Découverte et conquête du Mexique ; Découverte et conquête du Pérou. François Pizarre ; Conquête du Chili. Découverte de l'Amazone ; Les premières expéditions dans l'Amérique du Nord. L'El Dorado. Les voyages en Floride, le Mississipi, l'Arizona, le Nouveau Mexique, la Prairie ; Las Casas, « l'Apôtre des Indiens » ; Fernand de Magellan fait le tour du monde, 1519-1522. – IV. Découvertes sur la côte orientale de l'Amérique du Nord. A la recherche du passage du Nord-Ouest ; La fondation de Buenos-Ayres. Découvertes en Argentine, au Paraguay et au Brésil ; L'empire des jésuites au Paraguay ; Les Français en Floride. Sir Walter Raleigh ; Le capitaine John Smith et la fondation de la Virginie ; La colonie française du Canada ; Voyages aux terres polaires en quête d'un raccourci vers la Chine ; Voyages de découverte des Espagnols dans la mer du Sud ; Voyage autour du monde de Sir Francis Drake ; Les successeurs immédiats de Francis Drake ; Voyages des Hollandais dans les eaux japonaises ; Découverte et conquête de la Sibérie ; Le travail des missionnaires ; La Salle et la Louisiane ; William Dampier « le grand flibustier » ; Le tour du monde de Roggeveen. Découverte de l'île de Paques ; L'amiral Anson, le dernier des grands corsaires ; Expédition de John Byron aux mers du Sud ; Wallis et Carteret. Découverte de Tahiti, Pittcairn, etc ; Le voyage autour du monde de Bougainville ; Le premier voyage de Cook. – V. Le deuxième voyage de Cook ; Le troisième voyage de Cook ; Les navigateurs français contemporains de Cook ; La colonisation de l'Australie ; Jean Egède et le Groenland ; La grande expédition russe au Kamtchatka, en Sibérie et en « Tartarie » ; Nouvelles découvertes en Amérique ; Découvertes en Afrique ; La mer Rouge, l'Asie occidentale et l'Inde au début du XIXe siècle ; Nouveaux progrès en Afrique ; La reconnaissance du territoire américain s'organise ; Circumnavigations des Russes ; Nouvelles explorations dans le Pacifique. – VI. Les premiers voyages dans l'Antarctique ; Le passage Nord-Ouest et les expéditions Franklin ; Les détails du territoire américain ; Les derniers voyages d'exploration en Australie ; Découvertes en Afrique à partir du milieu du XIXe siècle ; Les dernières explorations de l'Asie ; L'Océan glacial. La « Vega » et la « Jeannette » ; Le Spitzberg, la Nouvelle Zemble et l'Archipel François-Joseph ; Le détroit de Smith, le canal de Robeson et le Groenland ; Les expéditions du Pôle Nord ; Les derniers voyages aux mers antarctiques. La conquête du Pôle Sud ; Index chronologique.

64.              PETRÉ-GRENOUILLEAU (Olivier). Les traites négrières. Essai d'histoire globale. Gallimard, 2006, in-8°, 468 pp, 22 gravures et photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état (Bibliothèque des histoires)

            25

Monstrueuse, la matière de ce livre l'est, pour deux raisons. Le sujet, d'abord : le trafic d'hommes noirs, "infâme trafic" jusque dans les justifications qu'on a voulu lui trouver, philosophiques, religieuses, économiques, politiques. Monstrueuse aussi, son étendue dans l'espace, de l'Afrique à la Méditerranée orientale puis de l'Afrique aux Amériques, le fameux "commerce triangulaire" n'étant que l'une de ses composantes ; et dans le temps, puisque cette histoire est longue de près de quatorze siècles. L'approche globale, qui met en relation l'histoire de l'esclavage avec d'autres domaines de la recherche historique – histoire des idées, des comportements, de l'industrialisation –, permet de découvrir comment des logiques différentes, propres à l'Afrique noire, au monde musulman et à l'Occident, ont pu se connecter pour donner naissance aux traites négrières. Comment, une fois pris le pli, enclenché l'engrenage négrier, les traites ont évolué jusqu'à leur terme, résultat d'une dynamique abolitionniste. Ce livre restitue pour la première fois dans son ensemble la complexité d'un des phénomènes mondiaux à l'origine du monde moderne.

65.              POUJOULAT (Jean-Joseph-François). Histoire de Jerusalem. Tableau religieux et philosophique. Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1842, 2 vol. in-8°, 300 et 316 pp, les 2 tomes reliés ensemble en un volume demi-chagrin havane à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), mque la page de titre du tome II, qqs rares rousseurs sur les premiers et derniers feuillets, bon état

            60

Comprenant l'entrée des Hébreux dans le pays de Chanaan, leurs destinées monarchiques, leur génie, leur caractère ; Jésus-Christ ; l'établissement et les premiers siècles du Christianisme ; les pèlerinages, le royaume francais fondé en Terre Sainte par les croisades ; la domination musulmane jusqu'a nos jours.

66.              POUPET (B.-J.) La Dentelle d'Alençon. (Thèse). P., Arthur Rousseau, 1913, gr. in-8°, viii-165 pp, biblio, broché, très bon état, envoi a.s. Rare

            60

"Dans sa thèse de doctorat sur la dentelle d’Alençon, B.-J. Poupet évoque des « aptitudes spéciales » nécessaires. Pour « réussir l’alençon », il faut « du goût, de la patience, de l’agilité, de la précision et aussi une grande sûreté de main et d’œil, la soumission à la discipline du silence et encore le sens de l’imitation originale ». Or, selon lui, « toutes les fillettes n’ont pas ce don : un article du règlement [des écoles de dentelle] prévoit l’éviction des maladroites et des nonchalantes ; celles qui restent ont la vocation et pourront jusqu’au bout jouer la difficulté ». Le régime de la vocation, s’il est « naturellement » féminin pour la dentelle, n’est donc pas également distribué parmi les jeunes filles." (Stéphane Lembré, La qualification, la main et la machine : filles et garçons face aux formations dentellières, XIXe-XXe siècles)

67.              QUIDET (Christian). La fabuleuse histoire du tennis. P., ODIL, 1976, pt in-4°, 784 pp, préface d'Antoine Blondin, 300 photos en noir dans le texte et à pleine page et sur 24 planches en couleurs hors texte, palmarès, biblio, reliure cartonnée de l'éditeur (un coin lég. abîmé), jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (poids 1,83 kg)

            25

Cet ouvrage, qui a obtenu le Grand Prix de littérature sportive 1977 est certainement le plus complet sur l'histoire du tennis des origines à 1975.

68.              ROMAINS (Jules). Les Hommes de bonne volonté. Flammarion, 1944-1946, 27 vol. in-12,  imprimés sur vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité, bon état

            250

Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux, et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte, à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires, les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman, où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6 octobre.– 2. Crime de Quinette. – 3. Les Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les Superbes. – 6. Les Humbles. – 7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9. Montée des périls. – 10. Les Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les Créateurs. – 13. Mission à Rome. – 14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun. – 16. Verdun. – 17. Vorge contre Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19. Cette grande lueur à l'Est. – 20. Le Monde est ton aventure. – 21. Journées dans la montagne. – 22. Les Travaux et les Joies. – 23. Naissance de la bande. – 24. Comparutions. – 25. Le Tapis magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7 octobre.

69.              RONAN (Colin). Histoire mondiale des sciences. Seuil, 1988, gr. in-8° carré, 697 pp, traduit de l'anglais, 126 pp de gravures et photos, figures, 2 cartes, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Un curieux paradoxe de nos cultures imprégnées de science et de technique tient à l’oubli délibéré de l’histoire des sciences. L’enseignement des sciences la néglige et l’histoire s’en accommode tant bien que mal, y voyant davantage un complément utile qu’une source essentielle. La science a pourtant bien une histoire, sans laquelle on ne saurait comprendre en profondeur les mutations de nos sociétés modernes. Donner à lire l’histoire de toutes les sciences, mathématiques, biologie ou géologie, et des sciences de toutes les civilisations, des Mayas à la Chine ancienne et à l’Europe, tel est le but de cette Histoire mondiale des sciences qui intègre les acquis les plus récents de la recherche. — Colin Ronan (1920-1995), historien des sciences, est en particulier l’auteur d’une importante biographie de Galilée et de recherches sur l’histoire des télescopes.

70.              ROUSSEAU (Jacques) et Michel Iatca. Histoire mondiale de l'Automobile. 1. L'époque héroïque. 2. L'univers automobile. P., Amis du Club du Livre du mois, 1958, 2 vol. in-4°, 511 pp, pagination continue, 16 planches en couleurs hors texte (11 de photos et 5 illustrations par Geo Ham), très nombreuses gravures et photos en noir dans le texte, tiré sur papier héliogravure, exemplaire n° 98, reliures toile décorées de l'éditeur, bon état

            60

"Ce livre, à l'aide d'excellents textes et de nombreuses illustrations, retrace l'histoire de l'automobile par la plume de Jacques Rousseau, le mieux documenté de nos techniciens." (Le Monde) — Jacques Rousseau, historien de l'automobile durant ses temps de loisirs, est connu pour son ouvrage en deux tomes "Histoire mondiale de l'Automobile" paru en 1958 chez Hachette. Ingénieur des Arts et Métiers, il travailla à partir de 1958 chez Simca.

71.              ROUVILLOIS (Frédéric). Histoire du snobisme. Flammarion, 2008, gr. in-8°, 410 pp, 16 pl. de gravures en noir et en couleurs, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Au fil de l'histoire)

            20

Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le plus "parisien" du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur. La réponse est : Bergson. Les élégantes qui se pressent aux cours du philosophe s'arrachent d'ailleurs la dernière robe du grand couturier Worth, joliment appelée "M. Bergson a promis de venir..." Chers snobs, que le Collège de France préoccupe davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Epoque, ils ont été amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au livre du romancier anglais Thackeray, “Le Livre des snobs”, acte de baptême du snobisme. Dûment nommés, nos snobs s'habillent à l'anglaise et courtisent les clubs chic, convoitent l'onction du titre de noblesse ou de la particule, s'émerveillent de la mise du comte d'Orsay, de Boni de Castellane, d'Oscar Wilde ou du prince de Galles. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir. Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la foule en est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour, quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés... Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de conscience, en méditant le propos du maître en snobisme que fut Robert de Montesquiou : "il faudrait manquer d'esprit pour ne pas être snob"...

72.              SAINT-FLEUR (Joseph P.) Logiques de la Représentation. Essai d'épistémologie wittgensteinienne. Louvain-la-Neuve, Academia, 1988, in-8°, 367 pp, préface de Noël Mouloud, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Hypothèses)

            35

Ouvrage issu de thèse. "Dans son ouvrage sur les Logiques de la représentation chez Wittgenstein, Joseph Saint-Fleur propose quatre étapes d'analyse qui suggèrent aussi quatre niveaux de lecture de l'itinéraire intellectuel du penseur viennois : 1. Structures de la représentation logique; 2. Le Tractatus en miettes; 3. La fracture du grand miroir; 4. Bilan et perspectives (sur la continuité de l'œuvre)." (Marc Maesschalck)

73.              SALA-MOLINS (Louis). L'Afrique aux Amériques. Le Code Noir espagnol. PUF, 1992, in-8°, 184 pp, broché, couv. illustrée, bon état

            30

"L'Espagne, jalouse de la prospérité des Antilles françaises, dont elle voit la cause dans l'extrême rigueur du Code Noir de 1685, fait rédiger le Código Negro carolino en 1784, dont l'auteur nous donne ici la traduction, précédée d'une ample introduction. Il signale également la double articulation du Code Carolin au Code noir, et du Code noir aux ordonnances hispaniques antérieures. Comme dans son édition du Code noir, l'auteur use d'un style misérabiliste qui ne convainc pas toujours le lecteur : « le maître et le moine labourent avec une ardeur pareille les chairs de l'esclave noir » (p. 11) ; etc. La traduction que présente L. Sala-Molins est effectuée à partir de l'édition publiée par Javier Malagón Barcelo en 1974 : le Code noir Carolin est resté à l'état de projet, n'ayant jamais été promulgué ! Peu importe d'ailleurs qu'il n'ait jamais été appliqué car il donne une idée des sentiments de l'autorité qui en a ordonné la rédaction. Son contenu, comme on peut s'y attendre, est assez proche du Code noir français, mais accorde quelques réconforts au destin du noir, réconforts signalés par Humbolt mais que Sala-Molins considère – sans doute à juste titre – comme inexistants..." (Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1993)

74.              SCHEFER (Jean Louis). L'Hostie profanée. Histoire d'une fiction théologique. P.O.L., 2007, gr. in-8° carré, 552 pp, 40 illustrations en couleurs hors texte, qqs illustrations en noir dans le texte, index-glossaire, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            35

Le Moyen Age latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée d'hérésie. Les "erreurs" (toujours orientales) sont toutes assimilées à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps mystique, "le corps du Christ dont nous sommes les membres" est la dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation. Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ. L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs, présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui est bénéficiaire du miracle ? les membres de la communauté chrétienne, c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre histoire.

75.              SELLIER (Jean). Atlas des peuples d'Afrique. La Découverte, 2005, in-8° à l'italienne, 208 pp, nouvelle édition, 75 cartes en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Le continent africain surprend par sa complexité. L'Atlas des peuples d'Afrique clarifie les questions en associant un texte alerte et concis à 75 cartes originales en couleur. Il évoque des populations aussi diverses que les Kabyles, les Ouolof, les Yoruba, les Dinka, les Xhosa... en les situant dans l'actualité des pays contemporains, mais aussi dans une histoire bien antérieure à l'époque coloniale, trop souvent méconnue. — "Pédagogique mais non simpliste, privilégiant l'histoire longue de ces populations, il permet de toucher la complexité du présent. Et le lecteur se régale de ce voyage dans le temps et dans l'espace, depuis les Berbères des côtes méditerranéennes jusqu'aux Zoulous en Afrique australe, que guide une bien agréable cartographie." (Alternatives internationales) — "Jean Sellier a fait le choix de cartes très instructives, très colorées (ce qui ajoute au plaisir visuel) et de textes qui racontent l'histoire des cinquante-trois Etats indépendants africains, en brefs éclairages, compréhensibles par tous, y compris par ceux qui se sentent dépassés par la complexité du continent (...). Le lecteur ira de découverte en découverte." (La Croix)

76.              TOUCHATOUT (Léon-Charles Bienvenu, dit). Histoire de France tintamarresque, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Illustrée par G. Lafosse, avec le concours de MM. Draner, A. Gill, P. Hadol, A. Le Petit, Robida, etc., etc. P., Librairie illustrée, s.d. (1868), in-4°, 796 pp, double page de titre dont une illustrée en couleurs, très nombreuses gravures dans le texte et 8 pl. en couleurs hors texte, reliure demi-basane bleu-nuit, 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état

            120

Une ironie cinglante, un langage décapant, prétexte à un jeu de massacres auquel nulle tête couronnée n'échappe : "Enfin, à l'âge de 77 ans, Louis XIV daigna faire quelque chose pour le pays dont il avait été le cancer pendant 72 ans : Il mourut." De la Gaule jusqu'en 1848, cet ouvrage irrésistible re-situe les princes qui nous gouvernent à la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter dans l'esprit du peuple aussi bien que dans les manuels scolaires : celle du comique de service à qui l'Histoire a malencontreusement confié le rôle tragique du Commandeur. — C'est en 1863 que Touchatout (1835-1911) rentre au journal qui deviendra l'Eclipse ; il devient rédacteur attitré en 1865, copropriétaire en 1868, puis propriétaire en 1872. L'Histoire de France tintamarresque fera sa renommée. Parus sous la forme de fascicules dès 1867, ces livraisons participent de la démolition de la légende historique, manquant de respect aux traditions avec un superbe sans-gêne. Il s'attaquera ensuite, de 1873 à 1878 à l'Histoire tintamarresque de Napoléon III...

77.              TOYNBEE (Arnold J.) La Grande Aventure de l'Humanité. Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1977, fort in-8°, 580 pp, traduit de l'anglais, 14 cartes hors texte in fine, broché, jaquette dorée illustrée, bon état. Edition originale en français

            30

"Une vision magistrale de l'histoire universelle." — Arnold Toynbee, unanimement considéré comme un des plus grands historiens du XXe siècle, nous donne ici sa version de l'histoire de l'humanité. Il fait le récit du destin de toutes les grandes civilisations : Sumer, l'Égypte, l'Amérique centrale, l'Inde, la Chine, Rome, la Perse, l'empire arabe, Byzance, les Mongols, la chrétienté occidentale sont passés en revue. Un récit vivant, exhaustif et précis, mené de main de maître par un des derniers grands humanistes, l'un des derniers à pouvoir brasser une telle somme d'informations. Des chapitres d'analyse et de réflexion figurent également, sur le destin des civilisations, leurs relations avec la technologie, avec les autres civilisations.

78.              TRESMONTANT (Claude). La Crise moderniste. Seuil, 1979, in-8°, 351 pp, notes, ouvrages cités, broché, bon état

            40

Les termes de « modernisme » et « moderniste » sont considérés très souvent comme injurieux par ceux qui les prononcent, voire insultants pour ceux qu'ils désignent. Qu'en est-il en fait ? Les historiens ont appelé “Crise moderniste” une crise doctrinale qui a secoué la pensée chrétienne et donc l'Eglise à la charnière entre le XIXe et le XXe siecle. Cette crise a porté sur plusieurs champs de bataille : la rencontre entre la crtique biblique et la théologie, la rencontre entre la théologie et les philosophies allemandes, la rencontre entre les sciences expérimentales et la théologie. (...) La crise moderniste n'a pas été seulement un grand moment de l'histoire de la pensée chrétienne : elle a été l'occasion d'un grand “développement”, selon l'expression du cardinal Newman. La connaissance de cette crise est donc nécessaire pour comprendre nos propres problèmes.

79.              [Vinification] – BIDET (Nicolas). Traité sur la nature et la culture de la vigne, sur le vin, la façon de le faire, et la manière de le bien gouverner, à l'usage des différents vignobles du Royaume de France. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, 2 vol. in-8°, 390-(11) et 227-(5) pp, 15 planches dépliantes et un tableau hors texte, brochés, couv. illustrées, bon état

            80

Réimpression de l'édition de 1759. — En 1752, parut le premier ouvrage de Nicolas Bidet, grand spécialiste de l'agronomie viticole à son époque.  Ce livre, qui traitait principalement des vignobles de Champagne, connut un grand succès. Après sept années de voyages et de recherche dans les autres régions du royaume, il publia cette seconde édition, très largement revue et augmentée. C'était, en quelque sorte, une somme des connaissances en matière de viticulture au XVIIIe siècle. Elle est enrichie d'une série de planches dessinées par Maugein et gravées par Choffart qui montrent des pressoirs, cuves et divers instruments de vinification. Nicolas Bidet naquit à Reims en 1709 et mourut dans la même ville en 1782. Il fut officier de la Maison du roi et sommelier de la reine Marie-Antoinette.

80.              [Vinification] – JULLIEN (André). Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la maniere de soigner les vins. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 315-(7) pp, 3 doubles planches hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Contenant la Théorie de la Dégustation de la Clarification, du Collage et de la Fermentation secondaire des Vins; les Moyens de prévenir leur Altération et de les rétablir lorsqu'ils sont dégénérés ou naturellement défectueux, de distinguer les Vins purs des Vins mélangés, frelatés ou artificiels, etc. — Réimpression de la 3e édition de 1822, revue, corrigée et augmentée, du premier guide pratique à l'usage des amateurs de vins et des sommeliers. Cette édition contient 3 planches figurant les instruments du sommelier. (Oberlé, Fastes, 962)

81.              [Vinification] – ROZIER (Abbé). Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins, soit pour l'usage, soit pour leur faire passer les mers. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 287-(5) pp, 3 planches gravées hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Le premier manuel du parfait vigneron. — Réimpression de l'édition de 1772. Né à Lyon en 1734, Jean-François Rozier fut un agronome réputé, particulièrement averti en matière de viticulture. Pendant un temps, il mit lui-même en pratique sa grande connaissance du vin après avoir acheté un domaine près de Béziers. Son ouvrage : "Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins" est, après les auteurs latins, le premier manuel du parfait vigneron. Il obtint, en 1770, le grand prix de l'Académie de Marseille. Outre son étude pertinente sur les cépages rouges et blancs implantés dans le Midi de la France, le savant indique les meilleurs moyens de renouveler un vignoble et de le cultiver ainsi que les vaisseaux et autres instruments propres à soigner le vin. Ce livre très rare est une somme du savoir viticole et oenologique au XVIIIe siècle. L'abbé Jean-François Rozier fut docteur en théologie, directeur de l'école vétérinaire de Lyon et membre d'un grand nombre de Sociétés de botanique. Curé constitutionnel sous la Révolution, il mourut en 1793, tué dans son lit par une bombe.

82.              WALLACE (Sir Alfred Russel). Les Miracles et le Moderne Spiritualisme. P., Librairie des sciences psychologiques, s.d. (1891), in-8°, viii-382-(2) pp, traduit de l'anglais, un portrait gravé en frontispice par Henri Germain, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, devenue rare (Caillet 11344, Dorbon 5230)

            150

"Savant ouvrage de cet émule de Darwin qui a consacré ses dernières années à la défense du Spiritualisme scientifique. – La croyance aux miracles. – Aspect scientifique du surnaturel. – La force Od. – La double vue. – Réalité des apparitions. – Théorie du Spiritualisme. – Photographies spiritiques d'Esprits. – Y a-t-il une autre vie ?... etc." (Caillet 11344) — Alfred Russel Wallace (1823-1913) est un naturaliste et philosophe britannique. Il a mis au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle au même moment que Charles Darwin. Sa défense du spiritisme et sa croyance en une origine immatérielle pour les plus hautes facultés mentales de l'être humain mit à mal ses relations avec le monde scientifique, tout spécialement avec les précurseurs de l'évolutionnisme. — "Il faut citer l’un des physiciens les plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu, dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus enthousiastes champions de l’apparition des esprits, et de leur commerce avec les vivants, M. A. Russel Wallace. Hâtons-nous de dire qu’il est, avec Darwin, l’inventeur de la fameuse hypothèse de l’évolution et de la sélection naturelle..." (Dr Bataille, Le Diable au XIXe siècle, 1894) — "Le livre dont voici une traduction est peut-être celui qui a contribué le plus efficacement à la diffusion en Angleterre du moderne spiritualisme. Indépendamment de ses qualités intrinsèques, qui certes sont considérables, il doit une bonne part de ce succès au nom de son auteur, l'un des savants dont le Royaume-Uni ait le plus de droit de s'enorgueillir, et l'un des naturalistes et des explorateurs que n'importe quel pays de l'Europe du XIXe siècle aurait le plus de raison d'envier à sa patrie." (préface du traducteur)

83.              WELLS (H. G.) Anticipations. S.l. (Paris), s.d. (1903), in-8°, (222) pp, traduit de l'anglais par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, reliure demi-toile verte, dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, bon état

            50

Edition pré-originale. Réunion en un volume relié des divers articles de “Anticipations” : I. La locomotion au XXe siècle. II. La diffusion des grandes villes. III. Eléments sociaux en développement. IV. Réactions sociales. V. Physiologie de la démocratie. VI. La guerre au XXe siècle. VII. Le conflit des langues. VIII. Synthèses. IX. Foi, morale et politique de la république nouvelle, publiés dans la “Revue” des 1er août (p. 362-407), 1er septembre (p. 551-577), 1er octobre (p. 177-204), 1er novembre (p. 419-452) et 1er décembre 1903 (p. 570-656) ; la première édition en volume sera publiée l'année suivante au Mercure de France sous le titre “Anticipations, ou de l’influence du progrès mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines” (1904). — Dans ce texte visionnaire publié en anglais en 1901, l’écrivain s’essayait à imaginer la société de l’an 2000, prévoyant notamment l’essor des véhicules à moteur, le rôle déterminant des blindés sur le champ de bataille, l’apparition de mégalopoles et la libéralisation des moeurs. C'est le premier best-seller de H.G. Wells et peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy) lorsqu'elle parait tout d'abord par épisodes en magazine. Ce livre est intéressant à la fois pour ses intuitions (les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers »). — "En 1901, H. G. Wells commence, mois après mois, dans la "Fortnightly Review", une série de longs articles qu'il appelle "Anticipations". Ce n'est plus de la fiction ; ce n'est plus de l'avenir romancé. L'auteur ne fait plus appel au merveilleux scientifique. Il renonce à ses vertigineuses prophéties. Crânement, il s'en prend au présent pour en déduire le futur immédiat, avec quelques envols vers des temps moins prochains. Les questions les plus simples et les problèmes les plus complexes, les préoccupations d'ordre intellectuel et les réalisations pratiques, il aborde tout. Avec un esprit critique singulièrement pénétrant, il examine les données que l'actualité lui fournit et il établit ses pronostics : ce à quoi on est parvenu la veille lui permet de discerner ce à quoi on parviendra le lendemain, ou dans dix, vingt ou cinquante ans. D'après le bilan du siècle terminé, il suppute le budget du siècle qui commence. Aujourd'hui, trente ans se sont écoulés, et sa clairvoyance fut si lucide, si sagace, que ses prédictions ne cessent de se réaliser l'une après l'autre. Chaque tranche mensuelle de ces "Anticipations" était attendue avec impatience par le public, tandis que la presse se livrait à des discussions passionnées sur la précédente..." (Henry D. Davray, préface de "Pages choisies de H.G. Wells", 1931)

84.              ZAO WOU KI et Claude ROY. Estampages Han. Club Français du Livre, 1967, in-4°, 213-(7) pp, préface par Zao Wou ki et Claude Roy, 123 reproductions en noir d'estampages chinois datant de la dynastie Han (206 avant J.-C. à 220 après J.-C.), reliure toile imprimée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Edition originale hors commerce, un des exemplaires numérotés comportant bien, sous portefeuille papier à rabats imprimé, une suite de 6 grandes planches d'estampages dépliantes (la justification ne fait état que de 5), imprimées sur papier de riz

            60

Zao Wou-Ki a procédé à la sélection des Estampages Han, parus en 1967, et en a rédigé la préface avec Claude Roy.

 

ANTIQUITÉ

 

85.              BERCIU (Dumitru). Daco-Romania. Nagel, 1976, gr. in-8°, 192 pp, 138 illustrations hors texte dont 65 en couleurs, 5 cartes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)

            30

Les Géto-Daces ; Le processus de romanisation et la romanité orientale ; Romains et Byzantins ; Sarmates, Goths, Huns, Gépides, Avars ; Les Proto-Roumains et les anciens Slaves.

86.              BRUIT ZAIDMAN (Louise) et Pauline SCHMITT PANTEL. La Religion grecque dans les cités à l'époque classique. Armand Colin, 2002, in-8°, 192 pp, 3e édition, illustrations, cartes et plans, glossaire, lexique, biblio, broché, bon état (Coll. Cursus)

            15

La religion grecque est un ensemble de pratiques et de croyances qui se structurent au moment où naît, vers la fin du VIIe siècle avant J.-C., une des formes d'organisation politique typique du monde grec : la cité (polis). Elle repose sur des habitudes de pensée et des schémas intellectuels fort différents des nôtres. Pour les comprendre, il convient d'abord d'examiner comment les croyances et les rites s'exprimaient dans la pratique du citoyen. Quelles étaient les fonctions du personnel religieux, la place de la religion dans la vie individuelle, sociale et politique ? Au-delà de l'individualité de chaque cité, l'étude des sanctuaires les plus prestigieux montre l'importance des cultes communs à tous les Grecs. On peut alors se pencher sur les systèmes de représentation du divin. L'analyse des mythes fondamentaux (mythe de Prométhée, mythe des races...), des grandes figures divines et de leurs relations réciproques, permet de saisir ce qu'est une mythologie pour les Grecs. Cet ouvrage, complété par un glossaire et un lexique, permet de faire le point sur les recherches contemporaines en ce domaine.

87.              CARCOPINO (Jérôme). Etudes d'histoire chrétienne. Le Christianisme secret du carré magique. Les fouilles de Saint-Pierre et la tradition. Albin Michel, 1953, pt in-8°, 286 pp, 14 figures et 11 planches de photos hors texte, broché, bon état, envoi a.s. On joint plusieurs coupures de presse de l'époque sur l'ouvrage

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"L'étude sur le « carré magique » concerne un ensemble mystérieux de 25 lettres, disposées en carré, de telle manière qu'on peut les lire dans tous les sens. L'auteur y voit un cryptogramme chrétien et en attribue la paternité à saint Irénée. La question demeure cependant confuse, et les interprétations proposées par les savants, multiples. On a même cru reconnaître le « carré magique » dans une inscription mutilée de Pompéi, et certains en ont conclu à l'existence d'une communauté chrétienne dans la ville détruite par l'éruption du Vésuve en 79. L'étude principale de Сarcopino concerne les fouilles de la basilique Saint-Pierre. Le lecteur cultivé, désireux d'avoir un résumé fidèle et accessible de ces fouilles, trouve ici un récit complet et précis, avec les principales planches et reproductions qui lui permettront, d'en situer les détails." (Jacques E. Ménard, Revue de l'histoire des religions)

88.              Catalogue d'exposition. L'Art au pays des Hittites. 6000 à 600 av. J.-C. Collections des musées de Turquie. P., Petit Palais, 1964, in-8° carré, 128 pp, 97 illustrations dans le texte et hors texte, une carte, 277 numéros décrits avec notices, un tableau chronologique dépliant, broché, couv. illustrée, bon état

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Catalogue de l'exposition tenue au Petit Palais, janvier-avril 1964. — "L'exposition ouverte au Petit Palais, de janvier à avril 1964, sur « l'Art au pays des Hittites », s'arrête à la fin du VIIe siècle. Le catalogue, précieux instrument de travail, est présenté par les professeurs Hàmit Zubeyir Kosay (situation géographique), Kurt Bittel (histoire des Hittites), Ekrem Akuegal (l'art au pays de Hatti), Tashin Ozguç (peuples et langues d'Anatolie aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.), L. Van den Berghe (tableau chronologique). La majeure partie des objets venait du musée d'Ankara. Le groupement en sept sections (néolithique, bronze ancien, époque des colonies assyriennes de Cappadoce – de loin la mieux représentée – , ancien empire hittite, nouvel empire hittite, époque néo-hittite, époque phrygienne) met en évidence la discontinuité de nos connaissances, et en particulier l'absence presque totale de toute documentation archéologique entre la fin de l'empire hittite (vers 1130) et l'époque phrygienne (vers 750) ; nous n'avons guère de documentation remontant au IXe siècle que pour le sud-est de l'Anatolie (principautés néo-hittites) et l'extrême est (royaume d'Urartu). Ce silence correspond aux « âges obscurs » du monde grec. Le visiteur helléniste sera frappé de la ressemblance entre telle figure féminine « en violon » de Beycesultan (1ère moitié du IIIe millénaire) et les « idoles » cycladiques ; beaucoup plus tard, une plaque décorative phrygienne de Pazarli (vers 600), représentant deux guerriers casqués, tenant horizontalement une lance de leur main droite, et de leur bras gauche un bouclier rond, offre une parenté notable avec des documents grecs de la fin du style orientalisant et des représentations étrusques." (Pierre Vidal-Naquet, Annales, 1964)

89.              CHADWICK (John). The Decipherment of Linear B. Cambridge University Press, 1960, in-8°, x-155 pp, 2 pl. hors texte, dont le frontispice (une photo de Michael Ventris), 16 figures, une pl. dépliante hors texte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais

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Depuis les premières fouilles d'Evans, les tablettes d'argile crétoises gardaient leur secret... jusqu'au jour où Michael Ventris et John Chadwick sont parvenus à échanger des messages, en 1952, en Minoen B. Ce résultat remarquable dont John Chadwick relate les vicissitudes, les déboires et le triomphe est essentiellement l'oeuvre de Ventris, un amateur de génie, dialectologue de talent. Des années de recherche, la double bataille menée contre les inscriptions muettes et les rivaux sceptiques l'ont conduit à une découverte sensationnelle : les Crétois parlaient grec. Ce livre d'un grand savant est un roman policier de haute culture. — "... On peut considérer comme un apport de tout premier ordre à l'épistémologie actuelle cette histoire, alertement contée avec un sens profond de l'humain et quelques pointes d'humour, des principales tentatives de déchiffrement des écritures linéaires créto-mycéniennes, qui ont conduit des tâtonnements et des échecs des pionniers à la sensationnelle découverte de Ventris et Chadwick, soumise elle-même de la part d'autres savants à des vérifications et à des critiques, plus ou moins pertinentes, dont certaines même semblent avoir été inspirées par une malveillance mesquine, qui, comme le dit M. Chadwick, n'a fait que « discréditer leurs auteurs ». Les savants ne sont pas à l'abri de ces petitesses, voire de ces bassesses, quand on dérange certaines des certitudes où ils se sont ancrés..." (Charles Delvoye, L'antiquité classique)

90.              CONTENAU (Dr. Georges). La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie. Hachette, 1954, in-8°, 320 pp, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

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"L'auteur se borne à la période que nous connaissons le mieux, entre 700 et 530 avant notre ère. A cette époque, l'Assyrie atteint son apogée et embrasse tout le Proche-Orient, puis la Babylonie, sa vassale, alliée aux Mèdes, secoue son joug et détruit Ninive (612 av. J.-C.) et c'est pour Babylone une prospérité dont les historiens anciens se sont fait l'écho. Survient alors le troisième acte, les Perses à leur tour attaquent Babylone, l'Asie change de maîtres et la dynastie des Achéménides préside pour deux cents ans aux destinées de l'Orient. Après des notions générales sur le pays et ses habitants, la nourriture, le travail, le commerce, la vie de tous les jours, le Dr Contenau étudie successivement le roi et l'Etat, la pensée mésopotamienne et la vie religieuse (...) Il fallait, pour écrire ce livre, la connaissance que peut seule donner une familiarité de quarante années avec les textes, les fouilles et la vie de l'antique Mésopotamie." (Albert Vincent, Revue des Sciences religieuses)

91.              DANIEL-ROPS. L'Eglise des Apôtres et des Martyrs. Fayard, 1948, fort in-12, 719 pp, 4 cartes, tableau chronologique, biblio, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

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"On sait le gros succès de librairie obtenu par “l'Histoire Sainte” de Daniel-Rops, et il est probable que l'engouement dont, ont bénéficié naguère “le Peuple de la Bible” et “Jésus en son temps” attirera aussi de nombreux lecteurs à “l'Histoire de l'Église du Christ”, dont le premier volume vient de paraître, consacré aux quatre premiers siècles. Succès amplement justifié, hâtons-nous de le dire, par les mérites de l'œuvre : qualités littéraires d'un style parfaitement académique, aussi à l'aise dans la narration colorée que dans la synthèse vigoureuse ; valeur d'une reconstitution historique, dont les éléments sont puisés à bonne source et qui témoigne des antécédents de l'écrivain, universitaire de profession et historien de formation. Mieux que chez des auteurs plus « ecclésiastiques », on trouvera donc ici un soubassement d'histoire générale qui plonge le lecteur dans l'évolution politique, la structure sociale et la physionomie culturelle d'une époque, le tout éclairé parfois par l'évocation de problèmes modernes, avec une intelligence historique qui sait éviter l'anachronisme tout en utilisant d'ingénieux rapprochements..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1949)

92.              DELLA MONICA (Madeleine). Horemheb, général pharaon. P., Maisonneuve et Larose, 2001, in-8°, 151 pp, 2 cartes, 24 figures et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Madeleine Della Monica entame ici un procès en réhabilitation du général Horemheb, officier de vieille caste militaire, bras armé du pharaon Thoutmosis III, héros des brillantes campagnes asiatiques qui constituèrent ou consolidèrent l'empire de la XVIIIe dynastie. Nommé généralissime sous le faible Toutânkhamon, il lui succéda sur le trône, porté par le clergé d'Amon, qu'avait écarté Akhenaton. Et il est l'un des pharaons qui contribua le plus à l'agrandissement de Kârnak, utilisant à cette fin la destruction du temple d'Aton. Il régna huit ans. Les historiens ont porté sur le général-pharaon et son règne des jugements contradictoires : usurpateur, homme-lige du clergé d'Amon, dont Akhenaton le réformateur avait tenté de briser le pouvoir ou, au contraire, consolidateur de l'empire affaibli. C'est à ces questions que tente de répondre l'auteur.

93.              DEUEL (Léo). Le Temps des Ecrits. Stock, 1967, in-8°, 490 pp, traduit de l'américain, 67 figures, 8 pl. de photos hors textes, 3 cartes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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L'histoire de la découverte et de la restitution des textes anciens, inscriptions et manuscrits, auxquels nous sommes redevables de notre connaissance du passé. — "Si l'on voulait traduire exactement le titre américain, il faudrait dire : “Legs du passé”. Et pourtant le titre choisi par le traducteur indique mieux le contenu de l'ouvrage. Car c'est bien d'écrits qu'il est question, écrits sur papyrus, parchemins, tablettes d'argile, et de leur découverte. Découverte qui, à quelques exceptions près, a commencé au début du XIXe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours, en Egypte et dans le Proche-Orient. Il y a là le récit d'aventures prodigieuses. Celle, par exemple, des fouilles menées dans les décharges des anciennes villes égyptiennes amenant à jour des papyrus de toute espèce, celles qui ont permis de trouver le Sinaïticus ou les parchemins de la Geniza du Caire, et naturellement l'histoire des manuscrits de la Mer Morte, etc. La connaissance que l'Occident d'aujourd'hui avait de la vie et de la littérature de ces siècles lointains en a été bouleversée, miraculeusement enrichie. Mais plus que toute autre, c'est l'étude de l'Ancien et du Nouveau Testament qui a bénéficié de ces découvertes. L'auteur, dans son dernier chapitre a élargi le champ de son enquête à l'Asie et à l'Amérique précolombienne. On a comparé son livre à celui de Ceram, “Des dieux, des tombeaux, des savants”. A vrai dire, il en est la suite et le complément. C'est la même investigation du passé, passionnante pour les chercheurs. et pour le lecteur." (E. Tesson, Etudes, 1968)

94.              DURUY (Victor). La Grèce légendaire. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 130 photos, gravures et plans en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), annexes de Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Les anciens âges ; Les Pélasges et les Ioniens ; Renseignements fournis par les légendes ; Les momuments cyclopéens ; Héros et grandes entreprises ; Religion de l'âge héroïque.

95.              FINKELSTEIN (Israël) et Neil ASHER SILBERMAN. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie. Bayard, 2002, gr. in-8°, 431 pp, 13 cartes, 14 illustrations, 8 tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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La plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et l'archéologie depuis cinquante ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le monothéisme est-il apparu ? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre promise ? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël ? Pour la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Égypte, au Liban et en Syrie. Plus rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de cette cure de jeunesse effectuée par le Livre des livres, on n'en a que plus de sympathie pour ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la fécondité n'a pas cessé de porter ses fruits.

96.              HUBERT (Henri). Les Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925. Albin Michel, 1952, in-8°, xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4 planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de l'Humanité)

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"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont « l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)

97.              JEAN (Richard-Alain). A propos des objets égyptiens conservés au Musée d'Histoire de la Médecine. P., Musée d'Histoire de la Médecine de l'Université René Descartes, 1999, in-4°, 92 pp, 53 illustrations dont 37 en couleurs, 2 planches en couleurs, biblio, index, broché, bon état

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En 1850, le chirurgien Jules Cloquet fait don au Cabinets de Collections de la Faculté de médecine de Paris, un lot d'objets égyptiens comportant 13 instruments en bronze et une vingtaine d'yeux-oudjat, provenant de la collection de Antoine-Barthélémy Clot.

98.              JOUGUET (Pierre). L'Impérialisme macédonien et l'hellénisation de l'Orient. P., Renaissance du Livre, 1926, in-8°, xvi-503 pp, 7 pl. et 4 cartes hors texte, biblio, index, reliure demi-toile verte, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. l'Evolution de l'Humanité)

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« L'Hellénisme a conquis l'Orient par les armes de la Macédoine et par ses propres institutions. » C'est l'histoire de cette double conquête que M. Jouguet nous retrace et, quoi qu'il en dise dans des conclusions fort remarquables par l'ampleur de leurs vues, il a réussi dans sa tâche de façon à satisfaire les voeux les plus exigeants. Pour expliquer l'expansion de l'Hellénisme, il faut tenir compte avant tout de l'élan donné par la personnalité d'Alexandre. C'est lui qui, empruntant l'idée d'Empire à la tradition asiatique, l'a le premier jetée dans notre Occident. Sans doute, Alexandre apparaît d'abord comme le triomphateur de la revanche sur les barbares. Mais son ambition finit par l'enivrer de grandeur mystique et de splendeur orientale..." (J. Bidez, Revue belge de philologie et d'histoire) — "Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M. P. Jouguet avec une élégante précision. Il ne rabaisse pas, comme il était coutume il y a une ou deux générations, « le mérite qu'une tradition de rhéteurs philosophes refusait au roi ». Il en expose les conséquences en sachant marquer aussi la part d'influence de l'Orient sur Alexandre. Après avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à l'Egypte et, au dire d'un spécialiste difficile à contenter, ils sont en tout point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)

99.              LAFFORGUE (Gilbert). La Haute Antiquité. Des origines au milieu du VIe siècle avant J.~C. Tallandier, 1973, pt in-8°, 444 pp, 25 illustrations en couleurs sur 16 pl. hors texte, 164 illustrations en noir dans le texte et à pleine page, 10 cartes, chronologies, index, biblio, reliure pleine toile brique décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Histoire universelle)

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L'Ouest asiatique n'a cessé depuis le début des fouilles, au XIXe s., de révéler des civilisations disparues qui renaissent ainsi avec leurs oeuvres d'art, leurs langues et leurs littératures. La multiplication des chantiers archéologiques depuis 1950 fait que les découvertes se multiplient et que l'on manque de spécialistes pour les interpréter. Cet exposé entièrement renouvelé permet de comprendre l'histoire de ces millénaires et de ces régions, auxquels nous devons, entre autres, le verre et le fer, l'écriture, puis l'alphabet, le Code de Hammourabi et la Bible.

100.          LAGRANGE (l'abbé F.) Histoire de Sainte-Paule. P., Poussielgue, 1901, in-12, 645 pp, reliure demi-maroquin à coins bleu-nuit, dos lisse orné en long, titres dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire, finement relié

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"C'est un spectacle des plus édifiants que celui de cet admirable groupe de nobles dames et de vierges romaines, descendantes des plus illustres familles, qui, dans la seconde moitié du IVe siècle, embrassent le « saint propos », c'est-à-dire l'état monastique, se font disciples du grand docteur et exégète, saint Jérôme, que quelques-unes suivent bientôt en Palestine. De ce nombre sont sainte Paule – descendante des Cornelius-Scipions-Emiliens-Gracques, alliée par son mariage aux Julii, illustrés par Jules César – et sa fille sainte Julia Eustochium. Elles établirent à Bethléem un couvent de vierges et firent les frais d'un monastère pour saint Jérôme et les moines ses compagnons. Ames d'élite et esprits très cultivés, elles donnaient à l'étude des Saintes Ecritures une part de leur vie ; leur pieuse influence contribua beaucoup à pousser le grand docteur à ses travaux exégétiques et à l'encourager dans le long labeur de traduction qui nous a valu la Vulgate..." (Sévérien Salaville)

101.          LÉVÊQUE (Pierre) et Pierre VIDAL-NAQUET. Clisthène l'Athénien. Essai sur la représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la fin du VIe siècle à la mort de Platon. Macula, 1983, gr. in-8°, 163 pp, 14 figures dans le texte, index, broché, bon état

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En 507/506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu au pouvoir avec l'aide du peuple, remanie de fond en comble les institutions de la cité d'Athènes. Ce remaniement s'inscrit dans l'espace, devenu civique. Il s'inscrit dans le temps : le temps de la cité est désormais distinct du calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans l'espace de la ville, de la côte et de l'intérieur. Cette grande réforme qui marque le début, sinon du mot démocratie – il n'existe pas encore –, du moins de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l'ont vue à la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont cherché l'origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au moins pour une part, d'une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment l'esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne. Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle et demi d'histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu'à la mort de Platon.

