Pages d’Histoire – Librairie Clio
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21 octobre
Octobre 2023
Catalogue 411-412
Au-delà de dix jours, les livres réservés seront remis
en vente
GÉNÉALOGIE,
HÉRALDIQUE, NOBLESSE
1.
ANGELIER
(François). Dictionnaire
des voyageurs et explorateurs occidentaux. Du XIIIe au XXe
siècle. Pygmalion,
2011, gr.
in-8°, 766 pp, chronologie, biblio, index des noms et des
destinations, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
25 €
Pendant des siècles, se mettre en route ou s'embarquer releva du défi
téméraire, voire de l'inconscience suicidaire. Pourtant, guidés par l'appât du
gain, animés d'un grand désir de sciences ou ivres d'un vif appétit de
merveilles, voués à la conversion des peuples ou poussés par l'évasion hors
d'un monde misérable, des hommes et des femmes, parfois des familles entières,
se mirent en route vers des horizons inconnus. S'échelonnant entre deux
cataclysmes (les invasions mongoles au XIIIe siècle et le cataclysme atomique
du XXe), ce Dictionnaire des voyageurs et des explorateurs occidentaux permet
au lecteur de découvrir, outre les figures classiques du voyage et de
l'exploration (de Marco Polo à Alexandra David-Néel, en passant par Colomb,
Cook, Ross, Charcot, etc.), toute une cohorte bigarrée de missionnaires
dominicains et de conquistadors espagnols, d'amiraux anglais et de coureurs des
bois canadiens, de diplomates italiens et de globe-trotters allemands,
d'alpinistes autrichiens et de corsaires hollandais. Un livre magistral sur la
grande parade des conquérants de la planète.
2.
Anonyme. De la manière de chier.
Dissertation sur un ancien usage, lue dans l'Académie de Troyes, le
28 mai 1743. Nîmes,
Lacour, 1998, in-8°, (6)-56
pp, broché, bon état (Coll. Rediviva)
10 €
Réimpression en fac-similé de cette Dissertation. — "Cette opinion ;
conséquente au système général de cette dissertation, ou j'ai démontré que
naturellement nous aimions la merde, est fortifiée par ce système, et
réciproquement elle le fortifie. Elle a en la faveur ce bel Adage, connu de
tout le monde, et fondé sur l'expérience et sur la raison : “Chacun trouve que
son estron à l'odeur bonne – Stercus fuum cuique benè olet.” Elle est fondée
sur des vues médicales que le Grand Boerhave n'a pas dédaigné de développer..."
3.
ARON
(Raymond). Dimensions
de la conscience historique. Plon, 1961,
in-8°, 337
pp, index des noms, index des matières,
broché, couv. un peu défraîchie, intérieur très frais, qqs rares soulignures
crayon, bon état
25 €
A travers les Dimensions de la conscience historique, Raymond Aron
s'impose comme l'un des penseurs majeurs de l'histoire au XXe siècle. Après les
bouleversements issus du second conflit mondial, Raymond Aron pense le monde à
l'aune de l'installation durable du communisme à l'Est de l'Europe, de la fin
de la colonisation, des mutations que signale une phase de progrès technique
encore inconnue dans les sociétés développées. Il prend acte du changement
radical que marque pour la condition humaine l'avènement de l'ère nucléaire. Face
à ces mutations, le philosophe a plus que jamais le devoir de penser l'histoire
et la liberté de l'homme face à l'événement. Dialoguant avec Thucydide,
combattant l'idée d'une fin de l'histoire avancée par Spengler et Toynbee et
plus encore par la téléologie marxiste, il poursuit la réflexion sur les
limites de l'objectivité historique engagée au cours des années 1930. Les
Dimensions de la conscience historique n'ont cessé de nourrir les débats sur
l'histoire. Il demeure aujourd'hui un ouvrage indispensable pour réfléchir à
notre condition historique.
4.
BAKER
(J. N. L.) Histoire
des découvertes géographiques et des explorations. Payot, 1949, in-8°,
455 pp, traduit
de l'anglais, 8 cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Bibliothèque
géographique)
30 €
"Nos lecteurs se souviennent avec plaisir des six volumes sur la
Conquête de la Terre, d’O. Olsen, publiés de 1933 à 1937 par le même éditeur,
ils offraient au lecteur un tableau pittoresque de l'histoire de l’exploration
de la terre. Le présent ouvrage est d’une conception toute différente. Moins
riche en anecdotes, mais infiniment plus précis et documenté, il mérite en tous
points la réputation de classique qu’il a acquise dans les pays de langue
anglaise. On appréciera tout spécialement les nombreuses notes bibliographiques
et l’impartialité avec laquelle l’œuvre des différentes nations a été
présentée. Le rôle, souvent trop méconnu, de nos compatriotes est, en
particulier, remarquablement mis en valeur." (F. Bourlière, La Terre et la
Vie, revue d'histoire naturelle, 1949)
5.
BARNABAS
(Père). Description
de six espèces de pets, ou six raisons pour se conserver la santé, prêchées le
Mardi Gras. Nîmes,
Lacour, 1993 in-8°, (6)-16
pp, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Rediviva)
8 €
Réimpression de ce recueil populaire scatologique, présenté par le père
Barnabas, "péteur en chef au village des vesses, province des étrons,
goûtez qu'ils sont bons". Cette nouvelle édition parue vers 1765 fut
revue, corrigée et augmentée par M. Chicourt. On y découvre que les six espèces
de pets sont : le pet brutal ; le pet diminué ; le pet doucereux ; le pet
bardeur ; le pet musical et le pet timide !
6.
BLONDIN
(Antoine). Quat’
saisons. La Table Ronde, 1975, in-8°, 241 pp,
broché, légère trace d'humidité en marge des 3
premiers feuillets, bon état. Edition originale sur papier courant, ex. du SP.
Envoi autographe signé de Antoine Blondin à un confrère écrivain : "Pour
... , faute de mieux, ce livre qui aura eu, du moins, le mérite de nous rapprocher.
En hommage amical. Antoine Blondin."
200 €
« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les
marchées un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il
arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates :
pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles... L'auteur de
ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court, ne
souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre saisons,
de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a essayé de
terminer sur un coup de grâce. » Ainsi Antoine Blondin présentait-il Quat’
saisons, couronné du Prix Goncourt de la nouvelle en 1975.
7.
BOUCHER
(François). Histoire
du costume en Occident, de l'Antiquité à nos jours. Flammarion, 1965, in-4°,
450 pp, 817
illustrations en noir, 355 en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état (Coll. In-Quarto)
60 €
De la rude vêture préhistorique à l'harmonie étudiée du costume antique,
de l'habillement grave du Moyen Age aux modes recherchées et fantaisistes du
vêtement des temps modernes, cet ouvrage n'est pas une énième histoire du
vêtement mais plutôt une analyse transversale de ce phénomène complexe qu'est
le costume, de ses données matérielles à ses motivations psychologiques.
Dressant un panorama vaste et complet, l'auteur s'emploit à explorer
l'évolution des formes du vêtement en liaison avec l'histoire des mœurs, sa
fonction comme signe social ainsi que son rôle taxinomique entre âges, classes,
fonctions ou professions mais aussi son statut en tant que reflet de
l'expression personnelle de l'individu. Un outil indispensable pour tous ceux
souhaitant avoir une connaissance exacte et précise du sujet.
8.
BRAUDEL
(Fernand). Grammaire
des Civilisations. Arthaud/Flammarion, 1987, gr. in-8°, 607 pp, introduction
de Maurice Aymard, 23 cartes, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Ce livre est un manuel – la partie centrale d'un manuel – publié pour la
première fois en 1963. Au début des années soixante, Fernand Braudel fut en
effet sollicité pour rédiger un texte consacré aux grandes civilisations,
désormais au programme des classes de terminale, un projet qu'il défendait de
longue date. La langue de Braudel, éloquente et limpide, sa volonté de
transmettre à un jeune public une vision de l'Histoire nourrie des autres
sciences humaines, servirent à merveille la conviction qui fit toujours la
sienne : "Enseigner l'histoire, c'est d'abord savoir la raconter".
Par son ambition – il s'attache successivement à l'Islam, à l'Afrique noire, à
l'Extrême-Orient, aux civilisations européennes, à l'Amérique et à la Russie –
et la clarté de son propos, “Grammaire des civilisations” est devenu un
classique traduit en plusieurs langues.
9.
BRUHAT
(Jean). Histoire
du mouvement ouvrier français. 1. Des origines à la Révolte
des Canuts. Editions
Sociales, 1952, in-8°, 287 pp,
préface de Gaston Monmousseau, chronologie
politique, index des noms, des lieux, des industries, broché, bon état
30 €
Seul volume paru. « C'est à la fois l'histoire de la classe ouvrière,
celle de ses conditions de vie et celle de ses organisations que nous voulons
esquisser, tout en accordant un intérêt plus particulier aux organisations
syndicales » (p. 19) — Table : Les origines. – Les ouvriers et les luttes de
classes en France à la veille de la révolution bourgeoise. – Les masses
populaires à l'assaut de la féodalité (14 juillet 1789 - 27 juillet 1794). –
Naissance de l'Etat bourgeois. – Le temps du compromis et les premières luttes
ouvrières (1815-1831). – L'insurrection des canuts lyonnais et ses conséquences
(1830-1834). – Le bilan. — "... L'étude que fait M. Bruhat (p. 212 et
suiv.) de la Révolution de 1830 situe autrement la crise économique dans la
genèse de la Révolution. « Elle (la crise) aggrave (donc) l'antagonisme entre
l'aristocratie foncière et la grande bourgeoisie » (p. 213), « renforce
l'opposition de la bourgeoisie au régime de la Restauration » et jette aussi
les ouvriers dans la lutte pour qui l'ennemi principal paraît être encore,
comme en 1789, cette aristocratie. C'est-à-dire que, chez M. Bruhat
l'économique, et le politique ne sont pas des ordres de faits parallèles, mais,
au contraire, procèdent l'un de l'autre, celui-ci de celui-là, le politique
étant, suivant l'expression marxiste-léniniste, « concentré de l'économique ».
M. Bruhat peut dès lors donner de la Révolution de 1830 l'explication politique
bien connue (manifestation contre Villèle et élections de 1827, recul
provisoire (1828), puis contre-offensive (1829) des ultra-royalistes,
contre-offensive brisée par la révolution bourgeoise et ouvrière de 1830 ; la
contradiction bourgeoisie-prolétariat arrivant d'ailleurs au premier plan dans
la substitution de Louis-Philippe à la République, dès qu'a été éliminée par la
victoire des Trois Glorieuses la contradiction bourgeoisie-aristocratie) et
réconcilier ainsi (dans une histoire politique de la lutte des classes) les
deux aspects qu'il est courant aujourd'hui d'opposer : l'économique et l'« événementiel
»..." (Maurice Agulhon, Revue Historique, 1954)
10.
BRUNEL
(Pierre)(dir.) Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui. Editions du Rocher, 1999, fort gr.
in-8°, 944 pp, avec la collaboration de Frédéric Mancier et Matthieu
Letourneux, index des figures et des thèmes mythiques, reliure cartonnée de
l'éditeur, bon état
40 €
Ce qui nous intéresse avant tout, c'est de voir comment se construisent,
ou parfois se fabriquent des mythes modernes à la manière des mythes
classiques. Il nous a semblé, en particulier, que dans bien des textes
journalistiques, dans la publicité même, apparaissent des résidus de mythes
anciens. A partir de ces traces, les analyses peuvent être tentées pour établir
une continuité beaucoup plus grande et beaucoup signifiante qu'on ne pouvait le
croire. Les mythes d'aujourd'hui sont-ils alors les mêmes que les mythes
d'hier, avec des variantes ménagées par le temps dans ce que Claude
Lévi-Strauss a considéré comme une partition ? (Pierre Brunel) — Composé de
plus de quatre-vingt dix articles signés de chercheurs et d'universitaires
d'horizons variés, le “Dictionnaire des mythes d'aujourd'hui” offre ainsi un
large panorama des thèmes, des figures et des personnes qui composent à l'heure
actuelle notre "paysage mythique" : des Allégés aux Zombies, en
passant par les Cigarettes, le Sida, le Titanic et la Vache folle ; et encore
de Sherlock Holmes à Peter Pan, en passant par Serge Gainsbourg, François
Mitterrand et Marilyn Monroe. Chaque entrée est enrichie d'une notice
bibliographique ainsi que de renvois aux figures et thèmes de la mythologie
classique.
11.
[CABANÈS,
Docteur]. Un
grand historien. Le docteur Cabanès. Discours prononcés à
l'inauguration du monument élevé à Gourdon (Lot) le 1er septembre 1929. Albin Michel, 1930, in-12,
93 pp, suivies
de 8 pages sur papier rose présentant les oeuvres du docteur Cabanès, broché,
état correct
20 €
Plaquette publiée après la mort de l'historien (1862-1928) : Notice
biographique : l'œuvre de Cabanès ; Cabanès et la méthode médico-historique ;
critiques formulées sur l'œuvre (plus de 60 volumes) ; l'érection du monument
Cabanès ; discours et appréciations de l'oeuvre de Cabanès par les MM. les
docteurs J. Noir, Paul Voivenel, Jean-Louis Faure, Euzière, Senevet,
Laignel-Lavastine, Babonneix, Jean Séval, M. Pierre Calel, de la Société des
Gens de Lettres, M. Albin Michel, éditeur, M. Davidou, maire de Gourdon.
12.
CARDINAL
(Harold). La
Tragédie des Indiens du Canada. Montréal, Edition du Jour, 1970, in-8°,
225 pp, traduit
de l'anglais (The unjust society : the tragedy of Canada's Indians), biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Harold Cardinal (1945-2005) était un infatigable défenseur des droits des
Autochtones. Par son travail, il a su mettre les questions autochtones sur le
devant de la scène au Canada et démontrer l'importance des droits issus des
traités et du droit à l'autodétermination.
13.
[CÉLINE]
– GUENOT (Jean). Céline, écrivain arrivé, 1894-1994. Saint-Cloud, Editions
Guenot, 1993, in-8°, 302 pp,
broché, couv. à rabats, bon état. Edition
originale, un des 500 ex. numérotés sur vergé de chiffon
40 €
Un ouvrage allègre et iconoclaste publié l'année du centenaire de la
naissance de l’écrivain.
14.
[CÉLINE]. Actes du colloque
international de Paris L.-F. Céline (20-21 juin 1986). Tusson et Paris,
Editions du Lérot et Société des Etudes Céliniennes, 1987, in-8°,
302 pp, 8
pl. d'illustrations hors texte, table alphabétique des auteurs, broché, couv.
illustrée, bon état. Edition originale
40 €
22 contributions d'Albert Chesneau, Alain Cresciucci, Alice Kaplan, Eric
Mazet, Annie Montaut, Philippe Roussin, etc.
15.
[CHESNEY,
George]. Bataille
de Dorking. Invasion des Prussiens en Angleterre. P., Henri Plon, 1871, in-12,
149 pp, préface
de Charles Yriarte, broché, couv. illustrée par H. de Hem, dos factice, état
correct. Edition originale
40 €
Paru en mai 1871 en Angleterre, l'ouvrage “The Battle of Dorking” connut
un retentissement remarquable et donna lieu à l'édition de nombreuses brochures
qui le réfutaient, le complétaient ou le critiquaient. Dès août 1871, il est
traduit en français et longuement préfacé par Charles Yriarte. Signe de
l'intérêt que l'Europe toute entière prend à cette fable qui, après la
foudroyante victoire allemande sur la France, en 1870, trouve toute sa raison
d'être. Cette courte nouvelle uchronique se présente sous la forme d'un récit :
en 1921, un ancien volontaire anglais raconte à ses enfants comment, cinquante
ans auparavant, après l'annexion du Danemark et de la Hollande par le Reich
allemand, la flotte anglaise a été défaite sur mer par la flotte prussienne.
Puis comment l'Angleterre envahie est définitivement battue lors de la bataille
de Dorking, malgré le courage et la détermination des miliciens et des
volontaires, par les armées prussiennes. Et simultanément le monde se recompose
: les Etats-Unis absorbent le Canada ; l'Espagne, Gibraltar... A la fois récit
d'anticipation, texte politique et prémonitoire, destiné à faire prendre
conscience à tous du danger que représente, à terme, l'émergence de la
puissance allemande en Europe, une remarquable nouvelle de guerre spéculative
(une des premières du genre).
16.
Collectif. Mille ans de cultures
ashkénazes. Ouvrage dirigé par Jean Baumgarten, Rachel Ertel, Itzhok
Niborski, Annette Wieviorka. Liana Levi, 1994,
fort in-8°, 658 pp, 48 pl. de photos hors texte,
biblio, glossaire, index, liste des collaborateurs, cart. éditeur lég. abîmé,
sans la jaquette, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition
originale
30 €
Cet ouvrage se propose d'offrir dans toute sa diversité, à un public
éclairé mais non spécialisé, l'histoire d'un univers à la fois mal connu et
central dans la culture européenne, univers qui s'étend géographiquement de
l'Alsace à l'Ukraine, et de la mer du Nord à l'Italie. Sur une si grand
étendue, les raisons de cohérence ne manquent pourtant pas : un creuset
d'origine unique, une organisation communautaire semblable, une même langue, le
yiddish. Les populations qui les côtoient balancent entre bienveillance et
rejet. Les Juifs eux-mêmes sont partagés entre la volonté de maintenir leur
identité et celle de s'intégrer. Ce sont les cultures nées de cette histoire
complexe qui sont abordées ici.
17.
DELBOURG-DELPHIS
(Marylène). Le
chic et le look. Histoire de la mode féminine et des mœurs de 1850 à nos jours. Hachette, 1981, in-8°,
280 pp, 20
illustrations dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Analyse chronologique de la mode féminine de 1850 à nos jours, cet essai
est une histoire des faux-semblants révélateurs de la relation tantôt subie,
tantôt choisie des femmes à l'univers quotidien. Enquête sur les conditions
d'apparition des modes et les principes subtils qui régissent ces fantaisies
quasi obligatoires, “Le chic et le look” décrit la traduction originale de
l'histoire dans le monde irréductible de l'apparence, la réverbération sur les
visages et les silhouettes d'événements aussi différents qu'une grande
exposition des peintres vénitiens au Grand Palais, que la guerre de Crimée,
celles de 14-18 ou de 39-40, ou l'apparition du twist... — "Marylène
Delphis-Delbourg a écrit une histoire de la mode qui est également une histoire
des femmes et des « mentalités »." (Steven Zdatny)
18.
DELUMEAU
(Jean) et Daniel ROCHE (dir.) Histoire des pères et de la paternité. Larousse, 1990, pt in-4°,
477 pp, préface
de Jean Delumeau, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte en noir
et en couleurs, biblio, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette
illustrée, bon état
40 €
Qu'éprouvait l'homme d'autrefois devant son nouveau-né ? Quel était son
rôle et comment l'assumait-il ? Quels sont les grandes mutations, les ruptures,
les invariants dans la durée ?Cette longue et passionnante enquête sur le père
et la paternité, Jean Delumeau et Daniel Roche l'ont entreprise ici avec une
équipe d'historiens démographes, littéraires, iconologues, juristes... L'image
du père et de son autorité est véhiculée depuis l'aube des temps dans les
consciences collectives et les institutions, mais de sa présence effective
auprès de l'enfant et de son vécu quotidien on ignore presque tout. L'Histoire
des pères et de la paternité est un long regard porté sur des siècles d'une
histoire presque inconnue...
19.
DOLLÉANS
(Edouard). Histoire
du Mouvement ouvrier. Armand Colin, 1953-1967,
3 vol. in-8°, 399, 365 et 424 pp, préface de
Lucien Febvre, index dans chaque volume, brochés, couv du tome II lég. salie,
dos du tome III jauni, bon état (Coll. Economies, sociétés, civilisations)
90 €
Tome I : 1830-1871 (7e éd. 1967) ; Tome II : 1871-1920 (6e éd. 1967) ;
Tome III : de 1921 à nos jour (1ère éd. 1953). — "Une vaste fresque
grandiose, dont les larges plans lumineux n'écrasent cependant pas les grandes
figures individuelles surgies à telle et telle place. Pas de bibliographie,
mais quelle énorme information, où les documents de toute espèce, d'accès
souvent difficile, sont complétés par des souvenirs personnels sur les
personnes et sur les événements ! (...) Une oeuvre de grande valeur
scientifique, véritablement riche et magnifiquement homogène, à l'impartialité
compréhensive." (Georges Bourgin, Revue Historique) — "L'Histoire du
mouvement ouvrier est un classique pour tous les lecteurs qui s'y intéressent
depuis 1936, date de publication du premier volume. C'est en 1939 que
paraissait le tome II. Cette histoire était cependant incomplète : elle
s'arrêtait aux lendemains de la première guerre mondiale, à l'aube d'une
nouvelle période. Le tome III continue et achève cette biographie du mouvement
ouvrier de 1921 à nos jours." (prière d'insérer du tome III)
20.
DRAPER
(John William). Histoire du développement intellectuel de l'Europe. P., Librairie internationale
A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868-1869,
3 vol. in-8°, 390, 400 et 350 pp, traduction de
l'anglais par L. Aubert, seule édition française autorisée, reliures
demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs, titres et caissons dorés, tranches marbrées
(rel. de l'époque), dos et plats frottés, bon état
120 €
"Le lecteur ne manquera point de reconnaître, je l'espère, que cette
histoire du progrès des idées et des opinions est faite à un point de vue qui
jusqu'ici a été à peu près entièrement négligé. Il y a deux méthodes pour
traiter les questions philosophiques : la méthode littéraire et la méthode
scientifique. Lorsque l'on traite un sujet par la première de ces méthodes,
beaucoup de choses restent effacées, qui prennent une importance considérable
lorsque l'on considère leurs rapports scientifiques. C'est la seconde méthode
que j'ai adoptée. Le progrès social est aussi absolument gouverné par les lois
naturelles que le développement du corps. La vie de l'individu est une
miniature de la vie de la nation. La démonstration de ces propositions forme
l'objet spécial de cet ouvrage..." (John William Draper, préface)
21.
DROUIN
(Henri). Femmes
damnées. Gallimard, 1929, in-12, 195 pp,
4 pl. d'illustrations hors texte, biblio,
broché, bon état (Coll. Les Documents bleus)
30 €
Le docteur Henri Drouin, ancien médecin de l’hôpital Broca, publie cet
ouvrage en 1929. Il sera réédité en 1945, aux éditions « La Vulgarisation
scientifique » avec un sous-titre bien plus explicite : « Essai sur les
carences sexuelles féminines dans la littérature et dans la vie ». — "Les
femmes damnées, ce sont proprement celles que tourmente une libido trop
ingénieuse ou affolée, et qu'on délivrait autrefois du démon à coups de
matraque. Je ne vois pas très bien l'intérêt que pourra prendre la
lectrice-qui-n'est-point-damnée à cette étude pseudo-médicale. Quant aux
autres, elles relèvent de traitements assidus que ce livre ne peut prétendre à
remplacer..." (Gus Bofa, Le Crapouillot, octobre 1929)
22.
DUBECH
(Lucien). Poèmes. P., La Cité des Livre,
1928, pt
in-8°, 115 pp, broché, couv. rempliée illustrée d'une vignette, bon
état. Edition originale, un des 1000 ex. numérotés sur vergé d'Arches
20 €
23.
ELIAS
(Norbert). La
Civilisation des moeurs. Calmann-Lévy, 1973,
in-8°, 342
pp, traduit de l'allemand, broché, couv.
à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences sociales). Edition originale en
français
25 €
Comment se tenait-on à table au Moyen Age ? Comment se mouchait-on à la
Renaissance ? De quelle époque datent les pudeurs associées au comportement
sexuel ? Norbert Elias analyse les mœurs de la civilisation occidentale et
étudie leur transformation de la fin du Moyen Âge à l'époque contemporaine. Des
exemples amusants et inattendus, des textes peu connus et pleins de surprises
émaillent ce livre savoureux. D'une chanson coquine à un manuel de
savoir-vivre, d'une tirade de moraliste à un recueil de proverbes, à chaque
fois brillamment commentés, Norbert Elias donne au mot "civilisation"
un sens nouveau et original, basé sur l'étude concrète des moeurs. Ce livre
d'un précurseur est devenu un classique de la réflexion sociologique.
24.
EMMANUEL
(Arghiri). L'Echange
inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques
internationaux. Maspero,
1972, in-8°,
422 pp, préface
et remarques théoriques de Charles Bettelheim, reliure toile gris-bleue, pièce
de titre chagrin rouge (rel. de l'époque), bon état (Coll. Economie et
socialisme). Bel exemplaire
30 €
Arghiri Emmanuel (1911-2001) est un économiste grec d'inspiration marxiste
qui s'est intéressé aux échanges internationaux et en particulier à la
situation des pays en voie de développement. Il est notamment connu pour ses
écrits sur l'échange inégal. — "Le Capital de Marx, on le sait, ne
contient pas d'analyse théorique des relations économiques internationales. A.
Emmanuel a pensé, à juste titre, qu'il fallait tenter de combler cette lacune.
Son ouvrage ne manquera pas de susciter un grand intérêt, puisqu'il veut
renouveler l'ensemble de la théorie du commerce extérieur, et particulièrement
l'analyse de la détermination des termes de l'échange entre les nations. (...)
Il y a là, nous semble-t-il, une analyse qui est capable de faire progresser dans
une mesure importante la théorie du commerce international. Certes, le modèle
utilisé par l'auteur, très proche des modèles utilisés par Marx (pour l'analyse
de la « reproduction »), doit apparaître aujourd'hui comme rudimentaire. Mais
on construirait assez aisément un modèle plus complet et plus réaliste..."
(Henri Denis, Revue économique, 1970)
25.
FAUVELLE
(François-Xavier). L'Afrique de Cheikh Anta Diop. Histoire et idéologie. P., Karthala, 1996, in-8°,
237 pp, préface
d'Elikia M’Bokolo, une photo de Cheikh Anta Diop en frontispice, 9
illustrations et cartes, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
100 €
Cheikh Anta Diop (1923-1986), l'auteur de "Nations nègres et
culture", est certainement la figure la plus influente de l’africanisme
contemporain. Il n’est pas un domaine (histoire, linguistique, égyptologie...)
qu’il n’ait balisé et où ses thèses, reprises ou critiquées, ne soient devenues
incontournables. Sa pensée, décisive parfois, vigoureuse à défaut d’être
toujours rigoureuse, suscite le débat entre partisans et adversaires. Tous sont
pourtant d’accord pour l’admettre : Diop fait date. Il manquait jusqu’ici une
approche critique globale de cette œuvre, qui proposerait en même temps la
synthèse des réserves localisées émises par d’autres historiens. —
"L’auteur présente une approche critique globale de la pensée de Cheikh
Anta Diop, la figure la plus influente de l’africanisme contemporain. Refusée
en Sorbonne, la thèse de Diop avait fait l’effet d’une bombe dans le milieu
intellectuel des années 50 : dans "Nations nègres et culture", il
avait cherché à rompre avec la « falsification de l’histoire », et à raccorder
l’histoire africaine avec celle de l’Egypte et de l’Ethiopie. Se gardant de
prendre parti sur le fond, François-Xavier Fauvelle s’attache à situer les
sources et la méthodologie de la pensée, aussi féconde que controversée, de
celui que dans sa préface Elikia M’Bokolo, lui-même du métier, qualifie «
d’historien le plus populaire d’Afrique »." (Philippe Leymarie, Le Monde
diplomatique)
26.
FERRÉOL
(Gilles)(dir.) Histoire de la pensée sociologique. Armand Colin, 1994, in-8°,
192 pp, index
des noms, index thématique, broché, qqs rares soulignures crayon, bon état
(Coll. Cursus)
20 €
Cet ouvrage présente l'histoire de la pensée sociologique à partir des
précurseurs et fondateurs de cette science. Chaque partie est consacrée à un
auteur : Montesquieu, Comte, Tocqueville, Marx, Pareto, Durkheim, Simmel et
Weber. Pour chacun d'eux, les auteurs présentent des points de repères
biographiques, une synthèse des oeuvres, une explication des notions ou des
concepts clés, une présentation des principales problématiques, une
confrontation avec des thèmes d'actualité et une sélection d'ouvrages de
référence.
27.
FOUCAULT
(Michel). Dits
et écrits 1954-1988. Edition publiée sous la direction de Daniel Defert et
François Ewald avec la collaboration de Jacques Lagrange. Gallimard, 2001, 2 forts
vol. in-8°, 1708 et 1736 pp, biblio, index, brochés, couv. illustrées, bon état
(Coll. Quarto)
50 €
Volume 1, 1954-1975 ; Volume 2, 1976-1988. — « Si je devais écrire un
livre pour communiquer ce que je pense déjà, avant d'avoir commencé à écrire,
je n'aurais jamais le courage de l'entreprendre. Je ne l'écris que parce que je
ne sais pas encore exactement quoi penser de cette chose que je voudrais tant
penser. [...] Je suis un expérimentateur en ce sens que j'écris pour me changer
moi-même et ne plus penser la même chose qu'auparavant. » (Michel Foucault,
1978) — Ces Dits et écrits, qui réunissent, parallèlement à ses grands livres,
la totalité des textes publiés du vivant de Michel Foucault (1926-1984),
constituent l'autobiographie intellectuelle de l'un des grands esprits du XXe
siècle. On y découvre l'immensité de sa culture, la variété de ses
préoccupations, une curiosité toujours en éveil, une liberté et une générosité
de parole et d'engagement, qui permettent de mieux cerner le personnage et
éclairent la lecture de ses ouvrages. Publiés dans l'ordre chronologique, ces
conférences, préfaces, articles, essais et entretiens, croisés avec la
biographie qui les précède, donnent la possibilité de suivre les cheminements
de sa pensée, son perpétuel renouvellement.
28.
FUKUYAMA
(Francis). La
Fin de l'histoire et le dernier homme. Flammarion, 1992, gr. in-8°,
452 pp, biblio,
index, broché, bon état. Edition originale en français
25 €
Le livre de Francis Fukuyama a suscité de multiples polémiques. On a cru
le réfuter, avec facilité. N'annonçait-il pas la fin de l'Histoire, et le
triomphe de la démocratie libérale ? Or, si on a vu s'effondrer les derniers
totalitarismes, on n'en a pas fini avec la violence, avec la guerre, avec
l'injustice. Sans doute, et Fukuyama le sait bien. Son propos est autre. Sa
perspective est mondialiste. Nous savons que la révolution est terminée, qu'un
cycle s'est achevé, et que le nouveau n'est peut-être que le retour du pire ou
l'extension de ce qui existe. Le devenir de la démocratie mérite qu'on médite
les réflexions de Fukuyama, elles ne se réfutent pas aussi aisément qu'on le
croit.
29.
GARÇON
(Maurice). La
Justice contemporaine, 1870-1932. Grasset, 1933,
fort in-8°, 758 pp, index, broché, couv.
défraîchie, trace de mouillure marginale, état correct, ex. du SP
25 €
"Cette étude, qui emprunte sa substance à une masse considérable de
documents de tous ordres, offre un vif intérêt. Il s'agit, au vrai, d'une
histoire « très anecdotique », menée avec verve par quelqu'un qui sait voir et
écrire. Me Maurice Garçon restitue l'atmosphère des procès qu'il raconte et
multiplie les petits détails suggestifs." (Robert Schnerb) — "Parmi
les nombreux ouvrages récemment parus sur l'histoire récente ou contemporaine,
nous devons noter celui de M. Garçon qui se distingue par une grande
objectivité, d'ailleurs voulue, une documentation abondante et précise, un
exposé très clair de faits souvent embrouillés. (...) Les chapitres qui nous
paraissent peut-être les plus originaux sont ceux relatifs à la Justice de la
Commune..." (Michel Reulos, Revue d'histoire moderne, 1934)
30.
GIDE
(Charles) et Charles RIST. Histoire des doctrines économiques depuis les
physiocrates jusqu'à nos jours, cinquième édition revue et
corrigée, éd. 1926, nouveau tirage 1929. P., Librairie du Recueil Sirey, 1929, in-8°,
xvi-814 pp, index, reliure demi-percaline verte, dos lisse avec pièce de titre basane
vermillon, fleuron et double filet dorés (rel. de l'époque), bon état
60 €
"En mai 1909 a paru à la Librairie Larose et Ténin, à Paris, une
Histoire des doctrines économiques depuis les physiocrates jusqu'à nos jours,
qui nous semble d'une importance peu courante", écrivait Léon Walras en
1910 pour saluer la publication de cet ouvrage. Un siècle plus tard, le livre
garde, entière, cette importance peu courante, qui en fit la figure de
référence de tous les manuels d'histoire de la pensée économique publiés depuis
lors. Charles Gide et Charles Rist y développent une vision ouverte de
l'économie politique comme doctrine, qui replace l'analyse économique au coeur
d'une réflexion plus générale sur la société. C'est dans ce dialogue renoué
entre le savant et le politique que se constitue le fil rouge d'une histoire
toujours en train de s'écrire.
31.
GOFFMAN
(Erving). La
Mise en scène de la vie quotidienne. 1. La Présentation de soi. Editions de Minuit, 1983, in-8°,
251 pp, traduit
de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, soulignures crayon sur 2 pages,
bon état (Coll. Le Sens commun)
15 €
Rencontres fortuites, échanges de paroles, de regards, de coups, de
mimiques, de mots, actions et réactions, stratégies furtives et rapides,
combats ignorés de ceux-là mêmes qui se les livrent avec l'acharnement le plus
vif, telle est la matière première qui constitue l'objet, inhabituel, de la
présentation de soi. Pour ordonner ces miettes de vie sociale – résiduelles
pour la sociologie canonique qui les néglige – sur lesquelles il concentre
l'attention la plus minutieuse, Goffman prend le parti de soumettre à l'épreuve
de l'explicitation méthodique une intuition du sens commun : Le monde est un
théâtre. Le vocabulaire dramaturgique lui fournit les mots à partir desquels il
construit le système des concepts propre à abstraire de la substance des interactions
quotidiennes, extérieurement dissemblables, les formes constantes qui leur
confèrent stabilité, régularité et sens. Ce faisant, Goffman élabore dès La
présentation de soi, son premier livre, les instruments conceptuels et
techniques à partir desquels s'engendre une des œuvres les plus fécondes de la
sociologie contemporaine et qui sont peut-être aussi au principe de la
constitution des catégories fondamentales d'une nouvelle école de pensée : en
rompant avec le positivisme de la sociologie quantitative en sa forme
routinisée et en s'accordant pour tâche de réaliser une ethnographie de la vie
quotidienne dans nos sociétés, La présentation de soi peut être tenu pour un
des ouvrages qui sont au fondement du courant interactionniste et, plus
généralement, de la nouvelle sociologie américaine.
32.
GRMEK
(Mirko D.) et Bernardino FANTINI (dir.) Histoire de la pensée médicale en Occident. 2. De la
Renaissance aux Lumières. Seuil, 1997,
gr. in-8° carré, 376 pp, biblio, index, reliure toile
éditeur, jaquette illustrée, bon état
45 €
Par Raffaele Bernabeo, Allen G. Debus, O. Faure, Mirko D. Grmek, Renato G.
Mazzolini, Henri H. Mollaret, Roy Porter, Roselyne Rey, Guenter B. Risse,
Gerhard Rudolph. "Cette histoire intellectuelle de l'art médical dans les
civilisations dites occidentales (monde méditerranéen d'abord, puis les pays de
l'Europe de l'Ouest et du Nord, enfin tous les continents, Amérique du Nord en
tête) tient pour essentielles les relations qu'entretiennent les connaissances
médicales avec les mentalités, la philosophie et les diverses sciences et
techniques. Au lieu de thésauriser les faits et de se limiter aux abondantes
listes des noms, dates et découvertes qui jalonnent l'histoire de l'art
médical, cet ouvrage veut en dégager les idées-guides. La reconstruction
historique des transformations lentes comme des mutations brusques subies par
les théories et pratiques médicales présente tant les diverses influences
exercées sur le développement de la pensée médicale que l'impact de cette
pensée sur les autres branches du savoir et sur le comportement humain. L'étude
de la pathocénose, c'est à dire l'ensemble des états pathologiques
caractérisant chaque population historique, amène à retracer aussi les grandes
lignes de la réalité changeante des maladies. Les différents volumes de cet
ouvrage ont été réalisés avec le concours d'une équipe internationale de
spécialistes maîtrisant les méthodes adaptées aux diverses époques et aux
problématiques particulières. Médecins et biologistes, historiens et
sociologues, philologues et philosophes ont collaboré dans un cadre qui assure
à l'ensemble son unité sans gommer la spécificité de chaque regard." (M.
G.)
33.
GUTTON
(Jean-Pierre). Naissance du vieillard. Essai sur l'histoire des rapports
entre les vieillards et la société en France. Aubier, 1988,
in-8°, 279
pp, 11 documents in fine, biblio, broché,
couv. illustrée, surlignures stabilo sur 2 pages (pp. 271-272), bon état (Coll.
historique)
25 €
Les sociétés anciennes ont longtemps eu une conception des âges héritée du
Moyen Age. On y distinguait la vieillesse “verde et crue” de 55 à 65 ans et la
vieillesse “décrépite” au-delà. Dans la première “les hommes peuvent encore
vaquer à leurs ordinaires exercices, se marier, faire des enfants et frustrer
de leurs successions leurs héritiers prétendus”. Mais, dans la seconde, devenus
inutiles, ils radotent, mangent, boivent et dorment le reste du temps. Le
vieillard n'est guère valorisé. Entre la fin du XVIIe siècle et l'époque
révolutionnaire il y a, au contraire, une évolution qui conduit à reconnaître
la spécificité de la vieillesse et à en faire un âge digne...
34.
HELLER
(Leonid). De
la Science-fiction soviétique. Par delà le dogme, un univers. Lausanne, L'Âge d'Homme,
1979, in-8°,
294 pp, traduit
du russe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Outrepart)
25 €
35.
IMBERT
(Jean)(dir.) Histoire
des hôpitaux en France. Toulouse, Privat, 1982, pt in-4°, 559 pp, très
nombreuses illustrations dans le texte, chronologie, biblio, index, reliure
toile éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix Broquette-Gonin de l'Académie
française 1983)
90 €
Par Michel Mollat (du VIe au XVe siècle), Jean-Pierre Gutton (du XVIe
siècle à 1789), Jean Imbert (la Révolution, 1789-1795, les structures
juridiques, les structures économiques, les structures d'accueil, 1796-1941),
Pierre Raynaud et Louis Veyret (1941-1980). — "Il n'existait pas jusqu'à
ce volume un travail d'ensemble consacré aux hôpitaux en France. Nul n'était
plus qualifié que Jean Imbert pour combler cette lacune. Depuis son Mémoire de
1947 sur « Les hôpitaux en droit canonique », du milieu du XIIe siècle à l'aube
du XIVe, nombreux sont les livres ou les articles qu'il a consacré à ce sujet.
Son goût et son sens de l'administration l'avaient d'autre part conduit à
suivre de près la vie hospitalière comme conseiller technique du ministre de la
Santé, préparant sous son autorité l'ordonnance hospitalière de 1958 et la
circulaire ministérielle sur « l'humanisation des hôpitaux ». Malgré ses
compétences et sa rare puissance de travail, il a cependant souhaité s'assurer,
pour cette vaste entreprise, le concours d'historiens (M. Mollat et J.-P.
Gutton) et de spécialistes de la vie hospitalière (P. Raynaud et L. Veyret).
L'ouvrage se veut accessible à un large public. Aucun appareil critique n'y
ajoute le poids d'une lourde érudition, mais la précision et la netteté du
propos de chacun témoignent de la sûreté de l'information. On ne saurait dire
de l'abondante iconographie, image le plus souvent de la déchéance physique ou
de la misère, qu'elle « agrémente » ce livre. Elle le complète par des
documents variés et bien choisis. La moitié du volume est consacré à l'époque
contemporaine, de la loi du 16 vendémiaire an V à 1980..." (J. Gaudemet,
Revue historique de droit français et étranger, 1983)
36.
JULLIARD
(Jacques). Les
gauches françaises, 1762-2012 : Histoire, politique et
imaginaire. Flammarion,
2012, gr.
in-8°, 943 pp, sélection bibliographique, index, broché, bon état
20 €
Ce livre est la première synthèse sur les gauches françaises, du XVIIIe
siècle à nos jours, des philosophes des Lumières à François Hollande. Il montre
ce que la gauche a retenu de chaque période historique : l'idée de progrès du
XVIIIe siècle finissant, les droits de l'homme de la Révolution, le
parlementarisme de la monarchie censitaire, le suffrage universel de 1848, la
laïcité de la IIIe République, la civilisation du travail du Front populaire,
la patience du pouvoir de François Mitterrand. Pour finir, il distingue quatre
gauches : libérale, jacobine, collectiviste, libertaire. L'arrière-plan
intellectuel de chaque période est éclairé par des "portraits
croisés", à l'imitation de Plutarque – de Voltaire et Rousseau en passant
par Robespierre et Danton, Lamartine et Hugo, Clemenceau et Jaurès, jusqu'à
Sartre et Camus, et enfin Mendès France et Mitterrand... Une vision à la fois
historique et anthropologique.
37.
LABBÉ
(Antoine). Le
destin de Worms & Cie. Grandeur et chute d'une société de personnes. P., Félix Torres, 2010, in-8°,
135 pp, 8
pl. d'illustrations en couleurs hors texte, broché, bon état (Coll. Mémoires
d'entrepreneurs), envoi a.s.
25 €
Puissants, craints, secrets, MM. Worms & Cie ont marqué l'histoire du
capitalisme et l'histoire de France tout court, du négoce de charbon et du
pétrole à leur rôle contesté sous Vichy, sans oublier l'étoile financière des
années 1980... Le groupe Worms a pourtant disparu. Antoine Labbé, héritier des
familles fondatrices restitue ce destin exceptionnel et interroge son étonnant
échec final. Au début des années 2000, le Groupe Worms, fondé en 1848 par un
banquier marchand de génie, Hypolite Worms, disparaissait sans coup férir,
l'épilogue d'un destin exceptionnel achevé dans l'indifférence. Puissants,
craints, secrets, MM. Worms & Cie ont pourtant marqué l'histoire du
capitalisme français, sinon l'histoire de France tout court. Du commerce de
charbon de la Révolution industrielle à celui du pétrole au XXe siècle, de la
flotte Worms au pavillon blanc et bleu flottant partout sur le globe à la
banque d'affaires et à l'assurance. Sans oublier un rôle contesté sous
l'Occupation, qui vaudra au Groupe la sulfureuse réputation de la Synarchie. Ce
n'est pas fini. Worms renaît de ses cendres après 1945, surmonte la
nationalisation de 1982 qui lui enlève sa banque, devient l'une des étoiles
financières des golden eighties... avant que l'affaire des Ciments Belges, qui
entache le nom Worms, puis l'OPA lancée par François Pinault en 1998, suivie de
celles des AGF, des Generalli et d'Allianz ne lui donnent le coup de grâce.
Passé sous le contrôle des Agnelli, le nom de Worms & Cie disparaît définitivement
en 2004-2005.
38.
LAPEYSSONNIE
(Léon). La
médecine coloniale. Mythes et réalités. Seghers, 1988,
in-8°, 310
pp, 8 pl. de gravures et photos hors
texte, une carte, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Médecine et
histoire)
30 €
"L'ouvrage particulièrement tonique du médecin général L.
Lapeyssonnie a le mérite d'être une mise au point claire et compréhensible pour
tout un chacun. De style agréable et parfois caustique, l'auteur montre que
l'action sanitaire européenne ne date pas d'aujourd'hui et qu'il faut avoir
quelque idée de ce qui a été fait pour mieux comprendre les problèmes actuels.
L'auteur décrit les principales étapes du service de santé colonial français de
Colbert à la création des écoles de médecine navale où furent formés la
quasi-totalité des médecins coloniaux. Ils participèrent à toutes les actions
coloniales et furent les acteurs des principales découvertes scientifiques.
Grâce à quelques tableaux, le médecin général Lapeyssonnie donne un aperçu des
réalisations effectuées, de l'évolution des différentes affections et des
problèmes posés par la médecine préventive et la médecine mobile.
L'épidémiologie est brièvement abordée à travers la peste, le choléra, la
fièvre jaune, la variole. Le portrait du médecin colonial est frappant de
vérité pour qui connaît un tant soit peu ce milieu. Si le service de santé
colonial français occupe une place de choix, l'auteur n'omet pas les autres
services de santé coloniaux anglais, belge, dont il se plaît à souligner
l'ampleur, et portugais..." (Danielle Domergue-Cloarec, Revue française
d'histoire d'Outre-Mer, 1990) — "9000 formations sanitaires créées et
gérées dont 41 hôpitaux généraux, 593 hôpitaux secondaires, 2000 dispensaires
ruraux, 6000 maternités, 4 écoles de médecine, 2 écoles d'assistants médicaux,
19 écoles d'infirmiers diplômés, 14 instituts Pasteur, de grands services
mobiles de médecine préventive...", tel est le bilan des soixante années
de la médecine coloniale française. Un dernier chiffre, étonnant: les 5000
"médecins coloniaux" (y compris les pharmaciens et gestionnaires) qui
ont vécu cette aventure lui ont donné 750000 mois de leur vie! "Qui a fait
mieux et où ?", comme le demande le doyen Payet. L'ouvrage de Lapeyssonnie
ne se borne pas à ce rappel, pourtant nécessaire, des succès et des contraintes
physiques, sociologiques, matérielles et pathologiques qui ont pesé sur cette
œuvre, ces dernières n'ayant d'ailleurs pas disparu avec l'indépendance des
territoires coloniaux. Il analyse les facteurs qui ont permis l'utilisation
optimale des ressources humaines et financières mises enjeu et dont les plus
visibles étaient l'unité de doctrine, la cohésion dans l'exécution et le suivi,
autrement dit la persévérance dans l'effort. L'histoire ne se répète pas, elle
bégaie, a-t-on dit. Elle aurait même tendance à bafouiller de nos jours,
surtout dans le domaine de l'aide médicale aux peuples malheureux. Cette grande
leçon du passé que nous donne ce livre ne pourrait-elle servir à mettre un peu
de rigueur dans le discours généreux mais souvent futile qui entoure
l'assistance au Tiers monde, comme si l'on voulait ignorer les tristes réalités
pour mieux ciseler la beauté de ce qui n'est alors qu'un geste, pour ne pas
dire une gesticulation ? (4e de couverture)
39.
LECLERC
(Félix). Adagio. Contes. Montréal, Québec, Editions
Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations
de Marcellin Dufour (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Avant de se faire connaître sur les grandes scènes du monde francophone,
Félix Leclerc avait su charmer une foule d'auditeurs puis de lecteurs avec une
série de contes qui se présentent comme une symphonie en trois mouvements :
Adagio, Allegro et Andante. Ces trois recueils de Félix, qui maîtrise toutes
les techniques de l'art de conter, ont connu un succès sans précédent. Adagio,
publié pour la première fois en 1942, regroupe dix-huit contes ou récits
réalistes pour la plupart qui témoignent de l'idéologie de la société
québécoise des années 1940. Félix, humaniste et philosophe, y chante entre
autres thèmes la grandeur de l'amour, l'importance de la fraternité humaine,
l'entraide et le partage, et il excelle à peindre l’univers des pauvres et des
laissés-pour-compte, qui se heurtent trop souvent à l’indifférence des
puissants. Bonheurs simples, fraternité entre les humains, joies de la vie
champêtre composent un univers que les lecteurs retrouveront avec un plaisir
renouvelé.
40.
LECLERC
(Félix). Allegro. Fables. Montréal, Québec, Editions
Fides, 1976, in-8° carré (16 x 20,4), 157 pp, illustrations
d'Albert Rousseau (4 pl. hors texte en couleurs et la couverture), lexique,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
Deuxième mouvement d'une symphonie amorcée avec Adagio (1944) et complétée
avec Andante (1945), Allegro (1944) regroupe douze textes, sous-titrés à
l’origine Fables, mais qui s'apparentent davantage aux contes animaliers
traditionnels. Félix le conteur, comme son maître La Fontaine, se sert des
animaux « pour instruire les hommes », pour leur enseigner les grandes lois de
la vie. Les personnages non typés, depuis la simple petite mouche jusqu'à
l'orignal, le roi de la forêt, cherchent le bonheur et la liberté. Ils sont
appelés à exercer un choix, à grandir au contact des autres, leurs semblables,
et à découvrir la vérité. Ainsi en est-il des hommes, qui doivent composer avec
leur entourage afin de découvrir les valeurs de la vie et de la mort. Avec
Allegro, Félix Leclerc livre un message d'amour et d'espoir.
41.
LEE
(Rensselaer W.) Ut pictura poesis. Humanisme et théorie de la peinture : XVe-XVIIIe
siècles. Macula,
1991, gr.
in-8°, 216 pp, traduction et mise à jour par Maurice Brock, un
frontispice et 41 illustrations, complément bibliographique, index des noms et
des notions, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Ut pictura poesis : la formule d'Horace ("la poésie est comme la
peinture") a été paradoxalement inversée par les hommes de la Renaissance
et de l'Âge classique. Pendant trois siècles, de Léonard à Reynolds, la
peinture s'est flattée d'être "comme la poésie" : subordonnée à la
littérature, dont elle a tiré ses sources d'inspiration et sa raison d'être.
Cette rencontre se défait au dix-huitième siècle : – affirmation d'un réalisme
qui entend puiser ses thèmes directement dans la nature ;– théories du génie et
du sublime qui autorisent les excès de l'expression individuelle ; – travail
des philosophes qui, tel Lessing (1766), veulent dégager la spécificité de
chaque pratique artistique ; – autonomie croissante des constituants picturaux
: couleur, texture, surface, etc. Pour nous conter l'histoire de cette
transformation, l'auteur procède par rapprochements, citations, références ; il
explicite tour à tour la théorie de l'art en Italie (de Dolce à Bellori), la
doctrine de l'Académie et de ses adversaires (Félibien, de Piles, Du Bos),
enfin les débats en Angleterre autour du magistère de Reynolds à l'aube du
romantisme. Etude célèbre publiée pour la première fois en français, l'Ut
pictura poesis de Lee a été actualisé par nos soins et doté d'une bibliographie
moderne. (4e de couverture)
42.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). De Belzébuth à Louis XVII. Affaires
étranges. Grasset,
1950, in-12,
300 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 13)
30 €
"Une série de chroniques parues dans “le Temps” de 1899 à 1914. Les
dons habituels de G. Lenotre n'y manquent pas. Lenotre estime que Louis XVII a
dû s'évader du Temple, mais que l'évasion n'a jamais été démontrée
scientifiquement. Quant à Naundorff, son imposture ne fait pas l'ombre d'un
doute." (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)
43.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Dossiers de police. Grasset, 1949, in-12,
278 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 6)
30 €
Dans cet ouvrage richement documenté, G Lenotre nous présente 35 histoires
de police qui ont défrayé la chronique, depuis l'assassinat d'Henri IV jusqu'à
des histoires aussi stupéfiantes que celle de Vrain-Lucas, audacieux faussaire
qui vendit à prix d'or des lettres de Vercingétorix et autres célébrités
antiques écrites en français (!) à un membre éminent de l'académie... La
lecture de ce livre nous fait passer du rire à l'horreur, mais toujours avec
plaisir tant le style de l'auteur est fluide et sa connaissance de l'histoire
pointue. Un chapitre, p. 142-146, intitulé : l'évasion de « Bibi », est
consacré à Michelot Moulin, le fameux chouan normand, qui s'échappa du fort de
Joux où l'avait fait incarcérer le Premier Consul.
44.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). En France jadis. Grasset, 1941, in-12,
348 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 10)
30 €
Au temps des pataches ; Le roi chez lui ; Médecin de Molière ; Le bonhomme
Le Nôtre ; Jean Cavalier ; Gens de maison ; Milord l’Arsouille ; Alexandre
Dumas cuisinier ; etc., etc. Selon les mots bien choisis de l’éditeur, Lenôtre
a rendu l’histoire “amusante, libre, variée, pittoresque... il assemble une
multitude de dessins précis, minutieux, d’une rare justesse de traits.”
45.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Existences d'artistes. De Molière à Victor Hugo. Grasset, 1941, in-12,
342 pp, 6
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 11)
30 €
"Les “Existences d'artistes”, de G. Lenotre (Grasset), sont un choix
de ses chroniques relatives à la vie privée de quelques grands hommes des arts
ou des lettres. Ces pages n'ont pas perdu leur fraîcheur, et permettent
d'espérer que plusieurs recueils posthumes pourront être encore édités du plus
amusant des historiens." (André Thérive, “Le Temps”, 10 janvier 1941)
46.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Héros d'aventures. Grasset, 1957, in-12,
313 pp, 8
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 15)
30 €
"La collection « La Petite Histoire » a pour objet de rassembler les
quelque deux mille articles que le regretté G. Lenotre a publiés, pendant un
demi-siècle et avec le talent que l'on sait, dans des journaux et des revues
fort divers. Le quinzième volume, "Héros d'aventures", vient de
paraître. Il groupe trente-deux récits où évoluent, avec le naturel et
l'aisance des êtres vivants, Casanova ou Brummel, la chevalière de Fréminville
ou Mme de Lavalette, – qui l'une et l'autre adoptèrent au moins durant une
heure des vêtements d'un sexe qui n'était pas le leur, – Vincent de Paul en
Barbarie, Franklin à Londres et Louise Contat rendant visite à Corvisart. Que
le charmant conteur nous conduise chez les Hurons ou au sommet du Mont Blanc,
du tripot de Mme Permon au taudis où sa fille – cette spirituelle et élégante
duchesse d'Abrantès qui dilapida des millions, – devait expirer, on poursuit
avec un intérêt sans cesse tenu en éveil le récit d'épisodes qui, sous la plume
de Lenotre, constituent « une ample comédie aux cent actes divers et dont la
scène est l'univers ». Et, en refermant ce livre, on s'aperçoit que, si les
romans d'actualité composés à l'époque qu'évoque l'historien ont terriblement
vieilli, les récits de « La petite Histoire » ont gardé toute leur fraîcheur."
(Revue des Deux Mondes, 1958)
47.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Nos Français. Portraits de famille. Grasset, 1942, in-12,
284 pp, 4
gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés à
froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 12)
30 €
"Vient de paraître « Nos Français », par G. Lenôtre. Voici le dernier
ouvrage du regretté auteur de la petite histoire. Tout le monde connaît et
apprécie le style alerte et nuancé de G, Lenôtre, Aussi est-il inutile de
s'étendre longuement sur la forme parfaite de ce nouveau recueil de croquis
dont le sous-titre est « Portraits de famille », Pris un peu au hasard de notre
histoire, la courageuse figure du marquis d'Arlandes compagnon d'ascension de
Pilâtre de Rozier, celle non moins attachante du comte de More, « insurgent »
d'Amérique ; l'épopée des soldats de la Révolution, l'attachement de Persigny
pour Falloux, représentent autant d'incidents historiques oubliés et que G.
Lenôtre replace en mémoire. Les 29 historiettes qui composent le volume ne peuvent
laisser le lecteur indifférent. Chaque ligne, chaque paragraphe apporte un
plaisir neuf et sain. L'auteur sait donner au plus modeste fait une tournure
spirituelle et de bon goût qui augmente encore l'agrément de la lecture. Ce
n'est pas sans un regret que l'on ouvre « nos Français » sur quelques menus
détaillés de restaurants... au XVIIIe siècle." (Journal des débats
politiques et littéraires)
48.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Paris et ses fantômes. Grasset, 1950, in-12,
318 pp, 4
pl. de gravures hors texte, reliure demi-basane fauve, dos à 4 nerfs soulignés
à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire, couv. illustrée conservée
(rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite Histoire, 3)
30 €
L'auteur a modestement adopté un procédé d'investigation un peu
particulier : il se contente d'évoquer les fantômes. Paris en est peuplé. Tant
de millions et de millions d'êtres y ont vécu, que tous les murs ont une
histoire à raconter. On ne les connaît pas toutes, certes; mais, guidés par des
souvenirs de lectures recueillis dans les « Mémoires » et les gazettes
d'autrefois, ou dans les chroniques des fureteurs qui nous ont précédés, nous
mêlons au plaisir de la flânerie celui d'écouter les vieilles pierres. Que de
pèlerinages émouvants ! Le passé émerge de l'ombre ; les maisons qui ont vu
l'histoire la racontent mieux que les livres...
49.
LENOTRE
(Théodore Gosselin, dit G.). Sous le bonnet rouge. Croquis
révolutionnaires. Grasset, 1946, in-12, 302 pp,
4 gravures hors texte, reliure demi-basane fauve,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièces d'auteur et de titre basane noire,
couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état (Coll. La petite
Histoire, 8)
30 €
Comment menait-on une grève en 1792 ? Que sont devenus les vainqueurs de
la Bastille ? Pourquoi le peintre David a-t-il dessiné des costumes ridicules
pour les élèves de l'école de Mars ? Qui étaient Cadet Rousselle, Ange Pitou ?
Pourquoi Rouget de l'Isle, vieux moribond, tremble-t-il dès que résonne sa
"Marseillaise" ? Les réponses sont "Sous le bonnet
rouge"...
50.
LETURMY
(Michel). Dieux,
héros et mythes. Club Français du Livre, 1958, in-8°, (18)-718-(8) pp, 32 illustrations hors texte, notes et lexiques, biblio, reliure toile
écrue de l'éditeur avec une illustration runique estampée en noir au 1er plat,
dos lisse (lég. sali) avec titres en rouge, bon état (Coll. Merveilles).
Edition numérotée
25 €
Mythologies gréco-romaine, hindoue, iranienne, celtique,
scandinave/germanique, ougro-finnoise, chinoise, africaine, sémitique.
51.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France de 1774 à 1851. Deuxième année.
Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925),
in-12, (4)-228
pp, 85 gravures et cartes, cart. éditeur,
bon état
20 €
52.
MALET
(Albert) et Jules ISAAC. Histoire de France du XVIe siècle à 1774. Première année.
Programmes de 1920. P., Hachette, s.d. (v. 1925),
in-12, 310
pp, 104 gravures et cartes, cart.
éditeur, bon état
20 €
53.
MARCADÉ
(Valentine). Art
d'Ukraine. Lausanne, L'Âge d'Homme, 1990,
in-4°, 348
pp, 60 illustrations en couleurs sur 24
pl. hors texte et 112 illustrations en noir sur 40 pl. hors texte, appendices,
notes, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état (Slavica,
Ecrits sur l'art)
40 €
"Il y a très peu de publications sur l'art ukrainien. Nous avons en
France et plus largement en Occident réalisé la plupart du temps des
expositions de l’art russe ou de l’art slave. Les grandes expositions qui se
sont tenues récemment au Louvre ou au musée d’Orsay présentaient une sorte de
panorama d’une culture slave ou russe qui englobait l'Ukraine. Nous manquons
cruellement d'outils de références, de données sur la culture ukrainienne et
quand il en existe, ils sont souvent indisponibles. Art d'Ukraine, l'ouvrage
fondamental de Valentine Marcadé, le seul livre en langue française sur les
avant-gardes ukrainiennes, a été édité il y a trente ans et il est difficile
aujourd’hui de se le procurer." (Sylvain Amic, directeur du musée des
Beaux-Arts de Rouen) — "La publication du livre de Valentine Marcadé est
un événement dans le processus d'approfondissement de la connaissance de la
culture ukrainienne par l'Occident. L'aube de cette culture a été marquée par
le brillant développement de l'art dans l'État kiévien. Cependant les
péripéties néfastes de l'histoire dont le résultat fut l'appartenance du
territoire de l'Ukraine à la Lituanie, la Pologne et la Russie ont produit,
pour un observateur extérieur, une aberration selon laquelle la culture
ukrainienne, fut amalgamée à la culture des nations voisines. La restitution de
la vérité historique est le premier mérite du livre de V. Marcadé. Son deuxième
mérite est la présentation des faits esthétiques dans le large contexte de la
vie sociale et la démonstration de l'enracinement profond de l'art ukrainien
dans les traditions folkloriques qui remontent parfois aux époques lointaines
des Scythes et des colonies grecques sur les côtes de la mer Noire. Mais la
spécificité la plus importante de ce livre est le choix bien fondé des
chapitres de l'histoire de l'art ukrainien que l'auteur propose à notre
attention. N'ayant évidemment pas l'intention d'écrire une histoire « complète
et systématique » de l'art d'Ukraine, V. Marcadé se concentre sur les épisodes
cruciaux de cette histoire, sur la période kiévienne, sur le développement de
l'art ukrainien aux XVlle-XVllle siècles, sur la participation des artistes
ukrainiens à la vie culturelle de l'Empire russe au XIXe siècle et sur
l'avant-garde ukrainienne des premières décennies de notre siècle. Il faut dire
qu'Art d'Ukraine contient beaucoup de faits et d'évaluations esthétiques qui
sont nouvelles et originales. Plusieurs dizaines d'illustrations en couleur et
en noir et blanc constituent également un des nombreux atouts du livre."
(Victor Koptclov)
54.
MELOT
(Michel). Daumier.
L'art et la République. Les Belles Lettres/Archimbaud, 2008, in-8°,
277 pp, 32
pl. de dessins de Daumier, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Fervent spécialiste de Daumier (1808-1879), Michel Melot retrace
l'histoire de la réception à la fois esthétique et politique de l'œuvre et mène
l'analyse jusqu'à nos jours, aussi bien chez les historiens, les écrivains, les
collectionneurs et les hommes politiques. Il rappelle de manière très
documentée les passions politiques que Daumier a suscitées non seulement en
France mais aussi à l'étranger – Daumier étant célébré à la fois aux États-Unis
comme le défenseur des libertés et, dans les milieux communistes, comme le
grand artiste révolutionnaire français – entièrement liées au combat des
républicains pour conquérir le pouvoir de 1830 à 1879, date précisément de la
mort de Daumier, dont les deux funérailles civiles donnèrent lieu à de véritables
manifestations républicaines. — Essai sur la vie et l'œuvre de Daumier, ce
livre montre combien les jugements esthétiques sont liés à l'histoire politique
et sociale. Il explique comment une œuvre d'art peut survivre à son auteur et
fasciner un public longtemps après et loin ailleurs des conditions de sa
création. — "Essai très complet sur les manières différentes, voire
opposées, dont l'œuvre de Daumier a été reçue, du XIXe siècle à nos
jours." (Le Figaro, 2008) — "L'intérêt de l'étude de Michel Melot est
d'examiner avec précision la postérité de Daumier, de dire pourquoi son œuvre
fut négligée après sa disparition en 1872 et comment, plus tard, elle lui valut
cette célébrité tant convoitée." (L'Humanité, 2008)
55.
MILLER
(Henry). Lettres
à Anaïs Nin. P., Christian Bourgois, 1967,
in-8°, 410
pp, cart. éditeur, jaquette illustrée,
bon état
25 €
"Écrivain prolifique, Miller a toujours trouvé le temps de submerger
de lettres ses amis. Elles sont incontestablement d'un intérêt premier. (...)
La correspondance publiée aujourd'hui embrasse la période qui s'étend de sa
rencontre avec Anaïs Nin, en 1931, à l'installation en Californie de
"l'Aigle de Big Sur" en 1946. C'est assez dire qu'elle est
essentielle. Quiconque voudra pénétrer davantage dans le monde millerien sera
désormais tenu de prendre là ses références. Les principaux événements de la
vie de Miller apparaissent sous un nouvel éclairage, non point parce qu'ils
nous sont donnés dans leur objectivité historique (ce serait trop exiger et
d'un intérêt médiocre), mais parce que nous les abordons par l'intérieur et
qu'ils se composent sous la plume de l'auteur comme un intime et vivant
kaléidoscope. L'opinion qu'a Miller, par exemple, de son "Tropique",
l'explication qu'il trouve souvent à ses actes, le portrait qu'il trace de ses
amis, la relation qu'il donne de ses nombreuses lectures, tout nous conduit à
considérer cet ensemble de lettres comme un long monologue biographique venant
en contrepoint de l'œuvre proprement dite. Miller donne l'impression de
s'adresser, au-delà de la personnalité bien vivante d'Anaïs Nin, à un vaste
public imaginaire ; non qu'il en ait conscience : l'incantation du monologue
agit comme une sorte de drogue et le récit s'avance, riche d'idées, fourmille
de visages, d'anecdotes, de réflexions. Un Miller tonitruant se présente au fil
des pages, tel que nous avons l'habitude de le côtoyer dans ses livres..."
(F.-J. Temple, Le Monde, 1967)
56.
MONTEIL
(Amans-Alexis). Histoire des Français des divers états aux cinq derniers siècles. P., Janet et Cotelle,
Coquebert, 1828-1844, 10 vol. in-8°, reliures
demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés,
caissons à froid (reliures lég. postérieures, vers 1870), coiffe sup. du tome 1
un peu abîmée, dos lég. frottés, rousseurs sporadiques, bon état
300 €
Edition originale. Amans-Alexis Monteil (1769-1850), professeur d’histoire
à l’École centrale de l’Aveyron (1796) puis dans les écoles militaires, est
surtout connu pour son “Histoire des Français des divers états aux cinq
derniers siècles” (Paris, 1828-1844), d’une conception très novatrice, une
sorte d’histoire racontée par ses acteurs, où il s'attachait à décrire
l'histoire des mœurs plus que l'histoire politique. Il avait notamment exploité
pour cet ouvrage des manuscrits recueillis par ses soins, à une époque où
ceux-ci étaient abondants sur le marché et vendus au poids du parchemin.
Monteil est l'un des premiers folkloristes, il décrit ici l'histoire du peuple,
des mœurs populaires, des usages, des traditions et des superstitions. Ses
études s'appuient sur une documentation prodigieuse et originale : la publication
de cette somme commença en 1828 et se termina en 1844. Son ouvrage est un
passionnant recueil des monuments des petits et des grands métiers anciens. Un
grand nombre d'artisanats, métiers de bouche, services, corporations,
bannières, font l'objet d'un chapitre. — Volume 1 et 2. XIVe siècle. – 3 et 4.
XVe siècle. – 5 et 6. XVIe siècle. – 7 et 8. XVIIe siècle. – 9 et 10. XVIIIe
siècle (et Révolution). Le travail des classes laborieuses dans l'ancienne
France ; l'industrie française ; le traité des arts et métiers (brasseurs,
charcutiers, charrons, couteliers, brodeurs, oublieurs, horlogers,
distillateurs, gantiers, patenôtriers, couvreurs, couteliers, relieurs, etc.) ;
les bannières des métiers (la bannière de Saint Eloi, le fer, le cuivre, la
bannière de Saint Blaise, la bannière de Saint Fiacre, la bannière de
Saint-Joseph, etc.) ; ordonnances relatives aux métiers ; Seizième siècle : la
visite aux ateliers ; Dix-septième siècle : les pérégrinations industrielles du
chevalier de Malte ; Etc.
57.
MUNTHE
(Axel). Le
Livre de San Michele. Illustrations de Louis Clauss. P., Editions Arc-en-Ciel,
1952, 2
vol. in-8°, 202-(3) et 221-(1) pp,
avec 24 gravures sur cuivre hors texte de Louis
Clauss enluminées au pochoir (dont qqs illustrations érotiques), brochés, en feuilles,
couv. rempliées, couv. crème avec titres en rouge et noir, sous chemises
cartonnées et emboîtages de l'éditeur (dos d'une chemise cartonnée abîmé, un
emboîtage abîmé, mais livres en parfait état)
40 €
Edition tirée à 2.200 exemplaires numérotés (ex. n° 181 sur vélin de
chiffon des papeteries du Marais). — « Si le livre de San Michele s’est trouvé
devenir une autobiographie, dit Axel Munthe, c'est que la manière la plus
simple d'écrire sur soi-même consiste à s’efforcer de penser à d'autres. » Les
autres, ce sont les belles malades imaginaires de l'avenue de Villiers ou de la
Piazza di Spagna, le triste petit John, la redoutable Mamsell Agata, le vicomte
Maurice ou M. Alphonse – les malheureux et les humbles soignés par le médecin
suédois à Paris, Naples ou Messine, qui apparaissent tour à tour au fil de ces
pages vibrantes de tendresse et de pitié pour les bêtes et les hommes. Vivre à
Capri, c'était le rêve – finalement réalisé – d’Axel Munthe. Son récit écrit à
San Michele, paradis des chiens et des oiseaux, a connu aussitôt dans le monde
entier une faveur qui ne s'est jamais démentie. — "Livre passionnant,
difficilement classable. Autobiographie ? Certainement pas, car ce médecin
suédois, né en 1857 et décédé en 1949, ne nous y dévoile pas des pans entiers
de son existence. Rien, ou très peu, sur son enfance. Rien sur d'éventuels
amours de jeunesse (en a-t-il eus ?) Rien sur sa vie familiale (il s'est tout
de même marié deux fois et a eu deux fils. Rien, ou presque, sur la Grande
guerre (qu’il a faite comme ambulancier de la Croix Rouge, et qui lui a inspiré
tant d'horreur). Le livre, en outre, manque singulièrement de repères
chronologiques. Entre Paris, Rome, Capri, Naples, Messine, la Suède,
l'Angleterre, le ballet des allées et venues est incessant, dans un désordre
que le lecteur ne peut que regretter, tant il est impossible de suivre le fil
du temps. Simple chronique d'une vie de médecin ? L'ouvrage va tellement
au-delà ! Anecdotes à foison – pas seulement médicales et le plus souvent
doublement savoureuses – humour, poésie, amour de la nature, des bêtes, des
déshérités de toutes sortes, corps à corps incessant avec la mort, confèrent au
livre une richesse et une puissance émotive qui ne peuvent laisser
insensible." (Daniele Foret)
58.
NEWTON (Helmut), LAMARCHE-VADEL
(Bernard). Helmut Newton,
un peuple de statues. Editions du Regard, 1981, in-4°, 75 pp, 34
photographies noir et blanc à pleine page ou sur double page, 11 photographies
dans le texte, reliure cartonnée de l'éditeur, jaquette illustrée (très lég.
usagée), bon état
50 €
Catalogue de l'Exposition d'Helmut Newton à la Galerie daniel Templon,
Novembre 1981, Paris.
59.
NORA
(Pierre)(dir.) Les Lieux de mémoire. Tome III : Les France. 1 : Conflits et
partages. 2 : Traditions. 3 : De l'archive à l'emblème. Gallimard, 1992, 3 vol. in-8°
carré, 988, 988 et 1034 pp, 815 illustrations dans le texte et hors texte, notes,
reliures toile éditeur, jaquettes illustrées, bon état (Coll. Bibliothèque
illustrée des Histoires)
150 €
60.
NOSSINTCHOUK
(Ronald). L'Extase
et la blessure. Crimes et violences sexuelles de l'Antiquité à nos
jours. Plon,
1993, in-8°,
291 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Eros est un dieu barbare qui n'hésite pas à armer le bras des amants. La
marque se substitue à la caresse, le cri à la plainte. Dans le secret des
familles ou des sectes, on n'hésite pas à exciser, à castrer dans l'espoir
d'atteindre à d'hypothétiques révélations divines. Dans l'intimité des couples,
le couteau, la hache, le garrot ou d'autres supplices sont les instruments de
l'excitation sexuelle. L'histoire de la séduction peut être ainsi réécrite en
termes de violence allégorique ou réelle, puisque la première des violences est
la tentation même de l'autre. Telle est l'ambition de ce livre. En réinterprétant
des exemples célèbres comme l'androgynie supposée de Jeanne d'Arc, la
nécrophilie du sergent Bertrand ou la passion sanglante de la veuve Renczi, et
en analysant des cas contemporains – tel celui de Salvo, l'étrangleur de Boston
–, Ronald Nossintchouc retrace le combat permanent entre le corps sexué
stigmatisé pour son infamie et la force subversive du désir, sans cesse
résurgente.
61.
NOSTRADAMUS
(Michel de Nostredame, dit). Traité des confitures, adapté en
français moderne et présenté par Jean-François Kosta-Théfaine. Imago, 2010, in-8°,
134 pp, 20
illustrations, index des ingrédients, biblio sélective, broché, couv.
illustrée, bon état
15 €
Nul n'ignore les célèbres Prophéties de Nostradamus, mais qui connaît le
Traité des confitures du fameux astrologue ? Pourtant, ce Traité eut un succès
retentissant dès sa parution, en 1555, et fut d'emblée réédité plusieurs fois.
Composé de trente et un chapitres, cet ouvrage nous offre diverses recettes
tout à fait réalisables pour les gourmands d'aujourd'hui. Coing, griotte,
rhubarbe, orange, poire, courge, et autres fruits et légumes sont accommodés
avec du sucre ou du miel, et relevés par des épices tels le gingembre, la
cannelle ou le clou de girofle... Mais comme chacun sait, Nostradamus était
aussi médecin. Il nous propose ainsi des confitures aux vertus curatives :
sirop laxatif composé de roses rouges, confiture de courge qui réduit la
chaleur du foie, sans oublier celle à base d'écorces de buglosse qui permet de
rajeunir ! — Si aujourd'hui elles enchantent nos papilles, les confitures ont
aussi leur histoire. Citées pour leurs vertus dès le premier siècle de notre
ère, elles entrent en gastronomie avec le début de production massive du sucre
dans les nouvelles colonies d'Amérique au XVIe siècle. Médecin et alchimiste,
Nostradamus s'est initié aux confitures guérisseuses à Milan pour enrichir sa
pharmacopée. Il étudia ainsi le moyen de conserver les fruits, de plus en plus
appréciés avec l'apparition des premiers vergers. La confiture naît de cet art
de la conservation et de la recherche du goût. Si le sucre est encore un
produit rare réservé aux «princes et grands seigneurs», Nostradamus entend le
populariser et propose d'étonnantes recettes de confitures, fruits confits et
autres vins cuits... Les recettes de Nostradamus offrent à la fois un intérêt
culinaire, historique et littéraire.
62.
NURDIN
(Jean). Le
Rêve européen des penseurs allemands, 1700-1950. Presses Universitaires du
Septentrion, 2003, gr. in-8°, 291
pp, préface de Jacques Bariéty, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'Europe en construction est-elle vraiment celle qu'espéraient il y a un
demi-siècle ses initiateurs ? Ne s'éloigne-t-elle pas de l'objectif premier de
leur action, à savoir une imposante fédération reposant sur le "noyau
dur" de la réconciliation franco-allemande ? L'Europe est et doit être
davantage qu'un grand ensemble économique et commercial, car elle est d'abord
une idée qui fut longtemps l'apanage d'une élite de la pensée. Les auteurs
d'expression allemande y occupèrent une place exceptionnelle et c'est une
analyse de leurs conceptions européennes que propose le présent ouvrage, dont
l'objet est de montrer combien la réflexion de ces "penseurs
allemands" a contribué à enrichir le débat sur l'Europe, son identité, sa
culture, son organisation et son avenir. Philosophes, écrivains, historiens,
publicistes ou hommes d'Etat, ces hommes, célèbres ou peu connus, ont souvent
fait preuve d'une lucidité et d'une prescience hors du commun. Leurs
conceptions méritent d'être évoquées à une époque où l'Europe s'interroge sur
elle-même et sur son avenir.
63.
OLSEN
(Dr Orjan). La
Conquête de la Terre. Histoire des découvertes et des explorations depuis
les origines jusqu'à nos jours. Payot, 1934-1941,
6 vol. in-8°, traduit du norvégien, 397 cartes et gravures dans le texte et à pleine
page, index chronologique des principaux voyages, les 6 tomes reliés en 3
volumes demi-chagrin noir à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres
dorés (rel. de l'époque), bon état (Bibliothèque historique). Bel exemplaire
bien relié
250 €
Complet. – I-II : Des origines à Christophe Colomb ; III-IV : De
Christophe Colomb à Cook ; V-VI : De Cook à nos jours. — Table : I. Les
premiers pionniers ; Les plus vieilles civilisations ; L'Egypte ; Les Keftiou ;
L'Ophir et le Pont ; Les Phéniciens ; Carthage ; Le périple d'Hannon ; Les
conceptions géographiques des anciens Grecs ; Les colonies de la Grèce ; Les
géographes grecs d'avant Hérodote ; Hérodote et sa géographie ; L'Anabase de
Xénophon ; L'Inde de Ctesias ; L'Expédition d'Alexandre ; L'Expédition de
Néarque ; Le voyage de Mégasthènes en Inde ; Le voyage de Pythéas aux pays du
nord ; Les savants d'Alexandrie et de Rhodes ; La géographie au temps de la
puissance romaine, Ptolémée ; L'Empire chinois et ses relations avec l'Europe ;
Les voyages de Fa-Hien (399-417) ; Le commerce de Byzance avec l'Asie. La
mission de Zémarque ; La géographie au Moyen Age ; La géographie chez les
Arabes ; Les voyages d'Ibn Batouta ; Les voyages d'exploration des Norvégiens ;
Les voyages de Benjamin de Tudèle, 1159-1173 ; Les conquêtes mongoles. La
conflagration universelle ; La visite de Plan Carpin au grand khan. – II. Les
voyages de Rubruquis à Karakoroum ; Marco Polo ; Les missions d'Asie ; Jean de
Béthencourt ; Les explorations portugaises sous Henri le Navigateur ; Vasco de
Gama trouve la route maritime de l'Inde ; La deuxième période des expéditions
portugaises ; Christophe Colomb découvre l'Amérique. – III. Le deuxième voyage
de Colomb ; Le troisième voyage de Colomb. Découverte de l'Amérique du Sud ; Le
quatrième voyage de Colomb ; Les dernières années de Colomb ; Les
conquistadores dans l'Amérique centrale. Le nouveau monde. Les « explorateurs
mineurs » ; Balboa découvre la Mer du Sud ; Découverte et conquête du Mexique ;
Découverte et conquête du Pérou. François Pizarre ; Conquête du Chili.
Découverte de l'Amazone ; Les premières expéditions dans l'Amérique du Nord.
L'El Dorado. Les voyages en Floride, le Mississipi, l'Arizona, le Nouveau
Mexique, la Prairie ; Las Casas, « l'Apôtre des Indiens » ; Fernand de Magellan
fait le tour du monde, 1519-1522. – IV. Découvertes sur la côte orientale de
l'Amérique du Nord. A la recherche du passage du Nord-Ouest ; La fondation de
Buenos-Ayres. Découvertes en Argentine, au Paraguay et au Brésil ; L'empire des
jésuites au Paraguay ; Les Français en Floride. Sir Walter Raleigh ; Le
capitaine John Smith et la fondation de la Virginie ; La colonie française du
Canada ; Voyages aux terres polaires en quête d'un raccourci vers la Chine ;
Voyages de découverte des Espagnols dans la mer du Sud ; Voyage autour du monde
de Sir Francis Drake ; Les successeurs immédiats de Francis Drake ; Voyages des
Hollandais dans les eaux japonaises ; Découverte et conquête de la Sibérie ; Le
travail des missionnaires ; La Salle et la Louisiane ; William Dampier « le
grand flibustier » ; Le tour du monde de Roggeveen. Découverte de l'île de
Paques ; L'amiral Anson, le dernier des grands corsaires ; Expédition de John
Byron aux mers du Sud ; Wallis et Carteret. Découverte de Tahiti, Pittcairn,
etc ; Le voyage autour du monde de Bougainville ; Le premier voyage de Cook. –
V. Le deuxième voyage de Cook ; Le troisième voyage de Cook ; Les navigateurs
français contemporains de Cook ; La colonisation de l'Australie ; Jean Egède et
le Groenland ; La grande expédition russe au Kamtchatka, en Sibérie et en «
Tartarie » ; Nouvelles découvertes en Amérique ; Découvertes en Afrique ; La
mer Rouge, l'Asie occidentale et l'Inde au début du XIXe siècle ; Nouveaux
progrès en Afrique ; La reconnaissance du territoire américain s'organise ;
Circumnavigations des Russes ; Nouvelles explorations dans le Pacifique. – VI.
Les premiers voyages dans l'Antarctique ; Le passage Nord-Ouest et les
expéditions Franklin ; Les détails du territoire américain ; Les derniers
voyages d'exploration en Australie ; Découvertes en Afrique à partir du milieu
du XIXe siècle ; Les dernières explorations de l'Asie ; L'Océan glacial. La «
Vega » et la « Jeannette » ; Le Spitzberg, la Nouvelle Zemble et l'Archipel
François-Joseph ; Le détroit de Smith, le canal de Robeson et le Groenland ;
Les expéditions du Pôle Nord ; Les derniers voyages aux mers antarctiques. La
conquête du Pôle Sud ; Index chronologique.
64.
PETRÉ-GRENOUILLEAU
(Olivier). Les
traites négrières. Essai d'histoire globale. Gallimard, 2006, in-8°,
468 pp, 22
gravures et photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état (Bibliothèque des
histoires)
25 €
Monstrueuse, la matière de ce livre l'est, pour deux raisons. Le sujet,
d'abord : le trafic d'hommes noirs, "infâme trafic" jusque dans les
justifications qu'on a voulu lui trouver, philosophiques, religieuses,
économiques, politiques. Monstrueuse aussi, son étendue dans l'espace, de
l'Afrique à la Méditerranée orientale puis de l'Afrique aux Amériques, le
fameux "commerce triangulaire" n'étant que l'une de ses composantes ;
et dans le temps, puisque cette histoire est longue de près de quatorze
siècles. L'approche globale, qui met en relation l'histoire de l'esclavage avec
d'autres domaines de la recherche historique – histoire des idées, des
comportements, de l'industrialisation –, permet de découvrir comment des
logiques différentes, propres à l'Afrique noire, au monde musulman et à
l'Occident, ont pu se connecter pour donner naissance aux traites négrières.
Comment, une fois pris le pli, enclenché l'engrenage négrier, les traites ont
évolué jusqu'à leur terme, résultat d'une dynamique abolitionniste. Ce livre
restitue pour la première fois dans son ensemble la complexité d'un des
phénomènes mondiaux à l'origine du monde moderne.
65.
POUJOULAT
(Jean-Joseph-François). Histoire de Jerusalem. Tableau
religieux et philosophique. Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1842, 2 vol.
in-8°, 300 et 316 pp, les 2 tomes reliés ensemble en un volume demi-chagrin
havane à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés,
filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), mque la page de titre du tome
II, qqs rares rousseurs sur les premiers et derniers feuillets, bon état
60 €
Comprenant l'entrée des Hébreux dans le pays de Chanaan, leurs destinées
monarchiques, leur génie, leur caractère ; Jésus-Christ ; l'établissement et
les premiers siècles du Christianisme ; les pèlerinages, le royaume francais
fondé en Terre Sainte par les croisades ; la domination musulmane jusqu'a nos
jours.
66.
POUPET
(B.-J.) La
Dentelle d'Alençon. (Thèse). P., Arthur Rousseau, 1913, gr. in-8°, viii-165 pp, biblio,
broché, très bon état, envoi a.s.
Rare
60 €
"Dans sa thèse de doctorat sur la dentelle d’Alençon, B.-J. Poupet
évoque des « aptitudes spéciales » nécessaires. Pour « réussir l’alençon », il
faut « du goût, de la patience, de l’agilité, de la précision et aussi une
grande sûreté de main et d’œil, la soumission à la discipline du silence et encore
le sens de l’imitation originale ». Or, selon lui, « toutes les fillettes n’ont
pas ce don : un article du règlement [des écoles de dentelle] prévoit
l’éviction des maladroites et des nonchalantes ; celles qui restent ont la
vocation et pourront jusqu’au bout jouer la difficulté ». Le régime de la
vocation, s’il est « naturellement » féminin pour la dentelle, n’est donc pas
également distribué parmi les jeunes filles." (Stéphane Lembré, La
qualification, la main et la machine : filles et garçons face aux formations
dentellières, XIXe-XXe siècles)
67.
QUIDET
(Christian). La
fabuleuse histoire du tennis. P., ODIL, 1976,
pt in-4°, 784
pp, préface d'Antoine Blondin, 300 photos
en noir dans le texte et à pleine page et sur 24 planches en couleurs hors
texte, palmarès, biblio, reliure cartonnée de l'éditeur (un coin lég. abîmé),
jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état (poids 1,83 kg)
25 €
Cet ouvrage, qui a obtenu le Grand Prix de littérature sportive 1977 est
certainement le plus complet sur l'histoire du tennis des origines à 1975.
68.
ROMAINS
(Jules). Les
Hommes de bonne volonté. Flammarion, 1944-1946,
27 vol. in-12, imprimés sur
vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes
dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité,
bon état
250 €
Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et
multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes
de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre
temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946,
l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des
protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux,
et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes
politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e
arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se
focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte,
à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on
voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou
mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la
construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires,
les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages
se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean
Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman,
où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion
est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et
n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux
d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très
nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours
d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau
panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis
Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien
Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur
criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire
idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier
et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à
qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les
deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune
Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une
société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une
petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les
instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne
volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de
personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules
Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les
aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6 octobre.– 2.
Crime de Quinette. – 3. Les Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les
Superbes. – 6. Les Humbles. – 7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9.
Montée des périls. – 10. Les Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les
Créateurs. – 13. Mission à Rome. – 14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun.
– 16. Verdun. – 17. Vorge contre Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19.
Cette grande lueur à l'Est. – 20. Le Monde est ton aventure. – 21. Journées
dans la montagne. – 22. Les Travaux et les Joies. – 23. Naissance de la bande.
– 24. Comparutions. – 25. Le Tapis magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7
octobre.
69.
RONAN
(Colin). Histoire
mondiale des sciences. Seuil, 1988,
gr. in-8° carré, 697 pp, traduit de l'anglais, 126 pp
de gravures et photos, figures, 2 cartes, biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état
40 €
Un curieux paradoxe de nos cultures imprégnées de science et de technique
tient à l’oubli délibéré de l’histoire des sciences. L’enseignement des
sciences la néglige et l’histoire s’en accommode tant bien que mal, y voyant
davantage un complément utile qu’une source essentielle. La science a pourtant
bien une histoire, sans laquelle on ne saurait comprendre en profondeur les
mutations de nos sociétés modernes. Donner à lire l’histoire de toutes les
sciences, mathématiques, biologie ou géologie, et des sciences de toutes les
civilisations, des Mayas à la Chine ancienne et à l’Europe, tel est le but de
cette Histoire mondiale des sciences qui intègre les acquis les plus récents de
la recherche. — Colin Ronan (1920-1995), historien des sciences, est en particulier
l’auteur d’une importante biographie de Galilée et de recherches sur l’histoire
des télescopes.
70.
ROUSSEAU
(Jacques) et Michel Iatca. Histoire mondiale de l'Automobile. 1. L'époque
héroïque. 2. L'univers automobile. P., Amis du Club du Livre du mois, 1958, 2 vol.
in-4°, 511 pp, pagination continue, 16 planches en couleurs hors
texte (11 de photos et 5 illustrations par Geo Ham), très nombreuses gravures
et photos en noir dans le texte, tiré sur papier héliogravure, exemplaire n°
98, reliures toile décorées de l'éditeur, bon état
60 €
"Ce livre, à l'aide d'excellents textes et de nombreuses
illustrations, retrace l'histoire de l'automobile par la plume de Jacques
Rousseau, le mieux documenté de nos techniciens." (Le Monde) — Jacques
Rousseau, historien de l'automobile durant ses temps de loisirs, est connu pour
son ouvrage en deux tomes "Histoire mondiale de l'Automobile" paru en
1958 chez Hachette. Ingénieur des Arts et Métiers, il travailla à partir de
1958 chez Simca.
71.
ROUVILLOIS
(Frédéric). Histoire
du snobisme. Flammarion, 2008, gr. in-8°, 410
pp, 16 pl. de gravures en noir et en
couleurs, notes, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Au
fil de l'histoire)
20 €
Février 1914 : une grande enquête est lancée pour déterminer le sujet le
plus "parisien" du moment. Alsace-Lorraine, tensions avec
l'Allemagne, poudrière des Balkans ? Erreur. La réponse est : Bergson. Les
élégantes qui se pressent aux cours du philosophe s'arrachent d'ailleurs la
dernière robe du grand couturier Worth, joliment appelée "M. Bergson a
promis de venir..." Chers snobs, que le Collège de France préoccupe
davantage que la guerre qui menace. Bergsoniens à la Belle Epoque, ils ont été
amateurs de loirs au miel dans l'Antiquité, bourgeois gentilhommes ou
précieuses ridicules au Grand Siècle, Incroyables ou Merveilleuses sous le
Directoire, fashionables sous la Restauration... mais il leur a fallu attendre
le milieu du XIXe siècle pour connaître la consécration, grâce au livre du
romancier anglais Thackeray, “Le Livre des snobs”, acte de baptême du snobisme.
Dûment nommés, nos snobs s'habillent à l'anglaise et courtisent les clubs chic,
convoitent l'onction du titre de noblesse ou de la particule, s'émerveillent de
la mise du comte d'Orsay, de Boni de Castellane, d'Oscar Wilde ou du prince de
Galles. Après la Grande Guerre, la séduction du grand monde finit par se tarir.
Fleurit alors un snobisme nouveau, aujourd'hui plus vivace que jamais : il faut
être dans le vent, ou mourir ! Goûter l'art cubiste puis abstrait, quand la
foule en est aux impressionnistes ; s'affoler de la cuisine dite nouvelle pour,
quand elle vieillit, célébrer les élucubrations chimiques de chefs inspirés...
Ridicules, les snobs ? Avant de leur jeter la pierre, faites votre examen de
conscience, en méditant le propos du maître en snobisme que fut Robert de
Montesquiou : "il faudrait manquer d'esprit pour ne pas être snob"...
72.
SAINT-FLEUR
(Joseph P.) Logiques
de la Représentation. Essai d'épistémologie wittgensteinienne. Louvain-la-Neuve, Academia,
1988, in-8°,
367 pp, préface
de Noël Mouloud, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Hypothèses)
35 €
Ouvrage issu de thèse. "Dans son ouvrage sur les Logiques de la
représentation chez Wittgenstein, Joseph Saint-Fleur propose quatre étapes
d'analyse qui suggèrent aussi quatre niveaux de lecture de l'itinéraire
intellectuel du penseur viennois : 1. Structures de la représentation logique;
2. Le Tractatus en miettes; 3. La fracture du grand miroir; 4. Bilan et
perspectives (sur la continuité de l'œuvre)." (Marc Maesschalck)
73.
SALA-MOLINS
(Louis). L'Afrique
aux Amériques. Le Code Noir espagnol.
PUF, 1992,
in-8°, 184
pp, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"L'Espagne, jalouse de la prospérité des Antilles françaises, dont
elle voit la cause dans l'extrême rigueur du Code Noir de 1685, fait rédiger le
Código Negro carolino en 1784, dont l'auteur nous donne ici la traduction,
précédée d'une ample introduction. Il signale également la double articulation
du Code Carolin au Code noir, et du Code noir aux ordonnances hispaniques
antérieures. Comme dans son édition du Code noir, l'auteur use d'un style
misérabiliste qui ne convainc pas toujours le lecteur : « le maître et le moine
labourent avec une ardeur pareille les chairs de l'esclave noir » (p. 11) ;
etc. La traduction que présente L. Sala-Molins est effectuée à partir de
l'édition publiée par Javier Malagón Barcelo en 1974 : le Code noir Carolin est
resté à l'état de projet, n'ayant jamais été promulgué ! Peu importe d'ailleurs
qu'il n'ait jamais été appliqué car il donne une idée des sentiments de
l'autorité qui en a ordonné la rédaction. Son contenu, comme on peut s'y
attendre, est assez proche du Code noir français, mais accorde quelques
réconforts au destin du noir, réconforts signalés par Humbolt mais que
Sala-Molins considère – sans doute à juste titre – comme inexistants..."
(Jean Imbert, Revue historique de droit français et étranger, 1993)
74.
SCHEFER
(Jean Louis). L'Hostie profanée. Histoire d'une fiction théologique. P.O.L., 2007, gr. in-8°
carré, 552 pp, 40 illustrations en couleurs hors texte, qqs
illustrations en noir dans le texte, index-glossaire, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, bon état
35 €
Le Moyen Age latin a inventé une histoire. Après avoir mis au point la
formule rituelle et théologique du rapport des hommes à Dieu (forme de la
messe, signification du sacrifice : la présence du Christ sur l'autel et sa
communion aux fidèles), un scénario est inventé qui montre le Christ outragé
dans son sacrement, livré à l'ennemi théologique et mis à mort. Il faut donc de
nouveau que des chrétiens livrent le corps du Christ à ses bourreaux. Tel est
le sens de cette histoire qui nourrira pendant des siècles l'hostilité de
l'Europe latine à l'égard de toute religion qui conteste les fondements
mystiques de son idéologie : toute opposition, théologique ou simplement
rituelle, à la forme de la religion de l'Europe latine est immédiatement notée
d'hérésie. Les "erreurs" (toujours orientales) sont toutes assimilées
à des erreurs juives, prolongeant l'époque de l'Ancien Testament. A travers
l'examen de cette histoire et de ses variantes, cet essai envisage l'ensemble
des liens qui ont construit l'Occident dans la seule justification du Corps
mystique, "le corps du Christ dont nous sommes les membres" est la
dernière justification des États chrétiens et le principe de leur organisation.
Cette communauté historique est maintenue en vie en vue de son salut par des
sacrements, dont, en tout premier, par une participation au corps du Christ.
L'évolution du rituel (la forme de la messe) et les débats théologiques seront
ainsi orientés : les notions d'image et de symbole devront être remplacées par
celles de vérité et de réalité. Cette histoire d'hostie profanée par des juifs,
présentée comme un fait divers, est sans doute la dernière illustration de ce
que veut être l'Occident latin : seul dépositaire et seul interprète accrédité
du message évangélique et des moyens de salut de l'humanité, il doit délimiter
et définir précisément ce qu'est la communauté dont l'État garantit la vie. Si
le Christ est parmi nous par les sacrements qu'il a institués, il est de toute
nécessité que ces sacrements produisent des effets réels. Il faut donc à la
démonstration de réalité une preuve de plus : cela s'appelle un miracle. Qui
est bénéficiaire du miracle ? les membres de la communauté chrétienne,
c'est-à-dire la communauté organisée comme le Corps mystique, nom même de
l'idéologie de l'État chrétien. Mais voici d'abord une histoire où l'on voit
passer l'éternel usurier, le chrétien endetté, Shylock spéculant sur la chair
d'un chrétien, Dracula, une souris grignotant une hostie, les aventures de la
monnaie, le sacrement du corps périmant le le sacrement en image. Notre
histoire.
75.
SELLIER
(Jean). Atlas
des peuples d'Afrique. La Découverte, 2005,
in-8° à l'italienne, 208 pp, nouvelle
édition, 75 cartes en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le continent africain surprend par sa complexité. L'Atlas des peuples
d'Afrique clarifie les questions en associant un texte alerte et concis à 75
cartes originales en couleur. Il évoque des populations aussi diverses que les
Kabyles, les Ouolof, les Yoruba, les Dinka, les Xhosa... en les situant dans
l'actualité des pays contemporains, mais aussi dans une histoire bien
antérieure à l'époque coloniale, trop souvent méconnue. — "Pédagogique
mais non simpliste, privilégiant l'histoire longue de ces populations, il
permet de toucher la complexité du présent. Et le lecteur se régale de ce
voyage dans le temps et dans l'espace, depuis les Berbères des côtes
méditerranéennes jusqu'aux Zoulous en Afrique australe, que guide une bien
agréable cartographie." (Alternatives internationales) — "Jean
Sellier a fait le choix de cartes très instructives, très colorées (ce qui
ajoute au plaisir visuel) et de textes qui racontent l'histoire des
cinquante-trois Etats indépendants africains, en brefs éclairages, compréhensibles
par tous, y compris par ceux qui se sentent dépassés par la complexité du
continent (...). Le lecteur ira de découverte en découverte." (La Croix)
76.
TOUCHATOUT
(Léon-Charles Bienvenu, dit). Histoire de France tintamarresque, depuis les
temps les plus reculés jusqu'à nos jours. Illustrée par G. Lafosse, avec le
concours de MM. Draner, A. Gill, P. Hadol, A. Le Petit, Robida, etc., etc. P., Librairie illustrée,
s.d. (1868), in-4°, 796 pp, double page de titre dont une illustrée en couleurs,
très nombreuses gravures dans le texte et 8 pl. en couleurs hors texte, reliure
demi-basane bleu-nuit, 5 nerfs filetés soulignés à froid, titres dorés (rel. de
l'époque), bon état
120 €
Une ironie cinglante, un langage décapant, prétexte à un jeu de massacres
auquel nulle tête couronnée n'échappe : "Enfin, à l'âge de 77 ans, Louis
XIV daigna faire quelque chose pour le pays dont il avait été le cancer pendant
72 ans : Il mourut." De la Gaule jusqu'en 1848, cet ouvrage irrésistible
re-situe les princes qui nous gouvernent à la place qu'ils n'auraient jamais dû
quitter dans l'esprit du peuple aussi bien que dans les manuels scolaires :
celle du comique de service à qui l'Histoire a malencontreusement confié le
rôle tragique du Commandeur. — C'est en 1863 que Touchatout (1835-1911) rentre
au journal qui deviendra l'Eclipse ; il devient rédacteur attitré en 1865,
copropriétaire en 1868, puis propriétaire en 1872. L'Histoire de France tintamarresque
fera sa renommée. Parus sous la forme de fascicules dès 1867, ces livraisons
participent de la démolition de la légende historique, manquant de respect aux
traditions avec un superbe sans-gêne. Il s'attaquera ensuite, de 1873 à 1878 à
l'Histoire tintamarresque de Napoléon III...
77.
TOYNBEE
(Arnold J.) La
Grande Aventure de l'Humanité. Bruxelles, Elsevier Sequoia, 1977, fort
in-8°, 580 pp, traduit de l'anglais, 14 cartes hors texte in fine,
broché, jaquette dorée illustrée, bon état. Edition originale en français
30 €
"Une vision magistrale de l'histoire universelle." — Arnold
Toynbee, unanimement considéré comme un des plus grands historiens du XXe
siècle, nous donne ici sa version de l'histoire de l'humanité. Il fait le récit
du destin de toutes les grandes civilisations : Sumer, l'Égypte, l'Amérique
centrale, l'Inde, la Chine, Rome, la Perse, l'empire arabe, Byzance, les
Mongols, la chrétienté occidentale sont passés en revue. Un récit vivant,
exhaustif et précis, mené de main de maître par un des derniers grands
humanistes, l'un des derniers à pouvoir brasser une telle somme d'informations.
Des chapitres d'analyse et de réflexion figurent également, sur le destin des
civilisations, leurs relations avec la technologie, avec les autres
civilisations.
78.
TRESMONTANT
(Claude). La
Crise moderniste. Seuil, 1979,
in-8°, 351
pp, notes, ouvrages cités, broché, bon
état
40 €
Les termes de « modernisme » et « moderniste » sont considérés très
souvent comme injurieux par ceux qui les prononcent, voire insultants pour ceux
qu'ils désignent. Qu'en est-il en fait ? Les historiens ont appelé “Crise
moderniste” une crise doctrinale qui a secoué la pensée chrétienne et donc
l'Eglise à la charnière entre le XIXe et le XXe siecle. Cette crise a porté sur
plusieurs champs de bataille : la rencontre entre la crtique biblique et la
théologie, la rencontre entre la théologie et les philosophies allemandes, la
rencontre entre les sciences expérimentales et la théologie. (...) La crise
moderniste n'a pas été seulement un grand moment de l'histoire de la pensée
chrétienne : elle a été l'occasion d'un grand “développement”, selon
l'expression du cardinal Newman. La connaissance de cette crise est donc
nécessaire pour comprendre nos propres problèmes.
79.
[Vinification]
– BIDET (Nicolas). Traité sur la nature et la culture de la vigne, sur le vin, la
façon de le faire, et la manière de le bien gouverner, à l'usage des différents
vignobles du Royaume de France. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, 2 vol.
in-8°, 390-(11) et 227-(5) pp, 15 planches dépliantes et un tableau hors texte,
brochés, couv. illustrées, bon état
80 €
Réimpression de l'édition de 1759. — En 1752, parut le premier ouvrage de
Nicolas Bidet, grand spécialiste de l'agronomie viticole à son époque. Ce livre, qui traitait principalement des
vignobles de Champagne, connut un grand succès. Après sept années de voyages et
de recherche dans les autres régions du royaume, il publia cette seconde
édition, très largement revue et augmentée. C'était, en quelque sorte, une somme
des connaissances en matière de viticulture au XVIIIe siècle. Elle est enrichie
d'une série de planches dessinées par Maugein et gravées par Choffart qui
montrent des pressoirs, cuves et divers instruments de vinification. Nicolas
Bidet naquit à Reims en 1709 et mourut dans la même ville en 1782. Il fut
officier de la Maison du roi et sommelier de la reine Marie-Antoinette.
80.
[Vinification]
– JULLIEN (André). Manuel du sommelier ou instruction pratique sur la maniere de soigner les
vins. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°, 315-(7) pp, 3
doubles planches hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Contenant la Théorie de la Dégustation de la Clarification, du Collage et
de la Fermentation secondaire des Vins; les Moyens de prévenir leur Altération
et de les rétablir lorsqu'ils sont dégénérés ou naturellement défectueux, de
distinguer les Vins purs des Vins mélangés, frelatés ou artificiels, etc. —
Réimpression de la 3e édition de 1822, revue, corrigée et augmentée, du premier
guide pratique à l'usage des amateurs de vins et des sommeliers. Cette édition
contient 3 planches figurant les instruments du sommelier. (Oberlé, Fastes,
962)
81.
[Vinification]
– ROZIER (Abbé). Mémoire sur la meilleure manière de faire et de gouverner les vins, soit pour
l'usage, soit pour leur faire passer les mers. Tchou, Bibliothèque des Introuvables, 1999, in-8°,
287-(5) pp, 3 planches gravées hors texte in-fine, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Le premier manuel du parfait vigneron. — Réimpression de l'édition de
1772. Né à Lyon en 1734, Jean-François Rozier fut un agronome réputé,
particulièrement averti en matière de viticulture. Pendant un temps, il mit
lui-même en pratique sa grande connaissance du vin après avoir acheté un
domaine près de Béziers. Son ouvrage : "Mémoire sur la meilleure manière
de faire et de gouverner les vins" est, après les auteurs latins, le premier
manuel du parfait vigneron. Il obtint, en 1770, le grand prix de l'Académie de
Marseille. Outre son étude pertinente sur les cépages rouges et blancs
implantés dans le Midi de la France, le savant indique les meilleurs moyens de
renouveler un vignoble et de le cultiver ainsi que les vaisseaux et autres
instruments propres à soigner le vin. Ce livre très rare est une somme du
savoir viticole et oenologique au XVIIIe siècle. L'abbé Jean-François Rozier
fut docteur en théologie, directeur de l'école vétérinaire de Lyon et membre
d'un grand nombre de Sociétés de botanique. Curé constitutionnel sous la
Révolution, il mourut en 1793, tué dans son lit par une bombe.
82.
WALLACE
(Sir Alfred Russel). Les Miracles et le Moderne Spiritualisme. P., Librairie des sciences
psychologiques, s.d. (1891), in-8°, viii-382-(2)
pp, traduit de l'anglais, un portrait
gravé en frontispice par Henri Germain, reliure demi-chagrin havane, dos à 5
nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état.
Edition originale, devenue rare (Caillet 11344, Dorbon 5230)
150 €
"Savant ouvrage de cet émule de Darwin qui a consacré ses dernières
années à la défense du Spiritualisme scientifique. – La croyance aux miracles.
– Aspect scientifique du surnaturel. – La force Od. – La double vue. – Réalité
des apparitions. – Théorie du Spiritualisme. – Photographies spiritiques
d'Esprits. – Y a-t-il une autre vie ?... etc." (Caillet 11344) — Alfred
Russel Wallace (1823-1913) est un naturaliste et philosophe britannique. Il a
mis au point la théorie de l'évolution par la sélection naturelle au même
moment que Charles Darwin. Sa défense du spiritisme et sa croyance en une
origine immatérielle pour les plus hautes facultés mentales de l'être humain
mit à mal ses relations avec le monde scientifique, tout spécialement avec les
précurseurs de l'évolutionnisme. — "Il faut citer l’un des physiciens les
plus renommés de la Grande-Bretagne, longtemps rebelle, mais enfin convaincu,
dit-il, par une foule d’expériences consciencieuses de la vérité et de la
réalité des phénomènes spirites, et devenu bientôt l’un des plus enthousiastes
champions de l’apparition des esprits, et de leur commerce avec les vivants, M.
A. Russel Wallace. Hâtons-nous de dire qu’il est, avec Darwin, l’inventeur de
la fameuse hypothèse de l’évolution et de la sélection naturelle..." (Dr
Bataille, Le Diable au XIXe siècle, 1894) — "Le livre dont voici une
traduction est peut-être celui qui a contribué le plus efficacement à la
diffusion en Angleterre du moderne spiritualisme. Indépendamment de ses
qualités intrinsèques, qui certes sont considérables, il doit une bonne part de
ce succès au nom de son auteur, l'un des savants dont le Royaume-Uni ait le
plus de droit de s'enorgueillir, et l'un des naturalistes et des explorateurs
que n'importe quel pays de l'Europe du XIXe siècle aurait le plus de raison
d'envier à sa patrie." (préface du traducteur)
83.
WELLS
(H. G.) Anticipations. S.l. (Paris), s.d. (1903), in-8°,
(222) pp, traduit
de l'anglais par Henry D. Davray et B. Kozakiewicz, reliure demi-toile verte,
dos lisse avec pièce de titre chagrin noir, bon état
50 €
Edition pré-originale. Réunion en un volume relié des divers articles de
“Anticipations” : I. La locomotion au XXe siècle. II. La diffusion des grandes
villes. III. Eléments sociaux en développement. IV. Réactions sociales. V.
Physiologie de la démocratie. VI. La guerre au XXe siècle. VII. Le conflit des
langues. VIII. Synthèses. IX. Foi, morale et politique de la république
nouvelle, publiés dans la “Revue” des 1er août (p. 362-407), 1er septembre (p.
551-577), 1er octobre (p. 177-204), 1er novembre (p. 419-452) et 1er décembre
1903 (p. 570-656) ; la première édition en volume sera publiée l'année suivante
au Mercure de France sous le titre “Anticipations, ou de l’influence du progrès
mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines” (1904). — Dans ce
texte visionnaire publié en anglais en 1901, l’écrivain s’essayait à imaginer
la société de l’an 2000, prévoyant notamment l’essor des véhicules à moteur, le
rôle déterminant des blindés sur le champ de bataille, l’apparition de
mégalopoles et la libéralisation des moeurs. C'est le premier best-seller de
H.G. Wells et peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait
le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy)
lorsqu'elle parait tout d'abord par épisodes en magazine. Ce livre est
intéressant à la fois pour ses intuitions (les trains et les voitures résultant
de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues ; les
restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage
de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un
sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au
fond des mers »). — "En 1901, H. G. Wells commence, mois après mois, dans
la "Fortnightly Review", une série de longs articles qu'il appelle
"Anticipations". Ce n'est plus de la fiction ; ce n'est plus de
l'avenir romancé. L'auteur ne fait plus appel au merveilleux scientifique. Il
renonce à ses vertigineuses prophéties. Crânement, il s'en prend au présent
pour en déduire le futur immédiat, avec quelques envols vers des temps moins
prochains. Les questions les plus simples et les problèmes les plus complexes,
les préoccupations d'ordre intellectuel et les réalisations pratiques, il
aborde tout. Avec un esprit critique singulièrement pénétrant, il examine les
données que l'actualité lui fournit et il établit ses pronostics : ce à quoi on
est parvenu la veille lui permet de discerner ce à quoi on parviendra le
lendemain, ou dans dix, vingt ou cinquante ans. D'après le bilan du siècle
terminé, il suppute le budget du siècle qui commence. Aujourd'hui, trente ans
se sont écoulés, et sa clairvoyance fut si lucide, si sagace, que ses
prédictions ne cessent de se réaliser l'une après l'autre. Chaque tranche
mensuelle de ces "Anticipations" était attendue avec impatience par
le public, tandis que la presse se livrait à des discussions passionnées sur la
précédente..." (Henry D. Davray, préface de "Pages choisies de H.G.