102.          MARGUERON (Jean-Claude). Mésopotamie. Genève-Paris-Munich, Nagel, 1970, gr. in-8°, 224 pp, 130 planches de photos hors texte dont 23 en couleurs, repères chronologiques, biblio sommaire, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi, 1)

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"Pour une collection (dirigée par J. Marcadé), qui se propose de brosser un tableau complet de la recherche archéologique à travers le monde voici une excellente « ouverture », puisque le pays a vu l'invention de l'agriculture, l'avènement du métal, la découverte de l'écriture et des progrès spectaculaires de l'archéologie elle-même. Après un rappel des premières sources de notre documentation (la Bible, la tradition gréco-latine, les récits des voyageurs), l'auteur résume les découvertes du XIXe s. qui portèrent d'abord au premier plan l'Assyrie avant de faire revivre Sumer... L'auteur analyse ici les conditions de naissance d'une civilisation. Plus d'un siècle de recherches a révélé une civilisation qui a su s'implanter, se développer, se renouveler pendant plus de quatre millénaires. L'auteur fait ici revivre le cadre de l'existence qui, en est la cité : la vie s'organise autour de deux pôles, palais et quartier des temples, jusqu'à ce que le pouvoir se sécularise. Dans cette « civilisation de l'argile», le décor quotidien est resté quasi-immuable. A travers objets et monuments on peut étudier les manifestations de la pensée. Essentiel fut l'apport des Sumériens avec l'invention de l'écriture ; le scribe-prêtre apparaît comme un intermédiaire entre les hommes et les dieux. On est frappé aussi par l'importance des sanctuaires et la permanence des lieux de culte... Mentionnons les utiles « repères chronologiques » de la p. 11, la bibliographie et la carte in fine, et l'illustration très riche : les photographies en couleurs sont excellentes et révèlent des œuvres souvent peu connues." (Raymond Chevallier, L'Antiquité Classique, 1967)

103.          MASPERO (G.) Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Ouvrage contenant 175 gravures, trois cartes en couleurs et quelques spécimens des écritures hiéroglyphiques et cunéiformes. Hachette et Cie, 1917, fort in-12, 912 pp, douzième édition, 175 gravures dans le texte, 3 cartes dépliantes en couleurs hors texte, index, cart. gris-vert de l'éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état

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"C'est alors que Gaston Maspero rédigea son Histoire ancienne des peuples de l'Orient publié pour la première fois en 1875 sous forme de petit manuel ; augmenté et bien illustré, ce sera le livre de chevet pour plusieurs générations d'orientalistes, dans lequel, encore aujourd'hui, bien des trésors peuvent être puisés ; plus tard on le publiera en trois magnifiques volumes in-4° sous le titre Histoire ancienne des Peuples de l'Orient classique..." (Jean Leclant, Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916), Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1998) — "Maspero a consacré à l'histoire une part très importante de son œuvre immense. A peine avait-il établi sa réputation d'égyptologue et de traducteur par des publications techniques, qu'il présenta au public, en 1875, une Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Sans doute, ce livre n'était qu'un manuel destiné principalement aux élèves de l'enseignement secondaire ; Maspero, en condensant les travaux antérieurs plutôt que ses propres recherches, n'avait d'autre prétention que de présenter, sous une forme exacte et claire, l'état des connaissances sur l'Orient ancien en 1875. Néanmoins, l'érudition et le talent de l'auteur donnaient à ce manuel un caractère vraiment personnel. On n'y trouvait pas seulement les histoires plus ou moins légendaires transmises par les Grecs, accommodées tant bien que mal avec les données authentiques fournies par les documents originaux ; l'énumération des dynasties à noms rocailleux et l'histoire-bataille n'étaient pas imposées sans ménagement au lecteur; au contraire, on sentait que l'auteur, possédant à fond toutes les parties de son immense sujet, attachait plus d'importance à donner un tableau vivant de la civilisation de chaque peuple; il intéressait le lecteur à la littérature, à la religion, à l'art, à l'industrie, à la vie urbaine ou rurale des Égyptiens, des Chaldéens ou des Perses. Ce souci du détail précis et coloré n'empêchait point Maspero de discerner les ensembles. Pour la première fois, l'histoire d'Orient n'était point traitée en monographies de chaque peuple isolé, mais, par grands tableaux synthétiques où l'action et la réaction de chaque civilisation ou de chaque empire vis-à-vis de ses voisins étaient retracées avec force et vérité..." (A. Moret, Revue Historique , 1916)

104.          MASSA (Aldo). Les Phéniciens. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 103 photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Le creuset phénicien ; Etablissements et dépendances ; La rivalité de Tyr et Sidon ; Face au Perses ; La gloire de Carthage ; Dieux primitifs ; L'invention de l'alphabet ; Un monde de marchands.

105.          MICHEL (Paul-Henri). De Pythagore à Euclide. Contribution à l'Histoire des mathématiques préeuclidiennes. Les Belles Lettres, 1950, gr. in-8°, 699 pp, broché, non coupé, bon état, mais il MANQUE le 1er plat de couverture. Tel quel

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"L'auteur de cette thèse doctorale s'était d'abord proposé d'étudier l'influence des mathématiques sur l'esthétique des Grecs, sur les « canons » architecturaux et sculpturaux des Ve et IVe siècles. En cherchant à se documenter sur l'état des sciences exactes à cette époque, il se heurta à de multiples difficultés dues à la pauvreté et à la dispersion des sources et à la variété des interprétations auxquelles elles ont donné lieu, surtout en ce qui concerne la chronologie. L'ampleur de cette enquête préalable dépassa toutes ses prévisions. Finalement, il se décida à en déverser les résultats dans cet imposant volume..." (Emile De Strycker, L'Antiquité Classique, 1952)

106.          MIMOUNI (Simon Claude). Introduction à l'histoire des Origines du christianisme. Bayard, 2019, gr. in-8°, 777 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            40

La question des origines du christianisme demeure très débattue. Quelle était la nature de ce mouvement religieux ? Comment se sépare-t-il du judaïsme ? Ce livre se veut une sorte de manuel critique et théorique sur l'histoire des origines du christianisme, envisagée à partir des sources et des doctrines, ainsi qu'à travers un certain nombre de questions, de concepts et de problématiques particulières. L'auteur explore l'étude des phénomènes de conservation et de transmission des sources littéraires de ce domaine religieux. Il étudie les cadres historique, politique et religieux des premiers temps du christianisme ; présente les instruments de travail en christianologie ancienne ; analyse les sources littéraires ; présente les doctrines... Une somme structurée en 42 "leçons" pour faire le tour des connaissances scientifiques sur cette période fascinante. — L'auteur : Directeur d'études émérite à la section des sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes Etudes où il est titulaire de la chaire "Origines du christianisme" , Professeur associé à l'Université Laval à Québec, Simon Claude Mimouni étudie principalement l'histoire de la formation du mouvement des disciples de Jésus dans et hors du judaïsme aux Ier et IIe siècles.

107.          PARROT (André), Maurice H. CHEHAB et Sabatino MOSCATI. Les Phéniciens. L'expansion phénicienne – Carthage. Gallimard, 1975, in-4°, 316 pp, 352 photographies, illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, dictionnaire-index, bibliographie, documentation iconographique, reliure toile éditeur, signet, jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Univers des Formes). Première édition. Riche iconographie

            60

La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien. Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles, marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte.

108.          PETIT (Paul). Précis d'histoire ancienne. PUF, 1965, in-8° carré, 351 pp, 2e édition revue, 21 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            25

"Les cartes, nombreuses, claires, établies avec grand soin, contribuent à faire de ce Précis un manuel appelé à rendre de grands services à ceux qui s'initient aux études historiques." (Pierre Grillon, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes)

109.          PEYRE (Roger). Histoire Romaine. Classe de Quatrième. Delagrave, 1897, in-12, xxi-546 pp, 43 gravures, 11 cartes et plans, un tableau synoptique et 3 tableaux généalogiques, reliure percaline bleue de l'éditeur, bon état

            25

Avec de nombreuses illustrations d'après les monuments et des cartes.

110.          RIVIERE (Jean-Claude). Georges Dumézil : à la découverte des Indo-Européens. Copernic, 1979, in-8°, 271 pp, notes, importante bibliographie (pp 237-271, établie par Alain de Benoist et François-Xavier Dillman), broché, couv. illustrée, bon état

            25

Georges Dumézil et les études indo-européennes (J.-C. Rivière, pp 9-135). Georges Dumézil et Rome (Robert Schilling, pp 137-155). Georges Dumézil et la religion germanique : l'interprétation du dieu Odhinn (F.-X. Dillmann, pp 157-186). Les Indo-Européens de l'Est (Jean Varenne, pp 187-196). Trois perspectives médiévales (Des "trois fonctions" aux "trois états" – Des talismans fonctionnels des Scythes au cortège du graal – De la mort de Batradz à la mort du roi Arthur) (J.-H. Grisward, pp 197-217). Georges Dumézil et les langues du Caucase (Georges Charachidzé, pp 219-228).

111.          SEIGNOBOS (Charles). Babylone, Ninive et le monde assyrien. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 125 photos et gravures en noir dans le texte et à pleine page, 2 plans, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), notes de Didier Dennis, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Les anciens empires de Chaldée et d'Assyrie ; Ninive ; L'empire de Babylone ; Mœurs, religion; sciences, coutumes ; Architecture, art, écriture.

112.          SERVIEZ (Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome Premier. P., Knapen, 1758, in-12, (4)-447 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), coiffes lég. abîmées, mors frottés, bon état

            30

Tome I seul (sur 3).

113.          SERVIEZ (Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome troisième. P., Knapen, 1758, in-12, (4)-408 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à 5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée avec pt mque au dos, bon état

            30

Tome III seul (sur 3). — "Voluptueux et extravagant dans ses voluptés, il méprisait les plaisirs ordinaires et ne trouvait du goût que dans ceux dont la jouissance était difficile. Il affectait de manger des fruits hors des saisons qui les produisent ; mais il ne bornait pas ses voluptés à ces bizarres fantaisies, il se livrait sans honte à toute sorte de débauches qui affaiblissaient son corps, et qui lui firent oublier la triste situation des affaires de l’Empire, qui demandaient toute sa vigilance." (Jacques Roergas de Serviez à propos de l'empereur Gallien)

114.          TADDEI (Maurizio). Inde. Nagel, 1970, gr. in-8°, 268 pp, traduit de l'italien, 169 illustrations hors texte dont 53 en couleurs, une carte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)

            30

La civilisation de l'Indus ; L'Inde sous les Maurya et le règne d'Ashoka ; Influences hellénistiques et scytho-parthes ; L'art du Gandhara ; L'époque gupta.

115.          VAN EFFENTERRE (Henri). Mycènes, vie et mort d'une civilisation. La seconde fin du monde. Editions Errance, 1985, in-8°, 238 pp, nombreuses illlustrations, 6 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des Hespérides)

            25

"Le choix quelque peu apocalyptique du titre de cet excellent ouvrage fera peut-être sourire les préhistoriens habitués au cycle incessant de la naissance et de la mort des civilisations depuis la première apparition de l'Homme. Mais il faut entrer dans le jeu : le monde mycénien, si proche de nos premières civilisations protohistoriques, si proche de nous-mêmes, par le truchement de la geste homérique, ne peut laisser indifférent et sa fin brutale peut, somme toute, être comparée au mythe cosmogonique du Déluge. L'ouvrage bien illustré, écrit dans une langue attrayante, se lit comme un roman." (T. Briard, Bulletin de la Société préhistorique française, 1975)

116.          VEYNE (Paul). Quand notre monde est devenu chrétien (312-394). Albin Michel, 2007, pt in-8°, 319 pp, broché, couv. illustrée, bon état

            20

C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre comment le christianisme, ce chef-d’oeuvre de création religieuse, a pu, entre l’an 300 et l’an 400, s’imposer à tout l’Occident. Pour Paul Veyne, c’est grâce à la conversion de l’empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental : parce qu’à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux dieux païens, le christianisme, bien qu’il apparaisse comme une secte très minoritaire, est la religion d’avant-garde. Constantin aide les chrétiens à mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un seul martyr… Un livre érudit et impertinent.

 

MOYEN AGE

 

117.          ALEXANDRE-BIDON (Danièle) et Monique CLOSSON. L'Enfant à l'ombre des cathédrales. Presses Universitaires de Lyon, Editions du CNRS, 1985, gr. in-8°, 276 pp, 44 gravures dans le texte, 16 pl. de documents hors texte en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            30

"Des centaines d'enluminures médiévales représentent la femme et l'enfant en bas âge. Telle est la base de ce livre. A travers ces miniatures, comme à l'aide des textes de l'époque et des travaux d'historiens d'aujourd'hui, c'est l'histoire des rapports de la femme et de l'enfant, du XIIIe à la fin du XVe, qui est brossée. Ce petit manuel d'obstétrique et de puériculture médiévale se révèle comme un ouvrage de référence pour tous ceux, historiens ou amateurs, qui s'intéressent au vécu quotidien de la famille et de l'enfance au Moyen Age." (4e de couverture) — "Les auteurs présentent elles-mêmes leur livre comme « un petit manuel de puériculture médiévale ». Entendons par là qu'elles y ont essentiellement rassemblé des informations relatives aux conditions pratiques et matérielles de la grossesse, de l'accouchement, des soins et de l'éducation des petits enfants aux derniers siècles du Moyen Âge. La pièce maîtresse de leur documentation est constituée par les miniatures qu'elles ont repérées dans un ensemble de 198 manuscrits latins et français, presque tous de la Bibliothèque nationale et généralement des XlVe et XVe siècles ; en plus de ces images, elles s'appuient sur certains textes, textes purement littéraires ou œuvres didactiques (parmi lesquels les plus sollicités sont le Livre des propriétés des choses de Barthélémy l'Anglais, le Régime du corps d'Aldebrandin et la Doctrine d'enfant de Raymond Lulle). (...) Le travail de D. Alexandre-Bidon et M. Closson est, au total, de lecture plaisante, aidée par une illustration abondante et significative. Dans un domaine – l'histoire de l'enfant au Moyen Âge – moins étudié qu'on ne le croit parfois, il pose, à partir d'un aspect important du sujet et avec une saine problématique, de très utiles jalons." (Jacques Verger, Histoire de l'éducation, 1987)

118.          BOUTRUCHE (Robert). Seigneurie et féodalité. 1. Le premier âge des liens d'homme à homme. Aubier, 1968, pt in-8°, 478 pp, 2e édition, revue et augmentée, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Historique)

            25

"Le livre de M. Boutruche est un exposé très complet et très précis des connaissances acquises sur les origines de la société médiévale après un demi-siècle d'études historiques et les études critiques publiées par les savants du monde entier. Il n'est que de jeter un coup d'oeil sur la bibliographie – 466 ouvrages et articles recensés – pour apprécier l'ampleur de l'information mise en œuvre. Il s'agit d'une fresque à grands traits de la civilisation qui a précédé l'âge féodal classique ; elle s'ordonne en une mise au point très étudiée, vaste synthèse où sont mis en valeur les points essentiels. C'est une heureuse fortune de trouver ainsi condensé et rassemblé de main de maître le résultat des efforts de générations de chercheurs. (...) L'un de ses principaux mérites de l'ouvrage est qu'il éveille les curiosités et que, par delà la somme des connaissances exposées, il signale les points obscurs, ceux sur lesquels la recherche n'a pas encore été poussée de façon exhaustive. C'est avant tout un état des connaissances actuelles sur la civilisation du haut moyen âge, et ce n'est pas là la moindre utilité de ce brillant exposé, des patientes recherches et du talent d'écrivain de l'auteur." (Jacques Boussard, Journal des savants, 1960)

119.          BÜHRER-THIERRY (Geneviève). Evêques et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les Eglises de Bavière et de Souabe, 876-973. (Thèse). Picard, 1997, gr. in-8°, 278 pp, 4 cartes et 4 tableaux généalogiques in fine, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            35

En 843, à l'issue du partage de Verdun, Louis, petit-fils de Charlemagne, fils cadet de l'empereur Louis le Pieux, prend définitivement possession de la partie orientale de l'Empire, créant ainsi le premier royaume "germanique". En 962, Otton 1er reçoit à Rome la couronne impériale et fonde un nouvel Empire dont la germanie est le centre de gravité. C'est durant cette centaine d'années que se constitue dans la partie orientale de l'ancien Empire de Charlemagne un royaume qui se distingue peu à peu de la partie occidentale du royaume des Francs, le futur royaume de France. L'une des différences essentielles entre les deux royaumes est liée à l'immense influence politique gagnée par les évêques dans l'entourage du roi de Germanie qui choisit de s'appuyer en priorité sur l'épiscopat pour faire contrepoids à la puissance de l'aristocratie laïque : avec les débuts de la dynastie ottonienne s'établit la Reichskirche, élément constitutif du "Saint Empire Romain Germanique", certains évêques devenant, à partir du XIIe siècle, des princes d'Empire... — "Une judicieuse délimitation du terrain d'enquête et une recherche obstinée des indices les plus ténus, toutes catégories documentaires confondues, forment l'arrière-plan de la thèse, aujourd'hui publiée, de Geneviève Bührer-Thierry. Dans le cadre des deux duchés méridionaux, une Bavière déjà très bien individualisée, et une Souabe qui en est encore à se forger une identité, soit pour un total de dix diocèses, l'auteur étudie, de façon classique, le passage de l'Eglise carolingienne à un « Reichskirchensystem » dont elle convient après d'autres qu'il n'a pas encore acquis ses traits censés classiques sous Otton Ier. Le « pouvoir » dont le titre fait état, avec quelque ambiguïté, est en fait le « pouvoir princier », l'auteur concentrant l'analyse sur les rapports entre évêque et prince (roi et ducs), et n'abordant que de l'observatoire le plus élevé les rapports des évêques à l'exercice du pouvoir : exercice dont elle montre de façon convaincante qu'il est moins de substitution que d'étai, l'exaltation du rôle des prélats ne se révélant fonctionnelle qu'autant que le bras séculier est fort." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1998)

120.          COLIN (Jean). Cyriaque d'Ancône. Le voyageur, le marchand, l'humaniste. (Thèse). P., Maloine, 1981, gr. in-8°, 610 pp, 75 illustrations dans le texte, chronologie des voyages de Cyriaque, reliure simili-cuir décorée de l'éditeur, jaquette, bon état

            90

Humaniste, grand voyageur et fondateur de la science archéologique, Cyriaque d'Ancône (1391-1452) est un marchand, antiquaire et humaniste italien, un voyageur et un épigraphiste grâce auquel nous sont parvenues des copies de nombreuses inscriptions grecques et latines perdues depuis son époque. — "Cyriaque d’Ancône est, on le sait, une figure emblématique de l’humanisme militant. Imprégné de culture gréco-latine, il vit et respire au milieu d’un peuple de dieux et de nymphes, appelle la fête de Noël « jour de naissance de Jupiter incarné » et date ses lettres en ides et calendes. Mais Cyriaque n’est pas seulement un érudit passionné, c’est aussi un homme de terrain. Souvent marchand, fréquemment diplomate, un peu espion, il a parcouru toute la Méditerranée orientale, guidé par Strabon et Pomponius Méla, et, plus concrètement, en se faisant conduire par ses hôtes génois ou vénitiens sur tous les sites antiques qui sont à sa portée. Et là, il dessine ruines, reliefs et statues, et copie sans relâche des centaines d’inscriptions. Le livre de Jean Colin s’intéresse plus à la formation, la culture, la personnalité et aux relations de Cyriaque qu’à ses découvertes. Mais on y trouve une foule de renseignements, une illustration abondante, ainsi que des discussions éclairantes sur les « tricheries » dont il se rend parfois coupable dans sa collecte épigraphique. En outre, Colin évoque à plusieurs reprises les dix dernières années de la vie de Cyriaque (1442-1452)." (Christian Le Roy)

121.          CORNETTE (Joël). Anne de Bretagne. Gallimard, 2021, in-8°, 334 pp, 16 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, annexes, tableau généalogiques, repères chronologiques, notes, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté ; il faut suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée. L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins, mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son règne achève le siècle d'or d'un Etat breton qui croyait pouvoir jouer dans la cour des grands avant de céder à plus puissant que lui. Cette biographie dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on doit l'invention de la cour des Dames. A la faveur de son destin singulier et au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume des lys et du duché de l'hermine.

122.          DANIEL-ROPS. L'Eglise des Temps barbares. Fayard, 1950, fort in-12, 774 pp, 13 cartes, chronologie, biblio, index, reliure demi-toile bordeaux, pièce de titre basane bordeaux, couv. conservées (rel. de l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

            25

"On peut louer et recommander cette belle œuvre de vulgarisation, qui apprendra beaucoup de choses au large public. Je serais même tenté de penser qu'elle lui en apprendra trop : je veux dire que, pour mieux replacer l'histoire de l'Eglise dans son contexte, on développe à l'excès l'histoire générale. Il est vrai que, pour cette époque ingrate qui va du Ve au Xe siècle, il valait sans doute mieux ne pas supposer connus d'avance les principaux évenements, si complexes et tumultueux. Il s'agit des « temps barbares » où s'effondre l'Empire romain ; du moins en Occident, car l'Orient survit aux coups des Perses, des Arabes, des Slaves ; et le nouvel Empire carolingien s'écroule à son tour, entraînant dans sa chute les restes de la civilisation antique..." (J.-R. Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1951)

123.          DU FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome I : Le Dauphin, 1403-1422. P., Librairie de la Société bibliographique, 1881, gr. in-8°, lxxxvii-480 pp, broché, couv. factice muette, traces de mouillures anciennes, état moyen mais ouvrage très rare

            30

Tome I seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)

124.          DU FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome II : Le Roi de Bourges, 1422-1435. P., Librairie de la Société bibliographique, 1882, gr. in-8°, 667 pp, broché, dos factice, trace de mouillure ancienne, état correct mais ouvrage très rare

            30

Tome II seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)

125.          DUCELLIER (Alain), Michel KAPLAN, Bernadette MARTIN, Françoise MICHEAU. Le Moyen Age en Orient. Byzance et l'Islam, des Barbares aux Ottomans. Hachette, 1990, gr. in-8°, 320 pp, 24 cartes et plans in fine, biblio, index, broché, qqs rares marques au feutre sur 13 pages, bon état

            20

"L'exposé ne se limite pas à l'histoire événementielle du Proche-Orient (Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, « barbares » divers) : pour chaque tranche historique les auteurs font le point sur les institutions et leur évolution (administration, finances, armées, fiscalité), et sur la vie économique et sociale. A la fin de chaque chapitre figure une bibliographie particulière, qui complète la bibliographie générale placée en tête du volume. Le manuel est solidement documenté, agréable à lire et bien adapté à son objectif." (Revue des études byzantines, 1979)

126.          FAVREAU (Robert)(dir.) La Vie de sainte Radegonde, par Fortunat : Poitiers, Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136). Seuil, 1995, in-4°, 272 pp, préface de Jean Favier, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, fac-similé du manuscrit (Vita Radegundis, daté vers 1100) et des peintures du XIe siècle qui le décorent (en couleurs), transcription du texte latin et traduction française à la suite (Yves Chauvin et Georges Pon), suivi d'études par Jean Vezin ; Piotr Skubiszewski ; Michel Rouche ; Robert Favreau ; Marie-Thérèse Camus, index des noms de personnes et de lieux, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état

            45

Histoire de Sainte Radégonde (née en Thuringe vers 519), femme de Clotaire. La reine des Francs quitta la cour pour fonder l'abbaye de Sainte-Croix à Poitiers et fut la protectrice de Venance Fortunat. Le texte du manuscrit 250 et ses peintures ont été exécutés, en même temps, par le même copiste-enlumineur vers le milieu du XIe siècle, probablement d'après un original carolingien. — La vie de sainte Radegonde est une des mieux connues pour le VIe siècle, grâce à plusieurs biographes, Venance Fortunat son contemporain et ami et un peu plus tard Baudonivie une moniale poitevine. Elle a donné lieu aussi à de nombreux récits à caractère plus ou moins légendaires. Princesse née vers 520 en Thuringe,elle avait rejoint la cour des rois francs comme prisonnière à l’âge de onze ans. Prise en amitié par la reine, elle reçut une solide éducation, rare pour l’époque, au plan religieux (connaissance du latin, lecture des Saintes Ecritures) mais aussi profane. A la mort de la reine en 538, Clotaire Ier, fils de Clovis en fait sa quatrième épouse et Radegonde devient reine des Francs, probablement contre son gré: elle aurait fui avant d’être ramenée de force pour que le mariage puisse être célébré. Sa volonté de vivre humblement en servante du Christ se heurta bien vite aux exigences de son statut et au caractère violent de son époux. Néanmoins elle obtint progressivement un peu d’autonomie se dévouant aux pauvres. L’assassinat de son frère par Clotaire Ier la conduisit à quitter la cour et elle obtint de l’évêque Médard (futur saint), qui l’avait mariée de la consacrer diaconesse et de la faire moniale. Bénéficiant d’un nouveau canon protégeant les moniales, elle put ainsi échapper à la poursuite de son époux. Après un pèlerinage à Tours sur le tombeau de saint Martin, elle s’installe à Saix, Vienne, sur une terre donnée par son époux et y fonde un oratoire et un hospice. Elle s’installe ensuite à Poitiers et y fonda avec une poignée de jeunes filles, le monastère de Notre-Dame (nommé plus tard Sainte-Croix) en 552 ou 553. Accompagnée d’Agnès qu’elle établira plus tard comme abbesse et du poète italien Venance Fortunat, Radegonde avait été à Arles pour s’informer sur la règle de saint Césaire afin de l’adopter et place ensuite son abbaye sous la protection du Saint-Siège afin de se libérer de la tutelle épiscopale et royale. Même moniale, Radegonde conserva toujours une grande influence « politique », usant ainsi de son autorité et de sa réputation de vie ascétique pour rétablir la paix entre les fils de Clotaire après la mort de leur père et influença fortement Sigebert Ier qui lui succéda. Radegonde a été canonisée peu de temps près sa mort en 587. Elle est patronne de Poitiers et patronne secondaire de la France.

127.          FAWTIER (Robert). Les Capétiens et la France. Leur rôle dans sa construction. PUF, 1942, in-8°, 223 pp, broché, bon état

            25

"Ce livre ne concerne que les Capétiens directs (987-1328). Son but est de montrer quelle action les princes de cette dynastie ont eue sur la formation de notre pays. L'historien montre avec quelle habileté, avec quelle sûreté instinctive les premiers Capétiens ont su consolider leur dynastie, faire valoir leurs droits de suzeraineté même à l'égard des plus puissants vassaux et affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur l'un des droits essentiels de la souveraineté royale, celui de ne prêter l'hommage à qui que ce soit. La faiblesse de la dynastie à ses origines leur interdisait de grandes conquêtes et des visées trop ambitieuses. Ils se sont appuyés résolument sur leur droit, sur les règles mêmes de la coutume féodale. Sans hâte, sans programme nettement tracé d'avance, ils ont su profiter de toutes les occasions favorables pour s'étendre et arrondir leurs domaines. Aucun d'eux n'a possédé de qualités géniales, mais la continuité de leurs efforts a fondé définitivement leur puissance. On trouvera de même dans ce remarquable essai des analyses judicieuses sur le développement de la justice royale et institutions administratives, sur le ralliement à la personne du roi de toutes les classes sociales du royaume." (Joseph Lecler, Etudes, 1942) — "Le livre de M. Fawtier est un brillant essai. Il n'épuise pas le sujet, mais il ne sera pas facile de dire encore beaucoup de neuf après lui. C'est avant tout un livre intelligent." (Jean Dhondt, Revue belge de philologie et d'histoire, 1943)

128.          GERBIER (Mlle A.) Marie de Bourgogne. Tours, Alfred Mame et fils, 1865, in-8°, (4)-235 pp, 3e édition, une gravure en frontispice, cart. toile violine, dos lisse avec titre et ornements dorés, encadrements à froid sur les plats, fer doré au 1er plat, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état

            25

Marie de Bourgogne (1457-1482) est la fille unique du duc de Bourgogne Charles le Téméraire (1433-1477) et d'Isabelle de Bourbon (1437-1465). En 1477, après la mort de son père à Nancy, au cours d'une bataille contre le duc de Lorraine René II, elle épousa Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), futur empereur du Saint Empire Germanique, et lui apporta en dot les Pays-Bas bourguignons (l'actuel Benelux et le nord de la France), la Franche-Comté (comté de Bourgogne) et la titulature du Duché de Bourgogne.

129.          GRANDEAU (Yann). Jeanne insultée. Procès en diffamation. Albin Michel, 1973, in-8°, 330 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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"La bibliographie de l'histoire de Jeanne d'Arc est encombrée d'une série de publications « non conformistes », s'opposant à la thèse « orthodoxe » de la naissance de la Pucelle dans une famille de paysans de Domrémy et voulant en faire une princesse bâtarde, fille du duc Louis d'Orléans et de la reine Isabeau de Bavière. On imagine aisément le type d'arguments sur quoi se fonde cette proposition qui, développée avec un grain d'humour, aurait pu être le prétexte d'un livre amusant, mais qui, ressassée depuis 1960 par une dizaine de publications se prenant très au sérieux, finit par être lassante et même exaspérante pour quiconque souffre de la méconnaissance dans le public des méthodes et des résultats de l'histoire scientifique au profit des élucubrations des faux historiens de l'histoire romancée et de la « petite histoire ». Aussi cet échafaudage loufoque n'a-t-il pas manqué de susciter des réfutations nombreuses et l'on se souviendra encore sans doute du calembour peu heureux, titre du dernier livre sur ce sujet de Mlle Régine Pernoud, "Jeanne devant les Cauchons". C'est également l'objet du présent livre de M. Yann Grandeau mais la réfutation est ici plus largement développée. L'auteur a choisi, ainsi qu'il le dit, de « jouer le jeu », d'examiner sérieusement et soigneusement un par un les arguments des tenants de la bâtardise et d'en vérifier le bien fondé. Ceci aboutit à une démolition pierre par pierre qui dure trois cents pages. Chaque « preuve » est analysée, le raisonnement décortiqué, les constructions illogiques démontées, les contradictions mises en évidence, les prémisses fausses dénoncées de même que les mauvaises traductions, les citations tronquées ou déformées et les précisions purement inventées. Travail systématique et qui parfois laisse le lecteur pantois devant la niaiserie ou la bêtise, et quelquefois aussi la flagrante malhonnêteté, qui se cachent derrière les affirmations péremptoires mais difficilement vérifiables par le profane des écrivains « dissidents »." (D. Henry, Revue belge de philologie et d'histoire, 1975)

130.          HEERS (Jacques). Précis d'histoire du Moyen Age. PUF, 1968, gr. in-8°, 416 pp, 20 cartes dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état

            25

"L'ouvrage traite en trois parties bien distinctes le Moyen-Age occidental, le Monde byzantin et le Monde musulman. Illustré de nombreuses cartes, il est d'une lecture aisée et d'une manipulation facile." (J. Paul, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1970)

131.          LABANDE-MAILFERT (Yvonne). Charles VIII. Le vouloir et la destinée. Fayard, 1986, in-8°, 512 pp, 4 tableaux généalogiques, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

"Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie. Nous n'en conservons qu'une étincelle." Voilà bien le mot qui convient pour désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans – à la mort de Louis XI en 1483 – et mort accidentellement à vingt-huit. On l'a prétendu borné, capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant, la façon dont il a obtenu le rattachement de la Bretagne à la France fut un chef-d'œuvre d'habileté et de tact, et les divers traités qu'il a signés avec les Grands assurèrent la paix intérieure au royaume. Son grand dessein – conquérir Naples pour, de là, organiser le "grand passage" et recouvrer la Terre sainte – fut certes une erreur, tout comme fut coupable sa négligence pour les affaires financières. Mais il se tira plutôt bien de l'entreprise italienne et donna à cette occasion à la France l'une de ses grandes victoires militaires (Fornoue) ; quant à la réforme du clergé, il venait d'en apercevoir la nécessité lorsqu'il fut fauché par la mort. Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce monde si perturbé du tournant du XVIe siècle ? Louis XII et François Ier firent-ils mieux que Charles VIII, surent-ils méditer ses erreurs, résister au mirage italien et réorganisèrent-ils l'Eglise ? Rien, évidemment, ne nous permet d'affirmer que Charles VIII eût pu accorder sa destinée à son vouloir s'il avait vécu, mais tout nous incite à lui laisser le bénéfice du doute...

132.          LÉVI-PROVENÇAL (Evariste). Histoire de l'Espagne musulmane. Nouvelle édition revue et augmentée. P.-Leyde, G.P. Maisonneuve & Cie, E.-J. Brill, 1950-1953, 3 vol. in-8°, xix-403, 435 et 576 pp, 96 pl. de photos hors texte, 38 figures et cartes dans le texte, 5 tableaux généalogiques (un détaché sans mque), biblio, index, brochés, C. de bibl., bon état

            300

Tome I : La conquête et l'émirat hispano-umaiyade (710-912). Tome II : Le califat umaiyade de Cordoue (912-1031). Tome III : Le siècle du califat de Cordoue. — Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal, l'Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) fut considérée immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées, mais l'ouvrage reste et restera, sans doute longtemps encore, irremplaçable car sa valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable du contenu qu'à l'esprit qui a présidé à son élaboration. Sur la question fondamentale qui est de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début (92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610), la position de Lévi-Provençal est toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un peuple. Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis.

133.          MADSEN (O.) Les Vikings. Minerva/France Loisirs, 1976, gr. in-8° carré, 144 pp, 114 photos, gravures et croquis en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Cet ouvrage – agrémenté d’une importante iconographie en noir et en couleurs – part sur les traces de ce peuple qui du VIIIe au XIe siècle parcoururent le globe de conquêtes en conquêtes et aventures, et qui marqua profondément l’histoire européenne. — Viking signifie "Roi de mer". (...) Longtemps, les Vikings furent appelés les Normands. En réalité, ils ont reçu ce nom : hommes du Nord (North-man) des populations méridionales surprises par l'apparition de ces hommes venus du Danemark, de Norvège ou de Suède et dont on ne savait point préciser l'origine. (...) On trouvera dans ce livre une évocation de la société viking, précisant notamment le rôle de la femme dans celle-ci, un tableau des croyances nordiques, puis le récit des principaux exploit des « Normands », enfin une description de leur marine, si remarquable.

134.          PARISSE (Michel). Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au XIIIe siècle. Nancy, Université de Nancy II, 1982, gr. in-8°, 485 pp, 8 pl. d'illustrations et 97 tableaux généalogiques hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            150

"La thèse de doctorat de Michel Parisse n'avait été assurée en 1975 que d'une faible diffusion. Se résolvant à sacrifier de très riches développements sur l'Église et notamment sur l'avouerie lorraine, son auteur a tiré de l'ensemble le noyau dur de ses recherches, les reprenant sur d'autres frais et les confirmant dans l'ensemble. Comme il s'agit du meilleur connaisseur, avec le doyen Jean Schneider, de la Lorraine médiévale, on comprend l'intérêt de la publication, même ainsi réduite ; d'autant que le cadre chronologique retenu, des Ottoniens à Philippe le Bel, englobe la « grande période » de l'histoire du duché, celle où ont rivalisé les influences allemandes et françaises, avant le triomphe de ces dernières à l'aube du XIVe siècle. Il était donc essentiel d'examiner, au moins pour le sommet visible de la société, dans quelle mesure les pratiques juridiques et le paysage social ont été marqués par l'un ou l'autre des deux mondes voisins. Le livre se recommande par un puissant appareil bibliographique, d'autant plus utile qu'il englobe très amplement l'œuvre historique allemande si mal appréciée en France, mais si familière à Michel Parisse ; en outre la technique de recherche étant la prosopographie, la reconstitution des généalogies et l'étude de la titulature, on dispose d'une masse énorme de faits de détail, plus de quatre-vingt-quinze notices de familles nobiliaires avec tableaux de filiation, croquis d'implantation, tant pour les familles « carolingiennes » ou comtales que pour de beaucoup plus modestes..." (Robert Fossier, Bibliothèque de l'École des chartes, 1983)

135.          PARISSE (Michel)(dir.) Atlas de la France de l'An Mil. Picard, 1994, in-4° carré (30 x 30 cm), 129 pp, 37 cartes pleine page, biblio, 2 index, broché, couv. illustrée, bon état

            50

Dernière retombée heureuse du Millénaire capétien, la parution de l'Atlas de l'an Mil offre un outil précieux pour tous ceux qui s'intéressent à cette période. Œuvre collective, une vingtaine d'historiens, chercheurs, conservateurs, y ont contribué, orchestrée par Michel Parisse qui a su présenter avec clarté les objectifs et les options de cette grande entreprise. En premier lieu sont exposées les limites chronologiques et spatiales retenues pour cet Atlas. 987-1031 pour les premières, soit les règnes d'Hugues Capet et de Robert II. Si la carte des diocèses en a été une des données essentielles, le souci de restituer un ensemble correspondant au royaume de France, voire à la France actuelle, a conduit à y inclure des secteurs intégrés à l'époque au Saint-Empire ou, à l'inverse, à conserver le singularisme historique d'un « espace catalan ». Ce parti-pris justifie l'ordonnance générale de l'ouvrage en douze « espaces régionaux ». Chaque zone ainsi constituée est présentée en une série de cartes commentées illustrant trois centres d'intérêt. D'abord un inventaire des communautés religieuses dont on sait qu'elles furent particulièrement florissantes à l'époque. Puis un recensement des sites fortifiés, du moins ceux qui ont pu jusqu'alors être formellement identifiés. Ensuite un recensement de ce que les auteurs appellent les « éléments économiques et pré-urbains » se traduit par une troisième série de cartes. Enfin une rapide et très utile notice fait état du monnayage dans le secteur considéré. Ainsi conçu cet Atlas marque un « état des connaissances », comme l'indique son sous-titre, permettant d'utiles mises au point. Des bibliographies établies par « espaces », deux index généraux concernant les noms de lieux, l'un sous leur forme latine, l'autre sous leur forme actuelle, complètent ce très bel album dont on réalise combien il nous manquait ! (Monique Chauvin, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1994)

136.          PELTIER (Abbé Henri). Adalhard, abbé de Corbie. Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1969, in-8°, 138 pp, biblio, index, broché, bon état (Supplément au Bulletin des Antiquaires de Picardie, 1969 ; Mémoires LII)

            30

Adalhard (v. 752-826), cousin germain de Charlemagne, élevé avec lui, en devint le conseiller ; régent d'Italie, puis disgrâcié et exilé, il finit paisiblement sa vie à Corbie (Somme), qu'il organisa à la façon d'un petit royaume. — "L'abbé de Corbie Adalard appartient plus à l'histoire de la politique temporelle et spirituelle qu'à celle des doctrines, puisque ses seuls ouvrages ont été des statuts pour son abbaye et un “De ordine palatii” qui ne nous est parvenu que dans une refonte d'Hincmar, mais, outre l'intérêt de ce dernier texte, il semble bien qu'Adalard ait joué un rôle réel dans l'essor intellectuel de la communauté qu'il dirigeait, non seulement en veillant sur l'accroissement de la bibliothèque, mais surtout par sa culture personnelle : il semble que Paschase Radbert lui doive une part dans sa formation. Si la brochure d'H. Peltier a parfois un léger relent de panégyrique, elle nous offre une solide étude du personnage et de son milieu ; d'ailleurs si le rôle politique d'Adalard peut laisser place à de grandes divergences d'appréciation, il n'y a aucun doute qu'il n'ait été un grand abbé et un grand religieux." (Louis-Jacques Bataillon, Bulletin d'histoire des doctrines médiévales. Le Haut Moyen Âge, in Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1977)

137.          POGNON (Edmond). Hugues Capet roi de France. Club des Libraires de France, 1966, in-8°, 398 pp, une miniature en couleurs hors texte, nomenclature du siècle, chronologie, biblio commentée, reliure toile rouge ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex. numéroté, bon état (Coll. Le Mémorial des siècles, Xe s.)

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"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ; il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet, la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie." (Bernard Guenée, Annales ESC)

138.          RAZI (Zvi). Life, Marriage and Death in a Medieval Parish. Economy, Society and Demography in Halesowen 1270-1400. Cambridge University Press, 1980, in-8°, xiv-162 pp, une carte, 17 figures, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale. Texte en anglais

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L'un des plus fameux débats en histoire médiévale concerne la démographie du bas Moyen Age et les incidences de la Peste noire de 1349. Il est maintenant admis que la population de l'Europe avait commencé de décliner bien avant cette date, dès le milieu du XIIIe siècle et en tout cas dès le début du XIVe siècle, et que la "raison" en était non quelque "événement", fût-ce une catastrophe, mais bien une crise de structure de la société tout entière, rançon de l'extraordinaire essor économique, social, démographique des deux siècles précédents... Les études récentes, qui ont cherché à dépasser la perspective "catastrophiste" et élargir la problématique démographique pour prendre en compte tous les facteurs économiques et sociaux, ont bien relativisé l'importance de la Peste noire, sans nier ses effets toutefois : mais ceux-ci n'ont été dévastateurs qu'en raison d'une situation générale déjà des plus graves. Dans l'ensemble de ces études, le livre de Z. Razi qui peut sembler n'ajouter qu'une monographie à bien d'autres, a une double originalité : celle-ci tient à la source documentaire utilisée et à la place centrale accordée de nouveau à la Peste noire. (...) La deuxième originalité de l'ouvrage tient à ses conclusions : le trend démographique reconstitué par l'auteur rend toute son importance à l'épidémie de 1349 qui aurait emporté d'un seul coup 42 à 44 % de la population, puis aux trois attaques successives de la peste dans la seconde moitié du siècle, en 1361-1362 (où meurent 14 % des adultes), 1369 (16 %) et 1375 (12 %). De plus, selon l'auteur, la population s'est accrue jusqu'en 1349. Certes les incidences des crises frumentaires de 1293-1295 et 1315-1320 sont bien sensibles, mais sur la lancée de l'essor démographique antérieur, les pertes ont été comblées avant le milieu du XIVe siècle..." (Jean-Claude Schmitt, L'Année sociologique, 1983) — L’ouvrage montre tout le profit qu'on peut tirer de séries judiciaires, rétives à première vue à un traitement purement quantitatif. — "The fourteenth-century was a period of dramatic and startling change in the nature and organisation of English society. The Black Death in the middle of the century shattered the traditional structure of the population of England. Yet historical documentation of these changes has always been difficult, partly because it was impossible to identify precisely the vast majority of peasants in a particular locality because of changing surnames and the large number of transient outsiders. In this study of the parish of Halesowen in the West Midlands, Dr Razi has been able to overcome these obstacles through the use of an exceptionally complete series of court rolls covering the period 1270 to 1400. New methods reveal more precise data about life expectancy, the size of families, the specific age of mortality during the Black Death and the age distribution of the male population. New light is thrown on the family structure of the medieval English peasantry and on the continuing controversy about the English population before and after the plague. The book will interest teachers and students of social, economic and demographic history and of English medieval and local history generally.