Wells", 1931)
84.
ZAO
WOU KI et Claude ROY. Estampages Han. Club Français du Livre,
1967, in-4°,
213-(7) pp, préface par Zao Wou ki et Claude Roy, 123 reproductions en noir
d'estampages chinois datant de la dynastie Han (206 avant J.-C. à 220 après
J.-C.), reliure toile imprimée de l'éditeur, rhodoïd, bon état. Edition
originale hors commerce, un des exemplaires numérotés comportant bien, sous
portefeuille papier à rabats imprimé, une suite de 6 grandes planches
d'estampages dépliantes (la justification ne fait état que de 5), imprimées sur
papier de riz
60 €
Zao Wou-Ki a procédé à la sélection des Estampages Han, parus en 1967, et
en a rédigé la préface avec Claude Roy.
85.
BERCIU
(Dumitru). Daco-Romania. Nagel, 1976, gr. in-8°,
192 pp, 138
illustrations hors texte dont 65 en couleurs, 5 cartes, index, reliure éditeur,
jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)
30 €
Les Géto-Daces ; Le processus de romanisation et la romanité orientale ;
Romains et Byzantins ; Sarmates, Goths, Huns, Gépides, Avars ; Les
Proto-Roumains et les anciens Slaves.
86.
BRUIT
ZAIDMAN (Louise) et Pauline SCHMITT PANTEL. La Religion grecque dans les cités à l'époque
classique. Armand Colin, 2002, in-8°, 192 pp,
3e édition, illustrations, cartes et plans,
glossaire, lexique, biblio, broché, bon état (Coll. Cursus)
15 €
La religion grecque est un ensemble de pratiques et de croyances qui se
structurent au moment où naît, vers la fin du VIIe siècle avant J.-C., une des
formes d'organisation politique typique du monde grec : la cité (polis). Elle
repose sur des habitudes de pensée et des schémas intellectuels fort différents
des nôtres. Pour les comprendre, il convient d'abord d'examiner comment les
croyances et les rites s'exprimaient dans la pratique du citoyen. Quelles
étaient les fonctions du personnel religieux, la place de la religion dans la
vie individuelle, sociale et politique ? Au-delà de l'individualité de chaque
cité, l'étude des sanctuaires les plus prestigieux montre l'importance des
cultes communs à tous les Grecs. On peut alors se pencher sur les systèmes de
représentation du divin. L'analyse des mythes fondamentaux (mythe de Prométhée,
mythe des races...), des grandes figures divines et de leurs relations
réciproques, permet de saisir ce qu'est une mythologie pour les Grecs. Cet
ouvrage, complété par un glossaire et un lexique, permet de faire le point sur
les recherches contemporaines en ce domaine.
87.
CARCOPINO
(Jérôme). Etudes
d'histoire chrétienne. Le Christianisme secret du carré magique. Les fouilles
de Saint-Pierre et la tradition. Albin Michel, 1953,
pt in-8°, 286
pp, 14 figures et 11 planches de photos
hors texte, broché, bon état, envoi a.s.
On joint plusieurs coupures de presse de l'époque sur l'ouvrage
40 €
"L'étude sur le « carré magique » concerne un ensemble mystérieux de
25 lettres, disposées en carré, de telle manière qu'on peut les lire dans tous
les sens. L'auteur y voit un cryptogramme chrétien et en attribue la paternité
à saint Irénée. La question demeure cependant confuse, et les interprétations
proposées par les savants, multiples. On a même cru reconnaître le « carré
magique » dans une inscription mutilée de Pompéi, et certains en ont conclu à
l'existence d'une communauté chrétienne dans la ville détruite par l'éruption
du Vésuve en 79. L'étude principale de Сarcopino concerne les fouilles de
la basilique Saint-Pierre. Le lecteur cultivé, désireux d'avoir un résumé
fidèle et accessible de ces fouilles, trouve ici un récit complet et précis,
avec les principales planches et reproductions qui lui permettront, d'en situer
les détails." (Jacques E. Ménard, Revue de l'histoire des religions)
88.
Catalogue
d'exposition. L'Art au pays des Hittites. 6000 à 600 av. J.-C. Collections
des musées de Turquie. P., Petit Palais, 1964, in-8° carré, 128
pp, 97 illustrations dans le texte et
hors texte, une carte, 277 numéros décrits avec notices, un tableau
chronologique dépliant, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Catalogue de l'exposition tenue au Petit Palais, janvier-avril 1964. —
"L'exposition ouverte au Petit Palais, de janvier à avril 1964, sur «
l'Art au pays des Hittites », s'arrête à la fin du VIIe siècle. Le catalogue,
précieux instrument de travail, est présenté par les professeurs Hàmit Zubeyir
Kosay (situation géographique), Kurt Bittel (histoire des Hittites), Ekrem
Akuegal (l'art au pays de Hatti), Tashin Ozguç (peuples et langues d'Anatolie
aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C.), L. Van den Berghe (tableau
chronologique). La majeure partie des objets venait du musée d'Ankara. Le
groupement en sept sections (néolithique, bronze ancien, époque des colonies
assyriennes de Cappadoce – de loin la mieux représentée – , ancien empire
hittite, nouvel empire hittite, époque néo-hittite, époque phrygienne) met en
évidence la discontinuité de nos connaissances, et en particulier l'absence
presque totale de toute documentation archéologique entre la fin de l'empire
hittite (vers 1130) et l'époque phrygienne (vers 750) ; nous n'avons guère de
documentation remontant au IXe siècle que pour le sud-est de l'Anatolie
(principautés néo-hittites) et l'extrême est (royaume d'Urartu). Ce silence
correspond aux « âges obscurs » du monde grec. Le visiteur helléniste sera frappé
de la ressemblance entre telle figure féminine « en violon » de Beycesultan
(1ère moitié du IIIe millénaire) et les « idoles » cycladiques ; beaucoup plus
tard, une plaque décorative phrygienne de Pazarli (vers 600), représentant deux
guerriers casqués, tenant horizontalement une lance de leur main droite, et de
leur bras gauche un bouclier rond, offre une parenté notable avec des documents
grecs de la fin du style orientalisant et des représentations étrusques."
(Pierre Vidal-Naquet, Annales, 1964)
89.
CHADWICK
(John). The
Decipherment of Linear B. Cambridge University Press, 1960, in-8°,
x-155 pp, 2
pl. hors texte, dont le frontispice (une photo de Michael Ventris), 16 figures,
une pl. dépliante hors texte, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état.
Texte en anglais
30 €
Depuis les premières fouilles d'Evans, les tablettes d'argile crétoises
gardaient leur secret... jusqu'au jour où Michael Ventris et John Chadwick sont
parvenus à échanger des messages, en 1952, en Minoen B. Ce résultat remarquable
dont John Chadwick relate les vicissitudes, les déboires et le triomphe est
essentiellement l'oeuvre de Ventris, un amateur de génie, dialectologue de
talent. Des années de recherche, la double bataille menée contre les
inscriptions muettes et les rivaux sceptiques l'ont conduit à une découverte
sensationnelle : les Crétois parlaient grec. Ce livre d'un grand savant est un
roman policier de haute culture. — "... On peut considérer comme un apport
de tout premier ordre à l'épistémologie actuelle cette histoire, alertement
contée avec un sens profond de l'humain et quelques pointes d'humour, des
principales tentatives de déchiffrement des écritures linéaires
créto-mycéniennes, qui ont conduit des tâtonnements et des échecs des pionniers
à la sensationnelle découverte de Ventris et Chadwick, soumise elle-même de la
part d'autres savants à des vérifications et à des critiques, plus ou moins
pertinentes, dont certaines même semblent avoir été inspirées par une
malveillance mesquine, qui, comme le dit M. Chadwick, n'a fait que « discréditer
leurs auteurs ». Les savants ne sont pas à l'abri de ces petitesses, voire de
ces bassesses, quand on dérange certaines des certitudes où ils se sont
ancrés..." (Charles Delvoye, L'antiquité classique)
90.
CONTENAU
(Dr. Georges). La vie quotidienne à Babylone et en Assyrie. Hachette, 1954, in-8°,
320 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
"L'auteur se borne à la période que nous connaissons le mieux, entre
700 et 530 avant notre ère. A cette époque, l'Assyrie atteint son apogée et
embrasse tout le Proche-Orient, puis la Babylonie, sa vassale, alliée aux
Mèdes, secoue son joug et détruit Ninive (612 av. J.-C.) et c'est pour Babylone
une prospérité dont les historiens anciens se sont fait l'écho. Survient alors
le troisième acte, les Perses à leur tour attaquent Babylone, l'Asie change de
maîtres et la dynastie des Achéménides préside pour deux cents ans aux
destinées de l'Orient. Après des notions générales sur le pays et ses
habitants, la nourriture, le travail, le commerce, la vie de tous les jours, le
Dr Contenau étudie successivement le roi et l'Etat, la pensée mésopotamienne et
la vie religieuse (...) Il fallait, pour écrire ce livre, la connaissance que
peut seule donner une familiarité de quarante années avec les textes, les
fouilles et la vie de l'antique Mésopotamie." (Albert Vincent, Revue des
Sciences religieuses)
91.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Apôtres et des
Martyrs. Fayard, 1948, fort in-12, 719
pp, 4 cartes, tableau chronologique,
biblio, broché, bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
20 €
"On sait le gros succès de librairie obtenu par “l'Histoire Sainte”
de Daniel-Rops, et il est probable que l'engouement dont, ont bénéficié naguère
“le Peuple de la Bible” et “Jésus en son temps” attirera aussi de nombreux
lecteurs à “l'Histoire de l'Église du Christ”, dont le premier volume vient de
paraître, consacré aux quatre premiers siècles. Succès amplement justifié,
hâtons-nous de le dire, par les mérites de l'œuvre : qualités littéraires d'un
style parfaitement académique, aussi à l'aise dans la narration colorée que
dans la synthèse vigoureuse ; valeur d'une reconstitution historique, dont les
éléments sont puisés à bonne source et qui témoigne des antécédents de
l'écrivain, universitaire de profession et historien de formation. Mieux que
chez des auteurs plus « ecclésiastiques », on trouvera donc ici un soubassement
d'histoire générale qui plonge le lecteur dans l'évolution politique, la
structure sociale et la physionomie culturelle d'une époque, le tout éclairé
parfois par l'évocation de problèmes modernes, avec une intelligence historique
qui sait éviter l'anachronisme tout en utilisant d'ingénieux
rapprochements..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Église de
France, 1949)
92.
DELLA
MONICA (Madeleine). Horemheb, général pharaon. P., Maisonneuve et Larose, 2001, in-8°,
151 pp, 2
cartes, 24 figures et photos, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Madeleine Della Monica entame ici un procès en réhabilitation du général
Horemheb, officier de vieille caste militaire, bras armé du pharaon Thoutmosis
III, héros des brillantes campagnes asiatiques qui constituèrent ou
consolidèrent l'empire de la XVIIIe dynastie. Nommé généralissime sous le
faible Toutânkhamon, il lui succéda sur le trône, porté par le clergé d'Amon,
qu'avait écarté Akhenaton. Et il est l'un des pharaons qui contribua le plus à
l'agrandissement de Kârnak, utilisant à cette fin la destruction du temple
d'Aton. Il régna huit ans. Les historiens ont porté sur le général-pharaon et
son règne des jugements contradictoires : usurpateur, homme-lige du clergé
d'Amon, dont Akhenaton le réformateur avait tenté de briser le pouvoir ou, au
contraire, consolidateur de l'empire affaibli. C'est à ces questions que tente
de répondre l'auteur.
93.
DEUEL
(Léo). Le
Temps des Ecrits. Stock, 1967,
in-8°, 490
pp, traduit de l'américain, 67 figures, 8
pl. de photos hors textes, 3 cartes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
L'histoire de la découverte et de la restitution des textes anciens,
inscriptions et manuscrits, auxquels nous sommes redevables de notre
connaissance du passé. — "Si l'on voulait traduire exactement le titre
américain, il faudrait dire : “Legs du passé”. Et pourtant le titre choisi par
le traducteur indique mieux le contenu de l'ouvrage. Car c'est bien d'écrits
qu'il est question, écrits sur papyrus, parchemins, tablettes d'argile, et de
leur découverte. Découverte qui, à quelques exceptions près, a commencé au
début du XIXe siècle et s'est poursuivie jusqu'à nos jours, en Egypte et dans
le Proche-Orient. Il y a là le récit d'aventures prodigieuses. Celle, par
exemple, des fouilles menées dans les décharges des anciennes villes
égyptiennes amenant à jour des papyrus de toute espèce, celles qui ont permis
de trouver le Sinaïticus ou les parchemins de la Geniza du Caire, et
naturellement l'histoire des manuscrits de la Mer Morte, etc. La connaissance
que l'Occident d'aujourd'hui avait de la vie et de la littérature de ces
siècles lointains en a été bouleversée, miraculeusement enrichie. Mais plus que
toute autre, c'est l'étude de l'Ancien et du Nouveau Testament qui a bénéficié
de ces découvertes. L'auteur, dans son dernier chapitre a élargi le champ de son
enquête à l'Asie et à l'Amérique précolombienne. On a comparé son livre à celui
de Ceram, “Des dieux, des tombeaux, des savants”. A vrai dire, il en est la
suite et le complément. C'est la même investigation du passé, passionnante pour
les chercheurs. et pour le lecteur." (E. Tesson, Etudes, 1968)
94.
DURUY
(Victor). La
Grèce légendaire. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 130
photos, gravures et plans en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors
texte (8 en noir, 8 en couleurs), annexes de Didier Dennis, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens âges ; Les Pélasges et les Ioniens ; Renseignements fournis
par les légendes ; Les momuments cyclopéens ; Héros et grandes entreprises ;
Religion de l'âge héroïque.
95.
FINKELSTEIN
(Israël) et Neil ASHER SILBERMAN. La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de
l'archéologie. Bayard, 2002,
gr. in-8°, 431 pp, 13 cartes, 14 illustrations,
8 tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
La plus tonique et la plus audacieuse des synthèses sur la Bible et
l'archéologie depuis cinquante ans. Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été
écrite ? Que savons-nous des premiers patriarches ? Quand le monothéisme est-il
apparu ? Comment le peuple d'Israël est-il entré en possession de la Terre
promise ? Jérusalem a-t-elle toujours été le centre de l'ancien Israël ? Pour
la première fois, il est possible de répondre à ces questions avec un haut
degré de certitude. Car les auteurs, Israël Finkelstein et Neil Asher
Silberman, puisent leurs arguments dans les découvertes archéologiques les plus
récentes, entreprises en Israël, en Jordanie, en Égypte, au Liban et en Syrie.
Plus rien ne sera maintenant comme avant ; mais loin de sortir désenchanté de
cette cure de jeunesse effectuée par le Livre des livres, on n'en a que plus de
sympathie pour ces nomades et ces agriculteurs d'il y a trois mille ans, qui
ont su fabriquer, en des temps de détresse ou de gloire, un récit dont la
fécondité n'a pas cessé de porter ses fruits.
96.
HUBERT
(Henri). Les
Germains. Cours professé à l'École du Louvre en 1924-1925. Albin Michel, 1952, in-8°,
xxvi-336 pp, avant-propos de Henri Berr, 11 cartes, 27 figures dans le texte et 4
planches hors texte, biblio, index, broché, bon état (coll. L'Evolution de
l'Humanité)
30 €
"Impatiemment attendue depuis nombre d'années, voici la parution de
l'ouvrage posthume de H. Hubert sur Les Germains. Longtemps perdu, son
manuscrit heureusement retrouvé, a pu être publié grâce aux soins patients de
son éditeur, P. Chalus qui a su reconstituer certains passages d'après des
notes difficiles à déchiffrer, et compléter, vérifier et mettre à jour
l'illustration et la bibliographie de l'ouvrage. La thèse de H. Hubert est que
les Germains « sont un peuple indo-européanisé ou ayant adopté une langue
indo-européenne », et son ouvrage apporte de solides arguments en faveur de
cette opinion. Partant de l'étude des Germains à l'époque des invasions, moment
où nous les connaissons le mieux, point culminant de leur civilisation, il
étudie ensuite le problème de leurs origines ; situant à cette occasion la
Germanie et la Scandinavie aux périodes glaciaires et interglaciaires, il suit
les différentes civilisations qui se sont succédé dans ces régions depuis la
fin du paléolithique jusqu'à l'apparition de cette civilisation nouvelle, dont
« l'image devient de plus en plus consistante à nos yeux ». Ainsi l'ouvrage
acquiert-il un intérêt des plus vifs pour l'étude des techniques depuis les
premières périodes préhistoriques jusqu'à l'époque des invasions. Les
renseignements donnés par H. Hubert sont à la fois clairs et précis. Comme à
l'habitude, la préface lucide de M. Henri Berr ajoute encore à l'intérêt de
l'ouvrage et facilite beaucoup son étude." (Juliette Taton, Revue
d'histoire des sciences, 1952) — "... Il est admirable que, malgré sa
rédaction déjà ancienne, le volume ne date pas. Il le doit à l'originalité
profonde de la pensée autant qu'à l'ampleur de l'information. C'est vraiment
une synthèse en même temps qu'une thèse." (A. Grenier, Revue des Études
Anciennes, 1952) — "Un livre posthume remarquable qui renouvelle la
question, en insistant sur les influences extérieures qui ont agi sur les
Germains." (Albert Dauzat, Revue internationale d'onomastique, 1953)
97.
JEAN
(Richard-Alain). A propos des objets égyptiens conservés au Musée d'Histoire de la
Médecine. P., Musée d'Histoire de la Médecine de l'Université René Descartes,
1999, in-4°,
92 pp, 53
illustrations dont 37 en couleurs, 2 planches en couleurs, biblio, index,
broché, bon état
20 €
En 1850, le chirurgien Jules Cloquet fait don au Cabinets de Collections
de la Faculté de médecine de Paris, un lot d'objets égyptiens comportant 13
instruments en bronze et une vingtaine d'yeux-oudjat, provenant de la
collection de Antoine-Barthélémy Clot.
98.
JOUGUET
(Pierre). L'Impérialisme
macédonien et l'hellénisation de l'Orient. P., Renaissance du Livre,
1926, in-8°,
xvi-503 pp, 7 pl. et 4 cartes hors texte, biblio, index, reliure demi-toile verte, dos
lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. l'Evolution de
l'Humanité)
30 €
« L'Hellénisme a conquis l'Orient par les armes de la Macédoine et par ses
propres institutions. » C'est l'histoire de cette double conquête que M.
Jouguet nous retrace et, quoi qu'il en dise dans des conclusions fort
remarquables par l'ampleur de leurs vues, il a réussi dans sa tâche de façon à
satisfaire les voeux les plus exigeants. Pour expliquer l'expansion de
l'Hellénisme, il faut tenir compte avant tout de l'élan donné par la
personnalité d'Alexandre. C'est lui qui, empruntant l'idée d'Empire à la
tradition asiatique, l'a le premier jetée dans notre Occident. Sans doute,
Alexandre apparaît d'abord comme le triomphateur de la revanche sur les
barbares. Mais son ambition finit par l'enivrer de grandeur mystique et de
splendeur orientale..." (J. Bidez, Revue belge de philologie et
d'histoire) — "Les prodigieux exploits qui ont changé la face du monde et
qui assurent au nom d'Alexandre une gloire incomparable, sont retracés par M.
P. Jouguet avec une élégante précision. Il ne rabaisse pas, comme il était
coutume il y a une ou deux générations, « le mérite qu'une tradition de
rhéteurs philosophes refusait au roi ». Il en expose les conséquences en
sachant marquer aussi la part d'influence de l'Orient sur Alexandre. Après
avoir retracé la conquête d'Alexandre, le démembrement de l'Empire et la
rivalité des puissances jusqu'à la chute de l'Empire séleucide, l'auteur
consacre les deux cinquièmes de son ouvrage à suivre l'hellénisation de
l'Orient qu'il envisage principalement dans l'organisation de l'Egypte. Sur
cinq chapitres consacrés à cette importante étude, quatre sont réservés à
l'Egypte et, au dire d'un spécialiste difficile à contenter, ils sont en tout
point remarquables et tels qu'on pouvait les attendre du maître papyrologue
qu'est M. Jouguet..." (René Dussaud, Syria, 1927)
99.
LAFFORGUE
(Gilbert). La
Haute Antiquité. Des origines au milieu du VIe siècle avant J.~C. Tallandier, 1973, pt in-8°,
444 pp, 25
illustrations en couleurs sur 16 pl. hors texte, 164 illustrations en noir dans
le texte et à pleine page, 10 cartes, chronologies, index, biblio, reliure
pleine toile brique décorée de l'éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. Histoire
universelle)
25 €
L'Ouest asiatique n'a cessé depuis le début des fouilles, au XIXe s., de
révéler des civilisations disparues qui renaissent ainsi avec leurs oeuvres
d'art, leurs langues et leurs littératures. La multiplication des chantiers
archéologiques depuis 1950 fait que les découvertes se multiplient et que l'on
manque de spécialistes pour les interpréter. Cet exposé entièrement renouvelé
permet de comprendre l'histoire de ces millénaires et de ces régions, auxquels
nous devons, entre autres, le verre et le fer, l'écriture, puis l'alphabet, le
Code de Hammourabi et la Bible.
100.
LAGRANGE
(l'abbé F.) Histoire
de Sainte-Paule. P., Poussielgue, 1901, in-12, 645 pp, reliure
demi-maroquin à coins bleu-nuit, dos lisse orné en long, titres dorés, filets
dorés sur les plats, tête dorée (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire,
finement relié
60 €
"C'est un spectacle des plus édifiants que celui de cet admirable
groupe de nobles dames et de vierges romaines, descendantes des plus illustres
familles, qui, dans la seconde moitié du IVe siècle, embrassent le « saint
propos », c'est-à-dire l'état monastique, se font disciples du grand docteur et
exégète, saint Jérôme, que quelques-unes suivent bientôt en Palestine. De ce
nombre sont sainte Paule – descendante des Cornelius-Scipions-Emiliens-Gracques,
alliée par son mariage aux Julii, illustrés par Jules César – et sa fille
sainte Julia Eustochium. Elles établirent à Bethléem un couvent de vierges et
firent les frais d'un monastère pour saint Jérôme et les moines ses compagnons.
Ames d'élite et esprits très cultivés, elles donnaient à l'étude des Saintes
Ecritures une part de leur vie ; leur pieuse influence contribua beaucoup à
pousser le grand docteur à ses travaux exégétiques et à l'encourager dans le
long labeur de traduction qui nous a valu la Vulgate..." (Sévérien
Salaville)
101.
LÉVÊQUE
(Pierre) et Pierre VIDAL-NAQUET. Clisthène l'Athénien. Essai sur la
représentation de l'espace et du temps dans la pensée politique grecque de la
fin du VIe siècle à la mort de Platon. Macula, 1983,
gr. in-8°, 163 pp, 14 figures dans le texte,
index, broché, bon état
60 €
En 507/506, Clisthène, membre de la grande famille des Alcméonides, venu
au pouvoir avec l'aide du peuple, remanie de fond en comble les institutions de
la cité d'Athènes. Ce remaniement s'inscrit dans l'espace, devenu civique. Il
s'inscrit dans le temps : le temps de la cité est désormais distinct du
calendrier religieux. Les vieilles tribus, sans disparaître, perdent toute
portée politique. Les Athéniens sont groupés en dix tribus nouvelles qui
effacent les appartenances anciennes et se répartissent équitablement dans
l'espace de la ville, de la côte et de l'intérieur. Cette grande réforme qui
marque le début, sinon du mot démocratie – il n'existe pas encore –, du moins
de la pratique du Gouvernement populaire, les auteurs de ce livre l'ont vue à
la fois comme un acte politique et comme un acte intellectuel. Ils en ont
cherché l'origine dans les débuts de la philosophie grecque, elle-même née, au
moins pour une part, d'une réflexion sur la cité. Ils en ont cherché les
modèles, notamment dans les fondations coloniales. Ils ont montré comment
l'esprit géométrique pouvait envahir la géographie, la sculpture et la
politique, inspirer en même temps le pythagorisme et la réforme clisthénienne.
Enfin, ils ont étudié le prolongement de cette révolution à travers un siècle
et demi d'histoire grecque et athénienne, montrant comment elle a modifié les
pratiques sociales et inspiré les penseurs, jusqu'à la mort de Platon.
102.
MARGUERON
(Jean-Claude). Mésopotamie. Genève-Paris-Munich, Nagel, 1970, gr. in-8°,
224 pp, 130
planches de photos hors texte dont 23 en couleurs, repères chronologiques,
biblio sommaire, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll.
Archaeologia Mundi, 1)
30 €
"Pour une collection (dirigée par J. Marcadé), qui se propose de
brosser un tableau complet de la recherche archéologique à travers le monde
voici une excellente « ouverture », puisque le pays a vu l'invention de
l'agriculture, l'avènement du métal, la découverte de l'écriture et des progrès
spectaculaires de l'archéologie elle-même. Après un rappel des premières
sources de notre documentation (la Bible, la tradition gréco-latine, les récits
des voyageurs), l'auteur résume les découvertes du XIXe s. qui portèrent
d'abord au premier plan l'Assyrie avant de faire revivre Sumer... L'auteur
analyse ici les conditions de naissance d'une civilisation. Plus d'un siècle de
recherches a révélé une civilisation qui a su s'implanter, se développer, se
renouveler pendant plus de quatre millénaires. L'auteur fait ici revivre le
cadre de l'existence qui, en est la cité : la vie s'organise autour de deux
pôles, palais et quartier des temples, jusqu'à ce que le pouvoir se sécularise.
Dans cette « civilisation de l'argile», le décor quotidien est resté
quasi-immuable. A travers objets et monuments on peut étudier les
manifestations de la pensée. Essentiel fut l'apport des Sumériens avec
l'invention de l'écriture ; le scribe-prêtre apparaît comme un intermédiaire
entre les hommes et les dieux. On est frappé aussi par l'importance des
sanctuaires et la permanence des lieux de culte... Mentionnons les utiles «
repères chronologiques » de la p. 11, la bibliographie et la carte in fine, et
l'illustration très riche : les photographies en couleurs sont excellentes et
révèlent des œuvres souvent peu connues." (Raymond Chevallier, L'Antiquité
Classique, 1967)
103.
MASPERO
(G.) Histoire
ancienne des peuples de l'Orient. Ouvrage contenant 175 gravures,
trois cartes en couleurs et quelques spécimens des écritures hiéroglyphiques et
cunéiformes. Hachette
et Cie, 1917, fort in-12, 912
pp, douzième édition, 175 gravures dans
le texte, 3 cartes dépliantes en couleurs hors texte, index, cart. gris-vert de
l'éditeur, titres blancs au 1er plat et au dos, bon état
50 €
"C'est alors que Gaston Maspero rédigea son Histoire ancienne des
peuples de l'Orient publié pour la première fois en 1875 sous forme de petit
manuel ; augmenté et bien illustré, ce sera le livre de chevet pour plusieurs
générations d'orientalistes, dans lequel, encore aujourd'hui, bien des trésors
peuvent être puisés ; plus tard on le publiera en trois magnifiques volumes
in-4° sous le titre Histoire ancienne des Peuples de l'Orient
classique..." (Jean Leclant, Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916),
Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
1998) — "Maspero a consacré à l'histoire une part très importante de son
œuvre immense. A peine avait-il établi sa réputation d'égyptologue et de
traducteur par des publications techniques, qu'il présenta au public, en 1875,
une Histoire ancienne des peuples de l'Orient. Sans doute, ce livre n'était
qu'un manuel destiné principalement aux élèves de l'enseignement secondaire ;
Maspero, en condensant les travaux antérieurs plutôt que ses propres
recherches, n'avait d'autre prétention que de présenter, sous une forme exacte
et claire, l'état des connaissances sur l'Orient ancien en 1875. Néanmoins,
l'érudition et le talent de l'auteur donnaient à ce manuel un caractère
vraiment personnel. On n'y trouvait pas seulement les histoires plus ou moins
légendaires transmises par les Grecs, accommodées tant bien que mal avec les
données authentiques fournies par les documents originaux ; l'énumération des
dynasties à noms rocailleux et l'histoire-bataille n'étaient pas imposées sans
ménagement au lecteur; au contraire, on sentait que l'auteur, possédant à fond
toutes les parties de son immense sujet, attachait plus d'importance à donner
un tableau vivant de la civilisation de chaque peuple; il intéressait le
lecteur à la littérature, à la religion, à l'art, à l'industrie, à la vie
urbaine ou rurale des Égyptiens, des Chaldéens ou des Perses. Ce souci du
détail précis et coloré n'empêchait point Maspero de discerner les ensembles.
Pour la première fois, l'histoire d'Orient n'était point traitée en
monographies de chaque peuple isolé, mais, par grands tableaux synthétiques où
l'action et la réaction de chaque civilisation ou de chaque empire vis-à-vis de
ses voisins étaient retracées avec force et vérité..." (A. Moret, Revue
Historique , 1916)
104.
MASSA
(Aldo). Les
Phéniciens. Minerva/France Loisirs, 1977,
gr. in-8° carré, 144 pp, 103 photos en noir dans le
texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), cart.
éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Le creuset phénicien ; Etablissements et dépendances ; La rivalité de Tyr
et Sidon ; Face au Perses ; La gloire de Carthage ; Dieux primitifs ;
L'invention de l'alphabet ; Un monde de marchands.
105.
MICHEL
(Paul-Henri). De Pythagore à Euclide. Contribution à l'Histoire des mathématiques
préeuclidiennes. Les Belles Lettres, 1950, gr. in-8°, 699 pp, broché,
non coupé, bon état, mais il MANQUE le 1er plat de couverture. Tel quel
50 €
"L'auteur de cette thèse doctorale s'était d'abord proposé d'étudier
l'influence des mathématiques sur l'esthétique des Grecs, sur les « canons »
architecturaux et sculpturaux des Ve et IVe siècles. En cherchant à se
documenter sur l'état des sciences exactes à cette époque, il se heurta à de
multiples difficultés dues à la pauvreté et à la dispersion des sources et à la
variété des interprétations auxquelles elles ont donné lieu, surtout en ce qui
concerne la chronologie. L'ampleur de cette enquête préalable dépassa toutes
ses prévisions. Finalement, il se décida à en déverser les résultats dans cet
imposant volume..." (Emile De Strycker, L'Antiquité Classique, 1952)
106.
MIMOUNI
(Simon Claude). Introduction à l'histoire des Origines du christianisme. Bayard, 2019, gr. in-8°,
777 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
La question des origines du christianisme demeure très débattue. Quelle
était la nature de ce mouvement religieux ? Comment se sépare-t-il du judaïsme
? Ce livre se veut une sorte de manuel critique et théorique sur l'histoire des
origines du christianisme, envisagée à partir des sources et des doctrines,
ainsi qu'à travers un certain nombre de questions, de concepts et de
problématiques particulières. L'auteur explore l'étude des phénomènes de
conservation et de transmission des sources littéraires de ce domaine
religieux. Il étudie les cadres historique, politique et religieux des premiers
temps du christianisme ; présente les instruments de travail en christianologie
ancienne ; analyse les sources littéraires ; présente les doctrines... Une
somme structurée en 42 "leçons" pour faire le tour des connaissances
scientifiques sur cette période fascinante. — L'auteur : Directeur d'études
émérite à la section des sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes
Etudes où il est titulaire de la chaire "Origines du christianisme" ,
Professeur associé à l'Université Laval à Québec, Simon Claude Mimouni étudie
principalement l'histoire de la formation du mouvement des disciples de Jésus
dans et hors du judaïsme aux Ier et IIe siècles.
107.
PARROT
(André), Maurice H. CHEHAB et Sabatino MOSCATI. Les Phéniciens. L'expansion
phénicienne – Carthage. Gallimard, 1975, in-4°, 316 pp,
352 photographies, illustrations, cartes et
plans en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, dictionnaire-index,
bibliographie, documentation iconographique, reliure toile éditeur, signet,
jaquette illustrée, bon état (Coll. L'Univers des Formes). Première édition.
Riche iconographie
60 €
La parution de l'ouvrage Les Phéniciens dans "L'Univers des
formes" a marqué un tournant dans la reconnaissance d'un art phénicien.
Jusque-là, on doutait même qu'il en existât un. Les Phéniciens, marins habiles,
marchands retors, pouvaient être considérés comme des artisans, mais pas comme
des artistes. L'ouvrage a donc été un révélateur en son temps. L'art phénicien
est un art de l'objet, en céramique, métal ou ivoire, dont l'iconographie puise
aux répertoires de l'Egypte ou de la Mésopotamie, mais les réinterprète et se
les approprie. Il est axé sur des formes, des images et un programme
iconographique que les Phéniciens, depuis la Méditerranée, ont répandu de la
Mésopotamie à l'Atlantique et de l'Anatolie à l'Egypte.
108.
PETIT
(Paul). Précis
d'histoire ancienne. PUF, 1965,
in-8° carré, 351 pp, 2e édition revue, 21 cartes
dépliantes hors texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état
25 €
"Les cartes, nombreuses, claires, établies avec grand soin,
contribuent à faire de ce Précis un manuel appelé à rendre de grands services à
ceux qui s'initient aux études historiques." (Pierre Grillon, Bibliothèque
de l'Ecole des Chartes)
109.
PEYRE
(Roger). Histoire
Romaine. Classe de Quatrième. Delagrave, 1897,
in-12, xxi-546
pp, 43 gravures, 11 cartes et plans, un
tableau synoptique et 3 tableaux généalogiques, reliure percaline bleue de
l'éditeur, bon état
25 €
Avec de nombreuses illustrations d'après les monuments et des cartes.
110.
RIVIERE
(Jean-Claude). Georges Dumézil : à la découverte des Indo-Européens. Copernic, 1979, in-8°,
271 pp, notes,
importante bibliographie (pp 237-271, établie par Alain de Benoist et
François-Xavier Dillman), broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Georges Dumézil et les études indo-européennes (J.-C. Rivière, pp 9-135).
Georges Dumézil et Rome (Robert Schilling, pp 137-155). Georges Dumézil et la
religion germanique : l'interprétation du dieu Odhinn (F.-X. Dillmann, pp
157-186). Les Indo-Européens de l'Est (Jean Varenne, pp 187-196). Trois
perspectives médiévales (Des "trois fonctions" aux "trois
états" – Des talismans fonctionnels des Scythes au cortège du graal – De
la mort de Batradz à la mort du roi Arthur) (J.-H. Grisward, pp 197-217).
Georges Dumézil et les langues du Caucase (Georges Charachidzé, pp 219-228).
111.
SEIGNOBOS
(Charles). Babylone,
Ninive et le monde assyrien. Minerva/France Loisirs, 1975, gr. in-8° carré, 144 pp, 125
photos et gravures en noir dans le texte et à pleine page, 2 plans, 16 pl. hors
texte (8 en noir, 8 en couleurs), notes de Didier Dennis, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
20 €
Les anciens empires de Chaldée et d'Assyrie ; Ninive ; L'empire de
Babylone ; Mœurs, religion; sciences, coutumes ; Architecture, art, écriture.
112.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de
la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des
Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les
Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome Premier. P., Knapen, 1758, in-12,
(4)-447 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à
5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches
rouges (rel. de l'époque), coiffes lég. abîmées, mors frottés, bon état
30 €
Tome I seul (sur 3).
113.
SERVIEZ
(Jacques Roergas de). Les Impératrices romaines, ou Histoire de
la Vie et des intrigues secrètes des Femmes des douze Césars, de celle des
Empereurs Romains, et des Princesses de leur Sang. Dans laquelle l'on voit les
Traits les plus interessans de l'Histoire Romaine. Tome troisième. P., Knapen, 1758, in-12,
(4)-408 pp, nouvelle édition, corrigée et augmentée, reliure plein veau marbré, dos à
5 nerfs pointillés, titre, tomaison et caissons fleuronnés dorés, tranches
rouges (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée avec pt mque au dos, bon état
30 €
Tome III seul (sur 3). — "Voluptueux et extravagant dans ses
voluptés, il méprisait les plaisirs ordinaires et ne trouvait du goût que dans
ceux dont la jouissance était difficile. Il affectait de manger des fruits hors
des saisons qui les produisent ; mais il ne bornait pas ses voluptés à ces
bizarres fantaisies, il se livrait sans honte à toute sorte de débauches qui
affaiblissaient son corps, et qui lui firent oublier la triste situation des
affaires de l’Empire, qui demandaient toute sa vigilance." (Jacques
Roergas de Serviez à propos de l'empereur Gallien)
114.
TADDEI
(Maurizio). Inde. Nagel, 1970, gr. in-8°,
268 pp, traduit
de l'italien, 169 illustrations hors texte dont 53 en couleurs, une carte,
index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état (Coll. Archaeologia Mundi)
30 €
La civilisation de l'Indus ; L'Inde sous les Maurya et le règne d'Ashoka ;
Influences hellénistiques et scytho-parthes ; L'art du Gandhara ; L'époque
gupta.
115.
VAN
EFFENTERRE (Henri). Mycènes, vie et mort d'une civilisation. La seconde fin
du monde. Editions
Errance, 1985, in-8°, 238 pp,
nombreuses illlustrations, 6 cartes, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état (Coll. des Hespérides)
25 €
"Le choix quelque peu apocalyptique du titre de cet excellent ouvrage
fera peut-être sourire les préhistoriens habitués au cycle incessant de la
naissance et de la mort des civilisations depuis la première apparition de
l'Homme. Mais il faut entrer dans le jeu : le monde mycénien, si proche de nos
premières civilisations protohistoriques, si proche de nous-mêmes, par le
truchement de la geste homérique, ne peut laisser indifférent et sa fin brutale
peut, somme toute, être comparée au mythe cosmogonique du Déluge. L'ouvrage
bien illustré, écrit dans une langue attrayante, se lit comme un roman."
(T. Briard, Bulletin de la Société préhistorique française, 1975)
116.
VEYNE
(Paul). Quand
notre monde est devenu chrétien (312-394). Albin Michel, 2007, pt in-8°,
319 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
C’est le livre de bonne foi d’un incroyant qui cherche à comprendre
comment le christianisme, ce chef-d’oeuvre de création religieuse, a pu, entre
l’an 300 et l’an 400, s’imposer à tout l’Occident. Pour Paul Veyne, c’est grâce
à la conversion de l’empereur romain, Constantin, le maître du monde occidental
: parce qu’à ce grand empereur il faut une grande religion et que, face aux
dieux païens, le christianisme, bien qu’il apparaisse comme une secte très
minoritaire, est la religion d’avant-garde. Constantin aide les chrétiens à
mettre en place leur Église, ce réseau d’évêchés tissé sur l’immense empire
romain. Lentement, avec docilité, les foules païennes se font un christianisme
à elles, sans que la christianisation de cent millions de personnes fasse un
seul martyr… Un livre érudit et impertinent.
117.
ALEXANDRE-BIDON
(Danièle) et Monique CLOSSON. L'Enfant à l'ombre des cathédrales. Presses Universitaires de
Lyon, Editions du CNRS, 1985, gr. in-8°, 276
pp, 44 gravures dans le texte, 16 pl. de
documents hors texte en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"Des centaines d'enluminures médiévales représentent la femme et
l'enfant en bas âge. Telle est la base de ce livre. A travers ces miniatures,
comme à l'aide des textes de l'époque et des travaux d'historiens
d'aujourd'hui, c'est l'histoire des rapports de la femme et de l'enfant, du
XIIIe à la fin du XVe, qui est brossée. Ce petit manuel d'obstétrique et de
puériculture médiévale se révèle comme un ouvrage de référence pour tous ceux,
historiens ou amateurs, qui s'intéressent au vécu quotidien de la famille et de
l'enfance au Moyen Age." (4e de couverture) — "Les auteurs présentent
elles-mêmes leur livre comme « un petit manuel de puériculture médiévale ».
Entendons par là qu'elles y ont essentiellement rassemblé des informations
relatives aux conditions pratiques et matérielles de la grossesse, de
l'accouchement, des soins et de l'éducation des petits enfants aux derniers
siècles du Moyen Âge. La pièce maîtresse de leur documentation est constituée
par les miniatures qu'elles ont repérées dans un ensemble de 198 manuscrits
latins et français, presque tous de la Bibliothèque nationale et généralement
des XlVe et XVe siècles ; en plus de ces images, elles s'appuient sur certains
textes, textes purement littéraires ou œuvres didactiques (parmi lesquels les
plus sollicités sont le Livre des propriétés des choses de Barthélémy
l'Anglais, le Régime du corps d'Aldebrandin et la Doctrine d'enfant de Raymond
Lulle). (...) Le travail de D. Alexandre-Bidon et M. Closson est, au total, de
lecture plaisante, aidée par une illustration abondante et significative. Dans
un domaine – l'histoire de l'enfant au Moyen Âge – moins étudié qu'on ne le
croit parfois, il pose, à partir d'un aspect important du sujet et avec une
saine problématique, de très utiles jalons." (Jacques Verger, Histoire de
l'éducation, 1987)
118.
BOUTRUCHE
(Robert). Seigneurie
et féodalité. 1. Le premier âge des liens d'homme à homme. Aubier, 1968, pt in-8°,
478 pp, 2e
édition, revue et augmentée, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Historique)
25 €
"Le livre de M. Boutruche est un exposé très complet et très précis
des connaissances acquises sur les origines de la société médiévale après un
demi-siècle d'études historiques et les études critiques publiées par les
savants du monde entier. Il n'est que de jeter un coup d'oeil sur la
bibliographie – 466 ouvrages et articles recensés – pour apprécier l'ampleur de
l'information mise en œuvre. Il s'agit d'une fresque à grands traits de la
civilisation qui a précédé l'âge féodal classique ; elle s'ordonne en une mise
au point très étudiée, vaste synthèse où sont mis en valeur les points
essentiels. C'est une heureuse fortune de trouver ainsi condensé et rassemblé
de main de maître le résultat des efforts de générations de chercheurs. (...)
L'un de ses principaux mérites de l'ouvrage est qu'il éveille les curiosités et
que, par delà la somme des connaissances exposées, il signale les points
obscurs, ceux sur lesquels la recherche n'a pas encore été poussée de façon
exhaustive. C'est avant tout un état des connaissances actuelles sur la
civilisation du haut moyen âge, et ce n'est pas là la moindre utilité de ce
brillant exposé, des patientes recherches et du talent d'écrivain de
l'auteur." (Jacques Boussard, Journal des savants, 1960)
119.
BÜHRER-THIERRY
(Geneviève). Evêques
et pouvoir dans le royaume de Germanie. Les Eglises de Bavière et de
Souabe, 876-973. (Thèse). Picard, 1997,
gr. in-8°, 278 pp, 4 cartes et 4 tableaux
généalogiques in fine, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
35 €
En 843, à l'issue du partage de Verdun, Louis, petit-fils de Charlemagne,
fils cadet de l'empereur Louis le Pieux, prend définitivement possession de la
partie orientale de l'Empire, créant ainsi le premier royaume
"germanique". En 962, Otton 1er reçoit à Rome la couronne impériale
et fonde un nouvel Empire dont la germanie est le centre de gravité. C'est
durant cette centaine d'années que se constitue dans la partie orientale de
l'ancien Empire de Charlemagne un royaume qui se distingue peu à peu de la
partie occidentale du royaume des Francs, le futur royaume de France. L'une des
différences essentielles entre les deux royaumes est liée à l'immense influence
politique gagnée par les évêques dans l'entourage du roi de Germanie qui
choisit de s'appuyer en priorité sur l'épiscopat pour faire contrepoids à la
puissance de l'aristocratie laïque : avec les débuts de la dynastie ottonienne
s'établit la Reichskirche, élément constitutif du "Saint Empire Romain
Germanique", certains évêques devenant, à partir du XIIe siècle, des
princes d'Empire... — "Une judicieuse délimitation du terrain d'enquête et
une recherche obstinée des indices les plus ténus, toutes catégories
documentaires confondues, forment l'arrière-plan de la thèse, aujourd'hui
publiée, de Geneviève Bührer-Thierry. Dans le cadre des deux duchés
méridionaux, une Bavière déjà très bien individualisée, et une Souabe qui en
est encore à se forger une identité, soit pour un total de dix diocèses,
l'auteur étudie, de façon classique, le passage de l'Eglise carolingienne à un
« Reichskirchensystem » dont elle convient après d'autres qu'il n'a pas encore
acquis ses traits censés classiques sous Otton Ier. Le « pouvoir » dont le
titre fait état, avec quelque ambiguïté, est en fait le « pouvoir princier »,
l'auteur concentrant l'analyse sur les rapports entre évêque et prince (roi et
ducs), et n'abordant que de l'observatoire le plus élevé les rapports des
évêques à l'exercice du pouvoir : exercice dont elle montre de façon
convaincante qu'il est moins de substitution que d'étai, l'exaltation du rôle
des prélats ne se révélant fonctionnelle qu'autant que le bras séculier est
fort." (Olivier Guyotjeannin, Bibliothèque de l'École des chartes, 1998)
120.
COLIN
(Jean). Cyriaque
d'Ancône. Le voyageur, le marchand, l'humaniste. (Thèse). P., Maloine, 1981, gr. in-8°,
610 pp, 75
illustrations dans le texte, chronologie des voyages de Cyriaque, reliure
simili-cuir décorée de l'éditeur, jaquette, bon état
90 €
Humaniste, grand voyageur et fondateur de la science archéologique,
Cyriaque d'Ancône (1391-1452) est un marchand, antiquaire et humaniste italien,
un voyageur et un épigraphiste grâce auquel nous sont parvenues des copies de
nombreuses inscriptions grecques et latines perdues depuis son époque. —
"Cyriaque d’Ancône est, on le sait, une figure emblématique de l’humanisme
militant. Imprégné de culture gréco-latine, il vit et respire au milieu d’un
peuple de dieux et de nymphes, appelle la fête de Noël « jour de naissance de
Jupiter incarné » et date ses lettres en ides et calendes. Mais Cyriaque n’est
pas seulement un érudit passionné, c’est aussi un homme de terrain. Souvent
marchand, fréquemment diplomate, un peu espion, il a parcouru toute la Méditerranée
orientale, guidé par Strabon et Pomponius Méla, et, plus concrètement, en se
faisant conduire par ses hôtes génois ou vénitiens sur tous les sites antiques
qui sont à sa portée. Et là, il dessine ruines, reliefs et statues, et copie
sans relâche des centaines d’inscriptions. Le livre de Jean Colin s’intéresse
plus à la formation, la culture, la personnalité et aux relations de Cyriaque
qu’à ses découvertes. Mais on y trouve une foule de renseignements, une
illustration abondante, ainsi que des discussions éclairantes sur les «
tricheries » dont il se rend parfois coupable dans sa collecte épigraphique. En
outre, Colin évoque à plusieurs reprises les dix dernières années de la vie de
Cyriaque (1442-1452)." (Christian Le Roy)
121.
CORNETTE
(Joël). Anne
de Bretagne. Gallimard, 2021, in-8°, 334 pp,
16 pl. d'illustrations en couleurs hors texte,
annexes, tableau généalogiques, repères chronologiques, notes, sources, index,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il
existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et
plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté ; il faut
suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée.
L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à
onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un
ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins,
mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son
vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des
causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue
en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de
l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son
règne achève le siècle d'or d'un Etat breton qui croyait pouvoir jouer dans la
cour des grands avant de céder à plus puissant que lui. Cette biographie
dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en
restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images
enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on
doit l'invention de la cour des Dames. A la faveur de son destin singulier et
au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume
des lys et du duché de l'hermine.
122.
DANIEL-ROPS. L'Eglise des Temps barbares. Fayard, 1950, fort
in-12, 774 pp, 13 cartes, chronologie, biblio, index, reliure
demi-toile bordeaux, pièce de titre basane bordeaux, couv. conservées (rel. de
l'époque), bon état (Coll. Les Grandes études historiques)
25 €
"On peut louer et recommander cette belle œuvre de vulgarisation, qui
apprendra beaucoup de choses au large public. Je serais même tenté de penser
qu'elle lui en apprendra trop : je veux dire que, pour mieux replacer
l'histoire de l'Eglise dans son contexte, on développe à l'excès l'histoire
générale. Il est vrai que, pour cette époque ingrate qui va du Ve au Xe siècle,
il valait sans doute mieux ne pas supposer connus d'avance les principaux
évenements, si complexes et tumultueux. Il s'agit des « temps barbares » où
s'effondre l'Empire romain ; du moins en Occident, car l'Orient survit aux
coups des Perses, des Arabes, des Slaves ; et le nouvel Empire carolingien
s'écroule à son tour, entraînant dans sa chute les restes de la civilisation
antique..." (J.-R. Palanque, Revue d'histoire de l'Église de France, 1951)
123.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome I : Le
Dauphin, 1403-1422. P., Librairie de la Société bibliographique, 1881, gr. in-8°,
lxxxvii-480 pp, broché, couv. factice muette, traces de mouillures anciennes, état moyen
mais ouvrage très rare
30 €
Tome I seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire
de Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a
sa place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas
et n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
124.
DU
FRESNE de BEAUCOURT (Gaston). Histoire de Charles VII. Tome II : Le
Roi de Bourges, 1422-1435. P., Librairie de la Société bibliographique, 1882, gr. in-8°,
667 pp, broché,
dos factice, trace de mouillure ancienne, état correct mais ouvrage très rare
30 €
Tome II seul (sur 6). — "Une des publications historiques les plus
importantes de notre époque." (Léopold Delisle) — "Il faut ouvrir
avec respect le livre de M. de Beaucourt. C'est le fruit d'un travail de
vingt-cinq années, l'oeuvre méditée et consciencieuse à laquelle l'auteur a
consacré toute sa jeunesse et une partie de son âge mûr... Il trace du Dauphin
un portrait réellement inédit, en réfutant l'opinion accréditée qui faisait de
lui un prince sans force et sans vertu." (A. Luchaire) — "L'Histoire de
Charles VII est une oeuvre de patiente et savante érudition. L'érudition a sa
place dans des notes multipliées au bas des pages, ... elle ne ralentit pas et
n'embarasse pas le récit, dont l'intérêt est toujours vivant, dont la clarté
fait le charme, dont la précision fait la force." (Ad. Vuitry)
125.
DUCELLIER
(Alain), Michel KAPLAN, Bernadette MARTIN, Françoise MICHEAU. Le Moyen Age en Orient. Byzance et
l'Islam, des Barbares aux Ottomans. Hachette, 1990,
gr. in-8°, 320 pp, 24 cartes et plans in fine,
biblio, index, broché, qqs rares marques au feutre sur 13 pages, bon état
20 €
"L'exposé ne se limite pas à l'histoire événementielle du
Proche-Orient (Byzantins, Perses, Arabes, Turcs, « barbares » divers) : pour
chaque tranche historique les auteurs font le point sur les institutions et
leur évolution (administration, finances, armées, fiscalité), et sur la vie
économique et sociale. A la fin de chaque chapitre figure une bibliographie
particulière, qui complète la bibliographie générale placée en tête du volume.
Le manuel est solidement documenté, agréable à lire et bien adapté à son
objectif." (Revue des études byzantines, 1979)
126.
FAVREAU
(Robert)(dir.) La Vie de sainte Radegonde, par Fortunat : Poitiers,
Bibliothèque municipale, manuscrit 250 (136). Seuil, 1995,
in-4°, 272
pp, préface de Jean Favier, nombreuses
illustrations en noir et en couleurs, fac-similé du manuscrit (Vita Radegundis,
daté vers 1100) et des peintures du XIe siècle qui le décorent (en couleurs),
transcription du texte latin et traduction française à la suite (Yves Chauvin
et Georges Pon), suivi d'études par Jean Vezin ; Piotr Skubiszewski ; Michel
Rouche ; Robert Favreau ; Marie-Thérèse Camus, index des noms de personnes et
de lieux, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
45 €
Histoire de Sainte Radégonde (née en Thuringe vers 519), femme de
Clotaire. La reine des Francs quitta la cour pour fonder l'abbaye de
Sainte-Croix à Poitiers et fut la protectrice de Venance Fortunat. Le texte du
manuscrit 250 et ses peintures ont été exécutés, en même temps, par le même
copiste-enlumineur vers le milieu du XIe siècle, probablement d'après un
original carolingien. — La vie de sainte Radegonde est une des mieux connues
pour le VIe siècle, grâce à plusieurs biographes, Venance Fortunat son
contemporain et ami et un peu plus tard Baudonivie une moniale poitevine. Elle
a donné lieu aussi à de nombreux récits à caractère plus ou moins légendaires.
Princesse née vers 520 en Thuringe,elle avait rejoint la cour des rois francs
comme prisonnière à l’âge de onze ans. Prise en amitié par la reine, elle reçut
une solide éducation, rare pour l’époque, au plan religieux (connaissance du
latin, lecture des Saintes Ecritures) mais aussi profane. A la mort de la reine
en 538, Clotaire Ier, fils de Clovis en fait sa quatrième épouse et Radegonde
devient reine des Francs, probablement contre son gré: elle aurait fui avant
d’être ramenée de force pour que le mariage puisse être célébré. Sa volonté de
vivre humblement en servante du Christ se heurta bien vite aux exigences de son
statut et au caractère violent de son époux. Néanmoins elle obtint
progressivement un peu d’autonomie se dévouant aux pauvres. L’assassinat de son
frère par Clotaire Ier la conduisit à quitter la cour et elle obtint de
l’évêque Médard (futur saint), qui l’avait mariée de la consacrer diaconesse et
de la faire moniale. Bénéficiant d’un nouveau canon protégeant les moniales,
elle put ainsi échapper à la poursuite de son époux. Après un pèlerinage à
Tours sur le tombeau de saint Martin, elle s’installe à Saix, Vienne, sur une
terre donnée par son époux et y fonde un oratoire et un hospice. Elle
s’installe ensuite à Poitiers et y fonda avec une poignée de jeunes filles, le
monastère de Notre-Dame (nommé plus tard Sainte-Croix) en 552 ou 553.
Accompagnée d’Agnès qu’elle établira plus tard comme abbesse et du poète
italien Venance Fortunat, Radegonde avait été à Arles pour s’informer sur la
règle de saint Césaire afin de l’adopter et place ensuite son abbaye sous la
protection du Saint-Siège afin de se libérer de la tutelle épiscopale et
royale. Même moniale, Radegonde conserva toujours une grande influence «
politique », usant ainsi de son autorité et de sa réputation de vie ascétique
pour rétablir la paix entre les fils de Clotaire après la mort de leur père et
influença fortement Sigebert Ier qui lui succéda. Radegonde a été canonisée peu
de temps près sa mort en 587. Elle est patronne de Poitiers et patronne
secondaire de la France.
127.
FAWTIER
(Robert). Les
Capétiens et la France. Leur rôle dans sa construction. PUF, 1942, in-8°,
223 pp, broché,
bon état
25 €
"Ce livre ne concerne que les Capétiens directs (987-1328). Son but
est de montrer quelle action les princes de cette dynastie ont eue sur la
formation de notre pays. L'historien montre avec quelle habileté, avec quelle
sûreté instinctive les premiers Capétiens ont su consolider leur dynastie,
faire valoir leurs droits de suzeraineté même à l'égard des plus puissants
vassaux et affirmer à l'intérieur comme à l'extérieur l'un des droits essentiels
de la souveraineté royale, celui de ne prêter l'hommage à qui que ce soit. La
faiblesse de la dynastie à ses origines leur interdisait de grandes conquêtes
et des visées trop ambitieuses. Ils se sont appuyés résolument sur leur droit,
sur les règles mêmes de la coutume féodale. Sans hâte, sans programme nettement
tracé d'avance, ils ont su profiter de toutes les occasions favorables pour
s'étendre et arrondir leurs domaines. Aucun d'eux n'a possédé de qualités
géniales, mais la continuité de leurs efforts a fondé définitivement leur
puissance. On trouvera de même dans ce remarquable essai des analyses
judicieuses sur le développement de la justice royale et institutions
administratives, sur le ralliement à la personne du roi de toutes les classes
sociales du royaume." (Joseph Lecler, Etudes, 1942) — "Le livre de M.
Fawtier est un brillant essai. Il n'épuise pas le sujet, mais il ne sera pas
facile de dire encore beaucoup de neuf après lui. C'est avant tout un livre
intelligent." (Jean Dhondt, Revue belge de philologie et d'histoire, 1943)
128.
GERBIER
(Mlle A.) Marie
de Bourgogne. Tours, Alfred Mame et fils, 1865, in-8°,
(4)-235 pp, 3e édition, une gravure en frontispice, cart. toile violine, dos lisse
avec titre et ornements dorés, encadrements à froid sur les plats, fer doré au
1er plat, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état
25 €
Marie de Bourgogne (1457-1482) est la fille unique du duc de Bourgogne
Charles le Téméraire (1433-1477) et d'Isabelle de Bourbon (1437-1465). En 1477,
après la mort de son père à Nancy, au cours d'une bataille contre le duc de
Lorraine René II, elle épousa Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519), futur
empereur du Saint Empire Germanique, et lui apporta en dot les Pays-Bas
bourguignons (l'actuel Benelux et le nord de la France), la Franche-Comté
(comté de Bourgogne) et la titulature du Duché de Bourgogne.
129.
GRANDEAU
(Yann). Jeanne
insultée. Procès en diffamation. Albin Michel, 1973,
in-8°, 330
pp, notes, biblio, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
"La bibliographie de l'histoire de Jeanne d'Arc est encombrée d'une
série de publications « non conformistes », s'opposant à la thèse « orthodoxe »
de la naissance de la Pucelle dans une famille de paysans de Domrémy et voulant
en faire une princesse bâtarde, fille du duc Louis d'Orléans et de la reine
Isabeau de Bavière. On imagine aisément le type d'arguments sur quoi se fonde
cette proposition qui, développée avec un grain d'humour, aurait pu être le
prétexte d'un livre amusant, mais qui, ressassée depuis 1960 par une dizaine de
publications se prenant très au sérieux, finit par être lassante et même
exaspérante pour quiconque souffre de la méconnaissance dans le public des
méthodes et des résultats de l'histoire scientifique au profit des élucubrations
des faux historiens de l'histoire romancée et de la « petite histoire ». Aussi
cet échafaudage loufoque n'a-t-il pas manqué de susciter des réfutations
nombreuses et l'on se souviendra encore sans doute du calembour peu heureux,
titre du dernier livre sur ce sujet de Mlle Régine Pernoud, "Jeanne devant
les Cauchons". C'est également l'objet du présent livre de M. Yann
Grandeau mais la réfutation est ici plus largement développée. L'auteur a
choisi, ainsi qu'il le dit, de « jouer le jeu », d'examiner sérieusement et
soigneusement un par un les arguments des tenants de la bâtardise et d'en
vérifier le bien fondé. Ceci aboutit à une démolition pierre par pierre qui
dure trois cents pages. Chaque « preuve » est analysée, le raisonnement
décortiqué, les constructions illogiques démontées, les contradictions mises en
évidence, les prémisses fausses dénoncées de même que les mauvaises
traductions, les citations tronquées ou déformées et les précisions purement
inventées. Travail systématique et qui parfois laisse le lecteur pantois devant
la niaiserie ou la bêtise, et quelquefois aussi la flagrante malhonnêteté, qui
se cachent derrière les affirmations péremptoires mais difficilement
vérifiables par le profane des écrivains « dissidents »." (D. Henry, Revue
belge de philologie et d'histoire, 1975)
130.
HEERS
(Jacques). Précis
d'histoire du Moyen Age. PUF, 1968,
gr. in-8°, 416 pp, 20 cartes dépliantes hors
texte, biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état
25 €
"L'ouvrage traite en trois parties bien distinctes le Moyen-Age
occidental, le Monde byzantin et le Monde musulman. Illustré de nombreuses
cartes, il est d'une lecture aisée et d'une manipulation facile." (J.
Paul, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1970)
131.
LABANDE-MAILFERT
(Yvonne). Charles
VIII. Le vouloir et la destinée. Fayard, 1986,
in-8°, 512
pp, 4 tableaux généalogiques,
chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état
25 €
"Aujourd'hui qu'il a quitté le monde, notre espérance s'est évanouie.
Nous n'en conservons qu'une étincelle." Voilà bien le mot qui convient
pour désigner le souvenir d'un homme devenu roi à treize ans – à la mort de
Louis XI en 1483 – et mort accidentellement à vingt-huit. On l'a prétendu borné,
capricieux, dépourvu de maturité politique. Pourtant, la façon dont il a obtenu
le rattachement de la Bretagne à la France fut un chef-d'œuvre d'habileté et de
tact, et les divers traités qu'il a signés avec les Grands assurèrent la paix
intérieure au royaume. Son grand dessein – conquérir Naples pour, de là,
organiser le "grand passage" et recouvrer la Terre sainte – fut
certes une erreur, tout comme fut coupable sa négligence pour les affaires
financières. Mais il se tira plutôt bien de l'entreprise italienne et donna à
cette occasion à la France l'une de ses grandes victoires militaires (Fornoue)
; quant à la réforme du clergé, il venait d'en apercevoir la nécessité
lorsqu'il fut fauché par la mort. Etait-il donc si facile d'y voir clair en ce
monde si perturbé du tournant du XVIe siècle ? Louis XII et François Ier
firent-ils mieux que Charles VIII, surent-ils méditer ses erreurs, résister au
mirage italien et réorganisèrent-ils l'Eglise ? Rien, évidemment, ne nous
permet d'affirmer que Charles VIII eût pu accorder sa destinée à son vouloir
s'il avait vécu, mais tout nous incite à lui laisser le bénéfice du doute...
132.
LÉVI-PROVENÇAL
(Evariste). Histoire
de l'Espagne musulmane. Nouvelle édition revue et augmentée. P.-Leyde, G.P. Maisonneuve
& Cie, E.-J. Brill, 1950-1953,
3 vol. in-8°, xix-403, 435 et 576 pp, 96 pl. de
photos hors texte, 38 figures et cartes dans le texte, 5 tableaux généalogiques
(un détaché sans mque), biblio, index, brochés, C. de bibl., bon état
300 €
Tome I : La conquête et l'émirat hispano-umaiyade (710-912). Tome II : Le
califat umaiyade de Cordoue (912-1031). Tome III : Le siècle du califat de
Cordoue. — Parmi les nombreuses publications du regretté E. Lévi-Provençal,
l'Histoire de l'Espagne musulmane (1944 puis 1950-1953) fut considérée
immédiatement comme son chef-d'œuvre. Depuis cette date, la recherche a bien
entendu progressé, de nouveaux documents ont été découverts et édités, de
nouveaux domaines ont été défrichés, de nouvelles méthodes ont été testées,
mais l'ouvrage reste et restera, sans doute longtemps encore, irremplaçable car
sa valeur ne tient pas tant à la richesse incontestable du contenu qu'à
l'esprit qui a présidé à son élaboration. Sur la question fondamentale qui est
de déterminer le sens d'une histoire qui, contrairement à d'autres, a un début
(92/712) et une fin (897/1492 ou 1018/1610), la position de Lévi-Provençal est
toujours d'actualité. L'Histoire de l'Espagne musulmane est avant tout
l'histoire d'une culture, d'une formation sociale et par conséquent d'un peuple.
Si l'ouvrage a de l'avis de tous les spécialistes rendu caducs ceux qui
l'avaient précédé, on ne peut malheureusement pas dire que ceux qui ont
prétendu le continuer ou le renouveler aient su se maintenir à son niveau, même
s'ils marquent un progrès dans l'établissement des faits. Pendant longtemps, on
s'est appesanti sur les réussites des musulmans d'Espagne, depuis quelques
années on se plaît à décrire leur malheur. Il est temps de revisiter, en
compagnie de Lévi-Provençal, l'époque bénie où ils vivaient heureux dans ce
qu'ils n'ont cessé de décrire comme un paradis.
133.
MADSEN
(O.) Les
Vikings. Minerva/France Loisirs, 1976,
gr. in-8° carré, 144 pp, 114 photos, gravures et
croquis en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8
en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Cet ouvrage – agrémenté d’une importante iconographie en noir et en
couleurs – part sur les traces de ce peuple qui du VIIIe au XIe siècle
parcoururent le globe de conquêtes en conquêtes et aventures, et qui marqua
profondément l’histoire européenne. — Viking signifie "Roi de mer".
(...) Longtemps, les Vikings furent appelés les Normands. En réalité, ils ont
reçu ce nom : hommes du Nord (North-man) des populations méridionales surprises
par l'apparition de ces hommes venus du Danemark, de Norvège ou de Suède et
dont on ne savait point préciser l'origine. (...) On trouvera dans ce livre une
évocation de la société viking, précisant notamment le rôle de la femme dans
celle-ci, un tableau des croyances nordiques, puis le récit des principaux
exploit des « Normands », enfin une description de leur marine, si remarquable.
134.
PARISSE
(Michel). Noblesse
et chevalerie en Lorraine médiévale : les familles nobles du XIe au
XIIIe siècle. Nancy,
Université de Nancy II, 1982, gr. in-8°, 485
pp, 8 pl. d'illustrations et 97 tableaux
généalogiques hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
150 €
"La thèse de doctorat de Michel Parisse n'avait été assurée en 1975
que d'une faible diffusion. Se résolvant à sacrifier de très riches
développements sur l'Église et notamment sur l'avouerie lorraine, son auteur a
tiré de l'ensemble le noyau dur de ses recherches, les reprenant sur d'autres
frais et les confirmant dans l'ensemble. Comme il s'agit du meilleur
connaisseur, avec le doyen Jean Schneider, de la Lorraine médiévale, on
comprend l'intérêt de la publication, même ainsi réduite ; d'autant que le cadre
chronologique retenu, des Ottoniens à Philippe le Bel, englobe la « grande
période » de l'histoire du duché, celle où ont rivalisé les influences
allemandes et françaises, avant le triomphe de ces dernières à l'aube du XIVe
siècle. Il était donc essentiel d'examiner, au moins pour le sommet visible de
la société, dans quelle mesure les pratiques juridiques et le paysage social
ont été marqués par l'un ou l'autre des deux mondes voisins. Le livre se
recommande par un puissant appareil bibliographique, d'autant plus utile qu'il
englobe très amplement l'œuvre historique allemande si mal appréciée en France,
mais si familière à Michel Parisse ; en outre la technique de recherche étant
la prosopographie, la reconstitution des généalogies et l'étude de la titulature,
on dispose d'une masse énorme de faits de détail, plus de quatre-vingt-quinze
notices de familles nobiliaires avec tableaux de filiation, croquis
d'implantation, tant pour les familles « carolingiennes » ou comtales que pour
de beaucoup plus modestes..." (Robert Fossier, Bibliothèque de l'École des
chartes, 1983)
135.
PARISSE
(Michel)(dir.) Atlas de la France de l'An Mil.
Picard, 1994,
in-4° carré (30 x 30 cm), 129 pp, 37
cartes pleine page, biblio, 2 index, broché, couv. illustrée, bon état
50 €
Dernière retombée heureuse du Millénaire capétien, la parution de l'Atlas
de l'an Mil offre un outil précieux pour tous ceux qui s'intéressent à cette
période. Œuvre collective, une vingtaine d'historiens, chercheurs,
conservateurs, y ont contribué, orchestrée par Michel Parisse qui a su
présenter avec clarté les objectifs et les options de cette grande entreprise.
En premier lieu sont exposées les limites chronologiques et spatiales retenues
pour cet Atlas. 987-1031 pour les premières, soit les règnes d'Hugues Capet et
de Robert II. Si la carte des diocèses en a été une des données essentielles,
le souci de restituer un ensemble correspondant au royaume de France, voire à
la France actuelle, a conduit à y inclure des secteurs intégrés à l'époque au
Saint-Empire ou, à l'inverse, à conserver le singularisme historique d'un «
espace catalan ». Ce parti-pris justifie l'ordonnance générale de l'ouvrage en
douze « espaces régionaux ». Chaque zone ainsi constituée est présentée en une
série de cartes commentées illustrant trois centres d'intérêt. D'abord un
inventaire des communautés religieuses dont on sait qu'elles furent
particulièrement florissantes à l'époque. Puis un recensement des sites
fortifiés, du moins ceux qui ont pu jusqu'alors être formellement identifiés.
Ensuite un recensement de ce que les auteurs appellent les « éléments
économiques et pré-urbains » se traduit par une troisième série de cartes.
Enfin une rapide et très utile notice fait état du monnayage dans le secteur
considéré. Ainsi conçu cet Atlas marque un « état des connaissances », comme
l'indique son sous-titre, permettant d'utiles mises au point. Des
bibliographies établies par « espaces », deux index généraux concernant les
noms de lieux, l'un sous leur forme latine, l'autre sous leur forme actuelle,
complètent ce très bel album dont on réalise combien il nous manquait !
(Monique Chauvin, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1994)
136.
PELTIER
(Abbé Henri). Adalhard, abbé de Corbie. Amiens, Société des Antiquaires de Picardie, 1969, in-8°,
138 pp, biblio,
index, broché, bon état (Supplément au Bulletin des Antiquaires de Picardie,
1969 ; Mémoires LII)
30 €
Adalhard (v. 752-826), cousin germain de Charlemagne, élevé avec lui, en
devint le conseiller ; régent d'Italie, puis disgrâcié et exilé, il finit
paisiblement sa vie à Corbie (Somme), qu'il organisa à la façon d'un petit
royaume. — "L'abbé de Corbie Adalard appartient plus à l'histoire de la
politique temporelle et spirituelle qu'à celle des doctrines, puisque ses seuls
ouvrages ont été des statuts pour son abbaye et un “De ordine palatii” qui ne
nous est parvenu que dans une refonte d'Hincmar, mais, outre l'intérêt de ce
dernier texte, il semble bien qu'Adalard ait joué un rôle réel dans l'essor
intellectuel de la communauté qu'il dirigeait, non seulement en veillant sur
l'accroissement de la bibliothèque, mais surtout par sa culture personnelle :
il semble que Paschase Radbert lui doive une part dans sa formation. Si la
brochure d'H. Peltier a parfois un léger relent de panégyrique, elle nous offre
une solide étude du personnage et de son milieu ; d'ailleurs si le rôle
politique d'Adalard peut laisser place à de grandes divergences d'appréciation,
il n'y a aucun doute qu'il n'ait été un grand abbé et un grand religieux."
(Louis-Jacques Bataillon, Bulletin d'histoire des doctrines médiévales. Le Haut
Moyen Âge, in Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1977)
137.
POGNON
(Edmond). Hugues
Capet roi de France. Club des Libraires de France, 1966, in-8°,
398 pp, une
miniature en couleurs hors texte, nomenclature du siècle, chronologie, biblio
commentée, reliure toile rouge ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex.
numéroté, bon état (Coll. Le Mémorial des siècles, Xe s.)
25 €
"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements
auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il
conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin
manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ;
il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues
Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que
celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer
la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à
lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer
traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à
éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire
politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert
au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet,
la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et
conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au
XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie."
(Bernard Guenée, Annales ESC)
138.
RAZI (Zvi). Life, Marriage and Death in a Medieval Parish. Economy, Society and Demography in Halesowen 1270-1400. Cambridge University Press, 1980, in-8°, xiv-162 pp, une
carte, 17 figures, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition
originale. Texte en anglais
50 €
L'un des plus fameux débats en histoire médiévale concerne la démographie
du bas Moyen Age et les incidences de la Peste noire de 1349. Il est maintenant
admis que la population de l'Europe avait commencé de décliner bien avant cette
date, dès le milieu du XIIIe siècle et en tout cas dès le début du XIVe siècle,
et que la "raison" en était non quelque "événement", fût-ce
une catastrophe, mais bien une crise de structure de la société tout entière,
rançon de l'extraordinaire essor économique, social, démographique des deux
siècles précédents... Les études récentes, qui ont cherché à dépasser la
perspective "catastrophiste" et élargir la problématique
démographique pour prendre en compte tous les facteurs économiques et sociaux,
ont bien relativisé l'importance de la Peste noire, sans nier ses effets
toutefois : mais ceux-ci n'ont été dévastateurs qu'en raison d'une situation
générale déjà des plus graves. Dans l'ensemble de ces études, le livre de Z.
Razi qui peut sembler n'ajouter qu'une monographie à bien d'autres, a une
double originalité : celle-ci tient à la source documentaire utilisée et à la
place centrale accordée de nouveau à la Peste noire. (...) La deuxième
originalité de l'ouvrage tient à ses conclusions : le trend démographique
reconstitué par l'auteur rend toute son importance à l'épidémie de 1349 qui
aurait emporté d'un seul coup 42 à 44 % de la population, puis aux trois
attaques successives de la peste dans la seconde moitié du siècle, en 1361-1362
(où meurent 14 % des adultes), 1369 (16 %) et 1375 (12 %). De plus, selon
l'auteur, la population s'est accrue jusqu'en 1349. Certes les incidences des
crises frumentaires de 1293-1295 et 1315-1320 sont bien sensibles, mais sur la
lancée de l'essor démographique antérieur, les pertes ont été comblées avant le
milieu du XIVe siècle..." (Jean-Claude Schmitt, L'Année sociologique,
1983) — L’ouvrage montre tout le profit qu'on peut tirer de séries judiciaires,
rétives à première vue à un traitement purement quantitatif. — "The
fourteenth-century was a period of dramatic and startling change in the nature
and organisation of English society. The Black Death in
the middle of the century shattered the traditional structure of the population
of England. Yet historical documentation of these changes has always been
difficult, partly because it was impossible to identify precisely the vast
majority of peasants in a particular locality because of changing surnames and
the large number of transient outsiders. In this study of the parish of
Halesowen in the West Midlands, Dr Razi has been able to overcome these
obstacles through the use of an exceptionally complete series of court rolls
covering the period 1270 to 1400. New methods reveal more precise data about
life expectancy, the size of families, the specific age of mortality during the
Black Death and the age distribution of the male population. New light is
thrown on the family structure of the medieval English peasantry and on the
continuing controversy about the English population before and after the plague.
The book will interest teachers and students of social, economic and
demographic history and of English medieval and local history generally.
139.
SCHMIDT
(Joël). Sainte
Geneviève et la fin de la Gaule romaine. Perrin, 1989, in-8°,
199 pp, 2
cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
La vie de sainte Geneviève, née en 423, ne correspond pas à l'image naïve
et réductrice de la jeune bergère gardant ses moutons sur la colline de
Nanterre. Femme d'affaires avisée au sens politique hors norme, elle résista
aux Huns d'Attila menaçant Paris. Franque d'origine, elle fut l'âme de la
conversion du roi des Francs Clovis au christianisme et une actrice majeure de
la naissance de la France autour de la basilique Saint-Denis. Dans un monde
romain s'effondrant tragiquement sous les coups des "barbares", elle
fut un repère d'une grande stabilité. Par cette biographie alerte, Joël Schmidt
restitue à la sainte patronne de Paris sa juste densité politique et
historique.
140.
SERMOISE
(Pierre de). Jeanne
d'Arc et la mandragore. Les drogues et l'Inquisition. Editions du Rocher, 1983, in-8°,
261 pp, 8
pl. de photos, gravures et fac-similés hors texte, qqs figures et un fac-similé
dans le texte, généalogie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Seul volume paru. — "... de même qu'il fallait que le Christ fût
crucifié pour sauver l'humanité, il fallait que Jeanne fût condamnée à être
brûlée pour établir solidement le Roi sur son trône. C'est par ce sacrifice qui
a cimenté le sentiment populaire contre les Anglais, que le Roi a pu réunir
autour de lui toutes les forces nécessaires à sa victoire. L'auteur, dont la
minutie dans la recherche et dont la connaissance paléographique sont immenses,
propose une interprétation de l'histoire de Jeanne toute différente de
l'histoire officielle. ...La seule question qui se pose est de savoir pourquoi
certains se refuseraient à découvrir une vérité qui semble bien être voilée
derrière une des plus grandes manipulations psychologiques de la masse
populaire de l'histoire des derniers siècles..." (Michel Marion, Conservateur
à la Bibliothèque Nationale)
141.
SOISSON
(Pierre et Janine). Byzance. Minerva/France Loisirs, 1977, gr. in-8° carré, 144 pp, 102
photos en noir dans le texte et à pleine page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8
en couleurs), cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Par le texte et l'image, voici une reconstitution de la merveilleuse
Constantinople, de l'étonnante cour du Basileus et de toute la société
byzantine, une évocation de la condition de la femme dans celle-ci, aussi bien
que du nombreux clergé qui inspire et régente tant de choses ; voici les mœurs
et les coutumes, les jeux, les plaisirs et les fêtes de ce peuple raffiné...
142.
SUDRE
(L.) Chrestomathie
du Moyen Age. Delagrave, 1928,
in-12, 185
pp, cart. éditeur (lég. défraîchi), bon
état
20 €
"Ont paru en même temps, à la librairie Hachette et à la librairie
Delagrave, deux "Chrestomathies du moyen âge", la première due à la
collaboration de G. Paris et E. Langlois, la seconde rédigée par L. Sudre.
Toutes deux sont destinées aux élèves de la classe de seconde, et contiennent,
conformément au programme officiel, la traduction des morceaux admis dans le
recueil. Elles présentent encore d'autres analogies : ainsi la graphie est dans
l'une et dans l'autre uniformisée, et rapprochée du français, et les auteurs
sont souvent tombés sur les mêmes morceaux. La Chrestomathie de MM. Paris et
Langlois est précédée d'une introduction grammaticale qui manque à celle de M.
Sudre, laquelle, en revanche, contient plus de notes explicatives."
(Romania, 1897)
143.
BADALO-DULONG
(Claude). Banquier
du roi. Barthelemy Hervart, 1606-1676. P., Ségur, 1951, in-12, 235 pp, 6 pl. de
gravures hors texte, notes, index, broché, bon état. Edition originale, un des
100 ex. numérotés sur Alfa (seul grand papier), envoi a.s. à Alfred Fabre-Luce
50 €
"Barthélémy Hervart est un de ces hommes de finance, banquier et
administrateur, dont le rôle a été de grande importance au XVIe et au XVIIe
siècles. Issu d'une famille d'Augsbourg, qui avait fondé une banque à Lyon, il
apparaît vers 1632 dans le personnel d'hommes d'affaires et d'agents politiques
qui soutiennent de leurs deniers et de leur savoir-faire diplomatique la
politique de Richelieu et de Mazarin. L'intervention d'Hervart fut
particulièrement heureuse pour assurer le payement des armées pendant les
dernières campagnes qui précédèrent la paix de Westphalie, et il ne fit pas
moins bien dans la suite, pour négocier avec Turenne, dans les dures années de
la Fronde. Nous le retrouvons, pourvoyeur du Trésor royal jusqu'à la fin du
ministère de Mazarin, et pourvu en même temps de l'office de contrôleur général
des finances, aux côtés de Fouquet et en face de Colbert, dont la duplicité
faisait un ennemi redoutable pour ses concurrents. Hervart fut emporté dans les
remous qui accompagnèrent la chute de Fouquet et son office passa à Colbert,
qui en disposa comme chacun sait. Cette carrière, qui, malgré la disgrâce
finale, fut heureuse et prospère, puisqu'Hervart se tira sans trop de dommages
des enquêtes de la Chambre de justice et conserva jusqu'à sa mort une solide
fortune, est pour nous pleine d'enseignements. Elle nous montre par des
exemples concrets ce qu'était la crise permanente des finances royales,
l'incohérence des institutions, qui faisaient d'un même personnage un prêteur
et un administrateur chargé du contrôle. La monarchie administrative en était
encore aux méthodes de la comptabilité domestique, telle qu'on l'aurait tenue
dans une famille désordonnée, incapable de subsister sans recourir à la
faillite et aux mesures d'exception. Les à-côtés de cette histoire apportent
également quelques précisions utiles : l'ascension de Colbert dans l'entourage
de Mazarin, la duplicité féroce dont il usait envers ses rivaux, tout cela est
à retenir, et le rôle de Fouquet, qui n'était en somme qu'un Hervart amplifié
et imprudent..." (Roger Doucet, Revue d'histoire économique et sociale,
1953)
144.
BARBIER
(Edmond Jean François). Chronique de la Régence et du règne de Louis XV (1718-1763) ou
Journal de Barbier, avocat au Parlement de Paris. Première édition complète,
conforme au manuscrit autographe de l'auteur, accompagnée de notes et
éclaircissements, et suivie d'un index.. Première [-huitième] série. P., Charpentier
libraire-éditeur, 1857, 8 vol. in-12, index, reliures
demi-basane fauve, dos à 5 nerfs pointillés et soulignés à froid, doubles
filets dorés, pièce de titre et de tomaison chagrin carmin et noir, têtes
dorées (rel. de l'époque), qqs coiffes arasées, qqs mors en partie fendus
recollés, intérieurs propres et frais, bon état
250 €
Le Journal de Barbier dans sa première édition complète : ouvrage
essentiel à la compréhension du XVIIIe siècle français, source de premier ordre
pour le règne de Louis XV. Tous les volumes sont à la bonne date de 1857. —
Première série : 1718-1726 (xii-468 pp) ; deuxième série : 1727-1734 (2 ff.-540
pp.) ; troisième série : 1735-1744 (2ff.-584 pp.) ; quatrième série : 1745-1750
(2ff.-511 pp.) ; cinquième série : 1751-1753 (2 ff.-455 pp.) ; sixième série :
1754-1757 (2ff.-617 pp.) ; septième série : 1758-1761 (2ff.-427 pp.) ; huitième
série : 1762-1763 (2ff.-547 pp.) avec le fameux index rerum et nominum, si
utile pour l’histoire des mœurs et de la politique, et dans ce huitième volume
paraît aussi, à partir de la p. 129, le fameux “Journal de Police sous Louis
XV” (1742-1743) (tenu pour le lieutenant général de police). — "Source
essentielle. Esprit libre et indépendant, soucieux d'exactitude, bien renseigné
grâce à ses relations, Barbier apporte un témoignage de premier ordre sur les
affaires du temps, en particulier sur les mouvements de l'opinion publique et
les faits de mentalité à Paris." (Michel Antoine, Louis XV)
145.
BAUDSON
(Emile). Charles
de Gonzague, duc de Nevers, de Rethel et de Mantoue, 1580-1637. Perrin, 1947, in-8°,
317 pp, préface
du duc de La Force, 5 pl. de gravures hors texte sous serpentes, dont un
portrait en frontispice, broché, bon état
40 €
"Cousin de Henri IV qui le chérissait, détesté de Marie de Médicis
qui le flattait, craint de Richelieu qui le méprisait, soutenu par le Père
Joseph." — Biographie de Charles Ier Gonzague, prince franco-italien né le
6 mai 1580 à Paris et mort le 22 septembre 1637 à Mantoue (Italie), à l'âge de
57 ans, qui sera duc de Nevers et duc de Rethel (Charles III) en 1595 à la mort
de son père, prince d'Arches (Charles Ier) en 1608, duc de Mantoue (Charles
Ier) en 1627 à la mort de son petit-cousin Vincent II, et enfin duc de
Montferrat (Charles Ier), en même temps que Mantoue... L'ouvrage obtint le Prix
Montyon de l’Académie française en 1948. — "M. Emile Baudson retrace la
noble vie de Charles de Gonzague, Duc de Nevers, de Rethélois et de Mantoue,
fondateur de Charleville, promoteur de cette croisade qui ne partit jamais et à
l'occasion de laquelle le Père Joseph écrivit sa Turciade. Ce livre n'est pas
un simple travail de vulgarisation, il est fondé sur d'innombrables documents
inédits. Beaucoup d'entre eux seront, pour les historiens, des mets de
choix..." (Duc de La Force, préface)
146.
BAUMANN
(Emile). Marie-Antoinette
et Axel Fersen. Grasset, 1931,
in-8°, 269
pp, imprimé sur papier Alfax Navarre,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"Il convient à un livre comme celui-ci d'avoir des parties
romanesques, mais je n'ai pas voulu qu'il fût un roman. Aucun épisode n'est
fictif ; de rares détails sont supposés vrais, d'après des inductions
vraisemblables ; je prends soin, là où elle se dérobe, de ne jamais violenter
l'histoire. La discrétion des deux personnages, les ratures ou les lacunes dans
le Journal de Fersen, dans ses lettres et celles de Marie-Antoinette rendent
délicates à suivre les phases des sentiments. On serait aujourd'hui ridicule de
qualifier « d'innocente idylle » une liaison si forte et tragique. Sur
l'intimité de la Reine et de son ami je me garde pourtant d'une conclusion
décisive. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à personne – à personne du moins
qui les ait trahis, – nul témoignage contemporain n'impose une présomption,
encore moins une certitude. Quant aux rumeurs publiques, on sait le peu
qu'elles valent à l'égard d'une femme assassinée chaque jour par les plus
atroces calomnies et trop souvent insouciante de mettre contre elle les
apparences..." (Avant-propos) — "C'est aussi dans un passé tragique
que nous conduit M. Emile Baumann, à Versailles aux dernières années du
dix-huitième siècle. Le roi Louis XVI gouverne son royaume avec une honnête
bonne volonté et la reine Marie-Antoinette illumine la Cour de sa blonde,
majestueuse et élégante beauté. Versailles est le lieu du monde où le luxe
s'allie le mieux au bon goût. Son éclat attire les regards de l'étranger. On y
vient de tous les points de l'Europe prendre des leçons et choisir des exemples
de politesse raffinée. C'est dans ce but qu'y paraissent un prince de Ligne ou
un Fersen, et c'est d'Axel Fersen, gentilhomme suédois, que M. Emile Baumann
nous conte la merveilleuse et mystérieuse aventure. Axel Fersen a dix-huit ans,
il est d'une beauté singulière, de haute naissance il vient de loin et il a,
comme on dit, tout pour plaire. Il plait. S'il séduit, il l'est aussi. A peine
a-t-il entrevu la Reine qu'il éprouve pour elle une ardente et muette
admiration. Marie-Antoinette n'est pas insensible au charme du jeune Suédois.
Elle le distingue et bientôt l'admet en sa société la plus particulière. Il
ressemble si peu aux favoris auxquels elle s'est intéressée jusqu'alors :
n'a-t-elle pas eu à se défendre des hardiesses de quelques-uns d'entre eux ? Oh
Fersen ne leur ressemble pas. Il est discret, respectueux. La Reine le sent
dévoué. Elle comprend qu'il pourra être pour elle un ami sur la fidélité de qui
elle peut compter. Elle devine qu'il l'aime, d'un amour passionné, et elle-même
n'éprouve-t-elle pas pour lui un sentiment plus tendre que l'amitié ? Lui
a-t-elle donné plus que ses pensées et que son coeur ? Il serait ridicule,
comme le dit M. Emile Baumann, de qualifier d' « innocente idylle » une liaison
si forte et tragique, mais sur l'intimité de la Reine et de Fersen aucune
conclusion décisive n'est possible. Ni l'un ni l'autre n'a fait d'aveux à
personne. Nul témoignage contemporain n'impose une présomption, encore moins
une certitude. Marie-Antoinette et Axel Fersen ont emporté leur secret avec
eux. Ce qui subsiste de ce que fut leur amitié ou leur amour, c'est ce que, cet
amour ou cette amitié eut de sévère, de poignant, d'héroïque. Ils s'unirent
moins dans l'illusion des joies que dans l'attente d'un destin sinistre, mêlés
tous deux au plus formidable des cataclysmes. En ces jours de malheur, si
Marie-Antoinette ne cessa de montrer sa grandeur d'âme, Axel Fersen y donna les
marques de son absolu dévouement. Il y fut présent par ses conseils et par ses
actes. Il fit tout pour sauver la Reine, mais il y a des destinées qui
n'échappent pas leur sanglante fatalité. Il en fut ainsi pour Marie-Antoinette
et pour Axel Fersen. La sienne attendit plus de six années après la mort de la
Reine pour se réaliser. Les dernières pages de l'émouvant et beau livre de M.
Emile Baumann nous montrent Fersen déchiré par les mains brutales d'une
populace imbécile et pardonnant à ses assassins, de même que MarieAntoinette,
avant de partir pour l'échafaud, avait pardonné à ses bourreaux." (Le
Figaro, 1931)
147.
BÉTHOUART
(Antoine). Le
Prince Eugène de Savoie. Soldat, diplomate et mécène. Perrin, 1975, in-8°,
464 pp, préface
de Jean Orieux, 16 pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, biblio,
reliure skivertex éditeur, bon état
30 €
Eugène de Savoie (1663-1736), déçu dans ses ambitions par Louis XIV, offre
alors ses services à Léopold, empereur d'Autriche. Il s'illustre dans le métier
des armes, puis dans l'art de la diplomatie. Il sera ministre de la Guerre en
1700. Son intrépidité le rend célèbre. Dans toute l'Europe, le nom d'Eugène est
synonyme de gloire. Richissime, populaire, esthète, il emploie ses quartiers
d'hiver à faire construire, décorer et meubler de somptueux palais...
148.
BLUCHE
(François). Le
Grand Règne. Fayard, 2006, fort in-8°, 1277
pp, sources, références et notes, jalons
chronologiques, index général, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
40 €
Depuis la publication, en 1986, de la désormais classique biographie du
Roi-Soleil par François Bluche, le jugement de Voltaire, pour qui le temps de
Louis XIV (1643-1715) fut « le siècle le plus éclairé qui fut jamais », est
très largement partagé. Ce livre fameux est ici complété par “La Vie
quotidienne au temps de Louis XIV”, qui évoque avec vivacité les travaux et les
jours de tout un peuple, et par “Louis XIV vous parle”, qui reproduit, met en
scène et analyse les propos et écrits du Roi tels que nous les ont transmis les
textes les plus variés. La somme de ces trois ouvrages de référence dessine de
Louis XIV, de son règne et de son royaume une fresque grandiose.
149.
BRAUDEL
(Fernand). Civilisation
matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle. Armand Colin, 1986, 3 vol. gr.
in-8°, 544, 600 et 607 pp, environ 450 illustrations, 116 cartes et graphiques,
index, brochés, couv. illustrées, bon état
100 €
Le maître-livre de Fernand Braudel. – Tome 1 : Les Structures du
quotidien. Tome 2 : Les Jeux de l'échange. Tome 3 : Le Temps du monde. — Ces
trois volumes sont une introduction à l'histoire du monde du XVe au XVIIIe
siècle, un voyage à travers le temps et l'espace des civilisations qu'a
bousculées alors en Asie, en Amérique, en Afrique la violente expansion de
l'Europe. C'est aussi une réflexion peu orthodoxe sur la nature et le rôle d'un
acteur important : le capitalisme, que l'auteur, contre toutes les règles,
distingue vigoureusement de l'économie de marché. L'accent est mis sur le poids
énorme d'un troisième secteur, celui d'une production paysanne encore
majoritairement enfermée dans le troc et l'autosuffisance, à l'écart du marché.
— Le premier volume, “Les Structures du quotidien : le possible et
l'impossible”, est un inventaire de la culture matérielle avant la grande
rupture de la révolution industrielle : misère et luxe; routines paysannes;
nourritures, costumes et logement, du riche et du pauvre; outils, techniques,
monnaies et pseudo-monnaies, villes... C'est donc un grand livre d'images où
toutes les civilisations du monde ont leur mot à dire. Chemin faisant se mesure
l'étroitesse des limites du possible pour ces sociétés d'hier, en butte,
toutes, à des famines meurtrières, à l'inexorable faiblesse des sources
d'énergie et des techniques, à la lenteur et au débit dérisoire des transports,
des communications. L'auteur nous entraîne ainsi loin « des facilités que la
vie actuelle nous prodigue, dans une autre planète, dans un autre univers des
hommes ». — Avec “Les Jeux de l'échange”, nous quittons la vie matérielle
stagnante qu'évoque le premier volume pour entrer dans le mouvement de la vie
économique. De bas en haut de l'échelle, voici tous les outils de l'échange :
colportage, marchés, échoppes et boutiques, foires, bourses, banques. Autant d'étapes
de l'épanouissement de l'économie de marché, confondu d'ordinaire avec celui du
capitalisme. L'auteur, au contraire, distingue ou même oppose les activités et
les acteurs de l'économie de marché et du capitalisme, celle-là sous le signe
de l'échange naturel et sans surprise, de la transparence et de la concurrence,
celui-ci animé par la spéculation et les calculs savants d'un petit groupe
d'initiés. Parce qu'il se fonde sur la puissance, le capitalisme a toujours pu
se réserver les secteurs privilégiés de l'accumulation, secteurs changeants au
fil du temps : du XV au XVIII siècle, non pas l'industrie, mais la banque et le
négoce international. — Le dernier volume reprend, cette fois dans sa
chronologie du XVe au XVIIIe siècle, l'histoire économique du monde. Non pas de
l'univers tout entier, mais de ces seules zones très minoritaires qui vivent
selon « le temps du monde », le regard tourné vers les échanges internationaux
– toutes zones de civilisations denses, à la richesse ancienne. En gros deux blocs
: l'Europe d'un côté, de l'autre l'Extrême-Orient qui lie Inde, Chine, Islam en
un puissant réseau, longtemps à égalité avec l'Europe. L'histoire de ces quatre
siècles est précisément celle de la rupture progressive de cet équilibre
ancien. Il a été bouleversé, recréé à partir des hauts lieux du capitalisme qui
ont successivement pris la tête de l'Europe : Venise au xve siècle, puis Gênes,
Amsterdam, Londres, jusqu'à la révolution anglaise du XIXe siècle, qui a scellé
l'inégalité du monde. Nous en vivons encore les conséquences. En conclusion :
le destin du capitalisme d'aujourd'hui s'explique-t-il à la lumière du passé ?
150.
BRAUDEL
(Fernand). La
Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II. (Thèse). Armand Colin, 1990, 2 vol.
in-8°, 588 et 628 pp, 40 illustrations hors texte, 68 cartes et tableaux,
notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état
60 €
Le chef d'oeuvre de Fernand Braudel. — "J'ai passionnément aimé la
Méditerranée" : c'est par ces mots que F. Braudel ouvre son premier
ouvrage sur le monde méditerranéen qui, traduit dans le monde entier, y a été
salué comme "la plus grande œuvre historique de notre temps". Selon
la conception originale de l'auteur, il se déroule sur des rythmes temporels
différents. De volume en volume, il passe de la "longue durée", du
temps presque immobile de la géographie et des civilisations, au temps lent des
grands cycles économiques et sociaux, et enfin au temps très vif et bref des
événements au quotidien... — La première partie : La part du milieu suit pas à
pas les genres de vie qu'imposent aux hommes de Méditerranée la nature
elle-même et les héritages de civilisation. Grands propriétaires des plaines et
leurs paysans asservis, montagnards pauvres mais libres, peuples des marins,
des pêcheurs et des corsaires, nomades du désert que suivent leurs tentes et
leurs chameaux, immenses troupeaux des transhumances entre plaine et montagne,
bête de somme et chariots si lents à assurer les transports, mers animées à la
belle saison et désertées chaque hiver quand les vents mettent en péril
voiliers et galères – telle nous apparaît la Méditerranée du XVIe siècle,
toujours au bord de la disette, misérable et cependant richissime, à la croisée
des routes du grand commerce mondial. – La deuxième partie : Destins collectifs
et mouvements d'ensemble, consacré aux économies et aux sociétés, pose une
question essentielle : quand la Méditerranée a-t-elle perdu son antique royauté
au profit de l'Atlantique ? Certainement pas dès le lendemain des grandes
découvertes, affirme l'auteur, contre toutes les idées reçues jusqu'alors. Tout
au long du XVIe siècle, la Méditerranée, bien qu'envahie par les bateaux du
Nord, reste la puissance économique qui se réserve l'essentiel du grand
commerce mondial, plus la suprématie financière : l'or et l'argent que
déversent en Espagne les mines d'Amérique aboutissent dans les mains des
banquiers italiens, maîtres du crédit à travers toute l'Europe. Cependant, la
Méditerranée partage les difficultés, alors générales, de sociétés en crise
dans une montée à la fois d'inflation, de richesse, de misère, de banditisme,
de guerres civiles et religieuses – un destin commun aux deux civilisations qui
la divisent : Islam et Chrétienté. – La troisième partie : Les événements, la politique
et les hommes, est celle de l'histoire vive des évènements, durant le
demi-siècle que dure le règne de Philippe II. En Méditerranée le conflit est
permanent entre les deux grands champions de l'Islam et de la Chrétienté,
l'Espagnol et le Turc. Mais la guerre se ranime ou s'apaise selon que les
adversaires ont ou non les mains libres. La paix avec la France, en 1559,
marque ainsi le début d'un âpre duel, jusqu'au triomphe de la flotte chétienne
à Lépante, en 1571. Paradoxalement, celui-ci inaugure une longue période de
paix. C'est que les deux adversaires, chacun aux prises avec ses propres
drames, l'un sur le front atlantique, l'autre en Perse et en Hongrie, se
tournent alors le dos et les flottes d'Etat désertent la Méditerranée pour le
grand bonheur des corsaires turcs et chrétiens, dont la petite guerre va
remplacer la grande.
151.
BURNET
(Mary Scott). Marc-Antoine Legrand, acteur et auteur comique, 1673-1728.
(Thèse). Suivi de BERNARD (René). Le Bègue sur la scène française. P., Droz, 1938 et 1945, 2
vol. gr. in-8°, 199 et 42 pp, 10 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio et
index dans le premier ouvrage, 3 pl. hors texte, liste des œuvres et index dans
le second, les 2 volumes reliés ensemble en un volume demi-toile bleu-nuit à
coins, dos lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des
historiens du théâtre, XII et XX)
50 €
"Legrand fut un acteur médiocre, un auteur plus médiocre encore. Mais
il avait du métier, de la verve, et le talent de mettre les rieurs de son côté
; cela, conclut avec raison et mesure Mlle B., suffit à le rendre « digne d'un
souvenir ». Elle a donc recueilli, avec la plus louable diligence et une fort
prudente critique, ce qu'on savait de ce curieux homme ; son livre, pourvu
d'une bibliographie et d'un index très soigneusement établis, est consciencieux
et fort agréable à lire." (M. Fuchs, Revue d'Histoire littéraire de la
France, 1938)
152.
CARRINGTON LANCASTER (Henry)(publ.
par). Le Mémoire de Mahelot, Laurent et d'autres
décorateurs de l'Hôtel de Bourgogne et de la Comédie-Française au XVIIe siècle, publié par
Henry Carrington Lancaster. P., Champion, 1920,
gr. in-8°, 158 pp, 49 pl. hors texte (dont le
frontispice), index, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse avec
titres dorés, bon état
60 €
Ouvrage sur la décoration théâtrale au XVIIe siècle orné de 49 dessins
originaux tirés du manuscrit de Mahelot et reproduits en fac-similé. Le Mémoire
de Mahelot constitue la principale source d'information sur la scénographie
pratiquée sur la scène publique en France au XVIIe siècle. C'était un registre
de travail à l'usage du décorateur et des comédiens de la Troupe Royale établie
à l'Hôtel de Bourgogne depuis 1629, où se trouvait consignée la liste des
pièces inscrites au répertoire de la troupe et les notices techniques (parfois
accompagnées de croquis scénographiques) nécessaires à la représentation de ces
œuvres. Le Mémoire de Mahelot offre deux coupes effectuées dans le répertoire
d'une même troupe à deux périodes clefs de l'histoire du théâtre français, d'une
part les années 1630, d'autre part les années 1670-1680. Il permet ainsi de
comparer la scénographie en usage sur la scène parisienne au plus fort du
modernisme baroque et à une époque où le modèle classique est parvenu à
maturité. Il permet ainsi de comprendre comment, à l'Hôtel de Bourgogne au
XVIIe siècle, les décors se concevaient, se réalisaient, se plantaient et
s'utilisaient au cours de la représentation.
153.
CHALLES
(Robert). Un colonial au temps de Colbert. Mémoires de Robert
Challes, écrivain du Roi, publiés par A. Augustin-Thierry. Plon, 1931, pt in-8°,
xxii-301 pp, broché, bon état
25 €
"Ecrivain du Roi, qu'on ne le prenne point pour un historiographe
officiel. Ce titre désigne une sorte d'administrateur de la marine, gérant de
magasins à bord des vaisseaux ; et c'est la charge modeste que notre auteur,
fils d'un garde d'Anne d'Autriche, dut à l'amitié de Seignelay, fils de
Colbert, dont il avait été un peu le camarade d'études. Vingt-quatre ans de
voyages et quelque expérience personnelle en Acadie, lui ont donné des vues sur
les entreprises coloniales, dont il indique avec assez de justesse les causes
de faiblesse et les dangers. Des chapitres sur le Canada au temps de Colbert,
sur l'Acadie, sur les projets de Crouzat au Mississipi contiennent des
renseignements intéressants et des idées assez curieuses, sans parler d'une
vive diatribe contre les Réguliers en général et les Jésuites en particulier.
Ainsi se justifie la mention « Un colonial au temps de Colbert ». Mais ce n'est
là que la plus petite partie de l'ouvrage qui nous est présenté. Il est
question en effet dans ces Mémoires, écrits vers 1716, surtout de personnages
et d'événements du règne de Louis XIV ; c'est une chronique, assez souvent
scandaleuse, écrite, dit l'auteur lui-même, « sans aucun ordre de suite ni de
temps », où il raconte de multiples anecdotes, presque toujours peu édifiantes,
sur de grands ou de petits personnages de son temps : On y trouvera Mazarin,
Fouquet, Colbert, Louvois, Pontchartrain, « à la cervelle mal timbrée » auquel
l'auteur semble avoir des raisons personnelles d'en vouloir, le duc d'Orléans
et le Roi lui-même ; une grande place est accordée aux partisans, maltôtiers et
autres coquins sur lesquels s'acharne notre auteur dans un bon tiers de son
ouvrage. Un Dangeau bourgeois, ainsi le définit M. A. Augustin-Thierry, qui
publie ces Mémoires ; mais combien plus acre et plus virulent..." (Léon
Dutil, L'Archer, 1932) — "M. Augustin-Thierry, en une intéressante
introduction, résume l'histoire du personnage. « Ecrivain du roi » embarqué sur
les vaisseaux des Compagnies privilégiées, Challes a notamment accompagné Du
Quesne-Guiton dans son voyage jusqu'au golfe du Bengale. Challes n'était pas
protestant, mais favorable au jansénisme, et comme tel, ennemi des jésuites
dont il démasque les intrigues en toute circonstance ; ses Mémoires parlent des
trente dernières années du règne de Louis XIV. (...) On croit facilement que «
tout est dit » sur le règne de Louis XIV : des Mémoires comme ceux-ci
renferment cependant maint trait nouveau ; il faut remercier M.
Augustin-Thierry d'en avoir, et si bien, assuré la publication." (Bulletin
historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme
français, 1931) — "Ces mémoires sont remplis de faits scandaleux ou
déplaisants imputés à des personnages importants que l'auteur se vante à tout
bout de champ d'avoir personnellement connus, sans le démontrer le moins du
monde. L'ouvrage ne vaut que par le style piquant et vif de sa partie
anecdotique." (Robert Le Blant, Revue d'histoire des colonies) — Robert
Challes (1659-1721) fit ses classes au collège de la Marche avec Jean-Baptiste
Colbert de Seignelay. Après des études de droit, il s'embarqua pour la
Nouvelle-France où il dirigea une entreprise de pêche, qui n'eut pas de succès.
Fait prisonnier par les Anglais au Canada, il revint en France en passant par
Lisbonne et Cadix. Nommé écrivain du roi sur un navire de la Compagnie des
Indes orientales à destination de l'Inde et du Siam, il en rapporta une
relation de voyage initialement destinée à Seignelay. Il vécut ensuite à Paris
comme avocat avant d'être exilé à Chartres. Sa carrière d'écrivain fut si
discrète qu'une partie de son œuvre, qu'on lui attribue aujourd'hui, resta, de
sa propre volonté, anonyme.
154.
DANIEL-ROPS. L'Eglise de la Renaissance
et de la Réforme. 2. Une Ère de renouveau : La Réforme catholique. Fayard, 1955, fort
in-12, 569 pp, biblio, chronologie, index, broché, bon état (Coll.
Les Grandes études historiques)
20 €
"Daniel-Rops est rapidement tombé dans l'oubli après sa mort et les
dix volumes de son "Histoire de l'Église du Christ" ne sont presque plus
jamais cités. Démarche apologétique, tranchent ceux qui parcourent les 7.300
pages publiées entre 1948 et 1965. Le fait est indéniable. Mais le succès
remporté par l'auteur invite à relire une œuvre qui est dotée d'un vrai souffle
et qui se révèle inséparable d'une personnalité. Entreprise solitaire, à la
rencontre d'un chemin de foi et d'une stratégie éditoriale, celle-ci est restée
fidèle, pendant vingt ans, aux mêmes lignes directrices, sans ignorer cependant
les inflexions de la recherche historique et les sollicitations de l'actualité.
Ainsi s'expliquent à la fois la fidélisation d'un public, attestée par le
niveau des tirages, et l'ostracisme dont l'auteur est victime depuis la fin des
années 1960, dans une nouvelle conjoncture intellectuelle et ecclésiale."
(Christian Sorrel, Revue d'histoire de l'Église de France, 2000)
155.
FOURNOUX
(Amable de). Caterina
reine de Chypre. « L'otage de Venise ».
Editions de Fallois, 2005, in-8°,
298 pp, une
carte, chronologie, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Voici l'histoire véridique de Caterina Cornaro, jeune aristocrate
vénitienne devenue la dernière reine de Chypre. Son destin hors du commun a
inspiré nombre d'historiens, romanciers, librettistes, et sa beauté troublé les
plus grands peintres de son époque (Bellini, Giorgione, Dürer, Titien...) et
bien au-delà. La vie romantique de cette "Fille de la République de
Venise" se déroule dans la deuxième moitié du XVe siècle et au tout début
du XVIe. Elle s'inscrit successivement dans le cadre prestigieux de la Venise
de la Renaissance, alors à son apogée, puis dans la lointaine Chypre, dernier
royaume franc fondé au Levant par les Lusignan, une famille de chevaliers
poitevins, enfin dans la petite principauté d'Asolo, en Vénétie, où la reine
sera exilée et animera une Cour renommée dans toute l'Italie. "Caterina
contre Venise", tel pourrait être aussi le titre de cette biographie où
s'entremêlent complots, trahisons, tueries, intrigues politiques et amoureuses.
Avec en toile de fond l'agonie d'une dynastie et l'apogée d'une république, le
portrait d'une femme belle et fière qui, en épousant malgré elle le dernier des
rois Lusignan, ne cessera de lutter pour son bonheur et sa survie.
156.
GAXOTTE
(Pierre). Louis
XIV. P.,
Flammarion, 1982, in-4°, 400 pp,
488 illustrations, dont 240 en couleurs, reliure
pleine toile rouge de l'éditeur, 1er plat orné, jaquette illustrée, bon état
(Coll. In-Quarto)
50 €
Un dauphin est né. L'éducation du roi. L'éveil à l'amour. L'entrée du Roi.
Les femmes. Les forces contraires. Colbert ou la dictature du travail. Lille,
Besançon, Strasbourg. Vauban et la frontière. Paris. Versailles. La famille. Le
chrétien assiégé. La deuxième guerre de Cent Ans. Le fardeau de l'Etat. Louis
le Grand.
157.
GREENBLATT
(Stephen). Quattrocento. Flammarion, 2013, in-8°,
347 pp, traduit
de l'anglais, 3 illustrations, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Et si la Renaissance était née d'un livre ? Un livre perdu, connu par
fragments, copié par quelques moines et retrouvé par un humaniste fou de
manuscrits anciens ? L'idée, audacieuse, vertigineuse, ouvre les portes de
l'histoire de Poggio Bracciolini, dit le Pogge, qui découvrit dans un monastère
allemand une copie du "De rerum natura" de Lucrèce. C'était à l'aube
du XVe siècle. Le Pogge n'était pas seulement un bibliophile passionné et un
copiste exceptionnel. Il aimait les arts et avait écrit des facéties grivoises.
Il aimait les femmes et était père de dix-neuf enfants. Il n'aimait pas
l'Eglise, mais était secrétaire d'un pape diaboliquement intelligent et
corrompu. Sa découverte allait précipiter les temps modernes et influencer des
esprits aussi puissants que Botticelli, Montaigne ou Machiavel. — Elu meilleur
livre d'histoire 2013 par la rédaction du magazine Lire ; Prix Pulitzer 2012 ;
National Book Award 2011.
158.
GUEULLETTE
(J.-E.). Thomas-Simon
Gueullette : un magistrat du XVIIIe siècle ami des lettres, du théâtre et des
plaisirs. (Thèse). P., Droz, 1938,
gr. in-8°, 199 pp, 10 pl. de gravures et
portraits hors texte, biblio, reliure demi-toile bleu-nuit à coins, dos lisse
avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du
théâtre, XII)
50 €
Dramaturge, conteur, juriste, Thomas-Simon Gueullette (1683-1766)
également bibliophile et collectionneur, reste surtout connu par ses contes et
une soixantaine de pièces de théâtre représentées pour la plupart au
Théâtre-Italien.
159.
GUILLEMONT-ESTELA
(Michèle), Béatrice Perez, Pauline Renoux-Caron, Cécile Vincent-Cassy, Sarah
Voinier (dir.) Le règne de Charles II. Grandeurs et misères. P., Editions hispaniques,
2021, in-8°,
352 pp, 17
illustrations en couleurs hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état (Coll. Histoire et civilisation). Contributions en espagnol (12) et en
français (2)
40 €
Le règne de Charles II d'Espagne (1665-1700), "soleil noir" de
l'historiographie moderne, est depuis plus de vingt ans l'objet de nombreuses
recherches qui bouleversent les clichés séculaires et mettent définitivement à
distance la partialité constante, depuis les dernières décennies, de la «
monarquía universal » jusqu'à la fin du XXe siècle. Louis XIV – à la longévité
exceptionnelle et à la descendance prolifique – en imposa longtemps face à ce
monarque à la mort annoncée dès la naissance (survenue dans le deuil de son
aîné), et décédé sans progéniture. Par un bellicisme militaire et diplomatique
à l'extraordinaire ténacité, il rafla finalement tout entier l'héritage
hispanique lorsque le dernier Habsbourg testa en faveur de la personne du
petit-fils du Bourbon, le duc d'Anjou. Pourtant, l'Espagne affaiblie par des
épidémies et définitivement amputée du Portugal, ne sut pas seulement affronter
les expériences – inédites pour elle à l'âge moderne – que furent la minorité
de son souverain et la régence de Marie-Anne d'Autriche ou les ambitions du
frère bâtard don Juan José. Elle préserva presque intacte sa construction
politique complexe, européenne et transocéanique, face aux ambitions
hégémoniques et coloniales de la France. L'histoire ainsi, par trop caricaturale,
d'un affaissement politique global de la monarchie catholique sous Charles II
n'a plus cours aujourd'hui, et les mythes – qui continuaient de fixer l'image
d'un roi débile, possédé et dégénéré dont la politique n'aurait été qu'un pâle
reflet du crétinisme – se sont définitivement effondrés. C'est ce que le livre
entend mettre en lumière à travers l'analyse de quelques points importants
déclinés en quatre chapitres: « L'exercice du pouvoir : des formes nouvelles »,
« Gouverner et négocier dans la Monarchie hispanique », « La Cour : jeux et
défis d'un espace de pouvoir », « Arts et célébrations du pouvoir ».
160.
JOUHAUD
(Christian). Le
Siècle de Marie Du Bois. Ecrire l'expérience au XVIIe siècle. Seuil, 2022, in-8°,
377 pp, 15
photos et documents sur 15 pl. hors texte, notes, broché, couv. illustrée, bon
état (Coll. L'Univers historique)
20 €
Comment penser et écrire une histoire de l'expérience de vivre ? Telle est
la question posée par Christian Jouhaud à partir de "l'espèce de
journal" tenu pendant trente ans par Marie Du Bois, gentilhomme du
Vendômois, valet de chambre des rois Louis XIII et Louis XIV. Cet écrit
singulier surprend d'abord par la difficulté de lui trouver un statut : ce
n'est ni un livre de raison, ni une autobiographie, ni un journal spirituel, ni
une histoire, et pourtant il peut être abordé sous tous ces aspects. Il ne s'agit
pas non plus d'une histoire de vie, mais d'une histoire des expériences d'un
homme "ordinaire" en ses territoires de vie. Le je de Du Bois, qui
s'exprime continûment, ne sert en effet aucun épanchement autobiographique,
mais, de page en page, il permet de comprendre l'itinéraire de
l'intériorisation des normes et des contraintes par quelqu'un qui a confié à
l'activité d'écrire régulièrement la représentation de sa vie comme action.
L'exercice pourrait sembler futile, ou mineur, si l'événement politique ne
venait pas brutalement fracasser la mécanique diariste, finissant par politiser
l'écriture, par exemple dans l'expérience intime de signes de désordre, comme
pendant la Fronde, qui menacent la lisibilité d'un monde dont l'ordre est la
valeur cardinale. Depuis la chambre du Roi et la campagne du Vendômois sont
ainsi revisités les rapports entre local et national au XVIIe siècle,
l'histoire politique de l'Etat, l'histoire anthropologique de l'acte d'écrire
et de transmettre par l'écriture, inscrivant, dans le siècle de Louis XIV, un
siècle de Marie Du Bois. — "La confession d’un enfant du Grand Siècle.
L’historien Christian Jouhaud tire des textes de Marie du Bois, valet de
chambre de Louis XIV, une réflexion vertigineuse sur l’écriture et la vie.
Christian Jouhaud est entré dans un texte qui l’accompagne depuis plus de vingt
ans : un cahier manuscrit de 188 pages où se trouvent mis en récit les temps
forts ou faibles d’une existence partagée entre la cour et la province. Dans ce
« livre », Marie du Bois (un homme ainsi prénommé à la suite d’un vœu paternel
à la Vierge) a inscrit au fil des jours, entre 1647 et 1676, les faits, grands
et petits, qui ont scandé sa double vie de propriétaire terrien en Vendômois et
de valet de la chambre du roi, un office qui lui permettait durant les
trimestres de son service d’être au plus près de Louis XIV. Le document, édité
en 1936 par le chartiste Louis de Grandmaison (1864-1940), échappe aux
catégories traditionnelles. Ecrit à la première personne, il n’a rien d’une autobiographie
; décrivant les travaux et les jours, il n’est pas un livre de raison. Il est
une « nappe continue d’écriture » qui transforme le vécu éphémère en traces
durables..." (Roger Chartier, Le Monde)
161.
KUNSTLER
(Charles). La
Vie quotidienne sous Louis XV. Hachette, 1953,
in-8°, 348
pp, notes, biblio, reliure demi-chagrin
havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée
conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Versailles ; Paris ; La magistrature ; Les moeurs parisiennes ; L'armée ;
La justice ; Paris et les provinces ; Le village. — "M. Charles Kunstler
est un érudit dont on a plaisir à lire les livres." (Le Monde, 5 décembre
1953)
162.
LABBÉ
(Marie-Elisabeth). Inventaire des arrêts du Conseil du Roi, janvier-février
1740. P., Sirey,
1940, gr.
in-8°, 266 pp, index, broché, bon état
30 €
"Cet inventaire porte sur 179 arrêts rendus en présence du roi et 272
rendus hors de sa présence, d'après les textes de la série E des Archives
Nationales, et est complété par le recours à quelques autres recueils. Dans son
Introduction, l'auteur souligne l'intérêt de quelques-uns des documents
inventoriés (particulièrement en ce qui concerne la fabrique des étoffes et la
succession de John Law) et a cru utile, étant donné que plusieurs des arrêts
considérés ont été rendus sur avis des députés du Commerce, d'étudier
l'histoire et le fonctionnement du Conseil et du Bureau du Commerce. Un double
index permet de retrouver les arrêts intéressants." (Revue Historique,
1943)
163.
LABROUSSE
(Elisabeth). « Une foi, une loi, un roi ?
» La Révocation de l'édit de Nantes.
P. et Genève, Payot, Labor et Fides, 1985, in-8°,
232 pp, biblio,
mémento chronologique, broché, couv. illustrée, envoi a.s.
25 €
La Révocation de l'Édit de Nantes est l'aboutissement d'un long processus
de guerre froide qui a débuté dès la mort d'Henri IV. Œuvre de la
"déraison" d'État, produit de l'idéologie de l'époque, cette faute
politique majeure a été commise en 1685 dans l'euphorie générale. Cet ouvrage
rompt avec une histoire militante (tant protestante, laïque que catholique).
Sans escamoter aucune responsabilité, il s'agit, ici, moins de juger que de
comprendre les optiques diverses des protagonistes. L'objectivité de l'auteur
ne l'amène cependant pas à écrire une histoire froide ou impersonnelle. Au
contraire, la communauté protestante apparaît attachante, émouvante, et les
catholiques sont nettement diversifiés. Au total, ce livre passionnant explique
comment la politique royale s'est logiquement contrainte d'en arriver à la
Révocation. Il montre que cet événement possède des aspects spécifiques tout en
étant, aujourd'hui encore, dans une France plurielle qui se cherche,
exemplaire. — "Ce n'est pas diminuer le mérite des nombreuses et solides
publications que nous vaut le tricentenaire de la Révocation, que d'affirmer
que l'ouvrage d'Elisabeth Labrousse se distingue par une richesse et une sûreté
de l'information peu communes, par la minutie des analyses et par le souci de
mettre en évidence les différentes logiques qui se sont affrontées. On a
souvent soutenu que le protestantisme avait toujours été mal supporté par
l'opinion publique française. Mme Labrousse montre au contraire qu'une certaine
coexistence pacifique s'était en fait établie entre les deux confessions au
XVIIe siècle, que nombreux étaient les mariages « bigarrés » et que cette mixité
tissait des liens solides entre catholiques et protestants surtout à la
campagne et dans les bourgs..." (R. Mehl, Revue d'Histoire et de
Philosophie religieuses, 1986)
164.
LA
GUETTE (Catherine Meurdrac, dame de). Mémoires de Madame de La Guette, écrits par
elle-même (1613-1676). Edition établie, présentée et annotée par Micheline
Cuénin. Mercure
de France, 1982, in-8°, 195 pp,
notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
(Coll. Le Temps retrouvé)
25 €
Au XVIIe siècle, les mémoires féminins sont rares. Ils s'intéressent
généralement à la vie privée : les grandes dames s'y font connaître ou
s'intéressent aux vedettes de l'actualité de l'époque. Rien de tel chez Mme de
La Guette, riche en naissance mais modeste en biens. Ses Mémoires constituent
un témoignage important sur la vie quotidienne durant la guerre de Trente ans.
Les joies simples de la paix dans la campagne briarde s'effacent rapidement
devant les malheurs de la Fronde au cours desquels cette femme manifeste une
volonté, un courage et une abnégation peu communs : elle défend non seulement
ses enfants, mais tous ses "gens", et parfois tous les villageois en
détresse. En outre, elle prend la plume presque trente ans après les faits, forte
d'une expérience acquise en un demi-siècle. Son humour inimitable, son
étonnante mémoire visuelle et sa langue juste et savoureuse font d'elle une
grande conteuse. — Ce texte est une révélation sur le plan historique et
littéraire : vie quotidienne durant la Guerre de Trente ans, puis la Fronde au
cours de laquelle cette femme intrépide manifestera ses capacités de tous
ordres et son invincible humour. "Mariée en 1635 à Jean Marius dit de La
Guette, elle fut séparée de lui pendant la Fronde. Tandis que son mari suivait
le parti de Condé, elle restait fidèle au roi et vivait à Sussy en Brie dans un
manoir qu'elle eut à défendre contre des bandes de pillards. En 1672, elle alla
rejoindre ses fils en Hollande où elle écrivit ses mémoires. Son récit vaut
comme peinture de moeurs, surtout pour la période de la Fronde" (Bourgeois
et André II, 809).
165.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. I. Le
premier traité de partage (1659-1697). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, xl-530 pp, 6
documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie
française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1888. — "Enfin, nous posséderons bientôt
une histoire complète de la Succession d'Espagne écrite par un Français au
point de vue français ! L'ouvrage de M. Legrelle, qui doit nous conduire
jusqu'en 1715, aura quatre volumes ; le premier, dont nous avons à nous occuper
ici, traite des origines de la « grande affaire » et s'arrête au traité de
Ryswick. (...) M. Legrelle a fait suivre son récit de quelques documents déjà
connus, mais peu accessibles : le contrat de mariage de Louis XIV et de
Marie-Thérèse, les deux renonciations de Marie-Thérèse, le testament de
Philippe IV, le premier traité de partage avec l'Autriche (19 janvier 1668) et
la relation du sr Verdier, apothicaire de Marie-Louise. Nous ne pousserons pas
plus loin l'examen du livre de M. Legrelle. D'après ce que nous en avons dit,
on peut juger qu'il sera partout bien accueilli et que justice sera rendue au
labeur soutenu et à l'intelligente mise en œuvre de son auteur." (Alfred
Morel-Fatio, Revue Historique, 1889)
166.
LEGRELLE
(Arsène). La
Diplomatie française et la succession d'Espagne. III. Le
troisième traité de partage (1699-1700). Hachette Livre BNF, 2018, gr. in-8°, 751 pp, 7
documents en appendice, broché, bon état. Ouvrage couronné par l'Académie
française (Grand Prix Gobert 1901)
30 €
Réimpression de l'édition de 1890. — "Nous avons déjà rendu compte
des deux premiers volumes de cette œuvre remarquable, puisée à des sources des
plus autorisées. M. Legrelle a recueilli ses renseignements aux archives du
ministère des affaires étrangères à Paris, à celles de l'État à la Haye, à
Bruxelles et en Italie. Dans ce volume, comme dans les précédents, la Belgique
est toujours, malgré elle, l'objet principal de la convoitise de la France. Le
chapitre premier traite de la nouvelle entente entre les rois de France et
d'Espagne. Elle était en quelque sorte la conséquence nécessaire de la mort du
jeune prince électoral, fils de Maximilien-Emmanuel de Bavière, décédé à
Bruxelles, le 6 février 1699. Cette mort inopinée, qui causa une véritable
satisfaction à Madrid, devait nécessairement modifier l'entente entre la France
et l'Espagne. Il fallait un nouveau partage, sur lequel l'auteur fournit les
renseignements les plus complets. Le chapitre II, intitulé : Résistance à
Vienne et en Hollande, initie le lecteur à l'attitude de Heinsius vis-à-vis de
la France. La conduite de cet homme d'état visait, l'auteur le dit très bien, à
faire attribuer les Pays-Bas à un prince aussi complaisant que peu puissant,
quitte à vivre au jour le jour en ce qui concerne les questions générales.
C'était de la politique d'expédients, très peu franche, tandis que celle de
Louis XIV était singulièrement tortueuse. A propos des entretiens de
l'ambassadeur avec le pensionnaire, l'auteur fait bien ressortir toutes ses
circonstances. Au chapitre III, M. Legrelle rapporte dans tous ces détails
l'accession des états généraux au partage convenu entre Louis XIV et le roi
d'Angleterre. Mais il fallait l'assentiment définitif de l'empereur, question
qui fait l'objet du chapitre IV. Ce monarque s'y refusa complètement. Il
fallait négocier à ce propos directement avec la cour de Vienne. Là il y avait
chez les conseillers autant d'avis différents que de personnes. Toutes les
négociations entamées sur ce point, toutes les roueries employées à ce propos
de part et d'autre sont bien et clairement exposées par l'auteur. L'effet
produit en Espagne, par suite de ces négociations, la conduite des trois
puissances coïntéressées, puis le désaccord toujours croissant entre les
alliés, enfin les derniers jours de Charles II sont présentés dans tous leurs
détails par M. Legrelle avec autant de lucidité que de talent. Il se base
constamment sur des documents authentiques, qu'il s'est procurés dans un grand
nombre de dépôts d'archives. Finalement, il en arrive au testament de Charles
II, qui mit le feu aux poudres lorsqu'il s'est agi de l'exécuter, et attira
dans notre pays l'invasion des armées étrangères qui s'en disputèrent la
possession. En terminant ce compte rendu peut-être par trop superficiel, nous
pouvons dire que le travail de M. Legrelle est le plus complet de ceux qui ont
traité la diplomatie d'une grande partie du XVIIe siècle." (Charles Piot,
Bulletin de la Commission royale d'Histoire, 1892) — "M. Legrelle avait
publié, de 1888 à 1892, en quatre volumes, son grand travail sur la Diplomatie
française et la succession d'Espagne. Pour mettre sur pied cette œuvre
d'érudition considérable, M. Legrelle avait étendu ses recherches bien au delà
de nos bibliothèques et archives nationales. Pour reconstituer la trame
enchevêtrée des négociations nouées par la France avec l'Europe entière dans le
but d'assurer au petit-fils de Louis XIV le trône de Charles II, M. Legrelle
n'avait pas reculé devant la fatigue de nombreux voyages et il avait fouillé
les archives étrangères les plus diverses." (H. Léonardon, Bulletin
hispanique, 1901)
167.
LOUVILLE
(Ch.-Aug. d'Allonville, Marquis de). Mémoires secrets sur l'établissement de la Maison de
Bourbon en Espagne, extraits de la correspondance du Marquis de Louville,
gentilhomme de la Chambre de Philippe V, et chef de sa Maison française. P., Maradan, 1818, 2 vol.
in-8°, (4)-vii-384 et (4)-371 pp, reliures demi-percale bleue, dos lisses avec titres,
tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. postérieure), bon état
250 €
Edition originale de ces Mémoires publiés par le comte Scipion du Rour à
l'aide des archives conservées au chateau de Louville. Ces Mémoires furent
rédigées lors de la retraite du marquis et demeurèrent à l'état de manuscrit.
Lorsque le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV accéda au trône d'Espagne, sous
le nom de Philippe V, le marquis de Louville (1668-1731) fut chargé de diverses
missions plus ou moins secrètes, se rapportant à son investiture, ce qui lui
valut le mépris des Espagnols. Durant trois années essentielles, il sera chef
de la Maison française de Philippe V, le premier Bourbon roi d'Espagne (de 1700
à 1703), et tout ce qui se faisait à la cour passait par lui. Voici ce qu'en
dit le duc de Saint Simon dans ses mémoires : "Pour en parler au vrai, il
gouverna le roi et l'Espagne." Louville recevra une nouvelle mission en
Espagne en 1716, comme ambassadeur extraordinaire. Ouvrage important pour
l'histoire de la guerre de succession d'Espagne. Dans ses papiers, Louville ne
dissimule rien et ne recule pas devant les expressions violentes et crues pour
déverser sa bile et accabler ceux qui s'opposent à lui. On trouve à la fin du tome
II une intéressante suite de lettres concernant Buenos-Aires en 1710. —
"[Ces Mémoires] sont très utiles à la connaissance des deux premières
années du règne de Philippe V" (Michaud, T. XXV, page 356).
168.
MELÈSE
(Pierre). Le
Théâtre et le public à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse). Suivi
de : Répertoire analytique des documents contemporains d’information et de
critique concernant le Théâtre à Paris sous Louis XIV, 1659-1715. (Thèse
complémentaire). P., Droz, 1934, 2 vol. gr. in-8°, x-466 et 234 pp, un frontispice
(Jean Loret gravé par Nanteuil), 9 fac-similés et bibliographie dans le premier
volume, index dans chaque volume, reliures demi-toile bleu-nuit à coins, dos
lisse avec titres dorés, bon état (Bibliothèque de la Société des historiens du
théâtre, tomes VI et VII)
120 €
"L'objet de ce travail est d'étudier « la facon dont le public du
XVIIe siècle a connu et apprécié le théâtre de son époque ». Le point de vue
n'est pas neuf mais il n'avait jamais donné lieu, tout au moins pour cette
période, à une étude aussi poussée. Sur les gazettes, sur l'organisation
matérielle des théâtres, sur les conditions d'existence des troupes, sur leurs
rapports avec les pouvoirs publics, avec la censure ; sur les méthodes de
travail des auteurs, sur leurs gains, sur leurs relations avec les comédiens et
les musiciens, avec la cour et la ville ; sur leurs rivalités et leurs polémiques
; sur la vie privée et professionnelle des comédiens ; sur les réactions du
public, sur la carrière d'une pièce, depuis l'heure ou le poète en donne
lecture à ses interprètes jusqu'au jour ou elle entre dans l'oubli ou dans la
gloire, – on trouvera dans ce gros volume une collection de renseignements dont
beaucoup sont inédits et qu'il est précieux, en tout cas, de posséder ainsi
réunis, en si grand nombre et parfaitement classés. Les curieux auront là de
quoi renouveler leur répertoire d'anecdotes et de petits faits significatifs. —
La thèse complémentaire de M. Pierre Melèse consiste en un “Répertoire
analytique des documents contemporains d’information et de critique concernant
le théâtre à Paris sous Louis XIV”, et c'est un très bel instrument de travail.
Y figurent tous les noms sur lesquels existe un document contemporain. L'ordre
alphabétique a été suivi pour les noms de personnes, énumérés par rubriques
séparées : auteurs, musiciens, acteurs, directeurs, metteurs en scène,
décorateurs. Les pièces sont mentionnées dans l'ordre chronologique de
représentation. On peut ainsi, année par année, se rendre compte de la
production dramatique de plus d'un demi-siècle et des réactions qu'elle a
suscitées. Tout ce qui s'est écrit, jusqu'à 1715, sur tous ces hommes et toutes
ces œuvres, est mentionné avec précision, souvent même cité." (Robert
Pignarre, Revue Historique, 1939)
169.
MÉNÉTRA
(J.-L.). Journal
de ma vie, par Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au XVIIIe
siècle. Présenté par Daniel Roche. Montalba, 1982,
in-8°, 431
pp, 2 fac-similés et 4 cartes et plans
hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Le Journal du compagnon vitrier Ménétra (1738-1812) est un des rares
témoignages que nous ayons d'un ouvrier du siècle des Lumières. Le bonhomme,
Parisien le Bienvenue selon son nom de compagnonnage, étonne par son
franc-parler, sa gouaille, sa joie de vivre, aussi bien que par son sens de
l'observation, son souci de tout dire d'un petit peuple auquel il appartient –
lien qu'il inscrit très consciemment dans son écriture. Ce « Rousseau des
ateliers » nous ouvre les portes d'un Paris en pleine expansion, nous raconte
une France des campagnes (Bretagne, Guyenne, pays lyonnais, etc.) avec les yeux
d'un homme de la grande ville. Alors que l'on redécouvre aujourd'hui les «
écritures ordinaires », que la fécondité des études sur l'autobiographie ne se
dément pas, la lecture de ce texte, guidée par les riches analyses de Daniel
Roche, outre le plaisir qu'elle procure, révèle un véritable enjeu pour
l'histoire culturelle. Au-delà d'une simple description des mentalités, elle
fait percevoir comment s'élaborent les normes sociales qui définissent une
culture.
170.
MEUVRET
(Jean). Etudes
d'histoire économique. Armand Colin, 1971,
gr. in-8°, 344 pp, bibliographie des principaux
travaux de l'auteur, broché, bon état (Coll. Cahiers des Annales)
50 €
Cet ouvrage publié en 1971, rassemble plusieurs textes de Jean Meuvret et
publiés, pour certains, depuis plus de 25 années : économie et finances de la
France durant les dernières années du règne de Louis XIII et pendant la Régence
jusqu’en 1648, commerces des grains et farines sous Louis XV, regroupement des
biens fonciers et rôle de la moyenne noblesse, subsistance et démographie sous
l'Ancien régime, etc. — "Avant de disparaître, le regretté Jean Meuvret
(1901-1971) nous aura légué, en un recueil commode, l'essentiel de ce qu'il
nous a appris. Vingt-deux articles, choisis parmi une quarantaine d'études
citées d'entrée, ont été repartis en sept parties : vues d'ensemble, histoire
des prix, mécanismes économiques, histoire agraire, activités économiques et
milieux sociaux, démographie, concepts contemporains et concepts des
historiens. Parmi les articles restitués aujourd'hui, on se réjouit de citer
non seulement les travaux de Meuvret devenus classiques, mais surtout des
études peu accessibles et même introuvables, parues dans des ouvrages
collectifs épuisés ou bien dans des revues peu courantes. On n'oubliera pas ce
que l'on doit à Jean Meuvret et on relira les études qui remplissent ce volume.
Il était devenu tellement commun de se référer aux inventions et aux mises au
point de Meuvret que cela en paraissait banal. Rappelez-vous le fameux article
de Population (1946), « Les crises de subsistances et la démographie de la
France d'ancien régime », ou encore l'étude si remarquable (et introuvable)
consacrée à la géographie des prix des céréales. Une nouvelle lecture de
l'ancien régime économique et social de Jean Meuvret, appréhendé pour la
première fois globalement, apporte une surprise. Parce que, dans l'ensemble, il
n'y a pas grand'chose à modifier à cette France (à cette Europe aussi) des
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Si l'on y ajoute des données quantitatives
acquises depuis, le tableau brossé par Jean Meuvret entre 1944 et 1970 est à
peu de choses près le même que les grandes fresques qui nous ont été présentées
depuis et qui d'ailleurs s'en inspirent souvent... Quelles densités, quelles
précisions dans ces études de prix et de marchés ! Qui a dit que la crise de
subsistances a été « la tarte à la crème » des historiens ? Peut-être, mais
encore fallait-il le faire et Meuvret, qui en a mis au point le mécanisme, a
suggeré lui-même des corrections et des révisions ä son schéma. C'est cela, en
définitive, qui me frappe le plus à la relecture de Jean Meuvret : sa
sensibilité extrême à la complexité de la réalité historique. La grande leçon
de Meuvret se situe au-delà d'une simple acquisition de connaissances, même
au-delà du bénéfice méthodologique (les problèmes posés par la publication des
mercuriales par exemple) ; la durable leçon de Jean Meuvret est un enseignement
de problématique. Personne mieux que lui n'a su introduire, dans les cadres si
sûrs de sa discussion, la notion aussi fructueuse des décalages : décalages
géographiques, décalages sectoriels, décalages sociaux. Le souci des variétés
de comportements nous est familier aujourd'hui. II faut savoir gré à Jean
Meuvret de son enseignement toujours vivant." (Anne-M. Piuz, Revue suisse
d'histoire, 1973)
171.
MEUVRET
(Jean). Le
Problème des subsistances à l'époque Louis XIV. P., La Haye, Mouton, EHESS,
1977-1988, 6 vol. gr. in-8°, 223, 222, 286,
274, 191 et 162 pp, préface de Pierre
Goubert, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Civilisations et sociétés,
50, 75 et 77)
100 €
Complet. — Avec ces trois tomes, on entre au cœur du problème des
subsistances. Après l’analyse des techniques et des contraintes juridiques et
sociales qui conditionnaient la production agricole aux XVIIe et XVIIIe
siècles, vient celle du circuit des céréales depuis la « formation spontanée
des stocks » par l’organisation sociale de la production jusqu’à leur
distribution marchande et non marchande, depuis les contraintes matérielles du
transport et de son coût jusqu’au fonctionnement physique et monétaire des
marchés. — Chaque partie comporte un volume de texte et un volume de notes.
Vol. 1 : La production des céréales dans la France du XVIIe et du XVIIIe siècle
(1977) – Vol. 2 : La production des céréales et la société rurale (1987) – Vol.
3 : Le commerce des grains et la conjoncture (1988). — "Comme les graines,
les idées doivent être semées en temps voulu pour germer, fleurir et se
répandre ; l'histoire de la pensée scientifique fournit de nombreux exemples de
découvertes qui n'ont pas réussi à se développer en leur temps parce qu'elles
étaient trop complexes, s'écartaient trop des faits couramment acceptés ou ne
répondaient pas aux critères en vigueur pour séparer le bon grain de l'ivraie.
Les travaux de l'historien économique français Jean Meuvret (1901-1971) ont été
négligés pour toutes ces raisons et pour une autre qui était apparemment ancrée
dans sa personnalité. Il a refusé de rendre publique l'œuvre à laquelle il a
consacré plus de trente ans de sa vie. Publié quinze ans après sa mort et trois
décennies après sa rédaction pour l'essentiel, “Le problème des subsistances à
l'époque Louis XIV” (six volumes de texte et de notes) est comme une plante
dormante qui, transportée sur un nouveau territoire ou relancée par la pluie
après une longue sécheresse, bourgeonne inopinément et produit de nouvelles
pousses. La longueur de l'ensemble – six volumes de texte et de notes –, la
complexité et l'implacabilité de son argumentation, et le fait que Meuvret
examine toutes les variantes d'un cas afin de développer une argumentation
générale en font un ouvrage exceptionnel..." (George Grantham, The Journal
of Economic History)
172.
MIRABEAU
(H.-G. Riquetti, comte de). Lettres d'amour de Mirabeau, précédées d'une
étude sur Mirabeau par Mario Proth. P., Garnier frères, 1877, in-12, 356 pp, nouvelle
édition, un portrait gravé de Sophie Monnier en frontispice sous serpente,
reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons
dorés, bon état
45 €
"A Mirabeau nous laissons le soin de vous raconter les vives
douleurs, et les espérances soudaines, et les désespoirs amers, et les
rêveries, et les travaux, et les consolations, et les amitiés, et les luttes de
sa longue captivité. Les lettres de Mirabeau, écrites au courant de l'idée,
sous la poignante impression du moment, avec le laisser-aller de l'amour et
l'énergie d'une âme forte qui éclaire et soutient une âme tendre et incertaine,
sont aussi belles et émouvantes que ses discours. Mirabeau prisonnier,
combattant à toute heure et de toutes ses forces pour sa liberté ; Mirabeau,
expliquant à la pauvre détenue de Gien, qui met en lui toute science et tout
espoir, les lois du monde et les vicissitudes humaines, et défendant envers et
contre tous, et souvent contre la sienne propre, la cause de Sophie ; Mirabeau,
père prévoyant et tendre jusqu à l'enfantillage, Mirabeau, dans ces conditions
exceptionnelles, est aussi grand écrivain que plus tard il fut grand orateur.
On peut même dire que cette correspondance, où se traitent, à côté des
événements journaliers de la vie de l'illustre captif, les plus hautes
questions philosophiques ou politiques, l'athéisme, la permanence des armées,
etc., n'est qu une longue improvisation écrite où resplendit, dans toute sa
verve fulgurante, le génie oratoire de Mirabeau. La lecture des Lettres à
Sophie, que réunit ce volume [donnera], sur la captivité de Mirabeau de longs
détails trop nombreux pour le cadre de cette étude." (Mario Proth,
Introduction)
173.
NOAILLES
(Duc Paul de). Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de
Louis XIV. P., Comptoir des Imprimeurs-Unis, 1849-1858,
4 vol. gr. in-8°, iv-600, 660, 711 et 659 pp, 2e
édition pour les tomes 1 et 2, un portrait en frontispice au tome 1, 2 frontispices
gravés au tome 3, brochés, couv. factices, bon état. Rare complet
150 €
Rare complet des 4 volumes, les 2 premiers ayant parus en 1849, les tomes
3 et 4 en 1857 et 1858. — L'auteur dans un premier temps avait voulu publier
une nouvelle édition des lettres de Madame de Maintenon, en y intégrant une
vaste notice. Ses recherches l'on amené en définitive à écrire l'histoire de
cet important personnage féminin des XVIIe et XVIIIe siècles (1635-1719) qui
fut l'épouse puis la veuve de Paul Scarron. Par la suite, elle fut titrée
marquise de Maintenon. Elle est la fondatrice de la Maison royale de
Saint-Louis. — Paul de Noailles (1802-1885), 3e duc d'Ayen (1823) et 6e duc de
Noailles (1824) devint pair de France en 1824 au décès de son grand-oncle, Jean
Louis Paul François de Noailles, 5e duc de Noailles, qui n'avait pas d'héritier
mâle, mais ne siégea à la Chambre des pairs qu'à sa majorité en 1827. Il se
distingua comme orateur parlementaire et comme historien, auteur d'une Histoire
de Mme de Maintenon (dont la famille de Noailles recueillit l'héritage grâce au
mariage de sa nièce avec Adrien Maurice de Noailles). Ami et confident de
Chateaubriand, il se présenta à l'Académie française pour lui succéder, avec
l'appui de Mme Récamier, de la princesse de Lieven et du duc Pasquier ; il fut
élu le 11 janvier 1849 par 25 voix sur 31 votants, Honoré de Balzac obtint 4
voix...
174.
RETZ
(Jean François Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz. Club Français du Livre,
1949, 3
vol. in-8°, (24)-366-(23), (8)-434-(23)
et (8)-324-(23)-(8)-58-(6) pp, introduction
et notes de Gaëtan Picon, 3 portraits gravés et 3 pages de titres anciennes,
reliures demi-toile crème, dos lisses avec titres et tomaisons en noir et décor
en rouge, plats de papier carmin avec les armes du cardinal frappes à froid au
centre des 1er plats, bon état. Edition tirée sur Alfama du Marais et
numérotée. Bien complet du supplément volant de 8 pages : "Vue générale de
la Fronde, 1648-1653, pour servir à l'intelligence des Mémoires du cardinal de
Retz", par Pierre Chevallier
70 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André II, 797)
175.
RETZ
(Jean-François-Paul de Gondi, cardinal de). Mémoires du Cardinal de Retz, publiés pour la
première fois sur le manuscrit autographe, avec leur complément jusqu'en 1679
d'après les documents originaux, par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion
fils. P., Chez
l'éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837, pt in-4°,
620 pp, texte
sur 2 colonnes, notice sur le cardinal de Retz par A. C., notes, reliure
demi-chagrin carmin, dos à 4 larges faux-nerfs ornés, titres et caissons dorés
(rel. de l'époque), bon état (Nouvelle Collection des mémoires pour servir à
l'histoire de France depuis le XIIIe siècle jusqu'à la fin du XVIIIe, avec des notices,
par MM. Michaud et Poujoulat)
80 €
"Ces mémoires sont utiles pour une étude générale de la société à
l'époque de la Fronde : on y verra quel faible sens moral avaient alors ceux
qui luttaient contre le premier ministre, quels mobiles ambitieux et intéressés
dictaient leur conduite, à quelle extrémités ils étaient capables de se porter
pour satisfaire leurs désirs. Retz possède un art admirable pour composer une
scène, dépeindre les personnages principaux avec leurs caractères, leurs
travers, leurs passions, leurs projets. Ses mémoires sont à la fois une comédie
en cent actes divers et une condamnation de la Fronde." (Bourgeois et
André, II, 797).
176.
ROTT
(Jean). Investigationes
Historicae : Eglises et société au XVIe siècle. Gesammelte
Aufsätze zur Kirchen- und Sozialgeschichte. Articles rassemblés et réédités par
Marijn de Kroon et Marc Lienhard. Strasbourg, Librairie Oberlin, 1986, 2 vol. gr.
in-8°, xxxiii-574 et x-726 pp, 34 illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon
état (Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, Coll. « Grandes
Publications », tomes XXXI et XXXII)
80 €
"A l'occasion du soixante-quinzième anniversaire de l'éminent
historien strasbourgeois Jean Rott, soixante-trois de ses articles ont été
rassemblés dans les deux présents volumes, munis d'index de noms de lieux et de
personnes. Les diverses études ont été regroupées sous sept rubriques : I.
Histoire de l'Église à la fin du Moyen Age. II. Mouvements sociaux et Guerre
des Paysans. III. La Réforme à Strasbourg. IV. La Réforme en France. V.
Anabaptisme. VI. Biographies du XVIe siècle VII. Sources de l'histoire
alsacienne." (Marc Lienhard, Revue d'Histoire et de Philosophie
religieuses, 1987) — "Un titre en trois langues correspond parfaitement à
l'activité de Jean Rott pour qui furent rassemblés par Marijn de Kroon et Marc
Lienhard, à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire, soixante-trois
articles sur les cent vingt-neuf que Jean Rott fit paraître depuis sa scolarité
à l'École des chartes en 1933. Publiés simultanément en France et en Allemagne,
ces deux volumes rassemblent la somme de travail d'un érudit « du XVIe siècle
», homme de deux cultures qu'il a toujours autant aimées et comprises. La
Tabula gratulatoria montre cependant avec éclat que le renom de Jean Rott
dépasse largement la France et l'Allemagne. Un index des lieux et des noms à la
fin du t. II permet au lecteur de comprendre la permanence de ses recherches :
un article succède à l'autre, lui répond, le complète et élargit sans cesse le
débat. L'histoire du chapitre cathedral de Strasbourg au XIVe et au XVe siècle
fut sa thèse à l'École des chartes ; puis son séjour à l'École française de
Rome lui permit quelques recherches sur les collecteurs pontificaux au XVe
siècle. Mais, dès 1938, l'édition du manifeste humaniste de Jean Sturm intitulé
Epistolae classicae, édition non reproduite ici, montre la première passion de
J. Rott pour ce fondateur du Gymnase de Strasbourg, cet ami des Du Bellay,
financier et diplomate, dont J. Rott a rassemblé avec patience la
correspondance, mais sans la publier encore à ce jour. Sturm l'introduit chez
Sleidan, son ami historien, puis auprès de leur ami commun Martin Bucer, le
réformateur de Strasbourg, qu'il contribua à redécouvrir et dont il est
l'éditeur. Nul mieux que J. Rott ne pouvait comprendre ce milieu strasbourgeois
entre France et Empire et publier les nombreuses biographies ou lettres éditées
dans le t. II sur Dietrich de Manderscheid-Schleiden, Wurm de Geudertheim, H.
von Gronberg. L'histoire de l'anabaptisme, dont J. Rott édita les sources en
deux volumes avec Manfred Krebs en 1959-1960, est illustrée ici par quatorze
articles, introuvables, sur ce mouvement et la guerre des paysans. Les cinq
derniers articles seront précieux pour les historiens de l'Alsace par les
précisions qu'ils apportent sur les sources de l'histoire alsacienne, que notre
auteur a débusquées au cours de sa vie et des expositions qu'il a préparées. Ce
recueil dépasse largement les mélanges traditionnels offerts à l'occasion
d'anniversaires : ils rassemblent une thèse sur l'Alsace de la Réforme et de
l'Humanisme, que J. Rott continue de découvrir pour notre instruction et notre
plaisir." (Jean-Daniel Pariset, Bibliothèque de l'École des chartes, 1987)
177.
SERRE
(Solveig). L'Opéra
de Paris (1749-1790). Politique culturelle au temps des Lumières. CNRS Editions, 2011, gr. in-8°,
304 pp, 15
illustrations et plans, graphiques et tableaux, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, l'Opéra de Paris est à tous
points de vue le premier des théâtres français. Erigé depuis sa création en
académie, il jouit du monopole des représentations en musique, emploie un
personnel très nombreux, met en jeu des sommes considérables et bénéficie de
l'immense ferveur du public. Pourtant, l'envers du décor dissimule une
institution qui lutte pour surmonter des difficultés inhérentes à son propre
fonctionnement. Comment comprendre alors les raisons de la longévité d'une
institution qui, en dépit de ses multiples problèmes structurels, parvient à
durer et, mieux encore, à symboliser la nation musicale ? A partir du
dépouillement de nombreux documents d'archives inédits, Solveig Serre retrace
l'histoire institutionnelle de l'Opéra, en étudie la gestion financière,
humaine et artistique, sans négliger l'approche de son répertoire et de son
public. Une fresque ambitieuse qui retrace l'histoire de ce lieu unique en
Europe et ouvert sur son époque, où dimensions matérielle et artistique se
mêlent fructueusement.
178.
STEINBERG
(Sylvie). La Confusion
des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution. Fayard, 2001, gr. in-8°,
xii-409 pp, notes, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
40 €
Ouvrage issu de thèse. – On a peine à imaginer que tant de femmes se
soient habillées en homme entre la Renaissance et la Révolution. Il y a parmi
elles de simples femmes qui s'engagent en secret dans les armées du roi pour
fuir la misère, des "débauchées", de nobles amazones qui défendent
leurs terres, des mystiques qui prétendent imiter les saintes travesties de La
Légende dorée, des révolutionnaires qui revendiquent leurs droits de
citoyennes... Bien que la justice du roi assimile le travestissement à un
"crime de faux", les juges font souvent preuve d'indulgence à l'égard
des femmes arrêtées en habit d'homme, sauf lorsqu'elles se prostituent ou se
livrent à d'infâmes passions. Mais rares sont les hommes qui osent se
travestir. L'abbé de Choisy, l'abbé d'Entragues et le chevalier d'Eon sont des
exceptions. A moins qu'il ne s'amuse ouvertement, l'homme qui prend l'apparence
d'une femme scandalise. C'est qu'il déroge à la perfection du sexe masculin que
des générations de médecins ont démontrée en s'appuyant sur l'antique théorie
des humeurs. A travers les divers témoignages réunis dans ce livre apparaissent
clairement les codes de comportement, les règles et les valeurs d'une société
fondée sur la hiérarchie du sang et des sexes. Sous l'Ancien Régime, si la
police des mœurs surveille de près ceux qui se travestissent, c'est précisément
parce qu'ils vont à l'encontre de la "juste différence des sexes"
qu'ont défendue pendant des siècles moralistes et physiognomonistes, jusqu'à ce
que les philosophes des Lumières en appellent à la "nature" pour
justifier l'inégalité des hommes et des femmes. – Sylvie Steinberg a soutenu
une thèse sur le travestissement à l'époque moderne, sous la direction de
Jean-Louis Flandrin (EHESS, 1999).
179.
SULLY
(Maximilien de Béthune, duc de). Mémoires de Sully présentés et
annotés par Louis-Raymond Lefèvre. Gallimard, 1942,
in-8°, xxviii-508
pp, un portrait de Sully en frontispice,
appendice, biblio, index, broché, bon état (Coll. Mémoires du Passé pour servir
au temps présent)
30 €
Edition abrégée des mémoires ou Œconomies royales (1572-1610) de Sully.
Protestant, ami, confident et conseiller du jeune Henry de Navarre, Sully joua
un rôle important dans la conversion du prince. Dès le début de son règne,
Henri IV ne manqua pas de l’appeler à Paris et de lui octroyer successivement
les charges les plus importantes, entre autres celle de secrétaire d’état en
1594 et de surintendant des finances en 1599. Aucun homme d'État n'a tenu, de
1596 à 1610, dans les affaires politiques de la France, une place comparable à
celle de Sully. En admettant même que son rôle proprement politique n'ait pas
été aussi étendu qu'on l'a dit – et que lui-même s'était efforcé de le faire
croire – il n'en a pas moins été un personnage de tout premier plan. Aux
fonctions de surintendant des Finances, qu'il exerça officiellement depuis
1598, mais en fait dès 1596, il ajouta, à partir de 1599, les offices de grand
maître de l'Artillerie, de grand voyer de France, de surintendant des
Bâtiments, de gouverneur de la Bastille et de capitaine des Eaux et Rivières du
royaume. Par ces diverses fonctions, par les nombreuses affaires où il se
trouva mêlé, par les missions qui lui furent confiées, enfin par la
correspondance qu'il entretint avec les plus éminentes personnalités de son
temps et, avant tout, avec le roi, dont il fut le confident et le conseiller le
plus écouté, Sully s'est trouvé dans des conditions exceptionnellement
favorables pour être bien informé de tout ce qui touchait à la politique
générale. — "Agrémentés d'un fort beau portrait au crayon de Maximilien de
Béthune, duc de Sully – regard finaud et drôle de bouche, biaise, bavarde et
réticente à la fois – les Mémoires de Sully reparaissent chez l'éditeur
Gallimard. A première vue, on est un peu surpris. Car enfin, les Mémoires de
Sully sont un fatras, un volumineux fatras, et l'on voit mal le lecteur honnête
homme convié à se promener au milieu de toutes ces rues et de tous ces fourrés.
Mais l'éditeur a pris un parti héroïque. Ou sauvage, comme on voudra. Il a
taillé, coupé, rétamé à plaisir le texte authentique des Mémoires... Mémoires
de Sully, soit : mais édition expurgée et remaniée. Ceci dît, nous n'empêchons
personne de prendre à la lecture du volume que M. Lefèvre nous présente un
plaisir qui en soi n'est point coupable. Plaisir que facilitent des notes
utiles et précises renvoyées à la fin du volume." (Lucien Febvre, Annales,
1943)
180.
TURGOT
(Anne Robert Jacques). Edits. P., Imprimerie Nationale, 1976, in-8°,
xxxviii-122 pp, préface de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure
plein cuir fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur
les plats, bon état
30 €
Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en
1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par
l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des
ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est
dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les
textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé
"Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis
XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois,
ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits
de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format,
à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."
181.
VAILLOT
(René). Qui
étaient Madame de Tencin... et le Cardinal ? Le Pavillon, Roger Maria
éditeur, 1974, in-8°, 365 pp,
préface de Roland Desné, 2 gravures hors texte,
un plan, broché, bon état
25 €
"R. Vaillot répond à la question « Qui étaient Madame de Tencin et le
cardinal ? » par une biographie, – ou plutôt par deux biographies conjointes –
, qui situent la personne privée et le personnage public en question dans leur
époque trouble et troublée. R. Desné n'a pas tort de noter que cette biographie
se lit comme un roman, mais un roman appuyé sur des données historiques d'une
grande exactitude. S'efforçant de nous faire rencontrer l'humain, le privé, le
concret, R. Vaillot procède en même temps à une résurrection de la vie
quotidienne, « dans la rue Saint-Honoré, entre ses couvents et ses commerces de
luxe, parmi les carrosses et les défilés, avec les camelots, les comédiennes et
les courtisanes. » (p. 13). Un récit fort bien écrit." (Dix-Huitième
Siècle, 1975)
182.
WALTER
(Gérard). Marie-Antoinette. Editions du Bateau ivre,
1948, in-8°,
438 pp, nombreuses
notes, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale, un des 20 ex.
numérotés sur vélin Alfama des Papeteries du Marais (seul grand papier). Peu
courant, tout particulièrement en grand papier
60 €
"Dans son ouvrage sur Marie-Antoinette, M. Gérard Walter n'a pas
recouru aux archives, mais sa pratique très étendue de l'imprimé et ses
observations critiques recommandent ses nombreuses notes (plus de mille). Pour
la reine, la période antérieure à 1789 tient à peu près les trois quarts des
pages et la Révolution se voit expédiée assez rapidement. M. Walter se contente
d'exposer les faits et ils suffisent, en effet, à expliquer, en dépit de
l'hagiographie, l'opinion que la plupart des contemporains conçurent à l'égard
de Marie-Antoinette, au grand préjudice de son époux." (G. Lefebvre, Revue
Historique, 1951)
183.
ZUMTHOR
(Paul). La
Vie quotidienne en Hollande au temps de Rembrandt. Hachette, 1960, in-8°,
368 pp, notes
et références, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid,
auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
Le XVIIe siècle, le « Siècle d'or » des Provinces-Unies marque le triomphe
d'une nation faite de tous les contrastes. Ici, la terre s'unit à la mer ; le
capitalisme le plus audacieux se greffe sur les traditions médiévales ;
l'austère morale rigoriste cède la place, le temps d'une kermesse, à de rudes
débordements ; le culte des vertus domestiques préside à l'éclosion de chefs-d'œuvre
artistiques. Née de la mer, cette nation est un pays de commerçants. De vastes
horizons s'ouvrent aux grandes compagnies, en particulier la Compagnie des
Indes, et leur rayonnement s'étend des îles de la Sonde aux Amériques en
passant par la Chine et l'Inde... Des villes affairées, parcourues de canaux,
des prédicateurs, des guildes prospères, des bourgeois satisfaits, c'est toute
la Hollande peinte par Rembrandt qui revit sous la plume de Paul Zumthor. Les
visiteurs d'alors, comme les lecteurs d'aujourd'hui, s'étonnent de l'équilibre
unique que cette société réalise entre la liberté, la tolérance et la
prospérité. — "Cette étude sur l'époque que les Néerlandais appellent leur
« siècle d'or » (en gros, les années 1600-1680) aurait pu n'être qu'un livre de
vulgarisation. En fait, P. Zumthor a réalisé une œuvre personnelle ; son étude
est vraiment une création : la structure du livre, le style et son climat, le
choix des perspectives portent sa marque. Notons en particulier que le chapitre
sur “La Religion”, qui aurait pu raviver quelques querelles, se présente au
contraire comme un exposé objectif de la situation et des faits, parfaitement
serein, « désamorcé ». Un seul avertissement à donner au lecteur : que le titre
ne l'induise pas en erreur, de Rembrandt il n'est pas question explicitement
dans l'ouvrage, il se trouve seulement par hasard que les dates de la naissance
et de la mort du peintre (1606-1669) coïncident à peu près avec le début et la
fin du siècle d'or de la Hollande." (A. Ravier, Etudes, 1962)
184.
ABD-AL-RAHMAN AL-JABARTÎ. Journal d'un notable du Caire durant
l'expédition française 1798-1801. Albin Michel, 1979,
in-8°, 429
pp, traduit et annoté par Joseph Cuoq,
préface de Jean Tulard, une carte, notices biographiques, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
35 €
"Jabartî, fin lettré, a tenu au jour le jour le récit des événements
de l'occupation du Caire par les Français, récit dont on connaît plusieurs
versions, mais dont J. Cuoq a traduit ici (et pour la première fois en
français) la plus élaborée et la plus sereine. Collaborateur des Français
(membre du troisième Diwan mis en place en novembre 1800), Jabartî demeure très
discret sur le rôle de cet organisme et le sien propre. Relativement bien
informé du fait de cette fonction et de ses relations, il voit cependant
l'histoire du petit côté de la lorgnette : ainsi lui échappent l'importance de
la bataille des Pyramides, et sans doute partiellement celle de cette
confrontation inattendue entre l'Orient et l'Occident, de ce réveil du monde
islamisé qui allait en découler. L'intérêt de son journal est ailleurs, dans
cette notation quotidienne des petits et grands événements d'une occupation de
trois ans : disettes, marché noir, révoltes, exécutions sommaires, exactions
des soldats français, même si elles furent généralement réprimées, arrestations
arbitraires, prises d'otages, vengeances, collaboration intéressée de certains.
Ainsi Jabartî n'est pas tendre pour les chrétiens, Coptes ou Grecs ; il ne
l'est pas davantage pour les attaques des Bédouins, coupables souvent de
l'aggravation de la situation, ni pour les « voyous » responsables des
séditions. Mais il est très proche du petit peuple du Caire, s'apitoye sur ses
misères, ses soucis, ses angoisses. Hormis son grand intérêt historique, c'est
sans doute, comme le suggère d'ailleurs le traducteur, dans la peinture des
réactions populaires devant une occupation étrangère, que réside l'attrait
essentiel de ce Journal, réactions de toujours et de partout que l'humanité du
narrateur sait si bien mettre en valeur." (Paule Brasseur, Bulletin des
bibliothèques de France, 1980) — "Grand bourgeois cairote, Al Djabarti
donne un point de vue remarquable, lucide et nuancé, sur l'occupation française
en Egypte." (Fierro, 2)
185.
BADINTER
(Robert). Libres
et égaux. L'émancipation des Juifs sous la Révolution française, 1789-1791. Fayard, 1989, in-8°,
237 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Rien ne me prédisposait à m'attacher à l'histoire de l'émancipation
des Juifs sous la Révolution. Jusqu'au jour où, suivant pas à pas Condorcet, je
rencontrai une délégation de Juifs, conduite par l'avocat Godard, venant
demander en janvier 1790 à la Commune de Paris de soutenir leur cause auprès de
l'Assemblée nationale. Cet événement, si lourd de portée dans l'histoire des
Juifs de France et d'Europe, a bien peu compté dans la Révolution. Pourtant, à
l'analyser de près, il se révèle chargé de signification. Refuser aux Juifs le
droit d'être des citoyens comme les autres, c'était leur dénier la qualité
d'hommes comme les autres, et renier la Révolution elle-même. Ainsi
l'émancipation des Juifs apparaît en définitive comme une victoire de la force
des principes sur la force des préjugés." (R. B.)
186.
BAECQUE
(Antoine de). La Gloire et l'Effroi. Sept morts sous la Terreur. Grasset, 1997, in-8°,
285 pp, notes
bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Quel symbole plus clair du gouvernement de la Terreur que la "sainte
guillotine" ? Entre l'été 1791 et celui de Thermidor an II, la mort est
omniprésente dans un pays qui se voit comme assiégé. Le cadavre de l'ennemi ou
du républicain est au coeur des pensées de la Révolution française. Cet essai
dessine, avec la couleur de l'époque et le recul de l'histoire, sept portraits
de cadavres célèbres : Mirabeau (le premier grand homme de la Révolution),
Voltaire (promené nu vers le Panthéon, étendu sur un char de triomphe), Louis
XVI (dont les restes sont dispersés dans une fosse commune), la Princesse de
Lamballe (courtisane démembrée), le républicain Geffroy, Robespierre, et Madame
Necker. Sept morts infamantes ou glorieuses, à l'époque de la nuit et des
tombeaux, des mélodrames gothiques et du goût du morbide. Mais aussi la
description détaillée et vivace d'un cérémonial funèbre qui est l'épreuve de
vérité de tout un système politique.
187.
BEAUCHESNE
(A. de). Louis
XVII. Sa vie, son agonie, sa mort ; captivité de la famille royale au
Temple. P.,
Henri Plon, 1866, 2 vol. in-12, xxiv-571
et 534 pp, cinquième édition enrichie
d'autographes, de portraits et de plans, qqs gravures dans le texte, documents
et pièces justificatives, reliures demi-chagrin carmin à coins, dos à 4 nerfs
soulignés à froid, titres, tomaisons et caissons fleuronnés dorés, encadrements
à froid sur les plats, tranches dorées (rel. de l'époque), plats salis, coins
émoussés, qqs rousseurs et salissures, état correct. Manque une planche hors
texte (acte de décès de Louis XVII)
50 €
Bon exemplaire de ce grand classique de l'histoire de la Révolution
française. Cet ouvrage édité pour la première fois en 1852 est considéré par la
bibliographie de Parois comme "un ouvrage de référence" et
l'historien Philippe Delorme, qui a rendu compte des dernières recherches
scientifiques en la matière, fait de cet auteur "l'un des plus fameux
spécialistes de la question Louis XVII. Cet historien a interrogé, au début du
XIXe siècle, les survivants du Temple". En effet, Beauchesne a fait oeuvre
d'historien, compulsé toutes les archives disponibles, reconstitué le Temple,
interrogé les témoins directs des faits, comme Gomin et Lasne. Son travail
demeure encore de nos jours une incomparable mine d'informations sur la vie et
la mort de Louis XVII.
188.
BÉRAUD
(Henri). Mon
ami Robespierre. Plon, 1927,
in-12, v-283
pp, reliure demi-basane fauve, dos à 4
nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. conservée (rel. de
l'époque), bon état (Coll. Le Roman des grandes existences)
30 €
"Récit des plus ambigus : Robespierre y est davantage dépeint en «
pontife enivré de l'être suprême » ou en « politique impitoyable », qu'en héros
national. C'est que Béraud revisite la Révolution française avec l'œil du
romancier revenu de Rome et de Moscou. Son Robespierre ressemble à son
Mussolini et à son Lénine..." (Frédéric Monier, Vingtième Siècle, revue
d'histoire, 1993)
189.
BOUCHENOT-DECHIN
(Patricia). La
Montansier. De Versailles au Palais-Royal, une femme d'affaires. Perrin, 1993, in-8°,
342 pp, annexes,
sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Comment Marguerite Brunet, née en 1730 à Bayonne d'un père forgeron et
promise à la vie galante, devient-elle la flamboyante Montansier, protégée et
encouragée par Mme du Barry, Marie-Antoinette, le duc d'Orléans, Danton,
Barras, Napoléon puis Louis XVIII ? Pour s'être consacrée à la passion de son
siècle, le théâtre, non comme actrice mais en véritable chef d'entreprise, elle
sera directrice des spectacles "à la suite de la cour", et détiendra
pendant trente ans le monopole des représentations de la Bretagne à la
Champagne et de la Picardie jusqu'à la Touraine. Elle forme les grands
comédiens de son temps, lance des auteurs, fait bâtir des salles de spectacle
en province, à Versailles et à Paris, véritables rivales de la Comédie
Française et de l'Opéra. Mais les événements se précipitent. Pour sauver son
empire financier et artistique, la Montansier monte les entreprises les plus
folles. Arrêtée en 1793, elle est sauvée par Thermidor et rebondit encore,
faisant parler d'elle jusqu'à sa mort en 1820 à l'âge de quatre-vingt-dix ans.
L'exceptionnelle ascension de Marguerite de Montansier est celle d'une femme
intrigante et ambitieuse, libre et généreuse, l'une des toutes premières femmes
d'affaires.
190.
Collectif. La Révolution en
Haute-Normandie, 1789-1802. Rouen, Editions du P'tit Normand, 1988, pt in-4°,
464 pp, 248
illustrations et gravures, sources, biblio, index, reliure toile rouge éditeur,
jaquette illustrée (pt mque au 2e plat de la jaquette), bon état. Ouvrage
collectif publié en coédition avec le Comité régional d’histoire de la
Révolution française (Haute-Normandie)
50 €
Textes de Claude Mazauric, Philippe Goujard, Gérard Hurpin, Guy
Lemarchand, Michelle Biget, Jean-François Détrée, Marie Jeune et Guy Pessiot,
François Bergot, Eric Wauters, Yannick Marec. — "Excellent ouvrage,
utilement complété par un tableau fouillé, dû à Vivienne Miguet et à ses
collègues archivistes, des sources archivistiques sur la Révolution dans les
deux départements haut-normands, et par une bibliographie de plus d'un millier
de titres, facilement consultable grâce à un index-matières. Un index général
clôt l'ouvrage. Belle réussite que cet équilibre entre synthèse préliminaire
ouvrant un cadre d'ensemble, études monographiques explorant des secteurs
neufs, et richesse documentaire, bibliographique et iconographique, incitant à
aller au-delà." (Jean-Jacques Bertaux, Annales de Normandie, 1991)
191.
DASTÉ
(Louis). Marie-Antoinette
et le Complot maçonnique. P., La Renaissance française, 1910, in-12,
359 pp, biblio,
broché, mque le 2e plat de couv., état correct (Bibliothèque d'études des
Sociétés secrètes). Rare
50 €
De 1774 à 1783, la Maçonnerie, sans relâche, couvre Marie-Antoinette avec
la boue de ses pamphlets... — Louis Dasté est le pseudonyme du journaliste et
militant nationaliste André Baron, spécialiste des « sociétés secrètes ».
Proche de la Ligue de la patrie française (dirigée notamment par Jules Lemaître
et François Coppée) puis de l'Action française, il a fondé plusieurs journaux
antimaçonniques et antisémites avec l'ancien franc-maçon et militant royaliste
Paul Copin-Albancelli. Baron est l'auteur de plusieurs pamphlets dénonçant
l'action qu'il attribue à des sociétés secrètes dans l'armée française et
l'État français de la Troisième République. Il signala les liens entre la
maçonnerie et le martinisme inspiré de Louis-Claude de Saint-Martin et les illuminés
de Bavière au cours de la Révolution française. Il dénonça la volonté de
dictature des initiés en loge sur les profanes ainsi que la mainmise directe de
la loge maçonnique “Les amis réunis” dans les crimes de la Terreur. Selon
Baron, l'assassinat du roi Gustave III de Suède fut commandité par des
francs-maçons, tout comme celui de Gabriel Syveton à la suite de l'affaire des
fiches, un jour avant son procès pour la gifle sur le général franc-maçon Louis
André... Céline, dans une note de “L’École des cadavres” (1938), se montre un
admirateur inconditionnel : « Je ne saurais trop recommander la lecture du
libre admirable de Dasté : “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”. » — Le
pamphlet de M. Louis Dasté, “Marie-Antoinette et le complot maçonnique”, n’a
rien de commun avec l'histoire. Nous devons cependant le signaler parce qu‘il
renferme quelques documents intéressants tirés des papiers de la maison du Roi
aux archives nationales. On y voit le ministre Saint-Florentin écrire, le 2
septembre 1748, à l'intendant de Limoges de faire fermer les loges de Brives,
mais sans éclat, « ces sortes de sociétés n’ayant aucun objet contraire à
l’ordre public » (p. 20). On y voit encore, en 1776, le fougueux évêque de
Quimper, Conen de Saint-Luc, cité en justice par le lieutenant criminel du
présidial pour avoir à répondre des calomnies diffamatoires qu’il avait lancées
contre les francs-maçons du haut de la chaire (p. 28-35). L'archevêque de
Tours, dans une lettre à l'archevêque de Toulouse, raillait le zèle intempestif
déployé par son collègue de Quimper contre la maçonnerie et recommandait un
franciscain franc-maçon pour le poste de provincial de son ordre (p. 35-36). On
savait déjà que la maçonnerie avait au XVIIIe siècle de puissants protecteurs
dans les plus hautes sphéres de la société, même dans le clergé. Ces documents
le confirment une fois de plus. (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires,
1910)
192.
FOURNIER
(Elie). Ouragan
sur la Vendée, 1793-1802. Les quatres cousines de Charette. Les Sables-d'Olonne, 1982, gr. in-8°,
288 pp, 16
photos et documents hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
L'auteur est vendéen, né et domicilié dans la région du Poiré sur Vie où
les quatre cousines de Charette passèrent leurs années heureuses. Région rendue
célèbre par le plus odieux des massacres ordonnés par la Convention, celui des
Lucs (28 février 1794) où périrent 564 personnes dont 110 enfants de sept ans
et au-dessous. Jusqu'à la cinquantaine, Elie Fournier a vécu en terroir vendéen
: instituteur au Fenouiller, l'auteur consacre ses loisirs de retraité à
établir, par les documents d'archives le véritable caractère de l'insurrection
vendéenne. « Le grand public, nous dit-il, a connu celle-ci à travers le prisme
déformant de Jules Michelet, pour qui les Vendéens sont « de malheureux
sauvages ». La vérité est moins simpliste. Les Vendéens, pacifiques par nature,
furent poussés à bout, deux années durant (1791-1792), par un Pouvoir
exorbitant qui prétendait légiférer en matière religieuse et organiser une
Eglise indépendante de Rome. Une fois déclenché, le conflit, longtemps contenu,
s'exaspéra par les décrets gouvernementaux qui portent, noir sur blanc, le mot
extermination. Ce sont les cruautés démentielles du gouvernement de la Terreur
– par un Westermann, un Carrier, un Turreau interposés – qui recrutèrent les
soldats de Bonchamps et de Charette, « les géants », écrira Napoléon. » Elie
Fournier a choisi de faire revivre cette tragédie à travers l'histoire d'une
famille – les Vaz de Mello, du château de la Métairie, au Poiré sur Vie – «
exterminée » au fil de la sanglante décennie, en Vendée, sur les routes de la «
virée de galerne », à Nantes, dans les Flandres, à Quiberon. Si l'émotion
affleure constamment, le document n'en demeure pas moins prioritaire. Par l'iconographie,
la cartographie, les annexes, la précieuse chronologie comparée des événements
vendéens et nationaux, « Ouragan sur la Vendée », récit d'Histoire, apparaît
bien comme une contribution capitale à la connaissance de ce que l'auteur
appelle « la Terreur bleue ».
193.
GAXOTTE
(Pierre). La
Révolution française. Flammarion, 1963,
in-4°, 355
pp, très nombreuses gravures, 16 pl. hors
texte en couleurs, certaines dépliantes, reliure toile éditeur, jaquette
illustrée, bon état
50 €
Belle édition illustrée de ce classique dédié à Georges Dumézil. La
Révolution française est le premier ouvrage de Pierre Gaxotte. Sa publication
en 1928 fut accompagnée d'un grand tumulte de presse. On l'appela "un
livre-bombe", un "livre-événement". C'est que Gaxotte n'avait
négligé aucune source, ni ignoré aucun historien. Albert Mathiez qui le tenait
en estime lui envoyait ses propres ouvrages "en hommage franc" en
regrettant qu'il "mette tant de talent au service d'une cause" qui
n'était pas la sienne. — "... Il n'existait pas encore d'édition illustrée
: c'est pourquoi une illustration d'une richesse exceptionnelle a été réunie,
comprenant à la fois portraits, scènes historiques, journaux, documents
d'archives, caricatures françaises et étrangères, affiches, dessins, estampes,
images populaires, cartes, plans, photographies de lieux et de monuments, pour
accompagner un texte que l'auteur a revu pour le mettre au courant des derniers
travaux qui sur des points très importants, ont modifié assez sensiblement les
connaissances admises." (rabat de la jaquette)
194.
GÉRARD
(Alain). "Par
principe d'humanité..." La Terreur et la Vendée. Fayard, 1999, gr. in-8°,
589 pp, avant-propos
de Pierre Chaunu, préface d'Alain Besançon, notes, chronologie, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Pas plus que les autres Français, les Vendéens ne regrettent l'Ancien
Régime qui s'effondre en 1789. Surtout que, dès le 26 août, la Déclaration des
droits de l'homme fonde la modernité politique en proclamant la liberté
individuelle et l'égalité en droits. Bientôt, cependant, une dérive s'empare de
la Révolution : enfreignant ses propres principes, elle s'enfonce dans une
dictature sanglante, d'autant plus incompréhensible que Robespierre attend
d'être vainqueur aux frontières et sur les autres factions pour lancer la
Grande Terreur. L'intention de ce livre consiste à observer la Terreur depuis
la Vendée. Certes, elle y a fait, et de beaucoup, le plus grand nombre de
victimes. Mais on y découvre comment, en mars 1793, les plus extrémistes
transforment une révolte populaire en une guerre inexpiable, à seule fin
d'éliminer les Girondins. Comment, le 1er août, une habile falsification permet
de décréter que ce pays sera détruit. Comment enfin, dans le contexte de la
lutte contre les Indulgents, Turreau entreprend d'exterminer la population,
avec l'aval du pouvoir et sous l'œil de ses représentants. C'est pourtant
Carrier qui incarne le mieux la nature profonde de la Terreur. Après s'être
débarrassé des élites nantaises, il entreprend de subvertir le droit lui-même
en faisant guillotiner sans jugement. Bientôt, il annonce à la Convention des
noyades collectives de prêtres, de délinquants et de Vendéens. Ni fou ni
sadique, ce pur transforme Nantes en laboratoire de la régénération de
l'humanité : il se fait l'instrument d'un massacre perpétré "par principe
d'humanité", tant il est vrai que "le point essentiel, comme l'écrit
Alain Besançon dans sa préface en comparant terreur jacobine et terreur
bolchevique, est que le mal y est commis au nom du bien".
195.
JAGOT
(Henry). Les
Origines de la guerre de Vendée. Champion, 1914,
pt in-8°, viii-282
pp, broché, bon état. Edition originale
50 €
"M. Henry Jagot a commencé ses recherches sur les Origines de la
guerre de Vendée « avec la sincère opinion que ce mouvement avait pris sa
source dans les provocations et les menées de la noblesse et du clergé » :
quand il les eut terminées, il avait « la certitude absolue que le soulèvement
a eu pour cause initiale et profonde la persécution religieuse née de la
constitution civile du clergé, dirigée avec une violence inouïe contre les
populations ardemment catholiques des pays insurgés ». Pendant deux ans, « les
autorités locales s'ingénient à multiplier les mauvais traitements » subis «
avec une patience exemplaire ». Puis quand, au début de 1793, on demande à ces
populations leur part de la levée de 300,000 hommes, « toute la jeunesse
vendéenne, bien décidée à ne pas aller se battre pour la Révolution »,
s'insurge dans six cents communes, et ce fut « l'élan de tout un peuple
revendiquant ses droits méconnus et sa liberté violée »..." (Rod. Reuss,
Revue Historique, 1915)
196.
LEBRUN
(François). Parole
de Dieu et Révolution. Les sermons d'un curé angevin avant et pendant la Guerre
de Vendée. Privat, 1979, gr. in-8°, 141
pp, une carte, un tableau, broché, couv.
illustrée, bon état (Coll. Résurgences)
25 €
Les sermons d'Yves-Michel Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt (au
sud-ouest d'Angers), de 1763 à 1798. Que prêchait à ses paroissiens le curé
d'un petit village de l'Anjou à la veille de la Révolution ? Quelles furent ses
réactions devant les premiers événements de la Révolution ? Quelle fut sa
responsablité, directe ou indirecte, dans la participation de ses paroissiens à
l'insurrection vendéenne ? Comment assuma-t-il son rôle de curé dans les années
qui suivirent l'écrasement de la Vendée ? Les sermons d'Yves-Michel Marchais,
rédigés entre 1763 et 1798, permettent de répondre à ces questions. A partir de
ces documents passionnants, François Lebrun restitue, à un moment clé de
l'histoire du catholicisme, une étonnante figure de prêtre et le destin
pathétique d'un village pris dans la tourmente révolutionnaire.
197.
[OLIVIER]. Grande pétition des ivrognes
de Paris contre les marchands de vin.
Nîmes, Lacour, 2004, in-8°, 16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. Rediviva)
8 €
Intrigue de ces messieurs pour renchérir cette denrée. Un petit mot
adressé aux belles dames de la halle, aux charbonniers, aux scieurs de bois et
aux voituriers. Réédition de cette plaquette révolutionnaire parue vers 1793.
198.
ROLAND
(Manon Phlipon, Madame). Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité. Nouvelle
édition revue et complétée sur les manuscrits autographes et accompagnée de
notes et de pièces inédites par M. P. Faugère. P., Librairie de L. Hachette et Cie, 1864, 2 vol. in-12,
xxiii-429 ett 360 pp, notes, appendices, reliures demi-basane bleu-nuit, dos
lisses, titres, tomaisons, filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs
pâles rousseurs éparses, bon état
80 €
"Les remarquables morceaux qui composent ces Mémoires, écrits par
Madame Roland pendant la captivité qui précéda sa mort, furent secrètement
confiés par elle au naturaliste Bosc, qui les enfouit au creux d’un rocher,
dans la forêt de Montmorency, en attendant l’apaisement de la tempête qui avait
emporté ses amis du parti girondin. Après le 9 thermidor, en germinal an III
(avril 1795), Bosc publia le manuscrit dont il était le dépositaire, sous le
titre adopté par Madame Roland : Appel à l’impartiale postérité, dans le double
but d’obéir aux dernières volontés de son amie, de défendre sa mémoire et de
créer des ressources à la fille unique que la fin tragique des époux Roland
avait rendue orpheline. Ce recueil si célèbre se composait de mémoires sur la vie
privée de l’auteur, de l’histoire des deux ministères de Roland, de notices
historiques, enfin de portraits et d’anecdotes." (P. Larousse)
199.
TUETEY
(Alexandre). L'Assistance
publique à Paris pendant la Révolution. Documents inédits recueillis
et publiés. Imprimerie
Nationale, 1895, 4 vol. in-4°, cxc-(2)--792,
729, 817 et 929 pp, cartonnages crème
imprimés de l'éditeur, bon état (Ville de Paris. Publications relatives à la
Révolution française)
250 €
Complet. Dans ces quatre volumes, l'historien et archiviste Alexandre
Tuetey (1842-1918), a recueilli de nombreux documents inédits relatifs aux
hospices et aux hôpitaux de Paris entre 1789 et 1795. D'un très grand intérêt
pour les passionnés d'histoire sociale, ces volumineux recueils de sources
constituent une véritable mine de renseignements pour la période
révolutionnaire de l'histoire de Paris. Alexandre Tuetey décrit les hôpitaux,
les hospices et maisons hospitalières, les œuvres de bienfaisance, les ateliers
de charité, les ateliers de filature dans l’immédiate période
pré-révolutionnaire et les réformes instituées par la nouvelle organisation
administrative. Voici les titres des 4 volumes (le premier contient une longue
introduction historique de 190 pages) : I. Les hôpitaux et hospices, 1789-1791.
II. Les ateliers de charité et de filature, 1789-1791. III. Les hôpitaux et
hospices, 1791-An IV. IV. Les hospices et ateliers de filature, 1791-An IV. —
"... S’il y avait eu dans la conscience populaire le moindre commencement
de socialisme, il se serait marqué dans la conception des ateliers publics.
C’était une idée très répandue sous l’ancien régime, c’est une idée très
répandue aussi dans les cahiers des États-Généraux que pour épargner aux
campagnes surtout, la charge et le danger de la mendicité et du vagabondage, il
fallait établir dans chaque communauté de petits ateliers de charité destinés à
occuper et à fixer les ouvriers et ouvrières valides. Et en fait, l’ancien
régime et la Révolution recourent largement à ce moyen d’assistance, soit en
ouvrant des chantiers pour des travaux de terrassements, soit même en
instituant des filatures et tissages de coton, de laine et de soie. On en
trouvera de nombreux et curieux exemples au tome II du grand recueil de Tuetey
sur “l’Assistance publique à Paris pendant la Révolution”, sous le titre
spécial : “Ateliers de charité et de filature”. (...) C’est donc une simple
forme de l’Assistance et de l’aumône. Aussi bien comme le montrent les rapports
recueillis dans le livre de Tuetey, les enfants pauvres recueillis par les
hospices et les maisons religieuses sont-ils envoyés en hâte aux ateliers de
charité : c’est une décharge pour les maisons de bienfaisance et c’est en même
temps une acclimatation de l’enfance au travail industriel, un recrutement de
la main-d’œuvre pour la production capitaliste agrandie..." (Jean Jaurès,
Histoire socialiste)
200.
TULARD
(Jean). Paris,
l'Hôtel de Ville et la Révolution. Mairie de Paris, 1989, in-8° carré, 72 pp, préface
de Jacques Chirac, 76 gravures en noir et en couleurs, biblio, broché, couv.
illustrée, un dépliant volant, bon état
25 €
Catalogue d'exposition rédigé par Jean Tulard. Bien complet du grand
dépliant en couleurs volant (57 x 40 cm) avec au recto un jeu de l'Oie
révolutionnaire (“Jeu de la Révolution française tracé sur le plan du jeu d'Oye
renouvelé des Grecs”, explicité p. 36-37) et au verso un plan de Paris de 1789
(légendé p. 14-15)
201.
VINOT
(Bernard). Saint-Just. Fayard, 1986, in-8°,
394 pp, 4
cartes, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée à
rabats, bon état
25 €
"Un contemporain de la révolution française parle, à propos de
Saint-Just, d'« un des personnages historiques où les bigarrures de l'esprit
humain se sont manifestées de la manière la plus frappante ». B.V., auteur
d'une thèse d'État remarquée sur Saint-Just, son milieu, sa jeunesse et l'influence
de sa formation sur sa pensée et son action politiques, s'efforce de nous faire
comprendre S.-J. dans son parcours de la révolte à la révolution. L'étendue de
son érudition, la diversité et le renouvellement des sources utilisées et le
regard posé avec attention sur la jeunesse de S.-J. convergent pour nous donner
une biographie « à visage humain » d'un homme si fréquemment mythifié. L'A.
excelle à nous restituer les élans du cœur, la volonté de succès, les
intuitions politiques, l'attachement à l'amitié de S.-J.. Laconique, motivé par
un profond sentiment d'humanité et un souci permanent de la dignité humaine, ce
dirigeant montagnard incarne à sa façon la figure du jacobin. La restitution
minutieuse, au centre du livre, de la lutte coude à coude de S.-J. avec le
peuple du gros bourg rural de Blérancourt pendant les premières années de la
Révolution est exemplaire. L'accent mis sur la peine jamais ménagée de S.-J.
pour « faire lever la révolution » donne à cette figure légendaire une
dimension nouvelle." (Jacques Guilhaumou, Dix-Huitième Siècle, 1986)
202.
VOVELLE
(Michel). Ville
et campagne au 18e siècle. Chartres et la Beauce. Editions Sociales, 1980, in-8°,
307 pp, préface
d'Ernest Labrousse, cartes et tableaux, biblio, broché, couv. illustrée, bon
état
25 €
Une ville qui tire toute sa substance de la campagne : les hommes, les
graines mais surtout la rente. Mais cette cité dépendante est en réalité
dominatrice, par l’emprise qu’elle manifeste sur le monde rural. Ce sont bien
là des « problèmes nationaux d’histoire sociale » comme l’écrit Ernest
Labrousse dans sa préface. — "Prenant comme exemple Chartres et la Beauce
chartraine, l'auteur dans une première partie, étudie le rapport ville campagne
dans les plaines de grande culture à la fin du XVIIIe siècle. C'est la
structure foncière de l'Ancien Régime, son évolution sous la Révolution et à
l'aube du XIXe siècle, qui intéresse l'auteur, dans ce pays beauceron peu connu
à cet égard. Cela l'amènera à sa deuxième partie : « les bénéficiaires de la
rente » où se trouve notamment la répartition des propriétaires par groupes
sociaux. La ville dépendant de la campagne dans ses structures sociales, comme
dans la formation de son capital et de son revenu, est bien le lieu de
rassemblement de la classe propriétaire et de ceux qui gravitent autour d'elle.
Pseudo-dépendance car la cité est, en réalité, dominatrice par l'emprise
qu'elle manifeste sur le monde rural. A travers deux thèmes : la dépendance de
la ville à l'égard de la campagne dans la formation de sa population et, celui
de l'importance du capital et du revenu foncier dans ses structures économiques
et sociales. Vovelle développe avec beaucoup de rigueur ses connaissances et
témoigne d'un emploi judicieux des registres de déclarations successorales, des
tables de successions acquittées et des autres sources de l'Enregistrement
(sources indispensables à toute histoire sociale). Enfin, dans une troisième
partie, Vovelle passe de l'autre côté de la barricade en se rendant à la
campagne pour mesurer la place de la propriété bourgeoise urbaine et apprécier
les réactions d'un monde rural qui, en 1792, s'est lancé à l'assaut des villes,
quitte à se replier ensuite « sous les formes élémentaires de la rébellion
primitive » (mendicité et brigandage)." (C. Lévy, Population, 1983)
203.
BLAGDON
(Francis William). Paris sous le Consulat. Lettres d'un voyageur anglais (1801-1802). CNRS Editions, 2016, gr. in-8°,
567 pp, traduit
et annoté par Jean-Dominique Augarde avec la collaboration de Thomas M. Hudson,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
1803 : Paris brille au firmament des Arts et des Lettres, les Tuileries
ressuscitent les fastes de la cour, Paris s'abandonne à une fringale de
plaisirs tandis que bruissent les rumeurs de guerre, que Fouché corsète la
police et que Mme de Staël, chassée de la capitale par Bonaparte, s'exile pour
écrire. Cette année-là, sous le titre “Paris as it was and as it is”, le
journaliste et écrivain britannique Francis William Blagdon fait paraître à
Londres un recueil de lettres savoureuses, rédigées alors qu'il séjournait à
Paris en 1801-1802. Esprit libéral et cultivé, caustique, paradoxal, Blagdon
livre ici un portrait unique de la France du Consulat, une France à peine
sortie de la tempête révolutionnaire et déjà sur le pied de guerre. En un style
rafraîchissant, ces lettres soulignent les effets de la Révolution sur les
sciences, la littérature, la religion, l'éducation, les moeurs, les manières,
les divertissements... Blagdon observe et s'étonne, recueille documents et
témoignages. Perplexe, il s'interroge sur la véritable nature de cette France
nouvelle sortie de la Terreur, et se demande si ses institutions sont en mesure
d'inspirer l'Angleterre, l'Europe, le monde. Un témoignage de première main sur
une époque cruciale de l'histoire de France, traduit pour la première fois.
204.
CASTELOT
(André). Bonaparte
– Napoléon. Perrin, 1967-1968, 2 forts vol. in-8°, 749 et 994 pp, 60 gravures et
portraits, 24 cartes et plans, sources, reliures skivertex vert empire de
l'éditeur, gardes illustrées, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état
40 €
Le Napoléon en deux volumes d'André Castelot est l'un des plus grands
succès de l'édition française dans le domaine de l'Histoire. C'est par
centaines de milliers que se comptent les lecteurs de chacun d'eux. D'Ajaccio à
Sainte-Hélène, en passant par le Grand-Saint-Bernard, Austerlitz, Moscou,
Waterloo, l'île d'Elbe, André Castelot a mis ses pas dans ceux de Napoléon
Bonaparte pour respirer et restituer le décor de son prodigieux destin.
Exploitant et mettant en valeur, avec son art célèbre du récit qui visualise
les événements, les lieux et les personnages, une immense masse d'archives, de
mémoires et de correspondance parfois inédits ou oubliés, il a écrit cette
monumentale biographie si vivante, si colorée, si passionnante que depuis
trente ans, son public se renouvelle sans cesse. Le premier tome – Bonaparte –
nous conduit de la naissance au sacre. Le second tome – Napoléon – part de
l'instant où, le 2 décembre 1804, l'Empereur, accomplissant son premier geste
de souverain, ceint d'une couronne le front de son épouse. Il se termine le 15
décembre 1840, quand les cendres de Napoléon, rapatriées de Sainte-Hélène,
pénètrent sous le dôme étincelant des Invalides. — "Après Bonaparte, votre
Napoléon est, à l'image de son sujet, vivant, pittoresque, attachant au plus
haut point. Tandis qu'approche le deuxième Centenaire, on sait, en vous lisant,
que cette ténébreuse Histoire ne vieillit pas. Je vous remercie de nous la
raconter et vous félicite de le faire avec tant de talent"... (Charles de
Gaulle, L.A.S. à André Castelot du 20 mars 1968, vendue à Drouot le 30 mai
2018)
205.
PETITEAU
(Natalie). Ecrire
la mémoire. Les mémorialistes de la Révolution et de l'Empire. Les Indes savantes, 2012, in-8°,
310 pp, sources,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'histoire de la Révolution et de l'Empire s'est écrite en tenant compte,
entre autres, d'une littérature abondamment produite par les acteurs des années
1789-1815. Mais derrière la célébrité des textes d'une marquise de La
Rochejaquelein, d'un baron Marbot ou d'un sergent Bourgogne se cache l'histoire
éditoriale de ces ouvrages, parfois rocambolesque, souvent aventureuse,
toujours passionnante. À partir de 1814 en effet, des textes des témoins de la
Révolution et de l'Empire passent du domaine privé à l'espace public, et
contribuent à marquer la culture romantique et l'identité nationale de leurs
récits. Forts connus, ces textes n'ont pourtant jamais été l'objet d'une
histoire expliquant comment ils sont devenus des livres. La façon dont les
témoins ont mis par écrit leurs souvenirs est pourtant riche d'enseignements
sur la portée des événements révolutionnaires et impériaux. Elle éclaire aussi
le rôle de la mémoire dans la culture romantique, politique et nationale du
XIXe siècle. Elle révèle comment les héritiers de ces acteurs se sont sentis à
leur tour investis de la mission de transmettre aux générations futures des
témoignages dont certains n'étaient initialement voués qu'à exister dans un
cercle privé. Natalie Petiteau se livre ici à une étude systématique des
processus de mise par écrit et de publication des mémorialistes de la
Révolution et de l'Empire, en mettant toutefois l'accent sur les témoins des
années impériales, plus nombreux et plus célèbres. Quelques études de cas
montrant par ailleurs l'apport de ces textes aux historiens prolongent ce
travail.
206.
STURMER
(Bartholomée). Napoléon à Sainte-Hélène. Rapports officiels du baron
Stürmer, Commissaire du gouvernement autrichien. [Publiés par] Jacques St Cère
et H. Schlitter. P., Librairie Illustrée, s.d. (1887),
in-12, xxxix-293
pp, broché, bon état. Peu courant
80 €
"Ce diplomate autrichien représenta son pays comme commissaire chargé
de la surveillance de Napoléon à Sainte-Hélène, où il resta de 1816 à 1818.
Malgré le titre, cette relation a bien un caractère personnel." (Tulard,
1382) — "Les documents contenus dans ce volume ont été publiés à Vienne
par M. H. Schlitter avec l'autorisation du gouvernement autrichien. Ils se
trouvent dans les archives secrètes de la cour de Vienne qui contiennent tant
de documents historiques de la plus haute importance (...) c'est la première
fois que l'on publie les rapports d'un des commissaires envoyés par les alliés
à Sainte-Hélène. On y trouvera plus d'un document humain qui sera à ajouter au
grand dossier que forment depuis plus d'un demi-siècle les admirateurs et les
détracteurs de Napoléon Ier et on y verra la confirmation éclatante et probante
de la légende qui s'est formée autour du nom de sir Hudson Lowe. M. le baron de
Stürmer était pour ainsi dire désintéressé dans le drame qui se déroulait
devant ses yeux, le récit qu'il fait peut être considéré comme l'histoire
définitive de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène." (Jacques St Cère,
avant-propos)
207.
SUTHERLAND
(Christine). Marie
Walewska, le grand amour de Napoléon.
Perrin, 1981,
in-8°, 309
pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de
gravures hors texte, une carte, reliure skivertex havane de l'éditeur, bon état
25 €
Né en 1786 (et non en 1789 comme le mentionnent les dictionnaires), mariée
à dix-sept ans au comte Walewski, qui avait cinquante ans de plus qu'elle,
Marie Walewska subit la pression du prince Joseph Poniatowski, de son propre
mari et finalement de toute la société de Varsovie pour qu'elle cède, en 1807,
dans l'intérêt de la Pologne, au désir de Napoléon. Elle résista, mais
l'empereur profita, semble-t-il, d'un évanouissement pour abuser d'elle. Non
seulement Marie pardonna, mais elle devint une maîtresse aimante et lui donna
un fils, Alexandre, en 1810, ce qui le détermina à répudier Joséphine pour "épouser
un ventre" qui lui donnerait un héritier. Fidèle jusqu'au bout à
l'Empereur, Marie lui rendra visite à l'île d'Elbe en compagnie de son fils et
le retrouvera une dernière fois à La Malmaison après Waterloo.
208.
THIERS
(A.). Histoire
de la Révolution française. Dessins par Yan' Dargent (2 volumes). Suivi de Histoire
du Consulat. Edition illustrée de 70 dessins (1 volume). Suivi de
Histoire de l'Empire. Edition illustrée de 280 dessins (4 volumes). P., Furne et Cie, Lheureux
et Cie, 1865-1866, soit 7 vol. in-4°, texte sur 2 colonnes, très nombreux portraits et gravures, reliures
demi-chagrin vert empire, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titres et tomaisons
dorés (rel. de l'époque), qqs plats et coupes frottés, bon état
300 €
L'action politique d'Adolphe Thiers parcourt tout le XIXe siècle ou
presque, de la Restauration monarchique, dans les années 1820, durant laquelle
il fait ses premières armes, à la IIIe République. Il est le premier président
de celle-ci, du 31 août 1871 au 24 mai 1873. Bourgeois avide de pouvoir et
d'argent, d'une pingrerie rare, il représente si bien la bourgeoisie
louis-philipparde dans ses jeunes années que le romancier Honoré de Balzac le
prend pour modèle de son jeune provincial ambitieux, Rastignac. Mais Thiers est
aussi un homme politique d'une rare intelligence, et il montre une grande
aptitude à percevoir les aspirations profondes de la société française.
Bourgeois monarchiste à ses débuts, il finit sa vie en républicain
conservateur, jusqu'à être renversé par une coalition de députés monarchistes.
De 1823 à 1827, il publie l' “Histoire de la Révolution” qui lui vaut de
nombreux éloges et son élection à l'Académie française en 1833. — "Comme
son ami Mignet, Thiers est partisan d'une histoire philosophique, d'une
histoire qui explique. Il revendique les acquis de la Révolution puis ceux du
Consulat et de l'Empire. Son fatalisme le conduit à porter la raison d'Etat au
rang de vertu. Il exalte l'ordre et trouve une légitimation à la grandeur,
fût-elle guerrière. Subordonnant l'histoire à la politique, il destine ses
ouvrages aux dirigeants et les conçoit comme une propédeutique du pouvoir.
L'historien sert le politique. Cependant, le Thiers historien est encore plus
un peintre qu'un philosophe. Très narratif et descriptif, il est un remarquable
vulgarisateur qui veut tout savoir de l'époque qu'il évoque pour mieux la faire
comprendre. Il est ainsi l'un des pionniers de l'histoire scientifique
(utilisation des archives, visite des lieux décrits comme les champs de
bataille, recours à des témoins directs et à des spécialistes). Entre la
légende dorée et la légende noire, il inscrit son oeuvre dans l'histoire
critique. Après avoir encensé le génie de Napoléon, il sait infléchir son
jugement après le 2 décembre. Il est désormais convaincu que la patrie ne peut
se livrer à un « homme providentiel ». Jean Tulard déplore que Thiers, en dépit
de ses erreurs et de ses lacunes, n'ait pas été réédité, contrairement à Taine
ou à Michelet..." (Eric Anceau, Revue historique, 1999)
209.
THIRY
(Jean). Sainte-Hélène. Berger-Levrault, 1976, in-8°,
295 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état, envoi
a.s.
30 €
210.
TULARD
(Jean)(dir.) L'Europe
au temps de Napoléon. Editions du Cerf, 2020, gr. in-8°, 638 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Napoléon a rêvé d’unifier l’Europe. Il l’aura réveillée, éclairée,
enflammée et elle l’aura vénéré. Il l’aura dominée et elle l’aura combattu,
rejeté, diabolisé. Voici le grand livre d’histoire qui manquait afin de dresser
la chronique et le bilan de cette épopée sans précédent. Pour y parvenir, Jean
Tulard s’est entouré des meilleurs spécialistes de chaque pays concerné
(Jean-René Aymes, Jean Bérenger, Roger Dufraisse, Jacques Godechot, André
Palluel-Guillard, Monika Senkowska-Gluck, William Smith, Jean Vidalenc).
Comment, entre 1800 et 1815, de Londres à Varsovie, de Lisbonne à Amsterdam, de
Rome à Genève, de Vienne à Moscou, le Vieux Continent a-t-il peu à peu cédé la
place à un monde renouvelé ? Et donné, à ses peuples, une conscience inédite de
leur commune destinée ? Par-delà le récit détaillé des conquêtes et défaites de
la Grande Armée telles qu’elles ont été vécues par les contemporains, c’est le
tableau complet de cette mutation inouïe, politique, économique, culturelle,
que restitue ce livre à la fois savant et passionnant.
211.
VIAL
(Charles-Eloi). Marie-Louise. Perrin, 2017,
gr. in-8°, 439 pp, 8 pl. d'illustrations en
couleurs hors texte, notes, sources, biblio, index, broché, couv. illustrée,
bon état
25 €
Le véritable portrait de la souveraine la moins connue et la plus détestée
de l'histoire du Premier Empire. A l'instar de sa tante Marie-Antoinette,
Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine a été victime de sa légende noire. En 1810,
son mariage avec Napoléon fait d'elle le symbole de la paix fragile entre la
France et l'Autriche. Mère de l'héritier du trône impérial, elle soutient
Napoléon malgré ses premières défaites. Pourtant, dès 1814, lorsqu'elle refuse
de rejoindre son mari à l'île d'Elbe, le regard change et l'épouse modèle se
transforme en traîtresse. Depuis lors, elle passe pour une femme égoïste,
futile, infidèle et nymphomane. En s'appuyant sur des archives inédites,
Charles-Eloi Vial s'applique avec talent à restituer la personnalité de cette
princesse cultivée au tempérament d'artiste, dévouée à sa famille et à ses
enfants. Devenue duchesse de Parme grâce au soutien des Alliés, elle joue aussi
un rôle majeur sur l'échiquier diplomatique européen pendant trois décennies.
Au fil des pages, nous découvrons ainsi un destin hors du commun et une
personnalité ignorée, révélée par un historien d'envergure.
212.
ANDLER
(Charles). Vie
de Lucien Herr (1864-1926). Maspero, 1977,
in-8°, 354
pp, présentation par Justinien Raymond,
broché, couv. illustrée à rabats (très lég. salie), bon état (Coll. Actes du
peuple)
25 €
En attendant une biographie désormais indispensable, la réédition du
meilleur témoignage existant sur un personnage clé de l'histoire intellectuelle
de la France contemporaine." (Le Choix des Annales, Annales ESC, 1977) —
Parce que, délibérément, par une extraordinaire modestie, il a voulu rester
toute sa vie dans l’ombre d’un poste des plus obscurs – bibliothécaire de
l’Ecole normale supérieure – Lucien Herr, mort en 1926, demeure peu connu du
public. Il est pourtant l’une des plus grandes figures du socialisme français,
l’homme qui a le plus fait pour introduire le marxisme en France et qui a
marqué profondément la pensée et l’action politiques de sa génération, à
commencer par celles de Jaurès à qui il inspira le titre de son journal,
“L’Humanité”. Ce livre, réédité aujourd’hui pour la première fois depuis sa
parution en 1932, est à la fois une biographie et une analyse politique. Mais
il est mieux que cela : il est le témoignage passionné de son meilleur ami,
grand germaniste – traducteur du “Manifeste du parti communiste” –, Charles
Andler, alsacien, normalien et socialiste comme lui : une sorte de dialogue
poursuivi au-delà de la mort par un autre intellectuel militant. L’affection
profonde qui les unissait avait résisté à des divergences politiques très
profondes : s’ils avaient milité ensemble dans les grands combats – l’affaire
Dreyfus, la défense de la théorie de la grève générale révolutionnaire –, leurs
vues avaient divergé, avant 1914, sur les chances de sauver la paix grâce à
l’action de la Deuxième Internationale et de la social-démocratie européenne ;
comme Jaurès, comme Liebknecht et Rosa Luxemburg, Herr croyait dans la
possibilité de faire face à la montée de la guerre. Dans son introduction,
Justinien Raymond fait revivre l’amitié de ces deux hommes qui, engagés dès
leur jeunesse dans le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire, puis militants
du Parti socialiste français : « Hommes de pensée, ils étaient aussi des hommes
d’action. Ils ne se départiront jamais des serments de pureté militante faits
dans leur noviciat socialiste. Jamais ils ne brigueront un poste quelconque.
Ils aideront à toutes les tâches d’éducation populaire de l’école socialiste.
Ils participeront jusque dans la rue à toutes les formes de luttes…
213.
Anonyme. Pour l'armée républicaine. P., Edouard Cornély, 1901, pt in-8°,
viii-94 pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 5 nerfs pointillés, titre doré (rel. de
l'époque), dos lég. frotté, bon état. Peu courant
30 €
"La librairie Cornély vient de mettre en vente, sous le titre de :
Pour l'armée républicaine (petit in-8, 94 pages), une brochure d'actualité qui
contient une partie historique. L'auteur anonyme, recherchant quels ont été
sous la première République les rapports de l'État et de l'Armée, étudie
successivement, en s'appuyant sur des faits : les nouveaux principes de
recrutement apportés par la Révolution, les sentiments et la conduite des
soldats républicains, les actes et les paroles du général Hoche, le changement,
sous l'influence de Bonaparte, de l'esprit de l'armée, et sa participation aux
coups d'état militaires qui mirent fin à la République." (Revue d’Histoire
moderne et contemporaine, 1901) — Table : L'armée de la Révolution. Nouveaux
principes de recrutement ; Sentiments et conduite des soldats républicains ;
Hoche. Actes et paroles d'un général républicain ; Bonaparte change l'esprit de
l'armée ; La République et l'armée. Coups d'état militaires. - Les
responsabilités et les fautes ; Conclusion : La réforme militaire. Diminution
du temps de service. - La condition des officiers. — L'un des auteurs est Ch.
Milhaud.
214.
Anonyme. Pour le Service de Deux ans
et la Nation Armée. (Par des Officiers appartenant à des Corps de Troupe
de toutes les Armes et à tous les Services). P., dans les Bureaux de l'Aurore, s.d. (1914), in-12,
48 pp, broché,
bon état
25 €
La loi des Trois ans est une loi française de 1913 augmentant la durée du
service militaire de deux à trois ans en vue de préparer l'armée française à une
guerre éventuelle avec l'Allemagne, laquelle surviendra l'année suivante et
deviendra la Première Guerre mondiale. Annoncée en mars 1913, la loi de trois
ans sera votée en août, malgré de fortes résistances. Elle mécontente en effet
la classe ouvrière, mais aussi la paysannerie, dont les fils vont manquer aux
champs une année de plus. L'abrogation de la loi des Trois ans est l'un des
thèmes de la campagne des législatives d'avril-mai 1914. Cette plaquette non
datée a été publiée en février ou mars 1914.
215.
BALLEYDIER
(Alphonse). Histoire
des révolutions de l'empire d'Autriche, années 1848 et 1849. P. et Lyon, Guyot Frères,
1853, 2
vol. in-8°, cxiv-279 et 384 pp, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs filetés,
titres et caissons dorés (rel. de l'époque), bon état
120 €
Par le baron Alphonse Victor Chrétien Balleydier, historien et homme de
lettres (1810-1859). Son “Histoire des révolutions de l'empire d'Autriche” et
son “Histoire de la guerre de Hongrie”, qui font encore autorité aujourd'hui,
lui valurent les titres de Freiherr (baron) et d'historiographe de l'Empereur
d'Autriche.
216.
BASHKIRTSEFF
(Marie). Journal. Edition
intégrale. 26 septembre 1877-21 décembre 1879. Texte établi et annoté par
Lucile Le Roy. Lausanne,
L'Âge d'Homme, 1999, in-8°, vi-1014
pp, une photo de Marie Bashkirtseff en
frontispice et 16 photos hors texte, chronologie, index des personnes et
personnages cités, index des œuvres citées, biblio, reliure toile éditeur, bon
état
50 €
Marie Bashkirtseff, née Maria Konstantinovna Bashkirtseva (1858-1884), est
une diariste, peintre et sculpteur d'origine ukrainienne. Née dans une famille
noble, elle grandit à l'étranger, voyageant avec sa mère à travers l'Europe.
Elle parlait couramment en plus du russe le français, l'anglais et l'italien.
Sa soif de connaissance la poussa à étudier les auteurs classiques et
contemporains. En outre, elle étudia la peinture en France à l'Académie Julian,
l'une des rares en Europe à accepter des étudiantes (on y trouvait des jeunes
femmes venant même des Etats-Unis). Une autre étudiante y était Louise Breslau,
que Marie considérait comme sa seule rivale. À 15 ans, elle commença à tenir
son journal intime, rédigé en français ; elle lui doit beaucoup de sa célébrité.
Il fera d'elle une des figures les plus touchantes de la Belle Epoque, une
figure romanesque du nomadisme inquiet et de l'égotisme passionné qui ne
pouvait que toucher la génération décadente, qui se reconnut en elle. A Barrès,
évoquant ses errances et son insatisfaction, elle devra son surnom de
"Notre Dame du Sleeping-Car". Marie Bashkirtseff, jeune ukrainienne
qui fit fureur à Paris, mourut à 24 ans, et fournit maints exemples à Simone de
Beauvoir pour “le Deuxième Sexe” – ce qui lui confère une place dans des
préoccupations très contemporaines. "Jamais une vie ne fut vécue avec plus
de fièvre, plus de soif de vivre", écrivait Hugo von Hofmannsthal.
217.
BAUMONT
(Maurice). La
Troisième République. Lausanne, Editions Rencontre, 1968, in-12,
557 pp, 99
gravures et photos sur 32 pl. hors texte, reliure simili-cuir vert de
l'éditeur, jaquette, bon état (Coll. Le Rayon de l'histoire). Edition
originale, envoi a.s.
30 €
"M. B. retrace, avec une extrême clarté, l'évolution politique de la
Troisième République, de sa naissance à son effondrement en 1940, en prenant
soin constamment de situer cette évolution dans le contexte des relations
internationales." (Revue française de science politique, 1971) — Les 412
premières pages traitent de la période 1870-1914, les 30 suivantes de la Grande
Guerre, les 114 dernières de l'année 1919 à juillet 1940.
218.
BETHOUART
(Bruno). Religion
et culture en Europe occidentale de 1800 à 1914. Editions du Temps, 2001, gr. in-8°,
192 pp, glossaire,
biblio, broché, bon état
20 €
Ce volume cherche à revisiter en parallèle les pratiques cultuelles et
culturelles de quatre nations (France, Italie, Allemagne, Royaume-Uni) ) la
situation et au destin différents.
219.
BIANQUIS
(Geneviève). Heine,
l'homme et l'œuvre. Boivin et Cie, 1948,
in-12, 176
pp, chronologie des œuvres, biblio,
broché, papier lég. jauni, bon état
20 €
"La première partie du Heine de Mlle Bianquis est consacrée à la
biographie, telle que les recherches les plus récentes permettent de l'établir.
En 42 pages d'une belle densité, elle nous expose la vie mouvementée de ce
curieux esprit dont l'œuvre devait exprimer en vers et en prose la haine de
toutes les tyrannies et la foi dans l'esprit libéré. Une seconde partie nous
donne une étude fouillée de l'œuvre poétique, étude sans lourdeur malgré sa
profondeur, tant la plume est alerte et précise ; une troisième expose l'œuvre
en prose : Reisebilder, Écrits sur l'Allemagne, Écrits sur la France, Écrits
divers. Ainsi nous prenons en quelque 130 pages contact avec l'œuvre complète
de Heine, et à travers elle avec cette personnalité étonnamment complexe dont
la vue pénétrante saisissait d'emblée le défaut de tous les raisonnements, le
point faible de tous les systèmes, le ridicule de toutes les attitudes
solennelles. Madame Bianquis donne une nouvelle fois la preuve de sa science
vaste et sûre, de sa remarquable puissance de synthèse. Elle nous montre un
Heine dont la position était assurément pleine de contradictions, mais qui
servait la liberté et l'émancipation des peuples et attaquait l'apathie
politique, la soumission béate à des ordonnances..." (J.-Ph. Dupont, Revue
belge de Philologie et d'Histoire, 1949)
220.
BISMARCK
(Otto von). Pensées
et souvenirs. Présentation de Joseph Rovan. Calmann-Lévy, 1984 gr. in-8°,
480, pp, index,
broché, couv. illustrée, 2e plat froissé, bon état, ex. du SP
30 €
Pour les Français,le nom de Otto von Bismarck évoque une guerre ruineuse,
celle de 1870, et la naissance d'une nation allemande dominatrice. Image d'un «
Chancelier de Fer » taillée à coups de stéréotypes par les manuels d'histoire.
Or, Bismarck est sans aucun doute l'une des personnalités politiques les plus
passionnantes que l'histoire ait donné à l'Europe. Ses mémoires apportent une
contribution indispensable à la compréhension d'une politique aux motivations
complexes... — "Bismarck bâtit l'unité allemande, tout en ne la dissociant
jamais de l'équilibre européen. Il faut lire les magistrales “Pensées et
souvenirs” de Bismarck, dont Calmann-Lévy vient de donner une réédition
(préface de Joseph Rovan)." (Philippe Moreau Defarges, Politique étrangère,
1984) — "Les seuls et véritables mémoires du célèbre homme d'état
allemand. Il s'agit là d'une « autobiographie que Bismarck à écrite de sa main
». L'édition Calmann-Lévy de 1984 reprend environ la moitié du texte complet de
l'édition originale." (Bourachot, 51)
221.
BURNAND
(Robert). La
Vie quotidienne en France en 1830. Hachette, 1943,
in-8°, 255
pp, reliure demi-chagrin havane, dos à 4
nerfs soulignés à froid, auteur et titre dorés, couv. illustrée conservée, bon
état. Bel exemplaire
30 €
"Cette étude nous laisse percevoir l'évolution qui s'est produite en
France au cours du XIXe siècle, sous l'effet, moins des événements politiques
que des progrès techniques. Sous la Restauration et la Monarchie de Juillet,
les moeurs sont restées, dans l'ensemble, proches de celles de l'Ancien Régime.
En province, surtout dans les campagnes, la vie traditionnelle suit un rythme
qui semble immuable ; dans les villes, l'industrie naissante voit bien ses
effectifs grossir mais sans qu'il y ait encore parmi les ouvriers, une
véritable conscience de classe et si la bourgeoisie commence à se hisser, d'un
patient effort, vers les premières places, elle n'a pas encore réussi à
supplanter l'ancienne aristocratie, toujours influente..." (Population)
222.
CAMBON
(Paul). Correspondance
de Paul Cambon, ambassadeur de France, 1870-1924. Avec un
commentaire et des notes par Henri Cambon. Grasset, 1946,
3 vol. in-8°, 461, 368 et 453 pp, brochés, qqs
discrètes marques au crayon en marges, bon état
90 €
Tome I (1870-1898) : L'établissement de la République, le protectorat
tunisien, la régence en Espagne, la Turquie d'Abd Ul Hamid ; Tome II
(1898-1911) : La tension franco-anglaise, l'Entente cordiale, les querelles
allemandes, le coup d'Agadir ; Tome III (1912-1924) : Les guerres balkaniques,
la Grande Guerre, l'organisation de la paix. — "... Le troisième tome
concerne la période allant de 1912 à 1924, c'est-à-dire l'époque de la guerre
mondiale d'alors avec ses préludes et ses conséquences. Le diplomate, de son
poste d'observation britannique, et muni des antennes que lui procurent ses
relations, surtout avec son frère M. Jules Cambon, ambassadeur à Berlin, juge
hommes et choses avec un discernement supérieur. Il dénonce à mainte reprise
l'inutilité ou la nocivité des palabres, l'incompétence brouillonne de tel ou
tel homme politique, le « gâchis » de la Conférence d'où devait sortir, en
1919, une paix d'avance compromise. Ce sont leçons de politique internationale
données, sous forme familière ou. familiale, par un maître de la grande
école." (Henri du Passage, Etudes)
223.