139.          SCHMIDT (Joël). Sainte Geneviève et la fin de la Gaule romaine. Perrin, 1989, in-8°, 199 pp, 2 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de Nanterre. Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle fut un repère d'une grande stabilité. Par cette biographie alerte, Joël Schmidt restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et historique.

140.          SERMOISE (Pierre de). Jeanne d'Arc et la mandragore. Les drogues et l'Inquisition. Editions du Rocher, 1983, in-8°, 261 pp, 8 pl. de photos, gravures et fac-similés hors texte, qqs figures et un fac-similé dans le texte, généalogie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Seul volume paru. — "... de même qu'il fallait que le Christ fût crucifié pour sauver l'humanité, il fallait que Jeanne fût condamnée à être brûlée pour établir solidement le Roi sur son trône. C'est par ce sacrifice qui a cimenté le sentiment populaire contre les Anglais, que le Roi a pu réunir autour de lui toutes les forces nécessaires à sa victoire. L'auteur, dont la minutie dans la recherche et dont la connaissance paléographique sont immenses, propose une interprétation de l'histoire de Jeanne toute différente de l'histoire officielle. ...La seule question qui se pose est de savoir pourquoi certains se refuseraient à découvrir une vérité qui semble bien être voilée derrière une des plus grandes manipulations psychologiques de la masse populaire de l'histoire des derniers siècles..." (Michel Marion, Conservateur à la Bibliothèque Nationale)

141.          SOISSON (Pierre et Janine). Byzance. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 102 photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            20

Par le texte et l'image, voici une reconstitution de la merveilleuse Constantinople, de l'étonnante cour du Basileus et de toute la société byzantine, une évocation de la condition de la femme dans celle-ci, aussi bien que du nombreux clergé qui inspire et régente tant de choses ; voici les mœurs et les coutumes, les jeux, les plaisirs et les fêtes de ce peuple raffiné...

142.          SUDRE (L.) Chrestomathie du Moyen Age. Delagrave, 1928, in-12, 185 pp, cart. éditeur (lég. défraîchi), bon état

            20

"Ont paru en même temps, à la librairie Hachette et à la librairie Delagrave, deux "Chrestomathies du moyen âge", la première due à la collaboration de G. Paris et E. Langlois, la seconde rédigée par L. Sudre. Toutes deux sont destinées aux élèves de la classe de seconde, et contiennent, conformément au programme officiel, la traduction des morceaux admis dans le recueil. Elles présentent encore d'autres analogies : ainsi la graphie est dans l'une et dans l'autre uniformisée, et rapprochée du français, et les auteurs sont souvent tombés sur les mêmes morceaux. La Chrestomathie de MM. Paris et Langlois est précédée d'une introduction grammaticale qui manque à celle de M. Sudre, laquelle, en revanche, contient plus de notes explicatives." (Romania, 1897)

 

TEMPS MODERNES

 

143.          BADALO-DULONG (Claude). Banquier du roi. Barthelemy Hervart, 1606-1676. P., Ségur, 1951, in-12, 235 pp, 6 pl. de gravures hors texte, notes, index, broché, bon état. Edition originale, un des 100 ex. numérotés sur Alfa (seul grand papier), envoi a.s. à Alfred Fabre-Luce

            50

"Barthélémy Hervart est un de ces hommes de finance, banquier et administrateur, dont le rôle a été de grande importance au XVIe et au XVIIe siècles. Issu d'une famille d'Augsbourg, qui avait fondé une banque à Lyon, il apparaît vers 1632 dans le personnel d'hommes d'affaires et d'agents politiques qui soutiennent de leurs deniers et de leur savoir-faire diplomatique la politique de Richelieu et de Mazarin. L'intervention d'Hervart fut particulièrement heureuse pour assurer le payement des armées pendant les dernières campagnes qui précédèrent la paix de Westphalie, et il ne fit pas moins bien dans la suite, pour négocier avec Turenne, dans les dures années de la Fronde. Nous le retrouvons, pourvoyeur du Trésor royal jusqu'à la fin du ministère de Mazarin, et pourvu en même temps de l'office de contrôleur général des finances, aux côtés de Fouquet et en face de Colbert, dont la duplicité faisait un ennemi redoutable pour ses concurrents. Hervart fut emporté dans les remous qui accompagnèrent la chute de Fouquet et son office passa à Colbert, qui en disposa comme chacun sait. Cette carrière, qui, malgré la disgrâce finale, fut heureuse et prospère, puisqu'Hervart se tira sans trop de dommages des enquêtes de la Chambre de justice et conserva jusqu'à sa mort une solide fortune, est pour nous pleine d'enseignements. Elle nous montre par des exemples concrets ce qu'était la crise permanente des finances royales, l'incohérence des institutions, qui faisaient d'un même personnage un prêteur et un administrateur chargé du contrôle. La monarchie administrative en était encore aux méthodes de la comptabilité domestique, telle qu'on l'aurait tenue dans une famille désordonnée, incapable de subsister sans recourir à la faillite et aux mesures d'exception. Les à-côtés de cette histoire apportent également quelques précisions utiles : l'ascension de Colbert dans l'entourage de Mazarin, la duplicité féroce dont il usait envers ses rivaux, tout cela est à retenir, et le rôle de Fouquet, qui n'était en somme qu'un Hervart amplifié et imprudent..." (Roger Doucet, Revue d'histoire économique et sociale, 1953)

144.          BARBIER (Edmond Jean François). Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première édition complète, conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de notes et éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série. P., Charpentier libraire-éditeur, 1857, 8 vol. in-12,  index, reliures demi-basane fauve, dos à 5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles filets dorés, pièce de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs coiffes arasées, qqs mors en partie fendus recollés, intérieurs propres et frais, bon état

            250

Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. — Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540 pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750 (2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série : 1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)

145.          BAUDSON (Emile). Charles de Gonzague, duc de Nevers, de Rethel et de Mantoue, 1580-1637. Perrin, 1947, in-8°, 317 pp, préface du duc de La Force, 5 pl. de gravures hors texte sous serpentes, dont un portrait en frontispice, broché, bon état

            40

"Cousin de Henri IV qui le chérissait, détesté de Marie de Médicis qui le flattait, craint de Richelieu qui le méprisait, soutenu par le Père Joseph." — Biographie de Charles Ier Gonzague, prince franco-italien né le 6 mai 1580 à Paris et mort le 22 septembre 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de 57 ans, qui sera duc de Nevers et duc de Rethel (Charles III) en 1595 à la mort de son père, prince d'Arches (Charles Ier) en 1608, duc de Mantoue (Charles Ier) en 1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II, et enfin duc de Montferrat (Charles Ier), en même temps que Mantoue... L'ouvrage obtint le Prix Montyon de l’Académie française en 1948. — "M. Emile Baudson retrace la noble vie de Charles de Gonzague, Duc de Nevers, de Rethélois et de Mantoue, fondateur de Charleville, promoteur de cette croisade qui ne partit jamais et à l'occasion de laquelle le Père Joseph écrivit sa Turciade. Ce livre n'est pas un simple travail de vulgarisation, il est fondé sur d'innombrables documents inédits. Beaucoup d'entre eux seront, pour les historiens, des mets de choix..." (Duc de La Force, préface)

146.          BAUMANN (Emile). Marie-Antoinette et Axel Fersen. Grasset, 1931, in-8°, 269 pp, imprimé sur papier Alfax Navarre, broché, couv. illustrée, bon état

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"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde, majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans, il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a, comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois. Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors : n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule, comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M. Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette, avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le Figaro, 1931)

147.          BÉTHOUART (Antoine). Le Prince Eugène de Savoie. Soldat, diplomate et mécène. Perrin, 1975, in-8°, 464 pp, préface de Jean Orieux, 16 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, biblio, reliure skivertex éditeur, bon état

            30

Eugène de Savoie (1663-1736), déçu dans ses ambitions par Louis XIV, offre alors ses services à Léopold, empereur d'Autriche. Il s'illustre dans le métier des armes, puis dans l'art de la diplomatie. Il sera ministre de la Guerre en 1700. Son intrépidité le rend célèbre. Dans toute l'Europe, le nom d'Eugène est synonyme de gloire. Richissime, populaire, esthète, il emploie ses quartiers d'hiver à faire construire, décorer et meubler de somptueux palais...

148.          BLUCHE (François). Le Grand Règne. Fayard, 2006, fort in-8°, 1277 pp, sources, références et notes, jalons chronologiques, index général, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            40

Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.

149.          BRAUDEL (Fernand). Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle. Armand Colin, 1986, 3 vol. gr. in-8°, 544, 600 et 607 pp, environ 450 illustrations, 116 cartes et graphiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état

            100

Le maître-livre de Fernand Braudel. – Tome 1 : Les Structures du quotidien. Tome 2 : Les Jeux de l'échange. Tome 3 : Le Temps du monde. — Ces trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a bousculées alors en Asie, en Amérique, en Afrique la violente expansion de l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles, distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché. — Le premier volume, “Les Structures du quotidien : le possible et l'impossible”, est un inventaire de la culture matérielle avant la grande rupture de la révolution industrielle : misère et luxe; routines paysannes; nourritures, costumes et logement, du riche et du pauvre; outils, techniques, monnaies et pseudo-monnaies, villes... C'est donc un grand livre d'images où toutes les civilisations du monde ont leur mot à dire. Chemin faisant se mesure l'étroitesse des limites du possible pour ces sociétés d'hier, en butte, toutes, à des famines meurtrières, à l'inexorable faiblesse des sources d'énergie et des techniques, à la lenteur et au débit dérisoire des transports, des communications. L'auteur nous entraîne ainsi loin « des facilités que la vie actuelle nous prodigue, dans une autre planète, dans un autre univers des hommes ». — Avec “Les Jeux de l'échange”, nous quittons la vie matérielle stagnante qu'évoque le premier volume pour entrer dans le mouvement de la vie économique. De bas en haut de l'échelle, voici tous les outils de l'échange : colportage, marchés, échoppes et boutiques, foires, bourses, banques. Autant d'étapes de l'épanouissement de l'économie de marché, confondu d'ordinaire avec celui du capitalisme. L'auteur, au contraire, distingue ou même oppose les activités et les acteurs de l'économie de marché et du capitalisme, celle-là sous le signe de l'échange naturel et sans surprise, de la transparence et de la concurrence, celui-ci animé par la spéculation et les calculs savants d'un petit groupe d'initiés. Parce qu'il se fonde sur la puissance, le capitalisme a toujours pu se réserver les secteurs privilégiés de l'accumulation, secteurs changeants au fil du temps : du XV au XVIII siècle, non pas l'industrie, mais la banque et le négoce international. — Le dernier volume reprend, cette fois dans sa chronologie du XVe au XVIIIe siècle, l'histoire économique du monde. Non pas de l'univers tout entier, mais de ces seules zones très minoritaires qui vivent selon « le temps du monde », le regard tourné vers les échanges internationaux – toutes zones de civilisations denses, à la richesse ancienne. En gros deux blocs : l'Europe d'un côté, de l'autre l'Extrême-Orient qui lie Inde, Chine, Islam en un puissant réseau, longtemps à égalité avec l'Europe. L'histoire de ces quatre siècles est précisément celle de la rupture progressive de cet équilibre ancien. Il a été bouleversé, recréé à partir des hauts lieux du capitalisme qui ont successivement pris la tête de l'Europe : Venise au xve siècle, puis Gênes, Amsterdam, Londres, jusqu'à la révolution anglaise du XIXe siècle, qui a scellé l'inégalité du monde. Nous en vivons encore les conséquences. En conclusion : le destin du capitalisme d'aujourd'hui s'explique-t-il à la lumière du passé ?

150.          BRAUDEL (Fernand). La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. (Thèse). Armand Colin, 1990, 2 vol. in-8°, 588 et 628 pp, 40 illustrations hors texte, 68 cartes et tableaux, notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état

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Le chef d'oeuvre de Fernand Braudel. — "J'ai passionnément aimé la Méditerranée" : c'est par ces mots que F. Braudel ouvre son premier ouvrage sur le monde méditerranéen qui, traduit dans le monde entier, y a été salué comme "la plus grande œuvre historique de notre temps". Selon la conception originale de l'auteur, il se déroule sur des rythmes temporels différents. De volume en volume, il passe de la "longue durée", du temps presque immobile de la géographie et des civilisations, au temps lent des grands cycles économiques et sociaux, et enfin au temps très vif et bref des événements au quotidien... — La première partie : La part du milieu suit pas à pas les genres de vie qu'imposent aux hommes de Méditerranée la nature elle-même et les héritages de civilisation. Grands propriétaires des plaines et leurs paysans asservis, montagnards pauvres mais libres, peuples des marins, des pêcheurs et des corsaires, nomades du désert que suivent leurs tentes et leurs chameaux, immenses troupeaux des transhumances entre plaine et montagne, bête de somme et chariots si lents à assurer les transports, mers animées à la belle saison et désertées chaque hiver quand les vents mettent en péril voiliers et galères – telle nous apparaît la Méditerranée du XVIe siècle, toujours au bord de la disette, misérable et cependant richissime, à la croisée des routes du grand commerce mondial. – La deuxième partie : Destins collectifs et mouvements d'ensemble, consacré aux économies et aux sociétés, pose une question essentielle : quand la Méditerranée a-t-elle perdu son antique royauté au profit de l'Atlantique ? Certainement pas dès le lendemain des grandes découvertes, affirme l'auteur, contre toutes les idées reçues jusqu'alors. Tout au long du XVIe siècle, la Méditerranée, bien qu'envahie par les bateaux du Nord, reste la puissance économique qui se réserve l'essentiel du grand commerce mondial, plus la suprématie financière : l'or et l'argent que déversent en Espagne les mines d'Amérique aboutissent dans les mains des banquiers italiens, maîtres du crédit à travers toute l'Europe. Cependant, la Méditerranée partage les difficultés, alors générales, de sociétés en crise dans une montée à la fois d'inflation, de richesse, de misère, de banditisme, de guerres civiles et religieuses – un destin commun aux deux civilisations qui la divisent : Islam et Chrétienté. – La troisième partie : Les événements, la politique et les hommes, est celle de l'histoire vive des évènements, durant le demi-siècle que dure le règne de Philippe II. En Méditerranée le conflit est permanent entre les deux grands champions de l'Islam et de la Chrétienté, l'Espagnol et le Turc. Mais la guerre se ranime ou s'apaise selon que les adversaires ont ou non les mains libres. La paix avec la France, en 1559, marque ainsi le début d'un âpre duel, jusqu'au triomphe de la flotte chétienne à Lépante, en 1571. Paradoxalement, celui-ci inaugure une longue période de paix. C'est que les deux adversaires, chacun aux prises avec ses propres drames, l'un sur le front atlantique, l'autre en Perse et en Hongrie, se tournent alors le dos et les flottes d'Etat désertent la Méditerranée pour le grand bonheur des corsaires turcs et chrétiens, dont la petite guerre va remplacer la grande.

151.          BURNET (Mary Scott). Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728. (Thèse). Suivi de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française. P., Droz, 1938 et 1945, 2 vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio et index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et index dans le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, XII et XX)

            50

"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté ; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la France, 1938)

152.          CARRINGTON LANCASTER (Henry)(publ. par). Le Mémoire de Mahelot, Laurent et d'autres décorateurs de l'Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française au XVIIe siècle, publié par Henry Carrington Lancaster. P., Champion, 1920, gr. in-8°, 158 pp, 49 pl. hors texte (dont le frontispice), index, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état

            60

Ouvrage sur la décoration théâtrale au XVIIe siècle orné de 49 dessins originaux tirés du manuscrit de Mahelot et reproduits en fac-similé. Le Mémoire de Mahelot constitue la principale source d'information sur la scénographie pratiquée sur la scène publique en France au XVIIe siècle. C'était un registre de travail à l'usage du décorateur et des comédiens de la Troupe Royale établie à l'Hôtel de Bourgogne depuis 1629, où se trouvait consignée la liste des pièces inscrites au répertoire de la troupe et les notices techniques (parfois accompagnées de croquis scénographiques) nécessaires à la représentation de ces œuvres. Le Mémoire de Mahelot offre deux coupes effectuées dans le répertoire d'une même troupe à deux périodes clefs de l'histoire du théâtre français, d'une part les années 1630, d'autre part les années 1670-1680. Il permet ainsi de comparer la scénographie en usage sur la scène parisienne au plus fort du modernisme baroque et à une époque où le modèle classique est parvenu à maturité. Il permet ainsi de comprendre comment, à l'Hôtel de Bourgogne au XVIIe siècle, les décors se concevaient, se réalisaient, se plantaient et s'utilisaient au cours de la représentation.

153.          CHALLES (Robert). Un colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert Challes, écrivain du Roi, publiés par A. Augustin-Thierry. Plon, 1931, pt in-8°, xxii-301 pp, broché, bon état

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"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur, fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert, sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier. Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes, sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin, Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des trente dernières années du règne de Louis XIV. (...) On croit facilement que « tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M. Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès. Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de sa propre volonté, anonyme.

154.          DANIEL-ROPS. L'Eglise de la Renaissance et de la Réforme. 2. Une Ère de renouveau : La Réforme catholique. Fayard, 1955, fort in-12, 569 pp, biblio, chronologie, index, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)

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"Daniel-Rops est rapidement tombé dans l'oubli après sa mort et les dix volumes de son "Histoire de l'Église du Christ" ne sont presque plus jamais cités. Démarche apologétique, tranchent ceux qui parcourent les 7.300 pages publiées entre 1948 et 1965. Le fait est indéniable. Mais le succès remporté par l'auteur invite à relire une œuvre qui est dotée d'un vrai souffle et qui se révèle inséparable d'une personnalité. Entreprise solitaire, à la rencontre d'un chemin de foi et d'une stratégie éditoriale, celle-ci est restée fidèle, pendant vingt ans, aux mêmes lignes directrices, sans ignorer cependant les inflexions de la recherche historique et les sollicitations de l'actualité. Ainsi s'expliquent à la fois la fidélisation d'un public, attestée par le niveau des tirages, et l'ostracisme dont l'auteur est victime depuis la fin des années 1960, dans une nouvelle conjoncture intellectuelle et ecclésiale." (Christian Sorrel, Revue d'histoire de l'Église de France, 2000)

155.          FOURNOUX (Amable de). Caterina reine de Chypre. « L'otage de Venise ». Editions de Fallois, 2005, in-8°, 298 pp, une carte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Voici l'histoire véridique de Caterina Cornaro, jeune aristocrate vénitienne devenue la dernière reine de Chypre. Son destin hors du commun a inspiré nombre d'historiens, romanciers, librettistes, et sa beauté troublé les plus grands peintres de son époque (Bellini, Giorgione, Dürer, Titien...) et bien au-delà. La vie romantique de cette "Fille de la République de Venise" se déroule dans la deuxième moitié du XVe siècle et au tout début du XVIe. Elle s'inscrit successivement dans le cadre prestigieux de la Venise de la Renaissance, alors à son apogée, puis dans la lointaine Chypre, dernier royaume franc fondé au Levant par les Lusignan, une famille de chevaliers poitevins, enfin dans la petite principauté d'Asolo, en Vénétie, où la reine sera exilée et animera une Cour renommée dans toute l'Italie. "Caterina contre Venise", tel pourrait être aussi le titre de cette biographie où s'entremêlent complots, trahisons, tueries, intrigues politiques et amoureuses. Avec en toile de fond l'agonie d'une dynastie et l'apogée d'une république, le portrait d'une femme belle et fière qui, en épousant malgré elle le dernier des rois Lusignan, ne cessera de lutter pour son bonheur et sa survie.

156.          GAXOTTE (Pierre). Louis XIV. P., Flammarion, 1982, in-4°, 400 pp, 488 illustrations, dont 240 en couleurs, reliure pleine toile rouge de l'éditeur, 1er plat orné, jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)

            50

Un dauphin est né. L'éducation du roi. L'éveil à l'amour. L'entrée du Roi. Les femmes. Les forces contraires. Colbert ou la dictature du travail. Lille, Besançon, Strasbourg. Vauban et la frontière. Paris. Versailles. La famille. Le chrétien assiégé. La deuxième guerre de Cent Ans. Le fardeau de l'Etat. Louis le Grand.

157.          GREENBLATT (Stephen). Quattrocento. Flammarion, 2013, in-8°, 347 pp, traduit de l'anglais, 3 illustrations, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état

            15

Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère allemand une copie du "De rerum natura" de Lucrèce. C'était à l'aube du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un copiste exceptionnel. Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises. Il aimait les femmes et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas l'Eglise, mais était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et corrompu. Sa découverte allait précipiter les temps modernes et influencer des esprits aussi puissants que Botticelli, Montaigne ou Machiavel. — Elu meilleur livre d'histoire 2013 par la rédaction du magazine Lire ; Prix Pulitzer 2012 ; National Book Award 2011.

158.          GUEULLETTE (J.-E.). Thomas-Simon Gueullette : un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des plaisirs. (Thèse). P., Droz, 1938, gr. in-8°, 199 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, XII)

            50

Dramaturge, conteur, juriste, Thomas-Simon Gueullette (1683-1766) également bibliophile et collectionneur, reste surtout connu par ses contes et une soixantaine de pièces de théâtre représentées pour la plupart au Théâtre-Italien.

159.          GUILLEMONT-ESTELA (Michèle), Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy, Sarah Voinier (dir.) Le règne de Charles II. Grandeurs et misères. P., Editions hispaniques, 2021, in-8°, 352 pp, 17 illustrations en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Histoire et civilisation). Contributions en espagnol (12) et en français (2)

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Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la « monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV – à la longévité exceptionnelle et à la descendance prolifique – en imposa longtemps face à ce monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter les expériences – inédites pour elle à l'âge moderne – que furent la minorité de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale, d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes – qui continuaient de fixer l'image d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle reflet du crétinisme – se sont définitivement effondrés. C'est ce que le livre entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir : des formes nouvelles », « Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour : jeux et défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».

160.          JOUHAUD (Christian). Le Siècle de Marie Du Bois. Ecrire l'expérience au XVIIe siècle. Seuil, 2022, in-8°, 377 pp, 15 photos et documents sur 15 pl. hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)

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Comment penser et écrire une histoire de l'expérience de vivre ? Telle est la question posée par Christian Jouhaud à partir de "l'espèce de journal" tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit singulier surprend d'abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce n'est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects. Il ne s'agit pas non plus d'une histoire de vie, mais d'une histoire des expériences d'un homme "ordinaire" en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui s'exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique, mais, de page en page, il permet de comprendre l'itinéraire de l'intériorisation des normes et des contraintes par quelqu'un qui a confié à l'activité d'écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action. L'exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l'événement politique ne venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser l'écriture, par exemple dans l'expérience intime de signes de désordre, comme pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d'un monde dont l'ordre est la valeur cardinale. Depuis la chambre du Roi et la campagne du Vendômois sont ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle, l'histoire politique de l'Etat, l'histoire anthropologique de l'acte d'écrire et de transmettre par l'écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un siècle de Marie Du Bois. — "La confession d’un enfant du Grand Siècle. L’historien Christian Jouhaud tire des textes de Marie du Bois, valet de chambre de Louis XIV, une réflexion vertigineuse sur l’écriture et la vie. Christian Jouhaud est entré dans un texte qui l’accompagne depuis plus de vingt ans : un cahier manuscrit de 188 pages où se trouvent mis en récit les temps forts ou faibles d’une existence partagée entre la cour et la province. Dans ce « livre », Marie du Bois (un homme ainsi prénommé à la suite d’un vœu paternel à la Vierge) a inscrit au fil des jours, entre 1647 et 1676, les faits, grands et petits, qui ont scandé sa double vie de propriétaire terrien en Vendômois et de valet de la chambre du roi, un office qui lui permettait durant les trimestres de son service d’être au plus près de Louis XIV. Le document, édité en 1936 par le chartiste Louis de Grandmaison (1864-1940), échappe aux catégories traditionnelles. Ecrit à la première personne, il n’a rien d’une autobiographie ; décrivant les travaux et les jours, il n’est pas un livre de raison. Il est une « nappe continue d’écriture » qui transforme le vécu éphémère en traces durables..." (Roger Chartier, Le Monde)

161.          KUNSTLER (Charles). La Vie quotidienne sous Louis XV. Hachette, 1953, in-8°, 348 pp, notes, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

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Versailles ; Paris ; La magistrature ; Les moeurs parisiennes ; L'armée ; La justice ; Paris et les provinces ; Le village. — "M. Charles Kunstler est un érudit dont on a plaisir à lire les livres." (Le Monde, 5 décembre 1953)

162.          LABBÉ (Marie-Elisabeth). Inventaire des arrêts du Conseil du Roi, janvier-février 1740. P., Sirey, 1940, gr. in-8°, 266 pp, index, broché, bon état

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"Cet inventaire porte sur 179 arrêts rendus en présence du roi et 272 rendus hors de sa présence, d'après les textes de la série E des Archives Nationales, et est complété par le recours à quelques autres recueils. Dans son Introduction, l'auteur souligne l'intérêt de quelques-uns des documents inventoriés (particulièrement en ce qui concerne la fabrique des étoffes et la succession de John Law) et a cru utile, étant donné que plusieurs des arrêts considérés ont été rendus sur avis des députés du Commerce, d'étudier l'histoire et le fonctionnement du Conseil et du Bureau du Commerce. Un double index permet de retrouver les arrêts intéressants." (Revue Historique, 1943)

163.          LABROUSSE (Elisabeth). « Une foi, une loi, un roi ? » La Révocation de l'édit de Nantes. P. et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985, in-8°, 232 pp, biblio, mémento chronologique, broché, couv. illustrée, envoi a.s.

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La Révocation de l'Édit de Nantes est l'aboutissement d'un long processus de guerre froide qui a débuté dès la mort d'Henri IV. Œuvre de la "déraison" d'État, produit de l'idéologie de l'époque, cette faute politique majeure a été commise en 1685 dans l'euphorie générale. Cet ouvrage rompt avec une histoire militante (tant protestante, laïque que catholique). Sans escamoter aucune responsabilité, il s'agit, ici, moins de juger que de comprendre les optiques diverses des protagonistes. L'objectivité de l'auteur ne l'amène cependant pas à écrire une histoire froide ou impersonnelle. Au contraire, la communauté protestante apparaît attachante, émouvante, et les catholiques sont nettement diversifiés. Au total, ce livre passionnant explique comment la politique royale s'est logiquement contrainte d'en arriver à la Révocation. Il montre que cet événement possède des aspects spécifiques tout en étant, aujourd'hui encore, dans une France plurielle qui se cherche, exemplaire. — "Ce n'est pas diminuer le mérite des nombreuses et solides publications que nous vaut le tricentenaire de la Révocation, que d'affirmer que l'ouvrage d'Elisabeth Labrousse se distingue par une richesse et une sûreté de l'information peu communes, par la minutie des analyses et par le souci de mettre en évidence les différentes logiques qui se sont affrontées. On a souvent soutenu que le protestantisme avait toujours été mal supporté par l'opinion publique française. Mme Labrousse montre au contraire qu'une certaine coexistence pacifique s'était en fait établie entre les deux confessions au XVIIe siècle, que nombreux étaient les mariages « bigarrés » et que cette mixité tissait des liens solides entre catholiques et protestants surtout à la campagne et dans les bourgs..." (R. Mehl, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1986)

164.          LA GUETTE (Catherine Meurdrac, dame de). Mémoires de Madame de La Guette, écrits par elle-même (1613-1676). Edition établie, présentée et annotée par Micheline Cuénin. Mercure de France, 1982, in-8°, 195 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Le Temps retrouvé)

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Au XVIIe siècle, les mémoires féminins sont rares. Ils s'intéressent généralement à la vie privée : les grandes dames s'y font connaître ou s'intéressent aux vedettes de l'actualité de l'époque. Rien de tel chez Mme de La Guette, riche en naissance mais modeste en biens. Ses Mémoires constituent un témoignage important sur la vie quotidienne durant la guerre de Trente ans. Les joies simples de la paix dans la campagne briarde s'effacent rapidement devant les malheurs de la Fronde au cours desquels cette femme manifeste une volonté, un courage et une abnégation peu communs : elle défend non seulement ses enfants, mais tous ses "gens", et parfois tous les villageois en détresse. En outre, elle prend la plume presque trente ans après les faits, forte d'une expérience acquise en un demi-siècle. Son humour inimitable, son étonnante mémoire visuelle et sa langue juste et savoureuse font d'elle une grande conteuse. — Ce texte est une révélation sur le plan historique et littéraire : vie quotidienne durant la Guerre de Trente ans, puis la Fronde au cours de laquelle cette femme intrépide manifestera ses capacités de tous ordres et son invincible humour. "Mariée en 1635 à Jean Marius dit de La Guette, elle fut séparée de lui pendant la Fronde. Tandis que son mari suivait le parti de Condé, elle restait fidèle au roi et vivait à Sussy en Brie dans un manoir qu'elle eut à défendre contre des bandes de pillards. En 1672, elle alla rejoindre ses fils en Hollande où elle écrivit ses mémoires. Son récit vaut comme peinture de moeurs, surtout pour la période de la Fronde" (Bourgeois et André II, 809).

165.          LEGRELLE (Arsène). La Diplomatie française et la succession d'Espagne. I. Le premier traité de partage (1659-1697). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, xl-530 pp, 6 documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)

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Réimpression de l'édition de 1888. — "Enfin, nous posséderons bientôt une histoire complète de la Succession d'Espagne écrite par un Français au point de vue français ! L'ouvrage de M. Legrelle, qui doit nous conduire jusqu'en 1715, aura quatre volumes ; le premier, dont nous avons à nous occuper ici, traite des origines de la « grande affaire » et s'arrête au traité de Ryswick. (...) M. Legrelle a fait suivre son récit de quelques documents déjà connus, mais peu accessibles : le contrat de mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse, les deux renonciations de Marie-Thérèse, le testament de Philippe IV, le premier traité de partage avec l'Autriche (19 janvier 1668) et la relation du sr Verdier, apothicaire de Marie-Louise. Nous ne pousserons pas plus loin l'examen du livre de M. Legrelle. D'après ce que nous en avons dit, on peut juger qu'il sera partout bien accueilli et que justice sera rendue au labeur soutenu et à l'intelligente mise en œuvre de son auteur." (Alfred Morel-Fatio, Revue Historique, 1889)

166.          LEGRELLE (Arsène). La Diplomatie française et la succession d'Espagne. III. Le troisième traité de partage (1699-1700). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, 751 pp, 7 documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie française (Grand Prix Gobert 1901)

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Réimpression de l'édition de 1890. — "Nous avons déjà rendu compte des deux premiers volumes de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements aux archives du ministère des affaires étrangères à Paris, à celles de l'État à la Haye, à Bruxelles et en Italie. Dans ce volume, comme dans les précédents, la Belgique est toujours, malgré elle, l'objet principal de la convoitise de la France. Le chapitre premier traite de la nouvelle entente entre les rois de France et d'Espagne. Elle était en quelque sorte la conséquence nécessaire de la mort du jeune prince électoral, fils de Maximilien-Emmanuel de Bavière, décédé à Bruxelles, le 6 février 1699. Cette mort inopinée, qui causa une véritable satisfaction à Madrid, devait nécessairement modifier l'entente entre la France et l'Espagne. Il fallait un nouveau partage, sur lequel l'auteur fournit les renseignements les plus complets. Le chapitre II, intitulé : Résistance à Vienne et en Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-vis de la France. La conduite de cet homme d'état visait, l'auteur le dit très bien, à faire attribuer les Pays-Bas à un prince aussi complaisant que peu puissant, quitte à vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions générales. C'était de la politique d'expédients, très peu franche, tandis que celle de Louis XIV était singulièrement tortueuse. A propos des entretiens de l'ambassadeur avec le pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir toutes ses circonstances. Au chapitre III, M. Legrelle rapporte dans tous ces détails l'accession des états généraux au partage convenu entre Louis XIV et le roi d'Angleterre. Mais il fallait l'assentiment définitif de l'empereur, question qui fait l'objet du chapitre IV. Ce monarque s'y refusa complètement. Il fallait négocier à ce propos directement avec la cour de Vienne. Là il y avait chez les conseillers autant d'avis différents que de personnes. Toutes les négociations entamées sur ce point, toutes les roueries employées à ce propos de part et d'autre sont bien et clairement exposées par l'auteur. L'effet produit en Espagne, par suite de ces négociations, la conduite des trois puissances coïntéressées, puis le désaccord toujours croissant entre les alliés, enfin les derniers jours de Charles II sont présentés dans tous leurs détails par M. Legrelle avec autant de lucidité que de talent. Il se base constamment sur des documents authentiques, qu'il s'est procurés dans un grand nombre de dépôts d'archives. Finalement, il en arrive au testament de Charles II, qui mit le feu aux poudres lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et attira dans notre pays l'invasion des armées étrangères qui s'en disputèrent la possession. En terminant ce compte rendu peut-être par trop superficiel, nous pouvons dire que le travail de M. Legrelle est le plus complet de ceux qui ont traité la diplomatie d'une grande partie du XVIIe siècle." (Charles Piot, Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 1892) — "M. Legrelle avait publié, de 1888 à 1892, en quatre volumes, son grand travail sur la Diplomatie française et la succession d'Espagne. Pour mettre sur pied cette œuvre d'érudition considérable, M. Legrelle avait étendu ses recherches bien au delà de nos bibliothèques et archives nationales. Pour reconstituer la trame enchevêtrée des négociations nouées par la France avec l'Europe entière dans le but d'assurer au petit-fils de Louis XIV le trône de Charles II, M. Legrelle n'avait pas reculé devant la fatigue de nombreux voyages et il avait fouillé les archives étrangères les plus diverses." (H. Léonardon, Bulletin hispanique, 1901)

167.          LOUVILLE (Ch.-Aug. d'Allonville, Marquis de). Mémoires secrets sur l'établissement de la Maison de Bourbon en Espagne, extraits de la correspondance du Marquis de Louville, gentilhomme de la Chambre de Philippe V, et chef de sa Maison française. P., Maradan, 1818, 2 vol. in-8°, (4)-vii-384 et (4)-371 pp, reliures demi-percale bleue, dos lisses avec titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. postérieure), bon état

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Edition originale de ces Mémoires publiés par le comte Scipion du Rour à l'aide des archives conservées au chateau de Louville. Ces Mémoires furent rédigées lors de la retraite du marquis et demeurèrent à l'état de manuscrit. Lorsque le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV accéda au trône d'Espagne, sous le nom de Philippe V, le marquis de Louville (1668-1731) fut chargé de diverses missions plus ou moins secrètes, se rapportant à son investiture, ce qui lui valut le mépris des Espagnols. Durant trois années essentielles, il sera chef de la Maison française de Philippe V, le premier Bourbon roi d'Espagne (de 1700 à 1703), et tout ce qui se faisait à la cour passait par lui. Voici ce qu'en dit le duc de Saint Simon dans ses mémoires : "Pour en parler au vrai, il gouverna le roi et l'Espagne." Louville recevra une nouvelle mission en Espagne en 1716, comme ambassadeur extraordinaire. Ouvrage important pour l'histoire de la guerre de succession d'Espagne. Dans ses papiers, Louville ne dissimule rien et ne recule pas devant les expressions violentes et crues pour déverser sa bile et accabler ceux qui s'opposent à lui. On trouve à la fin du tome II une intéressante suite de lettres concernant Buenos-Aires en 1710. — "[Ces Mémoires] sont très utiles à la connaissance des deux premières années du règne de Philippe V" (Michaud, T. XXV, page 356).

168.          MELÈSE (Pierre). Le Théâtre et le public à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse). Suivi de : Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant le Théâtre à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse complémentaire). P., Droz, 1934, 2 vol. gr. in-8°, x-466 et 234 pp, un frontispice (Jean Loret gravé par Nanteuil), 9 fac-similés et bibliographie dans le premier volume, index dans chaque volume, reliures demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du théâtre, tomes VI et VII)

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"L'objet de ce travail est d'étudier « la facon dont le public du XVIIe siècle a connu et apprécié le théâtre de son époque ». Le point de vue n'est pas neuf mais il n'avait jamais donné lieu, tout au moins pour cette période, à une étude aussi poussée. Sur les gazettes, sur l'organisation matérielle des théâtres, sur les conditions d'existence des troupes, sur leurs rapports avec les pouvoirs publics, avec la censure ; sur les méthodes de travail des auteurs, sur leurs gains, sur leurs relations avec les comédiens et les musiciens, avec la cour et la ville ; sur leurs rivalités et leurs polémiques ; sur la vie privée et professionnelle des comédiens ; sur les réactions du public, sur la carrière d'une pièce, depuis l'heure ou le poète en donne lecture à ses interprètes jusqu'au jour ou elle entre dans l'oubli ou dans la gloire, – on trouvera dans ce gros volume une collection de renseignements dont beaucoup sont inédits et qu'il est précieux, en tout cas, de posséder ainsi réunis, en si grand nombre et parfaitement classés. Les curieux auront là de quoi renouveler leur répertoire d'anecdotes et de petits faits significatifs. — La thèse complémentaire de M. Pierre Melèse consiste en un “Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant le théâtre à Paris sous Louis XIV”, et c'est un très bel instrument de travail. Y figurent tous les noms sur lesquels existe un document contemporain. L'ordre alphabétique a été suivi pour les noms de personnes, énumérés par rubriques séparées : auteurs, musiciens, acteurs, directeurs, metteurs en scène, décorateurs. Les pièces sont mentionnées dans l'ordre chronologique de représentation. On peut ainsi, année par année, se rendre compte de la production dramatique de plus d'un demi-siècle et des réactions qu'elle a suscitées. Tout ce qui s'est écrit, jusqu'à 1715, sur tous ces hommes et toutes ces œuvres, est mentionné avec précision, souvent même cité." (Robert Pignarre, Revue Historique, 1939)

169.          MÉNÉTRA (J.-L.). Journal de ma vie, par Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au XVIIIe siècle. Présenté par Daniel Roche. Montalba, 1982, in-8°, 431 pp, 2 fac-similés et 4 cartes et plans hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme, Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient – lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture. Ce « Rousseau des ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux d'un homme de la grande ville. Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les « écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour l'histoire culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle fait percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une culture.

170.          MEUVRET (Jean). Etudes d'histoire économique. Armand Colin, 1971, gr. in-8°, 344 pp, bibliographie des principaux travaux de l'auteur, broché, bon état (Coll. Cahiers des Annales)

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Cet ouvrage publié en 1971, rassemble plusieurs textes de Jean Meuvret et publiés, pour certains, depuis plus de 25 années : économie et finances de la France durant les dernières années du règne de Louis XIII et pendant la Régence jusqu’en 1648, commerces des grains et farines sous Louis XV, regroupement des biens fonciers et rôle de la moyenne noblesse, subsistance et démographie sous l'Ancien régime, etc. — "Avant de disparaître, le regretté Jean Meuvret (1901-1971) nous aura légué, en un recueil commode, l'essentiel de ce qu'il nous a appris. Vingt-deux articles, choisis parmi une quarantaine d'études citées d'entrée, ont été repartis en sept parties : vues d'ensemble, histoire des prix, mécanismes économiques, histoire agraire, activités économiques et milieux sociaux, démographie, concepts contemporains et concepts des historiens. Parmi les articles restitués aujourd'hui, on se réjouit de citer non seulement les travaux de Meuvret devenus classiques, mais surtout des études peu accessibles et même introuvables, parues dans des ouvrages collectifs épuisés ou bien dans des revues peu courantes. On n'oubliera pas ce que l'on doit à Jean Meuvret et on relira les études qui remplissent ce volume. Il était devenu tellement commun de se référer aux inventions et aux mises au point de Meuvret que cela en paraissait banal. Rappelez-vous le fameux article de Population (1946), « Les crises de subsistances et la démographie de la France d'ancien régime », ou encore l'étude si remarquable (et introuvable) consacrée à la géographie des prix des céréales. Une nouvelle lecture de l'ancien régime économique et social de Jean Meuvret, appréhendé pour la première fois globalement, apporte une surprise. Parce que, dans l'ensemble, il n'y a pas grand'chose à modifier à cette France (à cette Europe aussi) des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Si l'on y ajoute des données quantitatives acquises depuis, le tableau brossé par Jean Meuvret entre 1944 et 1970 est à peu de choses près le même que les grandes fresques qui nous ont été présentées depuis et qui d'ailleurs s'en inspirent souvent... Quelles densités, quelles précisions dans ces études de prix et de marchés ! Qui a dit que la crise de subsistances a été « la tarte à la crème » des historiens ? Peut-être, mais encore fallait-il le faire et Meuvret, qui en a mis au point le mécanisme, a suggeré lui-même des corrections et des révisions ä son schéma. C'est cela, en définitive, qui me frappe le plus à la relecture de Jean Meuvret : sa sensibilité extrême à la complexité de la réalité historique. La grande leçon de Meuvret se situe au-delà d'une simple acquisition de connaissances, même au-delà du bénéfice méthodologique (les problèmes posés par la publication des mercuriales par exemple) ; la durable leçon de Jean Meuvret est un enseignement de problématique. Personne mieux que lui n'a su introduire, dans les cadres si sûrs de sa discussion, la notion aussi fructueuse des décalages : décalages géographiques, décalages sectoriels, décalages sociaux. Le souci des variétés de comportements nous est familier aujourd'hui. II faut savoir gré à Jean Meuvret de son enseignement toujours vivant." (Anne-M. Piuz, Revue suisse d'histoire, 1973)

171.          MEUVRET (Jean). Le Problème des subsistances à l'époque Louis XIV. P., La Haye, Mouton, EHESS, 1977-1988, 6 vol. gr. in-8°, 223, 222, 286, 274, 191 et 162 pp, préface de Pierre Goubert, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Civilisations et sociétés, 50, 75 et 77)

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Complet. — Avec ces trois tomes, on entre au cœur du problème des subsistances. Après l’analyse des techniques et des contraintes juridiques et sociales qui conditionnaient la production agricole aux XVIIe et XVIIIe siècles, vient celle du circuit des céréales depuis la « formation spontanée des stocks » par l’organisation sociale de la production jusqu’à leur distribution marchande et non marchande, depuis les contraintes matérielles du transport et de son coût jusqu’au fonctionnement physique et monétaire des marchés. — Chaque partie comporte un volume de texte et un volume de notes. Vol. 1 : La production des céréales dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle (1977) – Vol. 2 : La production des céréales et la société rurale (1987) – Vol. 3 : Le commerce des grains et la conjoncture (1988). — "Comme les graines, les idées doivent être semées en temps voulu pour germer, fleurir et se répandre ; l'histoire de la pensée scientifique fournit de nombreux exemples de découvertes qui n'ont pas réussi à se développer en leur temps parce qu'elles étaient trop complexes, s'écartaient trop des faits couramment acceptés ou ne répondaient pas aux critères en vigueur pour séparer le bon grain de l'ivraie. Les travaux de l'historien économique français Jean Meuvret (1901-1971) ont été négligés pour toutes ces raisons et pour une autre qui était apparemment ancrée dans sa personnalité. Il a refusé de rendre publique l'œuvre à laquelle il a consacré plus de trente ans de sa vie. Publié quinze ans après sa mort et trois décennies après sa rédaction pour l'essentiel, “Le problème des subsistances à l'époque Louis XIV” (six volumes de texte et de notes) est comme une plante dormante qui, transportée sur un nouveau territoire ou relancée par la pluie après une longue sécheresse, bourgeonne inopinément et produit de nouvelles pousses. La longueur de l'ensemble – six volumes de texte et de notes –, la complexité et l'implacabilité de son argumentation, et le fait que Meuvret examine toutes les variantes d'un cas afin de développer une argumentation générale en font un ouvrage exceptionnel..." (George Grantham, The Journal of Economic History)

172.          MIRABEAU (H.-G. Riquetti, comte de). Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une étude sur Mirabeau par Mario Proth. P., Garnier frères, 1877, in-12, 356 pp, nouvelle édition, un portrait gravé de Sophie Monnier en frontispice sous serpente, reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, bon état

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"A Mirabeau nous laissons le soin de vous raconter les vives douleurs, et les espérances soudaines, et les désespoirs amers, et les rêveries, et les travaux, et les consolations, et les amitiés, et les luttes de sa longue captivité. Les lettres de Mirabeau, écrites au courant de l'idée, sous la poignante impression du moment, avec le laisser-aller de l'amour et l'énergie d'une âme forte qui éclaire et soutient une âme tendre et incertaine, sont aussi belles et émouvantes que ses discours. Mirabeau prisonnier, combattant à toute heure et de toutes ses forces pour sa liberté ; Mirabeau, expliquant à la pauvre détenue de Gien, qui met en lui toute science et tout espoir, les lois du monde et les vicissitudes humaines, et défendant envers et contre tous, et souvent contre la sienne propre, la cause de Sophie ; Mirabeau, père prévoyant et tendre jusqu à l'enfantillage, Mirabeau, dans ces conditions exceptionnelles, est aussi grand écrivain que plus tard il fut grand orateur. On peut même dire que cette correspondance, où se traitent, à côté des événements journaliers de la vie de l'illustre captif, les plus hautes questions philosophiques ou politiques, l'athéisme, la permanence des armées, etc., n'est qu une longue improvisation écrite où resplendit, dans toute sa verve fulgurante, le génie oratoire de Mirabeau. La lecture des Lettres à Sophie, que réunit ce volume [donnera], sur la captivité de Mirabeau de longs détails trop nombreux pour le cadre de cette étude." (Mario Proth, Introduction)

173.          NOAILLES (Duc Paul de). Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV. P., Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1849-1858, 4 vol. gr. in-8°, iv-600, 660, 711 et 659 pp, 2e édition pour les tomes 1 et 2, un portrait en frontispice au tome 1, 2 frontispices gravés au tome 3, brochés, couv. factices, bon état. Rare complet

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Rare complet des 4 volumes, les 2 premiers ayant parus en 1849, les tomes 3 et 4 en 1857 et 1858. — L'auteur dans un premier temps avait voulu publier une nouvelle édition des lettres de Madame de Maintenon, en y intégrant une vaste notice. Ses recherches l'on amené en définitive à écrire l'histoire de cet important personnage féminin des XVIIe et XVIIIe siècles (1635-1719) qui fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de Saint-Louis. — Paul de Noailles (1802-1885), 3e duc d'Ayen (1823) et 6e duc de Noailles (1824) devint pair de France en 1824 au décès de son grand-oncle, Jean Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles, qui n'avait pas d'héritier mâle, mais ne siégea à la Chambre des pairs qu'à sa majorité en 1827. Il se distingua comme orateur parlementaire et comme historien, auteur d'une Histoire de Mme de Maintenon (dont la famille de Noailles recueillit l'héritage grâce au mariage de sa nièce avec Adrien Maurice de Noailles). Ami et confident de Chateaubriand, il se présenta à l'Académie française pour lui succéder, avec l'appui de Mme Récamier, de la princesse de Lieven et du duc Pasquier ; il fut élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4 voix...