[CAMBON,
Henri]. Paul
Cambon, ambassadeur de France (1843-1924), par un diplomate. Plon, 1937, in-8°,
327 pp, 12
gravures hors texte, broché, bon état
25 €
Paul Cambon (1843-1924), ambassadeur de France en Grande-Bretagne de 1898
à 1920, est l’un des grands personnages au service de la diplomatie française
qui, à l’instar de Delcassé, a géré la crise de Fachoda en 1898. Cambon a
négocié par la suite les principes de l’Entente Cordiale en 1905. — Table :
L'homme : l'aspect, le caractère. – La carrière administrative. – Tunis. –
Madrid. – Constantinople. – Londres, 1 : l'Entente cordiale. – Londres, 2 : la
Guerre. – La retraite. — L'ouvrage a été écrit par son fils Henri Cambon.
224.
CANROBERT
(François Certain de). Souvenirs d'un siècle. Notes
recueillies par Germain Bapst. Plon, 1898-1913,
6 vol. in-8°, xv-560, 576, ii-547, ii-437, 491 et xxix-635 pp, un portrait en héliogravure en frontispice, 15 cartes
hors texte, dont 9 dépliantes (une en couleurs), brochés, bon état
300 €
Complet : I. La Révolution de Juillet. La conquête de l'Algérie. 1848 ;
II. Napoléon et sa Cour. La guerre de Crimée ; III. Paris et la cour pendant le
Congrès. La naissance du Prince impérial. La guerre d'Italie ; IV. Les
souverains à Paris. Les fêtes des Tuileries. La guerre contre l'Allemagne
(1870) ; V. Bataille de Rezonville ; VI. Bataille de Saint-Privat. — Mémoires
dictés par Canrobert (1809-1895), le dernier des maréchaux du Second Empire,
mis en ordre et rédigés par G. Bapst. Canrobert (1809-1895) prit part au début
de sa carrière à l'expédition de Mascara, à la prise de Tlemcen et fut blessé
au siège de Constantine. En 1850, il fut pris comme aide de camp par le Prince
Louis-Napoléon. Général de division en 1853, il participa à la guerre de Crimée
et au siège de Sébastopol où il entreprit les gigantesques travaux
d'investissement de la place. Maréchal de France en 1856, il se distingua
pendant la guerre d'Italie à Magenta et à Solférino. Pendant la guerre de 1870,
il prit part aux grandes batailles de Metz et s'illustra dans la défense de
Saint-Privat. Sa carrière politique débuta en 1879 avec son élection au Sénat.
— "Vaste ensemble de notes recueillies avec soin par Bapst. Elles furent
dictées quotidiennement par le maréchal et forment une fresque d'un grand
intérêt sur la période. Remarquables relations des batailles de Rezonville et
de Saint-Privat." (Bourachot, 74)
225.
CASTRIES
(Duc de). Le
Grand refus du comte de Chambord. La légitimité et les tentatives
de restauration de 1830 à 1886. Hachette, 1970,
in-8°, 371
pp, 8 pl. de gravures hors texte,
sources, biblio, chronologie, tableau généalogique, reliure toile éditeur avec
une photo du comte de Chambord contrecollée au 1er plat, rhodoïd, bon état (Le
Testament de la Monarchie, V), envoi a.s.
30 €
"Quand naquit aux Tuileries, au pavillon de Marsan, le fils posthume
du duc de Berry, le 29 septembre 1820, il semblait qu'une brillante carrière
allait s'ouvrir devant lui. C'était « l'enfant du miracle », né sept mois après
la mort de son père, le seul héritier de la monarchie légitime restaurée six
ans plus tôt. On sait cependant que, quand il mourut en 1886, à Frohsdorf, en
Autriche, ses partisans, peu nombreux, enterraient avec lui leurs espoirs :
n'était-il pas lui-même le responsable de son échec ? Nombreux sont les
historiens qui se sont penchés sur cette triste destinée. Il semble bien que le
plus récent d'entre eux, M. le duc de Castries, est celui qui vient d'en
retracer, d'en expliquer le plus clairement les péripéties, les causes de son
échec. (...) Après la guerre de 1870 et la chute du Second Empire, l'on crut à
plusieurs reprises tenir l'occasion décisive. M. le duc de Castries, par des
documents inédits dont plusieurs proviennent de sa famille qui était apparentée
à la maréchale de Mac Mahon, nous apporte de nouvelles lumières sur les
fameuses négociations autour du drapeau blanc. Il insiste aussi sur le rôle
néfaste de la comtesse de Chambord qui a certainement contribué aux successifs
refus de son mari. Il marque aussi combien fut méritoire l'effacement des
princes d'Orléans, à commencer par le comte de Paris. L'aveuglement du
petit-fils de Charles X fut vraiment incompréhensible : on connaît le mot de
Mgr d'Hulst, royaliste fervent : « Prions Dieu qu'il daigne ouvrir les yeux du
comte de Chambord ou qu'il daigne les lui fermer. »..." (Revue des Deux
Mondes, 1970)
226.
CHANDENEUX
(Claire de). Les
Deux femmes du major. P., Plon, Nourrit et Cie, 1884, in-12,
278 pp, 3e
édition, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid,
titres (“Les Ménages militaires”) et tomaison dorés (rel. de l'époque), bon
état (Les Ménages militaires, 4)
25 €
Par Louise Lucienne Emma Bérenger, dite Claire de Chandeneux (1836-1881).
Mariée successivement à deux militaires, le capitaine de Prébaron, puis le
commandant Bailly, elle est l'auteur d'une trentaine de romans ayant pour cadre
la vie militaire de province. — "Jules Noriac, Gaboriau et plusieurs
autres ont, en ces derniers temps, écrit de fort plaisantes choses sur les
mœurs militaires ; mais leur esprit a parfois dépassé la mesure en tournant au
grotesque les petites faiblesses d'hommes qui ont, en somme, le grand mérite de
vivre sans se cacher et qu'il est par conséquent facile de suivre dans leurs
loisirs comme dans leurs occupations. Ces écrivains n'avaient vu que la vie
extérieure. Par sa situation personnelle (deux fois épouse de militaires, Mme
Bailly avait une sœur, mariée en premières noces à un militaire, le baron
d'Augéranville, et en secondes au colonel Trumelet ; et sa fille est la femme
de M. Armand, lieutenant-colonel d'artillerie), Mme Bailly a pu étudier la vie
privée de nos officiers. Avec le talent d'observation, le tact parfait qui sont
les traits saillants de notre auteur, elle a composé sur ce sujet, dans un
style mâle, facile et coloré, de remarquables pages égayées de réflexions
humoristiques, scintillantes de traits d'esprit marqués au coin du bon goût.
Sous ce titre général de “Ménages militaires”, elle a publié cinq volumes :
dans ces ouvrages, Mme Bailly a étudié à fond et, jusqu'à ce jour, d'une façon
qu'on ne peut comparer à nulle autre, cette société militaire nombreuse,
intéressante, originale, qui a ses usages, sa physionomie, ses types, et qui
forme un petit monde à part où les caractères ont un relief saisissant et une
simplicité qui n'est pas sans grandeur. A voir le naturel du récit, la
ressemblance des portraits, la vérité de certaines scènes, on croirait qu'au
lieu de créer, notre auteur n'a fait que de se souvenir. L'auteur n'a, en
effet, qu'à se rappeler cette vie qu'elle avait vécue elle-même dans les
diverses garnisons où elle avait dû suivre M. de Prébaron..." (G. Vallier,
Bulletin d'archéologie et de statistique de la Drôme, 1888) — "Claire de
Chandeneux lança, non sans succès, une série de romans intitulée “Les Ménages
militaires” où parurent tour à tour “La Femme du capitaine Aubépin” (1875),
“Les Filles du colonel”, “Le Mariage du trésorier”, “Les Deux femmes du major”
(1876). Ces histoires dévoilaient sans se lasser la vie conjugale des officiers
: « Ce sont, dira Barrès, des élucubrations assez sottes, mais bien informées.
Sans doute, cette bonne dame fut vertueuse plus que ne le permet l’esthétique ;
elle bannit de l’armée qu’on voit en son œuvre tout égarement des sens, toute
conjonction illicite, qui sont cependant choses assez hebdomadaires chez des
militaires bien portants. Epousez, dit-elle au sous-lieutenant. Et ces
histoires militaires semblent les souvenirs d’un bedeau, tant on s’y marie de
fois ». Un riche mariage est, en effet, dans ce milieu une nécessité comme le
rappelle Hector Malot dans “Le Lieutenant Bonnet”, biographie d’un officier
pauvre, accablé par les dépenses de parade et les réceptions. Le Ministère de
la Guerre n’autorise d’ailleurs un officier à se marier que si sa femme lui apporte
un revenu de 1.200 francs : cette dot définie par une circulaire du Maréchal
Soult datée du 17 décembre 1843 correspondait à un capital de 24.000 francs !
On comprend que cette mesure qui demeura en vigueur jusqu’au 1er octobre 1900
ait pu alimenter pendant plusieurs générations les conversations du mess et
même susciter ce mince courant littéraire. En 1896, Victor Margueritte décida
d’abandonner l’armée précisément parce que sa future épouse ne pouvait disposer
d’une telle fortune !" (René-Pierre Colin, Zola, renégats et alliés, 1988)
227.
CHASTENET
(Jacques). La
Vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria, 1837-1851. Hachette, 1961, in-8°,
300 pp, biblio,
reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, auteur et titre
dorés, couv. illustrée conservée, bon état. Bel exemplaire
30 €
20 juin 1837 : Victoria monte sur le trône d'Angleterre. – 1er mai 1851 :
La reine inaugure la première Exposition Universelle. Ces deux dates limitent
la « Early Victorian period », époque attachante qui a vu l'Angleterre se
transformer radicalement sous le seul effet de l'industrialisation. À la « Old
Merry England » se substitue une Angleterre manufacturière et bourgeoise qui va
se débarrasser des entraves au commerce et remplacer ses « coaches » par les
chemins de fer. L'esprit religieux et traditionaliste des Anglais pour qui
l'ordre social établi – et d'ailleurs nullement étanche – et voulu par Dieu,
leur permettra l'économie d'une révolution. Un contexte humain aussi riche a
poussé M. Jacques Chastenet à s'attacher surtout à la vie des hommes de l'époque
victorienne. Grands seigneurs déployant encore un faste royal, fermiers hauts
en couleur et bons vivants, derniers témoins de la Vieille Angleterre, paysans
souvent malheureux mais conformistes, prolétariat urbain entassé dans des
taudis, et dont l'Opéra de Quat'sous ne donne qu'une image poétisée, bourgeois
récemment enrichis et fleurant encore l'odeur du vernis d'un ameublement tout
neuf, tous revivent avec leur grandeur et leurs préjugés, fidèles agissants
d'un Dieu qui est un Dieu anglais et bon comptable, loyaux sujets d'une Reine
qui incarne leur idéal : la respectabilité... — "... Dès sa jeunesse,
l’Angleterre l’avait fasciné, aussi bien par les vicissitudes originales de son
histoire que par ses institutions... De cet intérêt sont sortis, en 1946, une
belle étude sur “Le Parlement d’Angleterre” ; puis, distribués sur vingt ans à
partir de 1947, “Le siècle de Victoria”, “Elisabeth Ière”, “Winston Churchill”,
“La vie quotidienne en Angleterre au début du règne de Victoria”, et, enfin en
1965, “L’Angleterre d’aujourd’hui”. La vaste expérience que Chastenet avait
acquise des hommes publics, des mouvements économiques, des méthodes de la
diplomatie, le mettaient à même de percevoir l’ossature des événements, ce plan
sans finalité, ce bilan de données profondes dont les contemporains n’ont pas
toujours conscience et qui pourtant décide du succès ou de la perte de leurs
entreprises..." (Georges Dumézil, Discours de réception à l'Académie
française, 14 juin 1979)
228.
CHAZAL
(A.). L'Interdiction
du travail de nuit des femmes dans l'industrie française. (Thèse). P., Pédone, 1902, gr. in-8°,
160 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare.
229.
Collectif. La Guerre franco-allemande
de 1870-71. Rédigée par la section historique du Grand état-major prussien. Berlin et P., Ernest
Siegfried Mittler et Dumaine, 1874-1882,
8 vol. in-8°, vii-1421, 1466, 357 et 1003 pp, traduction
par le capitaine E. Costa de Serda de l'état-major français et par le capitaine
Ch. Kussler, 22 plans dont 15 à pleine page, un fac-similé et 49 cartes
dépliantes, suppléments et tables, reliures demi-chagrin brun, dos à 5 nerfs
soulignés à froid, titre et tomaisons dorés (rel. de l'époque), dos passés et
lég. frottés, qqs rares annotations crayon au 1er volume, bon état. Très rare
950 €
Probablement le meilleur ouvrage sur les opérations militaires de la
guerre de 1870. 5 volumes de texte et 3 volumes de suppléments, soit près de
4.300 pages de texte dont 1.300 de suppléments (I à CCIII) dont les deux
derniers (vol. 8) correspondent aux tables, chronologique et analytique
(index). — Détail : 1. Première partie. Histoire de la guerre jusqu'à la chute
de l'Empire. Vol. 1. Du début des hostilités à la bataille de Gravelotte (pp.
viii-640). – 2. Première partie. Vol. 2. De la bataille de Gravelotte à la
chute de l'Empire (pp. [641]-1421). – 3. Seconde partie. Histoire de la guerre
contre la République. Vol. 1. Depuis l'investissement de Paris jusqu'à la
reprise d'Orléans par les Allemands (pp. 1-556). – 4. Seconde partie. Vol. 2.
Evénements dans le nord de la France depuis la fin de novembre, dans le
nord-ouest depuis la commencement de décembre et siège de Paris depuis le
commencement de décembre jusqu'à l'armistice. Opérations dans le sud-est du
milieu de décembre au milieu de janvier (pp. [557]-1111). – 5. Seconde partie.
Vol. 3. Les événements dans le sud-est de la France depuis le milieu de janvier
jusqu'à la cessation des hostilités. Les communications avec l'arrière.
L'armistice. Marche rétrograde et occupation. Coup d'œil rétrospectif sur la
télégraphie, le service des postes, le remplacement des munitions,
l'alimentation, le service de santé, l'aumônerie, la justice militaire et le
recrutement de l'armée allemande ainsi que sur les événements en Allemagne et
les résultats de la guerre (pp. [1113]-1466). – 6 et 7. Suppléments (ordres de
bataille, tableaux des pertes, etc.) (pp. 1-357, 1-228 et [229]-759). – 8.
Tables (table chronologique des combats et principaux événements de la guerre ;
table analytique) (pp. 761-1003).
230.
Collectif. Le National. Almanach pour
l'An 1888. Utile, instructif, amusant.
P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 160-(16) pp, illustré
de 300 dessins originaux, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
231.
CRESSON
(Ernest-Guillaume). Cent jours du siège à la Préfecture de Police, 2 novembre 1870
- 11 février 1871. Plon, 1901, in-8°, x-385 pp,
documents et pièces diverses en appendice,
broché, bon état
60 €
Souvenirs du préfet de police pendant le Siège de Paris (Le Clère, 247). —
"Cet ouvrage ne concerne pas directement la Commune, mais il est important
pour la compréhension des événements. Avocat de sympathies bonapartistes,
Cresson, successeur d'Adam à la Préfecture de police, démissionnaire, n'a cessé
de lutter contre la gauche et il s'est retiré quand le Gouvernement de la
Défense ne l'a pas suivi dans sa répression à outrance. Nombreux documents en
appendice." (Le Quillec, 1228)
232.
DAUDET
(Ernest). Histoire
de la Restauration, 1814-1830. Hachette, 1882,
in-12, 459
pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5
nerfs soulignés à froid, titres dorés, année dorée en queue (rel. de l'époque),
bon état. Edition originale
60 €
En 1882, Ernest Daudet donnait une Histoire de la Restauration, succincte,
mais véridique dans l’ensemble, au sujet de laquelle Pontmartin écrivit : «
L’essentiel est de constater qu’un homme jeune, sans liens avec le passé, sans
souvenirs personnels, ait parlé de la Restauration, comme nul historien
impartial et véridique n’oserait parler ni du gouvernement de 1830, ni de
l’Empire, ni, à plus forte raison, des deux Républiques. » Ernest Daudet, en
effet, rendait justice à ce régime si calomnié par les fanatiques amoureux, de
la guerre qui grinçaient des dents au seul nom de la Sainte-Alliance. Il
proclamait les services de Louis XVIII : « Le souverain qui mourait à
soixante-neuf ans, avait régné pendant dix années, sans cesser un seul moment
d’être à la hauteur des difficultés qui s’étaient dressées devant lui.
L’histoire a compté des rois plus glorieux, elle n’en a pas compté de plus
sages. Tant qu’il était resté sur les marches du trône, à la cour de son frère
et dans l’émigration, il avait commis bien des fautes, et sa conduite en ce
temps, comme celle du comte d’Artois, ne fut pas étrangère aux longs malheurs
de sa Maison. Mais dès que, après la chute de l’Empereur, il eut mis le pied en
France, ce fut un autre homme, libéral, éclairé, modéré même. Il demeura
passionnément et fidèlement attaché à cette Charte qu’il avait octroyée. Il
fut, dans le sens rigoureux du mot, un monarque constitutionnel. Après un règne
qui n’était pas sans grandeur, il laissait prospère au dedans, respectée au
dehors, cette France que, par deux fois, il avait trouvée ruinée et envahie,
donnant ainsi au monde l’exemple de ce que peut, pour la grandeur des nations,
le régime parlementaire, sincèrement pratiqué... »
233.
DECOUFLÉ
(André). La
Commune de Paris (1871). Révolution populaire et pouvoir révolutionnaire. Editions Cujas, 1969, in-8°,
316 pp, biblio,
broché, couv. illustrée salie, sinon bon état
25 €
"A. D. présente ici ce qu'il affirme, avec lucidité, ne pas être une
histoire de la Commune, mais une réflexion sur le problème du pouvoir
révolutionnaire, ses composantes et son destin. Il s'agit d'examiner les
représentations mentales de la révolution. Il s'efforce de dégager la spontanéité
populaire de la Commune de 1871. (...) Au passage, il règle leur compte aux
historiens marxistes, bourgeois, etc., citant Sartre, Kropotkine,
Merleau-Ponty, Victor Hugo ou Roland Barthes. La couverture de ce livre, dont
on peut affirmer qu'il amènera le lecteur à se poser de nombreuses questions,
est illustrée par la photo d'un pavé." (Revue française de science
politique, 1970)
234.
DUBOS
(René). La
Leçon de Pasteur. Albin Michel, 1987,
in-8°, 207
pp, traduit de l'anglais (“Pasteur and
Modern Science”), broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Non seulement René Dubos (1901-1982) était une figure de proue de la
microbiologie, mais ses vastes intérêts intellectuels lui ont permis
d'envisager les implications philosophiques de la carrière de Pasteur.
L'objectif de ce livre lucide et pénétrant est de "souligner ici la
pertinence de l'œuvre de Pasteur pour certains aspects de la science moderne et
de la technologie sociale, et d'essayer d'extrapoler son influence dans
l'avenir". Les historiens de la médecine tireront profit de cette lecture."
(Journal of the History of Medicine, 1989)
235.
DUMAS
(Alexandre) et Paul LACROIX (Bibliophile Jacob). Histoire de Napoléon III et
de la dynastie napoléonienne. P., Legrand, Troussel et Pomey, s.d. (1854), 4
vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp,
38 gravures sur acier hors texte, reliures
demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et
tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état
150 €
Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le
peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu
courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et
Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors
texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le
bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste
Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea
notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé conservateur
de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait un quatrain
sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de chasse / Le
long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les bouquins,
inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de crasse."
236.
DUMAS
(Alexandre). Histoire
de la vie de Louis-Philippe. P., Boulanger et Legrand, s.d. (1853), 2
vol. pt in-4°, 320 et 310 pp, 13 gravures sur acier hors texte, pièces
justificatives, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A.
Dumas, Louis-Philippe”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs,
bon état
60 €
Philippe-Egalité. Le duc de Chartres, la vie politique et privée de
Louis-Philippe. Tomes V et VI de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour,
l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition
originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration.
237.
EUGNY
(Anne d'). Au
temps de Baudelaire, Guys et Nadar. Avant-propos de François Boucher.
Présentation d'Anne d'Eugny, en collaboration avec René Coursaget. P., Editions du Chêne,
1945, gr.
in-8°, 167 pp, 46 pp de texte suivies de 120 planches
d'illustrations, broché, couv. illustrée rempliée, bon état
40 €
Un livre qui met en parallèle l’étude de Baudelaire, “Le Peintre de la vie
moderne” (1863), des dessins de Guys et des photographies de Nadar, dont les
sujets se correspondent. Ainsi, comme l'écrit François Boucher, « trois sources
éphémères : un article de journal, des croquis et des photographies, par une
conjonction adroite, éveillent en nous l'impression la plus vive et nous
donnent l'idée la plus compréhensive de toute une époque. » Les planches
occupent les p. 41-161.
238.
FREYCINET
(Charles de). La Guerre en province pendant le Siège de Paris 1870-1871. Précis
historique. Avec des cartes du Théâtre de la Guerre. P., Michel Lèvy frères,
1872, in-12,
iii-(iv)-485 pp, 9e édition revue et augmentée, 2 grandes cartes dépliantes hors texte in
fine (campagne de Paris et campagne de l'Est), reliure demi-veau glacé fauve,
dos à 5 nerfs filetés et caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin noir
(rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état. Exemplaire très joliment
relié
100 €
Préface. Période du 2 septembre au 10 octobre 1870. Réorganisation des
services. Mesures administratives. Campagne de Paris. Retraite sur Le Mans.
Engagements divers. Campagne de l'Est. Bataille du Mans. Campagne du Nord.
L'armistice. Causes de nos désastres. Conclusion. — "Technicien, homme
d'ordre et excellent fonctionnaire, [Freycinet] n'avait jamais témoigné
d'hostilité au gouvernement impérial, qu'il avait bien servi et qui lui en
avait tenu compte ; après sa chute, il offrit au Gouvernement de la Défense
nationale ses services, son activité et son expérience des affaires. Gambetta
lui donna d'abord le poste de préfet du Tarn-et-Garonne ; Freycinet partit pour
Montauban le 6 sept. 1870, mais n'y demeura pas longtemps ; le 7 octobre, il
rejoignait à Tours Gambetta qui, trois jours plus tard, le chargea, avec le
titre de délégué au département de la Guerre, de régler les questions relatives
à la défense nationale dans les provinces. Il réalisa une oeuvre gigantesque
grâce à son esprit méthodique, à son opiniâtreté et sa remarquable puissance de
travail. Le mérite en fut, plus tard, attribué au seul Gambetta."
(Dictionnaire de biographie française, 14, 1260). “La Guerre en province” est
une source essentielle sur l'oeuvre réalisée par la délégation de Tours du 10
octobre 1870 au 9 février 1871. — “Jusqu’alors, Freycinet était peu porté sur
les activités politiques, se contentant d’un mandat de Conseiller général. En
septembre 1870, il se rendit auprès de Gambetta pour lui exposer ses idées et
lui proposer ses services. Une grande carrière politique s’ouvrait devant
lui...” (Jean Tulard)
239.
GODINEAU
(Laure). La
Commune de 1871 expliquée en images.
Seuil, 2021,
in-4°, 160
pp, très nombreuses illustrations en noir
et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
Qu'est-ce que la Commune de Paris dont le nom resurgit parfois dans nos
rues ? Qu'est-ce -ce que Le Temps des cerises ? Que s'est-il passé en 1871 ?
Cet ouvrage éclaire les aspects majeurs de ce moment de notre histoire, devenu
une référence révolutionnaire mondiale. Depuis le déclenchement de
l'insurrection jusqu'à la "Semaine sanglante" et aux mémoires de la
Commune, Laure Godineau nous raconte ce que fut ce printemps rouge. Elle
retrace le destin d'hommes et de femmes qui rêvait d'une "vraie" République,
démocratique et sociale, et d'un monde plus juste. Elle montre la difficile
expérience politique d'une ville en révolution, libre, mais finalement
finalement isolée malgré l'existence de mouvements en province. Elle revient
sur la guerre civile et sur l'horreur d'une terrible répression. La Commune de
1871 expliquée en image nous fait découvrir un événement dense et complexe, aux
répercussions importantes, passionnant, qui ne peut laisser indifférent.
240.
[GORON]
– NÉAUMET (Jean-Emile). Un Flic à la belle Epoque. Anarchistes,
assassins mondains et scandales politiques. Albin Michel, 1998,
in-8°, 312
pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio,
broché, bon état
25 €
Biographie de Jean-Marie Goron (1847-1933). — "Cet ouvrage n'est pas
un roman. Son auteur, Jean-Émile Neaumet, journaliste et écrivain, s'est appuyé
sur les mémoires, la correspondance et les archives de Jean-Marie Goron, chef
de la Sûreté sous la Troisième République. Moins connu que Vidocq, Goron, entré
dans la police en 1880, n'en fut pas moins une personnalité de son temps. Il
côtoya le journaliste Henri Rochefort, directeur de La Lanterne, et le célèbre
Valentin le Désossé, étoile du Moulin-Rouge et aussi indicateur de police. Il
fut le témoin privilégié des sandales politiques et financiers, des attentats
anarchistes et des faits divers de la Belle Époque qu'il relata dans Les
Mémoires de M. Goron, parus chez Rouff en 1897 et traduits en plusieurs
langues. En effet, après une brillante carrière dans la police – de 1880 à 1896
–, Goron se lança dans la littérature. Il fit part de son expérience et
détailla les « vices parisiens» dans une série d'opuscules à cinq centimes
réunis sous le titre L'Amour à Paris. Si le premier chapitre s'attache à
relater la vie aventureuse de Jean-Marie Goron – ancien séminariste, pharmacien
raté et gaucho en Argentine avant d'entrer dans la police –, les dix chapitres
suivants évoquent la, prostitution, les nombreuses affaires qu'il eut à
résoudre, comme le scandale de la vente des légions d'honneur, les arrestations
et les procès des anarchistes – Duval, Ravachol –, des escrocs et des
faussaires, tels Jeannolle de Valneuse, chef de la bande des Habits noirs, et
Eugène Allmayer, «gentleman cambrioleur», qui inspira sans doute Maurice
Leblanc. Ce livre vaut surtout par son caractère anecdotique qui plonge le
lecteur au cœur de la société parisienne de la fin du XIXe siècle. Il offre
également l'occasion de découvrir la personnalité attachante de Jean-Marie
Goron, surnommé le « turco » pour avoir servi dans les bataillons d'Afrique, qui
fut toujours bienveillant envers les hors-la-loi tels que Pranzini et Auguste
Vaillant, comme en témoignent les lettres qu'il reçut d'eux, tout en restant un
partisan convaincu de la peine de mort. Une fois à la retraite, Goron fonda sa
propre agence de détective privé, de renommée européenne. Après avoir lu cet
ouvrage, on aimerait pouvoir parcourir les Mémoires de cet homme, publiés il y
a juste cent ans et jamais réédités." (Noëlle Benhamou, Romantisme, 2000)
241.
GORON
(Marie-François). Les Mémoires de M. Goron, ancien chef de la police de Sûreté. P., Jules Rouff et Cie,
s.d. (1897), 2 vol. in-4°, 2024 pp, pagination continue, environ 300 illustrations par R.
C. Diaqué dans le texte et à pleine page, reliures demi-toile écrue, pièces de
titre basane carmin, un dos lég. piqué, bon état. Peu courant (Le Clère, 427)
150 €
Complet. — Marie-François Goron (1847-1933) a dirigé la Sûreté parisienne
de 1887 à 1894. Après avoir démissionné de la police, il a écrit ses Mémoires.
Ceux-ci permettent une plongée dans le Paris de la fin du XIXe siècle. On y
découvre des portraits de criminels et d'enquêteurs hors normes tout en
découvrant les méthodes policières de l'époque. Les récits de crimes
spectaculaires et sanglants ainsi que les chroniques d'enquêtes minutieusement menées
alternent avec des portraits psychologiques pour le moins surprenants qui
donnent une image inattendue de ce que fut l'un des aspects de la "Belle
Epoque". Le scandale des décorations, les crimes de Pranzini, celui de
Géomay, le scandale de Panama, les attentats anarchistes... Goron termine ses
mémoires par une étude de la police parisienne qu'il compare à la police
londonienne. — L'illustrateur, Ricardo Corchon y Diaqué (1855-1925) est un
artiste peintre né à Madrid. Comme beaucoup de peintres espagnols du XIXe
siècle, Diaqué étudie la peinture à Paris et s'y installe. Il réalise des
scènes de genre populaires de la Belle Epoque et de la bourgeoisie parisienne
et expose à Paris à partir de 1878.
242.
GOSSEZ
(Rémy) et Joseph VIENNEY. François Arago. Perpignan, Editions du
Travailleur catalan, 1952, in-8°, 47 pp,
préface par André Marty, un portrait de François
Arago (1786-1853), broché, bon état
20 €
243.
GUILLEN
(Pierre). L'Expansion,
1881-1898. P., Imprimerie Nationale, 1985,
gr. in-8°, 521 pp, 24 pl. de gravures hors
texte, 7 cartes, notes, index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon
état (Coll. Politique étrangère de la France)
30 €
"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France
1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les
années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la
défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de
ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ».
Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et
sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement
s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises
comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un
abaissement du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que
s'étonner que, malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces
opportunistes si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute
imposante, malgré l'échec retentissant de l'Egypte où une domination
britannique exclusive se substitue au condominium franco-britannique en 1882
par suite du refus de la Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la
position de la France livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre
l'Angleterre, avec pour seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique
et d'accroître l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les
années 1880. Le rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps
recherché par Bismarck, est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion
française. La Tunisie, le conflit douanier et des incompréhensions mutuelles
handicapent continuellement les relations avec l'Italie. Du côté de
l'Angleterre, les choses ne vont guère mieux : là aussi vieilles méfiances et
rivalités coloniales bloquent le rapprochement. La Russie s'inquiète de cette
France républicaine et instable, tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur
l'intérêt d'une telle alliance. Dans les années 1890, la politique extérieure,
bénéficiant d'un consensus qui avait fait défaut durant la décennie précédente,
devient plus offensive, avec des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la
Russie est enfin conclue. Il en résulte une mauvaise appréciation du rapport de
forces. Hanotau et le Quai d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être
à la fois contre l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer.
L'épreuve de force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la
confusion de la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre
Guillen a su présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et
la toujours parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à
l'agrément de la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère,
1986)
244.
JACQUIER
(Bernard). Le
Légitimisme dauphinois, 1830-1870. Grenoble, CRHESI, 1976, in-8°, iii-275 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état
30 €
"Pendant une bonne partie du XIXe siècle, le légitimisme a été un des
courants majeurs de la vie politique française, mais comme il s'est trouvé
irrésistiblement voué a l'étiolement et à l'échec, son emprise initiale a sans
doute été sous-estimée par l'historiographie. Il peut paraître paradoxal de
prétendre l'étudier dans une province notoirement hostile aux souvenirs de
l'ancien régime, dans ce département de l'Isère, surtout, où plus de la moitié
des propriétaires étaient possesseurs d'anciens biens nationaux. Cette sorte de
gageure, M. Bernard Jacquier l'a tentée, et, croyons-nous, avec un signalé
succès ; comme si la singularité du phénomène minoritaire avait justement
permis de le mieux saisir. Dans une première partie sont étudiées les assises
du légitimisme dans les différentes classes de la société, les différentes
générations, les différentes localités ; et l'on considère la place que leur
assure et la fortune et le rôle social des tenants de cette famille politique.
L'analyse des composantes de l'idéologie met en évidence une fidélité
sentimentale qui s'attache à la province, à la monarchie et finalement au
catholicisme. Sur ce dernier plan, est longuement développé le cas exemplaire
d'Albert du Boys, animateur, dans sa province, d'un catholicisme libéral et
social. Dans la seconde partie du livre, on nous montre ce que fut le rôle
politique des légitimistes dauphinois sous la Monarchie de Juillet, sous la
deuxième République et sous le second Empire. Il apparaît qu'après avoir animé,
sous Louis-Philippe, un secteur non négligeable d'opposition, brillammnent
représentée à Grenoble par la spirituelle Gazette du Dauphiné, les royalistes
se sont finalement laissés tirer par le jeu de la « pesanteur sociologique »
vers ce grand parti de l'ordre qui apporta au second Empire l'adhésion de la
majorité des notables de toutes origines. Cette étude est si fortement nourrie
par des recherches dans les archives locales que l'on aurait mauvaise grâce de
reprocher à l'auteur quelques omissions dans sa bibliographie." (G. de
Bertier, Bulletin de la Société d'histoire moderne, 1977)
245.
JAURÈS
(Jean). Les
Origines du socialisme allemand. Thèse latine de Jean Jaurès
traduite par Adrien Veber. P., Les Ecrivains réunis, 1927, gr. in-8°,
93 pp, préface
d'Adrien Veber, broché, cachet au coin de la couv. et au 1er plat, bon état.
Edition originale en volume
50 €
Les premiers linéaments du socialisme allemand : Luther ; De l'Etat chez
Kant et Fichte ; Le collectivisme chez Fichte ; Hegel, Marx et Lasalle. —
Jaurès le théoricien, le docteur ès lettres, qui, après avoir écrit sa thèse en
français sur la Réalité du Monde sensible, rédigeait sa thèse complémentaire en
latin sur les origines du socialisme allemand dans la Réforme et chez les
philosophes. Cette thèse complémentaire en latin réunit de façon exemplaire les
trois visages officiels de Jaurès: celui du militant socialiste, celui du
philosophe et celui de l’historien. Dans la thèse latine, le militant côtoie le
philosophe de près, puisque le thème central en est le socialisme en faveur
duquel Jaurès s’est prononcé publiquement peu de temps avant sa soutenance de
thèse, en 1891, après la répression sanglante d’une manifestation du 1er mai à
Fourmies où neuf mineurs trouvèrent la mort. Mais cela fait déjà des années que
le député républicain de Castres (de 1885 à 1889) est attiré par le socialisme
et travaille à définir son idée socialiste. La thèse en latin est l’expression
de cet effort de définition. (Éric Guillet)
246.
KERMINA
(Françoise). Les
dames de Courlande. Egéries russes au XIXe siècle. Perrin, 2012, in-8°,
380 pp, index,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Les portraits entrecroisés de cinq femmes d'influence, au charme
rayonnant, à la vive intelligence et à la forte personnalité, animées par des
convictions affirmées, qui contribuèrent à la formation encore balbutiante de
l'Europe. Nées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans le duché de
Courlande, au bord de la Baltique et sous domination russe, imprégnées dès
l'enfance de culture française, cosmopolites par leurs alliances et
polyglottes, elles ont succédé aux égéries parisiennes des salons des Lumières
que la Révolution avait balayés. Toutes connaissent une vie sentimentale
agitée, n'hésitant pas à divorcer ou à collectionner les amants. Toutes ont une
influence politique auprès des grands de l'époque : la duchesse de Sagan,
farouche opposante à Napoléon et reine du congrès de Vienne, fut la maîtresse
de Metternich ; la duchesse de Courlande, celle de Talleyrand ; la baronne de
Krüdener a influencé le tsar Alexandre 1er par ses idées mystiques et parrainé
la naissance de la Sainte-Alliance ; la très anglophile princesse de Lieven fut
l'égérie de Guizot ; la duchesse de Dino eut une longue liaison avec Talleyrand
alors qu'elle était l'épouse de son neveu Edmond. Servie par une plume alerte,
l'auteur ressuscite avec talent un monde enchanteur oublié et cerne le
caractère de cinq femmes souvent rivales, mêlant leurs ambitions secrètes à
leurs amours interdites.
247.
LAMARTINE
(Alphonse de). Œuvres de Lamartine de l'Académie française. Edition
complète en un volume. Bruxelles, J. P. Meline, 1836, pt in-4°,
761 pp, texte
sur 2 colonnes, un portrait en frontispice et 7 gravures sur bois, 2 cartes et
un tableau dépliant hors texte, reliure percaline verte, dos lisse avec titres,
larges filets guillochés et fleurons dorés, roulette en tête, palette en queue
(rel. de l'époque), coiffes lég. frottées, qqs rousseurs sur le portrait et les
cartes, bon état
60 €
Edition complète publiée du vivant de l'auteur. Contient : Souvenirs,
impressions, pensées et paysages, pendant un voyage en Orient (1832-1833) (pp.
5-282) ; Récit du séjour de Fatalla Sayeghir chez les Arabes errants du Grand
Désert (pp. 283-355) ; Des destinées de la poésie (pp. 358-374) ; Méditations
poétiques (pp. 376-449) ; Harmonies poétiques et religieuses (pp. 451-541) ;
Œuvres diverses (Sur la politique rationnelle, Des devoirs civils du curé, La
Mort de Socrate, le Dernier chant du pélerinage d'Harold, Chant du sacre,
Epîtres et poésies diverses, Jocelyn) (pp. 543-758).
248.
LAZARE
(Bernard). Une
erreur judiciaire. L'Affaire Dreyfus (Deuxième Mémoire avec des
expertises d'écritures de MM. Crémieux-Jamin, Gustave Bridier, de Rougemont,
Paul Moriaud, E. de Marneffe, De Gray Birch, Th. Gurrin, J.H. Schooling, D.
Carvalho, etc.). P.-V. Stock, 1897, gr. in-8°, (8)-303
pp, 50 pp de fac-similés in fine, reliure
demi-basane rouge, dos lisse muet avec filets à froid, couv. conservée, bon
état. Edition originale. On joint une lettre a.s. sur le sujet de l'expert
graphologue Édouard de Rougemont (1881-1969), auteur notamment de Portraits
graphologiques (1912), La Graphologie (1913), Commentaires graphologiques sur
Charles Baudelaire (1922), Portrait graphologique de Mata Hari (1923), Une
nouvelle science sociale : la graphologie, cours gradué professé au Collège
libre des sciences sociales (1932), Les Méthodes d'expertises en écritures
(1932), Cours gradué de graphologie (1950), L’écriture des aliénés et des psychopathes
(1950), etc.
120 €
"Si le premier mémoire que Bernard Lazare adressa à la presse en
novembre 1896 ne contenait presque aucune allusion au caractère antisémite de
la condamnation de Dreyfus – il s'agissait pour l'heure de ne pas brusquer la
susceptibilité ambiante – , le deuxième mémoire publié à la fin de 1897
insistait au contraire sur la véritable nature de l'affaire. Non seulement
antisémite, mais destinée sciemment à une exploitation politique de
l'antisémitisme. Dans l'esprit de Bernard Lazare, la révélation de tels soubassements
devait permettre de mobiliser les socialistes et les anarchistes soucieux de ne
pas se laisser leurrer davantage par l'atmosphère d'unanimité nationale qui
avait déjà accompagné la condamnation du capitaine. Au-delà des démonstrations
pointilleuses, la bataille de Bernard Lazare pour « sa » conception de la
justice – anarchiste, c'est-à-dire érigeant l'individu en valeur suprême – est
livrée dans cet ouvrage." (Willy Gianinazzi, Mil neuf cent. Revue
d'histoire intellectuelle, 1993)
249.
LEROY
(Maxime). Les
Techniques nouvelles du syndicalisme.
P., Garnier Frères, 1921, in-12,
x-209 pp, broché,
trace de mouillure ancienne au bas de la couv. et des 4 premiers feuillets,
sinon bon état (Bibliothèque d'information sociale, dirigée par C. Bouglé), envoi a.s. à Léon Jouhaux
30 €
Il convient ici de rappeler le sens de ce que Maxime Leroy appelait « les
techniques nouvelles du syndicalisme » et que l'on peut avec lui résumer d'un
mot : « faire sortir la réforme sociale non d'une doctrine économique préconçue,
mais des faits eux-mêmes honnêtement inventoriés, décrits et interprétés ».
(introduction, p. v)
250.
LE
SAINT (L.). Les
Récits du capitaine : Crimée et Italie. Librairie Nationale
d'éducation et de récréation, s.d. (1891),
in-8°, 238
pp, 22 gravures, broché, couv. lég.
salie, bon état
40 €
En Crimée, pendant l’hiver 1854-1855, le soldat Le Saint écrit qu’il
devait tenir les tranchées sous le feu adverse, les pieds dans la boue et la
neige sous un « vent glacial », pour ensuite n’avoir pour seul abri que des
tentes voire des baraquements en bois. Il raconte la bataille de l’Alma, la
bataille d’Inkerman, le siège de Sébastopol... puis la guerre d'Italie avec les
combats de Montebello, Palestro, Turbigo, les batailles de Magenta et
Solférino...
251.
LEYRET
(Henry). Waldeck-Rousseau
et la Troisième République (1869-1889). P., Charpentier et
Fasquelle, 1908, in-8°, xiv-481
pp, un portrait par Paul Renouard en
frontispice, reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre basane noire,
fleuron et double-filet dorés (rel. de l'époque), bon état
60 €
Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904), l'un des représentants éminents des
républicains modérés, ministre de Gambetta puis de Jules Ferry dans les années
1880, est resté célèbre pour avoir participé à la légalisation des syndicats
(loi Waldeck-Rousseau de 1884). Cette étude s'interrompt en 1889 quand il
s’éloigne peu à peu de la vie politique et reprend ses activités d’avocat. Il
renouera avec la vie parlementaire en 1894 et surtout en juin 1899, où il est
appelé par le président Émile Loubet à former un gouvernement alors que
l'Affaire Dreyfus bat son plein. Waldeck-Rousseau forma alors un gouvernement
dit de Défense républicaine, incluant notamment le général de Galliffet d'un
côté, et de l'autre le socialiste Millerand...
252.
MARTINEAUD
(Jean-Paul). Une
histoire de l'Hôpital Lariboisière. Le Versailles de la misère. L'Harmattan, 2001, in-8°,
366 pp, préface
du professeur Y. Bouvrain, 16 pl. de gravures et photos hors texte, un plan et
3 documents en fac-similé, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
L'hôpital Lariboisière est un établissement les plus connus de
l'Assistance publique à Paris. Dés ses débuts, il y a 150 ans, il s'est trouvé
étroitement associé à l'histoire de Paris et, bien-sûr, à l'évolution de la
pratique médicale. Préoccupés d'un soucis esthétique inhabituel, ses concepteur
ont réalisés une forme nouvelle d'hospitalisation, le plan pavillonnaire, qui
prévaudra pendant près d'une centaine d'années. Florence Nightingale l'admire.
Emile Zola dans L'Assomoir, les frères Goncourt dans leur Journal parlent
éloquemment de ses débuts. L'hôpital se retrouvera par la suite au cœur des
combats de la Commune de paris, puis à proximité de ceux de la guerre de 14-18
et, pendant les années noires 39-44, passera sous contrôle allemand. Ses murs,
heureusement rénovés, ont vu les évolutions formidables de la médecine et de la
chirurgie, l'affirmation progressive de la radiologie et de la biologie :
l'usage thérapeutique des sangsues aussi bien que la mise en œuvre de la
transplantation cardiaque, la recherche de l'albumine dans les urines au lit du
malade que l'utilisation du scanographe. Bref, 150 ans d'histoire de France et
de la Science entre quatre murs blancs. — "Il fut inauguré en 1854,
implanté sur des terrains occupés par de nombreux fondeurs et la maison
Christofle, près d'un quartier ouvrier où Emile Zola a situé L'Assommoir.
L'architecte Pierre Martin Gauthier conçut alors le premier hôpital moderne
pavillonnaire bien ensoleillé et ventilé, tout en respectant une certaine
esthétique. Sa dénomination lui vint d'un legs important effectué par Élisa
Roy, comtesse de Lariboisière, enterrée dans la chapelle de l'Hôpital. Adrien
Proust, le père de Marcel Proust, y exerça la laryngologie entre 1877 et 1887.
Lariboisière fut l'un des derniers bastions des insurgés de la Révolution de
1848 et des communards en 1871. Les premières « gueules cassées » entrèrent à
la suite de la bataille de la Marne dans un service de chirurgie maxillofacial
nouvellement créé. L'histoire de cet hôpital est intéressante à suivre par la
lecture de ce bel ouvrage." (Michel Chambrin, Revue d'Histoire de la
Pharmacie, 2004)
253.
OZOUF
(Jacques et Mona). La République des instituteurs.
Gallimard/Le Seuil, 1992, gr. in-8°,
392 pp, annexes,
biblio, broché, bon état
20 €
Quatre mille instituteurs qui avaient exercé avant 1914 ont accepté de
prendre part à une large enquête qui est à l’origine de ce livre, mais les
témoins de cette histoire ne se sont pas contentés de répondre à un
questionnaire ; ils ont, collectivement, inventé une mémoire. Lire les textes
que ces « maîtres » et ces « maîtresses » consacrent à leurs engagements
politiques, au combat qu’ils ont mené pour la laïcité, à l’enseignement civique
qu’ils ont dispensé, c’est dessiner plus exactement les traits de ce
républicanisme français auquel nos contemporains demandent aujourd’hui un
nouvel ancrage. Et par là ce peuple volontaire, inventif et moral, nous donne
sa dernière classe.
254.
PAYSANT
(Philippe). Conservons
la République. s.l., Chez tous les libraires, novembre 1871, in-12
(11 x15), 64 pp, broché, couverture muette d'attente citron, trace
d'humidité ancienne sur le bord des plats, bon état. Edition originale, bien
complète du feuillet d'errata. Rare
40 €
« Aux ouvriers des villes et des campagnes, petits et bons propriétaires
ruraux, bourgeois, industriles et commerçants, barons, ducs et princes,
ministres de la religion. » L'auteur était directeur des Messageries de la
Nièvre et de l'Yonne, maire de Courcelles (Nièvre).
255.
PERRET
(Edouard). La
Comtesse du Cayla, d'après des documents inédits (1785-1852). La dernière
favorite des rois de France. Emile-Paul frères, 1937, in-12, xiv-200 pp, préface
du baron André de Maricourt, 8 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio,
broché, tout pt mque au coin du 1er plat, bon état
25 €
Zoé-Victoire Talon, comtesse du Cayla, joua un rôle non négligeable durant
toute une partie de la Restauration. — "La fille d'Omer Talon, Zoé,
comtesse du Ceyla, serait une femme dont Louis XVIII ne pourrait se passer. M.
Edouard Perret vient de nous conter l'histoire de cette favorite. C'est en 1821
que la faveur de Mme du Cayla – séparée de son mari depuis 1804 – provoqua les
commentaires de la Cour. Le duc de Berry était mort assassiné, Decazes n'était
plus ministre. Déjà Louis XVIII se plaisait aux propos enjoués de la jeune
femme, qui venait de dépasser la trentaine et dont il aimait le joli visage,
les yeux caressants et tendres..." (La Force, Journal des débats, 1937)
256.
PETITPIERRE
(Lieutenant Ferdinand). Journal de la captivité de la duchesse de Berry à
Blaye (1832-1833), publié par Georges Price. P., Emile-Paul, 1904, in-12,
xxxii-178 pp, préface de Louis d'Hurcourt, 2 planches hors texte (portraits de
Petitpierre et de Marie-Caroline, duchesse de Berry), broché, couv. lég. salie,
bon état. Peu courant
60 €
Le Lieutenant Petitpierre était chargé de la garde de la duchesse de
Berry. — "Avec la duchesse de Berry et les bandes légitimistes qui s'y
agitèrent un instant à son appel, la Vendée eut son dernier chef et fit son
dernier effort. On sait comment l'illusion finit vite. Trahie par Deutz, la
princesse fut arrêtée et enfermée dans la citadelle de Blaye. Le journal de la
captivité de la duchesse de Berry à Blaye avait déjà été écrit par le Dr P.
Menière, mais sa relation ne part que de février 1833, alors que la captivité
de la princesse avait commencé en novembre 1832. Ce sont les premiers mois de
ce séjour, période si importante dans l'histoire de la branche aînée et restée
jusqu'ici sans historiographe, que raconte, avec un luxe de petits détails dont
on ne se plaindra pas, le lieutenant Ferdinand Petitpierre, à la garde spéciale
de qui la prisonnière avait été confiée. Ce brave homme d'ancien soldat de
l'Empire, sous-ordre du colonel Chousserie à Blaye, sut rester généreux et
sympathique dans ses fonctions plutôt ingrates. Ces souvenirs ont été
recueillis et sont publiés par un parent du lieutenant, M. Georges Price. Ils
commencent à l'arrestation de la duchesse de Berry et finissent le 3 mars 1833,
date à laquelle le lieutenant Petitpierre et son chef, le colonel Chousserie,
furent remplacés par le général Bugeaud et un sous-ordre. – Avec l'arrivée de
Bugeaud commença la triste comédie de l'accouchement de la duchesse et de
l'aveu de son mariage morganatique avec le comte Lucchesi-Palli. Le journal,
aux dernières pages, en relate quelques scènes..." (Edmond Barthèlemy, le
Mercure de France, 1905)
257.
PISANI-FERRY
(Fresnette). Jules
Ferry et le partage du monde. Grasset, 1962,
in-8°, xi-306
pp, préface de J. Paul-Boncour, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état (Prix maréchal-Louis-Hubert-Lyautey 1963 de
l’Académie des sciences d’outre-mer)
25 €
"Mme Pisani-Ferry, petite nièce de Jules Ferry, a voulu aborder
l'œuvre de Jules Ferry dans le seul domaine de la politique extérieure. Mais en
donnant trop d'importance aux rapports Ferry-Bismarck, "seul essai
d'entente sérieuse et un peu durable" entre la France et l'Allemagne, on
risque de perdre de vue le fondement de la politique des opportunistes, tout
entière dirigée sur la recherche patiente, obstinée d'un système de sécurité
antiallemand. Il ne pouvait y avoir d' "entente sérieuse" entre les
deux pays, et Jules Ferry le savait bien. "Laissons nos ennemis se
persuader que Gambetta a emporté dans sa tombe le dernier souffle de la
revanche", écrivait-il, en 1883, à son cousin. Pour sa part, il travaille
au redressement français, et l'entente momentanée avec l'Allemagne n'est qu'une
politique de circonstances, qui donne le change, qui permet l'action coloniale.
Car Ferry n'a pas le choix. La France est encore à la recherche de ses
alliances, en face d'une Allemagne qui domine diplomatiquement l'Europe. Mme
Pisani-Ferry l'indique assez bien : il est trop tôt pour l'alliance russe, que
Freycinet et Ribot réaliseront par la suite. Mais Ferry y songe, il s'emploie à
rassurer le gouvernement du Tsar sur la République, il écrit en 1885, après sa
chute : "Quand on fera l'histoire de ce ministère, on y constatera le
constant effort de la diplomatie française pour créer entre la France et la
Russie des liens positifs" ; il se garde aussi de transformer la rivalité
coloniale avec l'Angleterre en conflit. S'il utilise Bismarck dans les
négociations, il se hâte de traiter avec Londres dès qu'un accord possible
donne satisfaction aux intérêts français. Le rapprochement avec l'Allemagne
n'est que tactique ; Ferry cherche ailleurs des engagements durables pour la
France..." (Pierre Miquel, Le Monde, 1962)
258.
PRAVIEL
(Armand). L'Aventure
de la duchesse de Berri. Hachette, 1925,
in-12, 123
pp, imprimé sur beau papier fort, broché,
trace de mouillure ancienne au 1er plat de couverture, sinon bon état (Coll.
Récits d'autrefois)
20 €
"Aventure héroï-comique, qui ressemble à une parodie de la féroce
guerre de Vendée, série burlesque d'événements où une princesse royale, à la
fois brave et gamine, mène de front, comme les femmes de la Fronde, l'amour et
la politique, où ses adversaires et ses vainqueurs, Louis-Philippe, Thiers,
Bugeaud s'acharnent vilainement à la déshonorer, comme s'ils prenaient à tâche
de discréditer le principe monarchique : voilà le sujet du livre. Récit amusant
comme un roman, qui paraît fondé sur une attentive étude des documents, mais
qui ne fournit aucune reference." (Georges Renard, Revue d'Histoire du
XIXe siècle-1848, 1926)
259.
RINJARD
(Albert). La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail. (Thèse). P., Pédone, 1900, gr. in-8°,
169 pp, broché,
bon état, envoi a.s.
60 €
Rare. — "... Les colonies agricoles pénitentiaires répugnent au
travail forcé ; en revanche, elles ont à cœur d’organiser un enseignement
professionnel pour éviter que les colons, une fois élargis, retrouvent leur vie
de vagabondage et de maraude. Promis à l’agriculture et à l’artisanat, les
colons sont d’abord sensibilisés à la dignité du travail manuel. La grande
majorité des enfants a été envoyée à la colonie de Mettray pour vol ou
vagabondage. Leurs délits sont attribués à l’influence de la famille, mais
aussi à l’oisiveté : si le petit pauvre est immoral, c’est parce qu’il ne
travaille pas, ou mal. En 1900, un juriste explique dans sa thèse, intitulée La
Transformation morale du jeune délinquant par le travail, que dans le désœuvrement
miséreux les enfants se pervertissent peu à peu : « c’est par l’oisiveté qu’ils
ont été perdus ». Le travail manuel est donc loué comme un facteur de
socialisation, mais aussi de moralisation et de rédemption." (Ivan
Jablonka, L’éducation des jeunes détenus à Mettray et dans les colonies
agricoles pénitentiaires françaises, 1830-1900)
260.
ROBERTS-JONES
(Philippe). De
Daumier à Lautrec. Essai sur l'histoire de la caricature française entre 1860
et 1890. P., Les Beaux Arts, 1960, in-8°, 194 pp,
liste alphabétique des caricaturistes, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. L'Art français)
30 €
Ouvrage issu de la thèse de doctorat de l'auteur sur la caricature et la
presse satirique française (1955).
261.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°,
xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, très bon
état. Edition originale
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode
géographique peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de
politique." (P. Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) —
"De 31 à 38 ans, André Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau
politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République" qui
devient, par sa publication fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de
la science politique et de la sociologie électorale. Cette œuvre, née du
positivisme de la Belle Époque, est fille de son temps en faisant fi des «
frontières » entre sciences sociales – jeunes disciplines dont les règles
scientifiques commencent à s’élaborer. André Siegfried emprunte ses démarches,
postulats et méthodes à la géographie, la science politique, l’histoire, la
sociologie et l’anthropologie, voire l’ethnologie afin d’analyser le
comportement électoral observé durant les trente premières années de la IIIe
République pour un Ouest politique composé de la Vendée, de la Bretagne, du
Maine, de l’Anjou et de la Normandie." (Alexandre Niess, Parlement[s],
Revue d'histoire politique, 2014)
262.
SIEGFRIED
(André). Tableau
politique de la France de l'Ouest sous la Troisième République. Armand Colin, 1913, gr. in-8°,
xxviii-535 pp, 102 cartes et figures, une carte dépliante hors texte, broché, pt morceau
de scotch en tête, dos en partie fendu, sinon bon état. Edition originale, bel envoi a.s. à Ed. Bonnefous
80 €
Ce livre paru en 1913 constitue l'un des ouvrages fondateurs de la science
politique française, le premier à examiner dans une perspective scientifique le
rapport entre le comportement électoral d'une région, les données de la
géographie physique et humaine, et le tempérament des hommes qui l'habitent. —
"Ce livre est un excellent exemple des services que la méthode géographique
peut rendre à l'étude des questions de sociologie et de politique." (P.
Vidal de la Blache, Annales de Géographie, 1914) — "De 31 à 38 ans, André
Siegfried se consacre à l’élaboration du "Tableau politique de la France
de l’Ouest sous la Troisième République" qui devient, par sa publication
fin 1913 chez Armand Colin, l’acte de naissance de la science politique et de
la sociologie électorale. Cette œuvre, née du positivisme de la Belle Époque,
est fille de son temps en faisant fi des « frontières » entre sciences sociales
– jeunes disciplines dont les règles scientifiques commencent à s’élaborer.
André Siegfried emprunte ses démarches, postulats et méthodes à la géographie,
la science politique, l’histoire, la sociologie et l’anthropologie, voire
l’ethnologie afin d’analyser le comportement électoral observé durant les
trente premières années de la IIIe République pour un Ouest politique composé
de la Vendée, de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et de la Normandie."
(Alexandre Niess, Parlement[s], Revue d'histoire politique, 2014)
263.
STEEG
(Théodore). Après
les élections. Déclaration-programme du parti radical et
radical-socialiste, présentée par M. Steeg, député de la Seine
... à la séance plénière du 15 juin 1910. P., Impr. Française, 1910, in-12,
22 pp, broché,
bon état
20 €
264.
SUERUS
(R.) et E. GUILLOT. Histoire contemporaine de 1789 à nos jours. Delagrave, s.d. (1903), fort
in-12, 778 pp, 38 cartes, reliure toile bleue, dos lisse avec pièce
de titre basane carmin, bon état
30 €
Rédigée conformément au programme de 1902 pour le Cours préparatoire à
l'Ecole spéciale Militaire de Saint-Cyr.
265.
THIERRY
(Jean-Jacques). La vie quotidienne au Vatican au temps de Léon XIII à la fin du XIXe
siècle. Hachette, 1963, in-8°, 213 pp,
notes et lexique, cart. éditeur, jaquette
illustrée, bon état
25 €
"Cet ouvrage traite des dernières années du règne de Pie IX, du
conclave qui a élu son successeur et de la première moitié du règne de Léon
XIII (1876-1891). Sous la forme d'un « Journal » tenu par un secrétaire supposé
du cardinal Joachim Pecci, qui allait devenir Léon XIII, il relate, après une
introduction fort intéressante sur la situation du Saint-Siège depuis 1870,
tous les faits qui ont marqué l'histoire de la cour pontificale à une époque
qui suivait de près la perte du pouvoir temporel. Il expose surtout, de façon
très précise, dans le texte et dans les notes, tous les rouages de cette cour,
ainsi que les détails du cérémonial, et il fournit des renseignements chiffrés
sur les frais du conclave, sur les revenus du Saint-Siège, etc. Il serait
difficile de trouver ailleurs autant de précisions. L'auteur manifeste ici une
profonde connaissance de la curie et de ses principaux membres à la fin du XIXe
siècle." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)
266.
TILLIER
(Bertrand). Maurice
Sand marionnettiste ou les « menus plaisirs » d'une mère célèbre. Tusson, Du Lérot, 1992, gr. in-8°,
240 pp, 32
pl. d'illustrations hors texte, annexes, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Le théâtre a occupé une place importante dans la vie et l’œuvre de George
Sand. Ses essais sur les planches de Nohant, avant de livrer ses pièces au
public parisien, sont bien connus. Mais le rôle du théâtre de marionnettes de
son fils Maurice paraît trop souvent anodin. En 1847, à Nohant, Maurice Sand
improvise quelques marionnettes dans du bois et des chiffons, à seule fin de
divertir sa mère. En quelques années, la troupe s’agrandit considérablement.
George Sand confectionne les costumes de centaines de personnages. Maurice
sculpte les visages, peint les décors, bâtit les canevas des pièces et donne
les représentations. Ce que la romancière baptise ses « menus plaisirs » est
plus qu’une simple distraction. Maurice devient l’inspirateur de Christian
Waldo, le marionnettiste de L’Homme de neige. La troupe voyage de Nohant à
Paris. Elle acquiert la réputation d’une formidable attraction. Pauline
Viardot, Tourgueniev, Juliette Adam, Flaubert… parmi tant d’autres, en sont les
spectateurs assidus, friands d’un répertoire souvent facétieux, toujours libre.
Ce livre se propose de restituer les marionnettes de Maurice Sand à
l’environnement familial de Nohant, au contexte artistique et littéraire du
XIXe siècle et à la tradition populaire de la marionnette à gaine. Sont aussi
évoqués les multiples talents d’un dilettante devenu dramaturge, burattiniste,
bricoleur génial et metteur en scène prolixe, pour la naissance d’un univers
onirique, visionnaire et fantaisiste inédit.
267.
TROYAT
(Henri). Nicolas
Ier. Perrin,
2000, in-8°,
232 pp, 8
pl. de gravures hors texte, un tableau généalogique, 2 cartes, biblio, index,
reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
20 €
Fils de Paul Ier, le "tsar dément", et frère cadet d'Alexandre
Ier, le "vainqueur de Napoléon", Nicolas Ier, (1796-1855) affirme,
dès son plus jeune âge, un caractère violent et complexe. Lors de son
avènement, le 14 décembre 1825, il doit réprimer dans le sang la révolte des
"Décembristes", qui groupent l'élite militaire et intellectuelle du
pays. Mais cette flambée de générosité libérale "à la française"
laissera des traces, aussi bien dans l'esprit des foules que chez le tsar. Tout
au long de sa vie, Nicolas Ier sera obsédé par l'épouvantail des désordres
populaires. Soucieux de maintenir dans son intégrité l'héritage des
institutions et des traditions que lui ont légué ses ancêtres, il pliera la
Russie sous une discipline de fer. Son penchant pour les peines corporelles lui
vaudra, dans les masses, le surnom de "Nicolas le bastonneur".
Victime de sa rigueur, Nicolas Ier, qui a voulu être non seulement le gendarme
de la nation russe, mais le gendarme de toute l'Europe, doit se résoudre à la
faillite de ses ambitions hégémoniques et meurt, désabusé. Malgré ces derniers
échecs, son image de tyran-patriote hantera les maîtres successifs d'un pays
qu'il est impossible de comprendre sans se référer, à tout moment, aux
lointains soubresauts de son histoire.
268.
TURQUET
(Jean-Baptiste). Souvenirs d'un brigadier de hussards (1870-1871). P., Imp. Lahure, 1913, in-8°,
(10)-327 pp, lettre-préface du Cdt de Partouneaux, broché, dos lég. abîmé, bon état (ouvrage
couronné par l'Académie française). Rare
100 €
"Intéressante contribution à l’histoire de la cavalerie française à
l’armée de la Loire et à celle de l’Est." (Mennessier de La Lance)
269.
WEBER
(Eugen). La
Fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1870-1914). Fayard, 1984, fort
in-8°, 843 pp, traduit de l'anglais, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
La modernisation tardive de la paysannerie française : le livre d’Eugen
Weber fit, à l’époque de sa parution, l’effet d’une bombe : contrairement à ce
que l’on croyait jusqu’alors, la France rurale était longtemps restée
prisonnière de coutumes, de traditions, de cultures routinières et de
particularismes locaux. La modernisation de cette France rurale fut très
tardive : l’auteur la date des dernières années du XIXe siècle. Ce n’est
qu’avec la troisième République qu’on transforma les paysans en Français, pour
reprendre le titre original de ce livre. Ce livre, devenu un classique, fait
revivre un monde disparu celui des ruralités particularistes, d’une vie
quotidienne vouée à la répétition, de modes de vie routiniers scandés par
d’innombrables rituels, où l’on parle une multiplicité de dialectes et de
patois, où les principales distractions sont les veillées et les chansons. —
Voici un portrait saisissant, nouveau, étrange du paysan français du XIXe
siècle. Etrange en effet, et étranger, ce "sauvage" couchant dans des
huttes sur des bottes de fougère, largement illettré, ignorant le système
métrique, la monnaie et la langue française, parfois même le plus grand pays
au-delà du sien. Les proverbes – ce livre en fourmille –, les chansons et les
contes populaires, les témoignages des contemporains – fonctionnaires,
magistrats, prêtres, militaires, instituteurs, touristes – constituent la
palette de l'historien Eugen Weber. L'un des bénéfices de son approche est de
faire apparaître le fossé qui sépare la France des villes de la France des
campagnes, et la diversité de ces dernières. Fiction d'une nation une et
indivisible, qui ne fut réalisée qu'au XXe siècle. La communauté paysanne n'est
pas une non plus. De notables différences existent entre les paysans bretons et
ceux du Limousin, de l'Ardèche, des Alpes, du Morvan, des Pyrénées, entre les
parlers, les coutumes, l'alimentation, l'habitat, les modes de cultures...
Autant de chapitres encore sur les fêtes et les veillées, la religion,
l'émigration, la criminalité et la nuptialité, les communications et la
politique, les foires et les marchés, la circulation des nouvelles... Une
foison de détails tantôt saugrenus, tantôt monstrueux, insoupçonnés. Weber fait
renaître, ce monde disparu. Car le "sauvage" s'est urbanisé,
civilisé, policé. Il a gagné les villes, parce que c'est là qu'on peut gagner
sa vie ; et les modes des villes l'ont gagné à leur tour. Les grandes peurs,
les anciennes croyances, la misère, les maladies ont reculé. Comment ce monde
est-il passé de son isolement à l'ouverture sur l'extérieur, d'une économie de
subsistance à une économie de marché, de l'usage de la langue locale à celui de
la langue officielle ? Weber analyse les facteurs de changement : la
francisation de la France.
270.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Emile Victor Duval (1840-1871). Un héros du XIIIe arrondissement, Ouvrier
fondeur, Général de la Commune de Paris. P., Editions Dittmar, 2006, in-8°, 377 pp, préface
de Marcel Cerf, avant-propos d'Alain Dalotel, 17 pages de photos et
fac-similés, documents en annexe, broché, bon état. Ouvrage tiré à 200
exemplaires seulement. Epuisé
40 €
La première biographie de cet acteur important des débuts de la Commune. —
"Je note l’importance du travail exemplaire de P.-H. Zaidman sur Emile
Duval. Ce n’est pas, en dépit d’un titre accrocheur, une biographie héroïque,
mais une mise au point très neuve sur la situation dans le XIIIe
arrondissement, de février à la mort de Duval, le 4 avril." (Jacques
Rougerie) — Emile Victor Duval, né à Paris en 1840, mort fusillé au
Petit-Clamart le 4 avril 1871 est un acteur important des débuts de la Commune
de Paris. Ouvrier fondeur en fer, il était doué d’une nature ardente et plein
d’un dévouement absolu, aveugle, à la cause révolutionnaire, à laquelle il
consacra son existence et jusqu’à sa vie. Ce fut lui qui organisa la célèbre
grève des ouvriers fondeurs. Il fut délégué par les grévistes à Londres, auprès
du conseil de l’Internationale, dont il obtint d’importants subsides, qui
permirent aux ouvriers de tenir longtemps tête à leurs patrons. Duval fut aussi
envoyé par les ouvriers fondeurs à la chambre fédérale, qu’il dut d’être
impliqué dans le procès de 1870, dirigé contre l’Association. Il est condamné à
deux mois de prison au 3e procès de l'Internationale. Il est libéré par la
proclamation de la République le 4 septembre 1870. Il est délégué au Comité central
républicain des Vingt arrondissements et participe aux mouvements
insurrectionnels du 31 octobre 1870 et du 22 janvier 1871, contre le
Gouvernement de la Défense nationale. Sans succès il est candidat socialiste
révolutionnaire aux élections du 8 février 1871 à l'Assemblée Nationale.
Pendant le soulèvement du 18 mars il se rend maître d'une grande partie de la
rive gauche de Paris et de la Préfecture de police. Le 26 mars il est élu au
Conseil de la Commune par le XIIIe arrondissement, il siège à la commission
militaire et à la commission exécutive. Le 3 avril 1871, il est nommé général
de la Commune. Contre son gré, sous la pression des gardes nationaux il lance
avec Théophile Ferré et Émile Eudes, l'offensive désastreuse en direction de
Versailles. Arrêté sur le plateau de Châtillon, il est fusillé au
Petit-Clamart, le 4 avril 1871, sur ordre du général Vinoy.
271.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Francs-tireurs et gardes nationaux au combat.
Septembre-octobre 1870 dans l'Ouest. P., Editions Saint Honoré, 2016, in-8°,
544 pp, annexes,
biographies, broché, couv. illustrée, bon état
50 €
Septembre 1870, alors que l'armée française est en déroute et que les
troupes régulières se réorganisent, les gardes nationaux et francs-tireurs
surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi, certes peu
importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide de les
éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. C'est ainsi que le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille
d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande dans
un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi, mais
dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
272.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Le combat de Châteaudun : 18 octobre 1870. L'Harmattan, 2023, in-8°,
279 pp, annexes,
sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (livre neuf)
28 €
Août-septembre 1870, alors que l'armée française est en pleine déroute et
que les troupes régulières tentent de se réorganiser, les gardes nationaux et
francs-tireurs surgissent un peu partout infligeant des pertes à l'ennemi,
certes peu importantes, mais suffisantes pour que l'état-major allemand décide
de les éradiquer en intimidant, si nécessaire, les populations civiles qui les
soutiennent. Le 18 octobre 1870, dans une petite ville tranquille
d'Eure-et-Loir, Châteaudun, 1.200 francs-tireurs, gardes nationaux et
sapeurs-pompiers, dépourvus de cavalerie et d'artillerie, affrontent une
demi-journée durant, 6.500 hommes de la 22e division d'infanterie allemande
dans un combat inégal et symbolique, infligeant des pertes infimes à l'ennemi
mais dont la mémoire et le souvenir sont restés vivants partout dans le pays.
Pourquoi et comment est-ce arrivé ? C'est ce que ce livre tente d'expliquer en
s'appuyant sur de nombreuses sources éparpillées dans les centres d'archives et
les bibliothèques. C'est ainsi qu'une poignée de francs-tireurs et de gardes
nationaux, malgré eux, sont entrés dans l'Histoire précédant les Jean Moulin,
les Charles Tillon, les Gabriel Péri et tous les autres.
273.
ZAIDMAN
(Pierre-Henri). Lucien Félix Henry. Colonel de la Commune, condamné à mort et artiste
australien. Chez
l'Auteur, Editions du Baboune, 2000,
in-4°, 89
pp, 8 illustrations dont un portrait,
documents en annexe, sources, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Passionnante étude sur un acteur peu connu de la Commune de Paris. Condamné
à mort pour commandement de "bandes armées" pendant la Commune, Henry
fut gracié et sa peine commuée en déportation. Arrivé au bagne de
Nouvelle-Calédonie en 1873, il entreprend des études artistiques. Amnistié en
1879, il part pour l'Australie où il devient un artiste reconnu...
274.
ZÉVAÈS
(Alexandre). Jean
Jaurès. (Avec une lettre de J. Jaurès à l'auteur). La Clé d'or, 1951, in-12,
333 pp, biblio,
index, broché, bon état
25 €
"C'est la troisième vision que Zévaès nous offre de Jaurès, et sans
doute la plus proche de la vérité." (Madeleine Rebérioux, Le Mouvement
social, 1962) — "Avocat et député, Alexandre Zévaès avait appartenu dès
avant la Première Guerre au mouvement socialiste, dans lequel il était devenu
influent, d’abord aux côtés de Guesde, ensuite de Jaurès. Proche de Marcel Déat
pendant la Seconde Guerre, il collabora à L’Œuvre y tenant une rubrique
d’histoire. Dans le contexte de l’Occupation, il paraissait bien singulier
qu’il publiât un livre consacré à Jaurès, présenté comme un apôtre du
rapprochement franco-allemand (“Un apôtre du rapprochement franco-allemand,
Jean Jaurès”, 1941). Jaurès cautionnant en quelque sort le collaborationnisme,
il fallait y penser ! Les options de Zévaès pendant l’occupation ne semblent
pas lui avoir causé de préjudice, car dès 1945 il reprenait l’édition de ses
écrits. En 1951, mine de rien, il publia une nouvelle biographie de Jean
Jaurès. En début du livre figurait la liste d’une cinquantaine de publications
de sa main, sans que son faux-pas de 1941 n’y fût mentionné !" (Andries
Van den Abeele)
275.
ALAIN
(Emile-Auguste Chartier, dit). Les Cent Un Propos d'Alain. (2e série). P., Edouard Cornély, 1910, in-8°,
236 pp, broché,
couv. lég. salie, sinon bon état. Edition originale
30 €
Professeur de philosophie à Rouen, venu au journalisme à l'occasion des
tumultes de l'affaire Dreyfus, c'est en 1906 qu'Alain commença à publier ses
"Propos" dans la "Dépêche de Rouen", adoptant bientôt,
après quelques hésitations, la formule du court article quotidien. Au moment de
son engagement, en septembre 1914, il avait déjà écrit pour la
"Dépêche" quelque 3000 propos. Rédigés dans un langage simple et
concis, non dénué d’humour, ces chroniques inspirées par l’actualité et les
événements de la vie quotidienne illustrent une pensée originale, positive et
pratique, profonde et rigoureuse, et constituent l’une des œuvres les plus attachantes
du XXe siècle. Ces “Cent un propos” furent publiés en cinq séries de 1908 à
1928, cette 2e série étant peu courante.
276.
ALBARET
(Céleste). Monsieur
Proust. Souvenirs recueillis par Georges Belmont. Laffont, 1973, gr. in-8°,
455 pp, 32
pl. de photos et documents hors texte, qqs fac-similés, index, broché, couv.
illustrée à rabats, dos lég. passé, bon état (Coll. Vécu). Première édition
(achevé d'imprimer du 31 août 1973)
25 €
Le témoignage bouleversant de la confidente de Marcel Proust. — Céleste
Albaret fut la gouvernante et l'unique confidente de Marcel Proust pendant les
huit années où il écrivit son chef-d'oeuvre – elle est d'ailleurs une des clefs
du personnage de Françoise dans La Recherche. Jour après jour elle assista dans
sa vie, son travail et son long martyre, ce grand malade génial qui se tua
volontairement à la tâche. Après la mort de Proust en 1922, elle a longtemps
refusé de livrer ses souvenirs. Puis, à quatre-vingt-deux ans, elle a décidé de
rendre ce dernier devoir à celui qui lui disait : "Ce sont vos belles
petites mains qui me fermeront les yeux." Par rapport aux centaines de
livres publiés sur lui, ce que ce témoignage capital apporte, c'est l'image,
unique de vérité, d'un Proust sortant de la plus fidèle des mémoires, celle du
cœur, pour revivre parmi nous.
277.
ANDERS
(France). Jacques
Copeau et le Cartel des Quatre. A. G. Nizet, 1959,
in-8°, 340
pp, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.
30 €
Jacques Copeau (1879-1949), est une personnalité d'importance majeure dans
le monde intellectuel et artistique français de la première moitié du XXe
siècle. Critique de théâtre pour plusieurs journaux parisiens, il participe à
la création de La Nouvelle Revue française en 1908, avec des amis écrivains
tels que André Gide et Jean Schlumberger. Il fonde le théâtre du
Vieux-Colombier en 1913, qu'il dirige pendant plusieurs années, puis monte une
école d'art dramatique en réaction à l'enseignement prodigué au Conservatoire.
Le théâtre français du XXe siècle est marqué par la pensée de Copeau. Albert
Camus déclare ainsi : « Dans l'histoire du théâtre français, il y a deux
périodes : avant et après Copeau ». Louis Jouvet, l'un des plus proches
collaborateurs de Copeau, resté à ses côtés jusqu'en 1922 comme metteur en
scène et acteur, est devenu l'un des plus importants directeurs français du XXe
siècle. Avec Gaston Baty, Georges Pitoëff, et Charles Dullin, il a fondé le
Cartel des Quatre en 1927, visant à soutenir les offres de chacun et, surtout,
à l'élévation de la qualité de la scène parisienne dans la tradition de Copeau.
278.
Anonyme. La Guerre a commencé en
Grèce. Il faut faire cesser l'intervention américaine. P., Comité Français d'Aide à
la Grèce Démocratique, s.d (1949),
in-8°, 8
pp, broché, bon état
10 €
279.
ARLETTY. La Défense. La Table Ronde, 1971, in-8°,
237 pp, 8
pl. de photos hors texte, un fac-similé, broché, couv. illustrée, bon état.
Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers
40 €
Actrice mythique du théâtre et du cinéma français, Léonie Bathiat alias
Arletty (1898-1992) a traversé ce trouble XXe siècle en le ponctuant d'une
verve et d'une gouaille, elles aussi, passées à la postérité. Rien ne
prédisposait la jeune fille – née à La Défense, le quartier ouvrier de
Courbevoie – à brûler les planches de la capitale, ni à devenir l'égérie de
Jeanson, de Prévert et Carné, le célèbre duo du septième art, avec lequel elle
tournera deux chefs-d'œuvre, Les Visiteurs du soir, et Les Enfants du paradis.
Dans ses mémoires, entre confidences et malice, l'actrice nous invite à
redécouvrir les coulisses de son existence. S'y croisent pêle-mêle, Jean Gabin,
Marcel Aymé, Sacha Guitry, Louis-Ferdinand Céline, Léon Trotsky, Jean Genet,
qui tous – sans exception – tombèrent sous le charme de cette inoubliable
"gueule d'atmosphère".
280.
ASSELAIN
(Jean-Charles). Histoire économique du XXe siècle. La réouverture des économies
nationales (1939 aux années 1980). Presses de la FNSP et Dalloz, 1995, in-8°,
482 pp, tableaux,
notes bibliographiques, biblio, index, broché, surlignures stabilo sur 33
pages, sinon bon état
25 €
En 1989, la chute des régimes communistes en Europe de l'Est met fin au
"Conflit du siècle" entre capitalisme occidental et socialisme de
type soviétique. La réaction contre l'emprise économique de l'État s'étend,
depuis quinze ans, à la plus grande partie du monde. Singularité de la
"grande crise" des années 1970 et 1980 : loin de mettre en cause,
comme celle des années 1930, la survie du capitalisme, elle favorise un retour
en force des valeurs libérales. Le présent ouvrage s'efforce de cerner les
enjeux actuels, en les replaçant dans une perspective historique. Après 1945,
la croissance économique occidentale prend un nouvel élan, infligeant le
démenti le plus net aux thèses "stagnationnistes" de
l'entre-deux-guerres. À l'origine de ce nouveau départ, deux faits majeurs :
l'implication directe de l'État dans les rouages de l'économie mixte, et la
priorité attribuée, dès la fin de la guerre, à la reconstruction de l'économie
internationale. La pression de la concurrence s'exerce, en économie ouverte,
avec plus de force que jamais. Le rôle de l'État n'est plus, dès lors, de
soutenir une demande globale déficiente, mais de contribuer activement à une
insertion internationale réussie. La hiérarchie des économies capitalistes
reflète de plus en plus visiblement leurs performances à l'exportation, tandis
que se confirme l'échec des tentatives d'industrialisation en économie fermée,
à l'Est et dans le Tiers Monde. La rupture des années 1970, contrairement aux
crises du passé, laisse persister la tendance de fond à l'internationalisation
des économies, pour le meilleur et pour le pire. La conversion à une stratégie
de croissance ouverte, accompagnée, comme aujourd'hui en Europe de l'Est, par
un brusque désengagement de l'État, ne réserve-t-elle pas de sérieux mécomptes
? Et n'a-t-on pas atteint, depuis vingt ans, le seuil où l'accentuation des
inégalités et l'instabilité des rapports internationaux se retournent contre le
dynamisme de la croissance mondiale ?
281.
BELLANGER
(Emmanuel). La
mort, une affaire publique. Histoire du syndicat intercommunal funéraire de la
région parisienne. Editions de l'Atelier, 2008, gr. in-8° carré, 285 pp, préface de Dominique Adenot,
nombreuses illustrations et photos, chronologie, sources, biblio, broché, couv.
illustrée, bon état
30 €
Au tournant des XIXe et XXe siècles, la mort est devenue une affaire
administrative, politique, financière et technique. L'activité funéraire donne
lieu à un mouvement de professionnalisation, celle des croque-morts à
l'évidence, mais également celle des élus locaux. Sous la République, c'est en
effet au maire qu'incombe la responsabilité de veiller à l'application des
politiques funéraires. De la Pompe au cimetière, en passant par les
crématoriums et les chambres funéraires, le magistrat municipal est placé à
l'avant-garde du respect de la décence publique et de la laïcité. Sous la
pression démographique, il se convertit en un administrateur averti, garant de
la cohésion sociale des petites patries communales. Dans la France urbaine,
pouvoir inhumer ses morts devient une exigence absolue. La loi du 28 décembre
1904 sur le monopole communal du service public des pompes funèbres consacre la
responsabilité des édiles dans la gestion de la mort. En banlieue, les élus se
lancent dans une dynamique de mutualisation de leur prérogative pour mieux
défendre leur intérêt face à l'entreprise la plus puissante du marché, les
Pompes funèbres générales (PFG). Ils créent en 1905 le Syndicat intercommunal
des pompes funèbres, le SIFUREP, une organisation fédérant aujourd'hui 72
communes et couvrant un territoire de 2,8 millions d'habitants. Ce livre donne
à découvrir l'invention et l'institutionnalisation d'une politique publique
méconnue. Il révèle une nébuleuse d'acteurs publics et privés disposés à
s'entendre pour mieux administrer et satisfaire les besoins de leurs
contemporains. Il croise l'histoire de ce syndicat avec l'histoire de la régie
funéraire de la capitale, de ses nécropoles extra-muros et des cimetières intercommunaux
suburbains. Il rassemble enfin des portraits, des témoignages et surtout une
iconographie inédite représentant, sur plus d'un siècle, les obsèques de
personnalités qui ont marqué l'histoire de l'agglomération parisienne. —
"Cette contribution notable à l'histoire des services publics constitue un
évident apport pour qui s'intéresse à la maîtrise de l'espace public de la
banlieue. Une annexe de l'ouvrage rappelle utilement comment les cimetières
parisiens extra-muros ont « colonisé » la banlieue des années 1880 aux années
vingt. (...) Emmanuel Bellanger affirme d'entrée de jeu avoir voulu écrire une
histoire de la mort comprise comme « une affaire publique ». Elle l'est, en
fait, à plus d'un titre, en ce qu'elle implique des politiques et des services
publics mais également une emprise sur l'espace qui l'est aussi. Ce travail est
donc à mille lieux d'une histoire qui relèverait de l'ordre du privé et de la
sphère des émotions. Mais ces choix historiographiques affirmés ne sauraient
dissimuler la grande attention qu'Emmanuel Bellanger prête simultanément aux
pratiques sociales et culturelles. Dans le droit fil des travaux de Maurice
Agulhon, maintes fois cités, il montre comment le maire devient le « patron
laïc des manifestations commémoratives et des appropriations publiques de la
mort ». Cet aspect est tout particulièrement mis en évidence par une riche
iconographie inédite qui donne à voir les processus de rationalisation et de
démocratisation des obsèques, si l'on entend par là la disparition d'un apparat
propre à souligner la distinction sociale, en privilégiant les obsèques d'élus,
propres à rassembler le « village municipal » autour de la figure du maire
disparu. Ces images font apparaître les modifications des attitudes
individuelles dans la ville, les espaces du deuil et leurs mutations. Elles
montrent que les municipalités communistes, qui participent d'habitus communs
qu'elles ont puissamment contribué à générer, n'en conservent pas moins une
spécificité dès lors qu'il s'agit, pour elles, de rendre hommage à leurs élus
disparus, honorés selon des modes spécifiques. L'excellente chronologie des
politiques de la mort résume utilement l'émergence et la succession de mesures
nées des interactions entre l'histoire des sensibilités, les mutations quelle
autorisent en matière d'appropriation de l'espace public et la chronologie
politique dans son acception étroite. En restituant à cette « affaire publique
» qu'est la mort un tour ordinaire dont on l'affuble rarement, Emmanuel
Bellanger livre là des pages inattendues et du plus grand intérêt, propres à
réinscrire l'histoire de la sphère privée au cœur de multiples tensions d'ordre
public." (Danielle Tartakowsky, Le Mouvement social, 2011)
282.
BEN
GOURION (David). Ben Gourion parle. Stock, 1971,
in-8°, 244
pp, présenté par Thomas R. Bransten, 8
pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Malgré plusieurs inexactitudes dans la chronologie, ces réflexions
de Ben Gourion enregistrées par un de ses disciples, ont un intérêt évident. Le
lecteur sera impressionné par la passion du héros, nourrie de la Bible, et
singulièrement de la Torah (Pentateuque) et du prophète Isaïe. Il glanera
également des témoignages vécus sur le rôle des juifs, immigrés en Palestine ou
repliés en Egypte, dans la première guerre mondiale, sur les relations entre le
sionisme et les Turcs, sur les conséquences de la déclaration Balfour et du
mandat britannique, sur les réactions des Arabes de Palestine et sur la
formation de la future armée israélienne, sur la fondation de la Histadrout et
l'opposition du "révisionniste" Jabotinsky, sur le plan de partage, enfin,
et les guerres israélo-arabes. Le dernier chapitre, intitulé "La
paix", renferme un plaidoyer face aux Arabes, et un éloge de la situation
des Arabes en Israël. Bref, l'ouvrage entier a pour but de justifier, par des
arguments humanistes et bibliques, non seulement la renaissance du peuple
d'Israël dans un Etat d'Israël, mais aussi les comportements politiques des
gouvernements israéliens depuis 1948 jusqu'au printemps 1969." (Revue
française de science politique, 1972)
283.
BÉRARD
(Armand). Un
ambassadeur se souvient. II : Washington et Bonn, 1945-1955. Plon, 1977, in-8°,
618 pp, cart.
éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Dans ce deuxième volume de ses Mémoires, Armand Bérard relate comment, à
notre ambassade à Washington, puis à notre haut-commissariat de Bonn, il vécut
les heures de fièvre de la guerre froide. Son témoignage apporte un éclairage
précieux sur l'Europe et les rapports franco-allemands. On se représente
difficilement aujourd'hui les sentiments qui animaient alors les hommes mêlés à
ces événements. S'appuyant sur des notes prises quotidiennement, le témoignage
d'Armand Bérard est un miroir fidèle des événements souvent dramatiques qu'il a
rencontrés au long de sa carrière diplomatique.
284.
BÉRAUD
(Henri). Emeutes
en Espagne. Editions de France, 1931, in-12, xii-276
pp, reliure demi-toile rouge à coins,
pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état
30 €
Henri Béraud alors grand reporter vedette de Gringoire couvre en hiver
1930 les émeutes qui ont conduit le roi d'Espagne à abdiquer en 1931 et qui ont
amené l'avènement de la République. Ses articles, enlevés et fort bien
documentés, restent un parfait exemple de journalisme littéraire. — "Si
l'on pouvait expliquer logiquement les derniers événements d'Espagne, nul ne
saurait le faire mieux que ce « reporter » de grande classe qu'est Béraud. Son
livre, composé avant la révolution espagnole, garde en toutes ses pages une
saveur d'actualité, une opportunité que tout autre aurait bien pu perdre à la
lueur des derniers bouleversements. La question agraire notamment, si dédaignée
par la royauté et dont la crise a pesé si lourdement sur l'évolution actuelle
du pays, est magistralement expliquée par l'écrivain qui sait voir, qui a vu et
qui a su rendre les éléments essentiels du problème. De même pour l'action
politique de l'armée, la carence des chefs des anciens partis, les rayons et
les ombres d'une monarchie finissante qui ne pouvait se sauver qu'en brisant
radicalement avec le passé. Deux points essentiels me semblent avoir été omis
dans cette enquête vivante et d'un ton si juste que les Espagnols eux-mêmes ne
pourront s'offenser de certaines conclusions de l'auteur : la question
catalane, la politique et l'attitude du clergé espagnol. Béraud n'a pas eu
d'ailleurs la prétention de tout dire ; il sait avec quelles précautions il
sied de parler de nos voisins. Ce qu'il en dit est d'une justesse, d'une
alacrité, d'une clairvoyance entraînante dont on doit le louer sans réserves."
(Jean Camp, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)
285.
BERTRAND-CADI
(Jean-Yves). Le
colonel Chérif Cadi. Serviteur de l'Islam et de la République. P., Maisonneuve &
Larose, 2005, gr. in-8°, 269
pp, préface de Jacques Frémeaux, 8 pl. de
photos hors texte, biblio, bon état
25 €
L'auteur retrace le parcours de son aïeul Hadj Cherif Cadi, modeste berger
des environs de Souk Ahras, devenu le premier polytechnicien algérien, qui fut
à la veille du second conflit mondial une personnalité marquante de la société
algérienne de l'entre-deux-guerres. Officier d'artillerie, il participa en
1916, en même temps que T. E Lawrence, à la lutte contre les Turcs installés au
Hedjaz. Au cours de cette expédition militaire à laquelle participaient de
nombreux militaires algériens, Cadi n'eut de cesse de s'interroger sur
l'évolution de l'Islam. En parallèle, l'auteur décrit l'Algérie en marche vers
son indépendance et analyse les difficultés d'insertion des rares officiers
algériens dans la société militaire au début du XXe siècle.
286.
BIARD
(Roland). Histoire
du mouvement anarchiste 1945-1975. Galilée, 1976,
in-8°, 313
pp, notes, biblio, broché, couv. à
rabats, trace d'humidité ancienne sur la couv., sinon bon état
20 €
L’anarchisme, en France et dans le monde, avait connu son âge d’or dans le
premier tiers de XXe siècle. Après les grands théoriciens, après les partisans
de l’action directe et les anarcho-syndicalistes d’avant 1914, Nestor Makhno et
Buenaventura Durruti soulevèrent en son nom villes et campagnes. Mais les deux
grands conflits mondiaux, le monopole bolchevik de la Révolution, la lente
montée des réformistes semblaient avoir marqué les étapes d’une disparition
inévitable. Mai 68 vint bouleverser un monde figé, rappelant soudain les
notions oubliées du spontanéisme et de l’auto-organisation. La réapparition en
force du drapeau noir aux côtés des rouges étendards remettait en cause un
rapport des forces jusqu’ici apparemment irréversible ; face à un monde en
crise, face à des solutions de rechange bâtardes et suicidaires, l’idée
anarchiste est venue imprégner de plus en plus la pensée révolutionnaire.
Roland Biard étudie ici le mouvement anarchiste organisé à travers ses
controverses et ses polémiques, organisation par organisation. Richement
documenté, c’est le premier ouvrage traitant de la période contemporaine.
287.
BLUM
(Léon). L'Œuvre
de Léon Blum (1914-1928) : L'entrée dans la politique active. Le Congrès de
Tours. De Poincaré au cartel des gauches. La réforme gouvernementale. Albin Michel, 1972, in-8°,
xvi-586 pp, introduction de Robert Verdier, une photo de Léon Blum, Vincent Auriol,
Séverac et Bracke vers 1924 en frontispice, index, broché, bon état
25 €
288.
BROCHE
(François). Maurice
Barrès. Biographie. JCLattès, 1987,
gr. in-8°, 558 pp, 8 pl. de photos hors texte,
biblio, index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Nul mieux que Barrès n'aura incarné ce qu'on a appelé
"l'esprit-fin-de-siècle". Boulangiste, anarchiste, anti-dreyfusard,
nationaliste, il fut le maître à penser d'une génération. Contrairement à
l'image réductrice qu'on nous en a souvent laissée, l'homme s'est révélé tout
au long de sa vie d'une particulière complexité due à la richesse d'un
tempérament qui a toujours cherché à demeurer un homme libre, titre d'un de ses
livres de jeunesse. Cette biographie insiste sur de nombreux aspects méconnus
de Barrès : son ascendance auvergnate à côté de sa filiation lorraine, son
amitié avec Guaita, sa passion romantique de l'Orient, ses inclinations
païennes, son combat en faveur de la restauration des églises, son action en
faveur des laboratoires scientifiques... Ce portrait est une redécouverte
insolite d'un écrivain qui fut une des gloires de son temps.
289.
BRONSARD
(Marie). Une
traversée slave du siècle : Souvenirs de Catherine Pillet-de Grodzinska, recueillis et
mis en forme par Marie Bronsard. Pézenas, Domens, 2002, in-8°, 189 pp, 15
cartes ou croquis, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de la fille de Catherine
Aleksandrovna Pillet-de Grodzinska. On joint la traduction d'un article paru
dans la "Pensée Russe" à la mémoire de Catherine Aleksandrovna
Pillet-de Grodzinska (3 feuillets A4)
30 €
En 1996, Marie Bronsard a recueilli et mis en forme des épisodes de la vie
d'Ekaterina Alexandrovna von Grodzinska, bibliothécaire, amoureuse de tous les
livres, d'origine ukrainienne, née à Saint-Pétersbourg, venue à Paris dans les
années 30, via la Pologne et Berlin. Elle raconte ses souvenirs d'enfance en
Ukraine, sa famille, ses amis, sa découverte de la France, sa vision de la
Seconde Guerre mondiale... Un témoignage fort.
290.
BROUÉ
(Pierre). Les
trotskystes en Union soviétique (1929-1938). P., Institut Léon Trotsky,
1980, gr.
in-8°, 191 pp, numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky", 7 photos,
repères chronologiques, broché, bon état
20 €
Numéro 6 des "Cahiers Léon Trotsky" consacré aux trotskystes en
Union soviétique. L'étude de Pierre Broué (61 pp) est suivie de 125 pp de
documents. "Si les trotskystes avaient été des « sectaires » impénitents
ou des « rêveurs » utopistes, coupés de la réalité, croit-on vraiment qu'il
aurait été nécessaire, pour venir à bout de leur existence – qui était en
elle-même déjà une forme de résistance – de les massacrer jusqu'au dernier à
Vorkouta ? Sur les millions de détenus libérés des camps de concentration après
la mort de Staline, (...) les trotskystes survivants peuvent se compter sur les
doigts d'une seule main ? Est-ce vraiment par hasard ?"
291.
BUCHARINE
(N.) [Nikolaï Boukharine]. Le Programme des Communistes (Bolchéviki). S.l., Edition des Jeunesses
socialistes romandes, s.d. (v. 1919),
in-8°, 86
pp, broché, bon état
30 €
"Programma kommunistov (bol’ševikov)" est publié à Moscou et
dans de nombreux lieux en 1918. D'après le biographe de Boukharine Ignat Efimovitch
Gorelov, l'édition russe avait paru en mai 1918. L’édition suisse est parue
sous le titre « Le programme communiste » (par « N. Bucharine »). Cette édition
est indiquée par W. Hedeler en 1919 [WH 364], mais elle semble être parue en
1918, à La Chaux de Fonds et non à Paris, comme c’est écrit dans la
bibliographie, édité par la Bibliothèque des Jeunesses socialistes romandes.
292.
COGELS
(Freddy). Souvenirs
d'un diplomate. Du gâteau avec les duchesses ? Bruxelles, Hervé Douxchamps,
1983, in-8°,
312 pp, 16
pl. de photos hors texte, broché, bon état
40 €
"Ces Souvenirs d'un diplomate fourmillent d'anecdotes et témoignent
de la carrière bien remplie, de 1936 à 1972, d'un diplomate belge à la forte
personnalité. Les historiens de la diplomatie belge et des relations
extérieures de la Belgique y glaneront des informations au fil des pages. Tout
au début de sa carrière, en 1936, Freddy Cogels exerça pendant cinq mois la
fonction de secrétaire de cabinet de Spaak. Il en garde l'image d'un ministre
partisan. Au début de la guerre, il se trouvait à Bruxelles et raconte
l'effervescence dans laquelle vécut alors le Département des Affaires
étrangères. Durant l'exode, il accompagna le gouvernement en France, avant de
revenir en Belgique où il rédigea pendant l'occupation, des bulletins
d'information fondés sur la presse. Les nominations de Cogels à l'étranger lui
permettent de témoigner, entre autres pays, sur la Pologne de 1937-1938, sur la
période troublée de 1945-1948 en Tchécoslovaquie, sur l'Allemagne occupée où il
traita, à Francfort, des relations économiques de la Belgique de 1948 à 1951.
Notons encore que, comme inspecteur des postes diplomatiques, il eut l'occasion
de voyager au Congo en 1960, peu avant l'indépendance et qu'il connut, en 1961,
les réactions brutales de l'étranger à l'assassinat de Lumumba : plusieurs
ambassades belges furent attaquées, à Moscou, Belgrade, Paris et au Caire, où
l'on tenta même d'assassiner l'ambassadeur de Belgique." (Chr.
Somerhausen, Revue du Nord, 1985)
293.
COHN-BENDIT
(Daniel). Le
Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme. Seuil, 1968, in-8°,
270 pp, broché,
bon état
15 €
"Par le choix des documents cités et l'absence de toute prétention à
l'originalité théorique, ce livre tient plus qu'il ne promet et nous apprend
davantage sur le « communisme utopique » que l'ouvrage d'Alain Touraine, « Le
mouvement de mai ou le communisme utopique »." (Maximilien Rubel, Revue
française de sociologie, 1969)
294.
COHN-BENDIT
(Daniel). Le
Grand Bazar. Entretiens avec Michel Lévy, Jean-Marc Salmon, Maren Sell. Belfond, 1975, in-8°,
192 pp, broché,
couv. illustrée d'une photo de Cohn-Bendit devant un CRS (par Gilles Caron),
bon état
30 €
"Voici le second livre du bondissant rouquin de Nanterre, après “Le
gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme” (Seuil, octobre 1968).
Dans ce “Grand Bazar”, Cohen-Bendit dresse le bilan de sept ou huit années de
militantisme multiforme après mai 68 : le séjour en Israël, dont il critique
l’idéologie raciste, une expérience au cinéma avec Godard, les communes de
Berlin et de Francfort, l’action du groupe « Revolutionärer Kampf » à l’usine
d’Opel de Rüsselsheim, le stage au jardin d’enfants de l'université de
Francfort. Toujours, cependant, Cohn-Bendit dépasse l’expérience précise où il
est engagé pour nous livrer ses considérations sur la société industrielle,
qu’elle soit capitaliste ou communiste, et sur les perspectives d’avenir que
propose son gauchisme antiautoritaire. C’est précisément cet antiautoritarisme
allant de pair avec une vision presque béatifique d'une humanité dégagée des
contraintes qui donne toute sa chaleur à ce témoignage: « Quand je rêve à un
pays socialiste, je me vois accueilli par un groupe pop, une fête vraiment
populaire, où je sentirai que les gens vivent autrement. Mais la réalité des
pays de l’Est ne donne envie a personne de devenir communiste, de changer de
système ». Il s'agit de formuler quelque chose de nouveau, afin d’opérer un
dépassement de la société moderne et une libération totale de l’homme..."
(Luc Meunier-Mailloux, Le Devoir)
295.
Collectif. Mai-Juin 1968. Souvenirs de
militants ouvriers. Lutte Ouvrière, 2018,
in-8°, 543
pp, nombreuses photos, reproductions d'affiches
et fac-similés dans le texte et sur 16 pl. en couleurs hors texte, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Mai-Juin 1968 a été la plus vaste grève générale que le pays ait connue.
Les jeunes travailleurs de toute une génération se sont politisés. Ils
découvraient la force extraordinaire de leur classe. Le drapeau rouge et
L’Internationale tenaient le haut du pavé, et une partie de ces jeunes se
tournaient vers les idées révolutionnaires. Acteurs de cette explosion sociale,
plusieurs dizaines d’entre eux, militants du groupe trotskyste Voix ouvrière,
ancêtre de Lutte ouvrière, témoignent ici. D’Arlette Laguiller, employée au
Crédit Lyonnais, à Paul Palacio, ouvrier à Renault-Billancourt ; de Georges
Kvartskhava, ouvrier à Peugeot Sochaux, à Danielle Riché, aide-chimiste à
Rhône-Poulenc ; d’Antonio Vasconcelos, électricien sur le chantier de Jussieu à
Paris, à Anne-Marie Laflorentie, ouvrière dans une scierie du Tarn-et-Garonne,
ces militants ouvriers racontent leur grève de mai-juin 1968. Contre les
patrons, contre le pouvoir gaulliste, et souvent malgré les appareils de la CGT
et du PCF. Elles et ils avaient alors 18, 20 ou 30 ans. Mai-Juin 1968 a
contribué à forger leurs convictions communistes et révolutionnaires. Cinquante
ans après, toutes et tous les ont gardées intactes. Édité par Lutte ouvrière,
cet ouvrage comprend, outre les témoignages, un avant-propos, une analyse
datant d’août 1968, une chronologie et plusieurs dizaines d’illustrations,
photographies ou affiches de Mai-Juin 1968.
296.
Collectif. Pour la libération d'Henri
Martin. Témoignages. P., Comité de défense Henri Martin, s.d. (1952), in-8°,
48 pp, 2e
tirage, broché, bon état
20 €
Des personnalités signent et déclarent... — Henri Martin, né en 1926,
ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et militant communiste, est arrêté
en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre la Guerre d'Indochine au sein
de l'armée. Il passe trois ans en prison, au cours desquels le Parti communiste
mène une campagne virulente pour sa libération, relayée par des intellectuels
groupés autour de Jean-Paul Sartre.
297.
COUVE
de MURVILLE (Maurice). Une politique étrangère 1958-1969. Plon, 1971, in-8°,
500 pp, chronologie,
index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
40 €
Mémoires de Maurice Couve de Murville (1907-1999) : la philosophie et la
pratique de la Ve République en matière de politique étrangère, ainsi qu'une
défense et illustration de l'action que l'auteur a mené sous l'impulsion du
général de Gaulle. M. Couve de Murville a dirigé la diplomatie française
pendant dix ans. Il a été ambassadeur de France à Rome, en Egypte, aux
Etats-Unis et en RFA, ministre des Affaires étrangères de 1958 à 1968 et
Premier ministre de 1968 à 1969. — "Qui était plus qualifié que Maurice
Couve de Murville pour présenter au public la politique étrangère de la France
de 1958 à 1969 ? Ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle pendant
dix ans « il assume cette charge pendant une si longue durée pour la première
fois depuis l’Ancien Régime » comme il le remarque au début de sa préface. À ce
titre, il participa à l’élaboration de la politique extérieure de la France et
la dirigea pendant une période riche en événements d’une densité
exceptionnelle, au cours de laquelle, à la suite des incroyables
bouleversements de la guerre, l’évolution politique, sociale, économique,
technique du monde prit un rythme accéléré. Un coup d’œil sur l’excellente
chronologie qui figure à la fin du volume donne une idée de la cadence à
laquelle « les grandes affaires » durent être menées. Il est permis de
remarquer en passant le caractère harassant de la tâche de l’homme d’État de
notre temps et la nécessité pour lui de conserver sang-froid, objectivité,
discernement, pouvoir de persuasion, clarté de vue et d’exposition tout au long
de négociations souvent assimilées par la langue courante à l’exploit du
coureur de marathon !" (Revue Défense Nationale, 1972)
298.
DEJACQUES
(Claude). A
toi l'angoisse, à moi la rage. Mai 1968 : les fresques de Nanterre. Edmond Nalis, 1968, in-8°,
(256) pp, non
paginé, 61 pl. de photos en couleurs des "fresques", avec des poèmes,
broché, bon état
25 €
Sur les murs de Nanterre.au printemps 68 : "Le seul témoignage de mai
68 qu'on ne retrouvera jamais plus. 65 fresques aujourd'hui disparues."
299.
DER
ALEXANIAN (Jacques). Le ciel était noir sur l'Euphrate. La tragique histoire des Arméniens :
1900-1922. Laffont, 1988, gr. in-8°, 384
pp, 8 pl. de photos hors texte, une
carte, broché, couv. illustrée, bon état (Prix Clio 88 ; Prix européen 89 de
l'Association des écrivains de langue française)
25 €
Gazaros, jeté hors de son pays, avait été accueilli en France, y avait
refait sa vie et s'y sentait bien. Mais il ne pouvait oublier que l'essentiel
de sa famille et trois sur quatre de ses compatriotes étaient morts au cours de
l'effroyable crime commis à partir de 1915 à l'encontre des Arméniens sur leurs
terres ancestrales. Il ne pouvait s'empêcher de se remémorer constamment son
village, son enfance, ses proches, la vie peut-être pauvre mais si riche de
traditions, de culture et de sentiments élevés, ses espoirs, ses projets de
jeune garçon, puis sa dramatique aventure personnelle, qui lui avait fait
côtoyer la mort durant huit années. Il décrivit tout cela dans le plus petit
détail – ainsi que tous les événements dont il avait été le témoin – dans un
cahier qu'il garda caché. Cahier étonnant et précieux par l'abondance et la
précision des faits rapportés... et découvert cinquante ans après par son fils.
C'est ainsi qu'est né ce livre, qui retrace aussi l'authentique aventure des
Arméniens, encore jamais racontée. En des mots simples et graves, où chante
tout au long une mélancolie, avec une émotion pleine de retenue et de pudeur à
l'image de son jeune héros, Gazaros, il nous conte à travers l'itinéraire
personnel et mouvementé de ce dernier, l'histoire passionnante d'un peuple et
d'un pays oubliés.
300.
DESGRANGES
(Pierre). Au
service des marchands d'armes. P., Alexis Rédier, 1934, in-12, 250 pp, préface
de l'archiduc Guillaume Lorraine-Habsbourg, reliure demi-toile rouge à coins,
pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état
25 €
L'auteur était officier du 2e Bureau de l'état-major de l'Armée, attaché
au cabinet du sous-secrétaire d'Etat de la Marine marchande et avait été Chef
de mission secrète en Allemagne de 1915 à 1918 sous le nom de Joseph Crozier.
301.
DIMITROV
(Georges), André MARTY. Georges Dimitrov, un homme, un révolutionnaire. P., Editions du Parti
communiste français, 1949, in-8°, 80 pp,
portrait, qqs photos, broché, bon état
20 €
Georges Dimitrov au procès de Leipzig. Le grand lutteur prolétarien, par
André Marty. Pour être un révolutionnaire, par Georges Dimitrov.
302.
DUMONT
(René). Terres
vivantes. Voyages d'un agronome autour du monde. Plon, 1961, in-8°,
334 pp, 4
illustrations et 10 cartes dans le texte, 16 photographies hors texte, broché,
jaquette illustrée, bon état (Coll. Terre humaine)
25 €
"Voyageur infatigable, critique impitoyable, le Pr. Dumont consigne,
dans “Terres vivantes”, les observations qu'il a faites au cours de
pérégrinations effectuées de 1956 à 1960. Celles-ci l'ont conduit de l'Amérique
latine à l'Afrique, de l'Inde à Madagascar, du Mexique à l'Europe orientale, du
Maroc en Israël, de Cuba au Chili. Nous le suivons dans ses heurs et malheurs :
flatté de l'audience qu'il reçoit auprès de Fidel Castro, jeté en prison en
Roumanie, inquiétant les nantis, s'imposant aux administrateurs, sympathisant
avec les parias. Partout il fait preuve d'une perspicacité dont la notoriété
fait de lui un personnage redouté de ceux qui lui soumettent leurs tentatives
et leurs réalisations. Tout au long de son itinéraire, l'auteur poursuit un même
objectif : traquer le sous-développement agricole, générateur de misères. En
effet le vocable d'agriculture est d'une indigence extrême puisque le même
terme désigne aussi bien une économie agricole de cueillette et un système
fonctionnant sur la base d'entreprises de culture. Le monde contemporain offre
à l'observateur une gamme, jamais égalée dans sa diversité, de systèmes
d'économie rurales. L'auteur n'a pas laissé échapper ce moment privilégié.
(...) Un captivant ouvrage qui unit l'anecdote aux plus pressants des
problèmes." (Robert Badouin, Tiers-Monde, 1962)
303.