174.          RETZ (Jean François Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz. Club Français du Livre, 1949, 3 vol. in-8°, (24)-366-(23), (8)-434-(23) et (8)-324-(23)-(8)-58-(6) pp, introduction et notes de Gaëtan Picon, 3 portraits gravés et 3 pages de titres anciennes, reliures demi-toile crème, dos lisses avec titres et tomaisons en noir et décor en rouge, plats de papier carmin avec les armes du cardinal frappes à froid au centre des 1er plats, bon état. Edition tirée sur Alfama du Marais et numérotée. Bien complet du supplément volant de 8 pages : "Vue générale de la Fronde, 1648-1653, pour servir à l'intelligence des Mémoires du cardinal de Retz", par Pierre Chevallier

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"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et André II, 797)

175.          RETZ (Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz, publiés pour la première fois sur le manuscrit autographe, avec leur complément jusqu'en 1679 d'après les documents originaux, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils. P., Chez l'éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837, pt in-4°, 620 pp, texte sur 2 colonnes, notice sur le cardinal de Retz par A. C., notes, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 larges faux-nerfs ornés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état (Nouvelle Collection des mémoires pour servir à l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, avec des notices, par MM. Michaud et Poujoulat)

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"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et André, II, 797).

176.          ROTT (Jean). Investigationes Historicae : Eglises et société au XVIe siècle. Gesammelte Aufsätze zur Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par Marijn de Kroon et Marc Lienhard. Strasbourg, Librairie Oberlin, 1986, 2 vol. gr. in-8°, xxxiii-574 et x-726 pp, 34 illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon état (Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, Coll. « Grandes Publications », tomes XXXI et XXXII)

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"A l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de l'éminent historien strasbourgeois Jean Rott, soixante-trois de ses articles ont été rassemblés dans les deux présents volumes, munis d'index de noms de lieux et de personnes. Les diverses études ont été regroupées sous sept rubriques : I. Histoire de l'Église à la fin du Moyen Age. II. Mouvements sociaux et Guerre des Paysans. III. La Réforme à Strasbourg. IV. La Réforme en France. V. Anabaptisme. VI. Biographies du XVIe siècle VII. Sources de l'histoire alsacienne." (Marc Lienhard, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, 1987) — "Un titre en trois langues correspond parfaitement à l'activité de Jean Rott pour qui furent rassemblés par Marijn de Kroon et Marc Lienhard, à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire, soixante-trois articles sur les cent vingt-neuf que Jean Rott fit paraître depuis sa scolarité à l'École des chartes en 1933. Publiés simultanément en France et en Allemagne, ces deux volumes rassemblent la somme de travail d'un érudit « du XVIe siècle », homme de deux cultures qu'il a toujours autant aimées et comprises. La Tabula gratulatoria montre cependant avec éclat que le renom de Jean Rott dépasse largement la France et l'Allemagne. Un index des lieux et des noms à la fin du t. II permet au lecteur de comprendre la permanence de ses recherches : un article succède à l'autre, lui répond, le complète et élargit sans cesse le débat. L'histoire du chapitre cathedral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle fut sa thèse à l'École des chartes ; puis son séjour à l'École française de Rome lui permit quelques recherches sur les collecteurs pontificaux au XVe siècle. Mais, dès 1938, l'édition du manifeste humaniste de Jean Sturm intitulé Epistolae classicae, édition non reproduite ici, montre la première passion de J. Rott pour ce fondateur du Gymnase de Strasbourg, cet ami des Du Bellay, financier et diplomate, dont J. Rott a rassemblé avec patience la correspondance, mais sans la publier encore à ce jour. Sturm l'introduit chez Sleidan, son ami historien, puis auprès de leur ami commun Martin Bucer, le réformateur de Strasbourg, qu'il contribua à redécouvrir et dont il est l'éditeur. Nul mieux que J. Rott ne pouvait comprendre ce milieu strasbourgeois entre France et Empire et publier les nombreuses biographies ou lettres éditées dans le t. II sur Dietrich de Manderscheid-Schleiden, Wurm de Geudertheim, H. von Gronberg. L'histoire de l'anabaptisme, dont J. Rott édita les sources en deux volumes avec Manfred Krebs en 1959-1960, est illustrée ici par quatorze articles, introuvables, sur ce mouvement et la guerre des paysans. Les cinq derniers articles seront précieux pour les historiens de l'Alsace par les précisions qu'ils apportent sur les sources de l'histoire alsacienne, que notre auteur a débusquées au cours de sa vie et des expositions qu'il a préparées. Ce recueil dépasse largement les mélanges traditionnels offerts à l'occasion d'anniversaires : ils rassemblent une thèse sur l'Alsace de la Réforme et de l'Humanisme, que J. Rott continue de découvrir pour notre instruction et notre plaisir." (Jean-Daniel Pariset, Bibliothèque de l'École des chartes, 1987)

177.          SERRE (Solveig). L'Opéra de Paris (1749-1790). Politique culturelle au temps des Lumières. CNRS Editions, 2011, gr. in-8°, 304 pp, 15 illustrations et plans, graphiques et tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'Opéra de Paris est à tous points de vue le premier des théâtres français. Erigé depuis sa création en académie, il jouit du monopole des représentations en musique, emploie un personnel très nombreux, met en jeu des sommes considérables et bénéficie de l'immense ferveur du public. Pourtant, l'envers du décor dissimule une institution qui lutte pour surmonter des difficultés inhérentes à son propre fonctionnement. Comment comprendre alors les raisons de la longévité d'une institution qui, en dépit de ses multiples problèmes structurels, parvient à durer et, mieux encore, à symboliser la nation musicale ? A partir du dépouillement de nombreux documents d'archives inédits, Solveig Serre retrace l'histoire institutionnelle de l'Opéra, en étudie la gestion financière, humaine et artistique, sans négliger l'approche de son répertoire et de son public. Une fresque ambitieuse qui retrace l'histoire de ce lieu unique en Europe et ouvert sur son époque, où dimensions matérielle et artistique se mêlent fructueusement.

178.          STEINBERG (Sylvie). La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Fayard, 2001, gr. in-8°, xii-409 pp, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            40

Ouvrage issu de thèse. – On a peine à imaginer que tant de femmes se soient habillées en homme entre la Renaissance et la Révolution. Il y a parmi elles de simples femmes qui s'engagent en secret dans les armées du roi pour fuir la misère, des "débauchées", de nobles amazones qui défendent leurs terres, des mystiques qui prétendent imiter les saintes travesties de La Légende dorée, des révolutionnaires qui revendiquent leurs droits de citoyennes... Bien que la justice du roi assimile le travestissement à un "crime de faux", les juges font souvent preuve d'indulgence à l'égard des femmes arrêtées en habit d'homme, sauf lorsqu'elles se prostituent ou se livrent à d'infâmes passions. Mais rares sont les hommes qui osent se travestir. L'abbé de Choisy, l'abbé d'Entragues et le chevalier d'Eon sont des exceptions. A moins qu'il ne s'amuse ouvertement, l'homme qui prend l'apparence d'une femme scandalise. C'est qu'il déroge à la perfection du sexe masculin que des générations de médecins ont démontrée en s'appuyant sur l'antique théorie des humeurs. A travers les divers témoignages réunis dans ce livre apparaissent clairement les codes de comportement, les règles et les valeurs d'une société fondée sur la hiérarchie du sang et des sexes. Sous l'Ancien Régime, si la police des mœurs surveille de près ceux qui se travestissent, c'est précisément parce qu'ils vont à l'encontre de la "juste différence des sexes" qu'ont défendue pendant des siècles moralistes et physiognomonistes, jusqu'à ce que les philosophes des Lumières en appellent à la "nature" pour justifier l'inégalité des hommes et des femmes. – Sylvie Steinberg a soutenu une thèse sur le travestissement à l'époque moderne, sous la direction de Jean-Louis Flandrin (EHESS, 1999).

179.          SULLY (Maximilien de Béthune, duc de). Mémoires de Sully présentés et annotés par Louis-Raymond Lefèvre. Gallimard, 1942, in-8°, xxviii-508 pp, un portrait de Sully en frontispice, appendice, biblio, index, broché, bon état (Coll. Mémoires du Passé pour servir au temps présent)

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Edition abrégée des mémoires ou Œconomies royales (1572-1610) de Sully. Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne, Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en 1594 et de surintendant des finances en 1599. Aucun homme d'État n'a tenu, de 1596 à 1610, dans les affaires politiques de la France, une place comparable à celle de Sully. En admettant même que son rôle proprement politique n'ait pas été aussi étendu qu'on l'a dit – et que lui-même s'était efforcé de le faire croire – il n'en a pas moins été un personnage de tout premier plan. Aux fonctions de surintendant des Finances, qu'il exerça officiellement depuis 1598, mais en fait dès 1596, il ajouta, à partir de 1599, les offices de grand maître de l'Artillerie, de grand voyer de France, de surintendant des Bâtiments, de gouverneur de la Bastille et de capitaine des Eaux et Rivières du royaume. Par ces diverses fonctions, par les nombreuses affaires où il se trouva mêlé, par les missions qui lui furent confiées, enfin par la correspondance qu'il entretint avec les plus éminentes personnalités de son temps et, avant tout, avec le roi, dont il fut le confident et le conseiller le plus écouté, Sully s'est trouvé dans des conditions exceptionnellement favorables pour être bien informé de tout ce qui touchait à la politique générale. — "Agrémentés d'un fort beau portrait au crayon de Maximilien de Béthune, duc de Sully – regard finaud et drôle de bouche, biaise, bavarde et réticente à la fois – les Mémoires de Sully reparaissent chez l'éditeur Gallimard. A première vue, on est un peu surpris. Car enfin, les Mémoires de Sully sont un fatras, un volumineux fatras, et l'on voit mal le lecteur honnête homme convié à se promener au milieu de toutes ces rues et de tous ces fourrés. Mais l'éditeur a pris un parti héroïque. Ou sauvage, comme on voudra. Il a taillé, coupé, rétamé à plaisir le texte authentique des Mémoires... Mémoires de Sully, soit : mais édition expurgée et remaniée. Ceci dît, nous n'empêchons personne de prendre à la lecture du volume que M. Lefèvre nous présente un plaisir qui en soi n'est point coupable. Plaisir que facilitent des notes utiles et précises renvoyées à la fin du volume." (Lucien Febvre, Annales, 1943)

180.          TURGOT (Anne Robert Jacques). Edits. P., Imprimerie Nationale, 1976, in-8°, xxxviii-122 pp, préface de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure plein cuir fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur les plats, bon état

            30

Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en 1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé "Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois, ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format, à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."

181.          VAILLOT (René). Qui étaient Madame de Tencin... et le Cardinal ? Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1974, in-8°, 365 pp, préface de Roland Desné, 2 gravures hors texte, un plan, broché, bon état

            25

"R. Vaillot répond à la question « Qui étaient Madame de Tencin et le cardinal ? » par une biographie, – ou plutôt par deux biographies conjointes – , qui situent la personne privée et le personnage public en question dans leur époque trouble et troublée. R. Desné n'a pas tort de noter que cette biographie se lit comme un roman, mais un roman appuyé sur des données historiques d'une grande exactitude. S'efforçant de nous faire rencontrer l'humain, le privé, le concret, R. Vaillot procède en même temps à une résurrection de la vie quotidienne, « dans la rue Saint-Honoré, entre ses couvents et ses commerces de luxe, parmi les carrosses et les défilés, avec les camelots, les comédiennes et les courtisanes. » (p. 13). Un récit fort bien écrit." (Dix-Huitième Siècle, 1975)

182.          WALTER (Gérard). Marie-Antoinette. Editions du Bateau ivre, 1948, in-8°, 438 pp, nombreuses notes, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, un des 20 ex. numérotés sur vélin Alfama des Papeteries du Marais (seul grand papier). Peu courant, tout particulièrement en grand papier

            60

"Dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, M. Gérard Walter n'a pas recouru aux archives, mais sa pratique très étendue de l'imprimé et ses observations critiques recommandent ses nombreuses notes (plus de mille). Pour la reine, la période antérieure à 1789 tient à peu près les trois quarts des pages et la Révolution se voit expédiée assez rapidement. M. Walter se contente d'exposer les faits et ils suffisent, en effet, à expliquer, en dépit de l'hagiographie, l'opinion que la plupart des contemporains conçurent à l'égard de Marie-Antoinette, au grand préjudice de son époux." (G. Lefebvre, Revue Historique, 1951)

183.          ZUMTHOR (Paul). La Vie quotidienne en Hollande au temps de Rembrandt. Hachette, 1960, in-8°, 368 pp, notes et références, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

Le XVIIe siècle, le « Siècle d'or » des Provinces-Unies marque le triomphe d'une nation faite de tous les contrastes. Ici, la terre s'unit à la mer ; le capitalisme le plus audacieux se greffe sur les traditions médiévales ; l'austère morale rigoriste cède la place, le temps d'une kermesse, à de rudes débordements ; le culte des vertus domestiques préside à l'éclosion de chefs-d'œuvre artistiques. Née de la mer, cette nation est un pays de commerçants. De vastes horizons s'ouvrent aux grandes compagnies, en particulier la Compagnie des Indes, et leur rayonnement s'étend des îles de la Sonde aux Amériques en passant par la Chine et l'Inde... Des villes affairées, parcourues de canaux, des prédicateurs, des guildes prospères, des bourgeois satisfaits, c'est toute la Hollande peinte par Rembrandt qui revit sous la plume de Paul Zumthor. Les visiteurs d'alors, comme les lecteurs d'aujourd'hui, s'étonnent de l'équilibre unique que cette société réalise entre la liberté, la tolérance et la prospérité. — "Cette étude sur l'époque que les Néerlandais appellent leur « siècle d'or » (en gros, les années 1600-1680) aurait pu n'être qu'un livre de vulgarisation. En fait, P. Zumthor a réalisé une œuvre personnelle ; son étude est vraiment une création : la structure du livre, le style et son climat, le choix des perspectives portent sa marque. Notons en particulier que le chapitre sur “La Religion”, qui aurait pu raviver quelques querelles, se présente au contraire comme un exposé objectif de la situation et des faits, parfaitement serein, « désamorcé ». Un seul avertissement à donner au lecteur : que le titre ne l'induise pas en erreur, de Rembrandt il n'est pas question explicitement dans l'ouvrage, il se trouve seulement par hasard que les dates de la naissance et de la mort du peintre (1606-1669) coïncident à peu près avec le début et la fin du siècle d'or de la Hollande." (A. Ravier, Etudes, 1962)

 

RÉVOLUTION

 

184.          ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ. Journal d'un notable du Caire durant l'expédition française 1798-1801. Albin Michel, 1979, in-8°, 429 pp, traduit et annoté par Joseph Cuoq, préface de Jean Tulard, une carte, notices biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français (membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains. Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des séditions. Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses misères, ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est sans doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française en Egypte." (Fierro, 2)

185.          BADINTER (Robert). Libres et égaux. L'émancipation des Juifs sous la Révolution française, 1789-1791. Fayard, 1989, in-8°, 237 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

"Rien ne me prédisposait à m'attacher à l'histoire de l'émancipation des Juifs sous la Révolution. Jusqu'au jour où, suivant pas à pas Condorcet, je rencontrai une délégation de Juifs, conduite par l'avocat Godard, venant demander en janvier 1790 à la Commune de Paris de soutenir leur cause auprès de l'Assemblée nationale. Cet événement, si lourd de portée dans l'histoire des Juifs de France et d'Europe, a bien peu compté dans la Révolution. Pourtant, à l'analyser de près, il se révèle chargé de signification. Refuser aux Juifs le droit d'être des citoyens comme les autres, c'était leur dénier la qualité d'hommes comme les autres, et renier la Révolution elle-même. Ainsi l'émancipation des Juifs apparaît en définitive comme une victoire de la force des principes sur la force des préjugés." (R. B.)

186.          BAECQUE (Antoine de). La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur. Grasset, 1997, in-8°, 285 pp, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état

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Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution), Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des tombeaux, des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la description détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de vérité de tout un système politique.

187.          BEAUCHESNE (A. de). Louis XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au Temple. P., Henri Plon, 1866, 2 vol. in-12, xxiv-571 et 534 pp, cinquième édition enrichie d'autographes, de portraits et de plans, qqs gravures dans le texte, documents et pièces justificatives, reliures demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres, tomaisons et caissons fleuronnés dorés, encadrements à froid sur les plats, tranches dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins émoussés, qqs rousseurs et salissures, état correct. Manque une planche hors texte (acte de décès de Louis XVII)

            50

Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple, interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et la mort de Louis XVII.

188.          BÉRAUD (Henri). Mon ami Robespierre. Plon, 1927, in-12, v-283 pp, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)

            30

"Récit des plus ambigus : Robespierre y est davantage dépeint en « pontife enivré de l'être suprême » ou en « politique impitoyable », qu'en héros national. C'est que Béraud revisite la Révolution française avec l'œil du romancier revenu de Rome et de Moscou. Son Robespierre ressemble à son Mussolini et à son Lénine..." (Frédéric Monier, Vingtième Siècle, revue d'histoire, 1993)

189.          BOUCHENOT-DECHIN (Patricia). La Montansier. De Versailles au Palais-Royal, une femme d'affaires. Perrin, 1993, in-8°, 342 pp, annexes, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton, Barras, Napoléon puis Louis XVIII ? Pour s'être consacrée à la passion de son siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle sera directrice des spectacles "à la suite de la cour", et détiendra pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine. Elle forme les grands comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Pour sauver son empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus folles. Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore, faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes d'affaires.

190.          Collectif. La Révolution en Haute-Normandie, 1789-1802. Rouen, Editions du P'tit Normand, 1988, pt in-4°, 464 pp, 248 illustrations et gravures, sources, biblio, index, reliure toile rouge éditeur, jaquette illustrée (pt mque au 2e plat de la jaquette), bon état. Ouvrage collectif publié en coédition avec le Comité régional d’histoire de la Révolution française (Haute-Normandie)

            50

Textes de Claude Mazauric, Philippe Goujard, Gérard Hurpin, Guy Lemarchand, Michelle Biget, Jean-François Détrée, Marie Jeune et Guy Pessiot, François Bergot, Eric Wauters, Yannick Marec. — "Excellent ouvrage, utilement complété par un tableau fouillé, dû à Vivienne Miguet et à ses collègues archivistes, des sources archivistiques sur la Révolution dans les deux départements haut-normands, et par une bibliographie de plus d'un millier de titres, facilement consultable grâce à un index-matières. Un index général clôt l'ouvrage. Belle réussite que cet équilibre entre synthèse préliminaire ouvrant un cadre d'ensemble, études monographiques explorant des secteurs neufs, et richesse documentaire, bibliographique et iconographique, incitant à aller au-delà." (Jean-Jacques Bertaux, Annales de Normandie, 1991)

191.          DASTÉ (Louis). Marie-Antoinette et le Complot maçonnique. P., La Renaissance française, 1910, in-12, 359 pp, biblio, broché, mque le 2e plat de couv., état correct (Bibliothèque d'études des Sociétés secrètes). Rare

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De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec la boue de ses pamphlets... — Louis Dasté est le pseudonyme du journaliste et militant nationaliste André Baron, spécialiste des « sociétés secrètes ». Proche de la Ligue de la patrie française (dirigée notamment par Jules Lemaître et François Coppée) puis de l'Action française, il a fondé plusieurs journaux antimaçonniques et antisémites avec l'ancien franc-maçon et militant royaliste Paul Copin-Albancelli. Baron est l'auteur de plusieurs pamphlets dénonçant l'action qu'il attribue à des sociétés secrètes dans l'armée française et l'État français de la Troisième République. Il signala les liens entre la maçonnerie et le martinisme inspiré de Louis-Claude de Saint-Martin et les illuminés de Bavière au cours de la Révolution française. Il dénonça la volonté de dictature des initiés en loge sur les profanes ainsi que la mainmise directe de la loge maçonnique “Les amis réunis” dans les crimes de la Terreur. Selon Baron, l'assassinat du roi Gustave III de Suède fut commandité par des francs-maçons, tout comme celui de Gabriel Syveton à la suite de l'affaire des fiches, un jour avant son procès pour la gifle sur le général franc-maçon Louis André... Céline, dans une note de “L’École des cadavres” (1938), se montre un admirateur inconditionnel : « Je ne saurais trop recommander la lecture du libre admirable de Dasté : “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”. » — Le pamphlet de M. Louis Dasté, “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”, n’a rien de commun avec l'histoire. Nous devons cependant le signaler parce qu‘il renferme quelques documents intéressants tirés des papiers de la maison du Roi aux archives nationales. On y voit le ministre Saint-Florentin écrire, le 2 septembre 1748, à l'intendant de Limoges de faire fermer les loges de Brives, mais sans éclat, « ces sortes de sociétés n’ayant aucun objet contraire à l’ordre public » (p. 20). On y voit encore, en 1776, le fougueux évêque de Quimper, Conen de Saint-Luc, cité en justice par le lieutenant criminel du présidial pour avoir à répondre des calomnies diffamatoires qu’il avait lancées contre les francs-maçons du haut de la chaire (p. 28-35). L'archevêque de Tours, dans une lettre à l'archevêque de Toulouse, raillait le zèle intempestif déployé par son collègue de Quimper contre la maçonnerie et recommandait un franciscain franc-maçon pour le poste de provincial de son ordre (p. 35-36). On savait déjà que la maçonnerie avait au XVIIIe siècle de puissants protecteurs dans les plus hautes sphéres de la société, même dans le clergé. Ces documents le confirment une fois de plus. (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires, 1910)

192.          FOURNIER (Elie). Ouragan sur la Vendée, 1793-1802. Les quatres cousines de Charette. Les Sables-d'Olonne, 1982, gr. in-8°, 288 pp, 16 photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

            25

L'auteur est vendéen, né et domicilié dans la région du Poiré sur Vie où les quatre cousines de Charette passèrent leurs années heureuses. Région rendue célèbre par le plus odieux des massacres ordonnés par la Convention, celui des Lucs (28 février 1794) où périrent 564 personnes dont 110 enfants de sept ans et au-dessous. Jusqu'à la cinquantaine, Elie Fournier a vécu en terroir vendéen : instituteur au Fenouiller, l'auteur consacre ses loisirs de retraité à établir, par les documents d'archives le véritable caractère de l'insurrection vendéenne. « Le grand public, nous dit-il, a connu celle-ci à travers le prisme déformant de Jules Michelet, pour qui les Vendéens sont « de malheureux sauvages ». La vérité est moins simpliste. Les Vendéens, pacifiques par nature, furent poussés à bout, deux années durant (1791-1792), par un Pouvoir exorbitant qui prétendait légiférer en matière religieuse et organiser une Eglise indépendante de Rome. Une fois déclenché, le conflit, longtemps contenu, s'exaspéra par les décrets gouvernementaux qui portent, noir sur blanc, le mot extermination. Ce sont les cruautés démentielles du gouvernement de la Terreur – par un Westermann, un Carrier, un Turreau interposés – qui recrutèrent les soldats de Bonchamps et de Charette, « les géants », écrira Napoléon. » Elie Fournier a choisi de faire revivre cette tragédie à travers l'histoire d'une famille – les Vaz de Mello, du château de la Métairie, au Poiré sur Vie – « exterminée » au fil de la sanglante décennie, en Vendée, sur les routes de la « virée de galerne », à Nantes, dans les Flandres, à Quiberon. Si l'émotion affleure constamment, le document n'en demeure pas moins prioritaire. Par l'iconographie, la cartographie, les annexes, la précieuse chronologie comparée des événements vendéens et nationaux, « Ouragan sur la Vendée », récit d'Histoire, apparaît bien comme une contribution capitale à la connaissance de ce que l'auteur appelle « la Terreur bleue ».

193.          GAXOTTE (Pierre). La Révolution française. Flammarion, 1963, in-4°, 355 pp, très nombreuses gravures, 16 pl. hors texte en couleurs, certaines dépliantes, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état

            50

Belle édition illustrée de ce classique dédié à Georges Dumézil. La Révolution française est le premier ouvrage de Pierre Gaxotte. Sa publication en 1928 fut accompagnée d'un grand tumulte de presse. On l'appela "un livre-bombe", un "livre-événement". C'est que Gaxotte n'avait négligé aucune source, ni ignoré aucun historien. Albert Mathiez qui le tenait en estime lui envoyait ses propres ouvrages "en hommage franc" en regrettant qu'il "mette tant de talent au service d'une cause" qui n'était pas la sienne. — "... Il n'existait pas encore d'édition illustrée : c'est pourquoi une illustration d'une richesse exceptionnelle a été réunie, comprenant à la fois portraits, scènes historiques, journaux, documents d'archives, caricatures françaises et étrangères, affiches, dessins, estampes, images populaires, cartes, plans, photographies de lieux et de monuments, pour accompagner un texte que l'auteur a revu pour le mettre au courant des derniers travaux qui sur des points très importants, ont modifié assez sensiblement les connaissances admises." (rabat de la jaquette)

194.          GÉRARD (Alain). "Par principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée. Fayard, 1999, gr. in-8°, 589 pp, avant-propos de Pierre Chaunu, préface d'Alain Besançon, notes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population, avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré "par principe d'humanité", tant il est vrai que "le point essentiel, comme l'écrit Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien".

195.          JAGOT (Henry). Les Origines de la guerre de Vendée. Champion, 1914, pt in-8°, viii-282 pp, broché, bon état. Edition originale

            50

"M. Henry Jagot a commencé ses recherches sur les Origines de la guerre de Vendée « avec la sincère opinion que ce mouvement avait pris sa source dans les provocations et les menées de la noblesse et du clergé » : quand il les eut terminées, il avait « la certitude absolue que le soulèvement a eu pour cause initiale et profonde la persécution religieuse née de la constitution civile du clergé, dirigée avec une violence inouïe contre les populations ardemment catholiques des pays insurgés ». Pendant deux ans, « les autorités locales s'ingénient à multiplier les mauvais traitements » subis « avec une patience exemplaire ». Puis quand, au début de 1793, on demande à ces populations leur part de la levée de 300,000 hommes, « toute la jeunesse vendéenne, bien décidée à ne pas aller se battre pour la Révolution », s'insurge dans six cents communes, et ce fut « l'élan de tout un peuple revendiquant ses droits méconnus et sa liberté violée »..." (Rod. Reuss, Revue Historique, 1915)

196.          LEBRUN (François). Parole de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la Guerre de Vendée. Privat, 1979, gr. in-8°, 141 pp, une carte, un tableau, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Résurgences)

            25

Les sermons d'Yves-Michel Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt (au sud-ouest d'Angers), de 1763 à 1798. Que prêchait à ses paroissiens le curé d'un petit village de l'Anjou à la veille de la Révolution ? Quelles furent ses réactions devant les premiers événements de la Révolution ? Quelle fut sa responsablité, directe ou indirecte, dans la participation de ses paroissiens à l'insurrection vendéenne ? Comment assuma-t-il son rôle de curé dans les années qui suivirent l'écrasement de la Vendée ? Les sermons d'Yves-Michel Marchais, rédigés entre 1763 et 1798, permettent de répondre à ces questions. A partir de ces documents passionnants, François Lebrun restitue, à un moment clé de l'histoire du catholicisme, une étonnante figure de prêtre et le destin pathétique d'un village pris dans la tourmente révolutionnaire.

197.          [OLIVIER]. Grande pétition des ivrognes de Paris contre les marchands de vin. Nîmes, Lacour, 2004, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)

            8

Intrigue de ces messieurs pour renchérir cette denrée. Un petit mot adressé aux belles dames de la halle, aux charbonniers, aux scieurs de bois et aux voituriers. Réédition de cette plaquette révolutionnaire parue vers 1793.

198.          ROLAND (Manon Phlipon, Madame). Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité. Nouvelle édition revue et complétée sur les manuscrits autographes et accompagnée de notes et de pièces inédites par M. P. Faugère. P., Librairie de L. Hachette et Cie, 1864, 2 vol. in-12, xxiii-429 ett 360 pp, notes, appendices, reliures demi-basane bleu-nuit, dos lisses, titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs éparses, bon état

            80

"Les remarquables morceaux qui composent ces Mémoires, écrits par Madame Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement confiés par elle au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher, dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait emporté ses amis du parti girondin. Après le 9 thermidor, en germinal an III (avril 1795), Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le titre adopté par Madame Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de créer des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland avait rendue orpheline. Ce recueil si célèbre se composait de mémoires sur la vie privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices historiques, enfin de portraits et d’anecdotes." (P. Larousse)

199.          TUETEY (Alexandre). L'Assistance publique à Paris pendant la Révolution. Documents inédits recueillis et publiés. Imprimerie Nationale, 1895, 4 vol. in-4°, cxc-(2)--792, 729, 817 et 929 pp, cartonnages crème imprimés de l'éditeur, bon état (Ville de Paris. Publications relatives à la Révolution française)

            250

Complet. Dans ces quatre volumes, l'historien et archiviste Alexandre Tuetey (1842-1918), a recueilli de nombreux documents inédits relatifs aux hospices et aux hôpitaux de Paris entre 1789 et 1795. D'un très grand intérêt pour les passionnés d'histoire sociale, ces volumineux recueils de sources constituent une véritable mine de renseignements pour la période révolutionnaire de l'histoire de Paris. Alexandre Tuetey décrit les hôpitaux, les hospices et maisons hospitalières, les œuvres de bienfaisance, les ateliers de charité, les ateliers de filature dans l’immédiate période pré-révolutionnaire et les réformes instituées par la nouvelle organisation administrative. Voici les titres des 4 volumes (le premier contient une longue introduction historique de 190 pages) : I. Les hôpitaux et hospices, 1789-1791. II. Les ateliers de charité et de filature, 1789-1791. III. Les hôpitaux et hospices, 1791-An IV. IV. Les hospices et ateliers de filature, 1791-An IV. — "... S’il y avait eu dans la conscience populaire le moindre commencement de socialisme, il se serait marqué dans la conception des ateliers publics. C’était une idée très répandue sous l’ancien régime, c’est une idée très répandue aussi dans les cahiers des États-Généraux que pour épargner aux campagnes surtout, la charge et le danger de la mendicité et du vagabondage, il fallait établir dans chaque communauté de petits ateliers de charité destinés à occuper et à fixer les ouvriers et ouvrières valides. Et en fait, l’ancien régime et la Révolution recourent largement à ce moyen d’assistance, soit en ouvrant des chantiers pour des travaux de terrassements, soit même en instituant des filatures et tissages de coton, de laine et de soie. On en trouvera de nombreux et curieux exemples au tome II du grand recueil de Tuetey sur “l’Assistance publique à Paris pendant la Révolution”, sous le titre spécial : “Ateliers de charité et de filature”. (...) C’est donc une simple forme de l’Assistance et de l’aumône. Aussi bien comme le montrent les rapports recueillis dans le livre de Tuetey, les enfants pauvres recueillis par les hospices et les maisons religieuses sont-ils envoyés en hâte aux ateliers de charité : c’est une décharge pour les maisons de bienfaisance et c’est en même temps une acclimatation de l’enfance au travail industriel, un recrutement de la main-d’œuvre pour la production capitaliste agrandie..." (Jean Jaurès, Histoire socialiste)

200.          TULARD (Jean). Paris, l'Hôtel de Ville et la Révolution. Mairie de Paris, 1989, in-8° carré, 72 pp, préface de Jacques Chirac, 76 gravures en noir et en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, un dépliant volant, bon état

            25

Catalogue d'exposition rédigé par Jean Tulard. Bien complet du grand dépliant en couleurs volant (57 x 40 cm) avec au recto un jeu de l'Oie révolutionnaire (“Jeu de la Révolution française tracé sur le plan du jeu d'Oye renouvelé des Grecs”, explicité p. 36-37) et au verso un plan de Paris de 1789 (légendé p. 14-15)

201.          VINOT (Bernard). Saint-Just. Fayard, 1986, in-8°, 394 pp, 4 cartes, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

"Un contemporain de la révolution française parle, à propos de Saint-Just, d'« un des personnages historiques où les bigarrures de l'esprit humain se sont manifestées de la manière la plus frappante ». B.V., auteur d'une thèse d'État remarquée sur Saint-Just, son milieu, sa jeunesse et l'influence de sa formation sur sa pensée et son action politiques, s'efforce de nous faire comprendre S.-J. dans son parcours de la révolte à la révolution. L'étendue de son érudition, la diversité et le renouvellement des sources utilisées et le regard posé avec attention sur la jeunesse de S.-J. convergent pour nous donner une biographie « à visage humain » d'un homme si fréquemment mythifié. L'A. excelle à nous restituer les élans du cœur, la volonté de succès, les intuitions politiques, l'attachement à l'amitié de S.-J.. Laconique, motivé par un profond sentiment d'humanité et un souci permanent de la dignité humaine, ce dirigeant montagnard incarne à sa façon la figure du jacobin. La restitution minutieuse, au centre du livre, de la lutte coude à coude de S.-J. avec le peuple du gros bourg rural de Blérancourt pendant les premières années de la Révolution est exemplaire. L'accent mis sur la peine jamais ménagée de S.-J. pour « faire lever la révolution » donne à cette figure légendaire une dimension nouvelle." (Jacques Guilhaumou, Dix-Huitième Siècle, 1986)

202.          VOVELLE (Michel). Ville et campagne au 18e siècle. Chartres et la Beauce. Editions Sociales, 1980, in-8°, 307 pp, préface d'Ernest Labrousse, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

            25

Une ville qui tire toute sa substance de la campagne : les hommes, les graines mais surtout la rente. Mais cette cité dépendante est en réalité dominatrice, par l’emprise qu’elle manifeste sur le monde rural. Ce sont bien là des « problèmes nationaux d’histoire sociale » comme l’écrit Ernest Labrousse dans sa préface. — "Prenant comme exemple Chartres et la Beauce chartraine, l'auteur dans une première partie, étudie le rapport ville campagne dans les plaines de grande culture à la fin du XVIIIe siècle. C'est la structure foncière de l'Ancien Régime, son évolution sous la Révolution et à l'aube du XIXe siècle, qui intéresse l'auteur, dans ce pays beauceron peu connu à cet égard. Cela l'amènera à sa deuxième partie : « les bénéficiaires de la rente » où se trouve notamment la répartition des propriétaires par groupes sociaux. La ville dépendant de la campagne dans ses structures sociales, comme dans la formation de son capital et de son revenu, est bien le lieu de rassemblement de la classe propriétaire et de ceux qui gravitent autour d'elle. Pseudo-dépendance car la cité est, en réalité, dominatrice par l'emprise qu'elle manifeste sur le monde rural. A travers deux thèmes : la dépendance de la ville à l'égard de la campagne dans la formation de sa population et, celui de l'importance du capital et du revenu foncier dans ses structures économiques et sociales. Vovelle développe avec beaucoup de rigueur ses connaissances et témoigne d'un emploi judicieux des registres de déclarations successorales, des tables de successions acquittées et des autres sources de l'Enregistrement (sources indispensables à toute histoire sociale). Enfin, dans une troisième partie, Vovelle passe de l'autre côté de la barricade en se rendant à la campagne pour mesurer la place de la propriété bourgeoise urbaine et apprécier les réactions d'un monde rural qui, en 1792, s'est lancé à l'assaut des villes, quitte à se replier ensuite « sous les formes élémentaires de la rébellion primitive » (mendicité et brigandage)." (C. Lévy, Population, 1983)

 

1er EMPIRE

 

203.          BLAGDON (Francis William). Paris sous le Consulat. Lettres d'un voyageur anglais (1801-1802). CNRS Editions, 2016, gr. in-8°, 567 pp, traduit et annoté par Jean-Dominique Augarde avec la collaboration de Thomas M. Hudson, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

1803 : Paris brille au firmament des Arts et des Lettres, les Tuileries ressuscitent les fastes de la cour, Paris s'abandonne à une fringale de plaisirs tandis que bruissent les rumeurs de guerre, que Fouché corsète la police et que Mme de Staël, chassée de la capitale par Bonaparte, s'exile pour écrire. Cette année-là, sous le titre “Paris as it was and as it is”, le journaliste et écrivain britannique Francis William Blagdon fait paraître à Londres un recueil de lettres savoureuses, rédigées alors qu'il séjournait à Paris en 1801-1802. Esprit libéral et cultivé, caustique, paradoxal, Blagdon livre ici un portrait unique de la France du Consulat, une France à peine sortie de la tempête révolutionnaire et déjà sur le pied de guerre. En un style rafraîchissant, ces lettres soulignent les effets de la Révolution sur les sciences, la littérature, la religion, l'éducation, les moeurs, les manières, les divertissements... Blagdon observe et s'étonne, recueille documents et témoignages. Perplexe, il s'interroge sur la véritable nature de cette France nouvelle sortie de la Terreur, et se demande si ses institutions sont en mesure d'inspirer l'Angleterre, l'Europe, le monde. Un témoignage de première main sur une époque cruciale de l'histoire de France, traduit pour la première fois.

204.          CASTELOT (André). Bonaparte – Napoléon. Perrin, 1967-1968, 2 forts vol. in-8°, 749 et 994 pp, 60 gravures et portraits, 24 cartes et plans, sources, reliures skivertex vert empire de l'éditeur, gardes illustrées, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état

            40

Le Napoléon en deux volumes d'André Castelot est l'un des plus grands succès de l'édition française dans le domaine de l'Histoire. C'est par centaines de milliers que se comptent les lecteurs de chacun d'eux. D'Ajaccio à Sainte-Hélène, en passant par le Grand-Saint-Bernard, Austerlitz, Moscou, Waterloo, l'île d'Elbe, André Castelot a mis ses pas dans ceux de Napoléon Bonaparte pour respirer et restituer le décor de son prodigieux destin. Exploitant et mettant en valeur, avec son art célèbre du récit qui visualise les événements, les lieux et les personnages, une immense masse d'archives, de mémoires et de correspondance parfois inédits ou oubliés, il a écrit cette monumentale biographie si vivante, si colorée, si passionnante que depuis trente ans, son public se renouvelle sans cesse. Le premier tome – Bonaparte – nous conduit de la naissance au sacre. Le second tome – Napoléon – part de l'instant où, le 2 décembre 1804, l'Empereur, accomplissant son premier geste de souverain, ceint d'une couronne le front de son épouse. Il se termine le 15 décembre 1840, quand les cendres de Napoléon, rapatriées de Sainte-Hélène, pénètrent sous le dôme étincelant des Invalides. — "Après Bonaparte, votre Napoléon est, à l'image de son sujet, vivant, pittoresque, attachant au plus haut point. Tandis qu'approche le deuxième Centenaire, on sait, en vous lisant, que cette ténébreuse Histoire ne vieillit pas. Je vous remercie de nous la raconter et vous félicite de le faire avec tant de talent"... (Charles de Gaulle, L.A.S. à André Castelot du 20 mars 1968, vendue à Drouot le 30 mai 2018)

205.          PETITEAU (Natalie). Ecrire la mémoire. Les mémorialistes de la Révolution et de l'Empire. Les Indes savantes, 2012, in-8°, 310 pp, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

L'histoire de la Révolution et de l'Empire s'est écrite en tenant compte, entre autres, d'une littérature abondamment produite par les acteurs des années 1789-1815. Mais derrière la célébrité des textes d'une marquise de La Rochejaquelein, d'un baron Marbot ou d'un sergent Bourgogne se cache l'histoire éditoriale de ces ouvrages, parfois rocambolesque, souvent aventureuse, toujours passionnante. À partir de 1814 en effet, des textes des témoins de la Révolution et de l'Empire passent du domaine privé à l'espace public, et contribuent à marquer la culture romantique et l'identité nationale de leurs récits. Forts connus, ces textes n'ont pourtant jamais été l'objet d'une histoire expliquant comment ils sont devenus des livres. La façon dont les témoins ont mis par écrit leurs souvenirs est pourtant riche d'enseignements sur la portée des événements révolutionnaires et impériaux. Elle éclaire aussi le rôle de la mémoire dans la culture romantique, politique et nationale du XIXe siècle. Elle révèle comment les héritiers de ces acteurs se sont sentis à leur tour investis de la mission de transmettre aux générations futures des témoignages dont certains n'étaient initialement voués qu'à exister dans un cercle privé. Natalie Petiteau se livre ici à une étude systématique des processus de mise par écrit et de publication des mémorialistes de la Révolution et de l'Empire, en mettant toutefois l'accent sur les témoins des années impériales, plus nombreux et plus célèbres. Quelques études de cas montrant par ailleurs l'apport de ces textes aux historiens prolongent ce travail.