ESSAD
BEY. Histoire
du Guépéou. La Police secrète de l'URSS, 1917-1933. Payot, 1934, in-8°,
297 pp, traduit
par Adrien F. Vochelle, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs soulignés à
froid, titres dorés, couv. illustrée conservé, bon état (Coll. Etudes,
documents et témoignages pour servir à l'Histoire de notre temps). Bel
exemplaire
80 €
Par Lev Nussimbaum (1905-1942), juif azéri converti à l'islam, proche de
l'extrême-droite nationaliste allemande, écrivain politique sous le nom d'Essad
Bey, connu aussi sous celui de Kurban Saïd. Né à Bakou, alors située en Russie,
il était le fils unique de l'industriel du pétrole géorgien Abraham Nussimbaum
et de la bolchévique russe Berta Slusky, qui se suicida en 1911. —
"L’auteur donne le chiffre officiel de 662.000 détenus au 1er mai 1930
pour les seuls camps de Solovki et parle de plusieurs millions de déportés pour
l’ensemble du pays. Il raconte qu’après intervention du Guépéou, inquiet de la
réputation de Solovki à l’étranger, « on put lire dans les feuilles soviétiques
une protestation générale des prisonniers contre les “inventions calomnieuses
des bandits de la plume du camp capitaliste” »." (Christian Jelen, Thierry
Wolton, L'Occident des dissidents, 1979)
304.
FAURE
(Paul), Léon BLUM. Léon Blum en action pour la paix : une séance historique à la Chambre des
Députés. Librairie populaire, 1936, in-12, 29 pp,
broché, bon état
15 €
Discours de Léon Blum du 5 décembre 1936 sur la guerre d'Espagne, présenté
par Paul Faure, secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.
305.
FAURE
(Paul). Le
Socialisme et la petite propriété. Des faussaires démasqués. Librairie populaire, s.d. (1930), in-12,
20 pp, broché,
bon état
15 €
Par Paul Faure (1878-1960), Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940.
Les socialistes doivent souvent rétablir les vraies paroles de Jean Jaurès tant
ses discours sont utilisés de manière tronquée.
306.
FAURE
(Paul). Les
Cahiers de Huyghens. La politique du Parti socialiste (S.F.I.O.). Limoges, Impr. Nouvelle,
s.d. (1932), in-12, 31 pp, préface de J.-B. Séverac, broché, couv. lég. piquée,
bon état
20 €
Paul Faure (1878-1960) est Secrétaire général de la SFIO de 1921 à 1940. En
1932, alors que la gauche vient de gagner les élections (Herriot président du
Conseil), le 29e congrès national (29 mai - 1er juin 1932) adopte les
"cahiers de Huyghens" qui fixent les "conditions
programmatiques" d’une participation ministérielle socialiste qui est
refusée à E. Herriot mais dont le principe n’est donc plus rejeté.
307.
FAVIER
(Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 1. Les ruptures (1981-1984). Seuil, 1990, gr. in-8°,
582 pp, 16
pl. de photos hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Ce livre est la première histoire complète de la gauche au pouvoir. Il
raconte les dix ans qui ont changé la France. Ce premier volume, Les Ruptures
(1981-1984), fait toute la lumière sur l'alternance du 10 mai 1981, les
réformes socialistes, la politique étrangère de François Mitterrand et les
grands débats économiques et politiques. Les auteurs, journalistes à l'AFP, ont
vécu ces années aux premières loges, observant tous les faits et gestes du
président de la République. Pour la rédaction de cet ouvrage, ils ont mené une
enquête de trois ans, interrogé 200 personnalités de tous bords, et dépouillé
d'innombrables documents d'archives confidentielles, en principe inaccessibles
pendant trente ans, qui confèrent à ce texte une crédibilité incontestable. Ni
hagiographie ni pamphlet, mais somme de faits, d'analyses et d'anecdotes, La
Décennie Mitterrand passe au crible l'action des hommes de pouvoir, à commencer
par le président de la République. Construit comme un récit romanesque, ce
livre est destiné à devenir un ouvrage de référence. (L'éditeur) — "Un
ouvrage de référence de nature à ravir les historiens. Un exposé clair, précis,
pour tout dire irréfutable de ce morceau d’histoire de France."
(Jean-Marie Colombani, Le Monde) – "Le tour de force de Favier et
Martin-Roland est de parvenir à concilier souci de la précision et plaisir du
lecteur, à s’épargner courbettes comme coups de griffe." (Francis Brochet,
Le Progrès) – "Le premier ouvrage de référence sur la présidence depuis
1981. Avec vue imprenable sur les archives protégées. Les 588 pages de ce livre
seront vite écornées à force d’être consultées." (Christine Fauvet-Mycia,
Libération) – "Un ouvrage de référence sur dix ans passés à l’Élysée. Si
le travail est sérieux et crédible, il n’est pas pour autant austère. Les
anecdotes y ont leur place, souvent désopilantes." (Nicole Kern, Le
Figaro)
308.
FAVIER
(Pierre) et Michel MARTIN-ROLAND. La Décennie Mitterrand. 2. Les
épreuves (1984-1988). Seuil, 1991,
gr. in-8°, 775 pp, 16 pl. de photos hors texte,
index, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Pierre Favier et Michel Martin-Roland, au terme d’une enquête menée auprès
de 200 personnalités de tous bords et de l’étude de milliers de pages
d’archives inédites, éclairent d’un jour nouveau les épisodes majeurs que
furent la guerre scolaire, l’affaire Greenpeace, les entretiens du président
avec Reagan et Gorbatchev, le drame calédonien, celui des otages du Liban.
Surtout ils révèlent les secrets de la cohabitation et la violence de
l’affrontement Chirac-Mitterrand. — "Même travail de bénédictin : deux
cents personnalités de tous bords interrogées, des milliers de pages d’archives
inédites consultées, outre leurs carnets personnels de journalistes politiques.
Le résultat est à la hauteur de l’entreprise : un récit vivant où fourmillent
les détails concrets, une multitude de portraits brossés sans a priori (…). Un
formidable travail à mi-chemin entre la tâche du journaliste et celle de
l’historien." (Aimé Savard, La Vie) – "En rapprochant tous les faits,
rien que les faits, les auteurs ont réussi un livre d’Histoire majuscule. Sur
chaque dossier, le lecteur en apprend autant qu’un ministre. La logique des
événements, qui ne s’aperçoit jamais au jour, éclate." (François Granon,
Télérama) – "Le premier tome de La Décennie Mitterrand était un ouvrage de
référence. Le second le surpasse." (Jean-Yves Lhomeau, Libération)
309.
FÉGY
(Camille). Les
Mutins de Calvi au Conseil de guerre, avec la déposition d'André Marty
et six croquis d'audience de Cabrol. P., Editions du Secours rouge international, 1928, in-8°,
48 pp, 6
dessins, broché, couv. lég. salie, bon état
25 €
Cette brochure relate les conditions de la mutinerie, en décembre 1927, de
marins des bataillons disciplinaires de Calvi et donne le compte rendu du
procès qui s’est déroulé du 3 au 7 mai 1928, à l'issue duquel le Conseil de
guerre de Marseille a infligé de deux mois à cinq ans de prison à vingt-huit
matelots accusés de rébellion à la « Section de discipline » du fort Charlet, à
Calvi, le lendemain de Noël 1927. — "Le récit des audiences suivies par le
journaliste de L'Humanité, Camille Fégy, fut édité en brochure par le Secours
Rouge International et le Parti communiste français. Objectif : soutenir la
bataille aussitôt engagée pour exiger la libération des condamnés et la
dissolution des sections dites « de disciplines » ou « spéciales », véritables
bagnes militaires." (Jean Rabaté)
310.
FISCHER
(Etienne). Jean-Baptiste
Lebas, le combat pour la liberté. Editions Amalthée, 2023, in-8°, 236 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Etienne Fischer retrace la vie de Jean-Baptiste Lebas (1878-1944), homme
politique courageux et intègre, issu d'un milieu populaire. Homme de Nord, il
oeuvra pour la ville de Roubaix en tant que maire. Il sera notamment à
l'initiative de la construction des premières habitations bon marché et de la
fameuse piscine de Roubaix. Socialiste convaincu, il sera ministre du Travail
dans le gouvernement du Front populaire et à l'origine de grandes lois
sociales, comme l'institution des congés payés. Fervent défenseur de la
liberté, il est l'un des rares hommes politiques à avoir fait acte de
résistance contre l'occupant allemand durant la Première et la Seconde Guerre
mondiale. Il paiera de sa vie son engagement puisqu'il meurt en déportation en
1944. Pour écrire cette biographie, l'auteur a consulté des organes de presse
de l'époque, de nombreux écrits auxquels l'intéressé a contribué et effectué
des recherches portant sur ses origines familiales. Il met en lumière la vie
d'un homme exceptionnel dont l'héritage perdure encore aujourd'hui...
311.
FRANÇOIS-PONCET
(André). De
Versailles à Potsdam. La France et le problème allemand contemporain,
1919-1945. Flammarion,
1948, in-8°,
305 pp, broché,
couv. lég. tachée, papier lég. jauni, bon état
20 €
"Après avoir présenté dans “Souvenirs d'une ambassade à Berlin” des
choses vues et entendues au cours de sa mission diplomatique, M. André
François-Poncet donne ici un aperçu de l'histoire du relèvement de l'Allemagne
entre les deux guerres. Ce récit. M. François-Poncet était mieux qualifié que
quiconque pour le fournir. Témoin d'une grande partie des événements qu'il
rapporte, de la conférence de Versailles à l'occupation de la Ruhr, du voyage
de Briand et de Laval à Berlin jusqu'à la rencontre de Munich, il note avec
soin ce qu'il n'a pas vu lui-même, n'omet rien d'important, fait alterner un récit
très nourri, néanmoins jamais chargé, écrit d'une main légère, avec des
réflexions judicieuses..." (René Lauret, Le Monde, 1948)
312.
[Front
populaire]. Pour
les paysans, les réalisations du Front populaire : L'œuvre d'un ministre de
l'agriculture socialiste [Georges Monnet]. Librairie Populaire, Editions du Parti socialiste
SFIO, 1937, in-12, 31 pp,
broché, bon état
15 €
313.
FUCHS
(Albert). Goethe.
Un homme face à la vie. Essai de biographie intérieure. Première partie : La
jeunesse (1749-1775). Aubier, 1947, in-8°, 559 pp,
index, broché, bon état
25 €
Une biographie intérieure du poète, qui nous conduit jusqu'en 1775, à l’arrivée
à Weimar, où Albert Fuchs cherche à appréhender le « fait humain », accorde une
« large place à la vie profonde de la personnalité créatrice » ; ce qui le
fascine, ce n’était pas tant le poète et l'écrivain, le penseur et le savant,
c’est «Gœthe homme », «un homme face à la vie ». — "Disons dès maintenant
que c'est un livre bien pensé et bien écrit ; les qualités de l'auteur :
clarté, goût, esprit de synthèse, nous les retrouvons toutes dans cette étude.
La préface est à la fois une justification nuancée de son ouvrage et une
analyse serrée de l'humanité goethéenne et de son actualité. La lecture de la
préface nous apprend la signification que donne l'auteur à cet « essai de
biographie intérieure ». Nous y lisons notamment que ce travail n'a pas essentiellement
en vue Goethe poète et écrivain, ni Goethe penseur et savant, administrateur ou
politique, mais Goethe homme. Sans doute les diverses activités trouveront la
place qui leur est due ; mais elle leur sera assignée sous l'angle de la vie
vécue (p. 8). Le point de vue est intéressant sinon nouveau, et M. F.
l'exploite avec infiniment de perspicacité. (...) Signalons pour terminer que
l'on s'oriente facilement dans cet excellent ouvrage grâce à deux index : l'un
des matières, l'autre des ouvrages de Goethe." (Simon Schreiber, Revue
belge de philologie et d'histoire, 1950) — Albert Fuchs (1896-1983) fut d’abord
libraire-imprimeur à Saverne ; en 1920 la comtesse de Pange et F. Baldensperger
l’engagèrent à faire des études d’allemand ; reçu premier à l’agrégation en
1924 ; professeur aux lycées de Quimper (1925-1928) et Nancy (1928-1935). Thèse
d’État en 1934 et, la même année, professeur à l’Université de Strasbourg. En
1939 lieutenant-interprète au Centre de contre-espionnage à Paris. De 1940 à
1943 professeur à l’Université de Clermont-Ferrand (suite au repli de
l’Université de Strasbourg). Début 1944, arrêté avec sa femme par la Gestapo,
internés, lui au camp de concentration de Ravensbrück, elle à Dachau ; libérés
le 10 et le 30 mai 1945. A repris sa chaire à Strasbourg, qu’il occupa jusqu’à
sa retraite (1966).
314.
GATINEAU-CLEMENCEAU
(Georges). Des
pattes du Tigre aux griffes du destin. Les Presses du Mail, 1961, in-8°,
412 pp, index,
broché, bon état
30 €
Souvenirs du petit-fils de Clemenceau, qui fut son secrétaire de
nombreuses annnées et particulièrement pendant la Grande Guerre. —
"Ecrivez donc vos souvenirs, et mordez", dirent un jour au petit-fils
de Clemenceau ses amis parisiens. Georges Gatineau-Clemenceau a suivi le
conseil. Il l'a même suivi à la lettre, car son livre n'est pas tendre pour
plus d'une personne. Pour le Tigre, tout d'abord. L'homme politique qui a pris,
dans l'imagerie populaire, les traits d'un patriote farouche, apparaît ici en
dehors de toute légende. Il reste génial, ardent au combat, mais ne cache aucun
de ses défauts qui étaient, assure l'auteur, fort nombreux. C'est un livre
piquant et vivant. Qu'il s'agisse de son grand-père, de ses ennemis ou de ses
proches, Georges Gatineau-Clemenceau a toujours la dent dure. Remarquablement
écrit, cet ouvrage amuse parfois et intéresse toujours.
315.
GHYSENS
(Gisbert) et Pierre-Patrick VERBRAKEN. La carrière scientifique de dom Germain Morin (1861-1946). Steenbrugge,
Sint-Pietersabdij ; La Haye, M. Nijhoff, 1986,
gr. in-8°, 246 pp, un portrait et un fac-similé
hors texte, index, broché, C. de bibl. effacés au Tipp-Ex sur la couv. et les
pages de faux-titre et de titre, bon état (Coll. Instrumenta patristica, XV)
40 €
"En s'inspirant principalement des lettres qu'il adressa à ses
confrères de l'abbaye de Maredsous, les R. P. Gisbert Ghysens et Pierre-Patrick
Verbraken ont retracé les étapes de la vie, parfois difficile en raison de son
caractère ombrageux et de ses maladresses, et de la carrière scientifique du
bénédictin français, dom Germain Morin. Spécialiste éminent des études
patristiques, dom Morin consacra cinquante ans de sa vie à reconstituer l'œuvre
de saint Césaire d'Arles grâce à la critique interne des textes qu'il
pratiquait avec une rare sagacité et il en donna l'édition en deux gros
volumes, parus en 1937 et en 1942, réimprimés, en ce qui concerne les sermons,
dans le Corpus christianorum, en 1953. L'enquête minutieuse qu'il mena dans les
principales bibliothèques d'Europe lui permit de retrouver en outre bien
d'autres textes inédits ou mal identifiés, en particulier de saint Augustin et
de saint Jérôme. Collaborateur de la Revue bénédictine depuis son origine, il y
publiait régulièrement ses découvertes au rythme de six ou sept articles par an
dans sa période la plus féconde. Sa bibliographie compte au total huit cent
quarante-six numéros. Présentée dans l'ordre chronologique, selon la coutume,
elle est suivie d'une très utile table analytique qui permet de juger de
l'étendue des curiosités et des connaissances de dom Morin." (Pierre
Gasnault, Bibliothèque de l'École des chartes, 1988)
316.
GILLETTE
(Alain). Jusqu'à
ce que je meure. Desclée De Brouwer, s.d. (1969), in-8°, 191 pp, préface
de Pierre Salinger, 14 photos dans le texte et à pleine page, 2 plans, broché,
couv. illustrée à rabats, tranche salie, une page salie, sinon bon état, envoi a.s.
20 €
L'assassinat de Robert Kennedy le 5 juin 1968, par un journaliste français
témoin. — "Depuis l'assassinat de Robert Kennedy, en juin 1968, de
nombreux ouvrages ont été publiés sur celui qui se proposait de réinstaller le
''pouvoir kennedyen'' à la Maison-Blanche. Le livre d'Alain Gillette n'est pas
une analyse sociologique ou politique, ni un roman. C'est le simple récit,
comme l'explique son auteur de la disparition d'un des héros de l'Amérique
contemporaine, d'un des plus brillants, des plus riches en promesses parmi les
hommes politiques de l'après-guerre. Cela dit, l'auteur, après avoir rappelé le
rôle de Robert Kennedy auprès de son frère John et par la suite ses querelles
idéologiques avec le président Lyndon B. Johnson, a mis l'accent sur les
dernières minutes de la vie de celui qui se proposait de perpétuer la présence
à la Maison Blanche, de son frère John, mort lui aussi dans des circonstances
semblables. Sur ce point, le récit des dernières minutes de la vie de Robert
Kennedy est particulièrement poignant. Sans aucun effet de style, avec beaucoup
de détails et de précision, Alain Gillette qui était aux côtés du sénateur
américain au moment du drame, nous communique la stupeur puis l'affolement
provoqués par huit coups de feu tirés contre "Bob le Président" comme
l'avait déjà appelé ses supporteurs. Il est 0h 17, le 5 juin 1968. "Sous
la lumière crue d'un projecteur, écrit Alain Gillette, Robert Kennedy s'écroule
après avoir reculé sous le choc des balles et avoir tenté de protéger son
visage de ses mains. Pour ceux qui entourent le sénateur, ces bruits sinistres
ressemblent à des craquements de bois mort. La salle croit entendre des ballons
éclater. Elle ne prend conscience du drame que lorsque des hurlements
jaillissent de cette étroite arrière-cuisine"..." (Le Soleil
(Québec), 23 septembre 1969)
317.
GOSZTONY
(Peter)(dir.) Histoire du soulèvement hongrois 1956. S.l. [Roanne], Editions
Horvath, 1966, in-8°, 380 pp,
traduit du hongrois, préface d'Arthur Conte,
postface de Thierry Maulnier, 16 pl. de photos hors texte, une carte, broché,
couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
"Un recueil de témoignages d'un grand intérêt. Le livre rapporte une
multitude d'observations très utiles sur certains aspects peu connus de la
révolution hongroise : le comportement des militaires soviétiques, le
développement de l'insurrection dans les provinces, la formation de comités
révolutionnaires dans les administrations centrales. Une postface d'une
objectivité douteuse." (Revue française de science politique, 1968) —
"Le récit d'événements historiques vécus détermine le caractère de
l'ouvrage : le ton est sincère, direct, parfois passionné, si bien que souvent
le lecteur se sent en face d'une coulée de lave. C'est en effet comme un volcan
que le soulèvement a explosé après dix années d'oppression et de privations :
ces témoignages ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs les études qui
envisagent l'évolution ayant conduit au 23 octobre 1956 font bien comprendre la
maturation de la situation. (...) Particulièrement intéressante est l'étude de
M. Heltai, ancien confident du président du Conseil de l'insurrection, Imre
Nagy, exécuté par la suite. Il permet de comprendre le rôle de cet homme d'Etat
au début de l'insurrection et l'enchaînement tragique des événements qui l'ont
conduit à la fin, lorsque tout était perdu, à demander asile à l'ambassade de
Yougoslavie. (...) L'ouvrage est un document de première main de très grande
valeur pour tous ceux qui n'ont pas encore oublié une des tragédies les plus
bouleversantes de l'histoire contemporaine." (A. Ch. Kiss, Revue
d'Histoire et de Philosophie religieuses)
318.
[Guerre
d'Espagne] – ALBORNOZ (Álvaro de). El fascismo y las armas y las letras españolas. [Barcelona], Ediciones
Españolas, 1938, in-12, 31 pp,
broché, bon état. Edition originale. Texte en
espagnol
20 €
Conférence donnée à l'Athénée de Barcelone le 10 juillet 1938.
319.
[Guerre
d'Espagne] – BURNS (Emile). Spain. London, Communist Party of Great Britain, 1936, in-8°,
16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
15 €
Sur les causes et le déclenchement de la guerre civile espagnole. Emile
Burns (1889-1972) était un membre actif du Parti communiste de Grande-Bretagne.
320.
[Guerre
d'Espagne] – HERNÁNDEZ (Miguel). Teatro en la guerra. Madrid-Valencia, Editorial
Nuestro Pueblo, 1937, in-12, 46-(1)
pp, broché, bon état. Edition originale.
Texte en espagnol
60 €
Teatro en la guerra est le titre de l'une des cinq pièces de théâtre
écrites par Miguel Hernández. Elle a été publiée pour la première fois en 1937
par l'Editorial "Nuestro Pueblo". Sous ce titre sont regroupées
quatre pièces écrites en pleine guerre civile espagnole dans un but
propagandiste : motiver les républicains espagnols à se battre : La cola ; El
hombrecito ; El refugiado ; Los sentados.
321.
[Guerre d'Espagne] – POLLITT (Harry). Spain: What Next ? London,
Communist Party of Great Britain, 1939, in-8°,
16 pp, broché,
couv. illustrée, bon état. Texte en anglais
15 €
Harry Pollitt (1890-1960) a été l'un des fondateurs du Parti communiste de
Grande-Bretagne et en a été le dirigeant pendant plus de vingt ans, de 1929 à
1956, avec une courte pause durant la Seconde Guerre mondiale. Pendant la
guerre civile espagnole de 1936-1939, Pollitt se rendit cinq fois en Espagne,
prononçant à chaque fois des discours devant le bataillon britannique qui
faisait partie de l'une des brigades internationales soutenant le camp
républicain. Pollitt joua également un rôle dans l'approbation ou le veto des
demandes de volontaires britanniques désireux de rejoindre les brigades
internationales. L'un de ces veto a été opposé à George Orwell, que Pollitt
considérait comme politiquement peu fiable...
322.
[Guerre
d'Espagne] – THOMAS (Hugh). La Guerre d'Espagne. Laffont, 1966, fort gr.
in-8°, 697 pp, traduit de l'anglais, 24 pl. de photos hors texte, 34
cartes, annexes, biblio, index, reliure cartonnée rouge de l'éditeur, titres
dorés au 1er plat et au dos, jaquette illustrée (un peu abîmée), bon état
25 €
Le premier grand livre sur la question... et toujours le meilleur. Il y a
plus de quatre-vingts ans débutait la guerre civile en Espagne. Elle devait
durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'études, de débats et de
controverses. Hugh Thomas présente l'analyse objective d’un conflit dans lequel
s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le
christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre civile
internationale, tout autant qu’espagnole. C’est à juste titre, pensons-nous,
que Michael Foot a écrit dans un journal anglais : « Un livre prodigieux. C’est
avec une application sans bornes, littéralement inouïe, et une intelligence de
tous les instants que l’auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances
possibles et imaginables sur l’épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de
ce siècle. » Cyril Connolly, à son tour, dans le Sunday Times, écrivait : « Je
l’ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé... Hugh
Thomas possède la plus haute qualité de l’historien, un formidable appétit de
détail et le sens de l’essentiel... Dans ce superbe ouvrage, il n’est
pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire
soit-il, qui lui ait échappé. ». — "Voici le premier ouvrage publié à ce
jour qui puisse valablement s'intituler « Histoire de la guerre d'Espagne ».
Hugh Thomas était un enfant quand, le 17 juillet 1936, le premier coup de feu
de la guerre civile éclata au-dessus de l'Espagne. Vingt ans après, c'est en
historien – l'historien qu'ont fait de lui Cambrigde et la Sorbonne – et non en
partisan que Hugh Thomas entreprend les longues recherches qui, en quatre
années, lui ont permis de mener à bien ce livre dont la presse anglaise et la
presse américaine unanimes ont vanté l'exactitude, l'honnêteté et
l'objectivité. Fondé sur la documentation la plus sûre, puisée aux sources des
deux camps et de toutes les nations qui se trouvèrent mêlées au conflit, La
Guerre d'Espagne est cependant plus qu'une « étude ». C'est un livre vivant,
animé, passionnant, qui fait réellement « participer » son lecteur à cette
guerre qui demeure la plus grande aventure politique et morale de notre
temps." (L'Editeur)
323.
[Guerre
d'Espagne]. El
retablo rojo de Altavoz del Frente : agitación y propaganda de guerra. Valencia, Ediciones Altavoz
del Frente, 1937, in-12, 63 pp,
broché, couv. illustrée, bon état. Edition
originale. Texte en espagnol
50 €
"Dès le mois de septembre 1936, le groupe Altavoz del Frente tout
juste formé lance cet appel relayé dans la presse : « Maintenant que sont
formés les groupes de théâtre qui vont travailler sur les fronts, dans les
casernes, les hôpitaux ou les centres ouvriers..., il nous faut des œuvres.
C’est aux auteurs, aux écrivains antifascistes, à tous ceux, ouvriers ou
intellectuels, qui pensent collaborer à cette entreprise que Altavoz del Frente
les demande. Ces œuvres doivent être courtes, durer entre 15 et 20 minutes et
obligatoirement mettre en scène la lutte contre le fascisme ou exalter l’héroïsme
du peuple. Elles doivent être envoyées au bureau de Altavoz del Frente, 62 rue
d’Alcalá. » Dans la forme comme dans le contenu, les modalités requises sont
précises, un théâtre court, dont le thème doit être d’actualité, pour
contribuer à l’effort de guerre. Mais à cela s’ajoutent les conditions de
représentation difficiles, notamment sur le Front, qui conditionnent, elles
aussi, le genre de théâtre à créer. C’est ainsi que certaines de ces pièces ne
comptent que quelques pages et un nombre de personnages limité, quand elles ne
se réduisent pas à un récitatif qui ne réunit parfois qu’une ou deux voix. Il
en est ainsi des pièces très courtes réunies dans le volume El Retablo Rojo de
Altavoz del Frente, publié à Valence en 1937. Elles sont précédées d’un
prologue de Francisco Martínez Allende qui insiste sur l’étroite relation qui
doit exister entre les circonstances présentes, la guerre, et le type de
théâtre qui doit être écrit et qui doit obéir à un objectif clair, la
propagande antifasciste." (Evelyne Ricci, Le théâtre de la Guerre
d’Espagne : entre propagande et renouveau, 2011) — "... Dans le sillage
des guerrillas del teatro s’organisent quantité d’autres groupes, sections
régionales, « colonnes », qui se livrent au même type d’activités dans toute l’Espagne,
et mériteraient une recherche systématique. Se sont ainsi créées les Guerrillas
del Ejército del Centro, Guerrillas del Frente del Ebro, Guerrillas del Frente
del Levante, le groupe Altavoz del Frente à Madrid, etc. Les noms mêmes de ces
groupes peuvent apparaître comme des transpositions des groupes d’« agit-prop »
étrangers. Altavoz del Frente fait ainsi référence au groupe allemand le plus
célèbre des années 1920, « Le porte-voix rouge »..." (Hélène Beauchamp,
Transferts culturels, urgence historique et pratiques artistiques, 2008)
324.
[Guerre
d'Espagne]. ¡Estemos
preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China. Barcelona, El Comisariado de
las Brigadas Internacionales, 1938,
in-12, 38
pp, prefacio de André Marty, 2 cartes,
broché, couv. illustrée, bon état. Texte en espagnol
25 €
En Espagne, la guerre de résistance contre le Japon fait l'objet d'une
grande attention : la victoire éventuelle en Chine est considérée comme une
victoire dans la guerre elle-même et dans la lutte générale contre le fascisme.
Les Brigades internationales publient une brochure intitulée "¡Estemos
preparados! Del frente de Aragón a las batallas de China", et les journaux
et revues regorgent d'informations sur la guerre en Chine.
325.
[Guerre
d'Espagne]. Un
teatro de guerra («las guerrillas del teatro»). Madrid-Barcelona, Editorial
Nuestro Pueblo, 1938, in-12, 96 pp,
broché, couv. illustrée, bon état. Texte en
espagnol
40 €
A la fin de l'année 1937, une initiative importante visant à pénétrer
l'espace de la production culturelle de l'arrière-garde dans l'espace du front
a eu lieu : la création des "Guerrillas del Teatro", dirigée par
María Teresa León et approuvée par décret le 14 décembre 1937. Les guérilleros
du Théâtre de l'Armée de l'Est agiront, par exemple, dans les positions du
front de Gandesa entre mars et avril 1938, zone où se trouvaient les unités
militaires les plus combatives et les mieux organisées, qui étaient aussi les
mieux contrôlées par le PCE. Plusieurs des pièces jouées ont été compilées dans
le livre “Un teatro de guerra (Las Guerrillas del Teatro)”, publié à Barcelone
en 1938 par la maison d'édition Nuestro Pueblo. Parmi les pièces rassemblées,
plusieurs traitent des relations entre les soldats et les paysans des villages
proches du front, par exemple Pueblos de vanguardia et Defendemos la tierra.
(Mario Martin Gijón, El teatro durante la guerra civil española en el frente y
la retaguardia de la zona republicana, 2011)
326.
HUGO
(Jean). Avant
d'oublier, 1918-1931. Fayard, 1976,
in-8°, 301
pp, broché, couv. à rabats, bon état. On
joint une coupure de presse sur le livre
25 €
Dans ces mémoires, le peintre Jean Hugo, arrière-petit fils du grand
poète, se révèle un témoin inestimable des « années folles » dans ce qu'elles
eurent de plus créateur. C'est une chronique familière, vivante et très
personnelle, précieuse par la connaissance des lettres et des arts de l'époque
dont elle traite. — "Jean Hugo, peintre doué était l'arrière-petit-fils de
Victor Hugo. Dans l'entre-deux-guerres, il s'était lié d'amitié avec tous les
artistes de son temps. Jean Cocteau et Erik Satie avaient été les témoins de
son premier mariage avec Valentine Gross (qui gardera son nom par la suite).
Paul Éluard, Max Jacob, Georges Auric, Blaise Cendrars, Christian Bérard
étaient ses intimes. Il était un peintre et un décorateur de talent mais avait
mené une carrière si discrète qu'on le connaissait davantage à l'étranger que
chez lui. « Tu ne fais rien pour ta gloire ! », lui reprochait souvent son ami
Pablo Picasso (qui, lui, faisait beaucoup pour la sienne). Jean Hugo a publié à
la fin de sa vie deux délicieux recueils de souvenirs, "Avant
d'oublier" et "le Regard de la mémoire". Invité sur le plateau
d'« Apostrophes » en 1984, quelques mois avant sa mort, il avait crevé
l'écran..." (Pauline Dreyfus, Revue des Deux Mondes, 2017)
327.
JEANTELOT
(Charles). Repères
au crépuscule : espoirs irraisonnés.
Nouvelles Editions Latines, 2005, gr. in-8°,
800 pp, 50
illustrations et photos, glossaire, biblio (Indochine), broché, couv.
illustrée, bon état, envoi a.s.
40 €
L'auteur (1925-2019), ancien officier des Affaires militaires musulmanes
(1945-1965), a été diplomate du Corps d'Orient, ambassadeur, ministre
plénipotentiaire (1990), élu à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, à Paris. Ce
livre évoque les espoirs irraisonnés de sa naissance en 1925, dans le bled
marocain, la contribution des potaches d'Afrique du Nord dans la Libération,
puis l'éclosion d'un trait d'union, sur le chantier de Lyautey, promoteur sous
l'Empire Chérifien. Aux tribulations du bleu, en 1944-1945, sous le casque
d'acier de la Provence à l'Alsace, succèdent des études au bivouac, et des
campagnes aux Affaires Indigènes, sous le képi bleu, puis le chapeau de brousse
en Indochine. Rescapé du goulag – objet d'une vaine quête de justice – il se
retrouve dans les enchantements et les fractures à Alger puis à Rabat, auprès
du dernier Résident Général et des premiers Ambassadeurs.
328.
JOUHAUD
(Edmond). Ce
que je n'ai pas dit. Sakiet, O.A.S., Evian. Fayard, 1977, gr. in-8°,
433 pp, 32
pl. hors texte de photos, fac-similés et documents, 7 cartes, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
Ce titre, qui fait espérer des révélations sensationnelles de l’ancien
chef de l’OAS en Oranie, ne doit pas être pris à la lettre. Le général Jouhaud
a déjà dit l’essentiel de ce qu’il avait à dire, à son procès puis dans ses
Mémoires publiés en 1969 : « O mon pays perdu » (sous titrés :« De Bou-Sfer à
Tulle »). Mais il a voulu compléter ce premier témoignage en y apportant des
précisions « que le climat politique interdisait » alors. Depuis, il a lu tous
les ouvrages consacrés aux événements qu’il a vécus, pour les citer à l’appui
de sa thèse ou pour les réfuter. Il repasse donc en revue la rébellion, le
bombardement de Sakiet, le 13 mai, les barricades, la « conjuration parisienne
» de 1960, le projet de « République d’Algérie », le putsch d’avril 1961, l’OAS
en Oranie, jusqu’à son arrestation, le 25 mars 1962, sa condamnation à mort
commuée après six mois d’attente, l’amnistie de 1968 et la campagne pour
l’indemnisation des rapatriés. Travail minutieux, dont l’auteur ne prétend pas faire
œuvre historique, par modestie, et parce que l’histoire implique à ses yeux une
sérénité dont il se sent à jamais incapable... — "L’auteur a vécu le drame
algérien. Il y a participé dès le début, en 1954. Mais bien davantage qu’un
témoin privilégié, c’est un homme qui a souffert et qui dit ici ce qu’il
n’aurait pas voulu ou pas pu dire auparavant. Pour appuyer ses thèses, Edmond
Jouhaud a rédigé des annexes substantielles sur les implications du Coran dans
la vie des musulmans, sur les étapes de la colonisation et l’évolution de la
politique française en Algérie."
329.
KIRKPATRICK
(Sir Ivone). Mussolini.
Portrait d'un démagogue. Editions de Trévise, 1967, in-8°, 733 pp, préface
de André François-Poncet, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
"Secrétaire d'ambassade à Rome entre 1930 et 1933, Haut-commissaire
en Allemagne entre 1950 et 1953 et Sous-secrétaire d'Etat au Foreign Office de
1953 à 1957, I. K. a su profiter des postes d'observation que lui offrait sa
carrière de diplomate pour essayer de situer le personnage et l'oeuvre de
Mussolini dans l'Europe de 1919 à 1945. La partie la plus intéressante du livre
est en effet celle qui concerne la politique étrangère du Duce et ses rapports
avec les démocraties occidentales – en particulier l'Angleterre – et avec
Hitler." (Revue française de science politique, 1965)
330.
KISSINGER
(Henry). De
la Chine. Hachette Pluriel, 2023, in-8°, 563 pp,
traduit de l'américain, broché, bon état
12 €
Henry Kissinger raconte deux mille ans d'histoire de la Chine, qu'il
connaît intimement. Quelle vision du monde et de l'Occident ont les Chinois ?
Comment envisager nos relations avec ce géant du siècle à venir ? Nourri
d'anecdotes de première main et d'archives inédites, cet ouvrage magistral
invite le lecteur dans les coulisses de la vie diplomatique et donne à
comprendre les enjeux de demain.
331.
KOBAK
(Annette). Isabelle
Eberhardt. Vie et mort d'une rebelle, 1877-1904. Calmann-Lévy, 1989, in-8°,
304 pp, traduit
de l'anglais, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Née d'une mère issue de la petite noblesse russe, Isabelle Eberhardt est
élevée dans une communauté d'émigrés russes en Suisse par un précepteur
anarchiste dont elle est la fille illégitime. C'est à ce nihiliste barbu,
fervent admirateur de Bakounine, qu'elle doit son tempérament de rebelle.
Journaliste, écrivain, Isabelle va mener une vie d'aventurière échevelée :
membre d'une confrérie soufi à El Oued, débardeur à Marseille, correspondant de
guerre dans le Sud algérien, agent de Lyautey... Mariée à un officier arabe de
la cavalerie française, elle assiste, au cœur du désert, aux premiers pas du
colonialisme français. Partout, elle laisse dans son sillage un parfum de
scandale : habillée en homme, elle est soupçonnée d'orgies, d'abus de drogues,
d'espionnage. Lorsqu'elle meurt à vingt-sept ans, en 1904, dans la crue d'un
oued saharien, elle est aussitôt propulsée dans la légende : n'a-t-on pas dit
que l'« amazones des sables », la « walkyrie du désert », était la fille
naturelle de Rimbaud ? Si l'on sait aujourd'hui qu'elle n'en avait pas le sang,
on mesure mieux, à travers ce récit, combien elle en avait l'étoffe...
332.
KOULIKOV
(Général Anatoli S.). La Lutte contre la criminalité dans l'espace russe. Editions France-Russie,
1998, in-8°,
341 pp, préface
de R.E. Kendall, Secrétaire Général d'Interpol, 13 pages de tableaux en
annexes, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
L'auteur est l'ancien ministre de l'Intérieur de la Fédération de la
Russie (1995-1997). "L’influence du crime organisé sur le secteur automobile
est remarquable. D’une certaine manière, on peut dire que l’usine VAZ à
Togliatti était contrôlée par des bandits jusqu’en 1997, c’est-à-dire avant
qu’Anatoli Koulikov n’y mène une grande opération de nettoyage. Or que s’est-il
passé ? La qualité de la production a baissé depuis ! Sur le marché, tout le
monde sait qu’une Jigouli (la voiture la plus populaire de Russie) d’occasion
fabriquée en 1996 vaut mieux qu’une Jigouli neuve de 1999." (Iakov
Kostioukovski, Le crime organisé en Russie : un état des lieux à
Saint-Pétersbourg, 2001)
333.
LABRO
(Philippe), Michèle MANCEAUX. Mai/Juin 68. "Ce n'est qu'un début". Editions et Publications
Premières, 1968, in-8°, 273 pp,
broché, bon état
20 €
Publié en juillet 1968 quelques semaines après les évènements, "Ce n'est
qu'un début" est le premier dossier complet des jours de mai qui
ébranlèrent la France. Philippe Labro, Michèle Manceaux et dix journalistes
d'Edition Spéciale ont suivi alors les événements jour après jour, heure après
heure. Ils étaient à Nanterre, à la Sorbonne, derrière les barricades, en
Allemagne, à Charléty, à Beaujon, au Palais-Bourbon, au ministère de
l'Intérieur. Ils décrivent et font parler les leaders étudiants, les hommes du
22 mars, les pro-chinois, les anarchistes, les J.C.R, les C.R.S, les gardes
mobiles, les gardiens de la Paix, les ouvriers de Billancourt et de Flins.
"Ce n'est qu'un début" livre les premiers documents sur les premiers
temps d'un mouvement qui a modifié à jamais nos moeurs, nos vies, nos
comportements.
334.
LA
FALAISE (Marquise de). Les Années Magnifiques. Souvenirs. P., Edition°1, 1986, in-8°,
274 pp, écrit
avec la collaboration de Gilbert Maurin, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
A travers ces Années Magnifiques, c'est toute une époque dont la mémoire
nous est perdue qui revit et jette une dernière fois ses feux. Née d'une riche
famille colombienne de propriétaires terriens et d'industriels, surnommée
"l'héritière du café", Emmita de La Falaise a quitté son pays peu
après la Première Guerre mondiale. Belle, riche, animée d'une farouche envie de
vivre et de voir, elle a côtoyé les princes de l'Europe et les milliardaires
d'Amérique. Elle a été courtisée par le légendaire Howard Hughes avant de se
marier avec Henry de La Falaise – un aristocrate vendéen passionné d'aventure,
dont les premières épouses avaient été Gloria Swanson et Constance Bennett, la
star la mieux payée d'Hollywood. Le récit de la marquise de La Falaise, c'est toute
la folie des années 1920 et 1930 : un délire d'argent et de plaisirs, une fuite
éperdue devant la crainte de la guerre qui approche. Sa vie, c'est une
extraordinaire galerie de portraits où se rencontrent, dans de somptueuses
salles de bal ou des trains de luxe, des maharadjahs, des stars de cinéma, des
play-boys ruinés et des capitaines d'industrie. Avec lucidité, humour,
nostalgie et cruauté parfois, Emmita de La Falaise sait nous faire partager
toutes les splendeurs et les misères d'une époque frénétique.
335.
LANGEVIN
(Paul). La
Pensée et l'action. Dernière conférence de Paul Langevin. P., L'Union française
universitaire, 1947, in-8°, 30 pp,
une photo de P. Langevin en frontispice et un
fac-similé hors texte, broché, bon état
20 €
Qqs annotations p. 23 ou P. Langevin évoque André Marty et l'affaire des
marins de la mer Noire.
336.
LAUBREAUX
(Alain). Wara. Albin Michel, 1932, in-12,
252 pp, reliure
demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon
état
30 €
Roman situé sur l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie, qui reprend un
motif récurrent de la littérature coloniale : le métis comme figure de l'échec.
— "L'originalité du livre du charmant et délicieux auteur du « Corset noir
» est d'avoir évité l'écueil de faire de son héros un assujetti aux
incantations de la brousse, de l'avoir, si j'ose dire, redressé, de ne pas
l'avoir abandonné au triste sort qui l'attendait s'il avait persisté à rester
avec Wara... Mais une autre originalité – et qui sent son humour – c'est
d'avoir fait épouser Wara – devenue Elise (elle était métisse) par ce brave
gendarme Haridel, contrôleur dans un ciné parisien, après abandon par lui de
l'Ile des Pins. Notre héros, Pascal, avait été rudement pincé par la chair.
Même marié, il se souvient de Wara et ne veut plus la revoir métamorphosée en
une Mme Haridel ! Comme nous le comprenons. Aventure romanesque que celle de ce
forçat baron, de Lanson, de Wara, de Pascal... Quand un auteur comme Alain
Laubreaux mêle à un fonds de vérité, une aventure romanesque, applaudissons. Et
lorsque le style de l'ouvrage est alerte, vigoureux, brossé avec art dans les
peintures exotiques, nous ne pouvons que remercier le romancier de nous avoir «
possédé » par le charme de son récit." (L'Archer, avril 1932)
337.
LECOUTURIER
(Emile). L'Impôt
sur le Revenu. P., Marchal et Godde, 1916, in-12, xviii-295-24 pp, préface de M. Touron, reliure percaline fauve de l'éditeur, titres noirs
au 1er plat et au dos, bon état
40 €
Commentaire de la loi du 15 juillet 1914 et du décret du 15 janvier 1916,
entré en vigueur le 1er mars 1916 instituant l'impot personnel sur le revenu
global. — "On sait que le Parlement vient de décider que la loi du 15
juillet 1914, qui a établi l'impôt complémentaire sur le revenu, doit entrer en
vigueur dès l'année 1916 et que le délai de deux mois accordé aux contribuables
pour faire la déclaration de leur revenu commence le 1er mars pour prendre fin
le 30 avril suivant. Il est inutile de souligner l'importance d'une pareille
réforme, dont chacun comprend la gravité et s'effraie plus ou moins de la part
d'inconnu qu'elle contient. Voici tous les Français dont le revenu est
supérieur à un certain minimum variable selon la situation de famille de chacun,
obligés, soit de déclarer le montant de leur revenu, soit de subir la taxation
d'office que le contrôleur leur imposera. D'après quelles bases, dans quel
lieu, sous quelles déductions les contribuables de bonne volonté devront-ils
faire cette déclaration ? Quelles sont les sanctions du défaut de déclaration
ou d'une déclaration tardive ? Qu'entend-on exactement par les mots revenu,
revenu net, quand il s'agit d'un immeuble ou d'un fonds de commerce ? Qu'est-ce
que le revenu global ? Convient-il de faire spontanément une déclaration ?
Faut-il attendre l'avis du contrôleur ? Est-il préférable de se laisser taxer
d'office ? Dans quel cas la déclaration du revenu global suffit-elle ? Quand le
contribuable est-il obligé d'indiquer, en outre, les diverses catégories de son
revenu total ? Comment sera opérée la taxation d'office, à défaut de
déclaration ? Quelle est la juridiction qui statuera sur le désaccord qui ne
manquera pas de s'élever fréquemment entre les contribuables et le contrôleur,
surtout en cas de taxation d'office ? Telles sont les principales des très
graves questions que va soulever l'application de la nouvelle loi. M.
Lecouturier publie un commentaire dans lequel ces questions sont examinées et
résolues. Peut-être n'a-t-il pas prévu toutes les difficultés qui pourront
surgir au fur et à mesure du fonctionnement du nouvel impôt. On peut, en tout
cas, affirmer qu'il en a soigneusement étudié le plus grand nombre et que son
ouvrage rendra service aux personnes assujetties à la nouvelle taxe qui le consulteront."
(F. Phily, Jurisprudence spéciale et législation de la Guerre 1914-1915, mars
1916)
338.
LEGAY
(Kléber). Un
Mineur français chez les Russes. P., Pierre Tisné, 1937, in-12, 123 pp, préface
de Georges Dumoulin, ancien Secrétaire de la CGT, ancien mineur, broché, bon
état
20 €
Témoignage ouvrier défavorable à l'URSS, par un mineur du Pas-de-Calais
membre de la tendance pacifiste et anticommuniste « Syndicats » de la CGT
conduite par R. Belin. Cet ouvrage de propagande anti-soviétique sera diffusé à
la sortie des mines... — "... Kléber Legay, militant syndicaliste
important prit position contre les Procès de Moscou à partir de 1936. Lui aussi
avait fait le voyage en URSS dont il était revenu fort critique..."
(Michel Dreyfus, 1986)
339.
LÉNINE
(V. I.). L'Impérialisme
et la lutte des peuples coloniaux. Pages choisies. Alger, Editions
"Liberté", s.d. (1946), in-8°, 61 pp,
broché, bon état
20 €
340.
MALSAGOV (Sozerko), Nikolaï
KISSELEV-GROMOV. Aux origines du
Goulag. Récits des îles Solovki - L'île de l'enfer, suivi de Les camps de la
mort en URSS. François Bourin, 2011, in-8°, 426 pp,
traduit du russe, préface de Nicolas Werth,
annotations de Galia Ackerman, 8 pl. de photos hors texte (4 en couleurs), 2
cartes, 2 illustrations en fac-similé, broché, bon état (Coll. Les moutons
noirs)
50 €
"D'une main de fer, poussons l'humanité vers le bonheur !"... Au
début des années 1920, les tchékistes décidèrent de faire du monastère des îles
Solovki, dans la mer Blanche, près du cercle polaire, une prison. L'archipel
devint bientôt le noyau d'un réseau de camps, le prototype du Goulag. Dans
L'Ile de l'enfer, Sozerko Malsagov témoigne de la cruauté effroyable qui s'abat
sur ceux que les bolcheviks considèrent comme leurs ennemis, en 1924, et
raconte les circonstances de son évasion, couronnée de succès – fait rarissime
– en 1925. Nikolaï Kisselev-Gromov dénonce l'existence de Camps de la mort en
URSS. Son récit, postérieur à celui de Malsagov, est celui d'un tchékiste
horrifié par ce qu'il observe : la finalité des camps, explique-t-il, c'est de
"transformer les détenus en bois d'exportation", en les faisant
travailler jusqu'à la mort... Deux témoignages exceptionnels, inédits en
France, sur la naissance du système concentrationnaire soviétique tel que
l'avait voulu Lénine.
341.
MANHÈS
(Frédéric-H., ex-déporté du camp de Buchenwald). Réarmer l'Allemagne c'est
vouloir la Guerre. P., FNDIRP, 1951,
in-8°, 31
pp, broché, bon état (Coll. "Se
Souvenir"). Edition originale, envoi
a.s. à André Marty
20 €
342.
MARANTZ
(Marcel). Le
Plan Marshall, succès ou faillite ? P., Marcel Rivière, 1950, in-8°, 273 pp, préface
de Pierre-Olivier Lapie, broché, bon état (Bibliothèque des Sciences politiques
et sociales). Edition originale, un des 25 ex. numérotés sur papier vélin
Crévecoeur des papeteries du Marais (seuls grands papiers), envoi a.s.
70 €
Peu courant et particulièrement rare en grand papier. — "C'est un
travail très complet sur le Plan Marshall que présente M. Marcel Marantz, sur
ses origines, ses modalités, les réactions des différents pays de l'Europe, son
application et les difficultés de celle-ci, ses conséquences, etc. Inutile de
dire que l'auteur apprécie tous les bienfaits du plan en ne dissimulant rien de
ce qu'il entraîne. « L'Europe, écrit-il en conclusion, devra renoncer à
caresser le mythe présomptueux de la Troisième Force si elle ne veut pas céder
à un rêve aussitôt dissipé que conçu ; les Etats-Unis auront à résister à la
tentation de dominer leur associé et, par delà sa misère présente, ils devront
s'efforcer de découvrir sa persistante et durable grandeur. » Dans sa lumineuse
préface, M. P.-O. Lapie, appelle l'attention sur les mérites du plan en qui il
voit « un des éléments de possibilité de relèvement européen et, nous
l'espérons, de construction pacifique de l'Europe elle-même. » (Revue des Deux
Mondes, 1950)
343.
MARTY
(André), J. BRETEAU, A. LEBIDON, Benoît FRACHON. Ambroise Croizat. Discours
prononcés aux obsèques d'Ambroise Croizat, le 17 février 1951, au
Père-Lachaise. P.,
Edité par le PCF, la CGT, l'UVTF, la FTM-CGT, 1951, in-8°, 46 pp, 12 photos
(11 à pleine page), broché, couv. illustrée, bon état
20 €
344.
MARTY
(André). Auguste
Blanqui : Révolutionnaire trois fois condamné à mort. P., Société des amis de
Blanqui, 1951, in-8°, 31 pp,
broché, bon état
20 €
"Ce sont les personnages du XIXe siècle qui ont la préférence d'André
Marty : le communard Zéphirin Camélinat et surtout « l’éternel enfermé »
Auguste Blanqui, son double du siècle passé, même si Marty (présenté comme «
l’Enfermé » par la presse communiste) ne passe que sept ans et demi en prison
(c’est déjà beaucoup), pour trente-trois ans à son héros." (Claude
Pennetier. André Marty : l’homme, l’affaire, l’archive, 2005)
345.
MARTY
(André). Ceux
d’Espagne ! Les premiers contre les hordes hitlériennes. Justice pour leurs
blessés, pour leurs orphelins ! P., édité par l'Amicale des anciens volontaires de
l'Espagne républicaine, s.d. (1946),
in-8°, 28
pp, broché, une photo de Marty en couv.,
bon état
15 €
Discours au 23e congrès de l’Association républicaine des anciens
combattants.
346.
MARTY
(André). Comment
empêcher les licenciements : la riposte à l'attaque du gouvernement contre les
usines d'aviation. P., Edité par la Fédération de la Seine du PCF,
1949, in-8°,
31 pp, broché,
bon état
15 €
Interventions à l'Assemblee nationale, 28 juin 1949.
347.
MARTY
(André). Du
nouveau sur Blanqui. dans La Nouvelle Critique, 1951, in-8°,
27 pp, broché,
bon état
15 €
Article paru dans le numéro 24 de la revue “La Nouvelle Critique, revue du
marxisme militant” (mars 1951).
348.
MARTY
(André). Face
aux nouvelles charges fiscales. Comment se défendre. P., Editions du Parti
communiste français, s.d. (1951), in-8°, 13 pp,
broché, bon état
10 €
349.
MARTY
(André). Gloire
au 17e. (A la gloire des lutteurs de 1907). P., Editions de
l’Avant-Garde, 1952, gr. in-8°, 20
pp, broché, bon état
20 €
L'année 1907 a vu dans le Midi les plus grands mouvements de la paysanerie
française depuis la Révolution de 1789-93. Cet énorme mouvement des vignerons
du Midi est resté célèbre surtout par le geste des soldats du 17e d'infanterie
fraternisant avec la population soulevée pour défendre ses conditions de vie.
350.
MARTY
(André). Idées
sur la nouvelle constitution de la République française. Extrait des
Cahiers du communisme, n° 7, mai 1945. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1946), in-8°,
16 pp, broché,
bon état
15 €
351.
MARTY
(André). L'Affaire
André Marty. Trois document inédits. L'avenir du mouvement ouvrier français et
du Parti communiste. Toulouse, S.l.n.n., “édité par un groupe de
travailleurs communistes et sympathisants”, 21 déc. 1952, in-8°, 32 pp, broché,
bon état
20 €
352.
MARTY
(André). L'Amnistie
intégrale. P., Librairie de l'Humanité, 1924,
in-12, 48
pp, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Discours prononcé à la Chambre des Députés les 9 et 10 Juillet 1924.
353.
MARTY
(André). L’Union
pour libérer l’humanité. Des pages immortelles d’histoire. Imprimerie centrale de la
Bourse, 1936, in-12, 44 pp,
broché, couv. illustrée, état correct
15 €
Discours prononcé au VIIIe congrès national du Parti communiste SFIC
Villeurbanne 22-25 janvier 1936.
354.
MARTY
(André). La
Révolte de la mer Noire. P., L'Avant-Garde, 1950, 4 vol. in-8° (sur 12), 32, 32, 32 et 32 pp, préface de Marcel Cachin, une carte, qqs photos, brochés, bon état
20 €
Une édition peu courante. En 1950, l'Avant-Garde, organe des jeunesses
communistes, publia “La Révolte de la mer Noire” en suppléments. Nous proposons
les fascicules I, II, III et V (suppléments aux numéros 287, 288, 289 et 291 de
l'Avant-Garde, 32 pp chacun). Ces fragiles fascicules sont ici en très bon
état. — "L'Avant-Garde est heureuse de présenter à ses lecteurs et amis
cette édition du livre passionnant d'André Marty : La Révolte de la mer Noire.
Cette édition comporte 12 fascicules qui paraîtront dans les semaines à venir.
Chacun sera vendu 10 francs. Réclamez-les aux diffuseurs de L'Avant-Garde ou
abonnez-vous en adressant par mandat au journal la somme de 110 francs plus 25
francs pour frais d'expédition."
355.
MARTY
(André). Lazare
Hoche. Pur héros de la jeunesse de France, grand soldat de la République,
patriote inflexible contre les ennemis du dehors et du dedans. P., Editions France d’abord,
s.d. (1946), in-12, 32 pp, préface de Charles Tillon, broché, bon état
20 €
Discours prononcé à Versailles le 30 juin 1946.
356.
MARTY
(André). Le
lock-out de la SNECMA. Annulez les licenciements ! Versez à chaque
lock-outé 75% du salaire perdu ! P., Edité par les sections communistes du XIIIe
Arrondisement, 1950, in-8°, 32 pp,
broché, bon état
15 €
Extraits des interventions d'André Marty, député de Paris, à l'Assemblee
nationale le 2 mai 1950.
357.
MARTY
(André). Le
martyre des anciens volontaires d'Espagne. P., Amicale des anciens
volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1950), gr. in-8°, 11 pp, broché,
bon état
15 €
Discours au XXVIe congrès de l’Association républicaine des anciens
combattants, 28 mai 1950.
358.
MARTY
(André). Les
Heures glorieuses de la mer Noire. P., Editions du Parti communiste français, 1949, in-8°,
96 pp, 4e
édition, 16 photos, une carte, broché, bon état
25 €
Réédité à l’occasion du 30e anniversaire de la révolte de la mer Noire, en
1949 (4e édition).
359.
MARTY
(André). Les
pillards de Paris. P., Les Publications Révolutionnaires, 1935, in-12,
37 pp, préface
de Marcel Cachin, broché, bon état
15 €
La politique municipale communiste. Discours prononcé au Conseil municipal
de Paris le 31 décembre 1934.
360.
MARTY
(André). Pour
une Assemblée constituante souveraine : idées sur la nouvelle constitution de
la République française. P., Editions du Parti communiste français, s.d. (1945), in-8°,
40 pp, une
photo, broché, bon état
20 €
Discours au Xe congrès du Parti communiste français, 27 janvier 1945.
361.
MARTY
(André). Que
les riches payent ! Pas un sou de prélèvement sur les salaires des travailleurs
de la ville de Paris. La politique municipale communiste. P., Les Editions
Révolutionnaires, s.d. (1934), in-12, 47 pp,
préface de Marcel Cachin, broché, couv.
illustrée, bon état
15 €
Discours prononcé par André Marty à l'Hôtel de Ville de Paris, le 10
juillet 1934.
362.
MARTY
(André). Quelques
aspects de l'activité de Blanqui. dans Cahiers du communisme, 1951, in-8°,
27 pp, broché,
bon état
15 €
Article paru dans le numéro 4 de la revue “Cahiers du communisme” (avril
1951) à l'occasion du 80e anniversaire de la Commune de Paris. Autre article
dans le même numéro : Marx historien du mouvement ouvrier français, par Victor
Michaut.
363.
MARTY
(André). Souvenirs
d’Indochine. P., Editions de l’Avant-Garde, s.d.
(1952), gr. in-8°, 20 pp, 6
illustrations, broché, bon état
20 €
L'Indochine en 1912 quand Marty était maître mécanicien à bord du
contre-torpilleur "Mousquet".
364.
MARTY
(André). Vaincre
et vivre. Alger, Editions Liberté, s.d. (1945),
in-12, 32
pp, broché, bon état
15 €
Discours à la session du Comité central élargi du Parti communiste
français le 22 janvier 1945.
365.
MARTY
(Michel). Fraternisation.
Esquisse historique de la tradition du prolétariat français. P., Librairie de l’Humanité,
1925, in-12,
48 pp, préface
de Charles Tillon, broché, couv. lég. salie, bon état
20 €
Par Michel Marty (1890-1943), frère d’André Marty et Jean Marty, militant
communiste des Pyrénées-Orientales puis de la région parisienne.
366.
[MARTY,
André]. Comment
choisir des élus qui ne trahissent pas leurs engagements ? Des faits
officiels pour les juger sur leurs actes. P., Edité par le PCF, s.d. (1951), in-8°, 32 pp, broché,
bon état
15 €
Publié pour les élections de 1951 à Paris (Ve, VIe, VIIe, XIIIe, XIVe et
XVe arrondissements) par le PCF. Présentation des élus communistes de la liste
d'André Marty.
367.
[MARTY,
André]. Levés
avant le jour. La vérité sur l'Espagne : film inédit présenté par l'Association
des anciens volontaires français des brigades internationales. P., Association des anciens
volontaires français en Espagne républicaine, s.d. (1948), in-8°, 8 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Après la Libération, André Marty s’est particulièrement investi dans
l’AVER, l’association des vétérans français des Brigades internationales. Pour
populariser son action et favoriser l’émergence de la question des vétérans
d’Espagne dans l’opinion publique, l’AVER porta un projet ambitieux en 1948 :
la réalisation d’un moyen métrage à vocation de grande diffusion intitulé
“Levés avant le Jour”. Le film fut réalisé par l'assemblage de plusieurs
extraits de films pro-républicains produits entre 1937 et 1939, montés par
Marinette Cadix (monteuse, entre autre, des films de Renoir) sur une musique
originale de Jean Wiener. Deux vétérans furent mis en avant dans la
distribution : Bob Mathieu, comme lecteur d’un texte du journaliste André
Wurmser, et Gabriel Verliat, comme directeur de production. Le film a été
imaginé et produit pour accompagner la grande campagne de l’AVER pour la
reconnaissance par l’Assemblée nationale du statut d’anciens combattants «
morts pour la France » aux vétérans d’Espagne. André Marty avait en effet
déposé le 11 mars 1946 une proposition de loi dans ce sens, repoussée par les
députés. La promotion était également assurée par la diffusion de la brochure
d’André Marty éditée par l’AVER en 1946 : “Ceux d’Espagne ! Les premiers contre
les hordes hitlériennes. Justice pour leurs blessés, pour leurs orphelins !”.
Diffusé pour la première fois à Paris au début de l’automne 1948, “Levés avant
le Jour” eut cependant une carrière très limitée. Le Centre de Diffusion du
Film refusa de délivrer un visa d’exploitation commercial, limitant par
conséquent les projections à des évènements privés. Des diffusions furent
organisées régulièrement en région parisienne jusqu’en 1950 mais ne connut
aucun succès en province (seulement cinq projections hors de Paris en deux
ans). Du fait de la place centrale donnée à André Marty, le film ne put être
exploité après son expulsion du PCF puis de l’AVER en 1952. (Edouard Sill)
368.
[MARTY,
André]. Pour
la sécurité et la paix : le problème espagnol devant l'O.N.U. P., Editions du Comité
"France-Espagne", s.d. (1946),
in-8°, 60
pp, préface d'André Marty, broché, bon
état
15 €
369.
[MARTY,
André]. Un
scandale parmi cent autres : La cité Jeanne d'Arc. Présenté par la
13ème section des locataires. P., Fédération des locataires de la région parisienne,
s.d. (1938), in-12, 21 pp, avant-propos d'André Marty, député de Paris,
ex-conseiller municipal, qui a dénoncé le premier les affairistes de la Cité
Jeanne d'Arc, une photo et un fac-similé, broché, bon état
20 €
370.
MASSON
(René). Haute
Pègre. Joseph Joanovici, Serge Rubinstein, Maud Bellanger, Rosalio
Rosale, Otto Wacker, Georges des Pointes, Sarah et Gino, Pierrot le Fou. Presses de la Cité, 1969, in-8°,
317 pp, broché,
jaquette, bon état, envoi a.s.
25 €
« Le crime ne paie pas » et «La réalité dépasse la fiction » : ces formules
éprouvées pourraient aussi servir d'exergue aux destinées hors série que René
Masson, qui se fit déjà le biographe de Landru, a réunies dans ce livre. Non
pas des assassins, même si leur route est souvent jalonnée de cadavres, mais
des aventuriers de haut vol, seigneurs de la jungle sociale, qui surent
exploiter sur une grande échelle les étérnelles névroses de l'humanité : la
mort, la cupidité et l'amour. Certains emplirent les journaux de leur fracas,
comme Joseph Joanovici, le ferrailleur milliardaire, ou Serge Rubinstein, le
financier play-boy. D'autres, plus feutrés, plus obscurs par vocation, se
voient ici impitoyablement tirés à la lumière dans leur course fiévreuse à la
fortune, leur ascension et leur chute vertigineuses : Maud Bellanger, la lesbienne
marchande de canons, Rosalio Rosale, « le plus célèbre malade du monde », ou
Otto Wacker le génial faussaire. Nous voyons se refermer lentement les
mâchoires du piège qui broya Georges des Pointes, authentique marquis et
séducteur professionnel, naître les flammes dévorantes qui consumèrent Sarah et
Gino, les Bonnie et Clyde des maisons de jeux. Sans oublier Pierrot le Fou – le
vrai, pas celui de Godard – dont le mythe, dans ces pages, est cruellement
démystifié. Chacun de ces cas exemplaires aurait pu fournir la matière d'un
épais roman, mais l'auteur a préféré les réduire aux proportions qu'ils eurent
devant la justice des hommes – ou devant la Fatalité. Ainsi ces annales
fourmillantes et pathétiques de la Haute Pègre ont-elles l'ampleur et la diversité
d'une Comédie Humaine.
371.
MERCIER
(André-François). Faut-il abandonner l'Indochine ?
France-Empire, 1954, fort in-12, 446 pp, préface
du maréchal Juin, 180 pp. de documents in fine, broché, bon état
25 €
"Parlementaire, ayant fait partie d'une mission d'information en
février 1954, l'auteur rapporte de son voyage en Indochine une suite d'images,
de souvenirs et d'impressions qui donnent à son livre un certain aspect de
reportage d'allure très vivante, mais une abondante annexe rassemble en outre
des documents, discours, notes officielles, interviews et textes variés,
classés de façon à fournir une vue cohérente de l'histoire du conflit et des
divers problèmes actuels. Un renforcement de l'effort militaire est
préconisé." (Revue française de science politique, 1954) — "Député du
Groupe M.R.P., l'auteur rend compte de sa mission en Indochine durant l'hiver
1953." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine, 1945-54)
372.
MERMOZ
(Jean). Mes
vols. Flammarion, 1941, in-12, (x)-212
pp, présentation du livre par La Rocque,
une carte, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"Mermoz est là, sous les aspects multiples et extraordinaires qui le
feront vivre éternellement.dans la mémoire des hommes : le pionnier,
l'animateur, le virtuose, mais aussi le grand chef au cœur fraternel. Ces pages
qu'il nous a laissées avant de tomber là-bas, c'est Mermoz tout entier que nous
y retrouvons !" (Le Figaro, 24 avril 1937) — Figure mythique de
l'Aéropostale, l'aviateur Mermoz fut aussi en 1936 l'un des fondateurs du Parti
Social Français, mouvement de la droite nationaliste et conservatrice dirigé
par le colonel de La Rocque. Le 7 décembre de la même année, Mermoz disparaît
dans l’Atlantique à bord de l'hydravion la Croix-du-Sud. Sa mort est aussitôt
vécue comme un traumatisme national, et six jours plus tard il est, avec son
équipage, cité à l'ordre de la Nation par le gouvernement de Front populaire...
— Table : Mes vols (pp. 11-134) – Pour l'aviation (pp. 135-148) – Le
vice-président du Parti Social Français (pp. 149-153) – Mermoz toujours vivant
(pp. 155-205, par René Chambe, Paul Bringuier, Daurat, Max Delty, Guillaumet,
Kessel, François Mauriac, Maurice Rossi, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques
Zimmermann) – Appendices (Le dernier message, L'équipage de la Croix-du-Sud à
l'ordre de la Nation).
373.
MICHELET
(Claude). Mon
père Edmond Michelet, d'après ses notes intimes. Presses de la Cité, 1971, in-8°,
285 pp, 24
pl. de photos hors texte, repères chronologiques, biblio, index, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
25 €
Le 17 juin 1940, Edmond Michelet et ses amis accomplissaient le premier
acte de résistance clandestine en glissant dans les boîtes aux lettres de Brive
un tract qui dénonçait la capitulation face à l'occupant... Dès lors, l'agent
commercial, fils d'épicier, entre dans l'histoire... Il sera tour à tour chef
d'un important réseau de résistance, président des Anciens de Dachau, fidèle
compagnon du général de Gaulle, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Avec
émotion et simplicité, son fils, Claude Michelet, retrace l'itinéraire de cet
homme exceptionnel, fervent catholique, qui partout et toujours se révéla homme
d'espérance et de bravoure.
374.
MILETITCH
(Nicolas). Trafics
et crimes dans les Balkans. PUF, 1998,
in-8°, 209
pp, 6 cartes, sources et biblio, index,
broché, bon état
25 €
Inouï : pour la première fois depuis trois siècles, des pirates attaquent
dans la mer Adriatique. Au large de Corfou, des brigands albanais attaquent en
mai 1997 un voilier anglais et dépouillent ses occupants de leurs biens.
L'affaire fait scandale : haut-lieu touristique, l'île grecque de Corfou attire
chaque année un million de visiteurs. La preuve qu'au-delà des guerres
politico-ethniques, les Balkans sont la proie d'une criminalité d'autant plus
florissante qu'elle se nourrit de toutes les instabilités régionales.
Immigration clandestine ; trafics de véhicules volés, d'armes, de stupéfiants
et de substances nucléaires ; fausse monnaie et blanchiment d'argent sale ;
contrefaçons diverses ; contrebande de cigarettes ; prostitution, exploitation
des enfants et trafics d'organes. Pire encore : apparition d'entités nouvelles,
criminelles et terroristes à la fois; pour la première fois, l'un des meilleurs
spécialistes de la région présente une scène criminelle balkanique d'autant
plus préoccupante qu'elle se trouve à l'orée même de l'Europe.
375.
MOREAU
(Claude Albert) et Roger JOUANNEAU-IRRIERA. Présence française en Allemagne. Essai de
géographie cordiale de la zone française d'occupation. S.l., Henri Neveu, 1949, pt in-4°,
287 pp, avant-propos
de Robert d'Harcourt, nombreuses illustrations dans le texte par Roger
Jouanneau-Irriera, peintre aux armées, 24 gravures pleine page, 30 pl. de
portraits (3 à 6 portraits finements dessinés par planche) des responsables
français en Allemagne (principalement militaires, mais aussi quelques civils)
et 3 cartes en couleurs dépliantes hors texte, imprimé sur vergé Oberkirch,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
70 €
Un ouvrage sur l'Allemagne de l'immédiat après-guerre, superbement
illustré par Roger Jouanneau-Irriera (1884-1957). À plus de 55 ans, engagé
volontaire, celui-ci participe à la Seconde Guerre mondiale dès septembre 1939.
Rappelé en janvier 1943, il est affecté comme adjudant au 1er RCA (Régiment de
chasseurs d’Afrique) et détaché dans plusieurs affectations successives
(troupes chérifiennes, état-major des goums, services de presse du cabinet
civil du commissariat à la guerre, etc.). Durant toutes ces années, en tant que
combattant mais surtout à partir de 1943, avec le titre de peintre de l’armée,
il parcourt tous les fronts depuis l’Afrique du nord (Maroc, Tunisie, Algérie)
jusqu’à l’Allemagne, en passant par la Corse, l’Italie, la Provence, les Vosges
et l’Alsace avec les forces françaises combattantes et l’armée de la
Libération. Il exécute de nombreuses œuvres graphiques illustrant l’action de
l’armée française entre 1942 et 1945 et notamment réalise de très nombreux
portraits de combattants, du général d’armée au soldat. Plusieurs de ses
dessins et croquis ont servi à illustrer des ouvrages comme ceux consacrés à la
3e division d’infanterie algérienne, à la libération de la Corse, à la
libération de Marseille, au Service de santé des armées. Après l'armistice de
1945 et jusqu'en 1951, le peintre séjourne à Baden-Baden, « peintre honoraire
de l'armée », participant à la « Revue d'information des troupes françaises
d'occupation », illustrant ce livre : « Présence française en Allemagne », et
achevant son oeuvre pour le Musée de l'Armée.
376.
ORMESSON
(Wladimir d'). La Révolution allemande. Bloud & Gay, Cahiers de la nouvelle journée,
1933, in-8°,
249 pp, broché,
bon état
30 €
"L'un des meilleurs et des plus compréhensifs récits sur la période
récente, par un ancien diplomate français." (William L. Langer, Foreign
Affairs, 1934)
377.
PAINTER (George D.). Marcel Proust. 1. Les années de
jeunesse (1871-1903). – 2. Les années de maturité (1904-1922). Mercure de France, 1966-1979, 2
vol. in-8°, 466 et 517 pp, traduit de l'anglais, préface de Georges Cattaui, 43
illustrations et photos sur 32 pl. hors texte, 2 plans, une carte dépliante,
biblio, notes bibliographiques, index, brochés, couv. illustrées, bon état
40 €
Comment est né A la recherche du temps perdu ? L'ampleur de ce
roman-univers, la vie déroutante de complexité de Marcel Proust, son opposition
virulente à l'élucidation des œuvres par les données biographiques de leurs
auteurs imposent à George D. Painter un défi ambitieux. S'attelant à cette
tâche herculéenne, il livre un classique absolu de l'histoire littéraire. De la
lumière des salons du Tout-Paris à l'obscurité de la chambre capitonnée, les
amours, les névroses, les passions de l'écrivain sont dévoilées. Un cheminement
biographique minutieux, serti d'anecdotes détaillées, qui est celui de la
Recherche même. — "Painter ne disposait pas de sources nouvelles pour
établir sa biographie ; mais il a écrit, « selon les méthodes de la critique
universitaire », ne s'appuyant que sur des faits ou des témoignages avérés, un
récit complet et très détaillé de la vie de Proust. Le moindre mérite de ces
deux gros volumes n'est pas leur clarté, leur lisibilité. Le premier,
s'achevant sur la mort du père de l'écrivain, en 1903, recense les matériaux
autobiographiques de l'oeuvre à venir ; le second, évoquant la période de
création de la Recherche, tend davantage vers l'essai critique. (...) Le livre
de Painter montre parfaitement quelle fut la longue patience de Proust, ou
plutôt comment son oisiveté, encouragée par tous les doutes qu'il avait sur ses
possibilités d'écrire, se transforma peu à peu en travail patient et
infatigable... (...) Il y a longtemps qu'on discute des clefs des personnages
de la Recherche. Painter montre qu'il est possible de reconnaître les sources à
partir de la vie de Proust, mais qu'il est infiniment plus intéressant de voir
comment l'écrivain a modifié les données de la vie réelle, composé chacun de
ses personnages par la fusion de multiples modèles, jusqu'à leur donner leur
vérité unique, leur signification essentielle, au point que pour nous,
aujourd'hui, par la force de la transmutation littéraire, ce n'est pas tant
Saint-Loup qui doit ses traits à Gabriel de La Rochefoucauld, à Fénelon, à Antoine
Bibesco, etc... que l'inverse..." (Michel Boulanger, Revue Esprit,
septembre 1967)
378.
PALEWSKI
(Gaston). Mémoires
d'action, 1924-1974. Edition établie, annotée et présentée par Eric
Roussel. Plon,
1988, in-8°,
320 pp, 8
pl. de photos hors texte, chronologie, index, broché, bon état
25 €
Gaston Palewski (1901-1984) fut un grand acteur de la vie politique
pendant 50 ans : Collaborateur du maréchal Lyautey et de Paul Reynaud,
directeur de cabinet du général de Gaulle à Londres, Alger et Paris, vice-président
de l'Assemblée nationale, ambassadeur à Rome de 1957 à 1962, ministre d'Etat au
début de la Ve République, puis président du Conseil constitutionnel jusqu'en
1974.
379.
PARMELIN
(Hélène). Un
exemple : Henri Martin, second-maître de la marine. P., Comité de défense Henri
Martin, 1951, in-8°, 46 pp,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Henri Martin, né en 1926, ancien du Corps Expéditionnaire en Indochine et
militant communiste, est arrêté en mars 1950 à Toulon pour ses activités contre
la Guerre d'Indochine au sein de l'armée. Il passe trois ans en prison, au
cours desquels le Parti communiste mène une campagne virulente pour sa
libération, relayée par des intellectuels groupés autour de Jean-Paul Sartre. —
"L'auteur, journaliste à L'Humanité, a écrit quotidiennement, durant des
années des articles sur la campagne inspirée et animée par le PCF."
(Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine 1945-54)
380.
[Parti
communiste]. 30
ans d'histoire du Parti Communiste Français. Cahiers du
communisme n°12. Numéro spécial à l'occasion du 30e anniversaire du Parti
communiste français. P., Cahiers du communisme, 1950,
in-8°, 144
pp, 10 portraits (photos et dessins),
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Numéro 12, 27e année, décembre 1950, numéro spécial de la "revue
théorique et politique" du Comité Central du PCF. Textes de Maurice
Thorez, Jacques Duclos, André Marty, Auguste Lecœur, Marcel Cachin, François
Billoux, Georges Cogniot, Waldeck Rochet, Léon Feix, plus des articles de
Claude Roy (sur "Les Communistes" d'Aragon), Jean Marcenac, Léon
Mauvais (sur "La Vie ouvrière") ; sommaire des numéros de l'année
1950 in fine.
381.
PAUWELS
(Louis). Monsieur
Gurdjieff. Documents, témoignages, textes et commentaires sur une
société initiatique contemporaine. Seuil, 1963,
in-8°, 447
pp, 3 photos hors texte, broché, couv.
illustrée, bon état
20 €
Comme l'écrivait François Mauriac dans un éditorial du Figaro, en 1954,
"il faut que le livre terrible, composé de témoignages, que Louis Pauwels
consacre à Monsieur Gurdjieff, le fameux mystagogue, l'homme qui avait rapporté
d'Orient une méthode pour tuer le moi, pour redevenir soi-même et pour posséder
la terre, le sire du Prieuré d'Avon aux pieds duquel Katherine Mansfield, à
bout de souffrances, est venue se coucher et mourir... Monsieur Gurdjieff !
Quel personnage inventé ne pâlirait auprès de lui ! Quel roman noir atteignit
jamais à la hauteur de cette histoire vraie ?" A sa publication, ce livre
choqua. Il révélait en effet l'existence de ce mystérieux personnage qui avait
vécu à Paris où il avait enseigné à des centaines de disciples. A cette époque
où des mots comme gourou étaient, contrairement à nos jours, à peu près
ignorés, la personnalité de Gurdjieff soulevait les controverses. Etait-il un
maître spirituel, un mage noir, un imposteur ? Certains l'accusaient d'avoir
brisé leur vie... Louis Pauwels s'interroge sur le mystère Gurdjieff. Il salue
pourtant l'homme en tous points extraordinaires, le précurseur de l'ouverture à
l'Orient, l'un des premiers "aventuriers de l'Etre". En cela,
montrant la voie aux chercheurs de vérité et d'absolu, Monsieur Gurdjieff
répond aux interrogations spirituelles de notre temps.
382.
PERVILLÉ
(Guy). De
l'Empire français à la décolonisation. Hachette, 1991, in-8° carré, 255 pp, cartes,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Carré Histoire)
25 €
Tragique épisode de l'Histoire de la France contemporaine, la
décolonisation est aussi le plus mal connu : il n'existe pas d'histoire
officielle ni de version consensuelle, mais des histoires partielles et
partiales qui s'affrontent autour d'enjeux de mémoire. A la lumière des
recherches universitaires récentes et des documents d'archives, il est
aujourd'hui possible de mener un travail scientifique. C'est l'objet de ce
livre. L'auteur commence par définir les notions de colonisation et de
décolonisation afin de ressusciter les réalités multiples de concepts souvent
ambigus. Puis il retrace la formation de l'Empire colonial français depuis le
XVIème siècle, avant d'étudier ses caractéristiques économiques et politiques
lors de son apogée territorial entre 1919 et 1939. Vient enfin la succession
des conflits qui, en moins d'un quart de siècle, ont disloqué cet Empire : les
chocs de la Seconde Guerre mondiale, les tentatives pour constituer une Union
française, la guerre d'Indochine, les troubles en Afrique du Nord et la guerre
d'Algérie, l'évolution moins tumulteuse de l'Afrique noire. Sur tous ces
points, l'auteur restitue la trame des faits et éclaire le lecteur avec
neutralité, en apportant des réponses précises aux questions soulevées par le
processus de décolonisation. De nombreux textes permettent de restituer, pour
chaque période, les rapports de force et les prises de positions. Les étudiants
en Histoire et tous ceux qui désirent mieux cerner cette question difficile
trouveront là un remarquable travail de synthèse. — "Guy Pervillé publie
un excellent ouvrage, précis, à la documentation sans failles. A la suite d'un
chapitre consacré aux concepts qui sous-tendent les mots colonisation et
décolonisation, le premier tiers du livre environ est consacré à la colonisation
elle-même, aux étapes de la formation de l'Empire et à sa description au moment
de son apogée. Sans aucun manichéisme, l'auteur décrit parfaitement ce face à
face inégalitaire du colonisateur et des colonisés, extrêmement divers de
l'Indochine à l'Afrique centrale, du Maghreb à la Nouvelle-Calédonie. Diversité
dont il ne fut guère tenu compte, puisque les protectorats eux-mêmes furent
tenus en main presque comme les pays d'administration directe. Vient ensuite la
Deuxième Guerre mondiale et les perturbations qu'elle entraîna par l'effort de
guerre et la montée des revendications déjà bien perceptible avant 1939. Avant
d'aborder la décolonisation proprement dite, le lecteur possède tous les
éléments qui vont influer sur les appréciations des gouvernements de la
métropole et de l'opinion publique face aux exigences qui se manifesteront plus
ou moins tôt. Très tôt pour l'Indochine, dès 1945 et jusqu'à la rupture totale,
quelques années plus tard pour la Tunisie et le Maroc, puis l'Algérie,
finalement l'Afrique noire à partir de 1958. Le désir d'émancipation n'entraîna
pas partout la guerre, mais la responsabilité française semble bien avérée
partout. A un développement économique insuffisant, parce que les
investissements avaient été limités au maximum dans l'Empire, s'ajouta un
manque d'intérêt pour les aspirations des populations locales, une instabilité
politique et de médiocres acteurs à la tête de l'État, incertains quant aux
décisions à prendre. L'arrivée du général de Gaulle au pouvoir donna davantage
de cohésion à l'action de l'État. Mais les échéances étaient inéluctables et à
quelques exceptions près les colonies françaises prirent leur
indépendance..." (Paule Brasseur, Revue française d'histoire d'outre-mer,
1992)
383.
PICQUERAY (May). May la réfractaire. Atelier
Marcel Jullian, 1979,
in-8°, 247
pp, préface de Bernard Thomas, 38 photos
sur 12 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"Pour mes 81 ans d'anarchie". Mémoires de May Picqueray
(Marie-Jeanne dite May, 1898-1983), militante anarchiste. Elle adhéra aux
doctrines anarchistes à Paris en 1918, et connut Sébastien Faure, Lecoin...
Elle devint en 1922 secrétaire administrative de la Fédération des Métaux. Elle
assista au premier congrès de la CGTU, tenu à Saint-Étienne en juin-juillet
1922, et fut déléguée pour accompagner Louis Chevalier, secrétaire fédéral, au
IIe congrès de l'Internationale syndicale rouge à Moscou en novembre 1922. Elle
profita de son séjour pour demander une entrevue à Trotsky. Elle fut également,
pendant trois ans (jusqu'en juillet 1926), la secrétaire particulière d'Emma
Goldman qui résidait alors à Saint-Tropez. A partir de juin 1940, à Toulouse,
elle s'occupa des camps de concentration français de la zone libre, en
particulier des camps de Noé et du Vernet. Elle favorisa alors plusieurs
évasions. Après la guerre, May Picqueray fonda les Amis de Louis Lecoin pour
continuer sa propagande et apporter une aide pratique aux insoumis,
réfractaires et autres objecteurs de conscience. Elle fit paraître le mensuel
des Amis, Le Réfractaire (premier numéro le 1er avril 1974) jusqu'à son décès
en 1983. (Jean Maitron)
384.
PIJADE
(Moša). La
Fable de l'aide soviétique à l'insurrection nationale yougoslave. P., Le Livre Yougoslave,
1950, in-8°,
69 pp, broché,
qqs marques au crayon en marges, bon état. Rare
30 €
L'URSS a-t-elle été avant février-mars 1948 la seule « amie » de la
Yougoslavie (discours de Tito le 1er avril 1947), celle qui veut la paix, qui
coopère ; beaucoup d'encre a déjà été versée sur les relations
soviéto-yougoslaves en 1941-49. Le « gauchisme » des communistes yougoslaves a
été blâmé à Moscou... A l’automne 1942, Tito fait part à Moscou de sa volonté
de former un nouveau gouvernement en Yougoslavie, malgré l’existence du
gouvernement royal en exil à Londres. Dans un télégramme envoyé au dirigeant
soviétique, le leader yougoslave communique ses intentions : « Nous allons
maintenant former comme un gouvernement qui s’appellera Comité national de
libération de Yougoslavie. » Staline s’y oppose. Cela irait à l’encontre de ses
intérêts. Il veut obtenir le soutien des Alliés pour soulager l’URSS sur le
front de l’Est. En ce sens, Staline ne veut pas effrayer Anglais et Américains
en soutenant une révolution communiste en Yougoslavie ; d’autant plus que
Moscou vient d’obtenir une représentation diplomatique auprès du gouvernement à
Londres... — Moša Pijade est né en 1890 en Serbie. Déjà membre du PCY en 1920,
il traduit Le capital de Karl Marx. En tant que Partisan durant la Seconde
Guerre mondiale, il est l’un des responsables de l’insurrection au Monténégro
contre l’occupant italien. En 1942 et 1943, il rédige les résolutions de
l’AVNOJ (Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie). Durant
le conflit, il crée Tanjug, agence d’informations au profit des Partisans qui
devient l’agence de communication officielle du gouvernement après la guerre.
En 1945, il est membre du Bureau politique en charge de la Constitution et des
réformes législatives. Président de l’Assemblée fédérale entre 1954 et 1957,
année de son décès. Il est considéré comme l’un des proches collaborateurs de
Tito. (Luigi Gatti)
385.
PIOLET
(Vincent). Regarde
ta jeunesse dans les yeux. Naissance du hip-hop français 1980-1990. Le mot et le reste, 2017, in-8°,
362 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
"De retour en France, je me dis qu'il faudrait organiser quelque
chose qui fédère, qui soit dans l'esprit de ce que j'ai vu à New York. Je pense
naturellement au terrain vague. Je le connais bien pour y avoir déjà graffé. Si
j'y ramène la musique, ce serait parfait, on pourrait réunir les quatre
éléments. Et là c'est parti : je connais un coin à la Plaine Saint-Denis où je
peux louer un groupe électrogène pas cher ; je le ramène le matin avec mon
scooter, des potes le surveillent le temps que j'aille chercher les platines,
les enceintes et les disques chez moi. L'après-midi tout est prêt et je
commence à mettre le son..." (Dee Nasty) — En 1979, «Rapper's Delight»
annonce la révolution rap au monde. En 1990 sort Rapattitude, première
compilation de rap français. Entre ces deux tournants majeurs, le hip-hop
connaît une première histoire en France, faite d'intransigeance underground et
de malentendus médiatiques, avant le raz-de-marée commercial et artistique des
années quatre-vingt-dix. A une époque où tout est à construire, rappeurs,
graffeurs, DJs et breakers sont les pionniers d'une aventure qui s'écrira sur
les ondes des radios libres, les murs des terrains vagues, les dalles des
cités, dans une ébullition culturelle sans équivalent.
386.
RAINE
(Kathleen). Le
Royaume inconnu. Stock, 1980,
in-8°, 372
pp, traduit de l'anglais, broché, couv.
illustrée, bon état. Edition originale française, ex. du SP
20 €
Deuxième volume de l'autobiographie de la grande poétesse anglaise
Kathleen Raine (1908-2003), situé dans le Cambridge de l’entre-deux guerres et
traversé d’expériences douloureuses, qui raconte une errance et une quête à
travers des périodes d’absence à soi-même pour retrouver le « fil perdu ». —
Avec “Adieu prairies heureuses” (prix du Meilleur Livre Étranger 1979),
Kathleen Raine nous livrait son enfance, ses émerveillements devant la nature,
ses premières expériences... un livre essentiel, une découverte, un
enchantement. Dans “Le royaume inconnu”. Kathleen est devenue une jeune fille
de dix-huit ans, l’une des rares étudiantes admises à Cambridge avant la
guerre, et nous allons la suivre au fil des années à travers ses illusions, ses
erreurs, un mariage malheureux, suivi bientôt d’une aventure amoureuse plus
proche de cette perfection qu’elle ne cesse de rechercher. C’est aussi
l’histoire d’un esprit résolu qui accepte courageusement les idées positivistes
du moment pour, plus tard, sous l’influence de Graham Greene, se convertir à un
catholicisme qu’au fond elle n’aime pas, et pour, en définitive, s’en éloigner
et se consacrer à William Blake en qui elle retrouve ses aspirations
spirituelles et son sens du sacré. Par-delà les péripéties de cette vie de
femme exemplaire, qui ne touche à l’absolu que dans la solitude et une sorte de
fusion avec la nature, Kathleen Raine nous donne en toute simplicité l’histoire
d’une âme, celle d’un coeur et d’un esprit exceptionnellement attachants, en
même temps qu’un témoignage lucide sur une époque.
387.
RECOULY
(Raymond). Le
Printemps rouge. Episode de guerre et de révolution en Russie. Editions de France, 1924, pt in-8°,
262 pp, reliure
demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon
état. Edition originale sur papier courant
25 €
388.
REYNAUD
(Paul). Mémoires. 1. Venu de ma
montagne. – 2. Envers et contre tous, 7 mars 1936 - 16 juin 1940. Flammarion, 1960-1963, 2
vol. in-8°, 507 et 513 pp, 24 pl. de photos et 2 cartes dépliantes hors texte
(bataille navale de Narvik et offensive de mai-juin 1940), qqs caricatures de
l'époque reproduites dans le texte, documents en annexes, brochés, couv.
illustrées, bon état, envoi a.s. sur
chacun des volumes
60 €
Complet – "La première partie des mémoires de P. R. fait une large
part à l'ascension politique du villageois né le 15 octobre 1878 à
Barcelonnette. Devenu le brillant député et l'éloquent homme d'Etat que l'on
sait, P. R. évoque ses luttes contre les chefs du Cartel de 1924 à 1928, contre
la politique de rapprochement franco-italien menée par Pierre Laval, ses
efforts pour imposer la dévaluation redoutée, ou l'armée de métier du colonel
de Gaulle... Pour expliquer la solitude politique à laquelle il a toujours été
condamné, P. R. conclut : « En face des problèmes d'entre les deux guerres,
plaire aux Français, c'était nuire à la France ». L'ouvrage, qui n'évite pas à
certains moments la polémique, est une contribution importante à l'histoire de
la IIIe République à son déclin." (Revue française de science politique,
1961) — "L’an dernier, à l’âge de 82 ans, le président Paul Reynaud a
entrepris la publication de ses mémoires, avec une verve, une fraîcheur, une
jeunesse qui ne se démentent jamais tout au long de ce fort volume, qui nous
mène de l’enfance du futur Président du conseil à la rentrée politique du Front
populaire en juin 1936. On l’y voit élève à Bossuet, Louis-le-Grand, aux Hautes
études commerciales (HEC) et à l’École de Droit, faire le tour du monde en
1906, puis jeune avocat, député de Grasse à la Chambre Bleu-Horizon, battu en
1924, mais réélu à Paris en 1926 ; devenir ministre des Finances d’André
Tardieu en 1930, ministre des Colonies de Pierre Laval en 1931, se spécialiser
dans les affaires financières, et, à partir de 1933, mener « une longue
bataille » en faveur de la dévaluation monétaire. Récit toujours vivant,
coloré, à l’occasion combatif, émaillé de savoureux portraits d’hommes
politiques, Briand, Poincaré, Loucheur parmi d’autres. Le lecteur de la RDN
s’intéressera particulièrement au chapitre intitulé « ma longue bataille pour
le corps cuirassé de de Gaulle » (p. 420-442), – « un haut lieutenant-colonel…
d’une tranquille assurance qui confirmait le regard de ses yeux bruns
profondément enchâssés dans leurs orbites », – un lieutenant-colonel qui, sans
une intervention personnelle auprès de Daladier, aurait probablement été
irrémédiablement rayé du tableau d’avancement... De pareils mémoires présentent
toujours pour l’historien l’intérêt de saisir leur auteur sur le vif, et, de
lui donner matière à d’éventuelles confrontations. Ceux-ci ne font pas
exception à la règle. Ils se terminent sur une note de mélancolie : « Dans
toutes mes batailles parlementaires, j’ai été seul. Pourquoi ? Ah ! si j’avais
été soutenu par l’un ou l’autre des chefs de parti. Mais ne dois-je pas m’en
prendre à moi-même ? Rôle ingrat que celui de Cassandre... L’illusion de trop
croire au pouvoir de la raison a-t-elle été la faute que j’ai commise ? » On
devine avec quel intérêt nous attendons le second tome des mémoires du
président Reynaud, qui nous montrera Cassandre au pouvoir." (H. M., Revue
de Défense nationale, 1961)
389.
SAID
(Edward W.). Réflexions
sur l'exil et autres essais. Actes Sud, 2008,
gr. in-8°, 757 pp, traduit de l'américain,
notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
50 €
"J'ai défendu l'idée que l'exil peut engendrer de la rancœur et du
regret, mais aussi affûter le regard sur le monde. Ce qui a été laissé derrière
soi peut inspirer de la mélancolie, mais aussi une nouvelle approche. Puisque,
presque par définition, exil et mémoire sont des notions conjointes, c'est ce
dont on se souvient et la manière dont on s'en souvient qui déterminent le
regard porté sur le futur", écrit Edward W. Said. Dans cet ouvrage
rassemblant des essais publiés de 1967 à 1998, le grand intellectuel américain
d'origine palestinienne, professeur de littérature comparée à Columbia
University, grand penseur et précurseur des questions postcoloniales, unit ici
érudition et expérience pour mieux poser les questions essentielles au monde de
demain. Quel est le vérigable rôle de l'intellectuel ? Et quelle place pour
l'intellectuel arabe dans le débat public ? Que signifie être exilé, déplacé,
vivre entre plusieurs mondes ? Comment l'Occident se représente-t-il le monde
arabo-musulman ? Comment combattre le thème ressassé de la fin de l'Histoire ou
celui du choc des civilisations ? Evoquant tout à tour George Orwell,
Giambattista Vico, Georg Lukàcs, E.M. Cioran, Naguib Mahfouz, Herman Melville,
Joseph Conrad, Antonio Gramsci, V. S. Naipaul, Raymond Williams ou Daniel
Barenboïm, il répète à l'envi que le contexte et les circonstances historiques
créent la culture.
«Le plus grand fait de ces trois dernières décennies est, à mes yeux, la vaste
migration humaine qui a accompagné la guerre, la colonisation et la
décolonisation, la révolution économique et politique, et des phénomènes aussi
dévastateurs que la famine, la purification ethnique, et les grandes intrigues
de pouvoir«, écrit Edward W. Said dans son introduction, dénonçant l'impérialisme
politique et l'impérialisme culturel. La voix d'Edward W. Said, né en 1935 dans
la Palestine mandataire et mort à New York en 2003 des suites d'une leucémie,
était celle d'un visionnaire.
390.
SAINTE-SUZANNE
(Raymond de). Une politique étrangère. Le Quai d'Orsay et Saint-John Perse à l'épreuve
d'un regard. Journal novembre 1938 - juin 1940. Viviane Hamy, 2000, gr. in-8°,
350 pp, biblio,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Raymond de Sainte-Suzanne fut, entre novembre 38 et juin 40, attaché au
secrétariat particulier d'Alexis Léger, secrétaire général du Quai d'Orsay.
Henriette Levillain, professeur de littérature comparée, spécialiste de
Saint-John Perse, et Philippe Levillain, professeur d'histoire contemporaine,
membre de l'Institut universitaire de France, ont décrypté son Journal archivé
au Quai d'Orsay. Ces notes prises au jour le jour confèrent une valeur
inestimable à ce document inédit. La personnalité d'Alexis Léger se dessine :
une intelligence hors pair, un goût certain pour l'emprise qu'il exerce sur les
politiques, Daladier notamment - ne dit-il pas : "Il y a autant de volupté
à dominer un homme qu'à posséder une femme" -, en font un stratège redoutable.
Sainte-Suzanne nous offre par ailleurs une vision de l'intérieur d'un lieu de
pouvoir, secret et mal connu du public, qui joua un rôle fondamental dans
l'approche de la Seconde Guerre mondiale. Discret et subtil, il possède l'art
du portrait vif et juste, un sens critique aigu, et caresse l'espoir que ses
carnets permettront de mieux cerner des événements qui se déroulent à une
rapidité déconcertante. Saint-John Perse (Prix Nobel 1960), à l'inverse d'
"écrivains diplomates" tels Claudel ou Morand, n'a rien écrit durant
ses années de Quai. A-t-il voulu dissocier Alexis Léger, haut fonctionnaire au
service de la France, de Saint-John Perse, poète au service exclusif de la
poésie ? Ce témoignage lève le voile sur des zones d'ombre de sa
"carrière" que la publication des Œuvres Complètes en Pléiade, sous
sa propre direction, n'avait pas élucidées. Quant aux pépites que l'on récolte
dans les couloirs du Quai, elles combleront ceux qui travaillent et
s'intéressent à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et à ses prémices.
391.
SAUVAGEOT
(J.), A. GEISMAR, D. COHN-BENDIT, J.-P. DUTEUIL. La Révolte étudiante. Les
animateurs parlent. Seuil, 1968,
in-8°, 128
pp, présentation d'Hervé Bourges, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
"Dans les premiers jours de mai, l'opinion publique était favorable
au mouvement des étudiants. Le retournement de l'attitude de la majeure partie
de la population se produit en quelques heures. Le Premier ministre suggéra
adroitement à quelques journalistes de la télévision d'inviter les trois leaders
du mouvement des étudiants : Geismar, Cohn-Bendit, et Sauvageot. Il tombèrent
dans la trappe que le premier ministre leur tendit. En face de millions de
téléspectateurs abasourdis, ils se comportèrent comme des utopistes
irresponsables qui voulaient détruire la “société de consommation”. Quelques
jours plus tard, quand l'un d'entre eux (Geismar) fut invité à participer à la
manifestation organisé par le parti communiste le 29 mai, il déclara « seule
une marche sur le palais des Élysées nous donnerait satisfaction ».
Soudainement, le mouvement des étudiants cessa de bénéficier de la sympathie de
la population et ses chefs devinrent instantanément aux yeux de la majorité des
éléments irresponsables, voire dangereux..." (Mattei Dogan, La classe
politique prise de panique en mai 1968 : comment la guerre civile fut évitée ?,
2009)
392.
SCHUMAN
(Robert). Pour
l'Europe. Nagel, 1964, in-12, 205-(5)
pp, 21 pl. de photos hors texte dont le
frontispice et un fac-similé d'une page du manuscrit hors texte, broché, bon
état
20 €
Salué unanimement en 1960 comme "Père de l'Europe", Robert
Schuman (1886-1963), ministre des Affaires étrangères de 1948 à 1952, est entré
dans l'Histoire par la déclaration du 9 mai 1950, fondatrice de la construction
européenne. Grand homme d'Etat, il fut le premier président de l'Assemblée
parlementaire européenne. "Pour l'Europe" est le seul ouvrage publié
de Robert Schuman. Il permet de retrouver la pensée et la vision européenne qui
ont guidé son œuvre. "Les dures leçons de l'histoire ont appris à l'homme
de la frontière que je suis, à se méfier des improvisations hâtives, des
projets trop ambitieux, mais elles m'ont appris également que lorsqu'un
jugement objectif, mûrement réfléchi, basé sur la réalité des faits et de
l'intérêt supérieur des hommes, nous conduit à des initiatives nouvelles, voire
révolutionnaires, il importe – même si elle heurtent les coutumes établies, les
antagonismes séculaires et les routines anciennes – de nous tenir fermement et
de persévérer. L'Europe ne se fera pas en un jour ni sans heurts. Rien de
durable ne s'accomplit dans la facilité. Pourtant déjà elle est en marche.
[...] Mais surtout, au-delà des institutions et répondant à une aspiration
profonde des peuples, l'idée européenne, l'esprit de solidarité communautaire, ont
pris racine."
393.
SEYDOUX
(François). Mémoires
d'outre-Rhin. Grasset, 1975,
gr. in-8°, 309 pp, broché, bon état
20 €
"Notre ancien ambassadeur à Bonn ne nous donne pas seulement le récit
captivant de nos relations récentes avec l'Allemagne, relations dont il fut un
des plus actifs artisans, ce qui confère à son livre l'importance d'un
témoignage de première main, mais aussi, à travers ces pages, il se révèle
lui-même... Un livre magistral ou on partagera l'inquiétude de l'auteur devant
notre passivité lors de l'occupation de la Rhénanie par Hitler, alors qu'ainsi
qu'il le rappelle M. François-Poncet avait indiqué au Quai d'Orsay les craintes
que suscitait à Berlin l'éventualité d'une réaction militaire de notre part. On
trouvera aussi le tableau saisissant du Berlin dévasté de 1946, ainsi que la
genèse de l'accord relatif au réarmement de l'Allemagne. Des pages
passionnantes évoquent les tête-à-tête Adenauer-de Gaulle – le caractère de
compréhension, d'estime et de particulière appréciation qu'a pris très rapidement
ce compagnonnage. C'est un beau livre d'histoire contemporaine écrit par un
témoin qui fut aussi un acteur et se confirme comme un brillant écrivain."
(Revue des deux mondes, 1975)
394.
SMITH
(Andrew). J'ai
été ouvrier en URSS (1932-1935). Plon, 1937,
pt in-8°, 94
pp, traduit de l'anglais, broché, couv.
illustrée (une photo de l'auteur au 1er plat et son certificat de travail au 2e
plat), bon état
25 €
Né en 1884 en Slovaquie, Andrew Smith milita très jeune au sein du Parti
social-démocrate. Il émigra aux Etats-Unis en 1907, continua de militer et
adhéra au PC américain. Il fit partie d'une délégation en Union Soviétique en
1929 et y retourna de 1932 à 1935. — "... On se souvient moins de nos
jours du cas d'Andrew Smith, cet ouvrier américain, membre du Parti communiste
qui par idéalisme, lui, avait donné toutes ses économies avant de partir en
Union Soviétique pour y construire le socialisme. Lui aussi fut profondément
déçu par son expérience, refusa la société hiérarchisée et inégalitaire qu'il y
rencontra..." (Michel Dreyfus, 1986)
395.
STALINE
(Joseph). Le
Marxisme et la Question nationale et coloniale. Editions "L'Avenir de
Tunisie", s.d. (v. 1950), in-8°, 40 pp,
broché, bon état
20 €
"La question nationale et coloniale prend aujourd'hui dans le monde
entier une importance décisive. (...) C'est pourquoi nous présentons
aujourd'hui ce recueil d'extraits du plus grand théoricien de la question
nationale et coloniale, Joseph Staline." (Les éditeurs) — L'article «Le
marxisme et la question nationale», écrit fin 1912-début 1913, à Vienne, parut
pour la première fois en 1913 sous la signature K. Staline dans les numéros 3-5
de la revue bolchévik Prosvechtchénié, sous le titre : « La question nationale
et la social-démocratie ». En 1914, il fut publié en brochure sous le titre :
la Question nationale et le marxisme, aux éditions Priboï (Pétersbourg). En
1920, l'article fut réédité par le commissariat du peuple aux Minorités
nationales dans le Recueil d'articles de Staline sur la question nationale
(Editions d'Etat, Toula). Ce recueil était précédé d'une « Note de l'auteur »
dont voici un extrait : ... « L'article reflète la période des discussions de
principe sur la question nationale dans les rangs de la social-démocratie
russe, à l'époque de la réaction tsariste et des grands propriétaires fonciers,
un an et demi avant le début de la guerre impérialiste, époque où montait la
révolution démocratique bourgeoise en Russie. Deux théories de la nation
s'affrontaient alors et, partant, deux programmes nationaux : le programme
autrichien, appuyé par le Bund et les menchéviks, et le programme russe,
bolchevik. Le lecteur trouvera dans l'article la caractéristique de ces deux
courants... » C'est à propos de cet article de Staline que Lénine écrivait à
Gorki dans la seconde moitié de février 1913 : « Nous avons ici un merveilleux
Géorgien qui, après avoir rassemblé tous les matériaux autrichiens et autres, a
entrepris de composer un grand article pour le Prosvechtchénié. » Lorsque
l'ouvrage parut, Lénine en reconnut hautement le mérite dans son article : « le
Programme national du P.O.S.D.R. », que publia la revue Social-démocrate, n°
32, du 28 (15) décembre 1913.
396.
THOMAS
(Bernard). Jacob. Alexandre
Marius, dit Escande, dit Attila, dit Georges, dit Bonnet, dit Féran, dit Trompe
la Mort, dit Le Voleur. P., Tchou, 1970, in-8°, 373 pp,
sources, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Né à Marseille, le 29 septembre 1879, Jacob s'embarque comme mousse pour
trois dures années de navigation à travers le monde : il sera aussi bien gardien
de phoques en Australie, puis pirate dans le Pacifique. À 15 ans, il est
ouvrier typographe, journaliste anarchiste, enfin préparateur en pharmacie.
Première condamnation pour fabrication d'explosifs. Il a 18 ans. Arrêté, il
simule la folie et s'évade. Déguisé en commissaire de police, il commet son
premier cambriolage à 20 ans et déleste un receleur de 400.000 francs-or. Il
met au point la « décentralisation » du cambriolage et constitue sa « Bande » :
les Travailleurs de la nuit. Ils sont quarante spécialistes qui pratiqueront le
« cambriolage scientifique ». À leur actif 150 cambriolages. Entre autres,un
coffre-fort de la rue Quincampoix leur rapporte, l'équivalent d'un million et
demi de nos francs lourds. Il est arrêté à Abbeville et condamné aux travaux
forcés à perpétuité en 1905. C'est l'année où paraît l'« Arrestation d'Arsène
Lupin », premier volet de l'oeuvre célèbre de Maurice Leblanc. Il passe alors
20 années de bagne en Guyane, à Saint-Laurent-du-Maroni, à l'Île du Diable,
dans des conditions épouvantables. Tentatives d'évasion : dix-neuf. Il est
libéré le 30 décembre 1928. Le 28 août 1954, il tue son chien préféré et
s'injecte une dose mortelle de morphine.
397.
THOREZ
(Maurice), André MARTY, Charles TILLON. Ou en est l'aviation française ? P., Editions du Parti
communiste français, s.d. (1948), in-8°, 68 pp,
broché, bon état
20 €
398.
TRUONG
CHINH. Révolution
d'Août 1945 au Vietnam. Hanoï, Editions Thé Gioi, 2010, in-8°,
207 pp, 4
pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
Le nom de révolution d’Août désigne, en Indochine française, les
événements révolutionnaires allant d'août 1945 à la déclaration d’indépendance
de la république démocratique du Viêt Nam, au matin du 2 septembre. Ils se sont
déroulés principalement dans le Nord du Việt Nam, de la frontière de la
Chine (Cao Bằng et Lạng Sơn) à Hanoï et Haïphong. Lors de
cette révolution, le Việt Minh prend provisoirement le pouvoir, après
environ un siècle de colonisation française, avant l'intervention dans le même
mois d'août 1945 des forces alliées, d'abord britanniques (au sud) et chinoises
(au nord), puis françaises (le Corps expéditionnaire français en
Extrême-Orient). Cet épisode est l'un des préludes à la guerre d'Indochine
(1946-1954). Il intervient à la suite de la capitulation du Japon, dans un
contexte chaotique, où l'Indochine française se trouve désorganisée après le
coup de force japonais du 9 mars 1945. — Truong Chinh (1907-1988) a écrit la
"Révolution d'Août" en 1946, à l'occasion du premier anniversaire de
cet événement capital, pierre angulaire de notre histoire. Depuis lors, de
grands changements ont eu lieu dans notre pays. Dien Bien Phu et les accords de
Genève ont mis un terme victorieux à la longue guerre de résistance. Nous
pensons qu'il est juste de dire que, bien que ce livre ait été écrit en 1946,
il conserve un grand intérêt, non seulement en raison de l'importance des
événements qu'il traite, mais aussi en raison de la personnalité de l'auteur
qui, en sa qualité de secrétaire général du Parti communiste indochinois, a
joué un rôle de premier plan dans la révolution d'août 1945. (L'Editeur)
399.
TUCHOLSKY
(Kurt). Bonsoir,
révolution allemande ! Presses universitaires de Grenoble, 1981, in-8°,
xxxviii-216 pp, choix de textes, traduction de l'allemand, annotations par Alain Brossat,
Klaus Schuffels, Claudie Weill, Dieter Welke, préface de Dieter Welke, 12
illustrations, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Débuts d'un siècle,
série allemande dirigée par Jean-Michel Palmier)
25 €
Kurt Tucholsky. Un écrivain de l'inutile et de l'important. Il écrit comme
l'on répond à un coup. Vite, dans un souffle, du tac au tac. En utilisant les
armes du moments. Billets, chansons, contes, nouvelles, pamphlets, pastiches,
il interpelle l'Allemagne à coups de semonces et calembours, de déclarations
légères et de plaisanteries essentielles. Il mord à l’actualité de ces années
1920-1930 avant qu'elle ne le dévore. Sur tous les fronts, du coq à l'âne. Des
textes sur les chiens et sur la Prusse. Sur Dieu et sur les manteaux. Sur la
guerre et sur la psychanalyse. Sur les greniers et sur la justice. Sous toutes
les formes, boulimique, précis comme une aiguille, il blague en berlinois, il
pontifie, il tonne, il découvre. Un homme qui se mêlait de tout. Un homme qui
aimait son pays et détestait sa "patrie" ; et qui fut déchu de sa
nationalité en 1933. Un homme qui savait capter dans l'instant ce qu'il y a
d'essentiel. Encore aujourd'hui.
400.
Université
Populaire de la Jeunesse. Que sont, que veulent, que font les Jeunesses
Socialistes ? P., 1937,
in-12, 24
pp, broché, trace d'humidité ancienne sur
le bord des plats, bon état
15 €
401.
VAISSIE
(Cécile). Pour
votre liberté et pour la nôtre. Le combat des dissidents de Russie. Laffont, 1999, gr. in-8°,
441 pp, annexes,
chronologie, notes, biblio, index, broché, bon état
30 €
Ouvrage issu de thèse. — "Pour votre liberté et pour la nôtre",
c'est ce qu'on pouvait lire, le 25 août 1968, sur les banderoles des sept
Soviétiques qui protestaient, place Rouge, contre l'entrée des troupes
soviétiques en Tchécoslovaquie. Des années 50 aux années 80, par la parole,
l'écrit, la lecture de poésies place Maïakovski, la diffusion de romans ou
essais interdits, et les manifestations sur la voie publique, une poignée
d'hommes et de femmes s'adressent aux autorités soviétiques, alertent les
opinions publiques occidentales et mettent à nu la nature mythique et perverse
du pouvoir. On les appellera les dissidents. Non-violents, ils agissent dans la
transparence, invoquent la légalité et le respect d'une Constitution toujours
violée, et dénoncent sans discontinuer les mensonges et les turpitudes des
autorités. Intellectuels, défenseurs des droits de l'homme, Juifs demandant le
droit d'émigrer en Israël, prêtres ou laïcs réclamant la liberté de culte, tous
paient leur action d'années d'internement dans des camps ou dans des hôpitaux
psychiatriques, au mieux, d'exil. C'est pour rendre justice à ces oubliés de
l'effondrement du communisme que Cécile Vaissié a écrit ce livre, le premier
portant sur tous les acteurs, des plus illustres aux plus obscurs, et sur tous
les épisodes du combat, finalement victorieux, qu'ils ont mené contre un
système qui aura tant fait rêver et causé tant de crimes.
402.
VEDRINE
(Hubert). Les
mondes de François Mitterrand. A l'Elysée, 1981-1995. Fayard, 1996, fort
in-8°, 784 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
20 €
Sur la politique étrangère sous les deux septennats de François
Mitterrand. Hubert Védrine, proche collaborateur de François Mitterrand pendant
quatorze ans, conseiller diplomatique, porte-parole puis secrétaire général de
l'Élysée, raconte et explique de l'intérieur comment le quatrième Président de
la Ve République a affronté et traversé, durant ses deux septennats, les
formidables événements des années 1981-1995. Il fait revivre la bataille des
euromissiles, la « guerre des étoiles », le terrorisme, le conflit du Golfe, la
réunification allemande, la paix au Proche-Orient, le drame yougoslave, entre
autres chapitres de cette histoire. Et, surtout, le passage d'un monde à
l'autre, de la compétition Est/Ouest à l'effondrement de l'URSS et au triomphe
de l'économie globale de marché. Dans les pas de Hubert Védrine, témoin de
premier plan ou acteur, on suit la réflexion et la confrontation des grands
décideurs de notre époque, on comprend le cheminement de leur pensée, leurs
dilemmes, leurs oppositions, leurs convergences. On voit fonctionner les lieux
et modes de pouvoir : sommets des Sept, conseils européens, déplacements
présidentiels, conseils des ministres, conseils de défense, rencontres en
tête-à-tête... On voit progresser l'interdépendance entre les États et les
économies, le poids des médias. Les décisions capitales côtoient l'anecdote,
les controverses revivent, les grands hommes et les grandes forces
s'affrontent, tous sont replacés dans la perspective de l'histoire longue de
notre pays et de ses relations avec le reste du monde. Livre de référence aussi
passionnant qu'irremplaçable, précis, documenté, rigoureux, l'ouvrage de Hubert
Védrine est la chronique politique et diplomatique d'une décennie et demie qui
a vu basculer dans le passé le monde issu de 1945 et commencer celui où nous
vivons aujourd'hui. — On joint une coupure de presse sur le livre.
403.
VIDAL-NAQUET
(Pierre). Face
à la raison d'État. Un historien dans la guerre d'Algérie. La Découverte, 1989, in-8°,
259 pp, broché,
couv. illustrée, bon état (Coll. Textes à l'appui)
25 €
Un livre nécessaire sur la mémoire, et sur le rôle politique du travail de
l'historien. Il répondra aux attentes de tous ceux, de plus en plus nombreux,
qui considèrent qu'aujourd'hui, trente ans après, le temps de l'oubli est
révolu : continuer à refouler aussi bien ce qui fut la honte de la République
que le courage de ceux qui la dénoncèrent ne peut que contribuer à
l'affaiblissement de notre démocratie. Bien minoritaires furent les
intellectuels qui s'opposèrent à la guerre d'Algérie, face à une opinion
publique et une classe politique largement hostiles. Ils osèrent pourtant, au
nom de "fidélité têtue à (leurs) valeurs" (Robert Bonnaud), et l'écho
de leurs dénonciations résonne encore aujourd'hui. Mais les textes essentiels
de cette période sont devenus difficilement accessibles et c'est ce qui a
incité l'historien Pierre Vidal-Naquet à réunir dans ce recueil ses principaux
articles sur la guerre d'Algérie. Précédé d'une longue préface inédite, cet
ensemble constitue un témoignage irremplaçable sur le parcours de cet
intellectuel engagé, et surtout sur les invraisemblables violations de l'Etat
de droit qui furent alors commises au nom même de la raison d'Etat. On y
trouvera aussi, tant il est vrai que l'indignation ne se partage pas, des
textes dénonçant la permanence du recours à la torture par l'Etat algérien,
jusqu'aux événements sanglants d'octobre 1988. Au total, un livre nécessaire
sur la mémoire, et sur le rôle politique du travail de l'historien. Il répondra
aux attentes de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui considèrent
qu'aujourd'hui, trente ans après, le temps de l'oubli est révolu : continuer à
refouler aussi bien ce qui fut la honte de la République que le courage de ceux
qui la dénoncèrent ne peut que contribuer à l'affaiblissement de notre
démocratie.
404.
VIDAL-NAQUET
(Pierre). L'Affaire
Audin. Préface de Laurent Schwartz.
Editions de Minuit, 1958, in-12,
100 pp, un
portrait de Maurice Audin en frontispice, un plan, broché, bon état (Coll.
Documents). Edition originale, achevé d'imprimer du 22 mai 1958
25 €
"Dans la nuit du 11 au 12 juin 1957, Maurice Audin, mathématicien en
poste à la faculté des sciences d'Alger, membre du Parti communiste algérien
clandestin, fut arrêté par des hommes du 1er régiment de chasseurs
parachutistes et enfermé à El-Biar, comme son camarade Henri Alleg. Le 21 juin,
selon ses gardiens, il se serait évadé. Mais nul ne l'a plus revu vivant. Au
nom du Comité Audin, fondé en novembre 1957 pour faire la lumière sur cette
disparition, Pierre Vidal-Naquet (1930-2006), jeune historien de l'Antiquité
dont c'est le tout premier livre, mène l'enquête et réfute la thèse de
l'évasion." (Vignes, 312)
405.
VIET
TRAN. Vietnam
: j’ai choisi l’exil. Seuil, 1979,
in-8°, 120
pp, préface de Jean Lacouture, broché,
bon état (Coll. L'histoire immédiate), envoi
a.s.
25 €
Un authentique document, qui sera sans doute considéré un jour par les
historiens comme une source de première importance à verser au dossier de
l’après-guerre du Vietnam. — Le 27 juillet 1978, un intellectuel viêtnamien
francophone quittait définitivement Hô-Chi-Minh-Ville et choisissait l'exil
avec ses quatorze enfants. Avant lui et après lui, des milliers de Viêtnamiens
du Sud ont préféré fuir, le plus souvent dans des conditions dramatiques, une
patrie et un système dans lesquels ils ne se reconnaissaient plus. Après trente
années de guerre et d'héroïsme, ce terrifiant exode a profondément troublé tous
ceux qui, en Occident, avaient soutenu le Viêt Nam dans son combat libérateur.
Des polémiques sont nées chez nous, souvent simplificatrices et rarement
innocentes. La mauvaise conscience n'est pas bonne conseillère... Viet Tran, en
effet, n'était pas de ceux qu'une quelconque compromission avec les dictatures
pro-américaines de Saigon incitait spontanément à partir. Patriote convaincu,
proche des maquisards du FNL depuis des années, tout en refusant le dogme
marxiste léniniste, il n'avait pas pleuré, loin s'en faut, à la chute de Saigon
en avril 1975. Il avait cru y voir, avant tout et comme beaucoup de ses
compatriotes, un triomphe du patriotisme viêtnamien. Il se disposait donc à
participer à la reconstruction de son pays et pensait pouvoir s'intégrer, tant
bien que mal, au nouveau système. Une douzaine de mois ont suffi à ruiner ses
illusions. Le régime brutal, corrompu, oublieux de toutes les promesses passées
qui a progressivement pris en main les destinées d'un Sud meurtri et méfiant,
ne lui laissait d'autre choix que de partir. Avant de quitter
Hô-Chi-Minh-Ville, Viet Tran a discuté pourtant des soirées entières avec des
camarades maquisards, retrouvés trente ans après et devenus les cadres
politiques du nouveau Viêt Nam. Son histoire est d'abord celle d'une grande
occasion manquée. Son témoignage, dans sa modération même, dérangera beaucoup.
— "Voici le témoignage de l'un de ceux qui, ayant lutté pour donner vie au
Vietnam, ne peut y faire sa propre vie. Voici la déposition de l'un de ces
patriotes vietnamiens qui, arrivés au but, ayant rempli leur tâche historique,
n'ont pu faire leur foyer sur la terre chérie des ancêtres." Ainsi Jean Lacouture
présente-t-il le livre de Viet Tran, journaliste vietnamien connu qui, après de
longues hésitations, en juillet 1978, a quitté – légalement – Ho-Chi-Minh-Ville
pour la France. Premier récit vécu de ce qui s'est passé dans les trois années
qui suivirent la chute de l'ancienne Saïgon, ce témoignage a d'autant plus de
poids qu'il est porté sur un ton calme. Évoquant les départs de la population
urbaine vers les "zones d'économie nouvelle" créées par les nouvelles
autorités pour rétablir les équilibres économiques, Viet Tran demande
simplement : "Pouvait-on participer de bon cœur à cette grande œuvre
nationale quand elle commençait pour vous par l'arrivée de miliciens qui vous
pressaient de faire votre baluchon, avant de prendre eux-mêmes possession de votre
logis ?" Après avoir décrit tous les trafics auxquels se livrent les
vainqueurs, il écrit pour ceux que surprendraient de telles révélations :
"La question pouvait se poser de savoir si le système collectiviste,
incapable d'éliminer la corruption, ne la suscitait pas finalement lui-même en
grande partie par ses structures contraignantes ?" À ces remarques de bons
sens s'ajoute la relation précise d'événements dont on avait peu parlé en
Occident faute d'informations de première main, mais qui sont présentés par
l'auteur comme des dates essentielles : premier changement de monnaie le 28
septembre 1975, abolition totale du commerce privé le 23 mars 1978. Les détails
que donne Viet Tran sur l'évolution du coût de la vie ou les différentes
combines pour sortir du pays sont autant d'éléments indispensables pour qui
veut avoir une vision concrète du problème vietnamien..." (Jean de La
Guérivière, Le Monde, 1979)
406.
VILLEMAREST
(Pierre de). GRU,
le plus secret des services soviétiques (1918-1988). Stock, 1988, gr. in-8°,
335 pp, annexes,
cartes, biblio, index, broché, bon état
25 €
Le GRU est le plus secret de tous les services spéciaux. En Union
soviétique, même au sein de l'armée, il n'est nulle part mentionné. Son
appellation officielle est "Département militaire 44 388". — Trois
initiales. Cinq chiffres : 44 388. Inutile de chercher dans l'annuaire de
l'URSS. C'est le numéro du plus secret des services secrets de l'URSS depuis
1918, le rival du KGB. Jamais son histoire n'a été racontée, des origines à
1988. Le KGB est une émanation du Parti : le GRU vient de l'armée. La différence
est énorme : par vocation, l'armée protège l'État tandis que le KGB protège le
Parti qui a investi l'État. Derrière l'URSS, celle de Gorbatchev, on voit
resurgir l'ombre de l'armée. Il faut savoir ce qu'est le GRU pour comprendre ce
qui va se passer maintenant à Moscou. Voici les affaires d'espionnage les moins
connues des deux dernières années, particulièrement dans la chasse aux
technologies de pointe. A Washington, Athènes, Paris, du Japon à la Norvège.
Tout cela reposant sur une documentation solide et illustré d'anecdotes qui
laissent rêveur. Voici comment, par l'intermédiaire d'une société norvégienne,
la firme japonaise Toshiba a fourni récemment à l'URSS des machines permettant
aux chantiers navals soviétiques de fabriquer enfin pour ses sous-marins des
hélices spéciales : des hélices dont la forme atténurait considérablement le
bruit de la propulsion dans l'eau; si bien qu'au lieu d'être repéré à plus de
200 milles de distance comme c'était généralement le cas, un sous-marin
soviétique avait émergé en juin 1986 à 10 milles marins de la côte est des
États-Unis sans qu'aucun sonar l'ait encore découvert. Comment fonctionne le
GRU, comment il recrute, comment ses agents sont implantés et comment ils
opèrent dans divers pays et dans les grands organismes internationaux. Pour la
première fois, un Français, aidé d'un expert du Sénat américain, lève le voile
sur le plus secret des services soviétiques : le GRU.
407.
WAGENER
(Françoise). Je
suis née inconsolable : Louise de Vilmorin (1902-1969). Albin Michel, 2008, gr. in-8°,
549 pp, 8
pl. de photos hors texte, chronologie, sources, oeuvres de Louise de Vilmorin,
index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Parce qu'elle fut l'une des grandes figures féminines de nos Lettres –
poète et romancière, auteur de l'inoubliable "Madame de" –, parce que
son esprit, sa beauté, sa grâce animèrent son célèbre "Salon bleu" de
Verrières, parce qu'elle traversa le siècle comme il la traversa, qu'elle
connut des amours aussi marquantes que difficiles – de Saint-Exupéry à Malraux,
avec lequel elle finit ses jours –, Louise de Vilmorin laissa un éblouissant
sillage partout où elle passa. Sa vie, scandée par un mariage américain (en
1925) et un mariage hongrois, fut brillante et somme toute malheureuse : sous
les masques de la frivolité la plus élégante, son âme douloureuse et son
travail d'écriture lui donnèrent une densité, un charme qui, ajoutés à son art
de vivre, en firent la tenante d'un moment d'extrême civilisation à jamais
disparue...
408.
WAT
(Alexandre). Mon
siècle. Confession d'un intellectuel européen. Entretiens avec
Czeslaw Milosz. Editions
de Fallois,/L'Age d'Homme, 1989, fort in-8°, 726
pp, préface de Czeslaw Milosz, 8 pl. de
photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Né en 1900 à Varsovie, Wat est intellectuel proche du PC pendant 10 ans.
Jusqu'au moment (1941) où Staline le jette en prison sans raison apparente.
Passé à la concasseuse du NKVD, Wat comprend alors la nature infernale du
système. Il se réfugie dans la foi catholique – lui juif d'origine – et il
consacrera le reste de sa vie à expier ses dix années de danse avec le diable.
Il se suicide en 1967 à Anthony. — Rarement l'histoire d'une vie aura épousé
aussi étroitement l'histoire d'une époque. Né le 1er mai 1900 à Varsovie, le
poète Alexandre Wat, que Maïakovski qualifiait de "futuriste né", a
suivi le parcours et partagé le sort des artistes et des écrivains qui
espéraient "changer la vie et transformer le monde". Après avoir joué
un rôle de premier plan en dirigeant dans les années trente une revue
d'opposition marxiste au régime autoritaire de Pilsudski, après avoir connu,
pendant la guerre, en URSS, comme tant de ses camarades, les prisons
staliniennes, Wat a été, dans la Pologne populaire, l'un des très rares
intellectuels à manifester une opposition ouverte au nouveau pouvoir. Emigré en
France en 1958, mais rongé par une maladie incurable qui devait, dix ans plus
tard, le conduire au suicide, il n'avait plus la force d'écrire le livre par
lequel il rêvait de transmettre la somme de ses expériences. C'est Czeslaw
Milosz, interlocuteur idéal, qui lui permettra de réaliser ce projet sous forme
d'entretiens. Wat était obsédé par le souci de régler ses comptes avec son
passé, avec lui-même, avec "son siècle". Mais si Mon Siècle est un
témoignage fascinant sur la terreur stalinienne, c'est avant tout le constat du
processus d'avilissement engendré par le communisme : avilissement de l'homme,
de son environnement et de son langage. Cette vision singulière de la réalité
communiste donne à l'autobiographie spirituelle d'Alexandre Wat, parue pour la
première fois à Londres en 1977, puis rééditée en samizdat et considérée comme
l'une des références fondamentales de la culture polonaise contemporaine, une
portée universelle. — "Ce livre m'a fasciné, et je pense qu'il fascinera
tous les lecteurs. Il faut connaître, il faut qu'on nous force à connaître ces
faits dans leur réalité. Tout en lisant ce que Wat a écrit sur la faim et le
froid, les poux et les punaises, la dysenterie et la tuberculose, je me disais
que les mots dont nous nous servons en Occident pour nous représenter les
choses, le mot "douleur", le mot "souffrance", ces mots ont
perdu pour nous leur mordant, leur faculté de nous émouvoir Seule une
description totale et détaillée comme celle de Wat nous permet de comprendre ce
que fut la réalité de la Russie de Staline." (Saul Bellow)
409.
ANDRAUD
(Henry). Quand
on fusillait les innocents. Gallimard, 1935,
in-12, 181
pp, préface de René Naegelen, 2 pl. de
photos hors texte, broché, bon état
30 €
Les "fusillés pour l'exemple". — "La cour spéciale de
Justice, réclamée par les Anciens Combattants, et enfin constituée, a
réhabilité la mémoire de quelques-unes des victimes des Conseils de guerre.
Ainsi, et grâce à des hommes comme Valière, qui fut à l'origine de cette
institution, comme Galtier-Boissière dont on ne louera jamais assez l'oeuvre de
vérité et de courage, comme Guernut, Paul Allard, Guérin, Nardy, d'autres
encore, camarades fidèles et journalistes indépendants, un coin de voile a été
levé sur le chapitre le plus tragique de la "guerre ignorée". Il a
fallu de longues années et de longs efforts pour parvenir à ce résultat. Est-il
suffisant ? et la mémoire de tous les fusillés innocents est-elle lavée ? et
toute la lumière est-elle faite ? Hélas, non. Il y a eu, de 1914 à 1918,
avoue-t-on officiellement, près de 2.000 exécutions..." (préface)
410.
ARDOUIN-DUMAZET. Voyage en France. Supplément à la
17e série. Basse-Picardie. Consacré au Vermandois, de Saint-Quentin et
Péronne à Albert et Doullens. Berger-Levrault, 1917, in-12, viii-94 pp, 9
cartes ou croquis, broché, bon état
30 €
I. Saint-Quentin et les sources de la Somme - II. Le champ de bataille de
Saint-Quentin - III. En Vermandois - IV. De la Somme à l'Ancre - V. Le pays des
phosphates - VI. La Nièvre picarde. — "Cette brochure représente la partie
retirée de la 19e série du "Voyage en France" quand les volumes sur
le Nord de la France ont été refondus pour une nouvelle édition. Il était prévu
de l'ajouter à la nouvelle édition de la 17e série, mais la guerre en ayant
retardé la publication, elle est maintenant publiée séparément en raison de son
intérêt pour l'actualité." (The Geographical Journal, Vol. 50, No. 2, Aug.
1917) — Entre 1893 et 1920, Victor-Eugène Ardouin-Dumazet (1852-1940) rédige 66
volumes des "Voyage en France", ouvrages dans lesquels il fait un
tour de France et décrit avec soin les diverses activités agricoles,
industrielles et touristiques des pays traversés. Un précieux document sur
l'état de la France rurale et urbaine d'alors, couronné à deux reprises par
l'Académie française.
411.
BERGER
(Marcel) et Paul ALLARD. Les Secrets de la Censure pendant la Guerre. Editions des Portiques,
1932, in-12,
382 pp, reliure
demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon
état
30 €
Dès le début de la Première Guerre mondiale, le 2 août 1914, la censure
est proclamée en France via un décret instaurant l'état de siège. La propagande
et la désinformation remplacent alors la liberté d'expression. Lettres du front
et articles de presse : tout est vérifié et validé par l'État par crainte de
démoralisation de la population ou de démobilisation des troupes. L'ouvrage de
Marcel Berger et Paul Allard nous éclaire sur la mise en place de ce système
autoritaire dans un pays fondé sur les libertés démocratiques. Un contrôle de
l'opinion qui n'alla pas sans contestations mais qui fut maintenu jusqu'en
1919, au nom des intérieurs supérieurs de la nation. — "C’est en janvier
1915 que le bureau de la presse du ministère de la Guerre trouve son organisation
définitive à Paris. De 1914 à 1919, il a compté au total plus de 400 censeurs
affectés de quelques mois à plusieurs années, plus de 150 personnes y étant
affectées en permanence. L’organisation du bureau de la presse distingue trois
sections : les quotidiens ; les périodiques et les livres ; les télégrammes,
avec environ 2.400 télégrammes traités en moyenne par jour dès 1915, les
équipes de censeurs se relayant toutes les douze heures..." (Olivier
Forcade, Voir et dire la guerre à l’heure de la censure, 1914-1918) — Table :
Central télégraphique ; La mise en train de la machine ; Verdun ; “L'Homme
enchaîné” de Clemenceau et “L'Oeuvre” de Gustave Téry ; Dans la galère des «
Périodiques » ; Première nuit aux quotidiens ; « Nuit historique » ; La « grande
offensive » ratée ; La fin du “Bonnet rouge” ; Le chemin de Clemenceau ;
Clemenceau contre Caillaux ; La Paix sacrifiée ; Sous le règne de la Bertha ;
Les Américains à la rescousse ! ; Les Armistices.
412.
BORDEAUX
(Capitaine Henry). La Chanson de Vaux-Douaumont. I. Les derniers jours du fort
de Vaux (9 mars-7 juin 1916). – II. Les captifs délivrés (21
octobre-3 novembre 1916). Plon, 1916-1917,
2 vol. in-12, 308 et 330 pp, 5 plans des lieux de
batailles dépliants hors texte, brochés, couv. lég. piquées, bon état
40 €
"C’est durant la Première Guerre mondiale que Bordeaux mit
parallèlement au service de la France ses compétences militaires et ses talents
littéraires : officier dans l’armée territoriale en raison d’une blessure, il
va en effet demander à être versé dans l’armée active et sera nommé « officier
de liaison à Verdun, chargé de rédiger un historique destiné aux ambassades,
missions à l’étranger et à l’état-major. ». De cette expérience, Bordeaux
tirera de nombreux textes, dont La Chanson de Vaux-Douaumont, récit en deux
volumes consacré aux combats qui se déroulèrent dans la Meuse pour le contrôle
de différentes fortifications. Le premier tome, intitulé Les derniers jours du
fort de Vaux, dédicacé "Aux soldats de Verdun", relate la perte des
forts de Vaux et Douaumont, pris respectivement par les Allemands le 25 février
et le 7 juin 1916 ; le second volet, Les Captifs délivrés – cette fois dédicacé
au Général Pétain – raconte quant à lui la reprise de ces édifices, sur une
période allant du 21 octobre au 3 novembre 1916. Enrichis de cartes, de lettres
et de rapports divers, fournissant une description minutieuse des événements,
ces deux documents représentent un témoignage d’exception aussi bien d’un point
de vue factuel qu’idéologique, de nombreuses considérations historiques,
politiques et spirituelles se retrouvant au fil du récit. Bordeaux déploie en
effet toute une stratégie argumentative pour donner une coloration héroïque aux
combats et une dimension métaphysique à l’ensemble du conflit, faisant de la Grande
Guerre une croisade destinée à briser une fois pour toutes les ambitions
allemandes." (Olivier Wicky, Guerre totale et guerre sacrée, 2015) —
"L’admirable défense de Verdun a été certainement l'un des événements les
plus considérables de la guerre. L’héroïsme que nos troupes ont déployé autour
de cette ville a peut-être contribué, plus qu’aucun des autres épisodes de la
lutte, à faire grandir notre prestige dans le monde. Le livre de M. Henry
Bordeaux fait revivre devant nos yeux quelques-unes des phases les plus
meurtrières de cette bataille inouïe. Écrit dans un style alerte, parfois
émouvant, il est propre à faire comprendre le drame grandiose qui s’est déroulé
depuis le mois de février 1916 ; il donne à ceux qui sont restés loin du front
une idée de la façon dont sait se battre cet admirable soldat français en qui
revivent toutes les qualités de la race. S’aidant de documents de première
main, de témoignages directs, de carnets de soldats tels que le Journal du
capitaine Delvert, ainsi que d’une version allemande des faits, M. Henry
Bordeaux décrit la dure vie qu’ont menée nos soldats dans la région de Vaux,
les assauts terribles et l’effroyable bombardement qu’ils ont subi, les
difficultés du ravitaillement et des relèves, le manque d’abri, le manque
d’eau, le manque de sommeil..." (Georges Blondel, Revue internationale de
l'enseignement, 1917)
413.
CANCE
(Jacques). Joseph
Fourat et les régiments de Cahors : Itinéraire sanglant de la Grande Guerre. [Paris], Chez l'auteur,
1999, in-8°,
111 pp, 20
photos et 13 cartes et plans, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L'histoire des cinq enfants Fourat à travers le 7e et 207e RI : Louis et
Joseph furent tués.
414.
CHAMBARD
(Claude). Mourir
pour Verdun. France-Empire, 1966, in-8°, 341 pp,
12 pl. de photos hors texte, biblio, broché,
jaquette illustrée, bon état
25 €
Pour écrire ce livre, l'auteur, rédacteur en chef du “Journal des
Combattants”, hebdomadaire fondé en 1916, a patiemment rassemblé des années
durant une considérable documentation sur toutes les unités qui ont participé à
la gigantesque bataille. Il a consulté les mémoires des grands chefs militaires
et des hommes politiques qui en ont assumé la responsabilité. Il a fait appel
enfin à des centaines de témoignages de combattants. “Mourir pour Verdun” est
la synthèse de leurs révélations et des récits historiques régimentaires. Une
contribution nouvelle et précieuse à l'histoire de cette bataille. — "Du
21 février au 15 décembre 1916, en trois cents jours de combats incessants et
impitoyables, les Français, sous les ordres du Général Pétain, et les Allemands,
sous celui du Kronprinz impérial, s'affrontèrent au saillant de Verdun dans la
plus longue et la plus dure bataille de tous les temps. En dix mois, 70
divisions françaises et 46 allemandes vinrent se consumer dans cette fournaise.
Chaque vingt secondes un homme tombait, Français ou Allemand. Sur trois de ces
hommes, l’un ne se relevait plus. Quatre cent mille soldats des deux nations
trouvèrent à Verdun leur dernier rendez-vous. Neuf cent mille autres restèrent
profondément meurtris dans leur chair et ne purent jamais oublier l'enfer dans
lequel ils avaient combattu. En attaquant Verdun, le Général von Falkenhayn,
chef du grand état-major allemand, avait voulu, selon sa propre expression
“saigner l’armée française”. Il n'avait pas prévu que l'armée allemande deviendrait
aussi exsangue. Et il avait sous-estimé l'esprit offensif des poilus illustré
par les mots célèbres “Courage, on les aura” qu'écrivit le Général Pétain au
bas de son ordre du jour du 10 avril. Avant d'écrire ce livre, Claude Chambard,
rédacteur en chef du “Journal des Combattants”, hebdomadaire fondé en 1916, a
patiemment rassemblé des années durant une considérable documentation sur
toutes les unités qui ont participé à la gigantesque bataille. Il a consulté
les mémoires des grands chefs militaires et des hommes politiques qui en ont
assumé la responsabilité. ll a fait appel enfin à des centaines de témoignages
des combattants. “Mourir pour Verdun” est la synthèse de leurs révélations et
des récits historiques régimentaires. La fresque vivante et minutieuse brossée
par Claude Chambard, dépeint la condition dramatique des hommes de Verdun et
apporte une contribution nouvelle et précieuse à l'histoire de cette bataille
où l'infanterie française se couvrit de gloire." (L'Editeur)
415.
CHATEAUBRIANT
(Alphonse de). Lettres des années de guerre, 1914-1918. P., André Bonne, 1952, in-12,
254 pp, broché,
papier lég. jauni, soulignures crayon rouge et bleu, bon état
25 €
Les lettres de guerre d'Alphonse de Châteaubriant révèlent l'évolution de
son moral en fonction des batailles auxquelles il prend part – la Marne en
septembre 1914, Verdun en février 1916, la Somme peu de temps après, et enfin
les grandes offensives du printemps 1918 – et permettent de mesurer les phases
de découragement et les phases de remobilisation dans le consentement à la
souffrance vécue et infligée.
416.
COCHET
(François). Rémois
en guerre, 1914-1918. L'héroïsation au quotidien. Presses Universitaires de
Nancy, 1993, in-8°, 168 pp,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Rarement ville française aura été autant montrée en exemple que Reims
durant le premier conflit mondial. Ville-front, Reims cumule plusieurs
spécificités : des civils continuent d'y résider alors que les bombardements
sont quasi quotidiens et occasionnent à la cité des dégâts considérables.
Civils et militaires français doivent cohabiter dans la ville non sans parfois
quelques difficultés. Les civils rémois qui refusent de quitter les rues de la
cité se voient alors spontanément dépeints comme des héros par les journalistes
et les mémorialistes de l'époque. La ville de Reims elle-même devient le
symbole du courage héroïque aux yeux de la France et du monde. L'ouvrage de
François Cochet fondé sur une recherche érudite et l'utilisation de sources
inédites nous donne enfin la première étude historique véridique de la ville de
Reims durant la Grande Guerre. — "Dès le début de la guerre, Reims connaît
l'occupation allemande. La ville est conquise le 4 septembre mais la victoire
de la Marne stabilise le front de Champagne sur les hauteurs qui cernent ce qui
deviendra la ville Martyre. Reims va se trouver sous le feu ennemi durant
quatre années. Le 19 septembre, la cathédrale bombardée n'est qu'un brasier.
Peu à peu, les rémois s'organisent dans la guerre, soutenus par leur maire,
J.-B. Langlet, et par leur archevêque, le cardinal Luçon. François Cochet a
brossé le tableau de leur existence au jour le jour. Son étude repose
principalement sur les informations de deux journalistes, Paul Hess et Victor
Charlier, et sur les témoignages qu'il a pu recueillir des survivants. Un quart
de la population reste présent jusqu'en 1917. Mais au printemps, les
bombardements la réduisent à 5000 habitants qui survivent au milieu des ruines
amoncelées. Agrégé d'Histoire, docteur des Universités, François Cochet nous
donne la première étude historique véridique de notre ville durant la Grande
Guerre." (Académie Nationale de Reims, 1993)
417.
Comité
de Propagande Socialiste pour la Défense Nationale. Le Devoir. P., Librairie de l'Humanité,
1916, in-12,
12 pp, broché,
bon état
20 €
"Albert Thomas venu de la droite de la SFIO, est la figure de proue
d’un « socialisme national », qui s’incarne dans le « Comité de Propagande
Socialiste pour la Défense Nationale », qu’il fonde en juillet 1916 afin de
donner « de toute son énergie, les munitions intellectuelles et morales qui ne
sont pas moins indispensables au succès que les munitions de fer et d’acier ».
Cette instance de propagande ultra-majoritaire qui publie dix brochures durant
l’année 1916 développe des formules à la dimension messianique évidente, visant
à régénérer l’homme socialiste dans la guerre et par la guerre." (Adeline
Blaszkiewicz-Maison, L’expérience Albert Thomas. Le socialisme en guerre
1914-1918, 2013)
418.
CONZE
(Henri). Des
Tranchées à la chute du Mur. Témoins en Margeride. Editions DiversGens, 2010, in-8°,
362 pp, 20
photos, annexes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
30 €
Trois Lozériens, le grand-père, le fils et le petit-fils, ont participé
aux quatre grands conflits qui ont marqué la France au XXe siècle en tant
qu'acteurs capables de comprendre, juger et décrire. Hippolyte, capitaine,
rejoignit le Front en août 1914 et ne le quitta qu'en décembre 1917. Pierre fut
membre de l'Etat-major national de la Résistance et Chef d'Etat-major de l'Organisation
de Résistance de l'Armée (ORA) ; il commanda la 13e Division à Sidi Bel Abbès
au moment des événements d'Algérie du 13 mai 1958. Henri, enfin, connut
l'Algérie comme sous-lieutenant et la Guerre Froide comme responsable d'aspects
très sensibles de notre politique internationale et stratégique d'alors,
notamment au travers des programmes nucléaires. Dans ce livre, l'auteur, Henri
Conze, ancien Délégué Général pour l'Armement, rassemble et analyse des écrits
laissés par son père et son grand-père. Certains ont été utilisés par des
historiens, mais la plupart sont inédits.
419.
CORDIER
(Louis). Ceux
du premier armistice. Souvenirs d'un marsouin de la Division Pruneau. Armée
d'Orient 1918. Clermont-Ferrand, Editions de Limagne, 1936, in-12,
240 pp, préface
du Maréchal Franchet d'Esperey, 24 photos hors texte, 3 dessins, une carte et 2
grands panoramas de l'auteur in fine, broché, bon état. Edition originale, un
des 150 ex. numérotés sur Rives blanc. Peu courant
60 €
Les Poilus d'Orient. — "Les troupes françaises étaient condamnés à
suivre épisodiquement les combats du front occidental et à endurer les
sarcasmes d'observateurs, de visiteurs qui toisaient cette armée sinon avec
mépris, du moins sans aménité. Le germaniste Louis Cordier, qui a beaucoup
écrit sur la campagne d'Orient, relate un dialogue savoureux entre deux
marsouins, particulièrement explicite sur le déficit d'image de cette armée : «
Eh oui, mon vieux, on dirait que tu l'sais pas... qu'en France y faut pas leur
en causer dl'armée d'Orient. Chez nous, quand j'suis été en perme, tu pouvais
pas leur sortir du citron qu'on fait pas l'amour tout' la journée avec des
gonzess' qui renif l'papier d'Arménie »." (Franck Tison, L'Eglise de
France et l'Armée d'Orient, 1997)
420.
DUROSELLE
(Jean-Baptiste). La Grande Guerre des Français, 1914-1918. L'incompréhensible. Perrin, 1994, gr. in-8°,
515 pp, cartes,
biblio, index, broché, couv. illustrée, tranche lég. salie, bon état
25 €
Comment la France et les Français – 7 000 000 de mobilisés, 1 397 000
morts – ont-ils pu supporter une guerre si longue, si dure, si cruelle, si
coûteuse ? Pour y répondre, Jean-Baptiste Duroselle a étudié la Grande Guerre
de 14-18 sous tous les angles possibles : les phases militaires, naturellement,
mais aussi le rôle des chefs, la souffrance des combattants et de leurs
familles, les civils, le comportement des gouvernements successifs, des partis
et des syndicats, le financement, l'armement, la reconversion industrielle et
ses effets sociaux, la guerre économique, la guerre psychologique, le prix
terrible de la victoire, les profondes conséquences morales, politiques,
économiques, intellectuelles et sociales de ces cinquante-deux mois qui ont
sans doute plus changé la France que ne le fera la Deuxième Guerre mondiale. Un
livre majeur pour prendre la mesure de ce cataclysme.
421.
FORSANT
(Octave). L'Ecole
sous les obus. Pages vécues du martyre de Reims. Hachette, 1918, in-8°,
vi-82 pp, préface
de Léon Bourgeois, 16 pl. de photos hors texte, 2 croquis dans le texte,
broché, pt mques sur les bords de la couv., bon état (ouvrage couronné par
l'Académie française, Prix Montyon 1918). Peu courant
25 €
"Le livre est d’autant plus émouvant qu’il expose sans phrases mais
avec une précision que les faits, les dates, les chiffres rendent éloquente, la
vie scolaire de Reims pendant près de trois années d’un bombardement intense et
incessant. Quels exemples ont donnés ces maîtresses, ces maîtres, ces enfants,
non seulement dans leurs écoles souterraines, mais encore dans la ville même
que tous devaient traverser, sous les bombes, plusieurs fois chaque jour ! Il
suffit de lire le journal si simplement rédigé de quelques-unes des
institutrices pour deviner les dangers et les terribles angoisses que tous ont
endurés, et pour admirer leur héroïque sérénité. Et il ne s’agit pas de
quelques dévouements isolés : 29 maîtresses et 7 maîtres se sont mis
spontanément à la disposition de leur chef. M. l’Inspecteur Forsant s’est
volontairement assigné une place très modeste dans cette histoire de l’Ecole
sous les obus ; il n’est que juste de rappeler qu’il a été l’instigateur de
cette création aussi utile qu’admirable et que, par ses visites quotidiennes
aux classes souterraines, par sa propre vaillance, il a su encourager et
entretenir la vaillance des écoliers, de leurs parents et d’un personnel
d’élite." (Alix Fontaine, Revue pédagogique, 1919) — "À Reims, c’est
« l’école sous les obus » selon le témoin Octave Forsant (le front traverse
deux fois la ville pour se stabiliser à proximité). Or il est nécessaire
d’assurer une continuité des enseignements, ce qui relève parfois du sacerdoce
pour les hussards noirs de la République. Dès novembre 1915, ce sont
essentiellement des enseignantes qui apprennent aux élèves à « lire, écrire,
compter » et exaltent le patriotisme pour entretenir le moral de la
population." (Clair Juilliet)
422.
FRÉMONT
(Henri). Réfugiés
meusiens. Les faits, gestes et dires du Père Barnabé de Samogneux, réfugié à
Paris (1914-1918). Verdun, H. Frémont & fils, s.d. (1919), in-12,
134-(2) pp, préface par André Maginot, 10 pl. hors texte de dessins par L. Boutin,
broché, bon état
25 €
Peu d'ouvrages traitent des réfugiés meusiens de la Première Guerre
mondiale, ces hommes et ces femmes contraints par la guerre à quitter leur
foyer. Cet ouvrage reproduit une série d'articles publiés de 1917 à 1919 dans
le Bulletin Meusien. Chacun de ces articles met en scène un personnage né de
l'imagination d'Henri Frémont, alors rédacteur en chef du Bulletin Meusien.
Paysan à Samogneux, près de Verdun, le père Barnabé a été contraint de quitter
son village en février 1916, lors de l'attaque allemande sur Verdun. Réfugié à
Paris, comme tant de Meusiens, il y découvre la vie de l'arrière et une
population peu soucieuse des réfugiés. Dès lors, il s'attache à faire connaître
la situation de ces déracinés. Certain de la victoire finale, il contribue
aussi à conforter le moral de ses compatriotes. Sous la plume alerte d'Henri
Frémont, il devient même à lui seul le symbole des réfugiés meusiens...
Samogneux, village meusien à 15 km au nord de Verdun, a été détruit lors de la
Première Guerre Mondiale.
423.
FRIBOURG
(André). Les
Martyrs d'Alsace et de Lorraine, d'après les débats des Conseils
de guerre allemands. Plon-Nourrit et Cie, 1916, in-12, 189 pp,
reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs filetés
et soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), bon
état. Rare
40 €
"Ce livre de M. Fribourg prouve de la façon la plus indiscutable
combien l'Alsace est restée française après quarante-quatre années de
domination allemande. On y trouvera l'évocation des innombrables victimes de la
terreur qui règne sur le pays depuis août 1914. Elles appartiennent à toutes
les classes de la société et toutes ont été frappées pour leur attachement à
l'ancienne mère-patrie." (Albert Mathiez, Annales révolutionnaires, 1916)
— "Dans ce livre plein d'intérêt, M. André Fribourg raconte, d'après les
débats des conseils de guerre allemands, ce qu'ont souffert, durant les
vingt-quatre mois qui nous séparent de la déclaration de guerre, les Français
arrachés à leur patrie par la conquête de 1871..." (Stephen Pichon,
Nouvelles de France, août 1916)
424.
GEFFROY
(Gustave), LÉOPOLD-LACOUR et Louis LUMET. La France héroïque et ses alliés, 1914-1919. Larousse, 1919, 2 vol.
in-4° (25 x 32), viii-316 et 324 pp,
1.283 reproductions photographiques, 51 planches
hors texte en noir et en couleurs, 28 cartes dont 11 en couleurs, reliures demi
chagrin vert foncé, plats de percaline vert empire, 1er plats illustré d'une
Mariane frappée à froid, titre frappé or, dos lisses ornés de motifs fleuris
frappés à froid, titres dorés (rel. de l'éditeur), bon état
90 €
Tome I : 1914-1916 - Tome II : 1916-1919. — Une histoire de la Première
Guerre mondiale depuis les préliminaires diplomatiques de 1914, écrite à chaud
de 1916 à 1919 et fabuleusement illustrée.
425.
HARCOURT
(Robert d'). Souvenirs
de captivité et d'évasions, 1915-1918. Payot, 1935, in-8°, 287 pp, édition
définitive, broché, couv. lég. défraîchie, bon état (Coll. de Mémoires, études
et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale). Ouvrage couronné
par l'Académie française
25 €
"Un récit d'évasion dont la lecture est une remarquable leçon de
courage et d'énergie. Rester prisonnier en Allemagne, quelques-uns, en effet,
parmi les meilleurs, ne s'y sont jamais résignés : ainsi Robert d'Harcourt,
dont la troisième tentative échoua ainsi dans le Rhin même, à quelques mètres
de la frontière. D'un style très alerte, très vivant, ce livre est à la fois le
plus passionnant des récits et le meilleur des stimulants." (La Croix,
1936)
426.
HOUSE
(Edward Mandell). Papiers intimes du colonel House, publiés par Charles Seymour. Tome
III : Dans la guerre mondiale. Payot, 1930,
in-8°, 489
pp, broché, bon état (Coll. de mémoires,
études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)
30 €
"Point n'est besoin d'insister sur l'intérêt de premier ordre que
présente cette publication. Le colonel House, l'ami, le confident, souvent
aussi le conseiller du Président Wilson, a été, pendant la Grande Guerre, en
relation avec la plupart des personnages marquants d'Europe et d'Amérique. Du
jour où les Etats-Unis ont pris à la lutte contre les Empires Centraux une part
active, l'importance de son rôle s'est trouvée encore accrue et précisément ce
volume se rapporte à cette période allant du 2 avril 1917 au mois de juin 1918
où, avec l'aide matérielle largement accordée par le gouvernement, les
financiers et les industriels américains, et le concours de plus en plus
efficace des troupes américaines, la France, l'Angleterre et l'Italie tentent
d'abord sans succès de libérer les régions envahies, puis résistent aux grandes
offensives austro-allemandes marquées par le désastre italien de Caporetto, la
rupture du front anglais dans le nord de la France, le recul des armées
françaises depuis le Chemin-des-Dames jusqu'à la Marne. En même temps que se
poursuivait la guerre meurtrière, les hommes d'Etat, loin des champs de
bataille, livraient aussi des combats qui, pour n'être pas sanglants, n'en
devaient pas moins avoir, pour toutes les nations d'Europe, les conséquences
les plus graves. Le colonel House était, si l'on peut dire, au centre de ces
discussions. Il tenait un journal, rédigeait des notes, écrivait, recevait
force lettres et de tous ses papiers conservés à l'Université de Yale, M.
Charles Seymour, après s'en être servi pour composer son ouvrage sous forme de
récit continu, a publié les plus significatifs. La traduction en français de ce
livre capital s'imposait." (Ch. Appuhn, La Quinzaine critique des livres
et des revues, 1930)
427.
JULLIAC
(Capitaine de réserve de la garnison de Montmédy). Montmédy, 1er août - 29 août
1914. Nancy, Victor Berger, 1925, gr. in-8°, 67
pp, 5 pl. de photos hors texte, broché,
couv. lég. salie, bon état. Peu courant
50 €
Souvenir aux morts de Brandeville. Hommage aux survivants." — Un
ouvrage concernant la garnison de Montmédy et son triste sort en 1914. L’auteur
est le capitaine de réserve Pierre Louis Albert Julliac (1876-1931). —
"... Les journées des 25 et 26 août furent jours d'angoisse et d'attente.
Peu à peu le cercle ennemi continuait à se resserrer autour de Montmédy. Le
bruit du canon, qui s'entendait quelques jours avant vers le nord, tonnait
maintenant dans la direction de l'est et du sud. Vers l'ouest, la bataille
faisait rage. Le soir, du haut des remparts, nous assistions aux combats
d'artillerie qui se déroulaient dans la direction de Stenay. Notre seul but,
pour le moment, était d'assurer la liaison avec la place de Longwy, que nous
savions assiégée, mais dont nous n'avions, pour l'instant, aucune nouvelle. Cette
liaison, qui précédemment s'opérait par fil télégraphique, fut interrompue par
le bombardement de cette place. Il ne nous restait plus que le service de
pigeons voyageurs. (...) Plus tard, lorsque les officiers de Longwy et de
Montmédy se retrouvèrent en captivité, nous sûmes qu'aucun de nos messages
n'était arrivé à destination, sans doute par suite de la destruction du
pigeonnier militaire de Longwy. Montmédy devenait séparée de la France non
occupée : c'était une île au milieu de la mer...
428.
LA
GRANGE (Louis de). Pendant l'occupation allemande. Souvenirs du baron Louis de La Grange (août
1914-novembre 1918). P., Plon-Nourrit et Cie, 1925,
in-12, x-238
pp, un portrait de l'auteur en
frontispice et 6 gravures hors texte, préface de Mgr Chollet, broché, bon état
30 €
Durant toute l'occupation du château de Sebourg (Nord), le baron Louis de
la Grange a tenu un journal de bord qu'il a publié au sortir de la guerre.
429.
LLOYD
GEORGE (David). Mémoires de guerre. Fayard, 1934-1935,
2 vol. in-8°, 516 et 491 pp, traduction de Charles
Bonnefon, brochés, bon état
60 €
Lloyd George, ministre de l'armement en 1915, s'allia avec les
conservateurs pour renverser le premier ministre Asquith, jugé trop modéré dans
la conduite de la guerre, et le remplaça en décembre 1916 à la tête d'une
coalition de libéraux et de conservateurs. Mobilisant avec énergie toutes les
forces de la nation vers l'effort de guerre, il joua un rôle comparable à celui
de Clemenceau en France, et s'entendit avec ce dernier pour confier le
commandement suprême à Foch. — "Après tant d'autres, M. Lloyd George s'est
décidé à publier ses Mémoires. Comme il le dit dans une sobre préface, il a été
le seul homme au pouvoir qui ait « vu cela du commencement à la fin », le seul
« qui ait été mêlé aussi intimement à la direction de la guerre, quand on la
considère d'un bout à l'autre de sa carrière ». Le premier volume étudie « la
formation de l'orage », de 1905 à 1914, puis le cours des événements jusqu'à la
« tragédie serbe », à l'automne de 1915. Le second est consacré à une anaylse
minutieuse de l'année 1916. Tous deux retracent peu les faits militaires en soi
et il ne s'y trouve presqu'aucune allusion à la guerre navale. En revanche, ils
sont excessivement riches en détails sur les préparatifs financiers, matériels
et techniques de la Grande-Bretagne, décidée à vaincre une fois qu'elle s'est
sentie prise dans l'engrenage d'une lutte qu'elle n'avait pas cherchée.
Précieux aussi sont les renseignements fournis touchant la question irlandaise,
les premiers efforts en faveur de la paix et les attitudes américaines avant
l'entrée en guerre de la République étoilée. (...) En résumé, deux volumes d'un
intérêt puissant, de lecture palpitante." (Frans van Kalken, Revue belge
de philologie et d'histoire, 1936)
430.
LUCKNER
(Comte Félix de). Le dernier corsaire (1914-1918). Souvenirs. Payot, 1927, in-8°,
252 pp, traduit
de l'allemand par Louis Berthain, 15 photos hors texte, broché, état correct
(Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de Guerre
mondiale)
25 €
L'extraordinaire aventure du navire corsaire allemand “Seeadler” qui
s'illustra durant la guerre de 1914-1918 sous le commandement du comte von
Luckner. Mauvais, très mauvais élève à l'école, Felix von Luckner disparaît de
chez lui à l'âge de 13 ans. Après avoir bourlingué sur toutes les mers du globe
pour se faire la main et devenu officier de Guillaume II, il réapparaît auprès
des siens au terme de quinze années d'aventures. Mais sa plus grande aventure
reste à venir : de Guillaume II en personne, Luckner reçoit une mission de
corsaire dans l'océan Pacifique pendant la guerre 14-18, loin, très loin des
tranchées. Sa guerre à lui ne fait qu'un mort, par accident ; il prendra à son
bord tous les équipages des quatorze bateaux ennemis coulés par le fond. Et
tous, loueront l'humanisme et la joie de vivre de cet homme hors du commun.
Félix von Luckner, le “Nelson allemand”, racontera son odyssée quelques années
après la fin du conflit. Un livre de souvenirs digne des meilleurs romans...
431.
MORDAL
(Jacques). Versailles
ou la Paix impossible. Presses de la Cité, 1970, in-8°, 344 pp, 16 pl.
de photos hors texte, 2 cartes sur les gardes (L'Europe en 1914 et en 1919),
cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
30 €
L'histoire est sévère pour le traité de Versailles dont Jacques Bainville
écrivait déjà en 1920 qu'il « prépare la guerre éternelle ». Quelles sont les
raisons de cette faillite ? Pour les mieux comprendre, Jacques Mordal rappelle
ici le déroulement des opérations de la Grande Guerre, les circonstances qui
ont poussé les différents belligérants à prendre les armes, la situation dans
laquelle ils se retrouvèrent lorsque le canon se tut. Il nous montre comment le
démembrement de l'Autriche-Hongrie créa en Europe centrale un vide où se
précipiteront quelques années plus tard le pangermanisme de Hitler puis le
panslavisme de Staline, comment la victoire allemande à l'Est a facilité le
triomphe de Lénine, comment les Etats-Unis, amenés à intervenir dans cette guerre
que personne ne savait plus comment finir, sont devenus les arbitres du monde,
comment le partage des dépouilles de l'Empire ottoman au Moyen Orient fit
naître la situation explosive qui y règne aujourd'hui. Plus grave que ces
découpages favorisés par les théories de Wilson et sa méconnaissance des
questions européennes il y a l'esprit revendicatif des Alliés qui, pour
justifier les réparations qu'ils ont l'illusion de pouvoir obtenir, vont
s'évertuer à imposer le principe de la responsabilité exclusive de l'Allemagne
et de l'Autriche-Hongrie, créant eux-mêmes cette impression de « diktat » qui
sera le cheval de bataille de Hitler. Il faut suivre avec l'auteur les
événements qui se déroulaient en Russie, en Hongrie, dans le territoire des
Sudètes, en Allemagne enfin, tandis que la Conférence de la Paix poursuivait
ses travaux, pour comprendre que cette guerre si malencontreusement engagée et
prolongée ne pouvait trouver un règlement satisfaisant dans l'état d'esprit qui
régnait en 1919.
432.
MORTANE
(Jacques). A
travers les filets de l'ennemi. La Guerre des Ailes (1914-1918). Editions Baudinière, 1929, in-12,
270 pp, reliure
demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge (lég. frottée), tranche
mouchetée, bon état (Coll. La Guerre des Ailes, 1914-1918)
25 €
433.
MORTANE
(Jacques). Missions
spéciales. (La Guerre des Ailes). Editions Baudinière, 1929, in-12, 318 pp, préface
du général Denain, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge
(lég. frottée), tranche mouchetée, bon état (Coll. La Guerre des Ailes,
1914-1918)
25 €
434.
NIOX
(Lieutenant). Mes six évasions. Hachette, 1919,
in-12, viii-244
pp, préface de Maurice Barrès,
illustrations, une carte, broché, dos recollé, bon état (Coll. Mémoires et
récits de guerre), envoi a.s.
30 €
Le 13 septembre 1915, à 5h22, vingt-deux appareils de bombardement de
l’escadrille V.B.102 décollent de la base d’Ancermont en Meuse, avec mission de
bombarder la gare de Trêves. Après avoir lancé 91 obus de 90, 5 obus de 155 et
une torpille de 58, les dégâts subis par la gare de Trêves et la ligne
Trêves-Metz furent si importants que le trafic dut être arrêté complétement sur
cette voie ferrée pendant trois jours. Au retour, un des appareils, de type
Voisin, avec pour équipage le sergent et pilote Charles Niox (fils du général
du même nom) et l'aspirant et observateur Gaston de La Guérrande, fut touché
au-dessus de la forêt de Moyeuvre. Les dégâts occasionnés les obligèrent à
atterrir à Lommerange. Faits prisonniers le jour même, le pilote et
l’observateur furent dirigés sur l’Allemagne. Le sergent Niox chercha cinq fois
à s’évader et, chaque fois, fut repris. Une sixième tentative, très
aventureuse, lui permit enfin de passer en Hollande. Il arriva en France en
1918, et reprit sa place dans l’aviation de bombardement. Charles Niox est
l’auteur d’un ouvrage « Mes six évasions » paru en 1919. En 1918, devenu
sous-lieutenant, il constitua une amicale des évadés d’Allemagne.
435.
NOUSSANNE
(Henri de). La
Guerre dans l'Ile-de-France. Journal d'un Bourgeois de Senlis. De Boccard, 1916, in-12,
vii-260 pp, index, broché, bon état. Peu courant
25 €
"Ce journal commence avec la guerre et se poursuit jusqu'au 22
février 1915. Oeuvre d'un homme de lettres connu, il est fort intéressant : il
le serait plus encore, si l'auteur, au moment de l'invasion allemande, du 31
août au 16 septembre, n'avait quitté Senlis pour un refuge fort éloigné dans le
Sud..." (Jean Vic, La littérature de guerre, août 1914-août 1916) —
"Je n'ai pas commencé ce journal dans l'intention arrêtée de le publier.
Je songeais plutôt à noter des impressions, remarques et idées, utiles, par la
suite, à des travaux plus ordonnés. Le titre de “Journal d'un Bourgeois de
Senlis” m'a servi lorsqu'afin de contribuer à mettre en lumière l'abominable
conduite des Allemands dans l'Ile-de-France, j'ai fait paraître, au
“Correspondant”, les informations et documents que j'avais rassemblés sur leurs
crimes à Senlis. Entre temps, j'avais continué de rédiger, au jour le jour, les
réflexions que m'inspiraient les événements de la guerre..."
(avant-propos, mai 1916)
436.
PEDRONCINI
(Guy). Pétain.
Le soldat et la gloire, 1856-1918. Perrin, 1989,
in-8°, 444
pp, 8 pl. de photos hors texte, 8 cartes,
reliure simili-cuir éditeur, jaquette illustrée, bon état
30 €
Sans l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, le 28 juin 1914,
Philippe Pétain, fils de cultivateur du Pas-de-Calais, aurait pris sa retraite
en 1914, à cinquante-huit ans, comme colonel commandant un régiment d'Arras, et
sa notoriété n'aurait pas franchi le cercle des brevetés de l'École de guerre,
où l'on avait tout de même noté l'originalité novatrice de ses vues. La Grande
Guerre révèle et impose, de Charleroi à Verdun, ce colonel qui a mis
trente-quatre ans pour atteindre son grade et qui, en trente-quatre mois de
combats, devient, en mai 1917, commandant en chef. Après le miracle de Joffre à
la Marne, il y a le miracle de Pétain en 1917. Il trouve une armée épuisée,
révoltée, menacée de surcroît par le retour des divisions allemandes du front oriental.
Par une stratégie originale et globale, il surmonte la triple crise morale,
tactique et stratégique et permet à l'armée française de tenir et de vaincre.
1940-1944 a conduit des auteurs à minimiser rétroactivement le rôle de Pétain
en 1914-1918, à chercher dans les témoignages de ses pairs ou de ses supérieurs
les traces du pessimisme et du défaitisme qu'on lui reprochera plus tard. Guy
Pedroncini, grand historien des conflits contemporains, s'est attaché, comme
nul ne l'avait fait, à étudier et à dépeindre minutieusement et sans à-priori
le comportement, les idées et les décisions du général Pétain. Il montre par
les archives que son rôle est tout à fait essentiel, non seulement à Verdun,
mais dans la victoire finale. Et celle-ci aurait été plus décisive si
l'offensive qu'il avait conçue et préparée pour acculer l'armée allemande à un
nouveau Sedan avait pu être lancée le 14 novembre 1918. Selon Guy Pedroncini,
il aurait mieux valu que les décideurs suprêmes fussent Poincaré, Pétain ou
Joffre plutôt que Clemenceau et Foch, et l'on peut, après le général de Gaulle,
regretter une victoire inachevée. Enfin, dans la perception de l'utilité des
premiers avions et des premiers chars, comme dans leur emploi, Pétain est un
pionnier. Le 8 décembre 1918, il reçoit le bâton de maréchal de France. Il «
n'était pas moins grand soldat » que Foch, estimera Clemenceau. Certainement
l'égal des plus grands, mais assurément le plus secret et le plus indépendant.
437.
POURCHER
(Yves). Les
Jours de guerre. La vie des Français au jour le jour entre 1914 et 1918. Plon, 1994, in-8°,
546 pp, sources
et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Voici une autre histoire de la guerre 1914-1918, celle des départements,
celle des anonymes qui sont loin du front, celle des jours interminables où
chacun attend la paix en redoutant les ravages des armes. En puisant dans les
fonds immenses des archives nationales, départementales ou militaires, des
correspondances privées et des journaux intimes, Yves Pourcher nous fait entrer
dans les villages, les ateliers et les maisons. Les jours de guerre ont la
belle apparence du quotidien et du sensible. Avec des pleurs et des rires, du
travail harassant, des fortunes perdues et d'autres amassées, des amours
fébriles et de terribles solitudes. Comme la plus profonde des blessures, les
jours de guerre marquent le siècle : jours de peine, jours de mémoire, la mort
des terroirs tués comme les hommes. Assurément, la fin d'une France. —
"Dans ce livre, Yves Pourcher s'intéresse délibérément à ceux qui ne sont
pas sur le front entre 1914 et 1918. Il s'agit d'un ouvrage de synthèse
utilisant aussi bien des sources d'archives (Archives nationales, Service
historique de l'Armée de terre de Vincennes, Archives départementales) et des
sources de seconde main que des romans, mémoires et récits. Bécassine fait
ainsi quelques apparitions (pp. 329-338). L'auteur s'appuie également sur des
documents moins connus, comme le journal d'Emile Joly, maire de Mende, tenu du
30 avril 1916 au 14 décembre 1918 (pp. 301-328). (...) Au total, un livre riche
où l'anthropologie au quotidien oscille entre histoire et littérature."
(François Cochet, L'Homme, 1995)
438.
PRAT
(Jean-H.). Un
« Appelé service auxiliaire » raconte... 1913-1919. P., Editions du Tigre,
s.d. (1969), gr. in-8°, 224 pp, 30 pl. de photos, illustrations, cartes et fac-similés
hors texte (2 en couleurs), broché, bon état
40 €
Témoignage intéressant d'un combattant : La Fère, l'Armée d'Orient à
Salonique (pp 49-127), Mardyck, Compiègne, Ligny et-Bar-Le-Duc, l'Italie,
Chaintrix. L'auteur, « appelé sous les drapeaux » en 1913 – et seulement libéré
en 1919 – lauréat de l’Académie française, consacre la moitié de son livre à
son expérience en Grèce. De 1915 à 1921, la France participa, après l’échec de
la campagne des Dardanelles, à l’ouverture d’un front « périphérique » dont
l’épicentre fut la ville grecque de Salonique. Cette participation forte de
plusieurs centaines de milliers d’hommes connut des appellations multiples. Les
historiens la qualifient aujourd’hui, de façon synthétique, d’Armée d’Orient.
439.
RICHERT
(Dominique). Cahiers
d'un survivant. Un soldat dans l'Europe en guerre 1914-1918. Strasbourg, La Nuée Bleue,
2008, in-8°,
284 pp, préface
d'Angelika Tramitz, traduit de l'allemand, une carte, broché, couv. illustrée à
rabats, bon état
25 €
Comment décrire l’horreur d’une guerre ? Comment faire ressortit la peur,
la mort, le désespoir, la lâcheté ? Peut-être faut-il, à l’instar du soldat
Dominique Richert, appartenir à la race de ces paysans-poètes qui savent la
folie des hommes et l’humanité de la nature, le poids du silence et la densité
de la parole. Agriculteur d’un petit village aux confins de l’Alsace et du
Territoire de Belfort, Dominique Richert (1893-1977) est appelé en 1913 sous
les drapeaux, loterie de l’histoire, du côté allemand. La guerre éclate, il est
au front, sur tous les fronts, France, Roumanie, Pologne, Russie, jusqu’à sa
désertion en 1918. Les offensives imbéciles, les retraites paniquées, les
pilonnages absurdes, les officiers criminels, l’alibi patriotique, les cadavres
partout, la boue, la faim, le froid, l’ennemi qu’on voit, qu’on entend et puis
qu’on tue à quelques dizaines de mètres dans la tranchée d’en face. Dominique
Richert est pacifiste, mais il ne se révolte jamais, il cherche à sauver sa
peau sans perdre son âme. Et il observe, analyse, écrit. Son ample récit,
précis comme un documentaire, impitoyable comme un réquisitoire, témoigne d’une
humanité préservée au coeur de l’Europe saisie par le vertige de la guerre. Les
cahiers de ce survivant ont été publiés en Allemagne à l’initiative de Heinrich
Böll. Ils sont à ranger parmi les grands garde-fous de la raison, entre Roland
Dorgelès et Erich Maria Remarque.
440.
THOMAS
(Albert). Discours
prononcé par Albert Thomas, ministre de l'Armement et des Fabrications de guerre,
devant le Comité du conseil des ouvriers et des soldats de Petrograd le 12 mai
1917. S.l.n.n., s.d. (1917), in-12, 11 pp,
broché, bon état
20 €
441.
WILSON
(Henry Hughes). Journal du Maréchal Wilson, publié par le major-général Sir
C. E. Callwell. Edition française par le commandant Lhopital. Payot, 1929, in-8°,
544 pp, préface
du Maréchal Foch, 8 pl. hors texte, broché, bon état (Coll. de mémoires, études
et documents pour servir à l'histoire de la guerre mondiale)
30 €
"Le maréchal Sir Henry Wilson a laissé un Journal, dont son ami le
général Callwell a publié les pages les plus intéressantes en les insérant dans
un récit biographique. C'est un ouvrage de première importance : Sir Henry
Wilson écrit pour lui-même, avec une spontanéité, une vigueur qui donnent à son
Journal beaucoup d'attrait. Il ne pêche certes pas par indulgence ; il apprécie
hommes et événements avec une sévérité parfois brutale et, dans ses jugements,
il faut faire la part de l'exagération. Mais le récit de ses entretiens avec
les hommes d'État, les généraux britanniques et alliés (avec Foch surtout, pour
qui il éprouvait autant de sympathie que d'admiration) n'ont pas seulement beaucoup
de saveur : ils apportent des renseignements de premier ordre sur l'état
d'esprit des grands chefs, et sur les mobiles de leurs décisions." (Pierre
Renouvin, Revue Historique, 1931)
442.
WINTER
(Jay)(dir.) La
Première Guerre mondiale. Volume I : Combats. Fayard, 2013, gr. in-8°,
846 pp, traduit
de l'anglais, 40 pl. de photos en noir et en couleurs hors texte, 31 cartes,
biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
35 €
Voici l’ouvrage de référence sur la Première Guerre mondiale. Sous la
direction de Jay Winter, professeur à l’université de Yale, avec le Centre
internationale de recherche de l’Historial de la Grande Guerre et coordonné par
Annette Becker, il réunit les plus grands spécialistes internationaux du
conflit. Il paraît simultanément chez Fayard et dans la très prestigieuse
collection « Cambridge History », au Royaume-Uni. Véritable œuvre
transnationale, et manifeste d’une génération d’historiens, ce livre englobe
tous les espaces et les temps de la guerre qui, si elle est née en Europe,
devient très vite mondiale par le jeu des Empires coloniaux des grandes
puissances. Premier volume d'une trilogie, “Combats” montre que la guerre,
pensée en différents fronts, a été par bien des aspects totale : les combats,
terrestres, aériens, navals et les soldats ne peuvent se comprendre sans les
fronts « domestiques », d’occupations, de prisonniers et de réfugiés, dans les
usines, les champs et les écoles – questions qui sont au cœur des volumes 2 :
“Etats”, et 3 : “Sociétés”. A l’heure du centenaire, ce livre, appelé à faire
date, porte la plume d’une mémoire encore à vif, en deuil de près de 10
millions de combattants et de centaines de milliers de civils. Il soulève le voile
des illusions perdues pour retrouver la guerre, telle qu’elle fut.
443.
WINTER
(Jay)(dir.) La
Première Guerre mondiale. Volume II : Etats. Fayard, 2014, gr. in-8°,
889 pp, traduit
de l'anglais, 40 pl. de photos en noir et en couleurs hors texte, 16 cartes,
figures et tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, pt trace
de mouillure au bas des 20 derniers feuillets, bon état
30 €
La Première Guerre mondiale a cent ans : entre 1914 et 1918, pour la
première fois de l’histoire, le monde entier participait à une guerre vorace en
hommes, en ressources matérielles, en énergies, en loyautés, en ferveurs, en
horreurs. A guerre mondiale, histoire mondiale : à partir de l’idée, et sous la
direction de Jay Winter, épaulé par le Centre international de recherche de
l’Historial de la Grande Guerre, des historiens issus du monde entier ont
rédigé trois volumes qui rendent compte des avancées les plus récentes de
l’histoire de la Grande Guerre. Chacun des chapitres offre une synthèse
transnationale, englobe tous les espaces et les temps de la guerre. Les
chapitres réunis dans ce deuxième volume, Etats, fait suite au premier volume
déjà paru, Combats, et sera suivi par un troisième volume : Sociétés. De la
même façon que le premier volume, Etats se place au cœur du cyclone, en
privilégiant d’abord la compréhension par les fronts militaires, celles des
chefs d’Etat, des diplomates et des forces armées, logistiques et
technologiques, sans jamais oublier les hommes, leur endurance et leurs refus.
L’étude des économies de guerre se place au plus près des ouvriers, des
paysans, des financiers. Tous ont cru que la paix – et parfois la révolution –
couronnerait leurs efforts. Mais la guerre n’a pas pris fin partout dans le
monde en novembre 1918, loin de là.
444.
ACCOCE
(Pierre). Les
Français à Londres, 1940-1941. Balland, 1989,
gr. in-8°, 341 pp, biblio, index, broché, couv.
illustrée, bon état
25 €
"Les livres sur la France Libre sont suffisamment rares pour que nous
ne manquions pas de signaler celui-ci qui intéresse la première année de son
existence, celle d'une gestation particulièrement délicate. L'auteur nous
apporte une brassée d'informations sur la lente croissance des effectifs des
“Free French”, sur l'accueil plus que réservé qu'ils ont reçu de leurs
compatriotes installés de longue date sur le sol anglais et sur l'attitude rien
moins que courageuse de « gendelettres » français qui fuient – on ne sait
jamais – le Royaume-Uni menacé d'invasion. P. Accoce a bien restitué
l'atmosphère de tiraillements entre Churchill et de Gaulle, et le climat de
coups fourrés entre celui-ci et le « patron » de la Marine à Croix de Lorraine,
l'amiral Muselier, rival dérisoire (la suite algérienne le prouvera).
L'ensemble mérite d'être lu..." (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue
d'histoire, 1990)
445.
ALBRECHT
(Mireille). La
grande figure féminine de la Résistance : Berty. Laffont, 1986, gr. in-8°,
349 pp, 8
pl. de photos hors texte, broché, bon état
25 €
Racontée par sa fille Mireille, voici l'histoire de Berthie Albrecht, dite
Berty. Fille de protestants installés à Marseille, elle devient de 1935 à 1939,
une ardente militante anti-nazie et anti-fasciste. En 1940, elle organise, à
Lyon, avec son ami Henri Frenay, le mouvement Combat. Plusieurs fois arrêtée
par la police de Vichy, elle échappe à la déportation. Arrêtée par la Gestapo
en mai 1943, elle meurt dans la prison de Fresnes le 6 juin. Faite Compagnon de
la Libération à titre posthume, elle repose dans le mémorial du Mont Valérien.
446.
AMOUROUX
(Henri). La
Grande Histoire des Français sous l'Occupation. France Loisirs, 1985-1994, 10
forts vol. gr. in-8°, 538, 574, 586, 581,
576, 583, 606, 820, 809 et 828 pp, 80 pl.
de photos hors texte, biblio et index dans chaque volume, cart. éditeur,
jaquettes illustrées, bon état
120 €
Complet en 10 volumes : 1. Le peuple du désastre (1939-1940). 2. Quarante
millions de pétainistes (juin 1940-juin 1941). 3. Les beaux jours des collabos
(juin 1941-juin 1942). 4. Le peuple réveillé (juin 1940-avril 1942). 5. Les
passions et les haines (avril-décembre 1942). 6. L'impitoyable guerre civile
(décembre 1942-décembre 1943). 7. Un printemps de mort et d'espoir (novembre
1943- 6 juin 1944). 8. Joies et douleurs du peuple libéré (6 juin - 1er
septembre 1944). 9. Les règlements de comptes (septembre 1944 -janvier 1945).
10. La page n'est pas encore tournée (janvier-octobre 1945). —
"L'Amouroux, comme on dit déjà, restera l'ouvrage de référence. Vous
pouvez l'ouvrir en toute sécurité, rien n'y est écrit qui ne soit vérifié et
inspiré par une stricte impartialité. Loin des polémiques et des passions,
c'est en un mot, un livre d'histoire." (Jean Tulard)
447.
AUJOL
(Jean-Louis). Le Procès Benoist-Méchin (29 mai - 6 juin 1947). Compte-rendu
intégral des débats avec un avant-propos et une lettre de l'inculpé à son
défenseur. Albin
Michel, 1948, fort in-8°, 610
pp, une photo en frontispice, broché, bon
état
60 €
En 1941, Jacques Benoist-Méchin fit partie du gouvernement Darlan, comme
responsable des relations avec l’Allemagne. Ami de Drieu La Rochelle et du
ministre de la Propagande Paul Marion, il signa le manifeste
ultra-collaborationniste que l’amiral Platon lança le 9 juillet 1944 appelant
au limogeage de Laval et à la constitution d’un gouvernement entièrement acquis
à l’effort de guerre allemand. En mai 1947, il fut condamné à mort par la Haute
Cour, mais gracié par Vincent Auriol. Auteur d’une “Histoire de l’armée
allemande” (1936), son talent d’historien fut reconnu par des personnalités
aussi diverses que Mitterrand ou de Gaulle. Benoist-Méchin fut l’auteur d’un
des premiers récits de captivité paru en France, en avril 1941 : “La moisson de
Quarante. Journal d’un prisonnier de guerre”, qui fut traduit la l’année
suivante en allemand et publié à Hambourg par Hanseatische Verlagsanstalt.
Benoist-Méchin n’eut à subir qu’une courte captivité, au frontstalag 202, à
Voves en Eure-et-Loir... du 25 juin au 15 août 1940. Les conditions de sa
libération restent obscures. (Laurent Quinton)
448.
BARUCH
(Marc Olivier). Servir l'Etat français. L'administration en France de 1940 à 1944. (Thèse). Fayard, 1997, gr. in-8°,
737 pp, préface
de Jean-Pierre Azéma, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état (Prix Augustin Thierry)
25 €
"Le maintien de l'ordre public, indispensable à la vie de la nation,
doit être assuré par des mains françaises, des bras français, des têtes
françaises", déclarait en janvier 1942, devant la police parisienne réunie
pour prêter serment de fidélité au maréchal Pétain, le ministre de l'Intérieur
Pucheu. Mais revendiquer ainsi une pleine souveraineté – grâce à laquelle Vichy
entendait construire, sur les ruines de la République, la France autoritaire,
corporatiste et xénophobe de la Révolution nationale – était illusoire, dans un
pays occupé aux trois cinquièmes et dont tous les actes étaient contrôlés
étroitement par les Allemands. A partir d'une analyse minutieuse des rouages de
l'Etat français, Marc Olivier Baruch démontre à quel point la revendication de
servir face à l'ennemi dont se firent gloire les hauts fonctionnaires de Vichy
revint trop souvent à servir l'ennemi. Pour n'avoir pas su, ou pas voulu,
dépasser l'obligation d'obéissance formelle et réfléchir à la portée de ses
actes, la plus grande part de la fonction publique française se trouva engagée,
parfois à son corps défendant, dans la collaboration avec l'occupant nazi –
jusque dans ses aspects les plus sombres, quand vint le temps de la répression
et des rafles. Quelques rares fonctionnaires cependant sauvèrent l'honneur en
s'engageant dans une action résistante, parfois au prix de leur vie; on ne
saurait pour autant voir dans la masse, pour l'essentiel attentiste et au mieux
résistante de la onzième heure, des serviteurs fidèles de Vichy autre chose
qu'une bureaucratie d'abord soucieuse de préserver sa place dans l'Etat.
449.
BEAUFRE
(Général André). La Revanche de 1945. Plon, 1966,
in-8°, 313
pp, broché, bon état
25 €
« Il y a aussi les Français ? il ne manquait plus que cela ! » s’exclamait
le maréchal Keitel au moment de signer l’acte de capitulation de l’Allemagne.
Cinq ans après l’effondrement de 1940, la présence à Berlin du général de
Lattre était le symbole et l’aboutissement de notre difficile remontée de
l’abîme. Car la France avait à nouveau une armée, issue de l’armée coloniale,
grossie de milliers de mobilisés francais et musulmans, renforcée plus tard,
grâce à l’amalgame, par les FFI, armée partout victorieuse : en Italie, où elle
entre la première à Rome ; en France, où elle libère à elle seule le tiers du
territoire national ; en Allemagne où elle pénètre jusqu’au Tyrol. Pour
atteindre ce résultat inespéré, il avait fallu surmonter successivement les obstacles
de l’armistice, les équivoques de Vichy, les dissensions entre Français de
Londres et Français d’Alger, la méfiance anglo-saxonne. Weygand, Darlan,
Giraud, de Gaulle ont été les protagonistes de cette longue histoire, dont le
général Beaufre, qui y fut mêlé de très près, est sans doute le seul à pouvoir
retracer le déroulement secret. Arrêté et défère en conseil de guerre pour
avoir participé dès 1941 à la préparation du futur débarquement allié en
Afrique du Nord, le commandant Beaufre devait y revenir en sous-marin avec le
général Giraud et seconder celui-ci dans sa tâche essentielle : redonner à la
France une armée. Il participe ensuite à toutes les campagnes de libération,
d'abord avec le général Juin, ensuite à l’état-major du général de Lattre. Parce
que son aventure personnelle se confond en quelque sorte avec l’histoire de
cette « revanche », son témoignage est irremplaçable et révèle comment cette
grande aventure de 1940-45 a été « un miracle de la volonté, de l’intelligence
et du courage, où, partant presque de zéro, les efforts d’une poignée d’hommes
et de femmes ont réussi à forcer le sort, parce qu’ils n’ont pas voulu admettre
notre abaissement. » — "Ce livre part de la défaite de 1940 pour décrire
la lente renaissance de l'armée française à travers la Résistance et l'exil.
Acteur de cette revanche qui devait mener les troupes françaises jusqu'à
Berlin, A. B. apporte le témoignage d'un militaire, un récit détaillé et
personnel." (Revue française de science politique, 1967)
450.
BEAUX
(Jean). Dunkerque
1940. Presses de la Cité, 1967, in-8°, 347 pp,
8 pl. de photos hors texte, 17 cartes, 2
tableaux, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Les opérations dans le Nord du 10 au 24 mai 1940. Le point de vue d'un
officier de réserve d'état-major français. – "... Le lecteur trouvera là
l'exposé rigoureusement fidèle des combats de Dunkerque, le mécanisme de leur
genèse et les raisons du poids important que cet épisode a eu sur la suite des
événements. Ce récit repose, non seulement sur des souvenirs notés au jour le
jour, mais aussi sur les documents du commandement de la défense..."
451.
BEEVOR
(Antony). D-Day
et la bataille de Normandie. Calmann-Lévy, 2009,
gr. in-8°, 638 pp, 42 photos sur 24 pl. hors
texte, 16 cartes, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Le Débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre
pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale – à tel point que
dans l'esprit de beaucoup de Français le reste de la guerre ne fut qu'une formalité.
Or, il n'en est rien. Si le Débarquement fut un de ces moments où se forgent
les légendes, la bataille qui s'ensuivit, connue sous le nom de bataille de
Normandie, fut autrement plus longue, difficile, émaillée d'atrocités – et
décisive. En effet, une défaite alliée aurait eu des conséquences géopolitiques
majeures pour l'Europe, car rien alors n'aurait pu empêcher l'Armée rouge de
pousser jusqu'à l'Atlantique. Or, Antony Beevor révèle, pour la première fois,
à quel point le désordre, l'improvisation, les erreurs stratégiques et
tactiques, l'impréparation de leurs troupes faillirent coûter leur victoire aux
Alliés. Seule leur écrasante supériorité aérienne leur permit de l'emporter –
mais à quel prix, notamment en vies civiles françaises et en morts accidentelles
dans leurs propres rangs ! “D-Day et la bataille de Normandie” est le premier
livre d'«historical narrative» à l'anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre
totale publié en France depuis “Le Jour le plus long”, de Cornelius Ryan, qui
date de 1959. Antony Beevor a pu consulter des archives rendues publiques aux
Etats-Unis et en Angleterre en vertu des délais de prescription, mais aussi des
documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver nombre
d'enregistrements originaux, dont les "débriefings" des soldats
américains enregistrés à chaud par le service d'information des armées, ce qui
lui a permis de croiser les témoignages et d'approcher au plus près le vécu des
combattants sur le terrain. C'est à une reconstitution entièrement nouvelle et
à rebours des mythes dominants qu'il nous convie, en maniant comme lui seul
sait le faire le «zoom» : tantôt au plus près de l'action pour montrer, tantôt
avec du recul pour expliquer.
452.
BEEVOR
(Antony). La
Seconde Guerre mondiale. France Loisirs, 2013,
fort gr. in-8°, 1004 pp, traduit de l'anglais, 32
pl. de photos hors texte, cartes, notes, broché, couv. illustrée à rabats, bon
état
20 €
La Seconde Guerre mondiale est le plus grand conflit de l'histoire par ses
destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans
l'ordonnancement du monde et dans le paysage mental des êtres humains. Sur la
base de documents anciens et d'archives inédites, Antony Beevor nous emmène de
l'Atlantique Nord au Pacifique Sud, de la Sibérie à la Lybie, de la jungle
birmane à Berlin bombardé, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad
assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, qu'il s'agisse des
Einsatzgruppen sur le front Est, des prisonniers du goulag enrôlés dans des
bataillons suicide, ou des exactions sadiques perpétrées par l'armée japonaise
en Chine.
453.
BELOT
(Robert), Eric Alary et Bénédicte Vergez-Chaignon. Les Résistants. L'histoire
de ceux qui refusèrent. Larousse, Sélection du Reader's Digest, 2004, in-4°,
320 pp, texte
sur 2 colonnes, nombreuses photographies, illustrations et fac-similés en noir
et en couleurs, index, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
30 €
L'épopée des « hommes de l'ombre » avec de nombreux documents inédits. —
"Si Robert Belot s’est fortement investi dans l’histoire de la Résistance
des chefs à travers la biographie qu’il a consacrée à Henri Frenay, le patron
du mouvement Combat, il a voulu, aidé en cela par Bénédicte Vergez-Chaignon et
Éric Alary, rendre hommage à celles et à ceux que Pierre Brossolette a dénommés
les « soutiers de la gloire ». Ce qui nous vaut mieux qu’un « beau livre », un
ouvrage de qualité où l’iconographie est soignée et où les faits et gestes du
résistant de base sont relatés avec justesse. Les auteurs n’en oublient pas
pour autant ce qu’ils nomment « leur paysage intérieur », leur imaginaire.
L’essentiel est dit et bien dit." (Revue L'Histoire n° 283, 2004) —
"A côté de vous, parmi vous sans que vous le sachiez toujours, luttent et
meurent des hommes – mes frères d'armés –, les hommes du combat souterrain pour
la Libération. Ces hommes, fusillés, arrêtés, torturés, chassés toujours de
leur foyer, coupés souvent de leurs familles, combattants d'autant plus
émouvants qu'ils n'ont point d'uniformes ni d'étendards, régiment sans drapeau
dont les sacrifices et les batailles ne s'inscriront point en lettres d'or dans
le frémissement de la soie mais seulement dans la mémoire fraternelle et
déchirée de ceux qui survivront ; saluez-les. La gloire est comme ces navires
où l'on ne meurt pas seulement à ciel ouvert mais aussi dans l'obscurité
pathétique des cales. C'est ainsi que luttent et que meurent les hommes du
combat souterrain de la France. Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de
la gloire." (Pierre Brossolette, à la BBC, le 22 septembre 1942)
454.
BERNADAC
(Christian). L'Holocauste
oublié. Le massacre des tsiganes. France-Empire, 1979,
pt in-8°, 413
pp, annexe, broché, couv. illustrée, bon
état, envoi a.s.
25 €
L'auteur raconte comment furent exterminés quelques 240.000 tsiganes
européens durant le dernier conflit mondial. De nombreux documents et
témoignages étoffent son récit. – Christian Bernadac s'est attaché dans “L'Holocauste
oublié” au martyre inconnu de ce peuple du voyage, les tsiganes, qui était
condamné au même titre que les juifs, par les lois raciales du Reich. L'horreur
et l'immensité de la « Solution finale » du problème juif ont le plus souvent
masqué le massacre organisé des tsiganes européens. Aucun tsigane ne témoigna
au procès de Nuremberg. Ce « silence » sur la disparition d'au moins 250.000
tsiganes trouve une explication logique dans l'absence de langue écrite
tsigane, mais aussi et surtout dans la « mauvaise conscience » de tous ceux qui
ont eu à cœur, pendant des siècles, de mépriser, insulter, poursuivre, rejeter,
condamner ces bohémiens, romanichels ou autres « voleurs d'enfants et de
poulets », marginaux non par atavisme, mais par la seule force des attitudes de
leurs contemporains. Sait-on que les autorités françaises avaient commencé
l'internement « des nomades » dans de véritables camps de concentration
français, construits sur le territoire français dans les mois qui ont précédé
la seconde guerre mondiale ? Christian Bernadac a retrouvé les archives de ces
camps que l'on néglige aujourd'hui encore de mentionner. Ces documents et un
ensemble inégalable de témoignages ont permis à l'auteur de retracer dans
L'Holocauste oublié la longue persécution de ces familles marquées depuis « la
fuite indienne » par une malédiction, en de nombreux points comparables à celle
qui frappa la race juive.
455.
BONNECARRÈRE
(Paul). Qui
ose vaincra. Les Parachutistes de la France Libre. Fayard, 1971, in-8°,
474 pp, broché,
couv. illustrée à rabats, bon état
25 €
Qui ose vaincra commence en juin 1940 à Londres où un jeune capitaine de
trente ans crée une unité parachutiste dont il est le chef... et le seul
soldat. L'épopée se termine en avril 1945 en Hollande quand deux régiments
entiers de parachutistes français sautent en avant des lignes alliées pour
préparer la mise à mort de l´Allemagne. Entre-temps, ce sont les incroyables
péripéties vécues par ces volontaires : le premier saut effectué en opération
est l’œuvre d'un stick français ; en Crète un groupe de six hommes réalise une
des plus belles actions de commando de la seconde guerre mondiale ; le
débarquement du 6 juin est préparé, au Jour J-1, par un largage de
parachutistes S.A.S., et le premier mort de la libération n´est pas un soldat
américain mais un caporal français ; en Bretagne les 2e et 3, R.C.P. affrontent
les Allemands dans la furieuse bataille de Saint-Marcel ; au sud de la Loire,
des poignées de jeeps armées de mitrailleuses d´aviation s´aventurent en territoire
encore occupé et font prisonniers des unités entières allemandes, abrégeant
ainsi la durée des hostilités en France. Au passage, on apprendra, entre autres
révélations historiques, que les parachutistes français ont, par deux fois,
exercé une influence décisive sur le cours de la guerre : le commando de Crète
sauva l´île de Malte et assura la victoire des Alliés en Méditerranée ; les
parachutages en Bretagne empêchèrent 150.000 Allemands de déferler sur les
plages normandes du débarquement. Du désert de Libye aux frontières de
l´Allemagne, les parachutistes de la France libre ont sur tous les champs de
bataille fait triompher leur orgueilleuse devise : « Qui ose vaincra ».
456.
BORLANT
(Henri). "Merci
d'avoir survécu". Seuil, 2011,
in-8°, 187
pp, 28 photos et documents en noir et en
couleurs, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
En 1942, arrêté la veille de la rafle du Vel' d'Hiv, Henri Borlant est
déporté dans le camp d'Auschwitz. Il a quinze ans. Dans ce témoignage, un
adolescent raconte comment sa famille fut brisée, comment il a survécu aux
camps de la mort, et comment il s'en est évadé. — Juillet 1942. À la veille de
la rafle du Vel' d'hiv', Henri Borlant et sa famille vivent depuis trois ans
dans une bourgade près d'Angers. Émigrés russes d'origine juive, les parents
sont avant tout des français, naturalisés par décret peu avant la naissance
d'Henri. Le père est tailleur. Ils ont neuf enfants. A la rentrée scolaire ces
derniers sont inscrits d'office à l'école libre où ils reçoivent l'enseignement
catholique. A la demande de l'abbé qui leur fait la classe, ils sont baptisés.
A 13 ans, Henri devient catholique pratiquant. Le 15 juillet 1942 des soldats
allemands l'arrêtent, lui, son père, son frère 17 ans et sa sœur 21 ans. Ils
sont déportés directement d'Angers au camp d'Auschwitz Birkenau. Henri ne les
reverra jamais. Il survit 28 mois à la faim, au froid, aux coups, aux
humiliations, à la tuberculose, aux massacres quotidiens et aux fréquentes
sélections pour la chambre à gaz. Fin octobre 1944 le camp est évacué vers
l'Allemagne à l'approche de l'armée soviétique. D'Ohrdruf, qui dépend de
Buchenwald, Henri réussit à s'évader à la veille de l'arrivée des Américains.
15 jours plus tard, il est à Paris où il retrouve sa mère et cinq de ses frères
et sœurs. A 18 ans, il surmonte tous les obstacles et démarre ses études
secondaires. Deux ans et demi plus tard il obtient son bac et entre à la
faculté de médecine. Installé comme généraliste à Paris depuis 1958, il rechute
de la tuberculose en 1974. Un long traitement induira un état dépressif. Il
entreprend une psychanalyse. En 1992 on lui demande pour la première fois de
témoigner. Depuis il n'a plus cessé de le faire publiquement, aussi bien en
France qu'à l'étranger.
457.
BOURRIER
(Michel et Colette). La Résistance au fil du Var, en remontant le fleuve de Nice
aux Entraunes. Nice,
Editions Serre, 2003, gr. in-8°, 119
pp, 109 illustrations et photos en noir
et en couleurs, 6 cartes, notes bibliographiques, reliure souple illustrée de
l'éditeur, bon état
20 €
458.
BREUER
(William B.). Opération Sicile. L'assaut aéroporté allié de juillet 1943. Albin Michel, 1986, gr. in-8°,
279 pp, 18
pl. de photos, 7 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
En juillet 1943, la première opération importante des forces combinées des
Etats-Unis et de l’Empire britannique en Sicile portait un coup qui allait se
révéler décisif à la "Forteresse Europe" d’Hitler. Cet ouvrage qui en
relate les péripéties, à bien des points de vue incroyables, lève le voile sur
des épisodes trop mal connus du deuxième conflit mondial. C’était en effet le
baptême du feu de la plupart des jeunes parachutistes américains qui, convoyés
d’Afrique du Nord, allèrent au combat dans les pires conditions, par des vents
qui soufflaient en tempête et alors que l’opacité de la nuit était trompeuse
tant pour les pilotes que pour les hommes qui allaient affronter l’adversaire.
Les parachutistes atterrirent par groupes ou individuellement à de grandes
distances les uns des autres et, parfois, loin des zones prévues. Bien que
Ultra, le très secret dispositif de décryptage allié qui interceptait et
décryptait les messages allemands, ait signalé la présence de deux divisions
ennemies en Sicile – dont la célèbre Hermann Göring –, cette réalité fut cachée
à la troupe qui paya un lourd tribut de morts et de blessés. D’autant plus qu’à
la suite d’une tragique méprise les canons antiaériens alliés prirent sous leur
feu les appareils transportant le 504e régiment parachutiste. Vingt-trois
d’entre eux furent alors abattus... Réalisé d’après les témoignages des
survivants, le livre de William B. Breuer restitue une épopée singulière où
l’héroïsme des combattants de la liberté fut confronté au chaos et à la
confusion qui allaient toutefois servir d’enseignement pour l’avenir.
459.
BUISSON
(Gilles). Mortain
dans la bataille de Normandie. Presses de la Cité, 1971, in-8°, 352 pp, 8 pl. de
photos hors texte, une carte, biblio, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon
état
25 €
"La bataille de Mortain constitue l'un des épisodes décisifs des
combats qui suivirent le débarquement allié du 6 juin 1944 et se soldèrent par
l'évacuation du territoire français que l'armée allemande occupait depuis
quatre ans. Dans les derniers jours de juillet 1944, la IIIe armée américaine
après avoir enfoncé les lignes allemandes à l'ouest de Saint-Lô, s'avançait
rapidement vers le sud, dépassait Avranches ; puis, tandis qu'une partie de ces
troupes, le 8e corps, s'engageait en Bretagne, le 15e corps marchait sur Laval
et Le Mans, les 12e et 20e corps, sur Chartres et Orléans, afin d'encercler les
armées allemandes de Normandie. C'est pour faire face à cette menace que le
commandement allemand à la tète duquel Von Kluge remplaçait alors, sur le front
de l'Ouest, Rommel, décida, le 1er août, de lancer à partir de Mortain en
direction de l'ouest, une contre-offensive visant à couper, à hauteur
d'Avranches, le couloir nord-sud par où déferlaient les forces alliées venant
du nord, c'est-à-dire des diverses bases de débarquement... (...) L'auteur
connaît parfaitement les moindres recoins de la région dont il parle ; il situe
avec précision sur le terrain tous les épisodes, même les plus minces, des
événements qu'il raconte ; il connaissait aussi fort bien la plupart des
personnes mêlées à ces événements. Lui-même était en relations avec les groupes
locaux de la Résistance..." (Michel de Boüard, Annales de Normandie, 1972)
460.
BURT
(Kendal) et James LEASOR. Le seul qui s'évada. Presses de la Cité, 1957, in-8°,
309 pp, traduit
de l'anglais, 12 pl. de photos hors texte, une carte, cart. éditeur, sans la
jaquette, bon état
20 €
Fait prisonnier en 1940, von Werra, l'un des as de l'aviation allemande,
s'évade lors de son transfert au Canada. — Enrôlé dans la Luftwaffe en 1935,
Franz von Werra devint lieutenant en 1938. Au cours de la Deuxième Guerre
mondiale, il effectua des missions au-dessus de la Pologne et de la France,
avant d'être abattu au sud de Londres pendant la bataille d'Angleterre en 1940.
Après deux tentatives d'évasion avortées, il fut transféré au Canada en janvier
1941, d'où il parvint à fuir pour rejoindre les Etats-Unis. Il revint en
Allemagne grâce au soutien de l'ambassade de ce pays et fut accueilli par
Hitler. Werra s'abîma en mer du Nord lors d'un exercice. Le film “The one that
got away” de 1957 (titre français L'évadé du camp n° 1), tiré du récit homonyme
de Kendal Burt et James Leasor (1956 ; trad. française “Le seul qui s'évada”,
1957), narre l'histoire de sa fuite.
461.
BUTTIN
(Bâtonnier Paul). Le Procès Pucheu. Avec, en avant-propos, le procès du général Béthouard. Amiot-Dumont, 1947, in-8°,
340 pp, 13
photos hors texte, broché, couv. illustrée, pt mques aux coins du 1er plat, bon
état (Coll. Archives d'histoire contemporaine)
30 €
L’épuration judiciaire naît à Alger le 18 août 1943, par l’ordonnance du
Comité français de Libération nationale (CFLN) coprésidé par le général de
Gaulle et le général Henri Giraud. Cette ordonnance institue une commission
d'épuration pour une durée de trois mois. À la suite du débarquement en Afrique
du Nord de novembre 1942, des hauts fonctionnaires de Vichy, et même un ancien
ministre de l’intérieur Pierre Pucheu furent faits prisonniers. Ce dernier est
inculpé fin août 1943. Le procès de Pierre Pucheu commence le 4 mars 1944.
Accusé de trahison, il est exécuté le 20 mars 1944. — Le 10 novembre 1942, Paul
Buttin assure la défense du général Béthouart et de ses compagnons devant le
tribunal militaire de Meknès constitué en cour martiale. En mars 1944, il
défend Pierre Pucheu ex-ministre de l'Intérieur du gouvernement de Vichy,
devant le tribunal militaire d'Alger. Malgré sa brillante plaidoirie, qui lui
vaut une grande popularité parmi les Européens d'Afrique du Nord, Pierre Pucheu
est condamné à mort et exécuté. Paul Buttin démissionne alors du Bâtonnat et du
Conseil de l'Ordre...
462.
CHÉZAL
(Maréchal des Logis Guy de). En auto-mitrailleuse. A travers les batailles de mai
1940. Plon, 1941, in-12, 241 pp,
avant-propos de Marcel Berger, une carte et un
croquis, reliure demi-toile rouge à coins, pièce de titre toile rouge (lég.
frottée), tranche mouchetée, bon état (ouvrage couronné par l'Académie
française, Prix Montyon 1942)
25 €
L'épopée héroïque d'une AMD (auto-mitrailleuse de découverte) Panhard 178
durant la campagne de mai 1940... De Dunkerque à Rosendale en Hollande jusqu'à
Charleroi en Belgique pour terminer dans le nord de la France, toujours à la
recherche du renseignement sur l'ennemi dans un fouillis inextricable d'unités
désemparées, de réfugiés de toutes nationalités... De l'audace, de
l'intelligence, du mordant... — L'auto-mitrailleuse Panhard était en 1940 un
des engins les plus réussis de l'armée française. D'une stabilité parfaite en
tous terrains, elle était capable, sur route, grâce à son puissant moteur,
fignolé dans les usines d'Ivry, d'atteindre 100 km à l'heure. Elle devait à sa
mobilité d'échapper aux obus des chars, à ses huit tonnes d'acier comme à ses
périscopes d'être invulnérable aux balles. Du 10 au 24 mai 1940, “La Drôlesse”
franchit des centaines de kilomètres sous le couvert de la nuit, se faufile
entre les colonnes allemandes, assure seule la défense d'un pont de l'Oise,
pénètre dans la poche de Dunkerque et en ressort, massacre les fantassins
qu'elle rencontre, échappe aux Panzers et aux bombes des Stukas, se dérobe,
repart de plus belle, meurt enfin dans une forêt de Picardie, toutes missions
accomplies, en laissant ses quatre occupants sains, saufs et libres. Le récit
de cette chevauchée héroïque, dicté par Guy de Chézal dans le feu de l'action,
est le document le plus vrai, le témoignage le plus passionnant que l'on
possède sur les batailles de mai 1940.
463.
[COGNIOT
Georges]. Haute
trahison, crime des trusts. La France accuse ! P., Editions du Parti
communiste français, s.d. (1946), in-8°, 40 pp,
broché, qqs marques au crayon bleu en marges,
bon état
20 €
Brochure rédigée par Georges Cogniot publiée par le Parti Communiste
Français, répertoriant l’activité collaboratrice des grandes entreprises avec
l’occupant allemand, chiffrant les bénéfices de celles-ci, et demandant
justice, c’est-à-dire l’établissement d’un régime patriotique fondé sur les
valeurs de la Résistance. « Le Parti des Fusillés veille et dénoncera le
sabotage de la juste répression par les complices des trusts. »
464.
[COGNIOT
Georges]. La
Haute Trahison des Trusts. La France accuse. Londres, Publié par le Parti
Communiste Français, s.d. (1944), in-12, 32 pp,
plaquette agrafée, brochée, bon état
30 €
Brochure rédigée par Georges Cogniot et publiée à Londres, probablement en
avril 1944, par le Parti Communiste Français, dénonçant la collaboration du
patronat français avec l'occupant et esquissant un programme de
nationalisations. Dans ce document, le PCF répertorie l'activité collaboratrice
des grandes entreprises avec l'occupant allemand, chiffrant les bénéfices de
celles-ci, et demandant justice, c'est-à-dire l'établissement d'un régime
patriotique fondé sur les valeurs de la Résistance.
465.
Collectif. Le Combattant Volontaire
Juif 1939-1945. P., Union des engagés volontaires et anciens
combattants juifs, 1971, pt in-4°, xii-212-xii-116
pp, richement illustré de photos,
portraits et documents, reliure skivertex carmin, titre doré en français et en
hébreu sur les plats, bon état. Texte en français (p. xii-212) et en hébreu (p.
xii-116)
50 €
Edité à l'occasion du 25e anniversaire de l'Union des engagés volontaires
et anciens combattants juifs 1939-1945, un ouvrage mettant à l’honneur
l’engagement patriotique des immigrés juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
— "Parmi les taches que nous nous sommes assignées, en liaison avec le 25e
anniversaire de l'existence de notre organisation, se trouve celle de la
constitution d'une documentation relative aux engagements volontaires des Juifs
immigrés dans l'armée française et dans la résistance au cours de la dernière
guerre. Mettre en relief leur comportement courageux sur les fronts, la
discrimination dont ils ont été victimes dans les stalags, etc. La tâche est très
importante, car les engagements volontaires des Juifs immigrés en 1939
constituent une belle page de notre histoire, qui ne doit pas rester une page
blanche pour les futures historiens de la deuxième guerre mondiale."
(Union des engagés volontaires et anciens combattants juifs) — Table : Les
volontaires (p. 3-13). Souvenirs de guerre (p. 15-130 : engagements, camps
d'instruction et front, 1939-1940 ; la Résistance dans les stalags, dans les
camps de concentration, dans les rangs des F.F.I.) ; Après la Libération ; 25
années d'activités (p; 135-194, avec références aux associations et amicales
d'engagés volontaires juifs dans la Légion avec nombreuses photos de membres de
celles-ci) : Célébration du 25e anniversaire (p. 195-221). La partie en hébreu
contient des témoignages qui ne figurent pas dans la partie en français, ainsi
que d'autres photos (sous-titrées en français).
466.
Collectif. Le Mouvement syndical dans
la Résistance. Editions de la Courtille, 1975, in-4°,
239 pp, préface
d'Henri Krasucki, 35 numéros de la Vie Ouvrière clandestine en fac-similé, 20
photos (quelques-unes de Robert Doisneau) et fac-similés, table des tracts,
papillons et photos, index des noms, cart. illustré de l'éditeur, bon état
30 €
"L'ouvrage est doublement intéressant. D'excellentes contributions
exposent ce qu'était la Charte du travail, ce que fut l'action des militants
révolutionnaires, dans les syndicats légaux et en dehors, pour organiser
grèves, sabotages, revendications, enfin quelles formes prit la répression. En
outre une riche iconographie et la reproduction de trente-cinq numéros de La
Vie Ouvrière sur environ 250 publiés clandestinement pendant la guerre donnent
une valeur documentaire assez exceptionnelle à ce volume pour tous ceux qui
s'intéressent à l'histoire du mouvement ouvrier en France." (Revue
française de science politique, 1976) — Actes des Journées d'études sur le
mouvement syndical dans la Résistance (Université Paris VIII Vincennes, 28-30
septembre 1972). Textes de Gustave Allyn, Roger Arnould, Jean Breteau, Roger
Bourderon, René Chevauché, Paul Delanoue, Léon Delfosse, David Diamand, Fernand
Gambier, Maurice Gastaud, François Hincker, Jean Hugonnot, Georges Julien, Jean
Lloubès, Jean Nenning, Robert Lejeune, Auguste Lemasson, Fernand Leriche, Roger
Linet, Henri Martel, Désiré Petit, Louis Racaud, Albert Solié, André Tollet,
Germaine Willard, Olga Wormser-Migot.
467.
Collectif. Les débats de l'Assemblée
consultative provisoire à Alger, 3 novembre 1943-25 juillet 1944. Editions des Journaux
Officiels, 2003, gr. in-4°, xxxvi-576
pp, préface d'Yves Guéna, avant-propos de
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, introduction de Jean-Eric Callon, annexes, reliure
cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état. Bien complet de l'Addendum volant
(6 pp)
60 €
Après la publication en 1995 du “Journal officiel de la France libre”,
publié à Londres de janvier 1941 à septembre 1943, puis en 1996 du “Journal
officiel” de la République française, publié à Alger de juin 1943 à août 1944,
la Fondation et l'Institut Charles de Gaulle poursuivent leur partenariat avec
la Direction des Journaux officiels pour apporter au public des matériaux
historiques devenus en partie introuvables. Ce volume reproduit l'intégralité
des débats de l'Assemblée consultative provisoire prévue par l'ordonnance du 17
septembre 1943 pour "fournir une expression aussi large que possible, dans
les circonstances présentes, de l'opinion nationale." Ses membres, d'abord
84 puis 102 "délégués" non élus, représentent surtout les organes de
la Résistance métropolitaine et extra-métropolitaine, mais comptent aussi
d'anciens élus du Sénat, de la Chambre des députés et des conseils généraux.
Devenus introuvables aujourd'hui, ces débats présentent le grand intérêt de
montrer de près toutes les facettes des problèmes politiques qui se posaient
alors au général de Gaulle – légitimité nationale et internationale, unité,
souveraineté, légalité – et ceux qu'allaient poser la libération progressive du
territoire et la victoire. Ils permettent en particulier de comprendre les
difficultés qui vont apparaître en 1945-1946 entre le chef du Gouvernement
provisoire et la future Assemblée constituante. Précédés d'une préface, d'un
avant-propos historique et d'une introduction juridique, dotés d'annexes
biographiques et bibliographiques, ces textes originaux devraient être utiles
aux chercheurs.
468.
CORDIER
(Daniel). Jean
Moulin, l'inconnu du Panthéon. 1. Une ambition pour la
République (juin 1899 - juin 1936). JC Lattès, 1989,
gr. in-8°, 896 pp, notes, sources, biblio,
index, broché, dos passé, bon état
30 €
Daniel Bouyjou-Cordier (dit Daniel Cordier) a 19 ans lorsque, le 17 juin
1940, entendant le message du maréchal Pétain qui annonce la fin des
hostilités, il décide de continuer le combat. Il réunit 16 volontaires et les conduit
à Londres où ensemble ils s'engagent dans les Forces Françaises Libres.
Parachuté le 26 juillet 1942 près de Montluçon avec un émetteur radio, il
devient le secrétaire de Jean Moulin et le restera jusqu'à son arrestation à
Caluire. Après la Libération, Daniel Cordier consacrera sa vie à l'art
contemporain. En 1977, à l'occasion d'une émission de télévision, il découvre
que la personnalité et l'action de Jean Moulin ont été gravement défigurées,
parfois jusqu'à la calomnie. Pour rétablir la vérité, il se fait historien et
entreprend la rédaction d'un ouvrage en six volumes consacré à la vie et la
mission de Jean Moulin où seront publiées les archives de ce dernier,
accompagnées de nombreux documents inédits. Ce faisant, il éclaire d'un jour
nouveau l'histoire des relations que le général de Gaulle entretint avec les
chefs de la Résistance et, à partir de 1942, avec des partis politiques, en
particulier les socialistes et les communistes. Daniel Cordier est Compagnon de
la Libération.
469.
CRAIG
(William). Vaincre
ou mourir à Stalingrad. 31 janvier 1943. Laffont, 1974,
gr. in-8°, 435 pp, traduit de l'américain, 8
pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Ce
jour-là)
25 €
Tournant de la Seconde Guerre mondiale, le choc de Stalingrad a coûté la
vie à près de deux millions d'hommes. Sacrifice immense pour l'Union soviétique
comme pour la Wehrmacht, c'est dans "la ville de Staline", au cours
de l'hiver 1942-1943, que le IIIe Reich d'Hitler a perdu la guerre. William Craig
a reconstitué les grandes étapes de cette bataille charnière. C'est d'abord,
pendant le chaud mois d'août 1942, la fracassante offensive des armées
allemandes. Puis vient la lutte pour la ville elle-même, rue par rue, immeuble
par immeuble. C'est ensuite la destruction de la VIe armée de von Paulus,
réputée invincible ; et enfin, le terrible tableau de la captivité des soldats
allemands dans les camps de Sibérie...
470.
CRAS
(Hervé). L'Armistice
de juin 1940 et la crise franco-britannique. Texte établi
d'après les Archives de la Marine et rédigé par Monsieur Hervé Cras, Officier
archiviste de la Section Historique. Vincennes, Service Historique de la Marine, 1959, in-4°,
227 pp, reliure
demi-toile bordeaux de l'éditeur, bon état. Rare
100 €
471.
DE
GAULLE (Charles). Mémoires de guerre. Club Français du Livre, 1968-1969, 3 vol. gr. in-8°, 646, 684 et 630 pp, 3 planches volantes de cartes, reliures pleine basane havane décorées de
l'éditeur, bon état. Edition hors commerce réservée aux membres du Club
Français du Livre
90 €
472.
DELARUE
(Jacques). Histoire
de la Gestapo. Fayard, 1970,
in-8°, 473
pp, reliure toile éditeur, jaquette, bon
état (Coll. Les Grandes études contemporaines)
25 €
Ouvrage couronné par le Prix Littéraire de la Résistance, puis par le Prix
Aujourd'hui en 1963. — "Une somme publiée en 1962, traduite en 22 langues,
récompensé par deux prix littéraires... Si la Seconde Guerre mondiale a suscité
des milliers d’ouvrages, seul celui de Delarue retrace l’histoire complète de
la Gestapo. L’auteur s’appuie sur une documentation considérable : publications
des gouvernements neutres ou alliés, à commencer par les 42 volumes des procès
de Nuremberg, productions des nazis, études et témoignages divers. Il a en
outre accumulé un matériau de première main, les notes qu’il a prises de 1945 à
1954 lors des procès intentés en France aux agents de la Gestapo comme à leurs
chefs ainsi qu’aux « collabos ». Au cours de cette période, Delarue a pu
rencontrer les hommes qui ont dirigé les services policiers allemands dans la
France occupée. Ces contacts lui permettent à la fois de reconstituer les
structures de l’organisation générale de la Gestapo, ses modes de
fonctionnement et la psychologie des hommes qui y servirent. Il excelle du
reste à portraiturer certains responsables, Heydrich et Himmler notamment.