206.          STURMER (Bartholomée). Napoléon à Sainte-Hélène. Rapports officiels du baron Stürmer, Commissaire du gouvernement autrichien. [Publiés par] Jacques St Cère et H. Schlitter. P., Librairie Illustrée, s.d. (1887), in-12, xxxix-293 pp, broché, bon état. Peu courant

            80

"Ce diplomate autrichien représenta son pays comme commissaire chargé de la surveillance de Napoléon à Sainte-Hélène, où il resta de 1816 à 1818. Malgré le titre, cette relation a bien un caractère personnel." (Tulard, 1382) — "Les documents contenus dans ce volume ont été publiés à Vienne par M. H. Schlitter avec l'autorisation du gouvernement autrichien. Ils se trouvent dans les archives secrètes de la cour de Vienne qui contiennent tant de documents historiques de la plus haute importance (...) c'est la première fois que l'on publie les rapports d'un des commissaires envoyés par les alliés à Sainte-Hélène. On y trouvera plus d'un document humain qui sera à ajouter au grand dossier que forment depuis plus d'un demi-siècle les admirateurs et les détracteurs de Napoléon Ier et on y verra la confirmation éclatante et probante de la légende qui s'est formée autour du nom de sir Hudson Lowe. M. le baron de Stürmer était pour ainsi dire désintéressé dans le drame qui se déroulait devant ses yeux, le récit qu'il fait peut être considéré comme l'histoire définitive de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène." (Jacques St Cère, avant-propos)

207.          SUTHERLAND (Christine). Marie Walewska, le grand amour de Napoléon. Perrin, 1981, in-8°, 309 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de gravures hors texte, une carte, reliure skivertex havane de l'éditeur, bon état

            25

Né en 1786 (et non en 1789 comme le mentionnent les dictionnaires), mariée à dix-sept ans au comte Walewski, qui avait cinquante ans de plus qu'elle, Marie Walewska subit la pression du prince Joseph Poniatowski, de son propre mari et finalement de toute la société de Varsovie pour qu'elle cède, en 1807, dans l'intérêt de la Pologne, au désir de Napoléon. Elle résista, mais l'empereur profita, semble-t-il, d'un évanouissement pour abuser d'elle. Non seulement Marie pardonna, mais elle devint une maîtresse aimante et lui donna un fils, Alexandre, en 1810, ce qui le détermina à répudier Joséphine pour "épouser un ventre" qui lui donnerait un héritier. Fidèle jusqu'au bout à l'Empereur, Marie lui rendra visite à l'île d'Elbe en compagnie de son fils et le retrouvera une dernière fois à La Malmaison après Waterloo.

208.          THIERS (A.). Histoire de la Révolution française. Dessins par Yan' Dargent (2 volumes). Suivi de Histoire du Consulat. Edition illustrée de 70 dessins (1 volume). Suivi de Histoire de l'Empire. Edition illustrée de 280 dessins (4 volumes). P., Furne et Cie, Lheureux et Cie, 1865-1866, soit 7 vol. in-4°, texte sur 2 colonnes, très nombreux portraits et gravures, reliures demi-chagrin vert empire, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titres et tomaisons dorés (rel. de l'époque), qqs plats et coupes frottés, bon état

            300

L'action politique d'Adolphe Thiers parcourt tout le XIXe siècle ou presque, de la Restauration monarchique, dans les années 1820, durant laquelle il fait ses premières armes, à la IIIe République. Il est le premier président de celle-ci, du 31 août 1871 au 24 mai 1873. Bourgeois avide de pouvoir et d'argent, d'une pingrerie rare, il représente si bien la bourgeoisie louis-philipparde dans ses jeunes années que le romancier Honoré de Balzac le prend pour modèle de son jeune provincial ambitieux, Rastignac. Mais Thiers est aussi un homme politique d'une rare intelligence, et il montre une grande aptitude à percevoir les aspirations profondes de la société française. Bourgeois monarchiste à ses débuts, il finit sa vie en républicain conservateur, jusqu'à être renversé par une coalition de députés monarchistes. De 1823 à 1827, il publie l' “Histoire de la Révolution” qui lui vaut de nombreux éloges et son élection à l'Académie française en 1833. — "Comme son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'Etat au rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur, fût-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir. L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique (utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999)

209.          THIRY (Jean). Sainte-Hélène. Berger-Levrault, 1976, in-8°, 295 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

            30

210.          TULARD (Jean)(dir.) L'Europe au temps de Napoléon. Editions du Cerf, 2020, gr. in-8°, 638 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Napoléon a rêvé d’unifier l’Europe. Il l’aura réveillée, éclairée, enflammée et elle l’aura vénéré. Il l’aura dominée et elle l’aura combattu, rejeté, diabolisé. Voici le grand livre d’histoire qui manquait afin de dresser la chronique et le bilan de cette épopée sans précédent. Pour y parvenir, Jean Tulard s’est entouré des meilleurs spécialistes de chaque pays concerné (Jean-René Aymes, Jean Bérenger, Roger Dufraisse, Jacques Godechot, André Palluel-Guillard, Monika Senkowska-Gluck, William Smith, Jean Vidalenc). Comment, entre 1800 et 1815, de Londres à Varsovie, de Lisbonne à Amsterdam, de Rome à Genève, de Vienne à Moscou, le Vieux Continent a-t-il peu à peu cédé la place à un monde renouvelé ? Et donné, à ses peuples, une conscience inédite de leur commune destinée ? Par-delà le récit détaillé des conquêtes et défaites de la Grande Armée telles qu’elles ont été vécues par les contemporains, c’est le tableau complet de cette mutation inouïe, politique, économique, culturelle, que restitue ce livre à la fois savant et passionnant.

211.          VIAL (Charles-Eloi). Marie-Louise. Perrin, 2017, gr. in-8°, 439 pp, 8 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, notes, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Le véritable portrait de la souveraine la moins connue et la plus détestée de l'histoire du Premier Empire. A l'instar de sa tante Marie-Antoinette, Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine a été victime de sa légende noire. En 1810, son mariage avec Napoléon fait d'elle le symbole de la paix fragile entre la France et l'Autriche. Mère de l'héritier du trône impérial, elle soutient Napoléon malgré ses premières défaites. Pourtant, dès 1814, lorsqu'elle refuse de rejoindre son mari à l'île d'Elbe, le regard change et l'épouse modèle se transforme en traîtresse. Depuis lors, elle passe pour une femme égoïste, futile, infidèle et nymphomane. En s'appuyant sur des archives inédites, Charles-Eloi Vial s'applique avec talent à restituer la personnalité de cette princesse cultivée au tempérament d'artiste, dévouée à sa famille et à ses enfants. Devenue duchesse de Parme grâce au soutien des Alliés, elle joue aussi un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies. Au fil des pages, nous découvrons ainsi un destin hors du commun et une personnalité ignorée, révélée par un historien d'envergure.

 

De 1815 à 1914

 

212.          ANDLER (Charles). Vie de Lucien Herr (1864-1926). Maspero, 1977, in-8°, 354 pp, présentation par Justinien Raymond, broché, couv. illustrée à rabats (très lég. salie), bon état (Coll. Actes du peuple)

            25

En attendant une biographie désormais indispensable, la réédition du meilleur témoignage existant sur un personnage clé de l'histoire intellectuelle de la France contemporaine." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1977) — Parce que, délibérément, par une extraordinaire modestie, il a voulu rester toute sa vie dans l’ombre d’un poste des plus obscurs – bibliothécaire de l’Ecole normale supérieure – Lucien Herr, mort en 1926, demeure peu connu du public. Il est pourtant l’une des plus grandes figures du socialisme français, l’homme qui a le plus fait pour introduire le marxisme en France et qui a marqué profondément la pensée et l’action politiques de sa génération, à commencer par celles de Jaurès à qui il inspira le titre de son journal, “L’Humanité”. Ce livre, réédité aujourd’hui pour la première fois depuis sa parution en 1932, est à la fois une biographie et une analyse politique. Mais il est mieux que cela : il est le témoignage passionné de son meilleur ami, grand germaniste – traducteur du “Manifeste du parti communiste” –, Charles Andler, alsacien, normalien et socialiste comme lui : une sorte de dialogue poursuivi au-delà de la mort par un autre intellectuel militant. L’affection profonde qui les unissait avait résisté à des divergences politiques très profondes : s’ils avaient milité ensemble dans les grands combats – l’affaire Dreyfus, la défense de la théorie de la grève générale révolutionnaire –, leurs vues avaient divergé, avant 1914, sur les chances de sauver la paix grâce à l’action de la Deuxième Internationale et de la social-démocratie européenne ; comme Jaurès, comme Liebknecht et Rosa Luxemburg, Herr croyait dans la possibilité de faire face à la montée de la guerre. Dans son introduction, Justinien Raymond fait revivre l’amitié de ces deux hommes qui, engagés dès leur jeunesse dans le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, puis militants du Parti socialiste français : « Hommes de pensée, ils étaient aussi des hommes d’action. Ils ne se départiront jamais des serments de pureté militante faits dans leur noviciat socialiste. Jamais ils ne brigueront un poste quelconque. Ils aideront à toutes les tâches d’éducation populaire de l’école socialiste. Ils participeront jusque dans la rue à toutes les formes de luttes…

213.          Anonyme. Pour l'armée républicaine. P., Edouard Cornély, 1901, pt in-8°, viii-94 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs pointillés, titre doré (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état. Peu courant

            30

"La librairie Cornély vient de mettre en vente, sous le titre de : Pour l'armée républicaine (petit in-8, 94 pages), une brochure d'actualité qui contient une partie historique. L'auteur anonyme, recherchant quels ont été sous la première République les rapports de l'État et de l'Armée, étudie successivement, en s'appuyant sur des faits : les nouveaux principes de recrutement apportés par la Révolution, les sentiments et la conduite des soldats républicains, les actes et les paroles du général Hoche, le changement, sous l'influence de Bonaparte, de l'esprit de l'armée, et sa participation aux coups d'état militaires qui mirent fin à la République." (Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1901) — Table : L'armée de la Révolution. Nouveaux principes de recrutement ; Sentiments et conduite des soldats républicains ; Hoche. Actes et paroles d'un général républicain ; Bonaparte change l'esprit de l'armée ; La République et l'armée. Coups d'état militaires. - Les responsabilités et les fautes ; Conclusion : La réforme militaire. Diminution du temps de service. - La condition des officiers. — L'un des auteurs est Ch. Milhaud.

214.          Anonyme. Pour le Service de Deux ans et la Nation Armée. (Par des Officiers appartenant à des Corps de Troupe de toutes les Armes et à tous les Services). P., dans les Bureaux de l'Aurore, s.d. (1914), in-12, 48 pp, broché, bon état

            25

La loi des Trois ans est une loi française de 1913 augmentant la durée du service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre éventuelle avec l'Allemagne, laquelle surviendra l'année suivante et deviendra la Première Guerre mondiale. Annoncée en mars 1913, la loi de trois ans sera votée en août, malgré de fortes résistances. Elle mécontente en effet la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, dont les fils vont manquer aux champs une année de plus. L'abrogation de la loi des Trois ans est l'un des thèmes de la campagne des législatives d'avril-mai 1914. Cette plaquette non datée a été publiée en février ou mars 1914.

215.          BALLEYDIER (Alphonse). Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche, années 1848 et 1849. P. et Lyon, Guyot Frères, 1853, 2 vol. in-8°, cxiv-279 et 384 pp, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état

            120

Par le baron Alphonse Victor Chrétien Balleydier, historien et homme de lettres (1810-1859). Son “Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche” et son “Histoire de la guerre de Hongrie”, qui font encore autorité aujourd'hui, lui valurent les titres de Freiherr (baron) et d'historiographe de l'Empereur d'Autriche.

216.          BASHKIRTSEFF (Marie). Journal. Edition intégrale. 26 septembre 1877-21 décembre 1879. Texte établi et annoté par Lucile Le Roy. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1999, in-8°, vi-1014 pp, une photo de Marie Bashkirtseff en frontispice et 16 photos hors texte, chronologie, index des personnes et personnages cités, index des œuvres citées, biblio, reliure toile éditeur, bon état

            50

Marie Bashkirtseff, née Maria Konstantinovna Bashkirtseva (1858-1884), est une diariste, peintre et sculpteur d'origine ukrainienne. Née dans une famille noble, elle grandit à l'étranger, voyageant avec sa mère à travers l'Europe. Elle parlait couramment en plus du russe le français, l'anglais et l'italien. Sa soif de connaissance la poussa à étudier les auteurs classiques et contemporains. En outre, elle étudia la peinture en France à l'Académie Julian, l'une des rares en Europe à accepter des étudiantes (on y trouvait des jeunes femmes venant même des Etats-Unis). Une autre étudiante y était Louise Breslau, que Marie considérait comme sa seule rivale. À 15 ans, elle commença à tenir son journal intime, rédigé en français ; elle lui doit beaucoup de sa célébrité. Il fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle Epoque, une figure romanesque du nomadisme inquiet et de l'égotisme passionné qui ne pouvait que toucher la génération décadente, qui se reconnut en elle. A Barrès, évoquant ses errances et son insatisfaction, elle devra son surnom de "Notre Dame du Sleeping-Car". Marie Bashkirtseff, jeune ukrainienne qui fit fureur à Paris, mourut à 24 ans, et fournit maints exemples à Simone de Beauvoir pour “le Deuxième Sexe” – ce qui lui confère une place dans des préoccupations très contemporaines. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus de fièvre, plus de soif de vivre", écrivait Hugo von Hofmannsthal.

217.          BAUMONT (Maurice). La Troisième République. Lausanne, Editions Rencontre, 1968, in-12, 557 pp, 99 gravures et photos sur 32 pl. hors texte, reliure simili-cuir vert de l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Le Rayon de l'histoire). Edition originale, envoi a.s.

            30

"M. B. retrace, avec une extrême clarté, l'évolution politique de la Troisième République, de sa naissance à son effondrement en 1940, en prenant soin constamment de situer cette évolution dans le contexte des relations internationales." (Revue française de science politique, 1971) — Les 412 premières pages traitent de la période 1870-1914, les 30 suivantes de la Grande Guerre, les 114 dernières de l'année 1919 à juillet 1940.

218.          BETHOUART (Bruno). Religion et culture en Europe occidentale de 1800 à 1914. Editions du Temps, 2001, gr. in-8°, 192 pp, glossaire, biblio, broché, bon état

            20

Ce volume cherche à revisiter en parallèle les pratiques cultuelles et culturelles de quatre nations (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) ) la situation et au destin différents.

219.          BIANQUIS (Geneviève). Heine, l'homme et l'œuvre. Boivin et Cie, 1948, in-12, 176 pp, chronologie des œuvres, biblio, broché, papier lég. jauni, bon état

            20

"La première partie du Heine de Mlle Bianquis est consacrée à la biographie, telle que les recherches les plus récentes permettent de l'établir. En 42 pages d'une belle densité, elle nous expose la vie mouvementée de ce curieux esprit dont l'œuvre devait exprimer en vers et en prose la haine de toutes les tyrannies et la foi dans l'esprit libéré. Une seconde partie nous donne une étude fouillée de l'œuvre poétique, étude sans lourdeur malgré sa profondeur, tant la plume est alerte et précise ; une troisième expose l'œuvre en prose : Reisebilder, Écrits sur l'Allemagne, Écrits sur la France, Écrits divers. Ainsi nous prenons en quelque 130 pages contact avec l'œuvre complète de Heine, et à travers elle avec cette personnalité étonnamment complexe dont la vue pénétrante saisissait d'emblée le défaut de tous les raisonnements, le point faible de tous les systèmes, le ridicule de toutes les attitudes solennelles. Madame Bianquis donne une nouvelle fois la preuve de sa science vaste et sûre, de sa remarquable puissance de synthèse. Elle nous montre un Heine dont la position était assurément pleine de contradictions, mais qui servait la liberté et l'émancipation des peuples et attaquait l'apathie politique, la soumission béate à des ordonnances..." (J.-Ph. Dupont, Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1949)

220.          BISMARCK (Otto von). Pensées et souvenirs. Présentation de Joseph Rovan. Calmann-Lévy, 1984 gr. in-8°, 480, pp, index, broché, couv. illustrée, 2e plat froissé, bon état, ex. du SP

            30

Pour les Français,le nom de Otto von Bismarck évoque une guerre ruineuse, celle de 1870, et la naissance d'une nation allemande dominatrice. Image d'un « Chancelier de Fer » taillée à coups de stéréotypes par les manuels d'histoire. Or, Bismarck est sans aucun doute l'une des personnalités politiques les plus passionnantes que l'histoire ait donné à l'Europe. Ses mémoires apportent une contribution indispensable à la compréhension d'une politique aux motivations complexes... — "Bismarck bâtit l'unité allemande, tout en ne la dissociant jamais de l'équilibre européen. Il faut lire les magistrales “Pensées et souvenirs” de Bismarck, dont Calmann-Lévy vient de donner une réédition (préface de Joseph Rovan)." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère, 1984) — "Les seuls et véritables mémoires du célèbre homme d'état allemand. Il s'agit là d'une « autobiographie que Bismarck à écrite de sa main ». L'édition Calmann-Lévy de 1984 reprend environ la moitié du texte complet de l'édition originale." (Bourachot, 51)

221.          BURNAND (Robert). La Vie quotidienne en France en 1830. Hachette, 1943, in-8°, 255 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

"Cette étude nous laisse percevoir l'évolution qui s'est produite en France au cours du XIXe siècle, sous l'effet, moins des événements politiques que des progrès techniques. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, les moeurs sont restées, dans l'ensemble, proches de celles de l'Ancien Régime. En province, surtout dans les campagnes, la vie traditionnelle suit un rythme qui semble immuable ; dans les villes, l'industrie naissante voit bien ses effectifs grossir mais sans qu'il y ait encore parmi les ouvriers, une véritable conscience de classe et si la bourgeoisie commence à se hisser, d'un patient effort, vers les premières places, elle n'a pas encore réussi à supplanter l'ancienne aristocratie, toujours influente..." (Population)

222.          CAMBON (Paul). Correspondance de Paul Cambon, ambassadeur de France, 1870-1924. Avec un commentaire et des notes par Henri Cambon. Grasset, 1946, 3 vol. in-8°, 461, 368 et 453 pp, brochés, qqs discrètes marques au crayon en marges, bon état

            90

Tome I (1870-1898) : L'établissement de la République, le protectorat tunisien, la régence en Espagne, la Turquie d'Abd Ul Hamid ; Tome II (1898-1911) : La tension franco-anglaise, l'Entente cordiale, les querelles allemandes, le coup d'Agadir ; Tome III (1912-1924) : Les guerres balkaniques, la Grande Guerre, l'organisation de la paix. — "... Le troisième tome concerne la période allant de 1912 à 1924, c'est-à-dire l'époque de la guerre mondiale d'alors avec ses préludes et ses conséquences. Le diplomate, de son poste d'observation britannique, et muni des antennes que lui procurent ses relations, surtout avec son frère M. Jules Cambon, ambassadeur à Berlin, juge hommes et choses avec un discernement supérieur. Il dénonce à mainte reprise l'inutilité ou la nocivité des palabres, l'incompétence brouillonne de tel ou tel homme politique, le « gâchis » de la Conférence d'où devait sortir, en 1919, une paix d'avance compromise. Ce sont leçons de politique internationale données, sous forme familière ou. familiale, par un maître de la grande école." (Henri du Passage, Etudes)

223.          [CAMBON, Henri]. Paul Cambon, ambassadeur de France (1843-1924), par un diplomate. Plon, 1937, in-8°, 327 pp, 12 gravures hors texte, broché, bon état

            25

Paul Cambon (1843-1924), ambassadeur de France en Grande-Bretagne de 1898 à 1920, est l’un des grands personnages au service de la diplomatie française qui, à l’instar de Delcassé, a géré la crise de Fachoda en 1898. Cambon a négocié par la suite les principes de l’Entente Cordiale en 1905. — Table : L'homme : l'aspect, le caractère. – La carrière administrative. – Tunis. – Madrid. – Constantinople. – Londres, 1 : l'Entente cordiale. – Londres, 2 : la Guerre. – La retraite. — L'ouvrage a été écrit par son fils Henri Cambon.

224.          CANROBERT (François Certain de). Souvenirs d'un siècle. Notes recueillies par Germain Bapst. Plon, 1898-1913, 6 vol. in-8°, xv-560, 576, ii-547, ii-437, 491 et xxix-635 pp, un portrait en héliogravure en frontispice, 15 cartes hors texte, dont 9 dépliantes (une en couleurs), brochés, bon état

            300

Complet : I. La Révolution de Juillet. La conquête de l'Algérie. 1848 ; II. Napoléon et sa Cour. La guerre de Crimée ; III. Paris et la cour pendant le Congrès. La naissance du Prince impérial. La guerre d'Italie ; IV. Les souverains à Paris. Les fêtes des Tuileries. La guerre contre l'Allemagne (1870) ; V. Bataille de Rezonville ; VI. Bataille de Saint-Privat. — Mémoires dictés par Canrobert (1809-1895), le dernier des maréchaux du Second Empire, mis en ordre et rédigés par G. Bapst. Canrobert (1809-1895) prit part au début de sa carrière à l'expédition de Mascara, à la prise de Tlemcen et fut blessé au siège de Constantine. En 1850, il fut pris comme aide de camp par le Prince Louis-Napoléon. Général de division en 1853, il participa à la guerre de Crimée et au siège de Sébastopol où il entreprit les gigantesques travaux d'investissement de la place. Maréchal de France en 1856, il se distingua pendant la guerre d'Italie à Magenta et à Solférino. Pendant la guerre de 1870, il prit part aux grandes batailles de Metz et s'illustra dans la défense de Saint-Privat. Sa carrière politique débuta en 1879 avec son élection au Sénat. — "Vaste ensemble de notes recueillies avec soin par Bapst. Elles furent dictées quotidiennement par le maréchal et forment une fresque d'un grand intérêt sur la période. Remarquables relations des batailles de Rezonville et de Saint-Privat." (Bourachot, 74)

225.          CASTRIES (Duc de). Le Grand refus du comte de Chambord. La légitimité et les tentatives de restauration de 1830 à 1886. Hachette, 1970, in-8°, 371 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources, biblio, chronologie, tableau généalogique, reliure toile éditeur avec une photo du comte de Chambord contrecollée au 1er plat, rhodoïd, bon état (Le Testament de la Monarchie, V), envoi a.s.

            30

"Quand naquit aux Tuileries, au pavillon de Marsan, le fils posthume du duc de Berry, le 29 septembre 1820, il semblait qu'une brillante carrière allait s'ouvrir devant lui. C'était « l'enfant du miracle », né sept mois après la mort de son père, le seul héritier de la monarchie légitime restaurée six ans plus tôt. On sait cependant que, quand il mourut en 1886, à Frohsdorf, en Autriche, ses partisans, peu nombreux, enterraient avec lui leurs espoirs : n'était-il pas lui-même le responsable de son échec ? Nombreux sont les historiens qui se sont penchés sur cette triste destinée. Il semble bien que le plus récent d'entre eux, M. le duc de Castries, est celui qui vient d'en retracer, d'en expliquer le plus clairement les péripéties, les causes de son échec. (...) Après la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, l'on crut à plusieurs reprises tenir l'occasion décisive. M. le duc de Castries, par des documents inédits dont plusieurs proviennent de sa famille qui était apparentée à la maréchale de Mac Mahon, nous apporte de nouvelles lumières sur les fameuses négociations autour du drapeau blanc. Il insiste aussi sur le rôle néfaste de la comtesse de Chambord qui a certainement contribué aux successifs refus de son mari. Il marque aussi combien fut méritoire l'effacement des princes d'Orléans, à commencer par le comte de Paris. L'aveuglement du petit-fils de Charles X fut vraiment incompréhensible : on connaît le mot de Mgr d'Hulst, royaliste fervent : « Prions Dieu qu'il daigne ouvrir les yeux du comte de Chambord ou qu'il daigne les lui fermer. »..." (Revue des Deux Mondes, 1970)

226.          CHANDENEUX (Claire de). Les Deux femmes du major. P., Plon, Nourrit et Cie, 1884, in-12, 278 pp, 3e édition, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres (“Les Ménages militaires”) et tomaison dorés (rel. de l'époque), bon état (Les Ménages militaires, 4)

            25

Par Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux (1836-1881). Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre la vie militaire de province. — "Jules Noriac, Gaboriau et plusieurs autres ont, en ces derniers temps, écrit de fort plaisantes choses sur les mœurs militaires ; mais leur esprit a parfois dépassé la mesure en tournant au grotesque les petites faiblesses d'hommes qui ont, en somme, le grand mérite de vivre sans se cacher et qu'il est par conséquent facile de suivre dans leurs loisirs comme dans leurs occupations. Ces écrivains n'avaient vu que la vie extérieure. Par sa situation personnelle (deux fois épouse de militaires, Mme Bailly avait une sœur, mariée en premières noces à un militaire, le baron d'Augéranville, et en secondes au colonel Trumelet ; et sa fille est la femme de M. Armand, lieutenant-colonel d'artillerie), Mme Bailly a pu étudier la vie privée de nos officiers. Avec le talent d'observation, le tact parfait qui sont les traits saillants de notre auteur, elle a composé sur ce sujet, dans un style mâle, facile et coloré, de remarquables pages égayées de réflexions humoristiques, scintillantes de traits d'esprit marqués au coin du bon goût. Sous ce titre général de “Ménages militaires”, elle a publié cinq volumes : dans ces ouvrages, Mme Bailly a étudié à fond et, jusqu'à ce jour, d'une façon qu'on ne peut comparer à nulle autre, cette société militaire nombreuse, intéressante, originale, qui a ses usages, sa physionomie, ses types, et qui forme un petit monde à part où les caractères ont un relief saisissant et une simplicité qui n'est pas sans grandeur. A voir le naturel du récit, la ressemblance des portraits, la vérité de certaines scènes, on croirait qu'au lieu de créer, notre auteur n'a fait que de se souvenir. L'auteur n'a, en effet, qu'à se rappeler cette vie qu'elle avait vécue elle-même dans les diverses garnisons où elle avait dû suivre M. de Prébaron..." (G. Vallier, Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1888) — "Claire de Chandeneux lança, non sans succès, une série de romans intitulée “Les Ménages militaires” où parurent tour à tour “La Femme du capitaine Aubépin” (1875), “Les Filles du colonel”, “Le Mariage du trésorier”, “Les Deux femmes du major” (1876). Ces histoires dévoilaient sans se lasser la vie conjugale des officiers : « Ce sont, dira Barrès, des élucubrations assez sottes, mais bien informées. Sans doute, cette bonne dame fut vertueuse plus que ne le permet l’esthétique ; elle bannit de l’armée qu’on voit en son œuvre tout égarement des sens, toute conjonction illicite, qui sont cependant choses assez hebdomadaires chez des militaires bien portants. Epousez, dit-elle au sous-lieutenant. Et ces histoires militaires semblent les souvenirs d’un bedeau, tant on s’y marie de fois ». Un riche mariage est, en effet, dans ce milieu une nécessité comme le rappelle Hector Malot dans “Le Lieutenant Bonnet”, biographie d’un officier pauvre, accablé par les dépenses de parade et les réceptions. Le Ministère de la Guerre n’autorise d’ailleurs un officier à se marier que si sa femme lui apporte un revenu de 1.200 francs : cette dot définie par une circulaire du Maréchal Soult datée du 17 décembre 1843 correspondait à un capital de 24.000 francs ! On comprend que cette mesure qui demeura en vigueur jusqu’au 1er octobre 1900 ait pu alimenter pendant plusieurs générations les conversations du mess et même susciter ce mince courant littéraire. En 1896, Victor Margueritte décida d’abandonner l’armée précisément parce que sa future épouse ne pouvait disposer d’une telle fortune !" (René-Pierre Colin, Zola, renégats et alliés, 1988)

227.          CHASTENET (Jacques). La Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria, 1837-1851. Hachette, 1961, in-8°, 300 pp, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire

            30

20 juin 1837 : Victoria monte sur le trône d'Angleterre. – 1er mai 1851 : La reine inaugure la première Exposition Universelle. Ces deux dates limitent la « Early Victorian period », époque attachante qui a vu l'Angleterre se transformer radicalement sous le seul effet de l'industrialisation. À la « Old Merry England » se substitue une Angleterre manufacturière et bourgeoise qui va se débarrasser des entraves au commerce et remplacer ses « coaches » par les chemins de fer. L'esprit religieux et traditionaliste des Anglais pour qui l'ordre social établi – et d'ailleurs nullement étanche – et voulu par Dieu, leur permettra l'économie d'une révolution. Un contexte humain aussi riche a poussé M. Jacques Chastenet à s'attacher surtout à la vie des hommes de l'époque victorienne. Grands seigneurs déployant encore un faste royal, fermiers hauts en couleur et bons vivants, derniers témoins de la Vieille Angleterre, paysans souvent malheureux mais conformistes, prolétariat urbain entassé dans des taudis, et dont l'Opéra de Quat'sous ne donne qu'une image poétisée, bourgeois récemment enrichis et fleurant encore l'odeur du vernis d'un ameublement tout neuf, tous revivent avec leur grandeur et leurs préjugés, fidèles agissants d'un Dieu qui est un Dieu anglais et bon comptable, loyaux sujets d'une Reine qui incarne leur idéal : la respectabilité... — "... Dès sa jeunesse, l’Angleterre l’avait fasciné, aussi bien par les vicissitudes originales de son histoire que par ses institutions... De cet intérêt sont sortis, en 1946, une belle étude sur “Le Parlement d’Angleterre” ; puis, distribués sur vingt ans à partir de 1947, “Le siècle de Victoria”, “Elisabeth Ière”, “Winston Churchill”, “La vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria”, et, enfin en 1965, “L’Angleterre d’aujourd’hui”. La vaste expérience que Chastenet avait acquise des hommes publics, des mouvements économiques, des méthodes de la diplomatie, le mettaient à même de percevoir l’ossature des événements, ce plan sans finalité, ce bilan de données profondes dont les contemporains n’ont pas toujours conscience et qui pourtant décide du succès ou de la perte de leurs entreprises..." (Georges Dumézil, Discours de réception à l'Académie française, 14 juin 1979)

228.          CHAZAL (A.). L'Interdiction du travail de nuit des femmes dans l'industrie française. (Thèse). P., Pédone, 1902, gr. in-8°, 160 pp, broché, bon état, envoi a.s.

            60

Rare.

229.          Collectif. La Guerre franco-allemande de 1870-71. Rédigée par la section historique du Grand état-major prussien. Berlin et P., Ernest Siegfried Mittler et Dumaine, 1874-1882, 8 vol. in-8°, vii-1421, 1466, 357 et 1003 pp, traduction par le capitaine E. Costa de Serda de l'état-major français et par le capitaine Ch. Kussler, 22 plans dont 15 à pleine page, un fac-similé et 49 cartes dépliantes, suppléments et tables, reliures demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), dos passés et lég. frottés, qqs rares annotations crayon au 1er volume, bon état. Très rare

            950

Probablement le meilleur ouvrage sur les opérations militaires de la guerre de 1870. 5 volumes de texte et 3 volumes de suppléments, soit près de 4.300 pages de texte dont 1.300 de suppléments (I à CCIII) dont les deux derniers (vol. 8) correspondent aux tables, chronologique et analytique (index). — Détail : 1. Première partie. Histoire de la guerre jusqu'à la chute de l'Empire. Vol. 1. Du début des hostilités à la bataille de Gravelotte (pp. viii-640). – 2. Première partie. Vol. 2. De la bataille de Gravelotte à la chute de l'Empire (pp. [641]-1421). – 3. Seconde partie. Histoire de la guerre contre la République. Vol. 1. Depuis l'investissement de Paris jusqu'à la reprise d'Orléans par les Allemands (pp. 1-556). – 4. Seconde partie. Vol. 2. Evénements dans le nord de la France depuis la fin de novembre, dans le nord-ouest depuis la commencement de décembre et siège de Paris depuis le commencement de décembre jusqu'à l'armistice. Opérations dans le sud-est du milieu de décembre au milieu de janvier (pp. [557]-1111). – 5. Seconde partie. Vol. 3. Les événements dans le sud-est de la France depuis le milieu de janvier jusqu'à la cessation des hostilités. Les communications avec l'arrière. L'armistice. Marche rétrograde et occupation. Coup d'œil rétrospectif sur la télégraphie, le service des postes, le remplacement des munitions, l'alimentation, le service de santé, l'aumônerie, la justice militaire et le recrutement de l'armée allemande ainsi que sur les événements en Allemagne et les résultats de la guerre (pp. [1113]-1466). – 6 et 7. Suppléments (ordres de bataille, tableaux des pertes, etc.) (pp. 1-357, 1-228 et [229]-759). – 8. Tables (table chronologique des combats et principaux événements de la guerre ; table analytique) (pp. 761-1003).

230.          Collectif. Le National. Almanach pour l'An 1888. Utile, instructif, amusant. P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 160-(16) pp, illustré de 300 dessins originaux, broché, couv. illustrée, bon état

            20

231.          CRESSON (Ernest-Guillaume). Cent jours du siège à la Préfecture de Police, 2 novembre 1870 - 11 février 1871. Plon, 1901, in-8°, x-385 pp, documents et pièces diverses en appendice, broché, bon état

            60

Souvenirs du préfet de police pendant le Siège de Paris (Le Clère, 247). — "Cet ouvrage ne concerne pas directement la Commune, mais il est important pour la compréhension des événements. Avocat de sympathies bonapartistes, Cresson, successeur d'Adam à la Préfecture de police, démissionnaire, n'a cessé de lutter contre la gauche et il s'est retiré quand le Gouvernement de la Défense ne l'a pas suivi dans sa répression à outrance. Nombreux documents en appendice." (Le Quillec, 1228)

232.          DAUDET (Ernest). Histoire de la Restauration, 1814-1830. Hachette, 1882, in-12, 459 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale

            60

En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte, mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : « L’essentiel est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans souvenirs personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien impartial et véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de l’Empire, ni, à plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en effet, rendait justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de la guerre qui grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il proclamait les services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à soixante-neuf ans, avait régné pendant dix années, sans cesser un seul moment d’être à la hauteur des difficultés qui s’étaient dressées devant lui. L’histoire a compté des rois plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus sages. Tant qu’il était resté sur les marches du trône, à la cour de son frère et dans l’émigration, il avait commis bien des fautes, et sa conduite en ce temps, comme celle du comte d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs de sa Maison. Mais dès que, après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en France, ce fut un autre homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura passionnément et fidèlement attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il fut, dans le sens rigoureux du mot, un monarque constitutionnel. Après un règne qui n’était pas sans grandeur, il laissait prospère au dedans, respectée au dehors, cette France que, par deux fois, il avait trouvée ruinée et envahie, donnant ainsi au monde l’exemple de ce que peut, pour la grandeur des nations, le régime parlementaire, sincèrement pratiqué... »

233.          DECOUFLÉ (André). La Commune de Paris (1871). Révolution populaire et pouvoir révolutionnaire. Editions Cujas, 1969, in-8°, 316 pp, biblio, broché, couv. illustrée salie, sinon bon état

            25

"A. D. présente ici ce qu'il affirme, avec lucidité, ne pas être une histoire de la Commune, mais une réflexion sur le problème du pouvoir révolutionnaire, ses composantes et son destin. Il s'agit d'examiner les représentations mentales de la révolution. Il s'efforce de dégager la spontanéité populaire de la Commune de 1871. (...) Au passage, il règle leur compte aux historiens marxistes, bourgeois, etc., citant Sartre, Kropotkine, Merleau-Ponty, Victor Hugo ou Roland Barthes. La couverture de ce livre, dont on peut affirmer qu'il amènera le lecteur à se poser de nombreuses questions, est illustrée par la photo d'un pavé." (Revue française de science politique, 1970)

234.          DUBOS (René). La Leçon de Pasteur. Albin Michel, 1987, in-8°, 207 pp, traduit de l'anglais (“Pasteur and Modern Science”), broché, couv. illustrée, bon état

            20

"Non seulement René Dubos (1901-1982) était une figure de proue de la microbiologie, mais ses vastes intérêts intellectuels lui ont permis d'envisager les implications philosophiques de la carrière de Pasteur. L'objectif de ce livre lucide et pénétrant est de "souligner ici la pertinence de l'œuvre de Pasteur pour certains aspects de la science moderne et de la technologie sociale, et d'essayer d'extrapoler son influence dans l'avenir". Les historiens de la médecine tireront profit de cette lecture." (Journal of the History of Medicine, 1989)

235.          DUMAS (Alexandre) et Paul LACROIX (Bibliophile Jacob). Histoire de Napoléon III et de la dynastie napoléonienne. P., Legrand, Troussel et Pomey, s.d. (1854), 4 vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp, 38 gravures sur acier hors texte, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état

            150

Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait un quatrain sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de chasse / Le long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les bouquins, inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de crasse."

236.          DUMAS (Alexandre). Histoire de la vie de Louis-Philippe. P., Boulanger et Legrand, s.d. (1853), 2 vol. pt in-4°, 320 et 310 pp, 13 gravures sur acier hors texte, pièces justificatives, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Louis-Philippe”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état

            60

Philippe-Egalité. Le duc de Chartres, la vie politique et privée de Louis-Philippe. Tomes V et VI de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration.

237.          EUGNY (Anne d'). Au temps de Baudelaire, Guys et Nadar. Avant-propos de François Boucher. Présentation d'Anne d'Eugny, en collaboration avec René Coursaget. P., Editions du Chêne, 1945, gr. in-8°, 167 pp, 46 pp de texte suivies de 120 planches d'illustrations, broché, couv. illustrée rempliée, bon état

            40

Un livre qui met en parallèle l’étude de Baudelaire, “Le Peintre de la vie moderne” (1863), des dessins de Guys et des photographies de Nadar, dont les sujets se correspondent. Ainsi, comme l'écrit François Boucher, « trois sources éphémères : un article de journal, des croquis et des photographies, par une conjonction adroite, éveillent en nous l'impression la plus vive et nous donnent l'idée la plus compréhensive de toute une époque. » Les planches occupent les p. 41-161.

238.          FREYCINET (Charles de). La Guerre en province pendant le Siège de Paris 1870-1871. Précis historique. Avec des cartes du Théâtre de la Guerre. P., Michel Lèvy frères, 1872, in-12, iii-(iv)-485 pp, 9e édition revue et augmentée, 2 grandes cartes dépliantes hors texte in fine (campagne de Paris et campagne de l'Est), reliure demi-veau glacé fauve, dos à 5 nerfs filetés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin noir (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Exemplaire très joliment relié

            100

Préface. Période du 2 septembre au 10 octobre 1870. Réorganisation des services. Mesures administratives. Campagne de Paris. Retraite sur Le Mans. Engagements divers. Campagne de l'Est. Bataille du Mans. Campagne du Nord. L'armistice. Causes de nos désastres. Conclusion. — "Technicien, homme d'ordre et excellent fonctionnaire, [Freycinet] n'avait jamais témoigné d'hostilité au gouvernement impérial, qu'il avait bien servi et qui lui en avait tenu compte ; après sa chute, il offrit au Gouvernement de la Défense nationale ses services, son activité et son expérience des affaires. Gambetta lui donna d'abord le poste de préfet du Tarn-et-Garonne ; Freycinet partit pour Montauban le 6 sept. 1870, mais n'y demeura pas longtemps ; le 7 octobre, il rejoignait à Tours Gambetta qui, trois jours plus tard, le chargea, avec le titre de délégué au département de la Guerre, de régler les questions relatives à la défense nationale dans les provinces. Il réalisa une oeuvre gigantesque grâce à son esprit méthodique, à son opiniâtreté et sa remarquable puissance de travail. Le mérite en fut, plus tard, attribué au seul Gambetta." (Dictionnaire de biographie française, 14, 1260). “La Guerre en province” est une source essentielle sur l'oeuvre réalisée par la délégation de Tours du 10 octobre 1870 au 9 février 1871. — “Jusqu’alors, Freycinet était peu porté sur les activités politiques, se contentant d’un mandat de Conseiller général. En septembre 1870, il se rendit auprès de Gambetta pour lui exposer ses idées et lui proposer ses services. Une grande carrière politique s’ouvrait devant lui...” (Jean Tulard)

239.          GODINEAU (Laure). La Commune de 1871 expliquée en images. Seuil, 2021, in-4°, 160 pp, très nombreuses illustrations en noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            25

Qu'est-ce que la Commune de Paris dont le nom resurgit parfois dans nos rues ? Qu'est-ce -ce que Le Temps des cerises ? Que s'est-il passé en 1871 ? Cet ouvrage éclaire les aspects majeurs de ce moment de notre histoire, devenu une référence révolutionnaire mondiale. Depuis le déclenchement de l'insurrection jusqu'à la "Semaine sanglante" et aux mémoires de la Commune, Laure Godineau nous raconte ce que fut ce printemps rouge. Elle retrace le destin d'hommes et de femmes qui rêvait d'une "vraie" République, démocratique et sociale, et d'un monde plus juste. Elle montre la difficile expérience politique d'une ville en révolution, libre, mais finalement finalement isolée malgré l'existence de mouvements en province. Elle revient sur la guerre civile et sur l'horreur d'une terrible répression. La Commune de 1871 expliquée en image nous fait découvrir un événement dense et complexe, aux répercussions importantes, passionnant, qui ne peut laisser indifférent.