Delarue décrit la marche des nazis vers le pouvoir, de 1919 à 1933, et leur
alliance de circonstance avec des militaires qui refusent la défaite. Mais il
montre comment, à partir de Stalingrad, les généraux jugent le régime fini et
fomentent des attentats contre lui (dont celui du 20 juillet fut le plus près
de réussir). Il analyse la naissance, l’ascension, le règne sans partage et,
finalement, la chute d’une organisation à nulle autre comparable par sa
complexité, le degré de pouvoir qu’elle détint et sa « perfection dans
l’efficacité et l’horreur ». L’ouvrage contient un solide appareil critique
auquel il manque un index des noms. Néanmoins, il s’agit bel et bien d’un
ouvrage de référence." (Jean-François Dominé, Revue historique des armées)
— "Gestapo, ces trois syllabes ont, pendant douze années, fait trembler
l'Allemagne, puis l'Europe entière. Des centaines de milliers d'hommes ont été
traqués par les agents qui opéraient sous le couvert de cette "raison
sociale", des millions d'êtres humains ont souffert et sont morts sous
leurs coups ou sous ceux de leurs frères, les SS. Jamais, dans aucun pays et à
aucune époque, une organisation n'atteignit cette complexité, ne détint un tel
pouvoir, ne parvint à un tel point de "perfection" dans l'efficacité
et dans l'horreur. A ce titre, la Gestapo demeurera dans la mémoire des hommes
comme l'exemple d'un instrument social dévoyé par des êtres sans scrupules.
Jacques Delarue a voulu démonter son mécanisme, étaler au grand jour ses
rouages implacables, montrer comment le régime nazi n'a pu s'imposer que grâce
à cette armature qui soutenait les moindres éléments de son édifice. Malgré
tous les ouvrages publiés sur le régime nazi, les hommes qui tinrent les leviers
de commande de cet ensemble sont aussi mal connus que la machine elle-même. Il
a paru indispensable à l'auteur de les montrer tels qu'ils furent, avec leurs
vices et leurs faiblesses, comme avec leurs qualités. Ces monstres furent le
plus souvent des hommes comme les autres, avec des côtés presque attachants.
Leur destinée a changé de cours le jour où l'hitlérisme leur a donné une
nouvelle "morale" en substituant à leur propre conscience une
soumission totale au dogme nazi. C'est alors la dictature d'un "gang",
le régime de la force brutale, la fin du droit le plus élémentaire..."
473.
DESERT
(Joseph). Toute
la vérité sur l'Affaire de la Cagoule. Sa trahison, ses crimes, ses
hommes. P.,
Librairie des Sciences et des Arts, 1946,
in-8°, 112
pp, 16 pl. de photos et fac-similés hors
texte, documents en annexes, liste d'adhérents découverte chez Corre, broché,
dos abîmé, qqs rares soulignures au crayon rouge, bon état
30 €
"... La Cagoule avait pénétré tous les milieux. Ses hommes
infestaient les ministères, ils noyautaient les états-majors. La Cagoule était
subventionnée par les banques, la haute finance, les trusts, qui voyaient en
elle un moyen de domination future. Nous sommes en possession de documents qui
permettent de retracer de façon précise, et pour ainsi dire quotidienne,
l'activité criminelle des Cagoulards..." (Introduction)
474.
DIEGO
(Charles)(Général BROSSET). Un homme sans l'Occident, précédé de
Portrait d'une amitié par Vercors. Editions de Minuit, 1946, in-12, lx-256 pp, broché,
couv. blanche imprimée en noir et bleu, bon état, prière d'insérer et bandeau
éditeur joints
40 €
Seconde édition de ce roman saharien (titre initial : Sahara, Casablanca,
Editions du Moghreb, 1935) par Charles Diego Brosset (1898-1944), méhariste au
1er régiment d'infanterie coloniale de 1922 à 1937 qui se ralliera dès juin
1940 au général de Gaulle et prendra, comme général de brigade, le commandement
de la 1ère Division française libre en août 1943 avant de participer à la prise
de Rome et à la libération de Lyon et de mourir devant Belfort en novembre
1944. L'ouvrage est augmenté d'une longue préface de Vercors (54 pages).
(Vignes, 41) — Qu'un officier, dans l'entre-deux guerres, écrive un roman, ce
n'est pas à l'époque chose ordinaire ; moins encore, si acteur engagé dans l’œuvre
coloniale, il se met à la place de l’autre, qui lutte contre lui, les armes à
la main. Diego Brosset, méhariste au Sahara Occidental de 1922 à 1931, conte
avec une fidélité que tous les spécialistes ont reconnue et dans un style
étonnamment moderne, les errances, les luttes et les drames vécus par Sid Ahmed
le Mechdoufi, Maure farouche qui voit, sous la poussée terrible des Français,
basculer le monde. Nous voici loin de l'hagiographie coloniale. Nous sommes de
l'autre côté, parmi les plus grands nomades du désert, chasseurs nemadi ou
guerriers reguibat, durs comme les plus sombres pierres vernissées de soleil,
mais joyeux aussi, et peuplant le vide de leur exubérance. Sid Alimed le bossu
à existé. L'auteur l’a connu. De leur amitié est né ce roman, le plus grand
qu'on ait écrit sur les nomades chameliers. La première édition de ce livre est
parue au Maroc en 1935. Cet ouvrage n'a pas pris une ride. Diego Brosset,
engagé volontaire en 1916, à passé au Sahara les dix premières années de sa vie
d'officier. Devenu Général, il commande la 1ère Division des Forces Françaises
Libres, Il tombe devant Belfort le 20 novembre 1944, après avoir lancé, la
veille, la bataille du Nord de la trouée de Belfort, dont la première DFL fut,
selon le Général Eisenhower, l'acteur principal.
475.
DRONNE
(Raymond). Carnets
de route d'un Croisé de la France Libre. France-Empire, 1984, gr. in-8°,
354 pp, 16
pl. de photos hors texte, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Un témoignage vécu sur la période qui s'étend de 1939 à l'été 1944, sur
les états d'âme, les espoirs, les angoisses et les « gestes » de volontaires de
la France Libre qui ont suivi Leclerc depuis le cour de l'Afrique jusqu'à Paris
et qui poursuivront ensuite leur chevauchée jusqu'en Alsace et à Berchtesgaden,
pour la terminer à Saïgon et à Hanoï. Une relation des faits tels qu'ils se
sont déroulés, des appréciations sans fard et sans complaisance. Bref, un
document vérité, sur une équipée de Croisés à la Croix de Lorraine, auxquels se
sont joints en 1943 des volontaires espagnols.
476.
DUHAMEL
(Georges). Chronique
des saisons amères 1940-1943. P., Hartmann, 1944,
in-12, 228
pp, broché, papier jauni comme toujours,
bon état
20 €
"Dans son nouveau recueil, Chronique des saisons amères, dont nous
cherchions avidement, les chapitres dans les feuilles de la zone libre, au
cours de l'occupation, quand ses livres étaient interdits ou mis au pilon, on
trouvera, rassemblée en corps, cette courageuse défense, "protestation
persévérante de l'esprit contre la force destructrice". Ce livre porte
témoignage de cette constante résistance, dès le premier jour, des clercs qui
n'avaient pas trahi et qui ne pouvaient pas trahir; pour qui la vie active de
l'intelligence ne s'est pas arrêtée une minute, et qui, contre vents et marées,
n'ont pas cessé de proclamer la permanence des biens inaliénables de l'esprit,
honneur de l'homme civilisé et condition de la civilisation..." (Emile
Henriot, Le Monde, 10 janvier 1945)
477.
FOULON
(Charles-Louis). La France libérée, 1944-1945. Hatier, 1984,
in-4°, 195
pp, plus de 400 photos rares et documents
inédits, biblio, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
30 €
"Cet album réalisé par un historien retrace à l'aide de plus de 400
clichés, photographies, reproductions de documents et de pages de journaux ou
dessins, les grandes étapes de la Libération dans les diverses régions de
France. Ses principales qualités sont la richesse et la grande variété des documents,
la solidité et la précision des commentaires qui les accompagnent, les
citations d'auteurs et de poètes de la Résistance qui, à toutes les pages,
soulignent le caractère pathétique de cette tranche d'histoire. Cette
publication est à recommander." (Jean-Marie d'Hoop, Revue Historique,
1984)
478.
GANGLOFF
(Raymond). Cinq
ans d'Oflags. La captivité des officiers français en Allemagne 1940-1945. Albatros, 1989, gr. in-8°,
265 pp, 8
pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
D'origine mosellane, domicilié à Rambouillet, Raymond Gangloff, chef de
Bataillon honoraire et Officier de la Légion d’Honneur à titre militaire, est
aussi l’auteur de “La Tragédie de la Ligne Maginot”. Ce qui s’est passé pendant
cinq années, de 1940 à 1945 en Allemagne, dans les camps d’officiers français
prisonniers a été peu connu sous l’Occupation, oublié ensuite et totalement
méconnu de nos jours. “Cinq ans d’Oflags” révélera ce que fut la vie
quotidienne de ces officiers parqués derrière les barbelés nazis. Leurs
conditions sous tous les aspects relevèrent d’une telle misère qu’on ne peut,
aujourd’hui, imaginer qu’elles furent infligées à 28.000 hommes de la qualité
d’officiers. La jeune élite de notre pays était captive. Ce dramatique
événement, unique dans notre Histoire par son ampleur sociale, est retracé ici
en toute objectivité, avec exactitude et sincérité. Mais du fond du gouffre
naquit aussi un sursaut national de survie qui étonna les Allemands eux-mêmes.
C’est un témoignage capital historique que l’auteur vécut lui-même. C’est aussi
une contribution, en toute justice, à la mémoire de ces soldats captifs
oubliés.
479.
GILLET
(Marcel). 39-40
et la suite... Notes d'un prisonnier au Stalag XVIII A. Editions Baudinière, s.d. (1942), in-12,
256 pp, broché,
bon état
25 €
Commerçant dans le 18e arrondissement de Paris, Marcel Gillet commence son
récit avant la mobilisation, en juillet 1939, et le termine en décembre 1940.
L'ouvrage est le fruit d'un carnet de notes tenu durant la Drôle de guerre,
puis réécrit pendant la captivité de l'auteur au Stalag XVIII A. Bien qu'il
place le récit à la troisième personne sous le nom de Raoul, il s'agit de son
histoire personnelle et de celles de ses camarades dont il a aussi changé
l’identité. La première partie de l'ouvrage est consacrée à la Drôle de guerre.
Raoul rejoint la Normandie dès le 3 septembre 1939 après une séparation
douloureuse et émouvante avec son épouse et sa famille sur le quai d’une gare
bondée de soldats et de civils. Sergent de réserve, l'auteur décrit avec bienveillance
ses camarades. Stationné à douze kilomètres de la frontière belge, dans les
Ardennes, son bataillon s'organise autour de la "popote", de la
nourriture et du logement chez l'habitant, des exercices militaires et de
l'aménagement de fossés antichars. En octobre 1939, l'auteur se porte
volontaire pour prendre position dans un blockhaus situé près de la frontière.
Mais l'ouvrage n'est pas terminé (ni électricité, ni ventilation). La seconde
partie commence en février 1940 lorsque Raoul rejoint la Moselle où il restera
jusqu'en mai 1940. Le quotidien se révèle beaucoup plus rude. Au froid s'ajoute
une mission plus difficile : relever les soldats à un point d'appui avancé sur
le front où les escarmouches entre soldats allemands et britanniques stationnés
à proximité sont fréquentes. L'auteur évoque de nombreuses anecdotes autour du
ravitaillement, des relations avec les Britanniques ou d'histoires
sentimentales. Bénéficiaire d'une permission à la fin d'avril 1940, il constate
avec amertume que les civils ne s'estiment pas en état de guerre et que nombre
de soldats n'ont pas encore été au front. Les derniers chapitres sont consacrés
aux combats de mai-juin 1940. Dès le 12 mai, les canons antichars sont engagés.
Les victimes sont nombreuses et l'auteur déplore un entraînement limité, des
ordres contradictoires, des replis inutiles... Talonné par l'ennemi, le
bataillon se replie, sous les bombardements, dans des marches harassantes vers
Arras, Amiens puis Neuilly-Saint-Front. Blessé et fait prisonnier en juin 1940,
l'auteur conclut sa réflexion sur le rôle des soldats – "on nous mettra
tout sur le dos" – et les causes de la défaite : l'incurie des officiers,
l’absence des aviations française et britannique, la faiblesse de la ligne
Maginot. Il prône le rapprochement des peuples français et allemand, évoquant
avec nostalgie un voyage en Allemagne dans les années 1920 et sa rencontre avec
une famille allemande dont l’enfant avait été soldat en 1914-1918. (Delphine
Leneveu, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
480.
HABIF
(Karine) [propos recueillis par]. Le Jour d'après. Douze témoins de la libération des
camps. P., Editions Patrick Banon, 1995,
gr. in-8°, 217 pp, une carte, annexes, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
En 1945, les camps de concentration et d’extermination étaient libérés.
Cette libération physique n’a pas été une délivrance totale pour ceux qui ont
survécu à l’enfer de l’univers concentrationnaire et à l’entreprise de
destruction orchestrée par l’Allemagne nazie. Que s’est-il passé le jour
d’après la Libération pour ceux dont les nazis avaient voulu nier l’humanité ?
Libres : comment ? pourquoi ? Douze témoins, six hommes et six femmes qui ont «
tout simplement » survécu... et vécu, ont confié à l’auteur leur itinéraire
personnel et leur combat quotidien pour réapprendre à vivre. — Sylvain Caen,
libéré au cours de l'évacuation du camp de Flossenburg ; Adèle Mijoin, évadée
au cours de l'évacuation du camp de Leipzig ; Henri Borlant, évadé avant
l'évacuation du camp d'Ohrdruf ; Nadine Heftler, libérée au cours de
l'évacuation du camp de Malchow ; Charles Baron, évadé au cours de l'évacution
du camp de Landsberg ; Ida Grinspan, libérée au camp de Neustadt ; Nathan
Rozenblum, libéré au camp d'Ebensee ; Sarah Montard, libérée au camp de Bergen-Belsen
; Joseph Huppert, libéré au cours de l'évacuation du commando de Sonneberg ;
Frania Haverland, libérée au camp de Theresienstadt ; Yvette Lévy, libérée au
camp de Weisskirchen ; Paul Schaffer, évadé au cours de l'évacution du complexe
d'Auschwitz.
481.
HAUTVAL
(Dr Adélaïde). Médecine et crimes contre l'humanité. Le refus d'un
médecin, déporté à Auschwitz, de participer aux expériences médicales. Editions du Félin, 2006, gr. in-8°,
120 pp, présentation
et postface de Anise Postel-Vinay, une photo, biblio, broché, bon état (Coll.
Résistance)
20 €
Pour le Dr Adélaïde Hautval, fille d'un pasteur, alsacien, ce qu'elle
appelait les "valeurs premières" devait demeurer, quelles que soient
les circonstances. Elle eut à les défendre au péril de sa vie lorsqu'elle fut
déportée à Auschwitz en janvier 1943, avec deux cent cinquante Françaises,
arrêtées dans la Résistance. Actée comme médecin au Block des expériences
médicales sur la stérilisation, elle réussit d'abord à ne faire que soulager
les jeunes martyrisées, observant scientifiquement les horreurs perpétrées par
les médecins SS. Mais quand elle reçut l'ordre de prêter la main aux actes
criminels, elle refusa. Elle s'était préparée à cet éventuel refus et à la mort
qui s'ensuivrait. Elle fut sauvée de l'exécution par une détenue politique
allemande, chef de l'infirmerie. En 1946, elle jeta sur le papier plusieurs
épisodes de ce qu'elle avait vécu, mêlés de courtes réflexions sur les drames
profonds qui se posaient aux déportés pour maintenir le cap de "l'inviolabilité
et de la primauté de la personne humaine". Elle ne toucha plus à ses notes
pendant une bonne quarantaine d'années. Mais comme elle voyait la violence se
réinstaller dans le monde, l'angoisse la poussa à trier ses papiers et à en
dactylographier l'essentiel peu avant sa mort. Elle confia son manuscrit à ses
camarades de camp qui, grâce au Dr Claire Ambroselli de l'INSERM (Institut
national de la santé et de la recherche médicale), purent les faire éditer une
première fois aux Éditions Actes Sud en 1991.
482.
HENNEGUIER
(Pierre). Tourelles
de Mai, patrouilles de Juin. P.-Avignon, Les Livres Nouveaux, 1941, in-12,
104 pp, une
photo en frontispice, broché, bon état
25 €
Henneguier était brigadier, conducteur de char, à la 3e DLM. Le matin de
l'armistice, il tenait encore une position, dans les Charentes, avec une
colonne du général Langlois. — "Le récit commence le 10 mai 1940 alors que
l'auteur stationne avec sa division à proximité de la frontière belge. Dès le
11 mai, la division se porte en Belgique et se trouve vite au coeur d'une
bataille de chars où pas un soldat français ne manque de courage pour se battre
sous les bombardements allemands, face à des blindés autrement plus nombreux.
Chaque chapitre est l'occasion pour Pierre Henneguier de rendre hommage au
courage de ses camarades qui, au fil des pages, sont tués dans des passes
d'armes héroïques. De même, le fonctionnement des blindés, leurs manoeuvres,
leurs avantages et leurs inconvénients sont décrits à chaque nouvel ordre de
mission. La division se replie finalement et passe le canal de Charleroi (vers
le 15 mai), se trouve à Arras le 20 mai, à Vimy (Pas-de-Calais) deux jours plus
tard, et se replie vers Dunkerque. L'auteur réussit à embarquer pour
l'Angleterre où il reçoit un accueil chaleureux de la population britannique.
Peu après, il rembarque pour la France et arrive à Cherbourg, traverse la
Normandie et retrouve, pour quelques jours, son épouse à Conches. Il rejoint
son régiment à Mantes et apprend le 14 juin que l'Armée allemande a passé la
Seine. Le 22 juin, la colonne blindée est près de Thouars (Deux-Sèvres). Elle
se bat encore, faisant des prisonniers allemands mais doit continuer à se
replier vers le Sud. Le 24 juin, l'auteur est dans les Charentes lorsqu'il
apprend l'armistice. Dans le dernier chapitre, il se remémore ses nombreux
camarades morts au combat." (Françoise Passera, « Ecrits de Guerre et
d’Occupation » EGO 1939-1945)
483.
HOGENHUIS
(Anne). Des
Savants dans la Résistance. Boris Vildé et le réseau du Musée de l'Homme. CNRS Editions, 2009, in-8°,
223 pp, biblio,
broché, couv. illustrée, bon état
20 €
Le premier groupe de résistants français. Une organisation secrète
consacrée à l'aide aux évadés, à la contre-propagande et au renseignement.
L'histoire d'un réseau et l'histoire d'un homme, Boris Vildé, poète, linguiste,
ethnologue, chef de ce mouvement né dès l'été 1940. A ses côtés, Germaine
Tillion, Jean Cassou, Pierre Brossolette, Jean Paulhan, Anatole Lewitsky,
Yvonne Oddon. Des intellectuels entrés en résistance au péril de leur vie,
traqués par la Gestapo, dénoncés par la police de Vichy. Les précurseurs de
l'armée des ombres. Une leçon d'héroïsme suivie et méditée par les acteurs de
la France libre. Arrêtés en 1941, Boris Vildé et six de ses compagnons sont
jugés par un tribunal allemand et condamnés à la peine capitale. Ils sont
fusillés au fort du Mont-Valérien le 23 février 1942. Nourrie d'archives
inédites, la passionnante enquête d'Anne Hogenhuis fait revivre l'aventure de
ce réseau en prenant pour fil conducteur la vie hors norme de son fondateur, né
russe, devenu français, intégré à la famille cordiale et exigeante des savants
du Musée de l'Homme. L'histoire d'un engagement. Une nouvelle approche de la
première Résistance.
484.
HUMBERT
(Agnès). Notre
guerre. Souvenirs de résistance : Paris 1940-41 - Le Bagne -
Occupation en Allemagne. Tallandier, 2004,
in-8°, 392
pp, introduction de Julien Blanc, une
carte, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
"Paris, 6 août 1940. Au portillon du palais de Chaillot, un écriteau
indique que l'accès du musée est gratuit pour les soldats allemands. Cassou est
dans son bureau, il a vieilli lui aussi... Brusquement je lui dis pourquoi je
suis venue, je lui explique que je me sens devenir folle si je ne fais pas
quelque chose pour réagir... Le seul remède est de nous grouper, une dizaine de
camarades, pas plus. Nous rencontrer à jour fixe, pour nous communiquer des
nouvelles, rédiger et diffuser des tracts, donner des résumés de la radio
française de Londres." Agnès Humbert, historienne d'art, a quarante-quatre
ans en 1940. Elle travaille au musée des Arts et Traditions populaires. Elle
fait partie, avec Boris Vildé, Anatole Lewitsky, Jean Cassou et Yvonne Oddon,
des fondateurs du tout premier mouvement de résistance en zone occupée, le
groupe du musée de l'Homme. Notre guerre, son journal, publié une première fois
en 1946, est un extraordinaire document sur cette préhistoire de la Résistance
où, dans la stupeur et l'abattement de l'été 1940, un groupe d'intellectuels se
jettent à corps perdu dans la dissidence et, pas à pas, mettent en œuvre une
action clandestine dont ils ignorent tout. En quelques mois, ces pionniers
bâtissent une organisation très ramifiée qui est brutalement démantelée au
printemps 1941. Le journal de résistance devient alors récit de prison, puis de
bagne. Agnès Humbert y révèle une personnalité hors du commun, celle d'une
intellectuelle engagée, femme d'action et de contacts, décrivant aussi bien ses
rencontres avec Pierre Brossolette ou Honoré d'Estienne d'Orves que son
quotidien exténué de travail forcé au milieu des ouvrières esclaves des bagnes
hitlériens.
485.
JAMET
(Dominique). Un
petit Parisien, 1941-1945. Flammarion, 2000,
in-8°, 250
pp, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
C'est avec le regard d'un enfant de six ans – l'âge qu'il avait alors –
que Dominique Jamet évoque le souvenir de son père traversant maladroitement
les années noires de l'Occupation. Intellectuel, socialiste et pacifiste convaincu,
ce dernier va, presque malgré lui, mettre ses idées – un comble ! – au service
de l'occupant. Erreur qu'il paiera au prix fort dès la Libération, entraînant
dans sa chute sa réputation ainsi que celle de ses proches. Une blessure sur
laquelle l'auteur revient avec autant d'honnêteté que de lucidité.
486.
KEATS
(John). Les
Soldats oubliés de Mindanao. Genève, Edito-Service, s.d. (1970), in-8°, 348 pp, traduit
de l'américain (“They fought alone”), 32 pl. de photos hors texte (iconographie
réunie par Roger Jean Ségalat), une carte, reliure simili-cuir bleu décorée de
l'éditeur, mors fragiles (comme toujours), bon état
25 €
L'aventure vécue du “général” américain Fertig chez les maquisards des
Philippines (1942-1945). L'une des plus grandes surprises du commandement
américain pendant la dernière guerre, fut d'apprendre, par la radio du Japon,
l'existence, dans l'île de Mindanao qu'il croyait contrôlée par les forces
japonaises, d'un "Gouvernement des Philippines libres", le
commandement militaire étant exercé par un certain "général" Wendell
W. Fertig. Et il découvrit que cet ingénieur du Colorado, colonel de réserve du
génie, dont John Keats nous conte aujourd'hui l'incroyable aventure, avait
effectivement organisé la Résistance dans cette île, avec quelques autres
soldats "oubliés" lors de l'évacuation des Philippines par les
troupes de MacArthur et avec des guérilleros locaux, rompus aux laborieux
cheminements dans la jungle. — "John Keats a réalisé un excellent travail
en présentant l'histoire extrêmement intéressante et mouvementée du colonel
Wendell Fertig, au cours de la Seconde Guerre mondiale. Wendell Fertig était un
ingénieur des mines qui choisit de tenter sa chance dans la jungle des
Philippines plutôt que de se rendre avec les forces américaines en mai 1942. Le
livre retrace les opérations de guérilla philippines qui, sous la direction de
Fertig, ont continué à s'opposer aux forces d'occupation pendant près de trois
ans. C'est l'histoire d'une poignée d'Américains qui, de mai 1942 à la fin de
la guerre, ont refusé de se rendre. Le livre est un compte rendu très réaliste
des événements qui se sont produits aux Philippines et des réalisations des
forces de guérilla pendant l'occupation japonaise." (Naval War College
Review, Vol. 16, No. 5, 1964) — "Lorsque les Américains se sont rendus en
mai 1942, le colonel Wendell Fertig a choisi de tenter sa chance dans la jungle
philippine et de continuer à se battre. Voici l'histoire de ce qui lui est
arrivé pendant près de trois ans derrière les lignes ennemies. La guerre de
guérilla, aussi passionnante qu'efficace, est décrite en détail." (The
Military Engineer, Vol. 55, No. 368, 1963)
487.
KERSAUDY
(François). 1940,
la guerre du fer. Churchill contre Hitler. Tallandier, 1987, in-8°,
379 pp, 8
pl. de photos hors texte, 7 cartes, sources et biblio, broché, couv. illustrée,
bon état
25 €
La première bataille qui a opposé la Wehrmacht aux troupes alliées, en
Norvège d'avril à juin 1940. L'auteur a exploité des sources allemandes et
scandinaves et présente cette guerre du point de vue des différents
protagonistes. — L'auteur s'était déjà fait connaître par un face à face De
Gaulle-Churchill (Plon, 1982) ; il récidive cette fois avec une confrontation
entre Churchill, alors Premier Lord de l'Amirauté dans le cabinet Chamberlain
et Hitler, à propos de la Norvège, un « royaume (pratiquement) désarmé » et mal
connu sauf des amiraux allemands pour sa position stratégique, et des experts
britanniques qui voudraient bien « couper la route » du fer suédois vers le
Reich, via le port de Narvick. Grâce à une masse de sources de première main
qui lui sont devenues familières, F. Kersaudy analyse avec soin les prodomes
d'une « entreprise » qualifiée par Hitler de « la plus culottée de l'histoire
militaire moderne », mais dont les résultats furent, somme toute, positifs pour
lui, en raison de l'improvisation et du manque de coordination de ses
adversaires anglo-français, et de l'impréparation norvégienne. Pour les
Britanniques, le bilan ne fut pas entièrement négatif cependant, dans la mesure
où la guerre de Norvège marque la fin des illusions d'un conflit sans
batailles... et le remplacement de Chamberlain par Churchill à la tête du
cabinet de guerre. Comme toujours, l'auteur nous a donné un livre bourré de
faits, finalement plus utile aux spécialistes qu'au grand public auquel
s'adresse cette collection. (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire,
1988) — "II y a dix ans, François Kersaudy nous offrait un livre
passionnant sur les préparatifs de la campagne de Norvège (Stratèges et
Norvège. Les jeux de la guerre et du hasard, 1977). En voici la suite logique,
écrite d'une plume aussi alerte, qui transforme l'histoire militaire en
scénario de film. Le cadre reste le même : en Allemagne, la férule du maître
fait taire les dissensions, on travaille d'arrache-pied et dans le secret et on
exécute un plan soigneusement préparé. Du côté allié, c'est l'improvisation,
pour ne pas dire la pagaille, les contre-ordres ne cessent de succéder aux
ordres : le 9 avril, « les Alliés, à l'issue de six réunions majeures en
dix-sept heures, ont effectué (sur le papier) un parcours stratégique
impressionnant : priorité à Bergen et Trondheim à 6 h 30 mn du matin, évolution
progressive vers Narvik au cours de la matinée, confirmation de la priorité
donnée à Narvik durant l'après-midi, abandon « définitif » de Trondheim le
soir, avec apparition surprise, en fin de soirée, des petits ports de Namsos et
Aandalsnes »... Lecture captivante et très instructive." (Hervé
Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1988)
488.
KERSAUDY
(François). Stratèges
et Norvège 1940. Les jeux de la guerre et du hasard. Hachette, 1977, in-8°,
286 pp, préface
de J.-B. Duroselle, 4 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"Une étude originale qui s’attache à retracer la genèse de
l’opération de Norvège d’avril 1940 chez la France et l’Angleterre d’une part,
l’Allemagne d’autre part. L’auteur démontre que l’expédition du printemps 1940
n’est pas due au hasard. Elle est au contraire le fruit des conclusions tirées
par les belligérants à la suite du déroulement des opérations navales pendant
la Première Guerre mondiale. Chacun estime depuis lors que la Norvège constitue
une plaque tournante de la guerre maritime en Europe de l’ouest. En outre, les
plans d’opérations sont replacés comme il convient dans le contexte stratégique
et diplomatique de la « drôle de guerre », et l’interprétation des deux
domaines est bien mise en évidence. C’est d’ailleurs cette approche qui
constitue la partie la plus intéressante du livre. L’incompétence des
dirigeants alliés apparaît aux yeux du lecteur à travers la succession des
plans élaborés, tous plus incohérents les uns que les autres. L’auteur démonte
aussi le redoutable mécanisme politico-stratégique mis en œuvre par Hitler, qui
avait par exemple préparé jusqu’à la mise en place du gouvernement pro-nazi de
Quisling. Enfin, le dernier mérite de cet ouvrage réside dans le pouvoir
d’évocation dont fait preuve l’auteur. Il sait utiliser à point nommé
l’anecdote significative et rendre par là son récit captivant. Au total, c’est
là une étude dont l’intérêt déborde même les limites de son sujet. La faiblesse
des dirigeants et des plans alliés face à la rigueur du plan d’opération
d’Hitler préfigure en effet la conduite de la bataille chez les deux adversaires
dans la future campagne de France." (Norbert Wach, revue Défense
Nationale, 1978) — "Un livre passionnant sur les préparatifs de la
campagne de Norvège." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère)
489.
KESSEL
(Joseph). Les
Mains du miracle. Gallimard, 1971,
in-8°, 342
pp, préface de H. R. Trevor-Roper, 61
photos sur 48 planches hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
L'histoire authentique du docteur Félix Kersten, un hollandais spécialiste
du massage médical avant guerre, qui disait avoir reçu un enseignement secret
venu du Tibet. Sa célébrité en fit le médecin de Himmler, et grâce à son don
miraculeux, il parvint à sauver de très nombreuses victimes politiques et à
empêcher la déportation massive d'une partie du peuple hollandais.
490.
LAMI
(Marc). Un
peu de gloire, un peu d'humour... beaucoup de sang... Epopée d'une batterie de
75 en 1940. P., Editions de l'Ecureuil, 1945,
gr. in-8°, xi-146 pp, 38 photos sur 16 pl. hors
texte, 5 cartes, broché, bon état
50 €
Le 38e Régiment d'Artillerie sur la Meuse et la Chiers, entre Mouzon,
Carignan et Stenay. L'auteur était un cousin du général de Gaulle, à qui il
dédie ce livre. — Marc Lami a eu l'idée d'écrire ces lignes durant le début de
sa captivité au camp de Hohnstein, en Saxe, puis à Wahlstatt, en Silésie. Il
relate l'épopée tragique de la 4e Batterie du 38e R.A.D. qu'il commanda durant
la Drôle de guerre et la Campagne de France de 1940. — Table : Note de l'auteur
; Préface du colonel Longépée – La Drôle de guerre (la 4e Batterie se constitue
; embarquement ; les Ardennes) – La Vraie guerre (du 10 au 15 mai 1940 : début
de l'attaque allemande ; les avions ennemis ; nous ouvrons le feu ; première
mission terminée ; occupation de notre position de combat ; repli sur
Martincourt ; Martincourt, 15 mai 1940 ; attaque du village ; les Allemands
sont arrêtés ; la route de Stenay est sauvée ; carrière d'Olizy-sur-Chiers, 16
au 18 mai ; 24 mai au 11 juin : la Batterie se reconstitue ; repos près de
Verdun ; nous changeons de division et devenons 84e R.A.D.L. ; 11-13 juin 1940
: embarquement pour Esternay ; derniers combats ; fin dramatique de la 4e
Batterie) – Le Calvaire (odyssée à travers les lignes ennemies ; prisonnier ;
16 au 18 juin 1940 ; séjour à Villenauxe ; nuit agitée à Esternay ; l'oasis de
Montmirail ; 19 au 13 juin 1940 : départ pour Laon ; émouvante cérémonie ; nous
quittons la France ; notre arrivée en Allemagne).
491.
LA
ROCHEFOUCAULD (Robert de). La liberté, c'est mon plaisir, 1940-1946. Perrin, 2002, in-8°,
121 pp, broché,
couv. illustrée, bon état
30 €
Hitler lui a tapoté la joue à Berchtesgaden en 1938 quand il avait 15 ans.
En 1942, de Gaulle l'a reçu personnellement à Londres. Et en 1945, le maréchal
Joukov l'a chaleureusement salué, croyant qu'il s'appelait La Rochejoukov et
était de sa famille. Né en 1923, Robert de la Rochefoucauld ne songea qu'à en
découdre dès la défaite de 1940. En novembre 1942, il parvient à gagner Londres
et, avec la bénédiction de De Gaulle, entre dans les services spéciaux britanniques.
Après six mois d'entraînement intensif de commando il est parachuté dans le
maquis du Morvan et détruit à l'explosif une très importante centrale
électrique près d'Avallon. Arrêté sur dénonciation, assis sur son cercueil dans
la camionnette qui l'emmène au poteau d'exécution, il en saute alors qu'elle
traverse Auxerre et échappe à toutes les recherches. Rembarqué en
Grande-Bretagne par sous-marin, il est de nouveau parachuté en mai 1944, cette
fois près de Bordeaux, et réussit l'exploit de faire sauter une poudrerie
sévèrement gardée par les Allemands. Capturé peu après, incarcéré au fort de Hâ
(Bordeaux), il s'en évade en quelques minutes après avoir étranglé un gardien,
revêtu son uniforme, pris son arme, et abattu les deux plantons du poste de garde
! Tout cela à 21 ans. Il accomplira encore bien d'autres coups d'éclat comme on
n'en voit qu'au cinéma.
492.
LE
DEVORÉ (Jean-Raymond). L'amour d'un jeune Breton pour la France, 19 juin 1940-8
mai 1945. Saint-Herblain,
Pierre Gauthier, 1979, in-8°, 215 pp,
préface du Contre-Amiral Pépin Le Halleur, 32
pl. de photos hors texte, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition
originale, un des ex. numérotés (n° 27) et signés par l'auteur (justification
non précisée), enrichie d'un envoi a.s.
de l'auteur à un camarade
40 €
Souvenirs d'un Lorientais engagé dans les Forces Navales Françaises
Libres.
493.
LE
GOYET (Pierre) et Jean FOUSSEREAU. Calais 1940 : la corde au cou. Presses de la Cité, 1975, in-8°,
289 pp, préface
du général de Cossé-Brissac, 8 pl. de photos hors texte, biblio, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
25 €
Au milieu de la défaite de 1940. une lueur d'espoir : Calais. Malgré les
Panzers et les Stukas les défenseurs de la ville ne se rendront qu'après
épuisement total des moyens. Un livre dense à l'honneur du combattant allié de
cette sombre période. — "Ces pages sont un hommage aux défenseurs de
Boulogne et de Calais. Les témoignages des différents acteurs de ce drame,
français et britanniques, les rapports officiels sur les différentes formations
qui ont combattu à Boulogne et à Calais permettent de serrer au plus près la
vérité. La progression des troupes allemandes depuis la frontière, les
circonstances qui ont amené la percée, la rupture, l'exploitation, la course à
la mer et le redressement vers les ports de la Manche et de la mer du Nord y
sont évoqués afin de mieux suivre la chronologie des événements vue du côté
allemand..."
494.
MANSTEIN
(Maréchal Erich von). Victoires perdues. Plon, 1959, in-8°,
433 pp, traduit
de l'allemand par René Jouan, 13 cartes, broché, bon état. Edition originale
française. Rare
80 €
"Participation active et brillante, comme chef d'état-major d'un
Groupe d'armées, à la campagne de Pologne, ainsi qu'à la conception et à
l'élaboration du plan offensif qui nous fut fatal en 1940, puis, comme
commandant d'un corps d'armée à l'offensive de juin 1940 à l'aile droite
allemande et comme commandant d'un corps blindé à celle de juin-juillet 1941 en
direction de Léningrad, conquête de la Crimée et de Sébastopol, que
récompensèrent le bâton de maréchal et le commandement d'un Groupe d'armées, – vains
efforts de ce Groupe d'armées pour dégager l'armée encerclée à Stalingrad, –
longue et difficile lutte défensive menée jusqu'en avril 1944 contre la poussée
soviétique dans la partie sud du front oriental tel fut le rôle très important
du maréchal von Manstein dans la deuxième guerre mondiale. L'exposé qu'il en
fait dans cet ouvrage, exposé clair et précis, met en lumière son énergie, son
sens tactique, sa foi dans l'offensive et dans la valeur du principe qu'il ne
cessa de défendre et d'appliquer « si l'on n'accepte jamais un risque, on ne
peut obtenir un succès complet et décisif ». Peu de mémoires militaires
méritent autant que ceux-ci d'être étudiés et médités par les spécialistes. Ce
que les historiens en retiendront surtout, c'est, outre le témoignage sur la
genèse du plan de 1940 et la physionomie générale de la guerre sur le front
oriental, en particulier autour de Stalingrad, la démonstration de la
responsabilité du Führer dans la défaite allemande. Tout au long de son récit,
von Manstein confirme les accusations portées contre Hitler par les autres
généraux allemands et il multiplie les preuves du rôle néfaste d'un homme qui,
par son aveuglement volontaire et obstiné, annulait les résultats des victoires
obtenues par les chefs militaires. Sa critique porte d'abord sur une
organisation du commandement qui annihilait en fait le Haut Commandement
militaire. Il y voit l'une des causes de l'échec et de l'abandon du projet de
débarquement en Angleterre, le Führer ne disposant d'aucune autorité militaire
supérieure qui eût pu préparer en temps utile un plan d'invasion et en diriger
l'exécution. Mais, surtout, il expose longuement dans la dernière partie de son
livre les incessantes discussions, dont certaines très violentes, qu'il eut à
soutenir contre un Hitler buté, se refusant systématiquement à se rendre compte
des réalités, discussions qui aboutirent en avril 1944 à la perte de son
commandement en dépit de la considération dont jouissait le principal promoteur
du plan de 1940. On peut se demander pourquoi, dans ces conditions, il ne se
joignit pas à ceux qui travaillaient à éliminer ce danger mortel. Mais il
arrête son récit au jour de sa retraite forcée et ne parle pas de la dernière
année du régime nazi. A la fin d'un bref et dense chapitre sur « Hitler dans
l'exercice de son commandement », il déclare seulement qu'il était « opposé à
un changement par la force dans le gouvernement du Reich » et qu'il « en
discutera peut-être ailleurs plus tard ». Sous la plume d'un homme de cette
valeur, cette discussion ne manquera certes pas d'intérêt." (Général
Lestien, Revue Historique, 1959)
495.
MARQUE
(Paul). La
Ligne Maginot aquatique. Celle qui résista en 1940 dans la trouée de la Sarre. Pierron, 1989, gr. in-8°,
272 pp, préface
du colonel Pierre Rocolle, 40 pl. de plans et photos hors texte, biblio, index
des lieux, index des noms, broché, couv. illustrée, bon état
60 €
Ouvrage issu de thèse. — La ligne Maginot a fait déjà couler beaucoup
d'encre et pourtant, une de ses particularités qui fit que, sur un de ses
tronçons l'ennemi fut vaincu localement en juin 1940, est aujourd'hui encore,
très peu connue. Il y avait en effet, face à Sarrebruck, un secteur large de 30
km qui, selon les plans, devait être une zone de manoeuvres de nos armées.
Comme il s'agissait d'une région de terrains argileux et humides, il fut très
tôt décidé d'y préparer des inondations, afin de freiner une éventuelle attaque
brusquée d'où, la qualification de ligne Maginot « aquatique ». Cette ligne fut
doublée par une fortification de campagne défendue par des troupes permanentes.
L'ensemble était faible par rapport aux gros ouvrages des régions voisines et
pourtant, celle que certains appelèrent la ligne Maginot imaginaire se défendit
vaillamment lors de la violente attaque de juin 1940.
496.
MILLER
(M.) et A. SPITZER. Nous avons lancé la bombe atomique. P., Le Sillage, s.d. (1948), in-12,
263 pp, préface
du général Guyot, une carte, broché, couv. factice illustrée, bon état
25 €
Présent à bord de The Great Artiste, l'une des deux superforteresses qui
accompagnaient l'Enola Gay ce matin-là, l'opérateur radio Abe M. Spitzer donna,
quelques années plus tard, un témoignage bouleversant du bombardement : « (...)
Lors de mon premier coup d'œil sur l'extérieur, les yeux encore clignotants de
l'intensité de l'aveuglante lueur pourpre qui enveloppait la terre dessous et
le ciel dessus, j'ai l'impression, l'impression tragique d'une effroyable
hallucination. (...) Dessous, aussi loin que la vue peut s'étendre, un immense
incendie, mais qui n'a pas l'aspect habituel d'un incendie. Il est fait d'une
douzaine de couleurs, toutes d'un éclat violent ; il présente plus de teintes
différentes qu'il n'en existe à ma connaissance. Au centre, plus éclatante
encore que tout le reste, une gigantesque boule de feu rouge qui paraît plus
grosse que le soleil. En vérité, l'impression est que le soleil est tombé des
cieux pour s'abattre sur la terre et rebondir vers le zénith. (...) En même
temps, l'énorme sphère s'épanouit au point de paraître couvrir toute la ville
de Hiroshima. De toutes parts, la flamme est enveloppée, à demi-cachée, par une
épaisse, une impénétrable colonne de fumée d'un gris blanchâtre, qui gagne les
collines au-delà de la cité. Elle roule vers l'extérieur du brasier et s'élève
vers nous à une incroyable vitesse. » (pp. 81-82). Quatre mois après ce déluge
de feu, les autorités japonaises recenseront quelque 140.000 morts.
497.
MORDAL
(Jacques). La
Bataille de France, 1944-1945. Arthaud, 1964,
in-8°, 457
pp, 42 cartes dans le texte, 23 photos
reproduites en héliogravure sur 20 pl. hors texte, imprimé sur papier bouffant,
reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
25 €
Une synthèse très complète sur les opérations militaires menées sur le
territoire français par les armées alliées du débarquement en Normandie le 6
juin 1944 au repli en Allemagne des dernières unités de Werhmacht le 20 mars
1945 sur le Front de Lorraine. Les deux tactiques, alliée et allemande, sont
mises en perspective et étudiées avec une objectivité qui mérite d'être
soulignée. — "Dans “La bataille de France” parue chez Arthaud, Jacques
Mordal expose les grandes lignes de la lutte qui opposa les armées débarquées
en Normandie et en Provence aux quatre armées allemandes chargées par le haut
commandement de la Wehrmacht de la défense du territoire français. Le récit se
poursuit jusqu'à l'achévement de la reconquête de l'Alsace et de la Lorraine en
mars 1945. L'auteur a utilisé un certain nombre de journaux de marche des
armées américaines, les témoignages sans doute assez partiaux de généraux
allemands Tippeiskirch, Guderian, Rommel, Speidel et, du côté américain, ceux
des généraux Bradley, Patton, Wallace, Arnold, du colonel Stacey de l'armée
canadienne et des maréchaux anglais Alanbroke et Montgomery... Jacques Mordal
décrit en détail avec une grande clarté dans l'exposé et dans les cartes
nombreuses illustrant la plupart des chapitres, cette guerre de mouvement qu'il
suit à partir de l'établissement de la tête de pont jusqu'a la libération de
Bitche. L'accent est mis sur les occasions perdues qu'expliquent tantôt un
manque d'instructions ou de coordination, tantôt le retard dans la progression
des services d'intendance ; le rôle des commandos des colonels Bourgoin et
Kieffer et de l'armée d'Afrique renforcee peu à peu par l'amalgame des
volontaires des Forces Françaises de l'Interieur apparait nettement... Cette
“Bataille de France” de Jacques Mordal constituera un instrument de travail
commode permettant de bien comprendre le développement des opérations
militaires." (Marcel Baudot, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre
mondiale, 1966)
498.
MORDANT
(Général). Au
service de la France en Indochine, 1941-1945. Saigon, Edition IFOM,
1950, gr.
in-8°, 215 pp, 18 illustrations photographiques à pleine page et 5
cartes et croquis in fine (certains dépliants) hors texte, broché, couv. abîmée
(dos fendu consolidé avec du scotch, mques en coins), 1er plat de la jaquette
illustrée conservée, qqs rares surlignures stabilo, état moyen. Rare
30 €
"L'auteur était Commandant supérieur des Forces terrestres de
l'Indochine sous le régime Decoux. Il est mis à la retraite en juillet 1944.
Mais il a déjà pris contact, alors, avec la “France libre”. Dès son
installation à Paris, le G.P.R.F. le nomme délégué général de la Résistance en
Indochine. Mais le général Mordant est parmi les premiers Français prisonniers
des Japonais, en mars 1945. Il est mis dans l'impossibilité d'exercer le
moindre rôle politique. Il retrace dans cet ouvrage de mémoires ces péripéties.
Informations intéressantes sur les liaisons clandestines entre la Résistance
extérieure et certains cercles decouistes." (Ruscio, La guerre
"francaise" d'Indochine, 1945-54)
499.
MOUCHOTTE
(René). Les
Carnets de René Mouchotte (1940-1945), Commandant de Groupe de chasse dans la
Royal Air Force, Commandant du Groupe Alsace. Flammarion, 1950,
in-8°, 258
pp, présentés par André Dezarrois, 16 pl.
de photos et documents hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état
20 €
C'est la mère de René Mouchotte qui, après la guerre, vint apporter à un
éditeur de petits carnets bruns, crayonnés d'une écriture serrée sans ratures,
de rapides croquis et le carnet de vol d'un des plus prestigieux pilotes de la
France Libre. En juin 1940, quand d'autres acceptent l'armistice, René
Mouchotte s'empare, sur le terrain d'Oran, par un exploit digne de nos anciens
corsaires, de l'avion de son colonel, atterrit à Gibraltar et s'engage, l'un
des tout premiers, dans la R.A.F. pendant la bataille de Londres. II révèle de
si hautes qualités, de telles aptitudes au commandement, que les dirigeants de
la chasse britannique en font rapidement un chef d'escadrille. Le Général de
Gaulle lui donne, en 1942, à mettre sur pied le groupe Alsace. Il en fut
l'animateur prestigieux, "un chef unique pour lequel on se ferait tuer,
presque avec plaisir" a dît Clostermann qui débuta sous ses ordres.
Emerveillés de ses dons de tacticien de l'air, de son génie de la manoeuvre des
unités de chasse, les Britanniques lui confièrent la célèbre escadrille de
Biggin Hill qu'il dirigeait au combat dans le ciel de France, quand il fut
abattu, à la tête de vingt-quatre de ses pilotes, le 27 août 1943.
500.
MOULIN
(Laure). Jean
Moulin. France Loisirs, 1983, in-8°, 391 pp,
en préface le discours d'André Malraux,
documents en annexe, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
20 €
Cette biographie de Jean Moulin (1899-1943) par sa soeur, Laure Moulin,
demeure une étude irremplaçable pour connaître les origines, la formation et
les motivations de l'homme et du résistant. Témoin de ses années de jeunesse,
comme de sa carrière administrative et politique, Laure Moulin fut aussi la
confidente et la première secrétaire de Jean Moulin durant la guerre. Elle
déchiffra pour le "chef de l'armée des ombres" maints codes secrets,
et remplit plusieurs missions sensibles, en même temps qu'elle gardait ses
manuscrits et ses papiers les plus compromettants. Ce qui permet à ce point de
vue "intime", nourri d'un grand nombre de documents, de faire revivre
une figure dans l'Histoire, plutôt qu'un héros de légende.
501.
MOUSSINAC
(Léon). Poèmes
impurs 1939-1944. Préface d'Aragon. Editions du Sagittaire, 15 nov. 1945, in-8°, 102 pp, préface
de Louis Aragon, broché, non coupé, très bon état. Edition originale enrichie
d'un envoi a.s. à André Marty (à
André Marty / car la poésie est aussi une arme / bien cordialement / Léon
Moussinac)
80 €
Léon Moussinac (1890-1964) publia dans “Poésie 41” et “Fontaine” sous le
pseudonyme de Jacques d’Aymé des poèmes qui furent réunis en 1945 dans “Poèmes
impurs 1939-1944”, avec une préface d’Aragon écrite fin 1944 ("Je
reconnais dans ces vers cet effort insensé de maintenir la dignité humaine, cet
appel du fond de l’abîme de l’homme tombé, ce refus d’accepter le destin des
vaincus, je reconnais cette quête de l’esprit vers la lumière, je reconnais
dans ces vers profonds comme des miroirs cet appétit de la grandeur qui n’est
jamais plus vif et plus impérieux que lorsque le ciel même n’est que boue aux
yeux éteints de l’homme..." Après la Libération, Moussinac dirigea à
Toulouse le Centre national des intellectuels. Il devint en 1947 directeur de
l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), puis en 1950 directeur
de l’École des arts décoratifs où il resta jusqu’en 1959. Il publia de nombreux
ouvrages sur le cinéma et le théâtre. Léon Moussinac resta toujours un militant
fidèle à la ligne du Parti communiste auquel il avait adhéré dans les années
vingt.
502.
NOGUÈRES
(Louis). Le
véritable procès du maréchal Pétain.
Fayard, 1955,
in-8°, 660
pp, 16 pl. de fac-similés hors texte,
broché, bon état
30 €
"Elu président de la Haute Cour de Justice en février 1946, l'auteur
a étudié de près le volumineux dossier du procès Pétain (23 juillet-15 août
1945). Cette étude lui a prouvé que magistrats et jurés, accusation et défense
n'avaient du dossier qu'une connaissance fort superficielle, que des erreurs
d'interprétation avaient été commises, que des faits importants n'avaient pas
été cités. Ne mentionnant que des pièces figurant dans le dossier,
s'interdisant toute appréciation subjective, L. N. expose comment aurait dû
être conduit « le véritable procès du maréchal Pétain ». Pour la période
antérieure à juin 1940, la défense aurait marqué quelques points. En revanche
les conclusions de l'auteur sont très sévères en ce qui concerne le « double
jeu » pratiqué par le maréchal Pétain en novembre 1942 au moment du
débarquement en Afrique du Nord, et les documents cités prouvent la lourde
responsabilité du maréchal envers l'amiral Esteva, vigoureusement antiallemand
mais exécutant fidèlement les ordres reçus. Dans l'ensemble, ce livre n'apporte
pas de révélations sensationnelles mais il donne le texte d'importants
documents et tous les historiens devront s'y référer." (Revue française de
science politique, 1956)
503.
PAUL-BONCOUR
(Joseph). Entre
deux guerres. Souvenirs sur la IIIe République. III. Sur les
chemins de la défaite, 1935-1940. Plon, 1946, in-8°,
330 pp, 8
photos et un fac-similé hors texte, broché, bon état, bel envoi a.s.
30 €
Tome III seul (sur 3). Table : Les capitulations (le tournant de 1934,
l'affaire d'Ethiopie, l'Allemagne et l'Italie en Espagne, l'envahissement de
l'Autriche, l'abandon de la Tchécoslovaquie, Munich). – La Drôle de guerre. –
La débâcle. – Les funérailles de la République. — Les souvenirs que publie
l’ancien ministre des affaires étrangères Joseph Paul-Boncour en 1945 (mais le
texte fut rédigé entre 1940 et octobre 1942) reflètent sa longue carrière
politique commencée à la Chambre des députés en 1909, poursuivie au Sénat,
jusqu'aux responsabilités gouvernementales. Le lecteur y trouvera donc une
peinture de l'histoire française ou internationale de l'entre-deux guerres. —
"L'entre-deux-guerres, qui paraît déjà lointaine à la nouvelle génération,
reste encore vivante dans l'esprit et le cœur de nombre de nos contemporains
qui l'ont vécue, au moins en partie. Les « Souvenirs » sont pourtant peu
nombreux. Si Edouard Herriot, Paul-Boncour, Paul Reynaud nous ont laissé de
précieux témoignages, bien d'autres acteurs de la vie politique auraient pu
apporter des précisions indispensables..." (Pierre Gerbet, Revue des Deux
Mondes, 1961)
504.
PHILIPPON
(Capitaine de Vaisseau, dit Hilarion). S. & G.
France-Empire, 1957, pt in-8°, 269 pp, 12 pl.
de photos hors texte, un plan, broché, jaquette illustrée, bon état
25 €
Le Scharnhorst et le Gneisenau à Brest. — "Battant 22 pavillons de
victoire à leurs drisses, soit quelque 145 000 tonnes de navires coulés, les
cuirassés allemands Scharnhorst et Gneisenau entraient le 22 mars 1941 en rade
de Brest. Une nouvelle et terrible menace s'était abattue sur les convois de
l'Atlantique. Pour la cause alliée, des renseignements sur les cuirassés et les
sous-marins basés à Brest étaient dorénavant d'une nécessité vitale. Peu après
cet événement, celui qui allait devenir le colonel Rémy, frappait à la porte du
lieutenant de vaisseau Philippon, ancien officier en second du sous-marin
"Ouessant" et pour l'heure jardinier en uniforme de la base navale
occupée. "Je suis chargé de mission et j'arrive de Londres", déclara
Rémy d'emblée. Quand les deux hommes se séparèrent, l'officier de Marine avait
accepté une tâche redoutable et le pseudonyme d'Hilarion. Malgré les
arrestations, la terreur des raids aériens au cours desquels 3 300 avions
déversèrent 4 000 tonnes de bombes sur le port et sur la ville, et surtout le
drame de conscience provoqué par les souffrances de la population brestoise,
jour après jour, Hilarion persévéra. Son activité clandestine contribua si
efficacement à bloquer le Scharnhorst, le Gneisenau et le croiseur Prinz Eugen
à Brest, et à envoyer par le fond le cuirassé Bismarck, que la Marine
britannique tint à le dire dans un message sans autre exemple durant la
guerre..." — Le lieutenant de vaisseau Philippon, nommé faute de mieux au
moment de l’invasion nazie responsable des jardins de la Direction du port de
Brest, fut recruté par le réseau de résistance « La Confrérie de Notre-Dame »
(Colonel Rémy). Il faisait du renseignement sur les mouvements du port. Il
devint plus tard amiral.
505.
PIQUET-WICKS
(Eric). Quatre
dans l'ombre. Gallimard, 1957,
in-8°, 313
pp, broché, bon état (Coll. L'Air du
temps)
25 €
L'histoire de quatre combattants de l'ombre pendant la guerre : Jean
Moulin, Fred Scamaroni, Henri Labit, et Pierre Brossolette, racontés par un
officier anglais qui créa aux côtés du colonel Passy le service qui organisa
les parachutages et les missions spéciales dans les deux zones de la France
occupée. — "L'auteur, anglais de naissance, mais de mère française, a été
chargé d'établir avec les agents du général de Gaulle le service qui, de
Londres, par les parachutages, le ravitaillement aérien, la radio, organisait
la résistance sur le sol français. Il a été ainsi en relations avec les
volontaires qui risquaient leur vie dans l'aventure. Et il relate aujourd'hui
les drames où quatre d'entre eux ont succombé. Le récit apporte une nouvelle
lumière sur ces arcanes. Les péripéties en sont véridiques. Par crainte de ne
pouvoir garder jusqu'au bout, sous la torture, les secrets dont ils étaient
détenteurs, trois prisonniers de la Gestapo ont recouru au suicide. Deux ont
absorbé une capsule de cyanure. Pierre Brossolette s'est jeté du cinquième
étage de l'avenue Foch, où ses gardiens l'avaient laissé seul, un instant. Jean
Moulin, lui, avait succombé sous les coups..." (Henri du Passage, Revue
Etudes, 1957)
506.
POTET
(Jacques)(dir.) Le Bataillon de Guérilla de l'Armagnac 158e R.I. Au cœur de la Résistance
en Gascogne dans la Libération du Sud-Ouest de la France. Amicale du Bataillon de
l'Armagnac, CTR éditions, 1997, gr. in-8°, 464
pp, très nombreuses photos et cartes,
biblio, index, reliure simili-cuir bleu de l'éditeur, titres et illustration
dorés au 1er plat, dos lisse avec titres dorés, bon état. Edition originale, un
des 500 ex. reliés et numérotés, cet exemplaire numéroté relié spécialement
pour un Ancien Volontaire du Bataillon de l'Armagnac, avec son nom et sa photo
75 €
Cet ouvrage collectif révèle avec autant de simplicité que de fidélité,
l'épopée de ce légendaire "Bataillon de l'Armagnac", issu de la
Résistance, constitué par le Lieutenant-Colonel Maurice Parisot, pour libérer
la Gascogne. Poursuivant les troupes d'occupation jusqu'à la Méditerranée,
celui-ci est tué accidentellement sur le terrain de Francazal, à son retour à
Toulouse, lors d'un dernier parachutage en territoire libéré. Ce Bataillon
prend le nom de Demi-Brigade de l'Armagnac, qui devient après l'intégration du
Premier Régiment du Gers, le 158e Régiment d'Infanterie, sur le front de Royan,
sous les ordres du Lieutenant-Colonel Henri Monnet, et participe en 1945 à la
libération de la presqu'île d'Arvert et de l'île d'Oléron, en effectuant de
remarquables opérations de débarquement. Fondée sur l'exploitation de
nombreuses archives, accompagnée de témoignages d'acteurs et de protagonistes
de cette période, souvent inédits, cette narration constitue un document
important pour l'histoire de la Libération du Sud-Ouest de la France, lié au
souvenir de la Résistance.
507.
[Presse]
– France Nouvelle, revue mensuelle publiée par MM. Berlioz, Billoux, Bonte, Fajon, Marty, Midol. Alger, 1943-1944, 8
vol. pt in-8°, 72, 80, 80, 80, 80, 80,
128 et 112 pp, brochés, bon état. Rare
200 €
Série complète de ce rare mensuel communiste publié à Alger pendant la
guerre, en très bon état, ce qui est rare pour ces fragiles fascicules agrafés.
— Le périodique “France Nouvelle” naît à Alger en décembre 1943 (date du 1er
numéro). Il s’agit d’un mensuel dirigé par des membres du Parti communiste
envoyés ou déportés à Alger, Joanny Berlioz, François Billoux, Florimond Bonte,
Étienne Fajon (futur directeur de L'Humanité), André Marty et Lucien Midol. Le
mensuel s’intéresse aux « questions que posent la guerre et la grande lutte
pour libérer la France » et fournit « des arguments au propagandiste, au
journaliste, au patriote ». Neuf numéros paraissent jusqu’en août 1944 (dont un
numéro double 7-8), proposant des articles de fond essentiellement consacrés à
la situation mondiale et à la politique du PCF. “France Nouvelle” interrompt
alors sa parution. il renaîtra sous la forme d'un hebdomadaire dirigé par
Florimond Bonte plus d’un an après (le 24 novembre 1945) avec comme sous-titre
« organe central du parti communiste français », lequel perdurera jusqu’en
1979. — Articles d'André Marty (8), Johany Berlioz (6), Etienne Fajon (5),
François Billoux (3), Roger Garaudy (3), Jacques Duclos (2), Lucien Midol (1),
A. Puig (1), Giovoni (1).
508.
[Presse]
– Les Cahiers du communisme.
Organe théorique du Parti Communiste Français. S.l., Imprimé quelque part
en France, décembre 1943, in-8°, 84 pp,
broché, bon état. Rare
25 €
Premier numéro des Cahiers du communisme (20e année. 1er trimestre 1944.
Nouvelle série N°1, « imprimé quelque part en France, décembre 1943. » Le
premier plat de couverture indique « Les Cahiers 1944 ». Les Cahiers du
communisme prennent la suite des Cahiers du Bolchévisme à partir de janvier
1944 et jusqu’en 1999. Ils constituent la revue théorique mensuelle du comité
central du Parti communiste français. Articles de Maurice Thorez, Jacques
Duclos, Benoît Frachon, Marcel Cachin, etc.
509.
ROBICHON
(Jacques). Le
Débarquement de Provence. 15 août 1944. Laffont, 1962,
gr. in-8°, 373 pp, 32 pl. de photos et 5 cartes
hors texte, sources, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll.
Ce jour-là)
20 €
15 août 1944 : soixante-dix jours après le jour J en Normandie, les plages
de Provence sont en flammes. Aux côtés des Alliés, des soldats français font
irruption sur le rivage, libérant leur propre sol, s'emparant de Toulon et de
Marseille pour remonter la vallée du Rhône à la rencontre des divisions
débarquées dans la Manche. Le débarquement de Provence, complémentaire de celui
du 6 juin, répondait à un but précis : enfermer dans une solide tenaille le
plus grand nombre possible d'Allemands en France, avant la ruée des armées
d'Eisenhower en direction de l'Allemagne. Par une chaude et brumeuse journée
d'été, 100 000 Américains, Français, Canadiens et Anglais abordèrent la côte de
Provence, à Cavalaire, Sainte-Maxime et Saint-Raphaël, pour allumer aux flancs
des collines des Maures et de l'Esterel cette guerre sous les pins, dans un
décor où précisément on ne l'imagine pas : les palmiers se balançant dans le
ciel bleu d'août dans l'intarissable grésillement de milliers de cigales. Comme
dans Jour en Afrique et Le Corps expéditionnaire français en Italie, Jacques
Robichon fait revivre les événements du 15 août 1944 par le maximum d'acteurs
et de témoins, soldats et marins alliés, généraux et combattants allemands,
civils et résistants français du Jour J-Provence. Tour à tour, le lecteur
pénètre dans les coulisses de la conférence de Téhéran, au QG d'Hitler en
Prusse-Orientale, chez le général Wiese à Avignon, à l'état-major de la 19e
armée allemande. Il se trouve à bord du SG-21 qui, le premier, signala l'armada
alliée au large de Saint-Tropez, et saute avec les parachutistes du général
Frederick autour de Draguignan ; il participe à l'assaut de la falaise du cap
Nègre avec les commandos d'Afrique, ainsi qu'à la sanglante odyssée du Groupe
naval d'assaut français près du Trayas, et aux combats des îles d'Hyères,
précédant de quelques heures les débarquement à Cavalaire et à Pampelonne, à la
Nartelle et à Val d'Esquières, au Dramont et à Anthéor, tandis qu'à deux cents
kilomètres de là se déroule la dramatique course contre la montre des chars de
la 11e Panzer pour traverser le Rhône. Jacques Robichon retrace l'émouvante
arrivée des divisions françaises du général de Lattre de Tassigny sur le sol
natal, la capitulation de l'amiral Ruhfus à Toulon et celle du général Schaefer
à Marseille, la rencontre historique du 12 septembre 1944, près de Dijon, des
premiers soldats alliés venus de Normandie et de Provence, ainsi que bien
d'autres épisodes, histoires de mort, d'amour et d'héroïsme.
510.
ROUGIER
(Louis). La
Défaite des vainqueurs. A l'enseigne du Cheval Ailé, 1947, in-8°,
285 pp, broché,
bon état
25 €
Après l’armistice de 1940, le professeur Louis Rougier (1889-1982), se
présentant comme l’émissaire du maréchal Pétain, rencontra secrètement Lord
Halifax, alors secrétaire aux Affaires étrangères dans le cabinet britannique,
le 24 octobre 1940, le jour même de l’entrevue de Montoire entre Adolf Hitler
et Philippe Pétain. Au cours de cette rencontre, il donna l’assurance à Lord
Halifax que jamais la France ne retournerait ses alliances. Après avoir
brièvement été un partisan de Charles de Gaulle, facilitant l’exil de Français
vers Londres, il se brouille avec les milieux gaullistes et cherche à maintenir
une alliance entre le gouvernement de Vichy et les Alliés. Il maintiendra après
la fin de la guerre sa ligne de défense de la politique étrangère du maréchal
Pétain et son hostilité politique au général de Gaulle. Il dirigea, de 1942 à
1945, à New York "Pour la Victoire", un journal en langue français.
Dans "La Défaite des vainqueurs", il évoque son combat de longue
haleine contre le blocus alimentaire de l’Europe continentale imposé par
Churchill. Ce dernier l’avait imposé au motif que tout approvisionnement, en
dernier ressort, profiterait au IIIe Reich. Pour Louis Rougier, ce blocus crée
de graves problèmes de santé publique par carence alimentaire dans les pays qui
le subissent, notamment la France.
511.
ROUGIER
(Louis). Les
Accords Pétain-Churchill. Histoire d'une mission secrète. Montréal, Editions
Beauchemin, 1945, gr. in-12, 439
pp, 19 documents, broché, bon état.
Première édition (achevé d'imprimer le 22 juin 1945)
30 €
" (...) Nanti de l'approbation de P. Baudouin et de l'assentiment de
Pétain, le professeur Rougier était parti à Londres animé des intentions les
plus nobles ; il ne s'agissait de rien moins que de “dissiper les malentendus
franco-anglais sur les clauses navales de l'armistice” et “d'amener de Gaulle,
Weygand et Pétain à composer en vue d'exécuter un plan concerté.”. M. Rougier
vit Churchill et revint avec un texte résumant ses conversations, qu'il
présenta au Maréchal. Depuis, il n'a cessé de soutenir que ce texte constituait
un véritable accord clandestin franco-britannique, qu'il avait été ratifié par
les deux parties et grandement mis en application. C'est parce que la portée
exacte en aurait été méconnue, voire ignorée, que le maréchal Pétain et le général
Dentz auraient été condamnés par la Haute-Cour de Justice. Cette affaire s'est
révélée extrêmement compliquée..." (Henri Michel, Revue d'histoire de la
Deuxième Guerre mondiale, 1956) — "... Le 23 octobre 1940, l'obscur
professeur Rougier, parti de Vichy, arrive à Londres sans mandat officiel. Il
voit Churchill et lord Halifax. Il revient avec un texte qu'il présente à son
retour, au maréchal Pétain. Celui-ci n'y prête guère attention. Il refuse
notamment de prendre acte de l'engagement de restauration de la France,
formulée par la Grande-Bretagne. Cet engagement suppose, en effet, la victoire
anglaise et le maréchal n'y croit pas. Ce que M. Rougier appellera plus tard un
protocole franco-britannique n'est rien d'autre que le résumé de ses conversations
: la Grande-Bretagne s'engage à rétablir la France dans son intégrité et dans
sa souveraineté si elle ne fait rien pour aider la victoire des totalitaires
et, à fortiori, si elle contribue à la victoire britannique ; Londres promet de
ne plus chercher à prendre par la force les colonies françaises demeurées
fidèles à Vichy ; le gouvernement français s'engage à ne pas tenter de
reprendre les colonies passées à de Gaulle ; il remettra l'Empire dans la
guerre le jour où les Britanniques et leurs alliés éventuels, ayant fait la
preuve de leur force, seront à même de débarquer en nombre... Ce papier ne fut
signé par personne. Rougier ne parlait du reste, au nom de personne. Il ne
représentait donc rien. Alors que Vichy ne tenait nullement à s'engager dans pareille
voie en 1940, les pétainistes, dans l'après guerre, brandiront ce soi-disant
accord pour montrer que le maréchal jouait le double jeu, au bénéfice de ses
anciens alliés. Or, le jour où le professeur Rougier arrivait à Londres, Pétain
rencontrait Hitler à Montoire. Cette pure coïncidence de dates est exploitée,
on s'en doute, par les révisionnistes : Montoire, Verdun diplomatique !
..." (Henri Bernard, Revue belge de philologie et d'histoire, 1958)
512.
ROUGIER
(Louis). Les
accords secrets franco-britanniques de l'automne 1940. Histoire et
imposture. Grasset,
1954, pt
in-8°, 249 pp, broché, bon état
25 €
"... Le 23 octobre 1940, l'obscur professeur Rougier, parti de Vichy,
arrive à Londres sans mandat officiel. Il voit Churchill et lord Halifax. Il
revient avec un texte qu'il présente à son retour, au maréchal Pétain. Celui-ci
n'y prête guère attention. Il refuse notamment de prendre acte de l'engagement
de restauration de la France, formulée par la Grande-Bretagne. Cet engagement
suppose, en effet, la victoire anglaise et le maréchal n'y croit pas. Ce que M.
Rougier appellera plus tard un protocole franco-britannique n'est rien d'autre
que le résumé de ses conversations : la Grande-Bretagne s'engage à rétablir la
France dans son intégrité et dans sa souveraineté si elle ne fait rien pour
aider la victoire des totalitaires et, à fortiori, si elle contribue à la
victoire britannique ; Londres promet de ne plus chercher à prendre par la
force les colonies françaises demeurées fidèles à Vichy ; le gouvernement français
s'engage à ne pas tenter de reprendre les colonies passées à de Gaulle ; il
remettra l'Empire dans la guerre le jour où les Britanniques et leurs alliés
éventuels, ayant fait la preuve de leur force, seront à même de débarquer en
nombre... Ce papier ne fut signé par personne. Rougier ne parlait du reste, au
nom de personne. Il ne représentait donc rien. Alors que Vichy ne tenait
nullement à s'engager dans pareille voie en 1940, les pétainistes, dans l'après
guerre, brandiront ce soi-disant accord pour montrer que le maréchal jouait le
double jeu, au bénéfice de ses anciens alliés. Or, le jour où le professeur
Rougier arrivait à Londres, Pétain rencontrait Hitler à Montoire. Cette pure
coïncidence de dates est exploitée, on s'en doute, par les révisionnistes :
Montoire, Verdun diplomatique ! ..." (Henri Bernard, Revue belge de
philologie et d'histoire, 1958)
513.
VERCORS
(Jean Bruller, dit). Portrait d'une amitié. Editions de Minuit, 1946, in-12, 98 pp, un
portrait du général Brosset dessiné par l'auteur en frontispice, broché, dos
abîmé recollé, état correct. Edition originale, un des 2.500 ex. numérotés sur
vélin blanc
15 €
Ces pages furent écrites en guise de préface pour “Un homme sans
l'Occident”, roman de Charles Diego (Général Brosset), ami de Vercors mort pour
la France le 20 novembre 1944.
514.
VISTEL
(Alban). La
Nuit sans ombre. Histoire des mouvements unis de résistance, leur rôle dans la
libération du Sud-Est. Fayard, 1970,
in-8°, 638
pp, annexes, sources, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
30 €
"L'ouvrage d'Alban Vistel contient sans doute la plus émouvante
analyse de l'esprit de résistance qui anima, dès l'été 1940, quelques dizaines
de Français, dont l'auteur, qui allaient créer et diriger les mouvements et les
réseaux jusqu'à mettre sur pied une véritable armée clandestine. Le livre nous
montre la naissance et la formation des trois grands mouvements, "Combat",
"Libération", "Franc Tireur", la naissance de la presse
clandestine, la création des structures d'un véritable Etat clandestin avec ses
services : Propagande, Service de renseignements, Service social, Armée
secrète, Maquis. Il nous décrit ses premières actions publiques :
manifestations de masse du 1er mai et du 14 juillet 1942 à Lyon, les
parachutages etc. Ce faisant, l'auteur nous fait vivre à travers ces événements
relatés avec une foule de détails inconnus, la "croissance" de la
Résistance dans cette ville qui fut sa capitale, Lyon, où lui-même se trouvait,
et dans toute une vaste région, clé politique et stratégique du Sud de la
France. Peu à peu naît ainsi l'immense appareil qui mènera à la liberté, avec
ses composantes politiques, administratives et militaires. A Londres, le
Général De Gaulle charge Jean Moulin d'obtenir des divers mouvements qu'ils
s'unissent afin de constituer une force cohérente contre l'ennemi, processus
qui n'ira pas sans incidents et sans conflits, car l'univers de la Résistance
est par définition rebelle et tourmenté. Là encore, la région lyonnaise vit se
dérouler des événements capitaux et c'est près de Lyon que Jean Moulin tomba
finalement dans un guet-apens. Malgré la lutte contre toutes les difficultés
qu'elle doit affronter : pauvreté, manque de cadres, manque d'armement,
insécurité, la Résistance est enfin prête à affronter l'ennemi les armes à la
main comme elle le fit dans le combats de l'Ain, des Glières et lors de
l'occupation d'Oyonnax. Enfin, quand arrive l'heure de la grande épreuve, de
juin à août 1944, Lyon, la région Rhône Alpes et la vallée du Rhône vont jouer
un rôle capital et voir se dérouler de très durs combats. L'auteur commande
politiquement et militairement ses formations et relate des faits capitaux et
inconnus, en particulier sur le rôle de la Résistance, de l'Ardèche et de la
Loire jusqu'aux Alpes et au Jura, et comment son action a permis à la Première
Armée Française, débarquée en Provence de réussir une étonnante chevauchée qui
libéra tout le Sud-Est entre le 15 août et le 2 septembre 1944. Le livre
d'Alban Vistel apporte enfin des réponses à de nombreuses questions, notamment
: Sans De Gaulle, la Résistance eut-elle existé ? Quel fut le poids de cette
action dans le contexte de la Deuxième Guerre Mondiale ? Quelle fut sa
signification, sa valeur morale, son enseignement ? Livre admirablement
documenté et dont les prolongements intellectuels et moraux vont très au-delà
de l'étude purement historique." (rabats de la jaquette)
515.
WANDA
(Andrée Carliez Lambert de Loulay, dite). Déportée 50.440. Editions André Bonne,
1945, gr.
in-12, 215 pp, illustrations de Johnny, broché, couv. illustrée, 4
feuillets lég. tachés, bon état
25 €
"Le récit d'Andrée Carliez Lambert de Loulay (alias Wanda) s'organise
en quatre volets. Le premier rapporte son arrestation à Paris dans les premiers
jours de juillet 1944. Prise dans le coup de filet qui anéantit son réseau,
incarcérée à Fresnes, l'auteure subit des interrogatoires dont elle décrit les
scènes de torture (supplice de la baignoire, brûlures de cigarettes).
Particulièrement courageuse, elle ne parle pas et est transférée au fort de
Romainville où elle retrouve plusieurs camarades de la résistance. Le deuxième
volet rapporte le long transfert (sept jours) qui la conduit à partir du 15
août 1944 vers Ravensbrück dans un "cercueil tressautant". Wanda
décrit le sort de nombreuses camarades dont elle a le plus souvent modifié les
noms. Elle raconte, à travers de multiples anecdotes, la vie du camp (la
quarantaine, l'alimentation, le travail), et s'attarde plus particulièrement
sur les relations malsaines entre déportées (vols, dénonciations, accusations,
etc.). Transférées dans une usine de munitions près de Torgau, Wanda et ses
camarades les plus proches organisent le sabotage. Un grave accident lors de la
fabrication des obus provoque leur départ. S'ouvre un troisième volet. Les
ouvrières ont été transférées à Abteroda (Thuringe). Wanda échappe au travail
en devenant infirmière du Kommando et s'attache, aussi souvent que possible, à
soulager ses camarades. Particulièrement forte physiquement et
psychologiquement, son humour et son tempérament combatif lui permettent
d'entretenir le moral de ses amies. Elle n'en est pas moins très éprouvée par
son départ dans un nouveau Kommando où elle et ses camarades travaillent à la
mine de sable. De plus en plus épuisées, ces femmes se soutiennent pour tenir
jusqu'à la libération et entretiennent l'espoir en s'imaginant auprès de leurs
compagnons en France, attablées devant des repas rêvés, ou encore en pratiquant
la cartomancie. Le 13 avril 1945, elles sont évacuées. Wanda et son amie
Yolande s'évadent lors d'une "marche de la mort". Recueillies par des
prisonniers de guerre, elles marchent vers les Américains et arrivent à l'hôtel
Lutetia, centre d'accueil des déportés à Paris, le 14 mai 1945."
(Françoise Passera, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
516.
WERTH
(Alexander). Moscou.
1941. Tallandier, 2012, in-8°, 254 pp,
présenté et annoté par Nicolas Werth, broché,
couv. illustrée, bon état
25 €
Alexander Werth arrive à Moscou comme correspondant de la BBC le 3 juillet
1941, dix jours à peine après le début de l'invasion allemande. Il a quitté la
Russie vingt-quatre ans auparavant, quelques semaines avant la prise du pouvoir
par les bolcheviks en octobre 1917. Sans être communiste, Alexander Werth
réalise en effet à quel point, en cet été 1941, alors que l'Allemagne nazie a
conquis la plus grande partie de l'Europe, et que seule la Grande-Bretagne
résiste encore, l'URSS stalinienne est le dernier rempart, sur le continent
européen, face au rouleau compresseur de la Wehrmacht. Alexander Werth nous
décrit l'atmosphère quelque peu irréelle de Moscou durant les premiers mois de
la guerre. Face à la propagande soviétique qui minimise les défaites de l'Armée
rouge, les Moscovites sont en proie aux rumeurs les plus fantaisistes. Par
ailleurs, malgré la menace diffuse qui pèse, la vie continue : les théâtres, les
salles de concert, les "parcs de culture et de repos", les
restaurants sont pleins. Quant aux rares correspondants de guerre étrangers,
ils ne sont guère mieux informés que le reste de la population sur ce qui se
passe au front. Les relations avec les officiels soviétiques restent
compliquées : Alexander Werth montre bien la défiance qui entoure les
représentants des "pays capitalistes" vilipendés il y a peu de temps
et désormais alliés de l'URSS dans la lutte contre l'Allemagne nazie. En septembre
1941, Alexander Werth a enfin l'occasion de se rendre sur le front, près de
Smolensk, après plus de deux mois d'attente à Moscou. Son livre s'achève sur
l'offensive allemande sur Moscou en octobre 1941. Alexander Werth quitte la
ville alors que les détachements avancés de la Wehrmacht ne sont plus qu'à une
trentaine de kilomètres de la capitale soviétique. A ce moment-là, la prise de
Moscou semble inéluctable. Moscou 41 est un témoignage unique sur un moment
crucial de l'histoire de la guerre à l'Est, celui où l'Allemagne nazie semble invincible.
517.
BAMBINI. Le 27e Dragons suivi de : Le
sous-officier peint par lui-même. P., Léon Vanier, 1889, in-8°, viii-168 pp, 150
dessins de l'auteur, broché, couv. illustrée (lég. salie), qqs rousseurs
éparses, bon état. Rare
100 €
Le 27e Dragons, caserné à Versailles, faisait partie de la garnison de
Paris. Dans sa préface, l'éditeur Léon Vanier valorise le travail accompli par
son auteur, un ancien officier de cavalerie qui, selon ses propres termes, «
initie le lecteur aux mille détails du service ; tantôt il le promène dans la
chambrée, à la cantine, à l’écurie (...), tantôt avec lui nous prenons la garde
ou assistons aux revues, au pansage, à la promenade, aux leçons du manège, le
supplice des recrues. C’est l’existence complète du cavalier qui défile sous
nos yeux, avec ses peines et ses joies, ses vicissitudes et ses gloires ».
518.
BERNIER
(Jean-Pierre). G.M. 100. Combats d'Indochine après Diên Biên Phu. Presses de la Cité, 1977, in-8°,
285 pp, écrit
avec la collaboration technique de Claude Joste, 16 pl. de photos hors texte,
cartes, annexes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Troupes de choc)
25 €
Le Groupement Mobile 100, dont l'ossature est constitué par le Bataillon
français revenu de Corée après l'armistice signé à Pan Mun Jon, est engagé
début 1954 sur les Hauts Plateaux du Centre Vietnam (Opération
"Atlante") pour endiguer l'offensive Vietminh vers le Sud. Alors que
Diên Biên Phu succombe, le G.M. 100 continue de tenir le camp retranché d'An
Khé. En juin 1954, il reçoit l'ordre d'évacuation et de repli sur Pleiku par la
Route 19, tenue en force par des bataillons vietminhs, qui lui tendent des
embuscades meurtrières jusqu'au cessez-le-feu signé à Genève le 20 juillet.
519.
BODARD
(Lucien). La
Guerre d'Indochine : I. L'enlisement.
Gallimard, 1963, fort in-8°, 457 pp, 6
cartes, broché, couv. à rabats, bon état
20 €
L'auteur fut correspondant de guerre en Indochine de 1949 à 1951. Ce
premier volume (sur 3) décrit la fin de la présence française à Hanoï en
octobre 1954 puis revient sur les origines de la guerre et les premières
actions du Viet Minh en Cochinchine.
520.
BODARD
(Lucien). La
Guerre d'Indochine : III. L'aventure.
Gallimard, 1967, fort in-8°, 824 pp, chronologie,
8 cartes, broché, bon état (Coll. L'Air du temps). Edition originale
25 €
“De Lattre et les Viets”. L'auteur fut correspondant de guerre en
Indochine de 1949 à 1951. Ce volume est consacré à 1951, "l'année de
Lattre". Bodard, qui vouait une grande admiration au Général,
Haut-Commissaire et Commandant en Chef du Corps expéditionnaire, l'a suivi
partout, des zones de combat à Washington. — "Ouvrage d'un grand intérêt.
Que peut-il bien rester de la guerre d'Indochine aujourd'hui ? Il reste certes
le courage des soldats qui, des deux côtés, se sont acharnés à cette lutte. Mais
il reste De Lattre. Il reste surtout le portrait qu'en trace Lucien Bodard.
Dans ce livre plein de verve, dans ce livre où l'on se perd souvent comme dans
une jungle, ce qui ressort, c'est cette activité désespérée de celui qui se bat
avec la mort. De Lattre pour L. Bodard, c'est Louis XIV pour
Saint-Simon..." (E. Tesson, Etudes, 1967) — "Dans ce troisième volet
de La guerre d'Indochine, après L'Enlisement et L'Humiliation, L. B. retrace
les quatre mois – de décembre 1950 à avril 1951 – pendant lesquels de Lattre
crut qu'il pourrait changer le cours de la guerre et « sauver » l'Indochine. Le
livre est un long portrait du « roi Jean », c'est aussi une vaste
reconstitution historique avec les qualités et les limites que ce genre
comporte (dialogues reconstruits, pensées secrètes devinées...). C'est un
fourmillement de traits, d'images et de formules. La verve passionnée de L. B.
lui permet d'évoquer hardiment cette période si troublée même si c'est au prix
d'une certaine schématisation, notamment en ce qui concerne les acteurs
vietnamiens du drame." (Revue française de science politique, 1969) — Fin
1950, de Lattre débarque en Indochine pour effacer l'humiliation. Il va
transformer le moral du Corps expéditionnaire par des victoires, et aussi par
son extraordinaire génie de la publicité et de la mise en scène. Pour un temps,
il tirera ses troupes de leur misère, leur rendra la dignité et la confiance.
Mais il se désabusera lui-même et sera trop lucide pour ne pas s'apercevoir
rapidement qu'il n'aura créé qu'une grande illusion. Après la victoire de Vinh
Yen et les chants de gloire qui retentissent dans le monde entier, de Lattre
s'aperçoit qu'en Indochine, rien ne mène à rien. Il s'acharnera, usera toutes
ses forces. On peut dire qu'il en mourra, après avoir vu mourir son fils,
Bernard. L'aventure que raconte Lucien Bodard dans ce nouveau volume, c'est la
dernière épopée romantique, la plus étonnante des temps modernes. Avec celui
qu'on appelait "le roi Jean", avec sa cour et ses
"maréchaux" pittoresques, les Français vivent quelques mois dont la
splendeur cache les germes de la défaite et de la mort. Pour de Lattre et les
siens, la tragédie indochinoise se confond bientôt avec une tragédie
personnelle, qui va coûter la vie au fils, et puis au père.
521.
BOISSEAU
(Général Raymond). Histoire des hussards de l'Ancien Régime. Origine, organisation, vie et
campagnes (1693-1792). Archives et culture, 2017, gr. in-8°, 800 pp, qqs
gravures et portraits, broché, couv. illustrée, bon état
120 €
Fruit de vingt-cinq années de recherches, cet ouvrage très conséquent
rassemble l'histoire des hussards de l'Ancien Régime depuis la création de ces
régiments en 1693. Si les hussards français doivent leur renommée aux exploits
accomplis sous la Révolution et l'Empire, ceux de l'Ancien Régime sont moins
connus et très rares sont les ouvrages donnant des renseignements sur les corps
antérieurs à 1720. S'appuyant sur un dépouillement minutieux des archives du
Service historique de la Défense, ce livre a pour ambition d'offrir au public,
de façon détaillée, le quotidien des hussards de 1693 à 1792, leurs combats
liés aux guerres du royaume de France et leurs modes de vie. La présentation
est chronologique, pour un repérage plus facile.
522.
BOTTET
(Maurice). Monographies
de l'arme blanche (1789-1870) et de l'arme à feu portative (1718-1900) des
armées françaises de terre et de mer.
P., Editions Haussmann, 1959, in-8°,
255 pp, préface
du commandant Henry Lachouque, 21 planches hors texte dépliantes
d'illustrations par L. Lacault, reliure pleine toile bleue de l'éditeur
(défraîchie), C. de bibl. sur la page de titre, intérieur bien propre, bon état
70 €
Réédition augmentée par MM. Johnson et Cottaz. — "Les meilleurs
ouvrages de documentation sur les armes anciennes sont les livres du capitaine
Maurice Bottet : l'Arme blanche de guerre au XVIIIe, les Monographies de l'arme
blanche (1789-1870) et de l'arme à feu portative (1718-1900). Plusieurs
rééditions ont prouvé leur succès." (Léo Palacio, Le Monde)
523.
BOULANGER
(Philippe) et Arnaud de VACHON (dir.) La géographie militaire, un savoir stratégique pour
les armées françaises depuis le XIXe siècle. P., Société de Géographie,
2023, gr.
in-8°, 222 pp, introduction du général François de Lapresle, qqs
cartes, broché, couv. illustrée, bon état
15 €
Actes du colloque organisé le 13 mai 2022 dans le grand amphithéâtre de la
Société de géographie en partenariat avec le ministère des Armées et Sorbonne
Université. L'ouvrage aborde les différentes transformations de la géographie
militaire française selon différents axes de réflexion : 1. La géographie comme
facteur de supériorité opérationnelle ; 2. L’exploitation de la géographie
militaire depuis le XIXe siècle ; 3. L’apport des outils numériques et
géospatiaux. 11 études érudites.
524.
Collectif. Almanach du troupier pour
1910. Joyeux et sérieux. P., A. Méricant, s.d. (1910), pt in-12, 126 pp, illustré,
broché, couv. illustrée, dos cassé, manque qqs pages, qqs découpures, état
moyen
15 €
Par Richard Cross-Country.
525.
DE
GAULLE (Charles). Vers l'armée de métier. Berger-Levrault, 1944, in-12, 230 pp, 2e
édition (la première après celle de 1934), broché, couv. illustrée d'une croix
de Lorraine, bon état
25 €
"La doctrine qui pouvait sauver la France... et qui l'a sauvée."
— "Ecoutez le capitaine de Gaulle avec attention : un jour viendra où la
France reconnaissante fera appel à lui." (Philippe Pétain, 1924)
526.
DRANER
– AUBRAY (Maxime). Joyeuses histoires du mess et de la chambrée. Le 145e régiment. Edition
illustrée par Draner. P., Librairie illustrée, s.d. (1886),
gr. in-8°, 316 pp, page de titre ornée d'une
vignette, 39 pl. hors texte dont 10 en couleurs et nombreuses illustrations
gravées sur bois dans le texte par Draner, reliure demi-chagrin prune à coins,
dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. moderne), bon état
(Vicaire, I, 136)
60 €
527.
FARGETTAS
(Julien). La
Fin de la "Force Noire". Les soldats africains et la décolonisation
française. Les Indes savantes, 2018, gr. in-8°, 238
pp, 8 pl. de photos hors texte, notes,
biblio, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
L’auteur traite d’abord de la seconde guerre et ses conséquences
immédiates puis de l’évolution du corps des Tirailleurs sénégalais et de leur
engagement dans les guerres de la décolonisation. Outre les sources militaires
Julien Fargettas s’est appuyé sur les témoignages des anciens tirailleurs.
L’auteur rappelle en introduction que l’engagement des troupes coloniales dans
les conflits de la décolonisation a nécessairement une nature différentes de
leur engagement dans les deux conflits mondiaux : Pouvait-on faire confiance à
des soldats issus des colonies ?
528.
GUIBERTEAU
(Yannick). La
Dévastation, cuirassé de rivière. Albin Michel, 1984,
gr. in-8°, 358 pp, préface du général Daboval,
12 pl. de photos hors texte, cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll.
Les Combattants)
25 €
Officier canonnier sur le "Richelieu" qui arrive en Indochine le
3 octobre 1945 avec à son bord les commandos parachutistes de Ponchardier et
les éléments précurseurs de l'armée Leclerc, l'auteur, enseigne de vaisseau, se
porte volontaire pour la compagnie de débarquement. Il lutte contre le
Viet-Minh et les irréductibles japonais. Le capitaine de frégate Jaubert,
l'organisateur des flotilles fluviales, lui confie alors le commandement d'un
chaland civil transformé en "cuirassé de rivière" et baptisé "La
Dévastation", qui va combattre en Cochinchine, dans le delta du Mékong,
jusqu'en octobre 1946... L'ouvrage a obtenu le Grand Prix 1984 de l'Académie de
Marine.
529.
HUET
(Auguste). Quelques
réflexions sur la guerre navale sino-japonaise. Berger-Levrault, 1896, in-8°,
36 pp, un
tableau, relation de la bataille du Yalu par W. Laird Clowes en pièce
justificative (16 pp, avec 5 plans), cart.demi-toile noire de l'époque, C. de
bibl. annulé, bon état
25 €
530.
LARTÉGUY
(Jean). Du
sang sur les collines. Gallimard, 1954,
in-8°, 382
pp, mention de 6e édition sur la page de
titre mais bon achevé d'imprimé 11-54, broché, bon état (Coll. L'Air du temps)
30 €
Edition originale, peu courante, dont il n'a pas été tiré de grand papier,
en dépit de la mention fictive de 6e édition au bas de la page de titre, avec
le bon achevé d'imprimer de novembre 1954. Ce récit romancé sur les combattants
du bataillon français pendant la guerre de Corée, sur leurs itinéraires de la guerre
d'Espagne à celle de Corée, des maquis de France aux plateaux du Tonkin, n'aura
aucun succès à l'époque, et sera réédité en 1963 sous le titre "Les
Mercenaires", suite au succès des "Centurions". — Par Jean
Lartéguy (né en 1920), licencié en histoire, puis secrétaire de l'historien
Joseph Calmette. Engagé volontaire en octobre 1939. Pendant l'occupation, il
s'évade de France en mars 1942 en passant par l'Espagne où il restera interné
neuf mois durant, puis rejoint les Forces françaises libres comme officier de
commandos. Il restera sept ans officier d'active avant de devenir capitaine de
réserve, et sera plusieurs fois décoré. Après-guerre, il sera le témoin (comme
correspondant de guerre, notamment pour Paris Match) et ou l'acteur de nombreux
événements : révolution d'Azerbaïdjan, guerre de Palestine, guerre de Corée (il
sera blessé durant la bataille de Crèvecœur.), Indochine, Algérie puis Vietnam,
révolutions en Amérique Latine, etc., qui lui inspireront de nombreux livres.
Il est grand reporter à Paris-Presse à partir de 1952 et a reçu le Prix Albert
Londres en 1955.
531.
LE
MIRE (Henri). L'épopée moderne de la Légion 1940-1976. SPL, Société de Production
Littéraire, 1977, in-4°, 360 pp,
très nombreuses photos, 20 cartes (12 en
couleurs), reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
40 €
Ouvrage réalisé avec l'aide du Service Information et Historique de la
Légion Etrangère. — Après un bref rappel historique sur la Légion étrangère de
sa création en 1831 à 1940, l'auteur traite, sur la base des journaux de marche
et opérations des régiments et à l'aide d'une documentation très large
collectée par le Service historique de la Légion, les différents engagements de
mai 1940 jusqu'en 1945, la guerre d'Indochine (1945-1954) et la guerre
d'Algérie (1954-1961). Le colonel Le Mire dresse ainsi un véritable mémorial de
la Légion "moderne". Pour ce faire, il s'appui sur une immense
iconographie puisée dans les archives de la Légion étrangère et dans celle du
fort de Vincennes. Des cartes claires et précises, ainsi qu'un condensé des
journaux de marche et des opérations de chacun des régiments complètent
utilement cet ouvrage de référence.
532.
LESPART
(Michel). Messieurs
Smith & Wesson. Balland, 1973,
gr. in-8°, 149 pp, 20 pl. de photos hors texte,
16 fiches techniques illustrées, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
(Coll. Un homme, une arme)
25 €
L'ouvrage présente plusieurs hommes, car au-delà des personnages
principaux que sont Horace Smith et Daniel Wesson, s'agitent d'autres noms
connus (Colt, Winchester, Henry, Tranter, Hicock, Cody...), et l'ensemble de la
production d'armes de S. & W. Un livre parfaitement documenté, abondamment
illustré, complété par 16 fiches techniques présentant chacune un des revolvers
ou pistolets "qui font la gloire de Smith & Wesson", servi par
une écriture claire et un style très agréable.
533.
LIMET
(le capitaine commandant C.). Le 1er Régiment de chasseurs à pied. XXVe
anniversaire de sa formation, 1874-1899. Charleroi, Imp. J. Delacre-Misonne, s.d. (1899), in-8°,
139 pp, illustrations
du lieutenant D.-J. Ripet, 12 pl. de portraits photo et illustrations hors
texte, 13 illustrations et portraits photo dans le texte, cart. percale verte
souple de l'éditeur, titres en noir et encadrements à froid au 1er plat, bon
état, envoi a.s. de l'illustrateur.
Rare
60 €
Historique du Régiment. Les colonels. Le 1er Régiment de chasseurs à pied
au Congo. La musique. Tableau du Cadre des Officiers le 1er avril 1874. Les
Officiers du 1er Régiment de chasseurs à pied. Les sous-officiers. Militaires
promus officiers depuis la formation du régiment. Tableau du Cadre des
Officiers le 1er avril 1899.
534.
LUCAS
PHILLIPS (C. E.). L'évasion de Chine de la frégate “Amethyst”. France-Empire, 1972, pt in-8°,
318 pp, traduit
de l'anglais, 5 photos sur 4 pl. hors texte, un dessin de la frégate et 2
plans, broché, couv. salie, sans la jaquette, état correct
15 €
L'histoire émouvante de la petite frégate britannique qui s'est retrouvée
immobilisée par les canons communistes dans le Yang-Tsé pendant 103 jours
torrides et humides au printemps et à l'été 1949.
535.
MARSHALL-CORNWALL (General Sir
James). Wars and Rumours of Wars : A Memoir. London, Leo Cooper, Secker & Warburg, 1984, in-8°, vi-257
pp, 24 photos sur 16 pl. hors texte,
notes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
30 €
"Sir James est né en 1887 et est toujours en vie, ce qui fait de lui
probablement le plus vieux général de l'armée britannique encore en vie [il est
décédé le 25 décembre 1985]. Sa carrière militaire n'était pas non plus
typique, car il aimait les langues étrangères et en a appris un nombre
considérable au cours de sa vie. De plus, il était de la bonne génération pour
passer par la Première Guerre mondiale, l'école d'état-major et les
commandements, ainsi que pour vivre des expériences au sein de la Commission
des frontières balkaniques et d'autres expériences exotiques, de sorte qu'en
1940, il s'est retrouvé un des commandant de division qui s'est sorti sain et
sauf du pétrin en France, avant d'être transféré en Turquie, étant l'un des
rares à parler turc, pour tenter de convaincre les réalistes de ce pays de se
joindre aux Alliés. C'était, bien sûr, une tâche sans espoir en 1940-41, et il
s'est retrouvé de nouveau en Grande-Bretagne en raison de son âge. Après la
guerre, il a quitté l'armée, s'est essayé au commerce des armes et a finalement
trouvé sa voie en tant qu'historien. “Wars and Rumours of Wars” est un livre
agréable, rempli d'aperçus de personnes célèbres et d'autres moins connues, et
de relations avec d'autres que l'on ne trouve pas dans la plupart des
autobiographies de la Seconde Guerre mondiale, à l'exception peut-être de
celles de Sir Edward Spears." (Military Affairs, 1986) — "L'auteur de
ces souvenirs pleins d'entrain est né James Cornwall en 1887 et s'est engagé
dans l'artillerie royale en 1907. On pourrait s'attendre à ce que
l'autobiographie d'un auteur nonagénaire soit nostalgique et discursive ; au
contraire, “Wars and Rumours of Wars” nous emmène rapidement, mais avec une
clarté admirable, à travers deux guerres mondiales, une série de missions
officielles et de voyages indépendants au Moyen-Orient et au-delà, des
entreprises commerciales à la retraite et une dernière carrière d'auteur – le
tout en 257 pages, notes et index compris ! En raison de ses remarquables
capacités linguistiques, Sir James a passé une grande partie de sa carrière
militaire dans l'Intelligence Service. Une aptitude pour les langues, un esprit
curieux et un tempérament sociable l'ont amené à passer à l'étranger les
longues permissions dès avant la Première Guerre mondiale et, comme "j'ai
toujours détesté être dans un pays où je ne pouvais pas communiquer avec les
indigènes", il est rapidement devenu polyglotte. En 1914, il est devenu
interprète de première classe en allemand, français, norvégien et italien, et
de deuxième classe en espagnol. Après la guerre, une mission diplomatique en
Turquie lui donne l'occasion de maîtriser le turc et le grec moderne. Au cours
des deux guerres mondiales, il a donc travaillé dans les services de
renseignement plutôt qu'au combat, mais les chapitres les plus intéressants de
son livre prouvent que Marshall-Cornwall pouvait être aussi efficace sur le
terrain que derrière un bureau. Ceux-ci relatent son expérience dans le cadre
de diverses missions difficiles au cours de la Seconde Guerre mondiale, en
particulier la tâche de liaison avec la dixième armée française lors des
retraites chaotiques de mai et juin 1940, qui ont abouti à la capitulation de
la France. Il était responsable du retrait des troupes britanniques par
Cherbourg, une opération moins médiatisée que Dunkerque mais tout aussi
périlleuse. Le titre de l'ouvrage est on ne peut plus clair : il s'agit du
récit d'une carrière et non d'une vie privée. Il y a cependant quelques
anecdotes agréables, notamment celle de la redoutable Marjorie
Marshall-Cornwall qui s'est cachée déguisée en musulmane lorsque les épouses
des militaires ont reçu l'ordre de quitter Constantinople pendant la révolution
d'Atatürk. Il y a aussi un chapitre hilarant décrivant un dîner à Chequers avec
un Churchill fort capricieux. Sir James ne cache pas ses désaccords avec le grand
homme à diverses occasions, notamment en ce qui concerne la "conduite en
retrait" qui a tant entravé la guerre en Afrique du Nord. Il surmonte les
revers professionnels et les chagrins privés avec le stoïcisme d'un soldat et
est récompensé par une vieillesse sereine et active, qui l'a conduit en Espagne
et en Mandchourie, en Israël et aux États-Unis, en Belgique, en Italie et, en
fait, presque partout où des batailles ont été livrées. Ses biographies de
Massena, Napoléon, Grant, Foch et Haig témoignent d'une connaissance
particulière qui a fait de Sir James un membre précieux pendant tant d'années
des conseils de la Royal Geographical Society." (Dorothy Middleton, The
Geographical Journal, 1984)
536.
MAZINGHIEN
(Georges) et Albert TERRADE. Les Officiers de l'Escadre russe à Versailles. Illustrations
de Ferdinand Prodhomme. Versailles, Imp. Aubert, 1894,
in-8°, (8)-161
pp, un frontispice et 11 illustrations de
Ferdinand Prodhomme, broché, couv. rempliée (un peu salie), bon état. Rare
120 €
Versailles fut l'une des étapes des officiers russes venus en France pour
les célébrations de l'alliance franco-russe. Ouvrage imprimé pour la Ville de
Versailles en commémoration de la visite des officiers.
537.
PERRÉ
(Jean). La
Guerre et ses mutations. 1. Des origines à 1792 – 2. Les mutations de la guerre
moderne, de la Révolution française à la révolution nucléaire, 1792-1962. Payot, 1961-1962, 2
vol. in-8°, 374 et 419 pp, biblio, brochés, bon état (Coll. Bibliothèque
historique)
60 €
"Cet ouvrage, de plan chronologique, lie étroitement l'histoire de la
guerre à la technologie et à l'histoire des civilisations; il constitue un
utile instrument de référence pour tous ceux qui s'intéressent aux relations
entre le fait militaire et la vie politique et économique." (Revue
française de science politique, 1962)
538.
POUGET
(Jean). Le
Manifeste du camp n° 1. L'aventure morale et physique des officiers français
prisonniers des Viets, Cao Bang 1950-51. Fayard, 1969,
in-8°, 444
pp, cart. éditeur, jaquette illustrée,
bon état
25 €
Tout à la fois un témoignage, un roman et un document prodigieux. —
L'auteur, aide de camp du général Navarre, fut le modèle et l'inspirateur de
Jean Lartéguy pour son ouvrage "Les Centurions". — "Jean Pouget
a été lui-même prisonnier du Viet Minh après Dien Bien Phu. Mais c'est
l'expérience de ses camarades du Corps Expéditionnaire Français
d'Extrême-Orient, prisonniers après Cao Bang (automne 1950) qu'il relate ici.
L'ouvrage, basé sur de nombreux témoignages, fut l'un des premiers à décrire la
condition de ces hommes. (...) Le Camp n° 1 est celui de Bong Son, dans
l'extrême Nord du Vietnam. Le personnage central est Tran Van Tuc, dit Le
Rongeur, sorte de synthèse de divers traits de Can bo révolutionnaire que
Pouget a réellement connu. L'auteur décrit le processus de "lente, tenace,
subtile ou brutale tentative de captation de volonté" (Jean Lacouture, “Le
Monde”, 8 novembre 1969) du Viet Minh a l'encontre des prisonniers de
guerre." (Ruscio, La guerre "francaise" d'Indochine 1945-54)
539.
REYBET
(Jules). Almanach
de la France militaire pour l'année 1887, contenant tous
les enseignements relatifs à l'organisation de l'armée à l'emplacement des
corps & au personnel. Bar-sur-Seine, Typ. Saillard, s.d. (1887), pt
in-12, 160 pp, qqs gravures, broché, qqs rousseurs, bon état
25 €
540.
SAINT
MARC (Hélie de). Mémoires. Les Champs de braises.
Perrin, 1995,
in-8°, 342
pp, écrit en collaboration avec Laurent
Beccaria, 28 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
20 €
541.
THIESS
(Frank). Tsoushima.
Une poignante épopée de la mer. Flammarion, 1956,
in-8°, 312
pp, 7 cartes, broché, couv. illustrée,
papier lég. jauni, en partie non coupé, bon état
20 €
La bataille de Tsushima (parfois orthographié Tsoushima) eut lieu durant
quelques heures les 27 et 28 mai 1905 entre la Flotte russe de la Baltique commandée
par l'amiral Rojdestvensky et la flotte japonaise sous les ordres de l'amiral
Togo, dans le détroit de Tsushima qui sépare la Corée du Japon. Il s'agit du
principal affrontement naval de la guerre russo-japonaise (février 1904 -
septembre 1905), et l'un des facteurs principaux de la défaite de la Russie
dans ce conflit.
542.
VAN
TIEN DUNG (Général). Et nous prîmes Saigon. Le Sycomore, 1979,
gr. in-8°, 214 pp, 8 pl. de photos et 6 cartes
hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
"Paru avec trois ans de retard en France, l'ouvrage du général Van
Tien Dung sur la « campagne Ho Chi Minh » du printemps 1975, qui s'acheva par
l'effondrement du régime de Saigon, est un document fondamental. Principal
stratège de Hanoï après la semi-retraite du général Giap, membre du bureau
politique du P.C., le général Dung a été l'artisan de cette offensive qui
entrera, si ce n'est déjà fait, dans les manuels des écoles de guerre. Sa
rapidité et sa puissance, après le succès de l'attaque « en fleur de lotus »
contre Banmethuot, sur les Hauts-Plateaux, l'utilisation coordonnée
d'artillerie et de blindés, seront longtemps montrées en exemple. On se
souvient de cette explosion soudaine du 10 mars, de ce magistral coup de boutoir
qui, en un mois et demi, amena l'armée nord-vietnamienne aux portes de Saigon,
mettant le point final – du moins le croyait-on à l'époque – à une guerre de
trente ans. Le général Dung succédait alors à son mentor Giap au panthéon des
chefs militaires vietnamiens..." (Patrice de Beer, Le Monde)
543.
ADIKO
(Assoi) et André CLÉRICI. Histoire des peuples noirs. Abidjan, CEDA (Centre
d'édition et de diffusion africaines)-Hatier, 1961, gr. in-8°, 192 pp, très
nombreuses photos et cartes, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Collection
d'histoire à l'usage des écoles d'Afrique)
30 €
Manuel scolaire d'histoire de l'Afrique, de la préhistoire à la
décolonisation. — "Depuis plusieurs années, l'adaptation des programmes
d'histoire et de géographie dans les pays africains d'expression française fait
une place essentielle à l'étude de l'histoire et de la géographie des jeunes
républiques ! Tant pour les professeurs que pour les élèves, le manque de
manuels adaptés à cette nouvelle et légitime orientation de l'enseignement est
rapidement apparu. De nombreuses publications récentes ont entrepris, dans le
domaine de l'histoire, de combler cette lacune. Tous ces ouvrages présentaient
en gros un tryptique chronologique. Histoire précoloniale, jusque là très mal
connue, épisodes de la traite et de la colonisation, lutte pour l'indépendance
et situation actuelle. Les ouvrages publiés par le C.E.D.A. d'Abidjan, sous la
direction de M. Clérici, sont à notre avis plus que des manuels à « l'usage des
écoles d'Afrique ». Par l'importance de la documentation utilisée, par la
densité et la précision du texte et la richesse de l'illustration, ces ouvrages
constituent en fait des bases de référence et fixent en première démarche les
cadres généraux de l'histoire de l'Afrique et de la Côte d'Ivoire." (Yves
Péhaut, Les Cahiers d'Outre-Mer, 1965)
544.
AUVADE
(Robert). Bibliographie
critique des œuvres parues sur l'Indochine française. Un siècle
d'histoire et d'enseignement. P., Maisonneuve et Larose, 1965, in-8°,
153 pp, index,
broché, bon état
30 €
"Robert Auvade a réussi une œuvre d'érudition qui sera indispensable
aux chercheurs et spécialistes qui s'intéressent au Viet-Nam. La division de
l'ouvrage est la suivante : introduction, archives et bibliothèques, œuvres
bibliographiques, enseignement, recherche scientifique, culture et
civilisation, sociologie, sociologie religieuse, structures sociales et
économiques, œuvres sociales et humanitaires, histoire et colonisation,
histoire et politique, économie et monnaie, souvenirs de guerre, épilogue, bibliographie
signalétique, index, table alphabétique des auteurs. Parmi celles qui ont été
publiées, la présente bibliographie apparaît comme inédite en son genre.