240.          [GORON] – NÉAUMET (Jean-Emile). Un Flic à la belle Epoque. Anarchistes, assassins mondains et scandales politiques. Albin Michel, 1998, in-8°, 312 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, bon état

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Biographie de Jean-Marie Goron (1847-1933). — "Cet ouvrage n'est pas un roman. Son auteur, Jean-Émile Neaumet, journaliste et écrivain, s'est appuyé sur les mémoires, la correspondance et les archives de Jean-Marie Goron, chef de la Sûreté sous la Troisième République. Moins connu que Vidocq, Goron, entré dans la police en 1880, n'en fut pas moins une personnalité de son temps. Il côtoya le journaliste Henri Rochefort, directeur de La Lanterne, et le célèbre Valentin le Désossé, étoile du Moulin-Rouge et aussi indicateur de police. Il fut le témoin privilégié des sandales politiques et financiers, des attentats anarchistes et des faits divers de la Belle Époque qu'il relata dans Les Mémoires de M. Goron, parus chez Rouff en 1897 et traduits en plusieurs langues. En effet, après une brillante carrière dans la police – de 1880 à 1896 –, Goron se lança dans la littérature. Il fit part de son expérience et détailla les « vices parisiens» dans une série d'opuscules à cinq centimes réunis sous le titre L'Amour à Paris. Si le premier chapitre s'attache à relater la vie aventureuse de Jean-Marie Goron – ancien séminariste, pharmacien raté et gaucho en Argentine avant d'entrer dans la police –, les dix chapitres suivants évoquent la, prostitution, les nombreuses affaires qu'il eut à résoudre, comme le scandale de la vente des légions d'honneur, les arrestations et les procès des anarchistes – Duval, Ravachol –, des escrocs et des faussaires, tels Jeannolle de Valneuse, chef de la bande des Habits noirs, et Eugène Allmayer, «gentleman cambrioleur», qui inspira sans doute Maurice Leblanc. Ce livre vaut surtout par son caractère anecdotique qui plonge le lecteur au cœur de la société parisienne de la fin du XIXe siècle. Il offre également l'occasion de découvrir la personnalité attachante de Jean-Marie Goron, surnommé le « turco » pour avoir servi dans les bataillons d'Afrique, qui fut toujours bienveillant envers les hors-la-loi tels que Pranzini et Auguste Vaillant, comme en témoignent les lettres qu'il reçut d'eux, tout en restant un partisan convaincu de la peine de mort. Une fois à la retraite, Goron fonda sa propre agence de détective privé, de renommée européenne. Après avoir lu cet ouvrage, on aimerait pouvoir parcourir les Mémoires de cet homme, publiés il y a juste cent ans et jamais réédités." (Noëlle Benhamou, Romantisme, 2000)

241.          GORON (Marie-François). Les Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de Sûreté. P., Jules Rouff et Cie, s.d. (1897), 2 vol. in-4°, 2024 pp, pagination continue, environ 300 illustrations par R. C. Diaqué dans le texte et à pleine page, reliures demi-toile écrue, pièces de titre basane carmin, un dos lég. piqué, bon état. Peu courant (Le Clère, 427)

            150

Complet. — Marie-François Goron (1847-1933) a dirigé la Sûreté parisienne de 1887 à 1894. Après avoir démissionné de la police, il a écrit ses Mémoires. Ceux-ci permettent une plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle. On y découvre des portraits de criminels et d'enquêteurs hors normes tout en découvrant les méthodes policières de l'époque. Les récits de crimes spectaculaires et sanglants ainsi que les chroniques d'enquêtes minutieusement menées alternent avec des portraits psychologiques pour le moins surprenants qui donnent une image inattendue de ce que fut l'un des aspects de la "Belle Epoque". Le scandale des décorations, les crimes de Pranzini, celui de Géomay, le scandale de Panama, les attentats anarchistes... Goron termine ses mémoires par une étude de la police parisienne qu'il compare à la police londonienne. — L'illustrateur, Ricardo Corchon y Diaqué (1855-1925) est un artiste peintre né à Madrid. Comme beaucoup de peintres espagnols du XIXe siècle, Diaqué étudie la peinture à Paris et s'y installe. Il réalise des scènes de genre populaires de la Belle Epoque et de la bourgeoisie parisienne et expose à Paris à partir de 1878.

242.          GOSSEZ (Rémy) et Joseph VIENNEY. François Arago. Perpignan, Editions du Travailleur catalan, 1952, in-8°, 47 pp, préface par André Marty, un portrait de François Arago (1786-1853), broché, bon état

            20

243.          GUILLEN (Pierre). L'Expansion, 1881-1898. P., Imprimerie Nationale, 1985, gr. in-8°, 521 pp, 24 pl. de gravures hors texte, 7 cartes, notes, index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon état (Coll. Politique étrangère de la France)

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"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France 1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ». Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un abaissement du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que s'étonner que, malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces opportunistes si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute imposante, malgré l'échec retentissant de l'Egypte où une domination britannique exclusive se substitue au condominium franco-britannique en 1882 par suite du refus de la Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la position de la France livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre l'Angleterre, avec pour seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique et d'accroître l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les années 1880. Le rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps recherché par Bismarck, est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion française. La Tunisie, le conflit douanier et des incompréhensions mutuelles handicapent continuellement les relations avec l'Italie. Du côté de l'Angleterre, les choses ne vont guère mieux : là aussi vieilles méfiances et rivalités coloniales bloquent le rapprochement. La Russie s'inquiète de cette France républicaine et instable, tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur l'intérêt d'une telle alliance. Dans les années 1890, la politique extérieure, bénéficiant d'un consensus qui avait fait défaut durant la décennie précédente, devient plus offensive, avec des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la Russie est enfin conclue. Il en résulte une mauvaise appréciation du rapport de forces. Hanotau et le Quai d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être à la fois contre l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer. L'épreuve de force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la confusion de la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre Guillen a su présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et la toujours parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à l'agrément de la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1986)

244.          JACQUIER (Bernard). Le Légitimisme dauphinois, 1830-1870. Grenoble, CRHESI, 1976, in-8°, iii-275 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état

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"Pendant une bonne partie du XIXe siècle, le légitimisme a été un des courants majeurs de la vie politique française, mais comme il s'est trouvé irrésistiblement voué a l'étiolement et à l'échec, son emprise initiale a sans doute été sous-estimée par l'historiographie. Il peut paraître paradoxal de prétendre l'étudier dans une province notoirement hostile aux souvenirs de l'ancien régime, dans ce département de l'Isère, surtout, où plus de la moitié des propriétaires étaient possesseurs d'anciens biens nationaux. Cette sorte de gageure, M. Bernard Jacquier l'a tentée, et, croyons-nous, avec un signalé succès ; comme si la singularité du phénomène minoritaire avait justement permis de le mieux saisir. Dans une première partie sont étudiées les assises du légitimisme dans les différentes classes de la société, les différentes générations, les différentes localités ; et l'on considère la place que leur assure et la fortune et le rôle social des tenants de cette famille politique. L'analyse des composantes de l'idéologie met en évidence une fidélité sentimentale qui s'attache à la province, à la monarchie et finalement au catholicisme. Sur ce dernier plan, est longuement développé le cas exemplaire d'Albert du Boys, animateur, dans sa province, d'un catholicisme libéral et social. Dans la seconde partie du livre, on nous montre ce que fut le rôle politique des légitimistes dauphinois sous la Monarchie de Juillet, sous la deuxième République et sous le second Empire. Il apparaît qu'après avoir animé, sous Louis-Philippe, un secteur non négligeable d'opposition, brillammnent représentée à Grenoble par la spirituelle Gazette du Dauphiné, les royalistes se sont finalement laissés tirer par le jeu de la « pesanteur sociologique » vers ce grand parti de l'ordre qui apporta au second Empire l'adhésion de la majorité des notables de toutes origines. Cette étude est si fortement nourrie par des recherches dans les archives locales que l'on aurait mauvaise grâce de reprocher à l'auteur quelques omissions dans sa bibliographie." (G. de Bertier, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1977)

245.          JAURÈS (Jean). Les Origines du socialisme allemand. Thèse latine de Jean Jaurès traduite par Adrien Veber. P., Les Ecrivains réunis, 1927, gr. in-8°, 93 pp, préface d'Adrien Veber, broché, cachet au coin de la couv. et au 1er plat, bon état. Edition originale en volume

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Les premiers linéaments du socialisme allemand : Luther ; De l'Etat chez Kant et Fichte ; Le collectivisme chez Fichte ; Hegel, Marx et Lasalle. — Jaurès le théoricien, le docteur ès lettres, qui, après avoir écrit sa thèse en français sur la Réalité du Monde sensible, rédigeait sa thèse complémentaire en latin sur les origines du socialisme allemand dans la Réforme et chez les philosophes. Cette thèse complémentaire en latin réunit de façon exemplaire les trois visages officiels de Jaurès: celui du militant socialiste, celui du philosophe et celui de l’historien. Dans la thèse latine, le militant côtoie le philosophe de près, puisque le thème central en est le socialisme en faveur duquel Jaurès s’est prononcé publiquement peu de temps avant sa soutenance de thèse, en 1891, après la répression sanglante d’une manifestation du 1er mai à Fourmies où neuf mineurs trouvèrent la mort. Mais cela fait déjà des années que le député républicain de Castres (de 1885 à 1889) est attiré par le socialisme et travaille à définir son idée socialiste. La thèse en latin est l’expression de cet effort de définition. (Éric Guillet)

246.          KERMINA (Françoise). Les dames de Courlande. Egéries russes au XIXe siècle. Perrin, 2012, in-8°, 380 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Les portraits entrecroisés de cinq femmes d'influence, au charme rayonnant, à la vive intelligence et à la forte personnalité, animées par des convictions affirmées, qui contribuèrent à la formation encore balbutiante de l'Europe. Nées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le duché de Courlande, au bord de la Baltique et sous domination russe, imprégnées dès l'enfance de culture française, cosmopolites par leurs alliances et polyglottes, elles ont succédé aux égéries parisiennes des salons des Lumières que la Révolution avait balayés. Toutes connaissent une vie sentimentale agitée, n'hésitant pas à divorcer ou à collectionner les amants. Toutes ont une influence politique auprès des grands de l'époque : la duchesse de Sagan, farouche opposante à Napoléon et reine du congrès de Vienne, fut la maîtresse de Metternich ; la duchesse de Courlande, celle de Talleyrand ; la baronne de Krüdener a influencé le tsar Alexandre 1er par ses idées mystiques et parrainé la naissance de la Sainte-Alliance ; la très anglophile princesse de Lieven fut l'égérie de Guizot ; la duchesse de Dino eut une longue liaison avec Talleyrand alors qu'elle était l'épouse de son neveu Edmond. Servie par une plume alerte, l'auteur ressuscite avec talent un monde enchanteur oublié et cerne le caractère de cinq femmes souvent rivales, mêlant leurs ambitions secrètes à leurs amours interdites.

247.          LAMARTINE (Alphonse de). Œuvres de Lamartine de l'Académie française. Edition complète en un volume. Bruxelles, J. P. Meline, 1836, pt in-4°, 761 pp, texte sur 2 colonnes, un portrait en frontispice et 7 gravures sur bois, 2 cartes et un tableau dépliant hors texte, reliure percaline verte, dos lisse avec titres, larges filets guillochés et fleurons dorés, roulette en tête, palette en queue (rel. de l'époque), coiffes lég. frottées, qqs rousseurs sur le portrait et les cartes, bon état

            60

Edition complète publiée du vivant de l'auteur. Contient : Souvenirs, impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833) (pp. 5-282) ; Récit du séjour de Fatalla Sayeghir chez les Arabes errants du Grand Désert (pp. 283-355) ; Des destinées de la poésie (pp. 358-374) ; Méditations poétiques (pp. 376-449) ; Harmonies poétiques et religieuses (pp. 451-541) ; Œuvres diverses (Sur la politique rationnelle, Des devoirs civils du curé, La Mort de Socrate, le Dernier chant du pélerinage d'Harold, Chant du sacre, Epîtres et poésies diverses, Jocelyn) (pp. 543-758).

248.          LAZARE (Bernard). Une erreur judiciaire. L'Affaire Dreyfus (Deuxième Mémoire avec des expertises d'écritures de MM. Crémieux-Jamin, Gustave Bridier, de Rougemont, Paul Moriaud, E. de Marneffe, De Gray Birch, Th. Gurrin, J.H. Schooling, D. Carvalho, etc.). P.-V. Stock, 1897, gr. in-8°, (8)-303 pp, 50 pp de fac-similés in fine, reliure demi-basane rouge, dos lisse muet avec filets à froid, couv. conservée, bon état. Edition originale. On joint une lettre a.s. sur le sujet de l'expert graphologue Édouard de Rougemont (1881-1969), auteur notamment de Portraits graphologiques (1912), La Graphologie (1913), Commentaires graphologiques sur Charles Baudelaire (1922), Portrait graphologique de Mata Hari (1923), Une nouvelle science sociale : la graphologie, cours gradué professé au Collège libre des sciences sociales (1932), Les Méthodes d'expertises en écritures (1932), Cours gradué de graphologie (1950), L’écriture des aliénés et des psychopathes (1950), etc.

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"Si le premier mémoire que Bernard Lazare adressa à la presse en novembre 1896 ne contenait presque aucune allusion au caractère antisémite de la condamnation de Dreyfus – il s'agissait pour l'heure de ne pas brusquer la susceptibilité ambiante – , le deuxième mémoire publié à la fin de 1897 insistait au contraire sur la véritable nature de l'affaire. Non seulement antisémite, mais destinée sciemment à une exploitation politique de l'antisémitisme. Dans l'esprit de Bernard Lazare, la révélation de tels soubassements devait permettre de mobiliser les socialistes et les anarchistes soucieux de ne pas se laisser leurrer davantage par l'atmosphère d'unanimité nationale qui avait déjà accompagné la condamnation du capitaine. Au-delà des démonstrations pointilleuses, la bataille de Bernard Lazare pour « sa » conception de la justice – anarchiste, c'est-à-dire érigeant l'individu en valeur suprême – est livrée dans cet ouvrage." (Willy Gianinazzi, Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle, 1993)

249.          LEROY (Maxime). Les Techniques nouvelles du syndicalisme. P., Garnier Frères, 1921, in-12, x-209 pp, broché, trace de mouillure ancienne au bas de la couv. et des 4 premiers feuillets, sinon bon état (Bibliothèque d'information sociale, dirigée par C. Bouglé), envoi a.s. à Léon Jouhaux

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Il convient ici de rappeler le sens de ce que Maxime Leroy appelait « les techniques nouvelles du syndicalisme » et que l'on peut avec lui résumer d'un mot : « faire sortir la réforme sociale non d'une doctrine économique préconçue, mais des faits eux-mêmes honnêtement inventoriés, décrits et interprétés ». (introduction, p. v)

250.          LE SAINT (L.). Les Récits du capitaine : Crimée et Italie. Librairie Nationale d'éducation et de récréation, s.d. (1891), in-8°, 238 pp, 22 gravures, broché, couv. lég. salie, bon état

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En Crimée, pendant l’hiver 1854-1855, le soldat Le Saint écrit qu’il devait tenir les tranchées sous le feu adverse, les pieds dans la boue et la neige sous un « vent glacial », pour ensuite n’avoir pour seul abri que des tentes voire des baraquements en bois. Il raconte la bataille de l’Alma, la bataille d’Inkerman, le siège de Sébastopol... puis la guerre d'Italie avec les combats de Montebello, Palestro, Turbigo, les batailles de Magenta et Solférino...

251.          LEYRET (Henry). Waldeck-Rousseau et la Troisième République (1869-1889). P., Charpentier et Fasquelle, 1908, in-8°, xiv-481 pp, un portrait par Paul Renouard en frontispice, reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre basane noire, fleuron et double-filet dorés (rel. de l'époque), bon état

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Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années 1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats (loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un côté, et de l'autre le socialiste Millerand...

252.          MARTINEAUD (Jean-Paul). Une histoire de l'Hôpital Lariboisière. Le Versailles de la misère. L'Harmattan, 2001, in-8°, 366 pp, préface du professeur Y. Bouvrain, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan et 3 documents en fac-similé, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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L'hôpital Lariboisière est un établissement les plus connus de l'Assistance publique à Paris. Dés ses débuts, il y a 150 ans, il s'est trouvé étroitement associé à l'histoire de Paris et, bien-sûr, à l'évolution de la pratique médicale. Préoccupés d'un soucis esthétique inhabituel, ses concepteur ont réalisés une forme nouvelle d'hospitalisation, le plan pavillonnaire, qui prévaudra pendant près d'une centaine d'années. Florence Nightingale l'admire. Emile Zola dans L'Assomoir, les frères Goncourt dans leur Journal parlent éloquemment de ses débuts. L'hôpital se retrouvera par la suite au cœur des combats de la Commune de paris, puis à proximité de ceux de la guerre de 14-18 et, pendant les années noires 39-44, passera sous contrôle allemand. Ses murs, heureusement rénovés, ont vu les évolutions formidables de la médecine et de la chirurgie, l'affirmation progressive de la radiologie et de la biologie : l'usage thérapeutique des sangsues aussi bien que la mise en œuvre de la transplantation cardiaque, la recherche de l'albumine dans les urines au lit du malade que l'utilisation du scanographe. Bref, 150 ans d'histoire de France et de la Science entre quatre murs blancs. — "Il fut inauguré en 1854, implanté sur des terrains occupés par de nombreux fondeurs et la maison Christofle, près d'un quartier ouvrier où Emile Zola a situé L'Assommoir. L'architecte Pierre Martin Gauthier conçut alors le premier hôpital moderne pavillonnaire bien ensoleillé et ventilé, tout en respectant une certaine esthétique. Sa dénomination lui vint d'un legs important effectué par Élisa Roy, comtesse de Lariboisière, enterrée dans la chapelle de l'Hôpital. Adrien Proust, le père de Marcel Proust, y exerça la laryngologie entre 1877 et 1887. Lariboisière fut l'un des derniers bastions des insurgés de la Révolution de 1848 et des communards en 1871. Les premières « gueules cassées » entrèrent à la suite de la bataille de la Marne dans un service de chirurgie maxillofacial nouvellement créé. L'histoire de cet hôpital est intéressante à suivre par la lecture de ce bel ouvrage." (Michel Chambrin, Revue d'Histoire de la Pharmacie, 2004)

253.          OZOUF (Jacques et Mona). La République des instituteurs. Gallimard/Le Seuil, 1992, gr. in-8°, 392 pp, annexes, biblio, broché, bon état

            20

Quatre mille instituteurs qui avaient exercé avant 1914 ont accepté de prendre part à une large enquête qui est à l’origine de ce livre, mais les témoins de cette histoire ne se sont pas contentés de répondre à un questionnaire ; ils ont, collectivement, inventé une mémoire. Lire les textes que ces « maîtres » et ces « maîtresses » consacrent à leurs engagements politiques, au combat qu’ils ont mené pour la laïcité, à l’enseignement civique qu’ils ont dispensé, c’est dessiner plus exactement les traits de ce républicanisme français auquel nos contemporains demandent aujourd’hui un nouvel ancrage. Et par là ce peuple volontaire, inventif et moral, nous donne sa dernière classe.

254.          PAYSANT (Philippe). Conservons la République. s.l., Chez tous les libraires, novembre 1871, in-12 (11 x15), 64 pp, broché, couverture muette d'attente citron, trace d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état. Edition originale, bien complète du feuillet d'errata. Rare

            40

« Aux ouvriers des villes et des campagnes, petits et bons propriétaires ruraux, bourgeois, industriles et commerçants, barons, ducs et princes, ministres de la religion. » L'auteur était directeur des Messageries de la Nièvre et de l'Yonne, maire de Courcelles (Nièvre).

255.          PERRET (Edouard). La Comtesse du Cayla, d'après des documents inédits (1785-1852). La dernière favorite des rois de France. Emile-Paul frères, 1937, in-12, xiv-200 pp, préface du baron André de Maricourt, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, broché, tout pt mque au coin du 1er plat, bon état

            25

Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, joua un rôle non négligeable durant toute une partie de la Restauration. — "La fille d'Omer Talon, Zoé, comtesse du Ceyla, serait une femme dont Louis XVIII ne pourrait se passer. M. Edouard Perret vient de nous conter l'histoire de cette favorite. C'est en 1821 que la faveur de Mme du Cayla – séparée de son mari depuis 1804 – provoqua les commentaires de la Cour. Le duc de Berry était mort assassiné, Decazes n'était plus ministre. Déjà Louis XVIII se plaisait aux propos enjoués de la jeune femme, qui venait de dépasser la trentaine et dont il aimait le joli visage, les yeux caressants et tendres..." (La Force, Journal des débats, 1937)

256.          PETITPIERRE (Lieutenant Ferdinand). Journal de la captivité de la duchesse de Berry à Blaye (1832-1833), publié par Georges Price. P., Emile-Paul, 1904, in-12, xxxii-178 pp, préface de Louis d'Hurcourt, 2 planches hors texte (portraits de Petitpierre et de Marie-Caroline, duchesse de Berry), broché, couv. lég. salie, bon état. Peu courant

            60

Le Lieutenant Petitpierre était chargé de la garde de la duchesse de Berry. — "Avec la duchesse de Berry et les bandes légitimistes qui s'y agitèrent un instant à son appel, la Vendée eut son dernier chef et fit son dernier effort. On sait comment l'illusion finit vite. Trahie par Deutz, la princesse fut arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye. Le journal de la captivité de la duchesse de Berry à Blaye avait déjà été écrit par le Dr P. Menière, mais sa relation ne part que de février 1833, alors que la captivité de la princesse avait commencé en novembre 1832. Ce sont les premiers mois de ce séjour, période si importante dans l'histoire de la branche aînée et restée jusqu'ici sans historiographe, que raconte, avec un luxe de petits détails dont on ne se plaindra pas, le lieutenant Ferdinand Petitpierre, à la garde spéciale de qui la prisonnière avait été confiée. Ce brave homme d'ancien soldat de l'Empire, sous-ordre du colonel Chousserie à Blaye, sut rester généreux et sympathique dans ses fonctions plutôt ingrates. Ces souvenirs ont été recueillis et sont publiés par un parent du lieutenant, M. Georges Price. Ils commencent à l'arrestation de la duchesse de Berry et finissent le 3 mars 1833, date à laquelle le lieutenant Petitpierre et son chef, le colonel Chousserie, furent remplacés par le général Bugeaud et un sous-ordre. – Avec l'arrivée de Bugeaud commença la triste comédie de l'accouchement de la duchesse et de l'aveu de son mariage morganatique avec le comte Lucchesi-Palli. Le journal, aux dernières pages, en relate quelques scènes..." (Edmond Barthèlemy, le Mercure de France, 1905)

257.          PISANI-FERRY (Fresnette). Jules Ferry et le partage du monde. Grasset, 1962, in-8°, xi-306 pp, préface de J. Paul-Boncour, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Prix maréchal-Louis-Hubert-Lyautey 1963 de l’Académie des sciences d’outre-mer)

            25

"Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, a voulu aborder l'œuvre de Jules Ferry dans le seul domaine de la politique extérieure. Mais en donnant trop d'importance aux rapports Ferry-Bismarck, "seul essai d'entente sérieuse et un peu durable" entre la France et l'Allemagne, on risque de perdre de vue le fondement de la politique des opportunistes, tout entière dirigée sur la recherche patiente, obstinée d'un système de sécurité antiallemand. Il ne pouvait y avoir d' "entente sérieuse" entre les deux pays, et Jules Ferry le savait bien. "Laissons nos ennemis se persuader que Gambetta a emporté dans sa tombe le dernier souffle de la revanche", écrivait-il, en 1883, à son cousin. Pour sa part, il travaille au redressement français, et l'entente momentanée avec l'Allemagne n'est qu'une politique de circonstances, qui donne le change, qui permet l'action coloniale. Car Ferry n'a pas le choix. La France est encore à la recherche de ses alliances, en face d'une Allemagne qui domine diplomatiquement l'Europe. Mme Pisani-Ferry l'indique assez bien : il est trop tôt pour l'alliance russe, que Freycinet et Ribot réaliseront par la suite. Mais Ferry y songe, il s'emploie à rassurer le gouvernement du Tsar sur la République, il écrit en 1885, après sa chute : "Quand on fera l'histoire de ce ministère, on y constatera le constant effort de la diplomatie française pour créer entre la France et la Russie des liens positifs" ; il se garde aussi de transformer la rivalité coloniale avec l'Angleterre en conflit. S'il utilise Bismarck dans les négociations, il se hâte de traiter avec Londres dès qu'un accord possible donne satisfaction aux intérêts français. Le rapprochement avec l'Allemagne n'est que tactique ; Ferry cherche ailleurs des engagements durables pour la France..." (Pierre Miquel, Le Monde, 1962)

258.          PRAVIEL (Armand). L'Aventure de la duchesse de Berri. Hachette, 1925, in-12, 123 pp, imprimé sur beau papier fort, broché, trace de mouillure ancienne au 1er plat de couverture, sinon bon état (Coll. Récits d'autrefois)

            20

"Aventure héroï-comique, qui ressemble à une parodie de la féroce guerre de Vendée, série burlesque d'événements où une princesse royale, à la fois brave et gamine, mène de front, comme les femmes de la Fronde, l'amour et la politique, où ses adversaires et ses vainqueurs, Louis-Philippe, Thiers, Bugeaud s'acharnent vilainement à la déshonorer, comme s'ils prenaient à tâche de discréditer le principe monarchique : voilà le sujet du livre. Récit amusant comme un roman, qui paraît fondé sur une attentive étude des documents, mais qui ne fournit aucune reference." (Georges Renard, Revue d'Histoire du XIXe siècle-1848, 1926)

259.          RINJARD (Albert). La Transformation morale du jeune délinquant par le travail. (Thèse). P., Pédone, 1900, gr. in-8°, 169 pp, broché, bon état, envoi a.s.

            60

Rare. — "... Les colonies agricoles pénitentiaires répugnent au travail forcé ; en revanche, elles ont à cœur d’organiser un enseignement professionnel pour éviter que les colons, une fois élargis, retrouvent leur vie de vagabondage et de maraude. Promis à l’agriculture et à l’artisanat, les colons sont d’abord sensibilisés à la dignité du travail manuel. La grande majorité des enfants a été envoyée à la colonie de Mettray pour vol ou vagabondage. Leurs délits sont attribués à l’influence de la famille, mais aussi à l’oisiveté : si le petit pauvre est immoral, c’est parce qu’il ne travaille pas, ou mal. En 1900, un juriste explique dans sa thèse, intitulée La Transformation morale du jeune délinquant par le travail, que dans le désœuvrement miséreux les enfants se pervertissent peu à peu : « c’est par l’oisiveté qu’ils ont été perdus ». Le travail manuel est donc loué comme un facteur de socialisation, mais aussi de moralisation et de rédemption." (Ivan Jablonka, L’éducation des jeunes détenus à Mettray et dans les colonies agricoles pénitentiaires françaises, 1830-1900)

260.          ROBERTS-JONES (Philippe). De Daumier à Lautrec. Essai sur l'histoire de la caricature française entre 1860 et 1890. P., Les Beaux Arts, 1960, in-8°, 194 pp, liste alphabétique des caricaturistes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Art français)

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Ouvrage issu de la thèse de doctorat de l'auteur sur la caricature et la presse satirique française (1955).

261.          SIEGFRIED (André). Tableau politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, très bon état. Edition originale

            80

Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. — "Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)

262.          SIEGFRIED (André). Tableau politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°, xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, pt morceau de scotch en tête, dos en partie fendu, sinon bon état. Edition originale, bel envoi a.s. à Ed. Bonnefous

            80

Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. — "Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)

263.          STEEG (Théodore). Après les élections. Déclaration-programme du parti radical et radical-socialiste, présentée par M. Steeg, député de la Seine ... à la séance plénière du 15 juin 1910. P., Impr. Française, 1910, in-12, 22 pp, broché, bon état

            20

264.          SUERUS (R.) et E. GUILLOT. Histoire contemporaine de 1789 à nos jours. Delagrave, s.d. (1903), fort in-12, 778 pp, 38 cartes, reliure toile bleue, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, bon état

            30

Rédigée conformément au programme de 1902 pour le Cours préparatoire à l'Ecole spéciale Militaire de Saint-Cyr.

265.          THIERRY (Jean-Jacques). La vie quotidienne au Vatican au temps de Léon XIII à la fin du XIXe siècle. Hachette, 1963, in-8°, 213 pp, notes et lexique, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            25

"Cet ouvrage traite des dernières années du règne de Pie IX, du conclave qui a élu son successeur et de la première moitié du règne de Léon XIII (1876-1891). Sous la forme d'un « Journal » tenu par un secrétaire supposé du cardinal Joachim Pecci, qui allait devenir Léon XIII, il relate, après une introduction fort intéressante sur la situation du Saint-Siège depuis 1870, tous les faits qui ont marqué l'histoire de la cour pontificale à une époque qui suivait de près la perte du pouvoir temporel. Il expose surtout, de façon très précise, dans le texte et dans les notes, tous les rouages de cette cour, ainsi que les détails du cérémonial, et il fournit des renseignements chiffrés sur les frais du conclave, sur les revenus du Saint-Siège, etc. Il serait difficile de trouver ailleurs autant de précisions. L'auteur manifeste ici une profonde connaissance de la curie et de ses principaux membres à la fin du XIXe siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)

266.          TILLIER (Bertrand). Maurice Sand marionnettiste ou les « menus plaisirs » d'une mère célèbre. Tusson, Du Lérot, 1992, gr. in-8°, 240 pp, 32 pl. d'illustrations hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

Le théâtre a occupé une place importante dans la vie et l’œuvre de George Sand. Ses essais sur les planches de Nohant, avant de livrer ses pièces au public parisien, sont bien connus. Mais le rôle du théâtre de marionnettes de son fils Maurice paraît trop souvent anodin. En 1847, à Nohant, Maurice Sand improvise quelques marionnettes dans du bois et des chiffons, à seule fin de divertir sa mère. En quelques années, la troupe s’agrandit considérablement. George Sand confectionne les costumes de centaines de personnages. Maurice sculpte les visages, peint les décors, bâtit les canevas des pièces et donne les représentations. Ce que la romancière baptise ses « menus plaisirs » est plus qu’une simple distraction. Maurice devient l’inspirateur de Christian Waldo, le marionnettiste de L’Homme de neige. La troupe voyage de Nohant à Paris. Elle acquiert la réputation d’une formidable attraction. Pauline Viardot, Tourgueniev, Juliette Adam, Flaubert… parmi tant d’autres, en sont les spectateurs assidus, friands d’un répertoire souvent facétieux, toujours libre. Ce livre se propose de restituer les marionnettes de Maurice Sand à l’environnement familial de Nohant, au contexte artistique et littéraire du XIXe siècle et à la tradition populaire de la marionnette à gaine. Sont aussi évoqués les multiples talents d’un dilettante devenu dramaturge, burattiniste, bricoleur génial et metteur en scène prolixe, pour la naissance d’un univers onirique, visionnaire et fantaisiste inédit.

267.          TROYAT (Henri). Nicolas Ier. Perrin, 2000, in-8°, 232 pp, 8 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 cartes, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état

            20

Fils de Paul Ier, le "tsar dément", et frère cadet d'Alexandre Ier, le "vainqueur de Napoléon", Nicolas Ier, (1796-1855) affirme, dès son plus jeune âge, un caractère violent et complexe. Lors de son avènement, le 14 décembre 1825, il doit réprimer dans le sang la révolte des "Décembristes", qui groupent l'élite militaire et intellectuelle du pays. Mais cette flambée de générosité libérale "à la française" laissera des traces, aussi bien dans l'esprit des foules que chez le tsar. Tout au long de sa vie, Nicolas Ier sera obsédé par l'épouvantail des désordres populaires. Soucieux de maintenir dans son intégrité l'héritage des institutions et des traditions que lui ont légué ses ancêtres, il pliera la Russie sous une discipline de fer. Son penchant pour les peines corporelles lui vaudra, dans les masses, le surnom de "Nicolas le bastonneur". Victime de sa rigueur, Nicolas Ier, qui a voulu être non seulement le gendarme de la nation russe, mais le gendarme de toute l'Europe, doit se résoudre à la faillite de ses ambitions hégémoniques et meurt, désabusé. Malgré ces derniers échecs, son image de tyran-patriote hantera les maîtres successifs d'un pays qu'il est impossible de comprendre sans se référer, à tout moment, aux lointains soubresauts de son histoire.

268.          TURQUET (Jean-Baptiste). Souvenirs d'un brigadier de hussards (1870-1871). P., Imp. Lahure, 1913, in-8°, (10)-327 pp, lettre-préface du Cdt de Partouneaux, broché, dos lég. abîmé, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française). Rare

            100

"Intéressante contribution à l’histoire de la cavalerie française à l’armée de la Loire et à celle de l’Est." (Mennessier de La Lance)

269.          WEBER (Eugen). La Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914). Fayard, 1984, fort in-8°, 843 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

            30

La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. — Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays au-delà du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les contes populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires, magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures... Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion, l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait renaître, ce monde disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé, civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs, les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la francisation de la France.

270.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Emile Victor Duval (1840-1871). Un héros du XIIIe arrondissement, Ouvrier fondeur, Général de la Commune de Paris. P., Editions Dittmar, 2006, in-8°, 377 pp, préface de Marcel Cerf, avant-propos d'Alain Dalotel, 17 pages de photos et fac-similés, documents en annexe, broché, bon état. Ouvrage tiré à 200 exemplaires seulement. Epuisé

            40

La première biographie de cet acteur important des débuts de la Commune. — "Je note l’importance du travail exemplaire de P.-H. Zaidman sur Emile Duval. Ce n’est pas, en dépit d’un titre accrocheur, une biographie héroïque, mais une mise au point très neuve sur la situation dans le XIIIe arrondissement, de février à la mort de Duval, le 4 avril." (Jacques Rougerie) — Emile Victor Duval, né à Paris en 1840, mort fusillé au Petit-Clamart le 4 avril 1871 est un acteur important des débuts de la Commune de Paris. Ouvrier fondeur en fer, il était doué d’une nature ardente et plein d’un dévouement absolu, aveugle, à la cause révolutionnaire, à laquelle il consacra son existence et jusqu’à sa vie. Ce fut lui qui organisa la célèbre grève des ouvriers fondeurs. Il fut délégué par les grévistes à Londres, auprès du conseil de l’Internationale, dont il obtint d’importants subsides, qui permirent aux ouvriers de tenir longtemps tête à leurs patrons. Duval fut aussi envoyé par les ouvriers fondeurs à la chambre fédérale, qu’il dut d’être impliqué dans le procès de 1870, dirigé contre l’Association. Il est condamné à deux mois de prison au 3e procès de l'Internationale. Il est libéré par la proclamation de la République le 4 septembre 1870. Il est délégué au Comité central républicain des Vingt arrondissements et participe aux mouvements insurrectionnels du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871, contre le Gouvernement de la Défense nationale. Sans succès il est candidat socialiste révolutionnaire aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale. Pendant le soulèvement du 18 mars il se rend maître d'une grande partie de la rive gauche de Paris et de la Préfecture de police. Le 26 mars il est élu au Conseil de la Commune par le XIIIe arrondissement, il siège à la commission militaire et à la commission exécutive. Le 3 avril 1871, il est nommé général de la Commune. Contre son gré, sous la pression des gardes nationaux il lance avec Théophile Ferré et Émile Eudes, l'offensive désastreuse en direction de Versailles. Arrêté sur le plateau de Châtillon, il est fusillé au Petit-Clamart, le 4 avril 1871, sur ordre du général Vinoy.

271.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Francs-tireurs et gardes nationaux au combat. Septembre-octobre 1870 dans l'Ouest. P., Editions Saint Honoré, 2016, in-8°, 544 pp, annexes, biographies, broché, couv. illustrée, bon état

            50

Septembre 1870, alors que l'armée française est en déroute et que les troupes régulières se réorganisent, les gardes nationaux et francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les soutiennent. C'est ainsi que le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1200 francs-tireurs, gardes nationaux et sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une demi-journée durant, 6500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi, mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.

272.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Le combat de Châteaudun : 18 octobre 1870. L'Harmattan, 2023, in-8°, 279 pp, annexes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (livre neuf)

            28

Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1.200 francs-tireurs, gardes nationaux et sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une demi-journée durant, 6.500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays. Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin, les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.

273.          ZAIDMAN (Pierre-Henri). Lucien Félix Henry. Colonel de la Commune, condamné à mort et artiste australien. Chez l'Auteur, Editions du Baboune, 2000, in-4°, 89 pp, 8 illustrations dont un portrait, documents en annexe, sources, broché, couv. illustrée, bon état

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Passionnante étude sur un acteur peu connu de la Commune de Paris. Condamné à mort pour commandement de "bandes armées" pendant la Commune, Henry fut gracié et sa peine commuée en déportation. Arrivé au bagne de Nouvelle-Calédonie en 1873, il entreprend des études artistiques. Amnistié en 1879, il part pour l'Australie où il devient un artiste reconnu...

274.          ZÉVAÈS (Alexandre). Jean Jaurès. (Avec une lettre de J. Jaurès à l'auteur). La Clé d'or, 1951, in-12, 333 pp, biblio, index, broché, bon état

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"C'est la troisième vision que Zévaès nous offre de Jaurès, et sans doute la plus proche de la vérité." (Madeleine Rebérioux, Le Mouvement social, 1962) — "Avocat et député, Alexandre Zévaès avait appartenu dès avant la Première Guerre au mouvement socialiste, dans lequel il était devenu influent, d’abord aux côtés de Guesde, ensuite de Jaurès. Proche de Marcel Déat pendant la Seconde Guerre, il collabora à L’Œuvre y tenant une rubrique d’histoire. Dans le contexte de l’Occupation, il paraissait bien singulier qu’il publiât un livre consacré à Jaurès, présenté comme un apôtre du rapprochement franco-allemand (“Un apôtre du rapprochement franco-allemand, Jean Jaurès”, 1941). Jaurès cautionnant en quelque sort le collaborationnisme, il fallait y penser ! Les options de Zévaès pendant l’occupation ne semblent pas lui avoir causé de préjudice, car dès 1945 il reprenait l’édition de ses écrits. En 1951, mine de rien, il publia une nouvelle biographie de Jean Jaurès. En début du livre figurait la liste d’une cinquantaine de publications de sa main, sans que son faux-pas de 1941 n’y fût mentionné !" (Andries Van den Abeele)

 

De 1914 à nos jours

 

275.          ALAIN (Emile-Auguste Chartier, dit). Les Cent Un Propos d'Alain. (2e série). P., Edouard Cornély, 1910, in-8°, 236 pp, broché, couv. lég. salie, sinon bon état. Edition originale

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Professeur de philosophie à Rouen, venu au journalisme à l'occasion des tumultes de l'affaire Dreyfus, c'est en 1906 qu'Alain commença à publier ses "Propos" dans la "Dépêche de Rouen", adoptant bientôt, après quelques hésitations, la formule du court article quotidien. Au moment de son engagement, en septembre 1914, il avait déjà écrit pour la "Dépêche" quelque 3000 propos. Rédigés dans un langage simple et concis, non dénué d’humour, ces chroniques inspirées par l’actualité et les événements de la vie quotidienne illustrent une pensée originale, positive et pratique, profonde et rigoureuse, et constituent l’une des œuvres les plus attachantes du XXe siècle. Ces “Cent un propos” furent publiés en cinq séries de 1908 à 1928, cette 2e série étant peu courante.

276.          ALBARET (Céleste). Monsieur Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont. Laffont, 1973, gr. in-8°, 455 pp, 32 pl. de photos et documents hors texte, qqs fac-similés, index, broché, couv. illustrée à rabats, dos lég. passé, bon état (Coll. Vécu). Première édition (achevé d'imprimer du 31 août 1973)

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Le témoignage bouleversant de la confidente de Marcel Proust. — Céleste Albaret fut la gouvernante et l'unique confidente de Marcel Proust pendant les huit années où il écrivit son chef-d'oeuvre – elle est d'ailleurs une des clefs du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : "Ce sont vos belles petites mains qui me fermeront les yeux." Par rapport aux centaines de livres publiés sur lui, ce que ce témoignage capital apporte, c'est l'image, unique de vérité, d'un Proust sortant de la plus fidèle des mémoires, celle du cœur, pour revivre parmi nous.

277.          ANDERS (France). Jacques Copeau et le Cartel des Quatre. A. G. Nizet, 1959, in-8°, 340 pp, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.

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Jacques Copeau (1879-1949), est une personnalité d'importance majeure dans le monde intellectuel et artistique français de la première moitié du XXe siècle. Critique de théâtre pour plusieurs journaux parisiens, il participe à la création de La Nouvelle Revue française en 1908, avec des amis écrivains tels que André Gide et Jean Schlumberger. Il fonde le théâtre du Vieux-Colombier en 1913, qu'il dirige pendant plusieurs années, puis monte une école d'art dramatique en réaction à l'enseignement prodigué au Conservatoire. Le théâtre français du XXe siècle est marqué par la pensée de Copeau. Albert Camus déclare ainsi : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux périodes : avant et après Copeau ». Louis Jouvet, l'un des plus proches collaborateurs de Copeau, resté à ses côtés jusqu'en 1922 comme metteur en scène et acteur, est devenu l'un des plus importants directeurs français du XXe siècle. Avec Gaston Baty, Georges Pitoëff, et Charles Dullin, il a fondé le Cartel des Quatre en 1927, visant à soutenir les offres de chacun et, surtout, à l'élévation de la qualité de la scène parisienne dans la tradition de Copeau.

278.          Anonyme. La Guerre a commencé en Grèce. Il faut faire cesser l'intervention américaine. P., Comité Français d'Aide à la Grèce Démocratique, s.d (1949), in-8°, 8 pp, broché, bon état

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279.          ARLETTY. La Défense. La Table Ronde, 1971, in-8°, 237 pp, 8 pl. de photos hors texte, un fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers

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Actrice mythique du théâtre et du cinéma français, Léonie Bathiat alias Arletty (1898-1992) a traversé ce trouble XXe siècle en le ponctuant d'une verve et d'une gouaille, elles aussi, passées à la postérité. Rien ne prédisposait la jeune fille – née à La Défense, le quartier ouvrier de Courbevoie – à brûler les planches de la capitale, ni à devenir l'égérie de Jeanson, de Prévert et Carné, le célèbre duo du septième art, avec lequel elle tournera deux chefs-d'œuvre, Les Visiteurs du soir, et Les Enfants du paradis. Dans ses mémoires, entre confidences et malice, l'actrice nous invite à redécouvrir les coulisses de son existence. S'y croisent pêle-mêle, Jean Gabin, Marcel Aymé, Sacha Guitry, Louis-Ferdinand Céline, Léon Trotsky, Jean Genet, qui tous – sans exception – tombèrent sous le charme de cette inoubliable "gueule d'atmosphère".

280.          ASSELAIN (Jean-Charles). Histoire économique du XXe siècle. La réouverture des économies nationales (1939 aux années 1980). Presses de la FNSP et Dalloz, 1995, in-8°, 482 pp, tableaux, notes bibliographiques, biblio, index, broché, surlignures stabilo sur 33 pages, sinon bon état

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En 1989, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est met fin au "Conflit du siècle" entre capitalisme occidental et socialisme de type soviétique. La réaction contre l'emprise économique de l'État s'étend, depuis quinze ans, à la plus grande partie du monde. Singularité de la "grande crise" des années 1970 et 1980 : loin de mettre en cause, comme celle des années 1930, la survie du capitalisme, elle favorise un retour en force des valeurs libérales. Le présent ouvrage s'efforce de cerner les enjeux actuels, en les replaçant dans une perspective historique. Après 1945, la croissance économique occidentale prend un nouvel élan, infligeant le démenti le plus net aux thèses "stagnationnistes" de l'entre-deux-guerres. À l'origine de ce nouveau départ, deux faits majeurs : l'implication directe de l'État dans les rouages de l'économie mixte, et la priorité attribuée, dès la fin de la guerre, à la reconstruction de l'économie internationale. La pression de la concurrence s'exerce, en économie ouverte, avec plus de force que jamais. Le rôle de l'État n'est plus, dès lors, de soutenir une demande globale déficiente, mais de contribuer activement à une insertion internationale réussie. La hiérarchie des économies capitalistes reflète de plus en plus visiblement leurs performances à l'exportation, tandis que se confirme l'échec des tentatives d'industrialisation en économie fermée, à l'Est et dans le Tiers Monde. La rupture des années 1970, contrairement aux crises du passé, laisse persister la tendance de fond à l'internationalisation des économies, pour le meilleur et pour le pire. La conversion à une stratégie de croissance ouverte, accompagnée, comme aujourd'hui en Europe de l'Est, par un brusque désengagement de l'État, ne réserve-t-elle pas de sérieux mécomptes ? Et n'a-t-on pas atteint, depuis vingt ans, le seuil où l'accentuation des inégalités et l'instabilité des rapports internationaux se retournent contre le dynamisme de la croissance mondiale ?

281.          BELLANGER (Emmanuel). La mort, une affaire publique. Histoire du syndicat intercommunal funéraire de la région parisienne. Editions de l'Atelier, 2008, gr. in-8° carré, 285 pp, préface de Dominique Adenot, nombreuses illustrations et photos, chronologie, sources, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Au tournant des XIXe et XXe siècles, la mort est devenue une affaire administrative, politique, financière et technique. L'activité funéraire donne lieu à un mouvement de professionnalisation, celle des croque-morts à l'évidence, mais également celle des élus locaux. Sous la République, c'est en effet au maire qu'incombe la responsabilité de veiller à l'application des politiques funéraires. De la Pompe au cimetière, en passant par les crématoriums et les chambres funéraires, le magistrat municipal est placé à l'avant-garde du respect de la décence publique et de la laïcité. Sous la pression démographique, il se convertit en un administrateur averti, garant de la cohésion sociale des petites patries communales. Dans la France urbaine, pouvoir inhumer ses morts devient une exigence absolue. La loi du 28 décembre 1904 sur le monopole communal du service public des pompes funèbres consacre la responsabilité des édiles dans la gestion de la mort. En banlieue, les élus se lancent dans une dynamique de mutualisation de leur prérogative pour mieux défendre leur intérêt face à l'entreprise la plus puissante du marché, les Pompes funèbres générales (PFG). Ils créent en 1905 le Syndicat intercommunal des pompes funèbres, le SIFUREP, une organisation fédérant aujourd'hui 72 communes et couvrant un territoire de 2,8 millions d'habitants. Ce livre donne à découvrir l'invention et l'institutionnalisation d'une politique publique méconnue. Il révèle une nébuleuse d'acteurs publics et privés disposés à s'entendre pour mieux administrer et satisfaire les besoins de leurs contemporains. Il croise l'histoire de ce syndicat avec l'histoire de la régie funéraire de la capitale, de ses nécropoles extra-muros et des cimetières intercommunaux suburbains. Il rassemble enfin des portraits, des témoignages et surtout une iconographie inédite représentant, sur plus d'un siècle, les obsèques de personnalités qui ont marqué l'histoire de l'agglomération parisienne. — "Cette contribution notable à l'histoire des services publics constitue un évident apport pour qui s'intéresse à la maîtrise de l'espace public de la banlieue. Une annexe de l'ouvrage rappelle utilement comment les cimetières parisiens extra-muros ont « colonisé » la banlieue des années 1880 aux années vingt. (...) Emmanuel Bellanger affirme d'entrée de jeu avoir voulu écrire une histoire de la mort comprise comme « une affaire publique ». Elle l'est, en fait, à plus d'un titre, en ce qu'elle implique des politiques et des services publics mais également une emprise sur l'espace qui l'est aussi. Ce travail est donc à mille lieux d'une histoire qui relèverait de l'ordre du privé et de la sphère des émotions. Mais ces choix historiographiques affirmés ne sauraient dissimuler la grande attention qu'Emmanuel Bellanger prête simultanément aux pratiques sociales et culturelles. Dans le droit fil des travaux de Maurice Agulhon, maintes fois cités, il montre comment le maire devient le « patron laïc des manifestations commémoratives et des appropriations publiques de la mort ». Cet aspect est tout particulièrement mis en évidence par une riche iconographie inédite qui donne à voir les processus de rationalisation et de démocratisation des obsèques, si l'on entend par là la disparition d'un apparat propre à souligner la distinction sociale, en privilégiant les obsèques d'élus, propres à rassembler le « village municipal » autour de la figure du maire disparu. Ces images font apparaître les modifications des attitudes individuelles dans la ville, les espaces du deuil et leurs mutations. Elles montrent que les municipalités communistes, qui participent d'habitus communs qu'elles ont puissamment contribué à générer, n'en conservent pas moins une spécificité dès lors qu'il s'agit, pour elles, de rendre hommage à leurs élus disparus, honorés selon des modes spécifiques. L'excellente chronologie des politiques de la mort résume utilement l'émergence et la succession de mesures nées des interactions entre l'histoire des sensibilités, les mutations quelle autorisent en matière d'appropriation de l'espace public et la chronologie politique dans son acception étroite. En restituant à cette « affaire publique » qu'est la mort un tour ordinaire dont on l'affuble rarement, Emmanuel Bellanger livre là des pages inattendues et du plus grand intérêt, propres à réinscrire l'histoire de la sphère privée au cœur de multiples tensions d'ordre public." (Danielle Tartakowsky, Le Mouvement social, 2011)

282.          BEN GOURION (David). Ben Gourion parle. Stock, 1971, in-8°, 244 pp, présenté par Thomas R. Bransten, 8 pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état

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"Malgré plusieurs inexactitudes dans la chronologie, ces réflexions de Ben Gourion enregistrées par un de ses disciples, ont un intérêt évident. Le lecteur sera impressionné par la passion du héros, nourrie de la Bible, et singulièrement de la Torah (Pentateuque) et du prophète Isaïe. Il glanera également des témoignages vécus sur le rôle des juifs, immigrés en Palestine ou repliés en Egypte, dans la première guerre mondiale, sur les relations entre le sionisme et les Turcs, sur les conséquences de la déclaration Balfour et du mandat britannique, sur les réactions des Arabes de Palestine et sur la formation de la future armée israélienne, sur la fondation de la Histadrout et l'opposition du "révisionniste" Jabotinsky, sur le plan de partage, enfin, et les guerres israélo-arabes. Le dernier chapitre, intitulé "La paix", renferme un plaidoyer face aux Arabes, et un éloge de la situation des Arabes en Israël. Bref, l'ouvrage entier a pour but de justifier, par des arguments humanistes et bibliques, non seulement la renaissance du peuple d'Israël dans un Etat d'Israël, mais aussi les comportements politiques des gouvernements israéliens depuis 1948 jusqu'au printemps 1969." (Revue française de science politique, 1972)

283.          BÉRARD (Armand). Un ambassadeur se souvient. II : Washington et Bonn, 1945-1955. Plon, 1977, in-8°, 618 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Dans ce deuxième volume de ses Mémoires, Armand Bérard relate comment, à notre ambassade à Washington, puis à notre haut-commissariat de Bonn, il vécut les heures de fièvre de la guerre froide. Son témoignage apporte un éclairage précieux sur l'Europe et les rapports franco-allemands. On se représente difficilement aujourd'hui les sentiments qui animaient alors les hommes mêlés à ces événements. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements souvent dramatiques qu'il a rencontrés au long de sa carrière diplomatique.

284.          BÉRAUD (Henri). Emeutes en Espagne. Editions de France, 1931, in-12, xii-276 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

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Henri Béraud alors grand reporter vedette de Gringoire couvre en hiver 1930 les émeutes qui ont conduit le roi d'Espagne à abdiquer en 1931 et qui ont amené l'avènement de la République. Ses articles, enlevés et fort bien documentés, restent un parfait exemple de journalisme littéraire. — "Si l'on pouvait expliquer logiquement les derniers événements d'Espagne, nul ne saurait le faire mieux que ce « reporter » de grande classe qu'est Béraud. Son livre, composé avant la révolution espagnole, garde en toutes ses pages une saveur d'actualité, une opportunité que tout autre aurait bien pu perdre à la lueur des derniers bouleversements. La question agraire notamment, si dédaignée par la royauté et dont la crise a pesé si lourdement sur l'évolution actuelle du pays, est magistralement expliquée par l'écrivain qui sait voir, qui a vu et qui a su rendre les éléments essentiels du problème. De même pour l'action politique de l'armée, la carence des chefs des anciens partis, les rayons et les ombres d'une monarchie finissante qui ne pouvait se sauver qu'en brisant radicalement avec le passé. Deux points essentiels me semblent avoir été omis dans cette enquête vivante et d'un ton si juste que les Espagnols eux-mêmes ne pourront s'offenser de certaines conclusions de l'auteur : la question catalane, la politique et l'attitude du clergé espagnol. Béraud n'a pas eu d'ailleurs la prétention de tout dire ; il sait avec quelles précautions il sied de parler de nos voisins. Ce qu'il en dit est d'une justesse, d'une alacrité, d'une clairvoyance entraînante dont on doit le louer sans réserves." (Jean Camp, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)

285.          BERTRAND-CADI (Jean-Yves). Le colonel Chérif Cadi. Serviteur de l'Islam et de la République. P., Maisonneuve & Larose, 2005, gr. in-8°, 269 pp, préface de Jacques Frémeaux, 8 pl. de photos hors texte, biblio, bon état

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L'auteur retrace le parcours de son aïeul Hadj Cherif Cadi, modeste berger des environs de Souk Ahras, devenu le premier polytechnicien algérien, qui fut à la veille du second conflit mondial une personnalité marquante de la société algérienne de l'entre-deux-guerres. Officier d'artillerie, il participa en 1916, en même temps que T. E Lawrence, à la lutte contre les Turcs installés au Hedjaz. Au cours de cette expédition militaire à laquelle participaient de nombreux militaires algériens, Cadi n'eut de cesse de s'interroger sur l'évolution de l'Islam. En parallèle, l'auteur décrit l'Algérie en marche vers son indépendance et analyse les difficultés d'insertion des rares officiers algériens dans la société militaire au début du XXe siècle.

286.          BIARD (Roland). Histoire du mouvement anarchiste 1945-1975. Galilée, 1976, in-8°, 313 pp, notes, biblio, broché, couv. à rabats, trace d'humidité ancienne sur la couv., sinon bon état

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L’anarchisme, en France et dans le monde, avait connu son âge d’or dans le premier tiers de XXe siècle. Après les grands théoriciens, après les partisans de l’action directe et les anarcho-syndicalistes d’avant 1914, Nestor Makhno et Buenaventura Durruti soulevèrent en son nom villes et campagnes. Mais les deux grands conflits mondiaux, le monopole bolchevik de la Révolution, la lente montée des réformistes semblaient avoir marqué les étapes d’une disparition inévitable. Mai 68 vint bouleverser un monde figé, rappelant soudain les notions oubliées du spontanéisme et de l’auto-organisation. La réapparition en force du drapeau noir aux côtés des rouges étendards remettait en cause un rapport des forces jusqu’ici apparemment irréversible ; face à un monde en crise, face à des solutions de rechange bâtardes et suicidaires, l’idée anarchiste est venue imprégner de plus en plus la pensée révolutionnaire. Roland Biard étudie ici le mouvement anarchiste organisé à travers ses controverses et ses polémiques, organisation par organisation. Richement documenté, c’est le premier ouvrage traitant de la période contemporaine.

287.          BLUM (Léon). L'Œuvre de Léon Blum (1914-1928) : L'entrée dans la politique active. Le Congrès de Tours. De Poincaré au cartel des gauches. La réforme gouvernementale. Albin Michel, 1972, in-8°, xvi-586 pp, introduction de Robert Verdier, une photo de Léon Blum, Vincent Auriol, Séverac et Bracke vers 1924 en frontispice, index, broché, bon état

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288.          BROCHE (François). Maurice Barrès. Biographie. JCLattès, 1987, gr. in-8°, 558 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Nul mieux que Barrès n'aura incarné ce qu'on a appelé "l'esprit-fin-de-siècle". Boulangiste, anarchiste, anti-dreyfusard, nationaliste, il fut le maître à penser d'une génération. Contrairement à l'image réductrice qu'on nous en a souvent laissée, l'homme s'est révélé tout au long de sa vie d'une particulière complexité due à la richesse d'un tempérament qui a toujours cherché à demeurer un homme libre, titre d'un de ses livres de jeunesse. Cette biographie insiste sur de nombreux aspects méconnus de Barrès : son ascendance auvergnate à côté de sa filiation lorraine, son amitié avec Guaita, sa passion romantique de l'Orient, ses inclinations païennes, son combat en faveur de la restauration des églises, son action en faveur des laboratoires scientifiques... Ce portrait est une redécouverte insolite d'un écrivain qui fut une des gloires de son temps.

289.          BRONSARD (Marie). Une traversée slave du siècle : Souvenirs de Catherine Pillet-de Grodzinska, recueillis et mis en forme par Marie Bronsard. Pézenas, Domens, 2002, in-8°, 189 pp, 15 cartes ou croquis, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de la fille de Catherine Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska. On joint la traduction d'un article paru dans la "Pensée Russe" à la mémoire de Catherine Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska (3 feuillets A4)

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En 1996, Marie Bronsard a recueilli et mis en forme des épisodes de la vie d'Ekaterina Alexandrovna von Grodzinska, bibliothécaire, amoureuse de tous les livres, d'origine ukrainienne, née à Saint-Pétersbourg, venue à Paris dans les années 30, via la Pologne et Berlin. Elle raconte ses souvenirs d'enfance en Ukraine, sa famille, ses amis, sa découverte de la France, sa vision de la Seconde Guerre mondiale... Un témoignage fort.

290.          BROUÉ (Pierre). Les trotskystes en Union soviétique (1929-1938). P., Institut Léon Trotsky, 1980, gr. in-8°, 191 pp, numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky", 7 photos, repères chronologiques, broché, bon état

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Numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky" consacré aux trotskystes en Union soviétique. L'étude de Pierre Broué (61 pp) est suivie de 125 pp de documents. "Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence – qui était en elle-même déjà une forme de résistance – de les massacrer jusqu'au dernier à Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"

291.          BUCHARINE (N.) [Nikolaï Boukharine]. Le Programme des Communistes (Bolchéviki). S.l., Edition des Jeunesses socialistes romandes, s.d. (v. 1919), in-8°, 86 pp, broché, bon état

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"Programma kommunistov (bol’ševikov)" est publié à Moscou et dans de nombreux lieux en 1918. D'après le biographe de Boukharine Ignat Efimovitch Gorelov, l'édition russe avait paru en mai 1918. L’édition suisse est parue sous le titre « Le programme communiste » (par « N. Bucharine »). Cette édition est indiquée par W. Hedeler en 1919 [WH 364], mais elle semble être parue en 1918, à La Chaux de Fonds et non à Paris, comme c’est écrit dans la bibliographie, édité par la Bibliothèque des Jeunesses socialistes romandes.

292.          COGELS (Freddy). Souvenirs d'un diplomate. Du gâteau avec les duchesses ? Bruxelles, Hervé Douxchamps, 1983, in-8°, 312 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, bon état

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"Ces Souvenirs d'un diplomate fourmillent d'anecdotes et témoignent de la carrière bien remplie, de 1936 à 1972, d'un diplomate belge à la forte personnalité. Les historiens de la diplomatie belge et des relations extérieures de la Belgique y glaneront des informations au fil des pages. Tout au début de sa carrière, en 1936, Freddy Cogels exerça pendant cinq mois la fonction de secrétaire de cabinet de Spaak. Il en garde l'image d'un ministre partisan. Au début de la guerre, il se trouvait à Bruxelles et raconte l'effervescence dans laquelle vécut alors le Département des Affaires étrangères. Durant l'exode, il accompagna le gouvernement en France, avant de revenir en Belgique où il rédigea pendant l'occupation, des bulletins d'information fondés sur la presse. Les nominations de Cogels à l'étranger lui permettent de témoigner, entre autres pays, sur la Pologne de 1937-1938, sur la période troublée de 1945-1948 en Tchécoslovaquie, sur l'Allemagne occupée où il traita, à Francfort, des relations économiques de la Belgique de 1948 à 1951. Notons encore que, comme inspecteur des postes diplomatiques, il eut l'occasion de voyager au Congo en 1960, peu avant l'indépendance et qu'il connut, en 1961, les réactions brutales de l'étranger à l'assassinat de Lumumba : plusieurs ambassades belges furent attaquées, à Moscou, Belgrade, Paris et au Caire, où l'on tenta même d'assassiner l'ambassadeur de Belgique." (Chr. Somerhausen, Revue du Nord, 1985)

293.          COHN-BENDIT (Daniel). Le Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme. Seuil, 1968, in-8°, 270 pp, broché, bon état

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"Par le choix des documents cités et l'absence de toute prétention à l'originalité théorique, ce livre tient plus qu'il ne promet et nous apprend davantage sur le « communisme utopique » que l'ouvrage d'Alain Touraine, « Le mouvement de mai ou le communisme utopique »." (Maximilien Rubel, Revue française de sociologie, 1969)

294.          COHN-BENDIT (Daniel). Le Grand Bazar. Entretiens avec Michel Lévy, Jean-Marc Salmon, Maren Sell. Belfond, 1975, in-8°, 192 pp, broché, couv. illustrée d'une photo de Cohn-Bendit devant un CRS (par Gilles Caron), bon état

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"Voici le second livre du bondissant rouquin de Nanterre, après “Le gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme” (Seuil, octobre 1968). Dans ce “Grand Bazar”, Cohen-Bendit dresse le bilan de sept ou huit années de militantisme multiforme après mai 68 : le séjour en Israël, dont il critique l’idéologie raciste, une expérience au cinéma avec Godard, les communes de Berlin et de Francfort, l’action du groupe « Revolutionärer Kampf » à l’usine d’Opel de Rüsselsheim, le stage au jardin d’enfants de l'université de Francfort. Toujours, cependant, Cohn-Bendit dépasse l’expérience précise où il est engagé pour nous livrer ses considérations sur la société industrielle, qu’elle soit capitaliste ou communiste, et sur les perspectives d’avenir que propose son gauchisme antiautoritaire. C’est précisément cet antiautoritarisme allant de pair avec une vision presque béatifique d'une humanité dégagée des contraintes qui donne toute sa chaleur à ce témoignage: « Quand je rêve à un pays socialiste, je me vois accueilli par un groupe pop, une fête vraiment populaire, où je sentirai que les gens vivent autrement. Mais la réalité des pays de l’Est ne donne envie a personne de devenir communiste, de changer de système ». Il s'agit de formuler quelque chose de nouveau, afin d’opérer un dépassement de la société moderne et une libération totale de l’homme..." (Luc Meunier-Mailloux, Le Devoir)

295.          Collectif. Mai-Juin 1968. Souvenirs de militants ouvriers. Lutte Ouvrière, 2018, in-8°, 543 pp, nombreuses photos, reproductions d'affiches et fac-similés dans le texte et sur 16 pl. en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée, bon état

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Mai-Juin 1968 a été la plus vaste grève générale que le pays ait connue. Les jeunes travailleurs de toute une génération se sont politisés. Ils découvraient la force extraordinaire de leur classe. Le drapeau rouge et L’Internationale tenaient le haut du pavé, et une partie de ces jeunes se tournaient vers les idées révolutionnaires. Acteurs de cette explosion sociale, plusieurs dizaines d’entre eux, militants du groupe trotskyste Voix ouvrière, ancêtre de Lutte ouvrière, témoignent ici. D’Arlette Laguiller, employée au Crédit Lyonnais, à Paul Palacio, ouvrier à Renault-Billancourt ; de Georges Kvartskhava, ouvrier à Peugeot Sochaux, à Danielle Riché, aide-chimiste à Rhône-Poulenc ; d’Antonio Vasconcelos, électricien sur le chantier de Jussieu à Paris, à Anne-Marie Laflorentie, ouvrière dans une scierie du Tarn-et-Garonne, ces militants ouvriers racontent leur grève de mai-juin 1968. Contre les patrons, contre le pouvoir gaulliste, et souvent malgré les appareils de la CGT et du PCF. Elles et ils avaient alors 18, 20 ou 30 ans. Mai-Juin 1968 a contribué à forger leurs convictions communistes et révolutionnaires. Cinquante ans après, toutes et tous les ont gardées intactes. Édité par Lutte ouvrière, cet ouvrage comprend, outre les témoignages, un avant-propos, une analyse datant d’août 1968, une chronologie et plusieurs dizaines d’illustrations, photographies ou affiches de Mai-Juin 1968.

296.          Collectif. Pour la libération d'Henri Martin. Témoignages. P., Comité de défense Henri Martin, s.d. (1952), in-8°, 48 pp, 2e tirage, broché, bon état

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Des personnalités signent et déclarent... — Henri Martin, né en 1926, ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et militant communiste, est arrêté en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre la Guerre d'Indochine au sein de l'armée. Il passe trois ans en prison, au cours desquels le Parti communiste mène une campagne virulente pour sa libération, relayée par des intellectuels groupés autour de Jean-Paul Sartre.

297.          COUVE de MURVILLE (Maurice). Une politique étrangère 1958-1969. Plon, 1971, in-8°, 500 pp, chronologie, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

            40

Mémoires de Maurice Couve de Murville (1907-1999) : la philosophie et la pratique de la Ve République en matière de politique étrangère, ainsi qu'une défense et illustration de l'action que l'auteur a mené sous l'impulsion du général de Gaulle. M. Couve de Murville a dirigé la diplomatie française pendant dix ans. Il a été ambassadeur de France à Rome, en Egypte, aux Etats-Unis et en RFA, ministre des Affaires étrangères de 1958 à 1968 et Premier ministre de 1968 à 1969. — "Qui était plus qualifié que Maurice Couve de Murville pour présenter au public la politique étrangère de la France de 1958 à 1969 ? Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle pendant dix ans « il assume cette charge pendant une si longue durée pour la première fois depuis l’Ancien Régime » comme il le remarque au début de sa préface. À ce titre, il participa à l’élaboration de la politique extérieure de la France et la dirigea pendant une période riche en événements d’une densité exceptionnelle, au cours de laquelle, à la suite des incroyables bouleversements de la guerre, l’évolution politique, sociale, économique, technique du monde prit un rythme accéléré. Un coup d’œil sur l’excellente chronologie qui figure à la fin du volume donne une idée de la cadence à laquelle « les grandes affaires » durent être menées. Il est permis de remarquer en passant le caractère harassant de la tâche de l’homme d’État de notre temps et la nécessité pour lui de conserver sang-froid, objectivité, discernement, pouvoir de persuasion, clarté de vue et d’exposition tout au long de négociations souvent assimilées par la langue courante à l’exploit du coureur de marathon !" (Revue Défense Nationale, 1972)

298.          DEJACQUES (Claude). A toi l'angoisse, à moi la rage. Mai 1968 : les fresques de Nanterre. Edmond Nalis, 1968, in-8°, (256) pp, non paginé, 61 pl. de photos en couleurs des "fresques", avec des poèmes, broché, bon état

            25

Sur les murs de Nanterre.au printemps 68 : "Le seul témoignage de mai 68 qu'on ne retrouvera jamais plus. 65 fresques aujourd'hui disparues."

299.          DER ALEXANIAN (Jacques). Le ciel était noir sur l'Euphrate. La tragique histoire des Arméniens : 1900-1922. Laffont, 1988, gr. in-8°, 384 pp, 8 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Clio 88 ; Prix européen 89 de l'Association des écrivains de langue française)

            25

Gazaros, jeté hors de son pays, avait été accueilli en France, y avait refait sa vie et s'y sentait bien. Mais il ne pouvait oublier que l'essentiel de sa famille et trois sur quatre de ses compatriotes étaient morts au cours de l'effroyable crime commis à partir de 1915 à l'encontre des Arméniens sur leurs terres ancestrales. Il ne pouvait s'empêcher de se remémorer constamment son village, son enfance, ses proches, la vie peut-être pauvre mais si riche de traditions, de culture et de sentiments élevés, ses espoirs, ses projets de jeune garçon, puis sa dramatique aventure personnelle, qui lui avait fait côtoyer la mort durant huit années. Il décrivit tout cela dans le plus petit détail – ainsi que tous les événements dont il avait été le témoin – dans un cahier qu'il garda caché. Cahier étonnant et précieux par l'abondance et la précision des faits rapportés... et découvert cinquante ans après par son fils. C'est ainsi qu'est né ce livre, qui retrace aussi l'authentique aventure des Arméniens, encore jamais racontée. En des mots simples et graves, où chante tout au long une mélancolie, avec une émotion pleine de retenue et de pudeur à l'image de son jeune héros, Gazaros, il nous conte à travers l'itinéraire personnel et mouvementé de ce dernier, l'histoire passionnante d'un peuple et d'un pays oubliés.

300.          DESGRANGES (Pierre). Au service des marchands d'armes. P., Alexis Rédier, 1934, in-12, 250 pp, préface de l'archiduc Guillaume Lorraine-Habsbourg, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

            25

L'auteur était officier du 2e Bureau de l'état-major de l'Armée, attaché au cabinet du sous-secrétaire d'Etat de la Marine marchande et avait été Chef de mission secrète en Allemagne de 1915 à 1918 sous le nom de Joseph Crozier.

301.          DIMITROV (Georges), André MARTY. Georges Dimitrov, un homme, un révolutionnaire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°, 80 pp, portrait, qqs photos, broché, bon état

            20

Georges Dimitrov au procès de Leipzig. Le grand lutteur prolétarien, par André Marty. Pour être un révolutionnaire, par Georges Dimitrov.

302.          DUMONT (René). Terres vivantes. Voyages d'un agronome autour du monde. Plon, 1961, in-8°, 334 pp, 4 illustrations et 10 cartes dans le texte, 16 photographies hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)

            25

"Voyageur infatigable, critique impitoyable, le Pr. Dumont consigne, dans “Terres vivantes”, les observations qu'il a faites au cours de pérégrinations effectuées de 1956 à 1960. Celles-ci l'ont conduit de l'Amérique latine à l'Afrique, de l'Inde à Madagascar, du Mexique à l'Europe orientale, du Maroc en Israël, de Cuba au Chili. Nous le suivons dans ses heurs et malheurs : flatté de l'audience qu'il reçoit auprès de Fidel Castro, jeté en prison en Roumanie, inquiétant les nantis, s'imposant aux administrateurs, sympathisant avec les parias. Partout il fait preuve d'une perspicacité dont la notoriété fait de lui un personnage redouté de ceux qui lui soumettent leurs tentatives et leurs réalisations. Tout au long de son itinéraire, l'auteur poursuit un même objectif : traquer le sous-développement agricole, générateur de misères. En effet le vocable d'agriculture est d'une indigence extrême puisque le même terme désigne aussi bien une économie agricole de cueillette et un système fonctionnant sur la base d'entreprises de culture. Le monde contemporain offre à l'observateur une gamme, jamais égalée dans sa diversité, de systèmes d'économie rurales. L'auteur n'a pas laissé échapper ce moment privilégié. (...) Un captivant ouvrage qui unit l'anecdote aux plus pressants des problèmes." (Robert Badouin, Tiers-Monde, 1962)

303.          ESSAD BEY. Histoire du Guépéou. La Police secrète de l'URSS, 1917-1933. Payot, 1934, in-8°, 297 pp, traduit par Adrien F. Vochelle, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. illustrée conservé, bon état (Coll. Etudes, documents et témoignages pour servir à l'Histoire de notre temps). Bel exemplaire

            80

Par Lev Nussimbaum (1905-1942), juif azéri converti à l'islam, proche de l'extrême-droite nationaliste allemande, écrivain politique sous le nom d'Essad Bey, connu aussi sous celui de Kurban Saïd. Né à Bakou, alors située en Russie, il était le fils unique de l'industriel du pétrole géorgien Abraham Nussimbaum et de la bolchévique russe Berta Slusky, qui se suicida en 1911. — "L’auteur donne le chiffre officiel de 662.000 détenus au 1er mai 1930 pour les seuls camps de Solovki et parle de plusieurs millions de déportés pour l’ensemble du pays. Il raconte qu’après intervention du Guépéou, inquiet de la réputation de Solovki à l’étranger, « on put lire dans les feuilles soviétiques une protestation générale des prisonniers contre les “inventions calomnieuses des bandits de la plume du camp capitaliste” »." (Christian Jelen, Thierry Wolton, L'Occident des dissidents, 1979)

304.          FAURE (Paul), Léon BLUM. Léon Blum en action pour la paix : une séance historique à la Chambre des Députés. Librairie populaire, 1936, in-12, 29 pp, broché, bon état

            15

Discours de Léon Blum du 5 décembre 1936 sur la guerre d'Espagne, présenté par Paul Faure, secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.

305.          FAURE (Paul). Le Socialisme et la petite propriété. Des faussaires démasqués. Librairie populaire, s.d. (1930), in-12, 20 pp, broché, bon état

            15

Par Paul Faure (1878-1960), Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. Les socialistes doivent souvent rétablir les vraies paroles de Jean Jaurès tant ses discours sont utilisés de manière tronquée.

306.          FAURE (Paul). Les Cahiers de Huyghens. La politique du Parti socialiste (S.F.I.O.). Limoges, Impr. Nouvelle, s.d. (1932), in-12, 31 pp, préface de J.-B. Séverac, broché, couv. lég. piquée, bon état

            20

Paul Faure (1878-1960) est Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. En 1932, alors que la gauche vient de gagner les élections (Herriot président du Conseil), le 29e congrès national (29 mai - 1er juin 1932) adopte les "cahiers de Huyghens" qui fixent les "conditions programmatiques" d’une participation ministérielle socialiste qui est refusée à E. Herriot mais dont le principe n’est donc plus rejeté.

307.          FAVIER (Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 1. Les ruptures (1981-1984). Seuil, 1990, gr. in-8°, 582 pp, 16 pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Ce livre est la première histoire complète de la gauche au pouvoir. Il raconte les dix ans qui ont changé la France. Ce premier volume, Les Ruptures (1981-1984), fait toute la lumière sur l'alternance du 10 mai 1981, les réformes socialistes, la politique étrangère de François Mitterrand et les grands débats économiques et politiques. Les auteurs, journalistes à l'AFP, ont vécu ces années aux premières loges, observant tous les faits et gestes du président de la République. Pour la rédaction de cet ouvrage, ils ont mené une enquête de trois ans, interrogé 200 personnalités de tous bords, et dépouillé d'innombrables documents d'archives confidentielles, en principe inaccessibles pendant trente ans, qui confèrent à ce texte une crédibilité incontestable. Ni hagiographie ni pamphlet, mais somme de faits, d'analyses et d'anecdotes, La Décennie Mitterrand passe au crible l'action des hommes de pouvoir, à commencer par le président de la République. Construit comme un récit romanesque, ce livre est destiné à devenir un ouvrage de référence. (L'éditeur) — "Un ouvrage de référence de nature à ravir les historiens. Un exposé clair, précis, pour tout dire irréfutable de ce morceau d’histoire de France." (Jean-Marie Colombani, Le Monde) – "Le tour de force de Favier et Martin-Roland est de parvenir à concilier souci de la précision et plaisir du lecteur, à s’épargner courbettes comme coups de griffe." (Francis Brochet, Le Progrès) – "Le premier ouvrage de référence sur la présidence depuis 1981. Avec vue imprenable sur les archives protégées. Les 588 pages de ce livre seront vite écornées à force d’être consultées." (Christine Fauvet-Mycia, Libération) – "Un ouvrage de référence sur dix ans passés à l’Élysée. Si le travail est sérieux et crédible, il n’est pas pour autant austère. Les anecdotes y ont leur place, souvent désopilantes." (Nicole Kern, Le Figaro)

308.          FAVIER (Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 2. Les épreuves (1984-1988). Seuil, 1991, gr. in-8°, 775 pp, 16 pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état

            20

Pierre Favier et Michel Martin-Roland, au terme d’une enquête menée auprès de 200 personnalités de tous bords et de l’étude de milliers de pages d’archives inédites, éclairent d’un jour nouveau les épisodes majeurs que furent la guerre scolaire, l’affaire Greenpeace, les entretiens du président avec Reagan et Gorbatchev, le drame calédonien, celui des otages du Liban. Surtout ils révèlent les secrets de la cohabitation et la violence de l’affrontement Chirac-Mitterrand. — "Même travail de bénédictin : deux cents personnalités de tous bords interrogées, des milliers de pages d’archives inédites consultées, outre leurs carnets personnels de journalistes politiques. Le résultat est à la hauteur de l’entreprise : un récit vivant où fourmillent les détails concrets, une multitude de portraits brossés sans a priori (…). Un formidable travail à mi-chemin entre la tâche du journaliste et celle de l’historien." (Aimé Savard, La Vie) – "En rapprochant tous les faits, rien que les faits, les auteurs ont réussi un livre d’Histoire majuscule. Sur chaque dossier, le lecteur en apprend autant qu’un ministre. La logique des événements, qui ne s’aperçoit jamais au jour, éclate." (François Granon, Télérama) – "Le premier tome de La Décennie Mitterrand était un ouvrage de référence. Le second le surpasse." (Jean-Yves Lhomeau, Libération)

309.          FÉGY (Camille). Les Mutins de Calvi au Conseil de guerre, avec la déposition d'André Marty et six croquis d'audience de Cabrol. P., Editions du Secours rouge international, 1928, in-8°, 48 pp, 6 dessins, broché, couv. lég. salie, bon état

            25

Cette brochure relate les conditions de la mutinerie, en décembre 1927, de marins des bataillons disciplinaires de Calvi et donne le compte rendu du procès qui s’est déroulé du 3 au 7 mai 1928, à l'issue duquel le Conseil de guerre de Marseille a infligé de deux mois à cinq ans de prison à vingt-huit matelots accusés de rébellion à la « Section de discipline » du fort Charlet, à Calvi, le lendemain de Noël 1927. — "Le récit des audiences suivies par le journaliste de L'Humanité, Camille Fégy, fut édité en brochure par le Secours Rouge International et le Parti communiste français. Objectif : soutenir la bataille aussitôt engagée pour exiger la libération des condamnés et la dissolution des sections dites « de disciplines » ou « spéciales », véritables bagnes militaires." (Jean Rabaté)

310.          FISCHER (Etienne). Jean-Baptiste Lebas, le combat pour la liberté. Editions Amalthée, 2023, in-8°, 236 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état

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Etienne Fischer retrace la vie de Jean-Baptiste Lebas (1878-1944), homme politique courageux et intègre, issu d'un milieu populaire. Homme de Nord, il oeuvra pour la ville de Roubaix en tant que maire. Il sera notamment à l'initiative de la construction des premières habitations bon marché et de la fameuse piscine de Roubaix. Socialiste convaincu, il sera ministre du Travail dans le gouvernement du Front populaire et à l'origine de grandes lois sociales, comme l'institution des congés payés. Fervent défenseur de la liberté, il est l'un des rares hommes politiques à avoir fait acte de résistance contre l'occupant allemand durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il paiera de sa vie son engagement puisqu'il meurt en déportation en 1944. Pour écrire cette biographie, l'auteur a consulté des organes de presse de l'époque, de nombreux écrits auxquels l'intéressé a contribué et effectué des recherches portant sur ses origines familiales. Il met en lumière la vie d'un homme exceptionnel dont l'héritage perdure encore aujourd'hui...

311.          FRANÇOIS-PONCET (André). De Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain, 1919-1945. Flammarion, 1948, in-8°, 305 pp, broché, couv. lég. tachée, papier lég. jauni, bon état

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"Après avoir présenté dans “Souvenirs d'une ambassade à Berlin” des choses vues et entendues au cours de sa mission diplomatique, M. André François-Poncet donne ici un aperçu de l'histoire du relèvement de l'Allemagne entre les deux guerres. Ce récit. M. François-Poncet était mieux qualifié que quiconque pour le fournir. Témoin d'une grande partie des événements qu'il rapporte, de la conférence de Versailles à l'occupation de la Ruhr, du voyage de Briand et de Laval à Berlin jusqu'à la rencontre de Munich, il note avec soin ce qu'il n'a pas vu lui-même, n'omet rien d'important, fait alterner un récit très nourri, néanmoins jamais chargé, écrit d'une main légère, avec des réflexions judicieuses..." (René Lauret, Le Monde, 1948)

312.          [Front populaire]. Pour les paysans, les réalisations du Front populaire : L'œuvre d'un ministre de l'agriculture socialiste [Georges Monnet]. Librairie Populaire, Editions du Parti socialiste SFIO, 1937, in-12, 31 pp, broché, bon état

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313.          FUCHS (Albert). Goethe. Un homme face à la vie. Essai de biographie intérieure. Première partie : La jeunesse (1749-1775). Aubier, 1947, in-8°, 559 pp, index, broché, bon état

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Une biographie intérieure du poète, qui nous conduit jusqu'en 1775, à l’arrivée à Weimar, où Albert Fuchs cherche à appréhender le « fait humain », accorde une « large place à la vie profonde de la personnalité créatrice » ; ce qui le fascine, ce n’était pas tant le poète et l'écrivain, le penseur et le savant, c’est «Gœthe homme », «un homme face à la vie ». — "Disons dès maintenant que c'est un livre bien pensé et bien écrit ; les qualités de l'auteur : clarté, goût, esprit de synthèse, nous les retrouvons toutes dans cette étude. La préface est à la fois une justification nuancée de son ouvrage et une analyse serrée de l'humanité goethéenne et de son actualité. La lecture de la préface nous apprend la signification que donne l'auteur à cet « essai de biographie intérieure ». Nous y lisons notamment que ce travail n'a pas essentiellement en vue Goethe poète et écrivain, ni Goethe penseur et savant, administrateur ou politique, mais Goethe homme. Sans doute les diverses activités trouveront la place qui leur est due ; mais elle leur sera assignée sous l'angle de la vie vécue (p. 8). Le point de vue est intéressant sinon nouveau, et M. F. l'exploite avec infiniment de perspicacité. (...) Signalons pour terminer que l'on s'oriente facilement dans cet excellent ouvrage grâce à deux index : l'un des matières, l'autre des ouvrages de Goethe." (Simon Schreiber, Revue belge de philologie et d'histoire, 1950) — Albert Fuchs (1896-1983) fut d’abord libraire-imprimeur à Saverne ; en 1920 la comtesse de Pange et F. Baldensperger l’engagèrent à faire des études d’allemand ; reçu premier à l’agrégation en 1924 ; professeur aux lycées de Quimper (1925-1928) et Nancy (1928-1935). Thèse d’État en 1934 et, la même année, professeur à l’Université de Strasbourg. En 1939 lieutenant-interprète au Centre de contre-espionnage à Paris. De 1940 à 1943 professeur à l’Université de Clermont-Ferrand (suite au repli de l’Université de Strasbourg). Début 1944, arrêté avec sa femme par la Gestapo, internés, lui au camp de concentration de Ravensbrück, elle à Dachau ; libérés le 10 et le 30 mai 1945. A repris sa chaire à Strasbourg, qu’il occupa jusqu’à sa retraite (1966).

314.          GATINEAU-CLEMENCEAU (Georges). Des pattes du Tigre aux griffes du destin. Les Presses du Mail, 1961, in-8°, 412 pp, index, broché, bon état

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Souvenirs du petit-fils de Clemenceau, qui fut son secrétaire de nombreuses annnées et particulièrement pendant la Grande Guerre. — "Ecrivez donc vos souvenirs, et mordez", dirent un jour au petit-fils de Clemenceau ses amis parisiens. Georges Gatineau-Clemenceau a suivi le conseil. Il l'a même suivi à la lettre, car son livre n'est pas tendre pour plus d'une personne. Pour le Tigre, tout d'abord. L'homme politique qui a pris, dans l'imagerie populaire, les traits d'un patriote farouche, apparaît ici en dehors de toute légende. Il reste génial, ardent au combat, mais ne cache aucun de ses défauts qui étaient, assure l'auteur, fort nombreux. C'est un livre piquant et vivant. Qu'il s'agisse de son grand-père, de ses ennemis ou de ses proches, Georges Gatineau-Clemenceau a toujours la dent dure. Remarquablement écrit, cet ouvrage amuse parfois et intéresse toujours.

315.          GHYSENS (Gisbert) et Pierre-Patrick VERBRAKEN. La carrière scientifique de dom Germain Morin (1861-1946). Steenbrugge, Sint-Pietersabdij ; La Haye, M. Nijhoff, 1986, gr. in-8°, 246 pp, un portrait et un fac-similé hors texte, index, broché, C. de bibl. effacés au Tipp-Ex sur la couv. et les pages de faux-titre et de titre, bon état (Coll. Instrumenta patristica, XV)

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"En s'inspirant principalement des lettres qu'il adressa à ses confrères de l'abbaye de Maredsous, les R. P. Gisbert Ghysens et Pierre-Patrick Verbraken ont retracé les étapes de la vie, parfois difficile en raison de son caractère ombrageux et de ses maladresses, et de la carrière scientifique du bénédictin français, dom Germain Morin. Spécialiste éminent des études patristiques, dom Morin consacra cinquante ans de sa vie à reconstituer l'œuvre de saint Césaire d'Arles grâce à la critique interne des textes qu'il pratiquait avec une rare sagacité et il en donna l'édition en deux gros volumes, parus en 1937 et en 1942, réimprimés, en ce qui concerne les sermons, dans le Corpus christianorum, en 1953. L'enquête minutieuse qu'il mena dans les principales bibliothèques d'Europe lui permit de retrouver en outre bien d'autres textes inédits ou mal identifiés, en particulier de saint Augustin et de saint Jérôme. Collaborateur de la Revue bénédictine depuis son origine, il y publiait régulièrement ses découvertes au rythme de six ou sept articles par an dans sa période la plus féconde. Sa bibliographie compte au total huit cent quarante-six numéros. Présentée dans l'ordre chronologique, selon la coutume, elle est suivie d'une très utile table analytique qui permet de juger de l'étendue des curiosités et des connaissances de dom Morin." (Pierre Gasnault, Bibliothèque de l'École des chartes, 1988)

316.          GILLETTE (Alain). Jusqu'à ce que je meure. Desclée De Brouwer, s.d. (1969), in-8°, 191 pp, préface de Pierre Salinger, 14 photos dans le texte et à pleine page, 2 plans, broché, couv. illustrée à rabats, tranche salie, une page salie, sinon bon état, envoi a.s.

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L'assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, par un journaliste français témoin. — "Depuis l'assassinat de Robert Kennedy, en juin 1968, de nombreux ouvrages ont été publiés sur celui qui se proposait de réinstaller le ''pouvoir kennedyen'' à la Maison-Blanche. Le livre d'Alain Gillette n'est pas une analyse sociologique ou politique, ni un roman. C'est le simple récit, comme l'explique son auteur de la disparition d'un des héros de l'Amérique contemporaine, d'un des plus brillants, des plus riches en promesses parmi les hommes politiques de l'après-guerre. Cela dit, l'auteur, après avoir rappelé le rôle de Robert Kennedy auprès de son frère John et par la suite ses querelles idéologiques avec le président Lyndon B. Johnson, a mis l'accent sur les dernières minutes de la vie de celui qui se proposait de perpétuer la présence à la Maison Blanche, de son frère John, mort lui aussi dans des circonstances semblables. Sur ce point, le récit des dernières minutes de la vie de Robert Kennedy est particulièrement poignant. Sans aucun effet de style, avec beaucoup de détails et de précision, Alain Gillette qui était aux côtés du sénateur américain au moment du drame, nous communique la stupeur puis l'affolement provoqués par huit coups de feu tirés contre "Bob le Président" comme l'avait déjà appelé ses supporteurs. Il est 0h 17, le 5 juin 1968. "Sous la lumière crue d'un projecteur, écrit Alain Gillette, Robert Kennedy s'écroule après avoir reculé sous le choc des balles et avoir tenté de protéger son visage de ses mains. Pour ceux qui entourent le sénateur, ces bruits sinistres ressemblent à des craquements de bois mort. La salle croit entendre des ballons éclater. Elle ne prend conscience du drame que lorsque des hurlements jaillissent de cette étroite arrière-cuisine"..." (Le Soleil (Québec), 23 septembre 1969)

317.          GOSZTONY (Peter)(dir.) Histoire du soulèvement hongrois 1956. S.l. [Roanne], Editions Horvath, 1966, in-8°, 380 pp, traduit du hongrois, préface d'Arthur Conte, postface de Thierry Maulnier, 16 pl. de photos hors texte, une carte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

            30

"Un recueil de témoignages d'un grand intérêt. Le livre rapporte une multitude d'observations très utiles sur certains aspects peu connus de la révolution hongroise : le comportement des militaires soviétiques, le développement de l'insurrection dans les provinces, la formation de comités révolutionnaires dans les administrations centrales. Une postface d'une objectivité douteuse." (Revue française de science politique, 1968) — "Le récit d'événements historiques vécus détermine le caractère de l'ouvrage : le ton est sincère, direct, parfois passionné, si bien que souvent le lecteur se sent en face d'une coulée de lave. C'est en effet comme un volcan que le soulèvement a explosé après dix années d'oppression et de privations : ces témoignages ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs les études qui envisagent l'évolution ayant conduit au 23 octobre 1956 font bien comprendre la maturation de la situation. (...) Particulièrement intéressante est l'étude de M. Heltai, ancien confident du président du Conseil de l'insurrection, Imre Nagy, exécuté par la suite. Il permet de comprendre le rôle de cet homme d'Etat au début de l'insurrection et l'enchaînement tragique des événements qui l'ont conduit à la fin, lorsque tout était perdu, à demander asile à l'ambassade de Yougoslavie. (...) L'ouvrage est un document de première main de très grande valeur pour tous ceux qui n'ont pas encore oublié une des tragédies les plus bouleversantes de l'histoire contemporaine." (A. Ch. Kiss, Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses)

318.          [Guerre d'Espagne] – ALBORNOZ (Álvaro de). El fascismo y las armas y las letras españolas. [Barcelona], Ediciones Españolas, 1938, in-12, 31 pp, broché, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

            20

Conférence donnée à l'Athénée de Barcelone le 10 juillet 1938.

319.          [Guerre d'Espagne] – BURNS (Emile). Spain. London, Communist Party of Great Britain, 1936, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais

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Sur les causes et le déclenchement de la guerre civile espagnole. Emile Burns (1889-1972) était un membre actif du Parti communiste de Grande-Bretagne.

320.          [Guerre d'Espagne] – HERNÁNDEZ (Miguel). Teatro en la guerra. Madrid-Valencia, Editorial Nuestro Pueblo, 1937, in-12, 46-(1) pp, broché, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

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Teatro en la guerra est le titre de l'une des cinq pièces de théâtre écrites par Miguel Hernández. Elle a été publiée pour la première fois en 1937 par l'Editorial "Nuestro Pueblo". Sous ce titre sont regroupées quatre pièces écrites en pleine guerre civile espagnole dans un but propagandiste : motiver les républicains espagnols à se battre : La cola ; El hombrecito ; El refugiado ; Los sentados.

321.          [Guerre d'Espagne] – POLLITT (Harry). Spain: What Next ? London, Communist Party of Great Britain, 1939, in-8°, 16 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en anglais

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Harry Pollitt (1890-1960) a été l'un des fondateurs du Parti communiste de Grande-Bretagne et en a été le dirigeant pendant plus de vingt ans, de 1929 à 1956, avec une courte pause durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre civile espagnole de 1936-1939, Pollitt se rendit cinq fois en Espagne, prononçant à chaque fois des discours devant le bataillon britannique qui faisait partie de l'une des brigades internationales soutenant le camp républicain. Pollitt joua également un rôle dans l'approbation ou le veto des demandes de volontaires britanniques désireux de rejoindre les brigades internationales. L'un de ces veto a été opposé à George Orwell, que Pollitt considérait comme politiquement peu fiable...

322.          [Guerre d'Espagne] – THOMAS (Hugh). La Guerre d'Espagne. Laffont, 1966, fort gr. in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34 cartes, annexes, biblio, index, reliure cartonnée rouge de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, jaquette illustrée (un peu abîmée), bon état

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Le premier grand livre sur la question... et toujours le meilleur. Il y a plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de controverses. Hugh Thomas présente l'analyse objective d’un conflit dans lequel s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre civile internationale, tout autant qu’espagnole. C’est à juste titre, pensons-nous, que Michael Foot a écrit dans un journal anglais : « Un livre prodigieux. C’est avec une application sans bornes, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l’auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l’épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle. » Cyril Connolly, à son tour, dans le Sunday Times, écrivait : « Je l’ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l’historien, un formidable appétit de détail et le sens de l’essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n’est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé. ». — "Voici le premier ouvrage publié à ce jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ». Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambrigde et la Sorbonne – et non en partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant, animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre temps." (L'Editeur)

323.          [Guerre d'Espagne]. El retablo rojo de Altavoz del Frente : agitación y propaganda de guerra. Valencia, Ediciones Altavoz del Frente, 1937, in-12, 63 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale. Texte en espagnol

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"Dès le mois de septembre 1936, le groupe Altavoz del Frente tout juste formé lance cet appel relayé dans la presse : « Maintenant que sont formés les groupes de théâtre qui vont travailler sur les fronts, dans les casernes, les hôpitaux ou les centres ouvriers..., il nous faut des œuvres. C’est aux auteurs, aux écrivains antifascistes, à tous ceux, ouvriers ou intellectuels, qui pensent collaborer à cette entreprise que Altavoz del Frente les demande. Ces œuvres doivent être courtes, durer entre 15 et 20 minutes et obligatoirement mettre en scène la lutte contre le fascisme ou exalter l’héroïsme du peuple. Elles doivent être envoyées au bureau de Altavoz del Frente, 62 rue d’Alcalá. » Dans la forme comme dans le contenu, les modalités requises sont précises, un théâtre court, dont le thème doit être d’actualité, pour contribuer à l’effort de guerre. Mais à cela s’ajoutent les conditions de représentation difficiles, notamment sur le Front, qui conditionnent, elles aussi, le genre de théâtre à créer. C’est ainsi que certaines de ces pièces ne comptent que quelques pages et un nombre de personnages limité, quand elles ne se réduisent pas à un récitatif qui ne réunit parfois qu’une ou deux voix. Il en est ainsi des pièces très courtes réunies dans le volume El Retablo Rojo de Altavoz del Frente, publié à Valence en 1937. Elles sont précédées d’un prologue de Francisco Martínez Allende qui insiste sur l’étroite relation qui doit exister entre les circonstances présentes, la guerre, et le type de théâtre qui doit être écrit et qui doit obéir à un objectif clair, la propagande antifasciste." (Evelyne Ricci, Le théâtre de la Guerre d’Espagne : entre propagande et renouveau, 2011) — "... Dans le sillage des guerrillas del teatro s’organisent quantité d’autres groupes, sections régionales, « colonnes », qui se livrent au même type d’activités dans toute l’Espagne, et mériteraient une recherche systématique. Se sont ainsi créées les Guerrillas del Ejército del Centro, Guerrillas del Frente del Ebro, Guerrillas del Frente del Levante, le groupe Altavoz del Frente à Madrid, etc. Les noms mêmes de ces groupes peuvent apparaître comme des transpositions des groupes d’« agit-prop » étrangers. Altavoz del Frente fait ainsi référence au groupe allemand le plus célèbre des années 1920, « Le porte-voix rouge »..." (Hélène Beauchamp, Transferts culturels, urgence historique et pratiques artistiques, 2008)

324.          [Guerre d'Espagne]. ¡Estemos preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China. Barcelona, El Comisariado de las Brigadas Internacionales, 1938, in-12, 38 pp, prefacio de André Marty, 2 cartes, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol

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En Espagne, la guerre de résistance contre le Japon fait l'objet d'une grande attention : la victoire éventuelle en Chine est considérée comme une victoire dans la guerre elle-même et dans la lutte générale contre le fascisme. Les Brigades internationales publient une brochure intitulée "¡Estemos preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China", et les journaux et revues regorgent d'informations sur la guerre en Chine.

325.          [Guerre d'Espagne]. Un teatro de guerra («las guerrillas del teatro»). Madrid-Barcelona, Editorial Nuestro Pueblo, 1938, in-12, 96 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol

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A la fin de l'année 1937, une initiative importante visant à pénétrer l'espace de la production culturelle de l'arrière-garde dans l'espace du front a eu lieu : la création des "Guerrillas del Teatro", dirigée par María Teresa León et approuvée par décret le 14 décembre 1937. Les guérilleros du Théâtre de l'Armée de l'Est agiront, par exemple, dans les positions du front de Gandesa entre mars et avril 1938, zone où se trouvaient les unités militaires les plus combatives et les mieux organisées, qui étaient aussi les mieux contrôlées par le PCE. Plusieurs des pièces jouées ont été compilées dans le livre “Un teatro de guerra (Las Guerrillas del Teatro)”, publié à Barcelone en 1938 par la maison d'édition Nuestro Pueblo. Parmi les pièces rassemblées, plusieurs traitent des relations entre les soldats et les paysans des villages proches du front, par exemple Pueblos de vanguardia et Defendemos la tierra. (Mario Martin Gijón, El teatro durante la guerra civil española en el frente y la retaguardia de la zona republicana, 2011)

326.          HUGO (Jean). Avant d'oublier, 1918-1931. Fayard, 1976, in-8°, 301 pp, broché, couv. à rabats, bon état. On joint une coupure de presse sur le livre

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Dans ces mémoires, le peintre Jean Hugo, arrière-petit fils du grand poète, se révèle un témoin inestimable des « années folles » dans ce qu'elles eurent de plus créateur. C'est une chronique familière, vivante et très personnelle, précieuse par la connaissance des lettres et des arts de l'époque dont elle traite. — "Jean Hugo, peintre doué était l'arrière-petit-fils de Victor Hugo. Dans l'entre-deux-guerres, il s'était lié d'amitié avec tous les artistes de son temps. Jean Cocteau et Erik Satie avaient été les témoins de son premier mariage avec Valentine Gross (qui gardera son nom par la suite). Paul Éluard, Max Jacob, Georges Auric, Blaise Cendrars, Christian Bérard étaient ses intimes. Il était un peintre et un décorateur de talent mais avait mené une carrière si discrète qu'on le connaissait davantage à l'étranger que chez lui. « Tu ne fais rien pour ta gloire ! », lui reprochait souvent son ami Pablo Picasso (qui, lui, faisait beaucoup pour la sienne). Jean Hugo a publié à la fin de sa vie deux délicieux recueils de souvenirs, "Avant d'oublier" et "le Regard de la mémoire". Invité sur le plateau d'« Apostrophes » en 1984, quelques mois avant sa mort, il avait crevé l'écran..." (Pauline Dreyfus, Revue des Deux Mondes, 2017)

327.          JEANTELOT (Charles). Repères au crépuscule : espoirs irraisonnés. Nouvelles Editions Latines, 2005, gr. in-8°, 800 pp, 50 illustrations et photos, glossaire, biblio (Indochine), broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.

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L'auteur (1925-2019), ancien officier des Affaires militaires musulmanes (1945-1965), a été diplomate du Corps d'Orient, ambassadeur, ministre plénipotentiaire (1990), élu à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, à Paris. Ce livre évoque les espoirs irraisonnés de sa naissance en 1925, dans le bled marocain, la contribution des potaches d'Afrique du Nord dans la Libération, puis l'éclosion d'un trait d'union, sur le chantier de Lyautey, promoteur sous l'Empire Chérifien. Aux tribulations du bleu, en 1944-1945, sous le casque d'acier de la Provence à l'Alsace, succèdent des études au bivouac, et des campagnes aux Affaires Indigènes, sous le képi bleu, puis le chapeau de brousse en Indochine. Rescapé du goulag – objet d'une vaine quête de justice – il se retrouve dans les enchantements et les fractures à Alger puis à Rabat, auprès du dernier Résident Général et des premiers Ambassadeurs.

328.          JOUHAUD (Edmond). Ce que je n'ai pas dit. Sakiet, O.A.S., Evian. Fayard, 1977, gr. in-8°, 433 pp, 32 pl. hors texte de photos, fac-similés et documents, 7 cartes, broché, couv. illustrée, bon état

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Ce titre, qui fait espérer des révélations sensationnelles de l’ancien chef de l’OAS en Oranie, ne doit pas être pris à la lettre. Le général Jouhaud a déjà dit l’essentiel de ce qu’il avait à dire, à son procès puis dans ses Mémoires publiés en 1969 : « O mon pays perdu » (sous titrés :« De Bou-Sfer à Tulle »). Mais il a voulu compléter ce premier témoignage en y apportant des précisions « que le climat politique interdisait » alors. Depuis, il a lu tous les ouvrages consacrés aux événements qu’il a vécus, pour les citer à l’appui de sa thèse ou pour les réfuter. Il repasse donc en revue la rébellion, le bombardement de Sakiet, le 13 mai, les barricades, la « conjuration parisienne » de 1960, le projet de « République d’Algérie », le putsch d’avril 1961, l’OAS en Oranie, jusqu’à son arrestation, le 25 mars 1962, sa condamnation à mort commuée après six mois d’attente, l’amnistie de 1968 et la campagne pour l’indemnisation des rapatriés. Travail minutieux, dont l’auteur ne prétend pas faire œuvre historique, par modestie, et parce que l’histoire implique à ses yeux une sérénité dont il se sent à jamais incapable... — "L’auteur a vécu le drame algérien. Il y a participé dès le début, en 1954. Mais bien davantage qu’un témoin privilégié, c’est un homme qui a souffert et qui dit ici ce qu’il n’aurait pas voulu ou pas pu dire auparavant. Pour appuyer ses thèses, Edmond Jouhaud a rédigé des annexes substantielles sur les implications du Coran dans la vie des musulmans, sur les étapes de la colonisation et l’évolution de la politique française en Algérie."

329.          KIRKPATRICK (Sir Ivone). Mussolini. Portrait d'un démagogue. Editions de Trévise, 1967, in-8°, 733 pp, préface de André François-Poncet, broché, couv. illustrée à rabats, bon état

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"Secrétaire d'ambassade à Rome entre 1930 et 1933, Haut-commissaire en Allemagne entre 1950 et 1953 et Sous-secrétaire d'Etat au Foreign Office de 1953 à 1957, I. K. a su profiter des postes d'observation que lui offrait sa carrière de diplomate pour essayer de situer le personnage et l'oeuvre de Mussolini dans l'Europe de 1919 à 1945. La partie la plus intéressante du livre est en effet celle qui concerne la politique étrangère du Duce et ses rapports avec les démocraties occidentales – en particulier l'Angleterre – et avec Hitler." (Revue française de science politique, 1965)

330.          KISSINGER (Henry). De la Chine. Hachette Pluriel, 2023, in-8°, 563 pp, traduit de l'américain, broché, bon état

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Henry Kissinger raconte deux mille ans d'histoire de la Chine, qu'il connaît intimement. Quelle vision du monde et de l'Occident ont les Chinois ? Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? Nourri d'anecdotes de première main et d'archives inédites, cet ouvrage magistral invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique et donne à comprendre les enjeux de demain.

331.          KOBAK (Annette). Isabelle Eberhardt. Vie et mort d'une rebelle, 1877-1904. Calmann-Lévy, 1989, in-8°, 304 pp, traduit de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état

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Née d'une mère issue de la petite noblesse russe, Isabelle Eberhardt est élevée dans une communauté d'émigrés russes en Suisse par un précepteur anarchiste dont elle est la fille illégitime. C'est à ce nihiliste barbu, fervent admirateur de Bakounine, qu'elle doit son tempérament de rebelle. Journaliste, écrivain, Isabelle va mener une vie d'aventurière échevelée : membre d'une confrérie soufi à El Oued, débardeur à Marseille, correspondant de guerre dans le Sud algérien, agent de Lyautey... Mariée à un officier arabe de la cavalerie française, elle assiste, au cœur du désert, aux premiers pas du colonialisme français. Partout, elle laisse dans son sillage un parfum de scandale : habillée en homme, elle est soupçonnée d'orgies, d'abus de drogues, d'espionnage. Lorsqu'elle meurt à vingt-sept ans, en 1904, dans la crue d'un oued saharien, elle est aussitôt propulsée dans la légende : n'a-t-on pas dit que l'« amazones des sables », la « walkyrie du désert », était la fille naturelle de Rimbaud ? Si l'on sait aujourd'hui qu'elle n'en avait pas le sang, on mesure mieux, à travers ce récit, combien elle en avait l'étoffe...

332.          KOULIKOV (Général Anatoli S.). La Lutte contre la criminalité dans l'espace russe. Editions France-Russie, 1998, in-8°, 341 pp, préface de R.E. Kendall, Secrétaire Général d'Interpol, 13 pages de tableaux en annexes, broché, couv. illustrée, bon état

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L'auteur est l'ancien ministre de l'Intérieur de la Fédération de la Russie (1995-1997). "L’influence du crime organisé sur le secteur automobile est remarquable. D’une certaine manière, on peut dire que l’usine VAZ à Togliatti était contrôlée par des bandits jusqu’en 1997, c’est-à-dire avant qu’Anatoli Koulikov n’y mène une grande opération de nettoyage. Or que s’est-il passé ? La qualité de la production a baissé depuis ! Sur le marché, tout le monde sait qu’une Jigouli (la voiture la plus populaire de Russie) d’occasion fabriquée en 1996 vaut mieux qu’une Jigouli neuve de 1999." (Iakov Kostioukovski, Le crime organisé en Russie : un état des lieux à Saint-Pétersbourg, 2001)

333.          LABRO (Philippe), Michèle MANCEAUX. Mai/Juin 68. "Ce n'est qu'un début". Editions et Publications Premières, 1968, in-8°, 273 pp, broché, bon état

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Publié en juillet 1968 quelques semaines après les évènements, "Ce n'est qu'un début" est le premier dossier complet des jours de mai qui ébranlèrent la France. Philippe Labro, Michèle Manceaux et dix journalistes d'Edition Spéciale ont suivi alors les événements jour après jour, heure après heure. Ils étaient à Nanterre, à la Sorbonne, derrière les barricades, en Allemagne, à Charléty, à Beaujon, au Palais-Bourbon, au ministère de l'Intérieur. Ils décrivent et font parler les leaders étudiants, les hommes du 22 mars, les pro-chinois, les anarchistes, les J.C.R, les C.R.S, les gardes mobiles, les gardiens de la Paix, les ouvriers de Billancourt et de Flins. "Ce n'est qu'un début" livre les premiers documents sur les premiers temps d'un mouvement qui a modifié à jamais nos moeurs, nos vies, nos comportements.

334.          LA FALAISE (Marquise de). Les Années Magnifiques. Souvenirs. P., Edition°1, 1986, in-8°, 274 pp, écrit avec la collaboration de Gilbert Maurin, broché, couv. illustrée, bon état

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A travers ces Années Magnifiques, c'est toute une époque dont la mémoire nous est perdue qui revit et jette une dernière fois ses feux. Née d'une riche famille colombienne de propriétaires terriens et d'industriels, surnommée "l'héritière du café", Emmita de La Falaise a quitté son pays peu après la Première Guerre mondiale. Belle, riche, animée d'une farouche envie de vivre et de voir, elle a côtoyé les princes de l'Europe et les milliardaires d'Amérique. Elle a été courtisée par le légendaire Howard Hughes avant de se marier avec Henry de La Falaise – un aristocrate vendéen passionné d'aventure, dont les premières épouses avaient été Gloria Swanson et Constance Bennett, la star la mieux payée d'Hollywood. Le récit de la marquise de La Falaise, c'est toute la folie des années 1920 et 1930 : un délire d'argent et de plaisirs, une fuite éperdue devant la crainte de la guerre qui approche. Sa vie, c'est une extraordinaire galerie de portraits où se rencontrent, dans de somptueuses salles de bal ou des trains de luxe, des maharadjahs, des stars de cinéma, des play-boys ruinés et des capitaines d'industrie. Avec lucidité, humour, nostalgie et cruauté parfois, Emmita de La Falaise sait nous faire partager toutes les splendeurs et les misères d'une époque frénétique.

335.          LANGEVIN (Paul). La Pensée et l'action. Dernière conférence de Paul Langevin. P., L'Union française universitaire, 1947, in-8°, 30 pp, une photo de P. Langevin en frontispice et un fac-similé hors texte, broché, bon état

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Qqs annotations p. 23 ou P. Langevin évoque André Marty et l'affaire des marins de la mer Noire.

336.          LAUBREAUX (Alain). Wara. Albin Michel, 1932, in-12, 252 pp, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état

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Roman situé sur l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie, qui reprend un motif récurrent de la littérature coloniale : le métis comme figure de l'échec. — "L'originalité du livre du charmant et délicieux auteur du « Corset noir » est d'avoir évité l'écueil de faire de son héros un assujetti aux incantations de la brousse, de l'avoir, si j'ose dire, redressé, de ne pas l'avoir abandonné au triste sort qui l'attendait s'il avait persisté à rester avec Wara... Mais une autre originalité – et qui sent son humour – c'est d'avoir fait épouser Wara – devenue Elise (elle était métisse) par ce brave gendarme Haridel, contrôleur dans un ciné parisien, après abandon par lui de l'Ile des Pins. Notre héros, Pascal, avait été rudement pincé par la chair. Même marié, il se souvient de Wara et ne veut plus la revoir métamorphosée en une Mme Haridel ! Comme nous le comprenons. Aventure romanesque que celle de ce forçat baron, de Lanson, de Wara, de Pascal... Quand un auteur comme Alain Laubreaux mêle à un fonds de vérité, une aventure romanesque, applaudissons. Et lorsque le style de l'ouvrage est alerte, vigoureux, brossé avec art dans les peintures exotiques, nous ne pouvons que remercier le romancier de nous avoir « possédé » par le charme de son récit." (L'Archer, avril 1932)

337.          LECOUTURIER (Emile). L'Impôt sur le Revenu. P., Marchal et Godde, 1916, in-12, xviii-295-24 pp, préface de M. Touron, reliure percaline fauve de l'éditeur, titres noirs au 1er plat et au dos, bon état

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Commentaire de la loi du 15 juillet 1914 et du décret du 15 janvier 1916, entré en vigueur le 1er mars 1916 instituant l'impot personnel sur le revenu global. — "On sait que le Parlement vient de décider que la loi du 15 juillet 1914, qui a établi l'impôt complémentaire sur le revenu, doit entrer en vigueur dès l'année 1916 et que le délai de deux mois accordé aux contribuables pour faire la déclaration de leur revenu commence le 1er mars pour prendre fin le 30 avril suivant. Il est inutile de souligner l'importance d'une pareille réforme, dont chacun comprend la gravité et s'effraie plus ou moins de la part d'inconnu qu'elle contient. Voici tous les Français dont le revenu est supérieur à un certain minimum variable selon la situation de famille de chacun, obligés, soit de déclarer le montant de leur revenu, soit de subir la taxation d'office que le contrôleur leur imposera. D'après quelles bases, dans quel lieu, sous quelles déductions les contribuables de bonne volonté devront-ils faire cette déclaration ? Quelles sont les sanctions du défaut de déclaration ou d'une déclaration tardive ? Qu'entend-on exactement par les mots revenu, revenu net, quand il s'agit d'un immeuble ou d'un fonds de commerce ? Qu'est-ce que le revenu global ? Convient-il de faire spontanément une déclaration ? Faut-il attendre l'avis du contrôleur ? Est-il préférable de se laisser taxer d'office ? Dans quel cas la déclaration du revenu global suffit-elle ? Quand le contribuable est-il obligé d'indiquer, en outre, les diverses catégories de son revenu total ? Comment sera opérée la taxation d'office, à défaut de déclaration ? Quelle est la juridiction qui statuera sur le désaccord qui ne manquera pas de s'élever fréquemment entre les contribuables et le contrôleur, surtout en cas de taxation d'office ? Telles sont les principales des très graves questions que va soulever l'application de la nouvelle loi. M. Lecouturier publie un commentaire dans lequel ces questions sont examinées et résolues. Peut-être n'a-t-il pas prévu toutes les difficultés qui pourront surgir au fur et à mesure du fonctionnement du nouvel impôt. On peut, en tout cas, affirmer qu'il en a soigneusement étudié le plus grand nombre et que son ouvrage rendra service aux personnes assujetties à la nouvelle taxe qui le consulteront." (F. Phily, Jurisprudence spéciale et législation de la Guerre 1914-1915, mars 1916)

338.          LEGAY (Kléber). Un Mineur français chez les Russes. P., Pierre Tisné, 1937, in-12, 123 pp, préface de Georges Dumoulin, ancien Secrétaire de la CGT, ancien mineur, broché, bon état

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Témoignage ouvrier défavorable à l'URSS, par un mineur du Pas-de-Calais membre de la tendance pacifiste et anticommuniste « Syndicats » de la CGT conduite par R. Belin. Cet ouvrage de propagande anti-soviétique sera diffusé à la sortie des mines... — "... Kléber Legay, militant syndicaliste important prit position contre les Procès de Moscou à partir de 1936. Lui aussi avait fait le voyage en URSS dont il était revenu fort critique..." (Michel Dreyfus, 1986)

339.          LÉNINE (V. I.). L'Impérialisme et la lutte des peuples coloniaux. Pages choisies. Alger, Editions "Liberté", s.d. (1946), in-8°, 61 pp, broché, bon état

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340.          MALSAGOV (Sozerko), Nikolaï KISSELEV-GROMOV. Aux origines du Goulag. Récits des îles Solovki - L'île de l'enfer, suivi de Les camps de la mort en URSS. François Bourin, 2011, in-8°, 426 pp, traduit du russe, préface de Nicolas Werth, annotations de Galia Ackerman, 8 pl. de photos hors texte (4 en couleurs), 2 cartes, 2 illustrations en fac-similé, broché, bon état (Coll. Les moutons noirs)

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"D'une main de fer, poussons l'humanité vers le bonheur !"... Au début des années 1920, les tchékistes décidèrent de faire du monastère des îles Solovki, dans la mer Blanche, près du cercle polaire, une prison. L'archipel devint bientôt le noyau d'un réseau de camps, le prototype du Goulag. Dans L'Ile de l'enfer, Sozerko Malsagov témoigne de la cruauté effroyable qui s'abat sur ceux que les bolcheviks considèrent comme leurs ennemis, en 1924, et raconte les circonstances de son évasion, couronnée de succès – fait rarissime – en 1925. Nikolaï Kisselev-Gromov dénonce l'existence de Camps de la mort en URSS. Son récit, postérieur à celui de Malsagov, est celui d'un tchékiste horrifié par ce qu'il observe : la finalité des camps, explique-t-il, c'est de "transformer les détenus en bois d'exportation", en les faisant travailler jusqu'à la mort... Deux témoignages exceptionnels, inédits en France, sur la naissance du système concentrationnaire soviétique tel que l'avait voulu Lénine.

341.          MANHÈS (Frédéric-H., ex-déporté du camp de Buchenwald). Réarmer l'Allemagne c'est vouloir la Guerre. P., FNDIRP, 1951, in-8°, 31 pp, broché, bon état (Coll. "Se Souvenir"). Edition originale, envoi a.s. à André Marty

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342.          MARANTZ (Marcel). Le Plan Marshall, succès ou faillite ? P., Marcel Rivière, 1950, in-8°, 273 pp, préface de Pierre-Olivier Lapie, broché, bon état (Bibliothèque des Sciences politiques et sociales). Edition originale, un des 25 ex. numérotés sur papier vélin Crévecoeur des papeteries du Marais (seuls grands papiers), envoi a.s.

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Peu courant et particulièrement rare en grand papier. — "C'est un travail très complet sur le Plan Marshall que présente M. Marcel Marantz, sur ses origines, ses modalités, les réactions des différents pays de l'Europe, son application et les difficultés de celle-ci, ses conséquences, etc. Inutile de dire que l'auteur apprécie tous les bienfaits du plan en ne dissimulant rien de ce qu'il entraîne. « L'Europe, écrit-il en conclusion, devra renoncer à caresser le mythe présomptueux de la Troisième Force si elle ne veut pas céder à un rêve aussitôt dissipé que conçu ; les Etats-Unis auront à résister à la tentation de dominer leur associé et, par delà sa misère présente, ils devront s'efforcer de découvrir sa persistante et durable grandeur. » Dans sa lumineuse préface, M. P.-O. Lapie, appelle l'attention sur les mérites du plan en qui il voit « un des éléments de possibilité de relèvement européen et, nous l'espérons, de construction pacifique de l'Europe elle-même. » (Revue des Deux Mondes, 1950)

343.          MARTY (André), J. BRETEAU, A. LEBIDON, Benoît FRACHON. Ambroise Croizat. Discours prononcés aux obsèques d'Ambroise Croizat, le 17 février 1951, au Père-Lachaise. P., Edité par le PCF, la CGT, l'UVTF, la FTM-CGT, 1951, in-8°, 46 pp, 12 photos (11 à pleine page), broché, couv. illustrée, bon état

            20

344.          MARTY (André). Auguste Blanqui : Révolutionnaire trois fois condamné à mort. P., Société des amis de Blanqui, 1951, in-8°, 31 pp, broché, bon état

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"Ce sont les personnages du XIXe siècle qui ont la préférence d'André Marty : le communard Zéphirin Camélinat et surtout « l’éternel enfermé » Auguste Blanqui, son double du siècle passé, même si Marty (présenté comme « l’Enfermé » par la presse communiste) ne passe que sept ans et demi en prison (c’est déjà beaucoup), pour trente-trois ans à son héros." (Claude Pennetier. André Marty : l’homme, l’affaire, l’archive, 2005)

345.          MARTY (André). Ceux d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins ! P., édité par l'Amicale des anciens volontaires de l'Espagne républicaine, s.d. (1946), in-8°, 28 pp, broché, une photo de Marty en couv., bon état

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Discours au 23e congrès de l’Association républicaine des anciens combattants.

346.          MARTY (André). Comment empêcher les licenciements : la riposte à l'attaque du gouvernement contre les usines d'aviation. P., Edité par la Fédération de la Seine du PCF, 1949, in-8°, 31 pp, broché, bon état

            15

Interventions à l'Assemblee nationale, 28 juin 1949.

347.          MARTY (André). Du nouveau sur Blanqui. dans La Nouvelle Critique, 1951, in-8°, 27 pp, broché, bon état

            15

Article paru dans le numéro 24 de la revue “La Nouvelle Critique, revue du marxisme militant” (mars 1951).

348.          MARTY (André). Face aux nouvelles charges fiscales. Comment se défendre. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1951), in-8°, 13 pp, broché, bon état

            10

349.          MARTY (André). Gloire au 17e. (A la gloire des lutteurs de 1907). P., Editions de l’Avant-Garde, 1952, gr. in-8°, 20 pp, broché, bon état

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L'année 1907 a vu dans le Midi les plus grands mouvements de la paysanerie française depuis la Révolution de 1789-93. Cet énorme mouvement des vignerons du Midi est resté célèbre surtout par le geste des soldats du 17e d'infanterie fraternisant avec la population soulevée pour défendre ses conditions de vie.

350.          MARTY (André). Idées sur la nouvelle constitution de la République française. Extrait des Cahiers du communisme, n° 7, mai 1945. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1946), in-8°, 16 pp, broché, bon état

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351.          MARTY (André). L'Affaire André Marty. Trois document inédits. L'avenir du mouvement ouvrier français et du Parti communiste. Toulouse, S.l.n.n., “édité par un groupe de travailleurs communistes et sympathisants”, 21 déc. 1952, in-8°, 32 pp, broché, bon état

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352.          MARTY (André). L'Amnistie intégrale. P., Librairie de l'Humanité, 1924, in-12, 48 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Discours prononcé à la Chambre des Députés les 9 et 10 Juillet 1924.

353.          MARTY (André). L’Union pour libérer l’humanité. Des pages immortelles d’histoire. Imprimerie centrale de la Bourse, 1936, in-12, 44 pp, broché, couv. illustrée, état correct

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Discours prononcé au VIIIe congrès national du Parti communiste SFIC Villeurbanne 22-25 janvier 1936.

354.          MARTY (André). La Révolte de la mer Noire. P., L'Avant-Garde, 1950, 4 vol. in-8° (sur 12), 32, 32, 32 et 32 pp, préface de Marcel Cachin, une carte, qqs photos, brochés, bon état

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Une édition peu courante. En 1950, l'Avant-Garde, organe des jeunesses communistes, publia “La Révolte de la mer Noire” en suppléments. Nous proposons les fascicules I, II, III et V (suppléments aux numéros 287, 288, 289 et 291 de l'Avant-Garde, 32 pp chacun). Ces fragiles fascicules sont ici en très bon état. — "L'Avant-Garde est heureuse de présenter à ses lecteurs et amis cette édition du livre passionnant d'André Marty : La Révolte de la mer Noire. Cette édition comporte 12 fascicules qui paraîtront dans les semaines à venir. Chacun sera vendu 10 francs. Réclamez-les aux diffuseurs de L'Avant-Garde ou abonnez-vous en adressant par mandat au journal la somme de 110 francs plus 25 francs pour frais d'expédition."

355.          MARTY (André). Lazare Hoche. Pur héros de la jeunesse de France, grand soldat de la République, patriote inflexible contre les ennemis du dehors et du dedans. P., Editions France d’abord, s.d. (1946), in-12, 32 pp, préface de Charles Tillon, broché, bon état

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Discours prononcé à Versailles le 30 juin 1946.

356.          MARTY (André). Le lock-out de la SNECMA. Annulez les licenciements ! Versez à chaque lock-outé 75% du salaire perdu ! P., Edité par les sections communistes du XIIIe Arrondisement, 1950, in-8°, 32 pp, broché, bon état

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Extraits des interventions d'André Marty, député de Paris, à l'Assemblee nationale le 2 mai 1950.

357.          MARTY (André). Le martyre des anciens volontaires d'Espagne. P., Amicale des anciens volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1950), gr. in-8°, 11 pp, broché, bon état

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Discours au XXVIe congrès de l’Association républicaine des anciens combattants, 28 mai 1950.

358.          MARTY (André). Les Heures glorieuses de la mer Noire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°, 96 pp, 4e édition, 16 photos, une carte, broché, bon état

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Réédité à l’occasion du 30e anniversaire de la révolte de la mer Noire, en 1949 (4e édition).

359.          MARTY (André). Les pillards de Paris. P., Les Publications Révolutionnaires, 1935, in-12, 37 pp, préface de Marcel Cachin, broché, bon état

            15

La politique municipale communiste. Discours prononcé au Conseil municipal de Paris le 31 décembre 1934.

360.          MARTY (André). Pour une Assemblée constituante souveraine : idées sur la nouvelle constitution de la République française. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1945), in-8°, 40 pp, une photo, broché, bon état

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Discours au Xe congrès du Parti communiste français, 27 janvier 1945.

361.          MARTY (André). Que les riches payent ! Pas un sou de prélèvement sur les salaires des travailleurs de la ville de Paris. La politique municipale communiste. P., Les Editions Révolutionnaires, s.d. (1934), in-12, 47 pp, préface de Marcel Cachin, broché, couv. illustrée, bon état

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Discours prononcé par André Marty à l'Hôtel de Ville de Paris, le 10 juillet 1934.

362.          MARTY (André). Quelques aspects de l'activité de Blanqui. dans Cahiers du communisme, 1951, in-8°, 27 pp, broché, bon état

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Article paru dans le numéro 4 de la revue “Cahiers du communisme” (avril 1951) à l'occasion du 80e anniversaire de la Commune de Paris. Autre article dans le même numéro : Marx historien du mouvement ouvrier français, par Victor Michaut.

363.          MARTY (André). Souvenirs d’Indochine. P., Editions de l’Avant-Garde, s.d. (1952), gr. in-8°, 20 pp, 6 illustrations, broché, bon état

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L'Indochine en 1912 quand Marty était maître mécanicien à bord du contre-torpilleur "Mousquet".

364.          MARTY (André). Vaincre et vivre. Alger, Editions Liberté, s.d. (1945), in-12, 32 pp, broché, bon état

            15

Discours à la session du Comité central élargi du Parti communiste français le 22 janvier 1945.

365.          MARTY (Michel). Fraternisation. Esquisse historique de la tradition du prolétariat français. P., Librairie de l’Humanité, 1925, in-12, 48 pp, préface de Charles Tillon, broché, couv. lég. salie, bon état

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Par Michel Marty (1890-1943), frère d’André Marty et Jean Marty, militant communiste des Pyrénées-Orientales puis de la région parisienne.

366.          [MARTY, André]. Comment choisir des élus qui ne trahissent pas leurs engagements ? Des faits officiels pour les juger sur leurs actes. P., Edité par le PCF, s.d. (1951), in-8°, 32 pp, broché, bon état

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Publié pour les élections de 1951 à Paris (Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et XVe arrondissements) par le PCF. Présentation des élus communistes de la liste d'André Marty.

367.          [MARTY, André]. Levés avant le jour. La vérité sur l'Espagne : film inédit présenté par l'Association des anciens volontaires français des brigades internationales. P., Association des anciens volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1948), in-8°, 8 pp, broché, couv. illustrée, bon état

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Après la Libération, André Marty s’est particulièrement investi dans l’AVER, l’association des vétérans français des Brigades internationales. Pour populariser son action et favoriser l’émergence de la question des vétérans d’Espagne dans l’opinion publique, l’AVER porta un projet ambitieux en 1948 : la réalisation d’un moyen métrage à vocation de grande diffusion intitulé “Levés avant le Jour”. Le film fut réalisé par l'assemblage de plusieurs extraits de films pro-républicains produits entre 1937 et 1939, montés par Marinette Cadix (monteuse, entre autre, des films de Renoir) sur une musique originale de Jean Wiener. Deux vétérans furent mis en avant dans la distribution : Bob Mathieu, comme lecteur d’un texte du journaliste André Wurmser, et Gabriel Verliat, comme directeur de production. Le film a été imaginé et produit pour accompagner la grande campagne de l’AVER pour la reconnaissance par l’Assemblée nationale du statut d’anciens combattants « morts pour la France » aux vétérans d’Espagne. André Marty avait en effet déposé le 11 mars 1946 une proposition de loi dans ce sens, repoussée par les députés. La promotion était également assurée par la diffusion de la brochure d’André Marty éditée par l’AVER en 1946 : “Ceux d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins !”. Diffusé pour la première fois à Paris au début de l’automne 1948, “Levés avant le Jour” eut cependant une carrière très limitée. Le Centre de Diffusion du Film refusa de délivrer un visa d’exploitation commercial, limitant par conséquent les projections à des évènements privés. Des diffusions furent organisées régulièrement en région parisienne jusqu’en 1950 mais ne connut aucun succès en province (seulement cinq projections hors de Paris en deux ans). Du fait de la place centrale donnée à André Marty, le film ne put être exploité après son expulsion du PCF puis de l’AVER en 1952. (Edouard Sill)

368.          [MARTY, André]. Pour la sécurité et la paix : le problème espagnol devant l'O.N.U. P., Editions du Comité "France-Espagne", s.d. (1946), in-8°, 60 pp, préface d'André Marty, broché, bon état

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369.          [MARTY, André]. Un scandale parmi cent autres : La cité Jeanne d'Arc. Présenté par la 13ème section des locataires. P., Fédération des locataires de la région parisienne, s.d. (1938), in-12, 21 pp, avant-propos d'André Marty, député de Paris, ex-conseiller municipal, qui a dénoncé le premier les affairistes de la Cité Jeanne d'Arc, une photo et un fac-similé, broché, bon état

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370.          MASSON (René). Haute Pègre. Joseph Joanovici, Serge Rubinstein, Maud Bellanger, Rosalio Rosale, Otto Wacker, Georges des Pointes, Sarah et Gino, Pierrot le Fou. Presses de la Cité, 1969, in-8°, 317 pp, broché, jaquette, bon état, envoi a.s.

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« Le crime ne paie pas » et «La réalité dépasse la fiction » : ces formules éprouvées pourraient aussi servir d'exergue aux destinées hors série que René Masson, qui se fit déjà le biographe de Landru, a réunies dans ce livre. Non pas des assassins, même si leur route est souvent jalonnée de cadavres, mais des aventuriers de haut vol, seigneurs de la jungle sociale, qui surent exploiter sur une grande échelle les étérnelles névroses de l'humanité : la mort, la cupidité et l'amour. Certains emplirent les journaux de leur fracas, comme Joseph Joanovici, le ferrailleur milliardaire, ou Serge Rubinstein, le financier play-boy. D'autres, plus feutrés, plus obscurs par vocation, se voient ici impitoyablement tirés à la lumière dans leur course fiévreuse à la fortune, leur ascension et leur chute vertigineuses : Maud Bellanger, la lesbienne marchande de canons, Rosalio Rosale, « le plus célèbre malade du monde », ou Otto Wacker le génial faussaire. Nous voyons se refermer lentement les mâchoires du piège qui broya Georges des Pointes, authentique marquis et séducteur professionnel, naître les flammes dévorantes qui consumèrent Sarah et Gino, les Bonnie et Clyde des maisons de jeux. Sans oublier Pierrot le Fou – le vrai, pas celui de Godard – dont le mythe, dans ces pages, est cruellement démystifié. Chacun de ces cas exemplaires aurait pu fournir la matière d'un épais roman, mais l'auteur a préféré les réduire aux proportions qu'ils eurent devant la justice des hommes – ou devant la Fatalité. Ainsi ces annales fourmillantes et pathétiques de la Haute Pègre ont-elles l'ampleur et la diversité d'une Comédie Humaine.

371.          MERCIER (André-François). Faut-il abandonner l'Indochine ? France-Empire, 1954, fort in-12, 446 pp, préface du maréchal Juin, 180 pp. de documents in fine, broché, bon état

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"Parlementaire, ayant fait partie d'une mission d'information en février 1954, l'auteur rapporte de son voyage en Indochine une suite d'images, de souvenirs et d'impressions qui donnent à son livre un certain aspect de reportage d'allure très vivante, mais une abondante annexe rassemble en outre des documents, discours, notes officielles, interviews et textes variés, classés de façon à fournir une vue cohérente de l'histoire du conflit et des divers problèmes actuels. Un renforcement de l'effort militaire est préconisé." (Revue française de science politique, 1954) — "Député du Groupe M.R.P., l'auteur rend compte de sa mission en Indochine durant l'hiver 1953." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54)

372.          MERMOZ (Jean). Mes vols. Flammarion, 1941, in-12, (x)-212 pp, présentation du livre par La Rocque, une carte, broché, couv. illustrée, bon état

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"Mermoz est là, sous les aspects multiples et extraordinaires qui le feront vivre éternellement.dans la mémoire des hommes : le pionnier, l'animateur, le virtuose, mais aussi le grand chef au cœur fraternel. Ces pages qu'il nous a laissées avant de tomber là-bas, c'est Mermoz tout entier que nous y retrouvons !" (Le Figaro, 24 avril 1937) — Figure mythique de l'Aéropostale, l'aviateur Mermoz fut aussi en 1936 l'un des fondateurs du Parti Social Français, mouvement de la droite nationaliste et conservatrice dirigé par le colonel de La Rocque. Le 7 décembre de la même année, Mermoz disparaît dans l’Atlantique à bord de l'hydravion la Croix-du-Sud. Sa mort est aussitôt vécue comme un traumatisme national, et six jours plus tard il est, avec son équipage, cité à l'ordre de la Nation par le gouvernement de Front populaire... — Table : Mes vols (pp. 11-134) – Pour l'aviation (pp. 135-148) – Le vice-président du Parti Social Français (pp. 149-153) – Mermoz toujours vivant (pp. 155-205, par René Chambe, Paul Bringuier, Daurat, Max Delty, Guillaumet, Kessel, François Mauriac, Maurice Rossi, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques Zimmermann) – Appendices (Le dernier message, L'équipage de la Croix-du-Sud à l'ordre de la Nation).

373.          MICHELET (Claude). Mon père Edmond Michelet, d'après ses notes intimes. Presses de la Cité, 1971, in-8°, 285 pp, 24 pl. de photos hors texte, repères chronologiques, biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état

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Le 17 juin 1940, Edmond Michelet et ses amis accomplissaient le premier acte de résistance clandestine en glissant dans les boîtes aux lettres de Brive un tract qui dénonçait la capitulation face à l'occupant... Dès lors, l'agent commercial, fils d'épicier, entre dans l'histoi