L'auteur ne s'est pas, en effet, contenté de recueillir, classifier et annoter
les sources ; il a aussi choisi, au sein d'une pluralité de disciplines, les
œuvres les plus représentatives pour les étudier de façon détaillée et
critique. Les cent cinquante ouvrages ainsi analysés sous treize rubriques
constituent une histoire par la bibliographie. Quatre-vingts autres titres, de
toutes disciplines mais de représentativité moins marquante, sont signalés avec
leurs références dans la section « bibliographie signalétique ». La rubrique
consacrée aux publications bibliographiques sur l'Indochine française, parues
depuis le siècle dernier, permet de consulter une nomenclature complète sur le
sujet. Un index et une table, en fin de volume, complètent de façon utile cet
ouvrage et faciliteront considérablement les recherches." (P. Huard,
Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, 1967) — "Cette
bibliographie rassemble 150 titres d'ouvrages et articles consacrés à
l'Indochine française et parus entre 1867 et 1962. Un livre utile." (Revue
française de science politique, 1966)
545.
BENOIST-MÉCHIN
(Jacques). Histoire
des Alaouites (1268-1971). Perrin, 1994,
in-8°, 284
pp, 16 pl. de gravures et photos hors
texte, notes, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
On sait l'intérêt que Jacques Benoist-Méchin portait à l'Islam et au monde
arabe. Parmi les textes inédits qu'il a laissés figurait cette histoire vivante
de la dynastie des Alaouites qui règne au Maroc depuis plus de trois siècles et
dont l'origine se confond avec celle de l'Islam. Elle commence au VIIe siècle
avec le fondateur légendaire de la dynastie : un petit-fils du prophète Mahomet
que celui-ci avait envoyé conquérir le Tafilalet. Mais l'essentiel du livre de
Benoist-Méchin porte naturellement sur la période qui commence en 1660. Cette
année-là Moulay Rachid, chérif alaouite du Tafilalet, s'empare de Fès. Bientôt,
il régnera sur la totalité du Maroc. On appellera le grand sultan le
"Louis XIV du Maghreb". Avec le sens du récit et la finesse qu'on lui
connaît, Benoist-Méchin nous conduit jusqu'en 1971, dixième année de règne de
Hassan II. Celui-ci avait succédé en 1961 à son père, le sultan Mohammed V Ben
Youssef, dont les trente-trois ans de règne (1927-1961) et les rapports avec la
France occupent une part prépondérante dans le livre de Benoist-Méchin. Il
était logique que l'auteur de Lyautey l'Africain, d'Ibn Séoud, de Fayçal, roi
d'Arabie, ait voulu raconter l'histoire de cette ancienne et prestigieuse
dynastie.
546.
BERSTEIN
(Serge) et Pierre MILZA. L'Italie contemporaine. Des
Nationalistes aux Européens. Armand Colin, 1973,
gr. in-8°, 422 pp, broché, couv. illustrée à rabats,
bon état (Coll. U)
25 €
A l'aube du 20 septembre 1870, les troupes du général Cadorna entrent dans
Rome par la brèche que viennent d'ouvrir leurs canons dans la Porta Pia. Le
dernier acte de l'unité italienne s'achève, un peu plus d'un demi-siècle après
que le congrès de Vienne eut mis en place un ordre international destiné à
contenir la poussée des nationalités. "L'Italie est faite, dira Massimo
d'Azeglio, maintenant il reste à faire les Italiens", autrement dit à
surmonter les obstacles que représentent l'hétérogénéité des régions, la
diversité des mœurs et des dialectes, l'absence de base économique solide, une
société archaïque et le jeu international des grandes puissances, pour faire de
"l'expression géographique" raillée par Metternich un Etat-nation
figurant parmi les principaux acteurs du jeu européen. Des solutions seront
trouvées qui vont du libéralisme au fascisme, puis à la démocratie politique
forgée dans la lutte contre la dictacture totalitaire. En 1945, au moment où
s'effondre l'éphémère "République sociale" de Mussolini, l'Italie
touche au fond de l'abîme. Et pourtant, écrasée, humiliée, vaincue, c'est bien
la nation italienne surgie de la Résistance qui va, en peu d'années, poser les
bases d'un renouveau qui fait aujourd'hui de la péninsule une grande puissance
économique.
547.
BETTELHEIM
(Charles). L'Inde
indépendante. Armand Colin, 1962,
in-8°, 524
pp, tableaux, notes biographiques,
biblio, index, broché, jaquette, bon état
20 €
"Ch. Bettelheim a surtout voulu dresser un bilan de l'évolution de
l'économie de l'Inde entre l'indépendance et 1963 et il s'est par suite
essentiellement préoccupé de la société indienne, de ses institutions et de ses
particularités par rapport aux problèmes du développement. Son livre concerne
moins l'Inde indépendante que l'économie de l'Inde indépendante, mais comme tel
il apporte une ample documentation et surtout, dépassant la simple description,
il cherche à saisir les faits dans leur dynamique et à dégager des
explications." (P. Souryi, Annales ESC) — "Cet important ouvrage
mérite d'être accueilli avec beaucoup d'intérêt. D'abord en raison de la
personnalité de son auteur, dont les travaux sur la planification font autorité
et qui eu la possibilité, fort enviable, d'effectuer plusieurs séjours
prolongés en Inde et d'y suivre de près les travaux de préparation des plans de
développement. D'autre part, du fait qu'il s'agit là de la première étude
d'envergure en langue française consacrée aux problèmes économiques et sociaux
de cet immense pays qui, bien que juridiquement souverain depuis le 15 août
1947, demeure encore bien mal connu de l'opinion française. En outre notre
collègue s'est employé à asseoir son bilan sur des données chiffrées qu'il
était mieux à même que quiconque d'assembler et d'analyser..." (Gaston
Leduc, Revue économique, 1965)
548.
BLAVATSKY
(H. P.). Dans
les cavernes et jungles de l'Hindoustan. P., Editions Adyar, 1975, gr. in-8°,
viii-272 pp, traduit de l'anglais sur la réimpression de 1908, broché, bon état
25 €
Lors d’un voyage prolongé « dans les Indes » de l’époque, Mme H. P.
Blavatsky a adressé à un journal russe un compte-rendu sous forme d'articles du
voyage de leur petit groupe composé d’une poignée d’Occidentaux et de quelques
Indiens d’origines diverses mais ouverts et progressistes. Ces lettres furent
écrites entre 1879 et 1880 et reprises plus tard dans ce livre: « Dans les
cavernes et jungles de l’Hindoustan ». — "La relation de Blavatsky à
l'Inde s'exprime aussi à travers les jugements qu'elle émet sur l'Inde
contemporaine dans les textes à caractère autobiographique et récits de choses
vues pendant ses voyages. Le recueil “Dans les cavernes et jungles de
l'Hindoustan” (“Caves and Jungles of Hindostan”) réunit une série d'articles
qu'elle écrivit entre 1878 et 1886, fondés sur son second voyage en Inde. Elle
y prend position, à sa façon, contre l'impérialisme britannique, critiquant
sévèrement l'exploitation du « joyau de la Couronne » par les conquérants, et
l'éducation britannique que ceux-ci cherchaient à imposer aux élites indiennes,
mais aussi leur politique opportuniste en matière religieuse." (Christine
Maillard, L'Inde vue d'Europe : Histoire d'une rencontre, 1750-1950) — Par
Helena Petrovna von Hahn, plus connue sous le nom d'Helena Blavatsky ou Madame
Blavatsky, née le 30 juillet 1831 en Russie, morte le 8 mai 1891 à Londres,
fondatrice de la Société théosophique et du courant ésotérique auquel elle
donna le nom générique de Théosophie.
549.
BROSSELARD
(Henri). Les
Deux Missions Flatters au pays des Touareg Azdjer et Hoggar. Ouvrage illustré
de 50 gravures et accompagné d'un itinéraire des deux Missions, tiré en
lithographie. P.,
Jouvet et Cie, 1889, in-12, (6)-304
pp, 2e édition, un portrait gravé du
lieutenant-colonel Flatters en frontispice, 50 gravures, une grande carte
dépliante hors texte, vocabulaire des mots arabes et berbères in fine, reliure
demi-basane aubergine, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons
dorés (rel. de l'époque), bon état
80 €
La traversée des montagnes et des déserts algériens et tunisiens, jusqu'au
Sénégal, en passant par Tombouctou, pour tenter de dresser l'itinéraire du
chemin de fer trans-saharien. — Par Henri-François Brosselard-Faidherbe,
officier français, né à Paris le 3 juin 1855, mort à Coutances le 19 août 1893.
Élève de l'École de Saint-Cyr, il en sortit sous-lieutenant dans l'infanterie,
servit en Algérie et se distingua dans la première expédition dirigée par le
colonel Flatters dans le Sud-Algérien et le pays des Touareg. Promu lieutenant,
il fut envoyé dans le Haut-Fleuve, et présida la commission de délimitation de
la Guyane portugaise. M. Brosselard devint ensuite capitaine, officier
d'ordonnance du ministère de la Guerre et fut détaché en 1888 à l'état-major
général du ministre de la Marine. Ayant épousé la fille du général Faidherbe,
il obtint, en 1889, d'ajouter à son nom celui de son beau-père et s'appela à
partir de ce moment Brosselard-Faidherbe. En 1890, chargé d'une nouvelle
mission dans le Haut-Fleuve, il visita la Mellacorée jusqu'aux sources du Niger
et étudia un projet de chemin de fer reliant nos postes du Haut-Niger à la
côte. Forcé de s'arrêter à Simanguerca par les Sofas de Samory, il revint en
France en mai 1891. On lui doit les ouvrages suivants : Voyage de la mission
Flatters au pays des Touareg Azdjer (1882) ; Le Soudan français. Pénétration au
Niger (1887) ; Rapport sur la situation dans la vallée du Sénégal en 1886
(1888) ; La Guinée portugaise et les possessions françaises voisines (1889) ;
Les Deux missions Flatters au pays des Touareg (1889) ; Biographie du général
Faidherbe (1890) ; Casamance et Mellacorée. Pénétration au Soudan (1892) ; etc.
(Revue encyclopédique, 1893)
550.
CHASLES
(Philarète). Scènes
des camps et des bivouacs hongrois pendant la campagne de 1848-1849. Extraits des
mémoires d'un officier autrichien... P., Eugène Didier, 1855, in-12, xxiv-327 pp, reliure
demi-basane bleu-nuit, dos lisse, titres et triples filets dorés (rel. de
l'époque), bon état. Edition originale, envoi
a.s.
60 €
551.
Collectif. Voyage aux îles d'Amérique. Exposition
organisée par la Direction des Archives de France. P., Archives nationales,
1992, pt
in-4° carré, 368 pp, nombreuses illustrations en noir et en couleurs
(documents, cartes, tableaux, dessins, meubles, coquillages et animaux en
provenance de différentes archives et collections particulières), soit 368
numéros décrits avec notices érudites, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Catalogue de l'exposition organisée par la Direction des Archives de
France et présentée à l'Hôtel de Rohan d'avril à juillet 1992. A la fois livre
d'histoire et catalogue d'exposition, cet ouvrage retrace les différentes
étapes de la présence française dans les îles d'Amérique. Ce catalogue donne à
voir les îles françaises d'Amérique, leur histoire, leur développement. Le
rappel d'une civilisation qui vit l'abolition de l'esclavage, à travers
tableaux, objets, cartes et plans présentés pour la première fois. Notices et
textes introductifs rédigés par des historiens émérites (Frédéric Mauro, Jean
Tarrade, Jean-Pierre Poussou, Serge Daget, Jean-Pierre Moreau, Michel
Vergé-Franceschi, Liliane Chauleau, Jacques de Cauna, Pierre Pluchon, etc.).
Table : I. Le départ. II. Les îles. III. La civilisation créole
552.
COOK
(James). Troisième
voyage de Cook, ou voyage à l'Océan Pacifique, ordonné par le
roi d'Angleterre, pour faire des découvertes dans l'hémisphère Nord, pour
déterminer la position & l'étendue de la côte ouest de l´Amérique
septentrionale, sa distance de l'Asie, & résoudre la question du passage au
Nord. Exécuté sous la direction des Capitaines Cook, Clerke & Gore, sur les
vaisseaux la Résolution & la Découverte, en 1776, 1777, 1778, 1779 &
1780. Traduit de l´anglois, par M. D. (Jean Nicolas Démeunier). P., Hôtel de Thou, 1785, 8 vol.
in-8°, (4)-cxcvi-376-(6), (4)-344,
(4)-350, (4)-340, (4)-371, (4)-439, (4)-468 et (4)-304-108 pp, contient un lexique élaboré du français vers les
langues indigènes et un tableau dépliant de vocabulaire au tome 8, reliures
plein veau moucheté de l'époque, dos à 5 nerfs, pièces de titre et de tomaisons
chagrin vert et acajou, légères taches, quelques rousseurs occasionnelles, bon
état
1500
€
Première édition française au format in-8°.
Récit du troisième et dernier voyage d'exploration de James Cook, au cours
duquel le navigateur a visité la Nouvelle-Zélande, la Polynésie (Tonga et
Tahiti), a découvert les îles Hawaï et les îles de l'archipel. Le 9 février
1776, l’Amirauté britannique chargea le lieutenant James Cook de faire un
voyage d’exploration afin de découvrir un passage Nord-Ouest entre le Pacifique
et l’Atlantique. De nombreuses îles furent visitées et une île australe fut
découverte (Tubuai). Cette relation du troisième et dernier voyage du capitaine
Cook – qui décèdera à Hawaï – apporta de nombreuses observations nouvelles sur
les moeurs et coutumes insulaires et une description plus précise des îles
visitées. La fin du voyage a été écrite par le capitaine James King.
Cette édition française en huit volumes in-octavo du troisième et dernier
voyage de Cook est extrêmement rare. Cette édition, qui ne figure dans aucune
des bibliographies standard, semble avoir été publiée par l'Hôtel de Thou en
même temps que l'édition in-octavo en quatre volumes, beaucoup plus courante,
elle-même publiée en même temps que l'édition in-quarto de la même année.
Aucune des deux éditions in-octavo n'était accompagnée d'un atlas. Aucune
édition en huit volumes du troisième voyage de Cook n'est mentionnée par les
bibliographies de Forbes (Hawaiian National Bibliography), Beddie (Bibliography
of Captain James Cook) ou Sabin (Dictionary of Books relating to America). OCLC
(la coopérative mondiale de bibliothèques) ne recense qu'une seule série
complète dans l'hémisphère nord (à la St. Louis Mercantile Library), trois
autres en Australie et une en Nouvelle-Zélande.
Un très bel ensemble de l'une des éditions les plus rares de Cook.
553.
CORM
(Georges). Géopolitique
du conflit libanais. Etude historique et sociologique. La Découverte, 1986, in-8°,
260 pp, 2
cartes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Cahiers libres)
20 €
Economiste et sociologue libanais, l'auteur propose une analyse globale de
la guerre du Liban, tenant compte la fois de facteurs locaux, régionaux et
internationaux. Il la situe dans le prolongement de la question d'Orient du
XIXe siècle, générée par la décadence de Empire Ottoman et les problèmes de
partage de ses territoires occupés depuis plusieurs siècles par des populations
d'une grande diversité ethnique et religieuse. "Depuis 1975, la mort et le
déracinement ne cessent de frapper les Libanais de toutes les communautés.
Voitures piégées, enlèvements, disparitions, bombardements aveugles de
quartier, déplacements forcés de population : face à ces crimes contre
l'humanité, nombre de médias et hommes politiques des démocraties libérales
semblent depuis longtemps avoir démissionné. Comme si la violence libanaise
était le produit mystérieux d'une barbarie dont nul n'est responsable, ni les
grandes puissances, ni Israël et les pays arabes, ni les chefs de guerre
libanais, à moins qu'on ne l'explique par la dichotomie simpliste qui
opposerait "chrétiens" et "musulmans". Prenant clairement
le contre-pied de ces approches unilatérales et partisanes, Georges Corm s'est
attaqué de front dans ce livre à la causalité complexe du conflit : Géopolitique
du conflit libanais est le premier ouvrage offrant une information complète sur
les données historiques et sociologiques de la question libanaise, dans leurs
aspects locaux, régionaux et internationaux. L'auteur brosse ainsi le tableau
des problèmes complexes posés par la fin de l'Empire ottoman et la lutte qui
s'ensuivit pour le contrôle de cette région stratégique. Il met à jour les
ressorts du jeu subtil mené aujourd'hui par les grandes puissances et les
différentes forces régionales, en particulier celles de l'exclusivisme et du
fondamentalisme religieux, d'Israël à la monarchie séoudienne et à la
révolution iranienne. Georges Corm se livre également à une analyse très fine
du comportement des communautés, des conflits qui les traversent et les
opposent, dans ce qu'il appelle la "culture de la discorde".
L'ouvrage compte bien d'autres clés d'analyse qui font tomber l'un après
l'autre les clichés monotones que l'on entend sur le Liban. Un travail serein
et salutaire pour les journalistes, diplomates, responsables politiques et tout
homme de bonne volonté qui voudrait comprendre e ne plus se taire sur les
crimes odieux commis au Liban au nom de la justice laïque et des morales dites
religieuses."
554.
CORM
(Georges). L'Europe
et l'Orient. De la balkanisation à la libanisation : histoire d'une
modernité inaccomplie. La Découverte, 1991, in-8°, 385 pp,
broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Textes
à l'appui)
20 €
Ce livre propose une enquête historique en profondeur sur les causes des
conflits qui déchirent le Proche-Orient depuis plusieurs décennies. Au départ
de cette enquête, un constat : l'étonnant parallélisme entre le processus de
violence né en Europe centrale avec la "balkanisation" de la fin du
XIXe siècle et celui qui caractérise aujourd'hui la "libanisation" du
Machrek. En mobilisant une documentation historique considérable, trop souvent
oubliée, Georges Corm montre que ces deux processus ont une origine commune :
le déclin puis l'effondrement des empires multiethniques – l'Empire
austro-hongrois, l'Empire ottoman et celui des tsars –, sous l'effet de la
montée en puissance des Etats-nations modernes. Cette analyse, nourrie
notamment des travaux de Hannah Arendt, permet à l'auteur de porter un regard
neuf sur les bouleversements nés du choc de la modernité européenne dans
l'Orient contemporain : intrusion du wahabisme et du sionisme qui conduit à la
création de l'Arabie saoudite et de l'État d'Israël, mutations sociales qui
traversent les élites dirigeantes du Machrek, révolution palestinienne et
éclatement du Liban pluraliste... Elle lui permet aussi de faire une critique
radicale de la nouvelle école française d'orientalisme, pour laquelle
l'islamisme constitue trop souvent la clé d'explication unique des événements
du Proche-Orient.
555.
DAVEZIES
(Robert). Les
Angolais. Editions de Minuit, 1965, in-8°, 259 pp,
2 cartes, broché, bon état (Coll. Grands
documents)
30 €
Plaidoyer en faveur de l'indépendance de l'Angola. (Vignes, 474) —
"En été 1964, l’abbé Davezies a pénétré clandestinement en Angola où il a
vécu la lutte menée par les maquisards du Mouvement populaire de libération de
l’Angola (M.P.L.A.). Les résultats de son enquête, l’auteur nous les livre à
l’état brut, faisant alterner les textes à peine remaniés des témoignages
recueillis auprès des maquisards et de leurs dirigeants avec de brèves notes
documentaires sur le Portugal et l’Angola. Il parvient ainsi à donner un
tableau saisissant de la situation qui règne dans cette région nord du pays,
proche des frontières congolaises..." (Le Monde diplomatique, 1965) —
"Recueil de récits de partisans nationalistes angolais, assorti de
quelques statistiques sans commentaires sur le Portugal et l'Angola. Image
passionnante et passionnée, de paysans s'armant de bâtons pour lutter contre
l'oppression et le sous-développement." (Population, 1966)
556.
DELACOUR
(Adolphe). Le
Rio de La Plata, Buenos-Ayres, Montevideo. P., Heois, 1845, in-12,
144 pp, un
portrait gravé sur bois du colonel Thébaut, de la Légion française, en
frontispice, documents in fine, broché, dos recollé, qqs pages salies, bon
état, envoi a.s. au 1er plat
30 €
En juillet-août 1845, Adolphe Delacour, ancien rédacteur du “Patriote
Français” de Montevideo publie à Paris un livre sur « Le Rίo de la Plata.
Buenos Aires et Montevideo », « avec un portrait du colonel Thiébaut de la
Légion Française ». L'ouvrage avait préalablement été publié dans la Revue
Indépendante, publication fondée en 1841 par George Sand et Pierre Leroux dans
la même année 1845. La parution du “Patriote Français” montevidéén est
étroitement liée à une situation géopolitique très précise, à savoir une guerre
dans laquelle une partie de la population de l’Uruguay était alliée à une partie
de la population de l’Argentine et en guerre contre une autre alliance
argentino-uruguayenne. Ce conflit régional était suivi de très près par le
gouvernement de Rio de Janeiro alors que la diplomatie et l’armée françaises,
tout comme les anglaises, participaient très activement dans cette guerre où il
était surtout question de la « liberté de commerce », c’est-à-dire de la
liberté pour les bateaux européens de circuler sans entraves tout au long et à
travers du bassin du Rio de la Plata. Le port de Montevideo, assiégé huit ans
durant par une armée uruguayenne et argentine, aura le soutien, pour sa
défense, d’une légion de volontaires italiens commandée par Giuseppe Garibaldi,
d’une légion de volontaires basques et d’une légion de volontaires français. “Le
Patriote Français” sera l’organe de liaison de cette légion, aux prises avec
les agents diplomatiques français qui voudraient surtout empêcher leurs
concitoyens de se mêler à cette guerre, et qu’ils appellent donc à une sorte de
neutralité que la légion de volontaires refuse sans hésiter. Également, la
légion de volontaires français se querellait souvent avec son allié, le
gouvernement de la Défense de Montevideo, à cause de la situation matérielle de
ces soldats improvisés, de ces volontaires pieds-nus, affamés, etc. Le lien
avec le passé napoléonien de cette légion est visible chez plusieurs de ses
protagonistes. Ainsi par exemple, Jean-Chrysostome Thiébaut (1790- Montevideo
1851) ; le colonel Thiébaut, chef des volontaires français, est un vieux de la
vieille, c’est-à-dire un ancien de la Grande armée, qui avait participé à
Waterloo, avait été condamné à mort, s’était exilé à Londres, n'avait pas été
gracié par Charles X, et à nouveau s’était exilé à Rio et finalement à
Montevideo... (Alma Bolón, 2019)
557.
DELORIA
(Vine Jr.). Peau-Rouge. Edition spéciale, 1972, in-8°,
279 pp, préface
de Yves Berger, traduit de l'américain (Custer died for your sins, 1969), une
carte, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
'Peau-Rouge' est le premier livre publié en France sur les indiens qui ait
été écrit par un indien, un sioux : Vine Deloria. 'Peau-Rouge' c'est tout à la
fois l'histoire, le manifeste, le testament de la nation indienne. Ce livre
raconte la conquête de l'Ouest, les westerns mais vus de l'autre côté, par ceux
qui ont subi l'expansion : la conquête de l'Ouest n'est plus une épopée mais
une défaite, le récit d'un génocide. Avec un humour étonnant, Vine Deloria
épingle les missionnaires, le gouvernement américain et même les ethnologues.
Les indiens sont différents des blancs et tiennent à cette différence, à rester
des peaux-rouges. Yves Berger, dans la préface de ce livre magnifique, vendu à
des millions d'exemplaires aux États-Unis écrit : "Oui les indiens
parlent, peut-être en effet, refont-ils le monde et là, dans ces pages où les
tribus et les nations se sont données rendez-vous, où elles chantent, où elles
pleurent, où elles accusent, où elles se rappellent, où elles espèrent, comment
ne pas lire, comment ne pas entendre leurs mille voix fondues en une seule et
qui dit : Homme blanc, écoute..." — "Ce livre n'a pas pour but d'être
un livre de science mais il concerne les gens de science. Ce n'est pas un livre
d'anthropologie mais il concerne, singulièrement, les anthropologues. C'est un
constat de la situation des tribus indiennes aux États-Unis et de leurs
aspirations incessamment et tour à tour au long des siècles négligées,
trompées, combattues, et aussi une tentative pour envisager l'avenir de ces
tribus. Quelle que soit l'opinion que chacun finalement doive se former, ce
livre mérite attention et réflexion. C'est un livre de tristesse et d'espoir.
L'auteur, Vine Deloria est un Sioux, fils et petit-fils de missionnaire,
arrière-petit-fils de shaman. Il a fait des études de théologie. En 1964, il
est élu président du N.C.A.I. : le National Congress of American
Indians..." (Arlette Frigout, Journal de la société des américanistes,
1971) — "Toute une génération d'auteurs s'est révélée dans le sillage de
Deloria dont l'œuvre brillante et caustique séduit même ceux que la cause
indienne laisse indifférents." (Joëlle Rostkowski, Revue Française
d'Études américaines, 1988)
558.
FAUGIER
(Stéphane). Sur
la piste de l'or. Reportage. Alexis Rédier, 1931,
in-12, 253
pp, reliure demi-toile rouge à coins,
pièce de titre toile rouge, tranche mouchetée, bon état
25 €
Par Stéphane Faugier (1901-1960), écrivain, journaliste, lauréat du prix
Albert-Londres 1934 pour ce reportage en Guyane.
559.
FRANCHINI
(Philippe). Le
Sacrifice et l'espoir. Cambodge, Laos, Viêt Nam. 2. L'Espoir des peuples
1983-1995. Fayard,
1997, gr.
in-8°, 574 pp, 5 cartes, repères chronologiques, biblio, broché, bon
état
25 €
1975. Trente ans de guerres s'achèvent au Cambodge, au Viêt Nam et au Laos
par la victoire des forces révolutionnaires. Mais la paix, accueillie avec
soulagement par des peuples exsangues, va se muer en une suite d'amères
désillusions. La difficile reconstruction de pays ravagés, une répression
purificatrice, un Sud Viêt Nam soumis plutôt que réconcilié, le génocide des
Khmers rouges, l'échec économique, d'autres affrontements guerriers
renouvellent la tragédie. Laotiens, Cambodgiens et Vietnamiens doivent lutter
pour leur survie ou choisir le déchirement de l'exil. Il faudra un isolement
catastrophique et une modification fondamentale des données internationales
pour imposer enfin une ouverture pleine d'espoirs, mais aussi de défis. Pour la
première fois, une histoire globale de ces deux décennies permet d'en suivre le
déroulement dans le contexte de l'évolution du monde et d'ouvrir des voies à
une nécessaire réflexion. Les conflits indochinois ont en effet joué à nouveau
un rôle de révélateur, mettant à nu les mythes, les illusions, et les multiples
contradictions, notamment entre les antagonismes ethniques ou historiques et
les options politiques, entre les dogmes idéologiques et les réalités
économiques, entre le devoir humanitaire et les contingences nationales. Cette
histoire de trois peuples différents, unis ou désunis par le jeu de la
géopolitique et des rapports de force, est surtout celle des hommes, des
femmes, des enfants, victimes des luttes de pouvoir, et d'une diaspora bloquée
dans des camps de boue, disséminée aux quatre coins du monde. Elle suscite des
questions fondamentales de notre temps sur le sens de la liberté, les droits de
l'homme, les effets des migrations, l'identité culturelle, le métissage.
560.
FRANÇOIS
(Auguste). Le
Mandarin blanc. Souvenirs d'un consul en Extrême-Orient, 1886-1904. Calmann-Lévy, 1990, in-8°,
379 pp, 8
pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
« L'Indochine ! Ce nom m'évoquait une gravure qui m'avait laissé une forte
impression : Dumont d'Urville en réception chez les mandarins de Cochinchine,
avec la description d'un menu, où il y avait de l'éléphant... J'en ai mangé
depuis de l'éléphant et du chien et du singe et du crocodile et du requin...»,
écrit Auguste François dans une lettre autobiographique, rédigée à son retour
en France. Le temps a passé - dix-huit ans exactement - depuis que ce Lorrain
d'origine a choisi une carrière diplomatique en Extrême-Orient pour s'éloigner
de la « sale cuisine politique » et satisfaire son besoin d'action. Il a été
comblé. En 1886, au Tonkin, il combat les derniers Pavillons Noirs. En 1900,
consul en poste à Yun-nan fou, il repousse l'assaut des Boxers. Il devient
héros national, faisant la « une » de l'Illustration. Des compatriotes jaloux
le traitent de matamore. Les Chinois l'appellent avec un respect mêlé de
crainte « le mandarin blanc ». Mais ce qui dévore ce Français d'Asie n'est pas
tant l'exercice du pouvoir que son insatiable goût de l'ailleurs. A pied, à
cheval, en jonque, en chaise à porteurs, il arpente les espaces immenses du
Sud-Est asiatique. Fasciné par le gigantesque spectacle qui s'offre à lui, il
prend des photos, tourne des films et rédige notes et correspondances, laissant
un reportage en direct sur la vie quotidienne en Chine et en Indochine au début
du siècle, où s'exprime une analyse lucide des visées colonialistes de la
France. Cette fabuleuse mémoire sombra dans l'oubli. Plus de cinquante ans
après sa mort, on vient de découvrir ses textes, conservés et rassemblés par
son petit-neveu. La vie du consul de Yun-nan fou fut un véritable roman.
Auguste François était un phénomène, un type époustouflant, qui avait du
panache et du style. Ses écrits sont à sa mesure.
561.
GANDON
(F. Antoine). Récits du brigadier Flageolet. Souvenirs intimes
d'un vieux chasseur d'Afrique recueillis par Antoine Gandon. P., Dentu, 1861, in-12,
x-279 pp, 4e
édition, préface de Paul d'Ivoi, 9 illustrations de Worms gravées par Polac,
reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés, titres et fleurons dorés
(rel. de l'époque), rousseurs, bon état (Vicaire, III, 867)
50 €
"Ce sont des récits pleins d'intérêt et d'amusement, qui révèlent,
dans une forme familière et d'un charmant entrain, les vicissitudes de la vie
militaire en Afrique. L'auteur a été lui-même acteur dans les épisodes, les
aventures, les drames qu'il raconte, et cette présence qu'on sent à chaque
ligne, ajoute infiniment d'attrait et d'émotions aux récits. Car vous serez ému
souvent, après avoir ri ; tel est le charme. Lisez donc ce livre d'un soldat
qui a des qualités d'écrivain que bien des écrivains lui envieront ; la
franchise, une certaine bonne grâce naïve, une précieuse sincérité
d'expression, de l'esprit sans apprêt. Donnez ces qualités pour forme à des
récits nouveaux, pleins d'imprévu, et vous comprendrez que nous ne soyons ni
des premiers ni des derniers à vous recommander les “Souvenirs intimes d'un
vieux chasseur d'Afrique” par Antoine Gandon, volume que l'auteur avait fait
amusant et que l'éditeur a rendu charmant par une jolie série de vignettes
dessinées comme le livre est écrit." (Jules Lecomte, la Chronique
Parisienne, 19 décembre 1858)
562.
GOBINEAU
(Joseph-Arthur de). Les Perses. Genève, Minerva, 1971, gr. in-8° carré, 159 pp, adaptation
de Didier Dennis, 136 photos et gravures en noir dans le texte et à pleine
page, 16 pl. hors texte (8 en noir, 8 en couleurs), index, cart. éditeur,
jaquette illustrée, bon état
20 €
Nommé premier secrétaire de la légation française en Perse en décembre
1854, Gobineau voyage par mer de Marseille à Busheyr, puis en caravane jusqu'à
Téhéran (il en fait un récit superbe dans Trois Ans en Asie). Puis, resté seul
en charge de la légation, il se fait « plus Persan que les Persans ». Sa
maîtrise de la langue, sa remarquable adaptation à des conditions de vie très
exotiques lui apportent l'estime de la population et des notabilités locales.
Entouré de savants, il entame l'étude de l'histoire perse et tente le
déchiffrement des écritures cunéiformes, sur lesquels il fournit une théorie
qui fit (et fait encore) l'hilarité des connaisseurs. C'est néanmoins sans
regrets que, rappelé, il quitte la cour de Perse en 1858. En 1861, il est
renvoyé en Perse, cette fois comme ministre de France de plein droit. Ce second
séjour, effectué seul et abrégé au possible, voit cependant un développement
très fécond des travaux esquissés jusqu'alors : non seulement, en vain, sur les
cunéiformes, mais aussi sur les doctrines persanes. Son essai sur "Les
Religions et les philosophies dans l'Asie centrale", paru en 1865, demeure
une source fondamentale sur les origines du Bahaïsme, dont il connut de très
près les premières manifestations, et avec lequel il sympathisa activement.
563.
GRÈS
(Yvonne). La
Belle Brelandière, ambassadeur en Perse. P., Société continentale
d'éditions modernes illustrées, 1973,
gr. in-8°, 354 pp, 103 gravures et photos et 8
pl. en couleurs hors texte, 22 cartes et croquis, reliure toile crème de
l'éditeur, jaquette illustrée (lég. défraîchie), bon état (Coll. Connaissance
du passé)
25 €
Marie Petit, dite la Brelandière, « ambassadrice du Roi-Soleil », termina
en Orient, notamment en Perse, l'œuvre de Fabre, marseillais et agent secret de
la diplomatie française. — Née à Moulins vers 1675, Marie Petit, dite « La
Brelandière », tenait un tripot à Paris, fréquenté par des gens très bien,
notamment le financier Fabre, son amant, qui obtint de Louis XIV une mission
auprès du Shah de Perse : nouer une alliance commerciale. L’expédition prit la
route avec le secrétaire de Fabre... qui n’était personne d’autre que Marie,
déguisée. Parvenir jusqu’à Ispahan n’était pas une mince affaire et le voyage
dura trois mois. Fabre, exténué, mourut le 15 août 1706, à la frontière de la
Perse, non sans avoir confié à Marie ses lettres d’accréditation, lui faisant
promettre de mener à bien leur mission. La jeune femme, formée à la rude école
des tripots parisiens, prit la tête de la caravane en direction de Trébizonde,
où devait débarquer Arnaud, le fils de Fabre, envoyé par mer avec une cargaison
précieuse de cadeaux pour le shah. Mais on apprit la mort de Fabre. Un certain
Michel, conseiller à l’ambassade de Constantinople, se fit nommer chef de
mission à la place de Fabre et, sans attendre les lettres de créance de Louis
XIV (il aurait fallu attendre quatre mois au moins), rejoignit la mission... et
se heurta à Marie. Elle n’avait nullement l’intention de se dessaisir des
lettres-patentes ni de se démettre de sa fonction d’ambassadrice, tint tête au
conseiller et à son renfort de jésuites scandalisés par cette femme de mauvaise
vie qui, travestie en homme, prétendait accomplit une mission au nom de Louis
XIV, ce Roi-Très-Chrétien...
564.
GUILLEMET
(Paul). Sur
la route de Ti n' Mel. Casablanca, Les Editions du Moghreb, 1937, in-12,
264 pp, préface
de Etienne Fournol, broché, bon état
25 €
"... Le seul voyage que la totalité presque des citadins, à Rabat et
Casa, ne feront jamais, est celui du bled... Guillemet, cet homme d'action,
parle de ce qu'il connaît. Colon agricole, très familier, avant de venir au
Maroc, avec les besoins, les pensées, « les travaux et les peines » des paysans
de chez lui, du Haut-Languedoc, il peint les petites gens de la campagne. Pour
nous les faire aimer, Guillemet ne les enjolive pas : ils sont durs, ils sont
âpres et habitués au mensonge qui est leur seule forteresse et l'unique refuge
de leurs pudeurs. Le plus grand plaisir que semble prendre M. Guillemet, est
l'émotion du contact direct avec la terre nue, la nature odorante et non
asservie. Des pages de son livre monte une odeur de bled. Pourtant l'homme a
une tâche au Maroc. Il est venu pour mettre ce pays en valeur, le travailler et
le faire fructifier... “Sur la route de Ti n'mel” et les contes qui suivent,
illustrant chacun brièvement d'un fait précis, d'une anecdote, le plaisir, la
dureté, la candeur, et la peine de pauvres gens qui gagnent le ciel, forment un
livre humain..." (Emile A. Boubeker, Aguedal, août 1937)
565.
[Guinée]
– Collectif. L’Impérialisme
et sa 5ème colonne en République de Guinée (Agression du 22 novembre 1970).
Livre Blanc. [Conakry], Imprimerie Nationale "Patrice Lumumba", 1971, gr. in-8°,
701 pp, préface
d'Ahmed Sékou Touré, qqs portraits photo dans le texte, broché, 2e plat de
couv. sali, état correct
40 €
Procès politiques à la suite de l'agression portugaise du 22 novembre 1970
et de la tentative de coup d’État contre le régime de Sékou Touré.
566.
HACHEM
(Victor). Antoura,
de 1657 à nos jours : une histoire du Liban. Antoura, Chez l'Auteur,
Impr. Presses de Chemaly, 2003, in-4°, 332 pp,
71 photos et fac-similés, notes, biblio, index,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
35 €
Le collège Saint-Joseph de Antoura, situé à 20 km au nord de Beyrouth. Les
Jésuites à Antoura, 1657-1773. Les Lazaristes à Antoura, 1783. Le Collège
d'Antoura, 1834... — "Couvent, ce fut un lieu de rencontre pour tous ceux
qui s'étaient forgé un nom sous le soleil. L'on vit les diplomates, les
généraux, les princes, les gouverneurs, les hommes de lettres, les artistes,
les dignitaires religieux de l'Empire Ottoman et même de l'Europe, y venir et
avoir avec la Maison des rapports plus ou moins importants. Collège à partir de
1834, il fut le premier et l'unique durant plusieurs décennies à prodiguer un
enseignement moderne et de qualité, à des myriades de jeunes libanais, arabes
et même européens et africains. Les premiers grands cadres de l'État, les premiers
écrivains libanais francophones y firent leurs études à tel point qu'Antoura
devint un Nom dont le rayonnement dépassa les frontières de notre petit pays.
Les visiteurs, émerveillés, continuaient de plus belle à venir temoigner de sa
réussite. Comment, dans ces conditions, n'être pas tenté d'en écrire le
fabuleux itinéraire ? C'est donc cette épopée qui a commencé en 1657 et qui
dure toujours, que le livre s'efforce de reconstituer"
567.
HANSEN
(Thorkild). La
mort en Arabie. Une expédition danoise, 1761-1767. Arles, Actes Sud ; Lausanne,
Editions de l'Aire, 1988, in-8°, 428 pp,
traduit du danois, 3 cartes et 7 gravures,
broché, couv. illustrée, tranche un peu salie, sinon bon état (Coll. Terres
d'aventure)
25 €
L'expédition de Carsten Niebuhr (1733-1815), suivie avec passion par toute
l'Europe savante. — Janvier 1761 : cinq Européens s'embarquent de Copenhague
pour Constantinople. De là, ils gagnent Alexandrie et Suez, puis traversent la
mer Rouge. Leur but ultime : un pays inviolé – le Yémen, qu'à l'époque on
appelle encore l'Arabie Heureuse. Tel est le point de départ d'une aventure aux
multiples péripéties scientifiques et dramatiques. Deux siècles plus tard, se
guidant sur les documents laissés par les membres de l'expédition, Thorkild
Hansen suit leurs traces. Et il écrit un immense récit de quête, d'espérance et
de mort, qui s'impose aussitôt, au Danemark, puis à travers l'Europe, comme un
chef-d’œuvre.
568.
ISHIGAMI-IAGOLNITZER (Mitchiko). Ryôkan, moine zen. CNRS
Editions, 2001,
gr. in-8°, 294 pp, 40 pl. d'illustrations,
photos et documents hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
Ryôkan, 1758-1831, est un des moines zens les plus célèbres au Japon. Ses
poèmes calligraphiés, véritables chef-d'œuvres qui nous communiquent ses
messages, ne cessent de susciter l'admiration. Aimé et vénéré aujourd'hui par
des millions d'hommes, il reste presque inconnu en France. Né dans une famille
de notables au nord du Japon, il a vécu à la fin de l'époque Edo, alors que
l'inflation, les impôts trop lourds et de nombreux fléaux appauvrissaient la
population, provoquant maintes révoltes paysannes. Ayant pris une résolution
ferme de sauver le peuple par la voie spirituelle, Ryôkan pratique le zen
auprès d'un maître réputé et obtient une fonction importante au temple Entsû.
Puis il l'abandonne et choisit la vie errante de moine mendiant. Pendant trente
ans, il alla ainsi porter l'enseignement du Bouddha aux gens du peuple. On dit
que l'énergie spirituelle qui émanait de lui comme des "étincelles"
éveillait la "nature de buddha" au fond de chaque homme qu'il
rencontrait. En vérité il fut un “bodhisattva”, c'est-à-dire un être destiné à
l'éveil, déterminé à sauver autrui avant soi-même. La traduction des œuvres de
Ryôkan autant que le récit de sa vie quotidienne donnent accès à l'esprit et à
la pratique du Zen ; ils permettent aussi de mesurer son influence.
569.
JACQUET
(Philippe), René NOËL et Guy PHILIPPART (dir.) Histoire de Namur. Nouveaux regards. Presses Universitaires de
Namur, 2005, gr. in-8°, 356
pp, qqs illustrations, broché, couv.
illustrée, bon état
35 €
Dans ce volume, le lecteur trouvera treize articles qui éclairent le passé
namurois d'un jour nouveau. Les uns traitent de sujets qui n'ont guère été
évoqués jusqu'ici. Les autres renouvellent nos connaissances sur des questions
déjà abordées par l'historiographie. Tous se focalisent sur un même espace dont
l'évolution est retracée d'entrée de jeu : la ville de Namur. Selon ses centres
d'intérêt, chacun y trouvera matière à découvertes, pour le Moyen-Age, les
Temps modernes et la période contemporaine. L'éventail des domaines couverts
est large : histoire religieuse, économie, structures sociales, gouvernement et
institutions, vie intellectuelle et artistique...
570.
JULIEN
(Charles-André). Histoire de l'Afrique du Nord des origines à 1830. Tunisie -
Algérie - Maroc. Payot, 1978, 2 vol. in-8°, 333
et 367 pp, 42 croquis et cartes, biblio,
index, brochés, bon état
60 €
Deuxième édition revue et mise à jour par Christian Courtois (pour le tome
1) et Roger Le Tourneau (pour le tome 2) — Paru pour la première fois en 1931,
une vingtaine d'années après l'implantation officielle de la tutelle française
sur le Maroc et cent après la prise d'Alger, cet ouvrage se voulait à
contre-courant du regard que les Européens portaient alors sur les
"colonies" d'Afrique du Nord. Appuyé sur des recherches solides,
l'historien cherchait à établir une continuité dans le passé maghrébin, depuis
ses origines jusqu'à la colonisation, en étudiant de quelle manière Phéniciens,
Vandales, Romains et Arabes se sont fondus dans la pérennité berbère. Dès lors,
loin d'être le point de départ d'une nouvelle histoire comme elle se voulait,
la colonisation n'apparaît plus que comme un simple épisode.
571.
LAMBERT
de SAINTE-CROIX (Alexandre). Onze mois au Mexique et au Centre-Amérique. P., Plon, Nourrit et Cie,
1897, in-12,
viii-292 pp, lettre-préface de Gustave Schlumberger, qqs illustrations photographiques
et une carte dépliante hors texte, reliure demi-basane noire, dos lisse, titres
et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état
50 €
"Récit de voyage sans prétention scientifique. On y trouvera quelques
détails intéressants sur l'Amérique centrale. A lire les pages sur l'état
actuel des travaux du canal de Panama." (L. Gallois, Annales de
géographie, 1898)
572.
LARSEN
(May et Henry). La Cyprée d'or. Expédition Nouvelle-Calédonie. Nauchâtel, La Baconnière,
1960, in-8°,
216 pp, 55
photos reproduites en héliogravure hors texte,
20 €
A la recherche d'un coquillage fabuleux, un couple de globe-trotters
suisses se rend en Nouvelle-Calédonie. Négligeant le but initial de sa
recherche, il va y rester pour étudier avec passion celle que l'on a baptisée
"l'Ile de lumière".
573.
LE
FÈVRE (Georges) et Edmond TRANIN. Cap sur l'Afrique. Hachette, 1947, gr. in-8°,
328 pp, illustrations
d'Albert Brenet dans le texte et sur 8 pl. hors texte, une carte, broché, couv.
illustrée par Albert Brenet, jaquette illustrée en couleurs par Albert Brenet
(jaquette réparée avec du scotch), bon état
20 €
"Deux auteurs ayant beaucoup voyagé, comme en témoigne l'importante
liste de leurs publications séparées, ont uni leurs souvenirs et leurs
expériences pour décrire une sorte de voyage romancé à travers l'Afrique. C'est
un très bon livre pour les enfants ou les jeunes gens. L'intrigue est saine,
vive, intéressante ; elle permet de suivre les enfants du professeur Ansselin
de Dakar à Brazzaville et jusqu'à Madagascar. Cependant certains détails,
habituellement ignorés par les Français, seront aussi utiles aux grands.
Quelques illustrations artistiques fort suggestives." (Jacqueline
Beaujeu-Garnier, L'Information Géographique, 1948) — "Tardif mais amusant
voyage imaginaire à la mode de la fin du XIXe siècle destiné à faire visiter
l'Afrique aux jeunes (et moins jeunes) Français trop sédentaires. Dakar,
Bamako, la Guinée, le Cameroun, le Congo, le Tchad et Madagascar sont ainsi
visités." (Soumbala)
574.
LUCAS
(Raoul) et Mario SERVIABLE. Les gouverneurs de La Réunion, ancienne île Bourbon. Sainte-Clotilde (Ile de La
Réunion), Editions du Centre de Recherche Indianocéanique (CRI), 1987, gr. in-8°
carré (24 x 21), 187 pp, préface de Jean Anciaux, nombreuses illustrations
(gravures, photos, dessins, cartes, fac-similés), liste des gouverneurs,
biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
80 portraits d'hommes qui ont gouverné La Réunion (ancienne Ile Bourbon)
depuis la découverte de l'Ile jusqu'à la départementalisation en 1946.
Titulaires ou intérimaires, commandants ou gouverneurs, détenteurs d'un mandat
du roi ou du hasard, ces hommes avaient en main l'administration de cette
île-comptoir et ont pesé sur son destin.
575.
LUGAN
(Bernard). Afrique,
bilan de la décolonisation. Perrin, 1991,
in-8°, 304
pp, 7 cartes, chronologie, biblio, index,
broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Longtemps, on a semblé croire que l'Afrique noire souffrait de l'héritage
colonial et que ses maux disparaîtraient avec l'aide des anciennes puissances
impérialistes, estime Bernard Lugan. Aujourd'hui, le constat de faillite est
patent. Après trente ans d'indépendance, peut-on continuer à charger la
colonisation de tous les maux ? Bien des Africains eux-mêmes ne le croient
plus. En réalité, l'aide internationale a été déversée en pure perte, et les
acquis de la période précédente ont été réduits à néant, sous l'effet de
l'explosion démographique, de la corruption, et aussi d'idéologies
dévastatrices. L'échec est évident dans les domaines agricole, écologique,
sanitaire, urbain, politique. L'Afrique, endettée, est quasiment écartée du
commerce mondial et ses matières premières agricoles sont concurrencées par les
productions asiatiques. Les conflits ethniques ont presque partout pris le
dessus, annihilant toute perspective de développement. L'Afrique, aujourd'hui,
est un continent sinistré. Aux yeux de l'auteur, c'est en grande partie sa
faute et celle d'une assistance dispensée sans discernement ni contrôle. En
dépit d'un discours tiers-mondiste encore largement répandu, les faits sont là.
Aussi est-ce d'abord en elle-même que l'Afrique doit chercher des remèdes et
des motifs d'espérer.
576.
MAUROIS
(André). Histoire
du peuple américain (Etats-Unis). Tome 1. P., Editions Littéraires de France, 1955, in-4°,
276 pp, 410
gravures et cartes en noir dans le texte, 11 planches en couleurs hors texte, 4
tableaux, reliure éditeur bordeaux avec un aigle doré au 1er plat, jaquette
illustrée, rhodoïd, bon état
25 €
Tome 1 seul (sur 2) : des origines à 1830. Livre I : L'Europe découvre
l'Amérique. Livre II : La Guerre d'indépendance (1766-1783). Livre III. La
naissance d'une nation (1776-1830).
577.
MONFREID
(Henry de). Le
Feu de Saint-Elme. Ma vie d'aventures. Laffont, 1973, gr. in-8°, 403 pp, 24 pl.
de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, dos lég. abîmé, bon
état
20 €
Mémoires d'Henry de Monfreid (1879-1974) : "Ce qu'on pourrait appeler
mon oeuvre littéraire n'est autre que le récit de ma vie, écrit au jour le jour
dans un présent absolu où les phases de mon existence se succèdent dans une
apparente indépendance, comme autour d'un centre instantané de rotation"
(Le feu de saint-Elme). — "Avec les soixante ouvrages écrits au fil de
l'impétueux torrent de sa destinée, Henri de Monfreid laisse une oeuvre trop
vaste pour être aujourd'hui embrassée dans toute son ampleur. C'est pourquoi, à
quatre-vingt-treize ans, il nous livre ce “Feu de Saint-Elme” où défile toute
sa vie, hallucinante et fabuleuse comme un conte oriental. Classé
"aventurier" une fois pour toutes dès l'apparition de ses premiers
récits, le prestigieux conteur a souvent risqué sa vie dans la ferme volonté de
rester l'homme qui entend réaliser ce que tant d'autres eussent laissé à l'imagination
du romancier. Le feu de Saint-Elme est un météore, une lueur bleuâtre qui
apparaît par temps d'orage à la pointe du mât d'un navire en bois. Les marins y
voyaient, et y voient peut-être encore, l'annonce du beau temps. Sa légende
s'imposait à l'esprit de Monfreid quand, après quarante ans de tempêtes et de
luttes, il jeta, sain et sauf, son ancre à terre. Il était donc naturel que le
récit de cette épopée couronnant son oeuvre s'intitulât “Le feu de Saint-Elme”.
A côté de l'aventurier on voit se dresser l'écrivain. Il faut prendre ce livre
comme on prend un navire de haute mer marqué de ce météore : le feu de
Saint-Elme." (4e de couverture)
578.
MORPHY
(Michel). Le
commandant Marchand et ses compagnons d'armes à travers l'Afrique. Histoire
complète et anecdotique de la mission. P., H. Geffroy, 1899-1900,
3 vol. in-8°, 2240 pp (pagination continue), très nombreuses illustrations et photos
dans le texte, reliures demi-basane verte, dos lisses uniformément passés avec
titres, tomaisons et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état
150 €
Complet. — L’histoire détaillée de la mission Marchand, écrite par
l’écrivain Michel Morphy (1863-1928), parue en 140 fascicules de 16 pages, ici
reliés en 3 volumes. Trois des couvertures illustrées (toutes sont identiques,
avec seulement la numérotation qui change) ont été conservées, une en tête de
chaque volume. — Après avoir fréquenté très jeune les milieux socialistes et
anarchistes, écopé de nombreuses condamnations, Michel Morphy fut exilé à
plusieurs reprises. Il travailla pour l'éditeur socialiste Maurice Lachâtre, et
fut l'ami de Louise Michel. Il fonda plusieurs journaux, dont “L'Anti-Ferry”,
puis se spécialisa dans le roman-feuilleton et devint un partisan et un proche
du général Boulanger dont il se fit biographe. Il fut l'ami et le collaborateur
d'Aristide Bruant, collaborant à “La Lanterne”, et lui servant de nègre. Il
partageait son nationalisme et sa table. La veine nationaliste marque notamment
son histoire du “Commandant Marchand et ses compagnons d'armes à travers
l'Afrique”, récit très documenté et très révélateur de l'idéologie coloniale de
l'époque.
579.
NANTET
(Jacques). Histoire
du Liban. Téqui, 1986, in-8°, 359 pp,
préface de François Mauriac, biblio, broché,
couv. illustrée, bon état
20 €
Le Liban ! nom si glorieux jadis, et maintenant si douloureux, et qui
laisse comme un goût de cendres dans la bouche quand on le prononce, les
cendres de ses ruines sans nombre éclaboussées du sang de ses habitants...
Voici la réédition tant attendue de l'Histoire du Liban, de Jacques Nantet,
spécialiste du Proche-Orient en général, et du Liban en particulier, président
de la Fraternité d'Abraham, vice-président de l'Association des Écrivains
catholiques et du Comité de solidarité franco-libanaise. Dans ces pages,
solidement documentées, dans le style limpide qui le caractérise, Jacques
Nantet retrace l'histoire de la terre libanaise depuis les temps les plus
reculés, où elle était domaine de ses plus anciens habitants, les Phéniciens,
puis l'évangélisation, à partir même du Christ qui y porta souvent ses pas,
puis l'arrivée des Arabes et l'introduction de l'Islam, puis les croisades, à
la suite desquelles la France resta comme intronisée en tant que protectrice
des chrétiens du Levant, jusqu'aux périodes moderne et contemporaine. Une
postface complète cette vaste fresque pour amener le lecteur jusqu'à ces toutes
dernières années. On ne peut jamais comprendre les évènements qui se déroulent
sous nos yeux dans un quelconque pays si l'on ne connaît pas l'histoire de ce
pays. C'est le but de ce livre pour le Liban, et il y réussit pleinement.
580.
PIZARRO
(Pedro). Récit
de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou. Editions du Félin, 1992, gr. in-8°,
208 pp, préface
de Gérard Chaliand, traduction de Yvette Romus, chronologie, biblio, bref
glossaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
30 €
A la fin de 1530, Francisco Pizzaro entreprend la conquête du Pérou avec
cent quatre-vingts soldats et une trentaine de chevaux. C'est le début d'une
épopée et la découverte d'une civilisation fabuleuse, cruelle et organisée à
l'excès. A Cuzco, capitale et centre du monde, se célèbre le culte du Soleil.
Prêtres et vierges participent à des cérémonies sacrificielles. Et les Incas «
goûtent aux péchés les plus odieux et font tout ce que le démon leur inspire ».
Mais c'est l'or qui captive, enfièvre les conquistadores. Les Espagnols
découvrent éblouis, les richesses accumulées par les Incas. Non seulement les
trônes, les couronnes, les statues sont en or, mais aussi les objets les plus
usuels, les vases, la vaisselle, les brodequins... Et Pedro Pizzaro, le chroniqueur,
s'émerveille « des langoustes d'or pareilles à celles que produit la mer » et
d'autres animaux : oiseaux, couleuvres, araignées, lézards sculptés dans l'or
brut. De toutes les chroniques consacrées au Pérou par les conquistadores
eux-mêmes, celle de Pedro Pizarro, cousin du conquérant et témoin essentiel;
couvre la période la plus longue : de 1531 à 1554.
581.
PROCACCI
(Giuliano). Histoire
des Italiens. Fayard, 1998,
in-8°, 473
pp, traduit de l'italien, édition revue
et augmentée, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
25 €
Cet ouvrage, désormais classique, nous offre une précieuse synthèse qui
replace les grandes étapes de la construction de l'Italie dans une perspective
européenne. Procacci y met en évidence les faits politiques tout autant que
sociaux, économiques et culturels qui ont marqué la Péninsule de l'an mille
jusqu'à aujourd'hui. Il évoque en particulier la prospérité de Gênes et de
Venise, puis de Florence et de Milan et de tant d'autres cités, leur exubérance
culturelle, leurs rivalités et leur décadence tardive qui annoncent toute
l'histoire italienne, mais il montre aussi comment cette "civilisation
communale" a joué un rôle essentiel dans le passage de l'économie
médiévale au capitalisme. Reprenant également la thèse de Gramsci sur la
fonction des intellectuels, il accorde une large place aussi bien à Dante
qu'aux grandes figures de l'humanisme et de la Renaissance, la période la plus
riche de l'histoire italienne, comme à ceux du Risorgimiento qui allaient créer
l'Etat italien. L'unité enfin réalisée, le pays décollerait lentement, car dans
une société largement rurale l'Etat moderne, selon Labriola, engendre le
sentiment général de l'incohérence de tout et de toute chose.
"Incohérence, constate Procacci, ce mot se retrouvera plusieurs fois à
mesure que l'on avance dans l'histoire de l'Italie." Il faudra en effet
bien des années après la Belle Epoque, qui ne sera qu'un court répit avant les
heures noires du fascisme et de la guerre, pour que l'Etat libéral anémié se
transforme en une démocratie moderne.
582.
RICHER
(Philippe). Hanoï
1975. Un diplomate et la réunification du Viet-Nam. L'Harmattan, 1993, in-8°,
105 pp, une
carte, chronologie des derniers jours, broché, qqs rares surlignures stabilo,
bon état. on joint 2 coupures de presse de l'époque recensant l'ouvrage (“Le
Monde” et “Relations internationales et stratégiques”)
15 €
Si, en 1973, les Accords de Paris mettent fin à « la guerre américaine »,
l'unité du Viêt-nam est alors loin d'être acquise. Aucune des parties participant
aux accords ne joue pleinement le jeu, tant et si bien que, en 1975, assurés
que les forces américaines n'interviendront plus, les communistes lancent leur
dernière offensive qui les conduit à mettre la main sur tout le pays. Soucieux
d'apparaître comme respectueux du Droit, ils maintiennent en vie le G.R.P. Ils
demandent même que les deux Viêt-nam entrent ensemble aux Nations Unies. Comme
le G.R.P. n'est qu'une ombre (celle d'Hanoï, quoi qu'en pensent Paris et son
représentant à Saïgon), il revient à l'ambassadeur de France, à Hanoï
précisément, de convaincre le Quai d'Orsay et l'Elysée qu'en fait, dès le 30
avril 1975, le Viêt-nam n'est qu'un, dirigé par le seul parti communiste
viêtnamien. La tâche est difficile voire ingrate. Le clan des « Cochinchinois »
est actif à Paris et le messager qui vient d'Hanoï plutôt mal reçu.
Franc-diplomate, P. Richer, l'ambassadeur, ne se décourage pas. Télégramme
après télégramme, il réaffirme ses convictions. Finalement, son interprétation
de la situation sera reconnue par l'Elysée. Et lui-même... remercié.
583.
ROY
(Jules). Le
Voyage en Chine. Julliard, 1965,
gr. in-8°, 411 pp, 16 pl. de photos hors texte,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état
20 €
En 1964, Jules Roy, cornaqué par les guides et interprètes de Chine
populaire, connut des tribulations du même ordre que celles vécues par
l’ambassade Macartnay en 1792-1794. Certes, l’enjeu n’était ni diplomatique, ni
commercial, mais son expérience relatée dans “Le Voyage en Chine” est
intéressante à lire ou à relire. Fasciné par l’épopée personnelle de Mao, le
motif de son voyage était une étude de repérage préparatoire d’un travail sur «
La Longue Marche ». Les difficultés rencontrées furent telles que son projet
devint irréalisable. « Il est vrai que cette foi que j’avais m’a quitté. Venu
en Chine éperdu d’amour et d’admiration, j’en suis reparti amer et terrorisé.
».
584.
SALIBI
(Kamal). Histoire
du Liban du XVIIe siècle à nos jours.
Naufal, 1992,
in-8°, 349
pp, traduit de l'anglais, 2 cartes,
notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
25 €
Pour mieux comprendre le Liban, petit pays à grands problèmes, mosaïque de
communautés ayant chacune ses structures, sa sensibilité et son histoire, voici
enfin en langue française, le livre de référence sur l'histoire du Liban du
XVIIe siècle à nos jours. Rédigé par un des plus éminents spécialistes de
l'histoire du Liban et du Moyen-Orient, le professeur Kamal Salibi de
l'Université Américaine de Beyrouth, cet ouvrage a été universellement salué
pour son objectivité et son sens des nuances dans l'analyse historique comme
dans le style. Il offre une vue claire et précise de l'histoire d'un pays qui
fait la une des journaux depuis plus d'une décennie.
585.
THOBIE
(Jacques). Ali
et les 40 voleurs. Impérialismes et Moyen-Orient de 1914 à nos jours. Messidor, 1985, in-8°,
371 pp, 13
cartes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, qqs surlignures, bon état
20 €
"Le livre est centré sur l'action des impérialismes occidentaux dans
cette région (Syrie, Palestine, Irak, Egypte). L'intervention des puissances
occidentales est décrite sans concession : promesses contradictoires du
Royaume-Uni entre les deux guerres, tentatives du nazisme et du fascisme de
s'appuyer sur les nationalismes arabes, volonté de division de la France en
Syrie en s'appuyant sur les minorités, relais impérialistes pris par les
Etats-Unis dès les années 50, et, en sous-main, l'obsession de
l'approvisionnement en pétrole de l'Occident et du contrôle stratégique d'une
région-clef. De même, les volte-face et les erreurs de l'Union soviétique dans la
région ne sont pas masquées : espoirs révolutionnaires sacrifiés pour l'appui
aux bourgeoisies nationales au prix de l'impuissance lors de la répression des
communistes égyptiens, syriens, irakiens, soudanais..., oscillations de la
politique face à l'Islam, ambiguïtés diplomatiques lors de la guerre des Six
Jours, soutien à la création de l'Etat d'Israël, puis antisionisme
virulent..." (Joëlle Adda, Politique étrangère, 1985)
586.
TOLRON
(Francine). Le
Rugby : religion séculière de la Nouvelle-Zélande. Les Indes savantes, 2013, in-8°,
109 pp, 29
photos en noir et en couleurs, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
L’ouvrage explore en profondeur ce qui constitue une des identités de la
Nouvelle-Zélande, le rugby. Venu avec les colons britanniques au XIXe siècle,
ce sport collectif est pratiqué par la quasi totalité de la population
masculine, et par les filles également, dès le plus jeune âge. Descendants des
colons blancs et maoris y jouent avec le même enthousiasme. Les Néo-Zélandais
doivent reconnaître que le rugby est la marque mondialement connue de leur
pays. A travers une enquête souvent pittoresque sur les débordements de ce
sport dans tous les aspects quotidiens de la vie néo-zélandaise, l’auteur suit
le rugby aussi bien dans son utilisation publicitaire (grandes marques de
boissons, vêtements, assurances, etc., mais aussi dans les enseignes au bord
des rues et routes) que dans des débordements surprenants, religieux par
exemple. Un ouvrage à la fois pittoresque et picaresque, qui n’en est pas moins
une réflexion sur la Nouvelle-Zélande et son mode de vie.
587.
WELTER
(Gustave). Histoire
de Russie des origines à nos jours. Payot, 1946,
in-8°, 447
pp, 6 cartes, tableau des souverains
russes, dates principales de l'histoire de Russie, broché, bon état (Coll.
Bibliothèque historique)
25 €
Une Histoire de la Russie, depuis les origines jusqu'en 1945. —
"L'Histoire de la Russie des origines à nos jours, de G. Welter, est
l'œuvre d'un lettré français, de large culture, qui a vécu en Russie pendant de
longues années et s'est intimement mêlé à la vie russe. L'ouvrage est bien
documenté, clairement composé, écrit de manière vivante, mais, peu chargé
d'événements, de dates et de données économiques, il répond surtout au dessein,
annoncé par l'auteur dans son avant-propos, de mettre en lumière les forces
psychologiques, les tendances profondes qui nous expliquent l'histoire du
peuple russe et la distinguent de celle des autres peuples. Cette histoire
nationale, interprétée par un étranger qui en a vivement senti la grandeur, est
plus suggestive qu'un manuel. Elle est, au reste, munie de tables
chronologiques et d'un index qui en feront un ouvrage de référence
commode." (André Mazon, Revue des Études Slaves, 1947)
588.
BEAUCARNOT
(Jean-Louis). Dictionnaire des familles. Entre Arroux et Bourbince. Sans lieu, chez l'auteur,
1979, gr.
in-8°, 135 pp, préface de Henri Vincenot, broché, bon état
20 €
Dictionnaire de localisation et d'étymologie de 800 familles de
Saône-et-Loire entre Saint-Gengoux-le-National, Gueugnon, Nolay et
Château-Chinon.
589.
HUBERTY
(Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE.
L'Allemagne dynastique. Tome I : Hesse,
Reuss, Saxe. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1976, in-4°,
590 pp, tableaux
généalogiques, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.
100 €
Ce volume aborde l’histoire et constitue une généalogie critique des
Maisons de Hesse, Reuss et de Saxe. C'est le premier d'un ensemble en sept
volumes donnant la généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales,
ducales et princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains
pays d'Europe. Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes
comme dans tous les rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. —
"Les généalogies des maisons royales et princières, si appréciées de nos
jours d'un vaste public, sont le plus souvent des compilations de seconde main,
dont les auteurs recopient indéfiniment les erreurs de leurs devanciers. M.
Michel Huberty et ses collaborateurs Alain Giraud, François et Bruno Magdelaine
ont voulu réagir contre de telles méthodes de travail en publiant une
généalogie critique des quinze maisons royales, grand-ducales, ducales et
princières qui régnaient sur l'Allemagne au début du XXe siècle. Comme la
plupart des trônes d'Europe (Belgique, Bulgarie, Danemark, Grande-Bretagne,
Grèce, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie) étaient alors
occupés par des représentants de ces familles, l'entreprise déborde largement
le cadre géographique que suggère le titre de l'ouvrage : “L'Allemagne
dynastique”, dont deux tomes sont actuellement parus (tome I : Hesse, Reuss,
Saxe ; tome II : Anhalt, Lippe, Wurtemberg, avec planches et tableaux
généalogiques hors texte). Pour retracer l'histoire des familles étudiées, les
auteurs ne se sont pas contentés de recourir aux sources imprimées. Ils ont
surtout utilisé des documents originaux : registres paroissiaux et d'état
civil, notifications officielles échangées entre les cours, correspondances
familiales, dossiers personnels (militaires en particulier), recensements de
population, etc. L'ouvrage repose sur des dépouillements considérables ; il met
au jour des quantités d'informations inédites, d'autant que l'enquête a été
étendue aux branches morganatiques (légitimes mais issues de mariages non
reconnus par le chef de la maison), généralement omises ou à peine signalées
par la plupart des généalogistes. D'autre part, les éléments biographiques
traditionnels sont accompagnés de renseignements précis sur la consistance des
seigneuries, les acquisitions territoriales, les échanges, partages et
héritages. La richesse de l'annotation, l'abondance des références, la qualité
des discussions critiques sur les points controversés font de cet ouvrage un
instrument de travail original et véritablement scientifique qui contribue à
rénover un secteur de l'érudition qu'on croyait amplement exploré et qui est en
réalité bien mal connu." (Bernard Barbiche, Bibliothèque de l'École des
chartes, 1981)
590.
HUBERTY
(Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE.
L'Allemagne dynastique. Tome II : Anhalt,
Lippe, Wurtemberg. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1979, in-4°,
641 pp, un
portrait photo en frontispice, tableaux généalogiques, biblio, index, broché,
bon état, envoi a.s.
100 €
Michel Huberty, Alain Giraud, F. et B. Magdelaine, avec la collaboration
de Patrick Chevassu, nous proposent ici le tome II de « L'Allemagne dynastique
» consacré aux grandes familles Lippe, Anhalt et Wurtemberg : chaque maison est
traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les rameaux
morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Les généalogies des
maisons royales et princières, si appréciées de nos jours d'un vaste public,
sont le plus souvent des compilations de seconde main, dont les auteurs
recopient indéfiniment les erreurs de leurs devanciers. M. Michel Huberty et
ses collaborateurs Alain Giraud, François et Bruno Magdelaine ont voulu réagir
contre de telles méthodes de travail en publiant une généalogie critique des
quinze maisons royales, grand-ducales, ducales et princières qui régnaient sur
l'Allemagne au début du XXe siècle. Comme la plupart des trônes d'Europe
(Belgique, Bulgarie, Danemark, Grande-Bretagne, Grèce, Luxembourg, Norvège,
Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Russie) étaient alors occupés par des
représentants de ces familles, l'entreprise déborde largement le cadre
géographique que suggère le titre de l'ouvrage : “L'Allemagne dynastique”, dont
deux tomes sont actuellement parus (tome I : Hesse, Reuss, Saxe ; tome II : Anhalt,
Lippe, Wurtemberg, avec planches et tableaux généalogiques hors texte). Pour
retracer l'histoire des familles étudiées, les auteurs ne se sont pas contentés
de recourir aux sources imprimées. Ils ont surtout utilisé des documents
originaux : registres paroissiaux et d'état civil, notifications officielles
échangées entre les cours, correspondances familiales, dossiers personnels
(militaires en particulier), recensements de population, etc. L'ouvrage repose
sur des dépouillements considérables ; il met au jour des quantités
d'informations inédites, d'autant que l'enquête a été étendue aux branches
morganatiques (légitimes mais issues de mariages non reconnus par le chef de la
maison), généralement omises ou à peine signalées par la plupart des généalogistes.
D'autre part, les éléments biographiques traditionnels sont accompagnés de
renseignements précis sur la consistance des seigneuries, les acquisitions
territoriales, les échanges, partages et héritages. La richesse de
l'annotation, l'abondance des références, la qualité des discussions critiques
sur les points controversés font de cet ouvrage un instrument de travail
original et véritablement scientifique qui contribue à rénover un secteur de
l'érudition qu'on croyait amplement exploré et qui est en réalité bien mal
connu." (Bernard Barbiche, Bibliothèque de l'École des chartes, 1981) —
"Sous-titrée « Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette
gigantesque entreprise est une réussite. Elle offre les généalogies complètes
et ramifiées des grandes familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce
qui parfois avouons-le, ne manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur
les Hesse, Reuss, Saxe (t. I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick,
Nassau Schwarzbourg (t. Ill), Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis
le début des familles nobles alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la
continuation des familles alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin
que ces milliers de pages représentent, traquant dans les archives les fils
tenus des lignages et des croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en
France, cette enquête a trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux
et pas seulement dans la noblesse allemande. C'est un monde presque disparu,
certes, mais important à connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres
généalogiques et annotations sont parfaits, très lisibles et apporteront
beaucoup aux dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)
591.
HUBERTY
(Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE.
L'Allemagne dynastique. Tome III : Brunswick,
Nassau, Schwarzbourg. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud,
1981, in-4°,
608 pp, un
portrait photo en frontispice, tableaux généalogiques (dont un grand dépliant
hors texte), biblio, index, broché, couv. salie, bon état, envoi a.s.
80 €
Ce volume est le troisième d'un ensemble en sept volumes donnant la
généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales, ducales et
princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains pays d'Europe.
Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les
rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Sous-titrée «
Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette gigantesque entreprise est
une réussite. Elle offre les généalogies complètes et ramifiées des grandes
familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce qui parfois avouons-le, ne
manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur les Hesse, Reuss, Saxe (t.
I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick, Nassau Schwarzbourg (t.
Ill), Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis le début des familles
nobles alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la continuation des
familles alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin que ces milliers
de pages représentent, traquant dans les archives les fils tenus des lignages
et des croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en France, cette
enquête a trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux et pas
seulement dans la noblesse allemande. C'est un monde presque disparu, certes,
mais important à connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres
généalogiques et annotations sont parfaits, très lisibles et apporteront
beaucoup aux dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)
592.
HUBERTY
(Michel), Alain GIRAUD, F. et B. MAGDELAINE.
L'Allemagne dynastique. Tome IV :
Wittelsbach. Le Perreux, chez l'un des auteurs, Alain Giraud, 1985, in-4°,
545 pp, un
portrait photo en frontispice, un tableau généalogique dépliant volant, biblio,
index, broché, bon état, envoi a.s.
100 €
Ce volume est le quatrième d'un ensemble en sept volumes donnant la
généalogie critique des 15 maisons royales, grand-ducales, ducales et
princières qui régnaient sur l'Allemagne en 1900 et sur certains pays d'Europe.
Chaque maison est traitée dans toutes les branches dynastes comme dans tous les
rameaux morganatiques du début du XVIIe siècle à 1990. — "Sous-titrée «
Les quinze familles qui ont fait l'Empire », cette gigantesque entreprise est
une réussite. Elle offre les généalogies complètes et ramifiées des grandes
familles depuis les origines jusqu'à aujourd'hui, ce qui parfois avouons-le, ne
manque pas de sel ! On dispose déjà des volumes sur les Hesse, Reuss, Saxe (t.
I) ; Anhalt, Lippe, Wurtemberg (t. II), Brunswick, Nassau Schwarzbourg (t. Ill),
Wittelsbach (t. IV), Hohenzollern, Waldeck puis le début des familles nobles
alliées (t. V), et enfin Bade, Mecklembourg et la continuation des familles
alliées (t. VI). On imagine le travail de bénédictin que ces milliers de pages
représentent, traquant dans les archives les fils tenus des lignages et des
croisements. Commencée dans l'isolement, surtout en France, cette enquête a
trouvé en cours de route les appuis les plus nombreux et pas seulement dans la
noblesse allemande. C'est un monde presque disparu, certes, mais important à
connaître dans ses détails et ses recoins. Arbres généalogiques et annotations
sont parfaits, très lisibles et apporteront beaucoup aux
dix-huitiémistes." (D. Bourel, Dix-Huitième Siècle, 1992)
593.
LOUDA
(Jiri) et Michael MACLAGAN. Les Dynasties d'Europe. Héraldique et généalogie des
familles royales et impériales. Bordas, 1984,
in-4°, 308
pp, tableaux généalogiques et dessins
héraldiques par Jiri Louda, texte de Michael Maclagan, édition française
dirigée par Roger Harmignies de l'Académie internationale d'héraldique, préface
de Son Altesse Impériale et Royale l'Archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine,
introduction d'Arnaud Chaffanjon, 150 tableaux généalogiques illustrés de plus
de 2000 écus en couleurs, 78 gravures et portraits, 7 cartes, index, reliure
toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
60 €
"L'héraldique est le livre illustré de l'Histoire. Les signes, les
couleurs rappellent les faits et gestes de ceux qui nous ont précédés. Ils sont
un défi pour le présent et l'avenir. Ceux qui ont des ancêtres dont ils sont
fiers ont toujours, consciemment ou inconsciemment, le sentiment qu'ils n'ont
pas le droit d'être inférieurs aux hommes et aux femmes dont ils ont hérité le
nom et les signes extérieurs... C'est là le vrai sens de l'oeuvre de Jiri Louda
et de Michael Maclagan. Ce n'est pas un livre d'héraldique ou de généalogie
abstraite. Nous y trouvons l'histoire de l'Europe à travers ses dynasties.
L'art y sert la compréhension du passé..." (Otto de Habsbourg) — “Les
dynasties d'Europe” sont un ouvrage de référence, sans équivalent en langue française,
sur les familles ayant régné ou régnant encore en Europe, du XIe siècle à nos
jours. Les arbres généalogiques, extrêmement fouillés, donnent les nom, titre,
dates et souvent blason de près de 3000 personnages historiques ou
contemporains. Le texte éclaire l'histoire de chaque famille souveraine en la
replaçant dans le cadre des évènements qui ont vu son ascension et son
évolution.
594.
MONTANDRE-LONGCHAMPS
(chevalier de Montandre), de ROUSSEL. Etat militaire de la France pour l'année 1763. Sixième
édition. P.,
Guillyn, 1763, in-12, xii-336
pp, reliure veau marbré de l'époque
défraîchie, dos lisse orné, coins émoussés, un mors en partie fendu avec pt
mque de cuir, gardes recollées, qqs épidermures, état correct
50 €
Annuaire de l’armée, reprenant la nomenclature de tous les corps de
l’armée royale, avec la liste des officiers de chaque corps. En 1757,
François-Edme de Montendre-Longchamps et son frère le chevalier de Montendre
obtinrent le privilège de publier un « Etat militaire », destiné à être mis à
jour annuellement. Le premier ouvrage de la série parut en 1758. En 1761,
François-Edme de Montendre vendit son privilège au sieur Jacques de Roussel, et
l’Etat militaire parut dès lors sous les noms de MM. de Montandre-Longchamps,
chevalier de Montandre et de Roussel. Suite au décès de François-Edme de
Montendre, Roussel signa seul à partir de l’édition de 1776. Le dernier Etat
militaire qu’il publia est celui de 1793. (Sgard n° 408). « C'est un code
complet qui peut seul donner une idée exacte de la forme actuelle du Militaire
», nous dit l'Avertissement.
595.
PAOLI
(Xavier). Leurs
Majestés. Elisabeth d'Autriche, Alphonse XIII, le Shah de Perse,
Nicolas II, Victor-Emmanuel III, Edouard VII, Wilhelmine de Hollande, Léopold
II, Georges Ier de Grèce, Sisowath, Victoria d'Angleterre. P., Ollendorff, s.d. (1912), pt
in-8°, xvii-350 pp, préface de René Lara, 27 photographies dans le texte,
reliure demi-percaline bleue à coins, dos lisse avec titres dorés (rel. de
l'époque), bon état. Edition originale
50 €
Mémoires de l'ancien commissaire délégué auprès des Souverains en France.
Xavier Paoli fut chargé par le gouvernement français d’assurer la sécurité des
altesses impériales et royales en visite en France, pendant près de trente ans.
Ses mémoires sont un savoureux récit plein d’anecdotes inédites, sur des
personnages tels que la reine Victoria, Edouard VII, Nicolas II, le Shah de
Perse, la reine Wilhelmine, Georges de Grèce, Victor Emmanuel, etc. C’est aussi
un voyage à travers les villégiatures préférées de ces souverains en France :
Paris, Nice, Aix-les-Bains, Biarritz... Né en 1835 à La Porta, dont il fut le
maire et le conseiller général du canton, Xavier Paoli, sur le papier
commissaire de police, occupa en réalité pendant vingt-cinq ans le poste de «
gardien des rois », pilotant et protégeant de nombreuses familles impériales ou
princières à travers les stations balnéaires et les villes d'eaux françaises.
596.
SÉREVILLE
(Etienne de) et Fernand de SAINT-SIMON. Dictionnaire de la Noblesse française. La Société française du XXe
siècle, Editions Contrepoint, 1975-1977,
2 forts vol. in-8°, 1214 et 668 pp, 19
gravures et documents sur 12 planches et une carte des provinces de l'Ancien
Régime hors texte, bibliographies de la noblesse, de la noblesse inachevée, de
la noblesse pontificale, de la noblesse étrangère, index général des noms
renvoyés aux patronymes, reliures pleine toile rouge de l'éditeur, ornée d'un
fer spécial doré au 1er plat, titres dorés aux dos, sous étui cartonné imprimé,
bon état
150 €
Pourquoi ce dictionnaire de la noblesse ? La réponse est simple s’il
suffit de dire qu’un tel ouvrage n’existe pas, qui rassemble à la fois les
familles nobles et le fait nobiliaire dans son histoire et sa complexité. Il
faut dire que la généalogie s’est profondément modifiée depuis les années 1950
au profit de l'histoire et de la sociologie et, dépassant la simple vanité, un
véritable esprit scientifique anime désormais les études sérieuses et précises
qui ont transformé nos connaissances. Les travaux de Pierre Dury et François
Bluche sur les anoblissements par charges avant 1789, ceux de Raoul de Warren
sur les Pairies de l'Ancien régime et du XIXe siècle sont des modèles du genre
et, sans eux, et ouvrage aurait perdu beaucoup de son inspiration et de sa
référence. Plus de 5.000 notices sur les familles nobles, avec leur origine,
leurs armoiries et les personnages qui les ont illustrées. Des études sur la
noblesse d'Ancien Régime, la noblesse inachevée, la noblesse étrangère, les
ordres nobiliaires et de chevalerie... — La noblesse française en 1975. – Les
ducs français. – Titres de prince portés en France en 1975. – Les provinces
françaises de l'Ancien Régime. – L'anoblissement par charges sous l'Ancien
Régime. – Les généalogistes officiels. – Les Ordres nobiliaires de chevalerie.
– Notices sur les familles nobles. – Historiographie critique des ouvrages
étudiant la noblesse française. – Liste des preuves requises pour l'admission à
l'A.N.F. – Index des noms de terre des familles nobles. – Noblesse inachevée.
597.
VARENNES
(Jean-Charles). Les Bourbon Busset. Perrin, 1981,
in-8°, 352
pp, 16 pl. de gravures et photos hors
texte, un plan, généalogies, biblio, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette
illustrée, rhodoïd, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française 1982).
On joint 3 coupures de presse
30 €
Branche cadette de la maison de Bourbon, ils servirent dans l'armée, la
diplomatie... ou la littérature avec Jacques de Bourbon-Busset. — "Le sang
de Hugues Capet, de Saint Louis, de César Borgia coule dans leurs veines.
Victimes de Louis XI, ces bons catholiques laissent la couronne de France au
Navarrais protestant. Ils servent rois, empereurs, républiques ; un de nos
contemporains, l'écrivain Jacques de Bourbon Busset, passe du politique à
l'amour, absolu – cet amour qui « dérange absolument »... Telle est la toujours
glorieuse, et souvent émouvante épopée des Bourbon Busset."
598.
ANTONETTI
(Pierre). Histoire
de la Corse. Laffont, 1990, gr. in-8°, 503
pp, nouvelle édition revue et mise à
jour, index, broché, couv. illustrée, bon état
30 €
"L'auteur a voulu, essentiellement, reconstituer et renouveler, à la
lumière des travaux les plus récents, l'histoire totale d'une insularité
laquelle a été, le plus souvent, pour les Corses, bien plus un handicap qu'une
source de profits. Il nous apporte, dans cette entreprise, une double
expérience. Celle de l'universitaire, tout d'abord, dont la connaissance
approfondie de la langue, de la littérature et de la civilisation italiennes
qu'il enseigne à l'Université de Provence ne peuvent qu'enrichir une histoire
de la Corse si longuement reliée à celle de l'Italie ; l'expérience, également,
d'un Corse qui poursuit ses recherches sur le passé de son pays avec toute la «
sympathie » lucide, au sens de ce terme que l'a défini Henri Marrou,
c'est-à-dire en évitant l'hyperbolisme agaçant ou le dénigrement systématique.
Ainsi, les chapitres consacrés à Sampiero Corso, à Pascal Paoli, à Napoléon
Bonaparte sont absolument dépourvus de toute tendance au culte de la
personnalité. De la même manière, les mobiles de la politique française à
l'égard de la Corse à l'époque d'Henri II sont expliqués sans déformation, a
posteriori, du sens de ces événements. Beaucoup de lieux communs sur la Corse
et sur les Corses, sont, par ailleurs, résolument démystifiés. (...) Nous
disposons d'un ouvrage qui, à partir d'une documentation considérable et fort
bien utilisée, constitue, avec beaucoup de sens historique, de nuance et de précision
à la fois, la meilleure synthèse actuellement réalisée sur l'histoire de la
Corse et sur ses problèmes présents." (Antoine Olivesi, Annales du Midi)
599.
ARDOUIN-DUMAZET. Voyage en France. 45e série.
Région parisienne : IV. Sud-Ouest. Versailles et le Hurepoix. Berger-Levrault, 1907, in-12,
355 pp, 15
cartes ou croquis, index, broché, dos recollé, bon état
30 €
Vallée de l'Yères, forêt de Sénart, Josas, Versailles, vallée de
Chevreuse, Hurepoix (parties des départements de Seine-et-Marne et de
Seine-et-Oise). — "C'est une belle œuvre que cette description des
provinces françaises, si attrayante, si pleine de personnalité et de vie, un
peu inégale, un peu inexpérimentée dans la description physique, mais si bien
documentée pour les questions économiques. Tel qu’il est, cet ensemble, dont
une partie seule aurait effrayé des gens moins laborieux, constitue un tableau
surtout économique des régions francaises qu’il sera toujours utile de
consulter. Dans la 45e série, à noter : la culture des roses près de Brie-Comte-Robert
; les cultures de la vallée de la Bièvre et de l’Yvette ; le rôle économique de
Versailles ; et surtout les cultures maraichères de toute cette région de la
banlieue méridionale de Paris." (A. Demangeon, Annales de Géographie,
1908)
600.
BERNUS
(Pierre). Histoire
de l'Ile-de-France. P., Boivin, 1934,
pt in-8°, xii-283
pp, 16 pl. de photos hors texte, broché,
bon état (Coll. Les Vieilles provinces de France)
30 €
"Dans une collection qui compte déjà nombre d'estimables volumes,
dont trois sont dus à la plume de chartistes, notre confrère M. Pierre Bernus a
publié une histoire de l'Ile-de-France. C'était entreprendre une œuvre
difficile. L'Ile-de-France n'est pas une région naturelle ; elle est formée
d'éléments d'origine et d'aspects très divers groupés autour d'un noyau, qui
est Paris. Ils sont picards, normands, champenois, orléanais, et le nom
d'Ile-de-France ne devint usuel qu'au XVe siècle. Il fallait aussi se garder de
répéter l'histoire de la royauté française et de donner à celle de Paris une
place qui pour être légitime n'en eût pas moins été démesurée. Notre confrère a
su éviter ces écueils et même donner à son livre un caractère un peu
particulier, celui d'un vade mecum du visiteur de l'Ile-de-France, « qui y
trouvera, pense-t-il justement, l'essentiel pour comprendre l'histoire, l'art
et la nature d'une région qui est beaucoup plus variée qu'on ne se le figure en
général, et qui est beaucoup moins connue qu'on ne le croit ». Pourtant, ce
livre n'est pas un guide. Il est surtout l'histoire bien résumée des origines
et de la formation de l'Ile-de-France. Aussi s'agit-il tout particulièrement,
après les temps les plus reculés, du moyen âge. Notre confrère fait preuve
d'une information aussi étendue et variée que précise. Son exposé est clair, il
est le résultat de beaucoup de travail, et de multiples et judicieuses
observations personnelles. Une soixantaine de pages seulement sont accordées à
la période qui s'étend de la Renaissance à nos jours. Si notre confrère avait
pu consacrer aux quatre derniers siècles un second volume, nul doute que ce
volume n'eût été aussi suggestif que le premier. Son livre se lit avec profit,
et l'illustration abondante et bien choisie contribue, elle aussi, à mieux
faire connaître les caractères et les trésors de l'Ile-de-France." (Jean
Cordey, Bibliothèque de l'École des chartes, 1934)
601.
BRISSAC
(Duc de)(dir.) A la billebaude en Yveline et autres lieux. Douze récits. P., Crepin-Leblond et Cie,
1960, gr.
in-8° carré, 341 pp, 15 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée,
bon état
35 €
Chasser à la billebaude : mener une partie de chasse où l’on n’a point
formé de cordon, ni distribué les places, et où chacun tire à sa fantaisie.
Douze récits par le Duc de Brissac (La croisière de l'Achilleus ; De l'Empire
Inca au Pérou moderne), le Baron de Janti (Débûchers d'Yveline ; Fastes
impériaux et royaux de Rambouillet), Henri Lemoine (Un curé de Saint-Arnoult
dans l'affaire Naundorf), Jacques Levron (La vie sociale à Rambouillet aux XVe
et XVIe siècles ; Un voyageur au XVIIe siècle : François Le Gouz), Maud
Sacquard de Belleroche (George Sand), Maurice-Pierre Boyé (Les Vaux-de-Cernay),
Emile Auvray (Corbreuse au Moyen Age), Odette Boucher (une fresque à Houdan) et
Andrée-Madeleine Duchet (Poètes de l'Yveline).
602.
CHEVALIER
(Bernard)(dir.) Histoire de Tours. Toulouse, Privat, 1985, gr. in-8° carré, 423 pp, 16
illustrations et photos sur 16 pl. hors texte, 17 cartes, croquis et
graphiques, 10 tableaux, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
(Coll. Univers de la France). Edition originale, un des ex. numérotés sur vélin
spécial des papeteries de Domeynon (ouvrage couronné par l’Académie française,
prix Yvan Loiseau 1986)
40 €
"Ce volume sur Tours, dont le maître d'œuvre est notre collègue B.
Chevalier, est sans aucun doute le bienvenu et un des plus utiles de la
collection « Univers de la France ». Il manquait en effet à la capitale de la
Touraine une publication récente digne de son prestigieux passé et de son
remarquable développement contemporain, depuis la vieille histoire d'E.
Giraudet, plusieurs fois rééditée, mais dépassée dans sa conception et dans ses
enseignements. La connaissance du patrimoine local, des événements, des hommes
et de leurs activités s'est considérablement enrichie ces dernières années ;
les thèses de L. Piétri et de B. Chevalier, plusieurs articles parus dans des
revues spécialisées en sont le reflet. Le découpage interne peut surprendre un
lecteur attaché à des habitudes traditionnelles. Sa logique séduit au fil de la
lecture. On découvre successivement les étapes de formation du Bas-Empire et
plus encore du haut moyen âge au XIIIe s., le temps de la « bonne ville »
fréquentée bientôt par les rois et qui se poursuit jusqu'au lent assoupissement
des XVIIe et XVIIIe s., et enfin la reprise contemporaine après les épreuves
révolutionnaires et « l'immersion » dans la société industrielle. Les
médiévistes retrouveront avec plaisir les meilleures pages et les conclusions
de l'ouvrage désormais classique de B. Chevalier. Ils seront sans doute séduits
par le chapitre consacré au développement topographique (H. Galinié) à des
époques lointaines, par l'analyse sociale et culturelle (Ch. Lelong), surtout
pendant ce haut moyen âge trop longtemps méconnu. Les plans et les cartes sont
abondants et d'une lecture aisée, les bibliographies bien à jour. Il nous a
semblé que ce volume était un des meilleurs d'une collection connue pour sa
qualité et sa diversité." (Jean-Pierre Leguay, Cahiers de Civilisation
médiévale, 1986)
603.
Collectif. Marseille sous le Second
Empire. Centenaire du Palais de la Bourse, 1960. Plon, 1961, in-8°,
251 pp, 8
pl. de gravures et portraits hors texte, reliure demi-basane brune, dos lisse
avec titre, dentelles et fleuron dorés, couv. illustrée conservée (rel. de
l'époque), dos uniformément passé, bon état (Mémoires et documents pour servir
à l'histoire du commerce de Marseille)
50 €
"L'œuvre urbaine du Second Empire continue de retenir l'attention des
chercheurs. La Chambre de Commerce de Marseille publie une série d'études sur
Marseille sous le Second Empire, parmi lesquelles le développement de la ville
tient une place de choix." (P. Guiral, Revue Historique, 1962) —
"L'introduction de M. Louis Girard donne une idée des problèmes que la vie
marseillaise propose à l'attention de l'historien. Problèmes d'urbanisme
qu'évoquent MM. Bouyala d'Arnaud, Girard et Rambert, démographiques qu'aborde
M. Carrère, commerciaux que résume M. Guiral. Quant aux divers aspects
politiques, religieux, militaires, littéraires de cette vie, ils ont fait
l'objet des communications respectives de M. Olivesi, du P. Sarrazin, de MM.
Brunon et Rostaing. De nombreux plans, tableaux et illustrations rehaussent
encore la valeur de ce livre." (Robert Schnerb, Revue Historique, 1964)
604.
CUBELLS
(Monique). La
Provence des Lumières. Les parlementaires d'Aix au XVIIIe siècle. (Thèse). P., Maloine, 1984, gr. in-8°,
421 pp, préface
de Michel Vovelle, 80 pl. de gravures, photos et documents hors texte (dont 16
en couleurs), 58 tableaux, cartes et graphiques, biblio, reliure pleine toile
écrue de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état
60 €
Provence des lumières : à partir d'une région et plus spécialement d'une
ville, Aix en Provence, avant tout ville de justice mais aussi ville d'Eglise
et militaire se développent des conceptions nouvelles touchant la culture, la
religion, les croyances, les idées. Au centre de cette étude : Messieurs les
Parlementaires d'Aix, l'élite d'une ville, fléau de Provence, dit le proverbe,
un groupe social en apparence uni, en fait d'une complexité rare. Imaginez des
nobles, des seigneurs, qui perçoivent des droits seigneuriaux et qui détiennent
des pouvoirs de contrainte et des monopoles économiques, à la fois agents de
justice et agents politiques, confrontés à l'Epée, au pouvoir central, au
mouvement des idées. Ils ont choisi leur camp : ils resteront fidèles aux
formes traditionnelles, se méfieront de l'innovation, lutteront pour défendre
leur classe. Mais en même temps ils rêvent d'indépendance, ils taquinent
l'Eglise, ils s'attaquent indirectement à l'ordre qui les justifie, ils se
brûlent les ailes aux changements en cours. La Révolution saura les mettre
d'accord. Messieurs vivent sous nos yeux leur naissance, leur profession, leurs
stratégies matrimoniales, leurs honneurs, leurs dignités, leurs convictions,
mais aussi leurs contradictions et c'est tout l'art de Monique Cubells que
d'avoir su évoquer et donner la vie à des idées telles que : la noblesse à la
fin de l'Ancien Régime, les rapports de la Robe et de l'Epée, la Seigneurie et
le Féodalisme, l'action des Parlements. Le présent ouvrage est une version
allégée de la thèse de doctorat d'Etat de l'auteur, soutenue en décembre 1980
devant l'Université de Provence.
605.
DEBAL
(Jacques). Orléans
: une ville, une histoire. Orléans, X-Nova, 1998, 2 vol. in-4°, 198 et 208 pp, 397
illustrations, cartes et plans en noir et en couleurs, biblio, index, reliures
toile éditeur, jaquettes illustrées, sous étui cartonné illustré, bon état
80 €
Tome I, des origines à la fin du XVIe siècle ; Tome II, de 1598 à 1998.
Une étude sur la ville d'Orléans, depuis l'origine, s'attachant à en faire
connaître l'histoire mais aussi à en défendre le patrimoine, notamment
archéologique. Jacques Debal a beaucoup œuvré pour faire connaître l’histoire
d’Orléans.
606.
DUPUIS
(Ernest) et Gustave MACON. Historique du domaine de Commelles. Senlis, Imp. Eugène
Dufresne, 1904, gr. in-8°, 92
pp, 5 planches en noir hors-texte,
reliure demi-toile bleue à coins, pièce de titre chagrin carmin, couv.
conservées, bon état
60 €
Extrait du Bulletin du Comité archéologique de Senlis. — "Les moines
convers de l’abbaye de Chaalis s’installèrent au milieu du XIIe siècle dans la
“grange” de Commelles. Outre l’exploitation agricole (paturage, cultures
diverses, coupes de bois) ils créèrent une activité industrielle : fours à
chaux et à verres, tuilerie, carreaux de grès, poterie. A partir du XIVe
siècle, cette exploitation fut confiée à des travailleurs locaux. Au moment de
la pêche, 2 chars au moins étaient mobilisés pour transporter le poisson à
Chaalis. Le domaine fut cédé au Prince de Condé en 1667, à la suite d’un
échange avec une autre propriété. Le Prince fit recouvrir la tuilerie et
installer une faisanderie. La Tuilerie fut remise à jour au début du XXe
siècle. Elle était enfouie sous des tonnes de remblais ; seule dépassait la
cheminée, que certains prirent au XIXe siècle pour une lanterne des
morts." (Maurice Delaigue, Chronique d'un village de l'Oise au XXe siècle
: Coye-la-Forêt, 1990) — "Une des caractéristiques des forêts de Senlis
(particulièrement de la forêt de Chantilly) est leur extrême morcellement.
Forêt royale sous les Mérovingiens et les Carolingiens, constituée en trois
grands massifs (Halatte, Chantilly, Ermenonville) par suite de défrichements,
entrepris surtout au XIIIe siècle, elle est partagée entre de nombreux
propriétaires, tant laïques qu'ecclésiastiques ; trois grands seigneurs y
gardèrent la plus grosse part : le roi dans les forêts d'Halatte, les seigneurs
de Chantilly dans celles de Chantilly, Coye et Pontarmé, l'abbaye royale de
Chaalis dans celle d'Ermenonville. La constitution d'un de ces grands domaines,
par suite d'acquisitions successives, est surtout intéressante dans la forêt de
Chantilly. Voyez à ce sujet E. Dupuis et G. Macon, Historique du domaine de
Commelles. Senlis, Dufresne, 1904 (extrait du Bull. du Comité archéol. de
Senlis)." (H. Debraye, Bibliothèque de l'École des chartes, 1906)
607.
FOSSIER
(Robert)(dir.) Histoire de la Picardie. Toulouse, Privat, 1974, gr. in-8° carré, 458 pp, 18 pl.
de gravures et photos hors texte, 46 cartes et illustrations dans le texte,
biblio, index, reliure pleine toile éditeur, sans la jaquette, remplacée par
une photocopie en couleurs, bon état (Coll. Univers de la France et des pays
francophones)
30 €
Par Roger Agache, Pierre Deyon, A. Fiette, Robert Fossier, Pierre Gerbod,
J. Godard. — "La collection « Univers de la France » s'est assigné comme
tâche de renouveler les histoires provinciales dont il avait paru plusieurs
séries avant la dernière guerre. Son propos est certainement d'atteindre tout
le public cultivé d'une région quelconque par un récit dépourvu d'érudition
critique comme d'abusifs détails ; mais aussi d'insérer dans un ouvrage de
prime abord aisé des mises au point que l'on confierait aux membres d'une
équipe d'historiens ou de géographes de profession, ainsi en mesure de traiter
les sujets qu'ils connaissent le mieux. (...) Les « temps forts » de cette
histoire ne sont pas toujours sensibles aux hommes du XXe siècle, volontiers
convaincus de l'excellence de leur temps ; et le Picard d'aujourd'hui devra
donc se rappeler ou apprendre que les grands moments de son histoire, les
siècles où son pays a agi et non subi, sont la protohistoire, les siècles
gallo-romains, le moyen âge central et l'époque de Louis XIV ; ni la Guerre de
Cent ans, ni la Ligue, ni les chemins de fer ou les moissonneuses du XIXe
siècle, moins encore les deux sanglants conflits du XXe siècle, ne sauraient
prévaloir à rencontre..." (Robert Fossier)
608.
LACHIVER
(Marcel). Histoire
de Meulan et de sa région par les textes. Meulan, Chez l'Auteur, 1965, in-8°, 428 pp, préface
de J. Levron, 135 textes, 15 tableaux, 13 figures, 12 photographies hors texte,
annexes, biblio, index, broché, couv. très lég. salie, bon état
30 €
"Voilà certainement l'un des meilleurs ouvrages d'histoire locale
publiés depuis la dernière guerre. M. Lachiver, qui est un historien averti, a
su éviter les écueils qui guettent tant de travaux de ce genre : goût de
l'anecdotique, passion pour les périodes les plus obscures de l'Antiquité et du
Moyen Age, mépris du XIXe siècle, sacrifice de l'étude économique et sociale à
de vaines considérations d'histoire générale. Le plan est simple et clair :
après l'exposé des sources et de la bibliographie, M. Lachiver traite
successivement : Des temps préhistoriques au Moyen Age ; Trois siècles
d'absolutisme royal ; La Révolution et l'Empire (1789-1814) ; Le XIXe siècle
(1814-1914). Chacune de ces parties est divisée en 4 ou 5 chapitres comportant
une dizaine de pages de mise au point, avec cartes et tableaux, puis les textes
qui s'y rapportent, textes rassemblés à la Bibliothèque nationale (Fonds du
Vexin), aux Archives départementales de Seine-et-Oise, et surtout glanés dans
les archives communales, qui se sont révélées plus riches qu'on ne pouvait
l'imaginer. Ce livre n'est pas seulement un ouvrage de vulgarisation. Sur bien
des points, il apporte du nouveau, notamment dans le domaine économique et
social. (...) On recommande spécialement la lecture du chapitre V (Aspects de
la vie économique au Moyen Age) ; du chapitre VI (L'Eglise et le clergé au
temps de la monarchie absolue) ; du chapitre IX (Société rurale et société
urbaine) ; du chapitre X (structures démographiques et problèmes économiques au
XVIIe et au XVIIIe siècle) ; du chapitre XIII (La République, 1792-1799) ; du
chapitre XVI (les transformations démographiques au XIXe siècle) ; du chapitre
XVII (Du maître d'école à l'instituteur) ; etc." (J. Dupaquier, Annales de
démographie historique, 1966)
609.
RABASSE
(Jacqueline). Histoire de la ville de Montmorency. Montmorency, Société
d'Histoire de Montmorency et sa région, 2013,
2 vol. gr. in-8° carré, 171 et 199 pp, très
nombreuses illustrations, cartes, plans et croquis en noir et en couleurs,
biblio, annexe héraldique et généalogies des seigneurs, index, brochés, couv.
illustrées, bon état
50 €
Tome I : des origines à 1800 ; Tome II : de 1800 à 1940. Par François
Chairon, André Duchesne, Marie-Madeleine Lévêque, Jacqueline Rabasse. — Une
magistrale et passionnante monographie de Montmorency qui fera date. Le premier
tome "Montmorency, des origines à 1800" raconte la naissance de
Montmorency jusqu'à la Révolution française, période pendant laquelle
Montmorency a même changé de nom. Puis l'évolution de la ville au XIXe et début
XXe siècle est abordée dans le second tome, "Montmorency, de 1800 à
1940". On peut y découvrir comment la population a évolué, quelles
"célébrités" ont séjourné dans la ville, quelles troupes étrangères
ont occupé la cité. La découverte d'un "petit havre de paix et de
distraction" tout près de Paris : les courses d'ânes, les cerises,
l'arrivée du chemin de fer, du "Refoulons"... Avec une belle
iconographie et de belles photos des édifices remarquables de la ville.
610.
TEISSIER
(Léon). La
Grande Dot Provençale. (Dante, Purgatoire, 20-61). Bordeaux, Edition de la
Revue Méridionale, 1923, gr. in-8°, 87-(5)
pp, tables systématiques des noms cités,
broché, bon état. Peu courant
30 €
Le voyage de Dante en France. – Dante et nos théologiens. – Dante et les
troubadours. – Quelques pages d'histoire d'après Dante. — "Le grand Poète
y est étudié avec un soin et une sagacité rares par rapport à ce qu'il pense et
écrit du Midi. C'est de la quintessence d'histoire et de littérature, et ce
travail est attrayant au possible. C'est une importante contribution à la
critique historique et littéraire. Tous ceux que l'altissime poète captive,
tous ceux qui cherchent dans son oeuvre géniale les traces de l'influence
qu'exerça sur lui notre Midi, féliciteront Léon Teissier comme il le mérite et
applaudiront au succès que ne manquera pas d'obtenir son livre dans les milieux
de haute culture latine." (Frédéric Mistral neveu, dans l'Eclair, 1923)
611.
VILLENEUVE
(Roland). Le
Fléau des Sorciers. Histoire de la diablerie basque au XVIIe siècle. Flammarion, 1983, in-8°,
231 pp, une
carte en frontispice, pièces annexes, biblio, broché, couv. illustrée, bon
état, envoi a.s.
25 €
"Il s'agit en fait de la mission de répression de la sorcellerie au
Labourd, le Pays Basque maritime, confiée en 1609 à Pierre de Lancre dont
Roland Villeneuve utilise abondamment le "Tableau de l'inconstance des
mauvais anges et démons" (1613) et "l'Incrédulité et mescréance du
sortilège pleinement convaincue" (1622). Dans ce pays de pêcheurs de
morue, de chasseurs de baleines, où le christianisme n'avait été introduit
qu'au Xe siècle, les hommes jouissaient d'une certaine liberté sexuelle et le
clergé avait la réputation d'être compréhensif à cette situation jusqu'à la
consolation des belles esseulées... Pierre de Lancre, dont la misogynie tourne
à la gynophobie viscérale et dont le refoulement se complaît aux descriptions
de sabbat les plus salaces extorquées de préférence aux plus jeunes sorcières
par l'intermédiaire d'un interprète entendant l'euskara voit ainsi dans le
Labourd une zone privilégiée de sorcellerie qu'il convient de faire
radicalement disparaître sans égard à l'âge ni au sexe des victimes...
Intéressant surtout par la documentation retenue par Lancre qui prend pour
argent comptant tout ragot de sorcellerie et dont la mission fut brusquement
interrompue par le retour des pêcheurs après quelques centaines
d'exécutions..." (Guy Boquet, Bulletin de la Société d'histoire moderne,
1986)
612.
VIRENQUE
(Pierre). Fontenay
Saint Père. Monographie. Les Amis de Fontenay St Père [Seine et Oise], 1966, gr. in-8°,
90 pp, 2
plans, 6 illustrations, broché, bon état
20 €
Tout savoir sur l’histoire du village, du Néolithique aux années soixante.
Ce livre est l’œuvre de Pierre Virenque, maire de la commune de 1960 à 1971,
décédé dans les années 90. L’ouvrage parle, notamment, de l’évolution de la
population, du développement de l’administration locale, de l’histoire jusqu'à
la Révolution, de la guerre de 1870 sur le territoire, du château et de ses
gens (avec un tableau généalogique). Pour réaliser ce travail d’investigation,
l’ancien maire avait collaboré avec l’association Les amis de Fontenay,
aujourd'hui disparue.
613.
ALMÉRAS
(Henri d'). La
Vie parisienne pendant le Siège et sous la Commune. Albin Michel, s.d. (1927), in-8°,
541 pp, 46
gravures et photos (dont 11 pl. hors texte, reliure demi-percaline verte, dos
lisse avec pièce de titre basane carmin, couv. illustrée conservée (rel. de
l'époque), bon état. Edition originale
50 €
"Anecdotique et très hostile à la Commune. Très nombreuses gravures,
photos, illustrations diverses, hors-textes. Un exemple parmi beaucoup d'autres
: « Ce poignard avait appartenu à une cantinière de la Commune. Elle s'en
servait pour achever les blessés »." (Le Quillec, 79)
614.
BABEAU
(Albert). Paris
en 1789. P., Christine Bonneton, 1991,
fort in-8°, v-536 pp, préface de Jacques Chirac,
96 gravures dans le texte et hors texte, biblio, index, reliure skivertex bleu
de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, tête dorée, bon état
30 €
Réimpression du classique d'Albert Babeau (1889), augmentée d'une
bibliographie complémentaire par Alfred Fierro. Cet ouvrage est un tableau
particulièrement vivant de la capitale à la veille de la Révolution. On y
découvre avec plaisir ses chanteurs de cantiques et ses troupes ambulantes, ses
porteurs d'eau et ses écrivains publics, ses Bains chinois et ses
restaurateurs, ses théâtres et ses salons littéraires, ses églises et ses
couvents. On y parcourt avec curiosité des rues aux noms étranges comme les
rues Pot-au-Diable, Tire-Boudin, Trop-va-qui-dure, Fosse-aux-Chiens. On
déambule aussi dans les grandes artères que sont les rues Saint-Denis,
Saint-Honoré ou Dauphine... Paris en 1789, une ville qui attire, comme
aujourd'hui, étrangers et provinciaux séduits par la variété de ses charmes et
de ses arts.
615.
BANCQUART
(Marie-Claire). Paris des Surréalistes. Seghers, 1972,
in-8°, 230
pp, 16 pl. de photos et documents hors
texte, chronologie, biblio, index des noms et des lieux, broché, bon état
25 €
L'extraordinaire importance de Paris dans la littérature après la guerre
de 1914 est analysée ici à travers les œuvres d'Aragon, Breton, Péret, Desnos,
Soupault. Chez ces jeunes écrivains français révoltés par la guerre, qui
rejoignent le mouvement Dada, puis fondent le surréalisme, le refus de
l'ancienne civilisation s'accompagne de la volonté de refaire l'homme, en
donnant de lui une définition totale, englobant l'inconscient et le spontané.
Le langage, instrument de la révolte, doit être rendu neuf, pur, surprenant...
Nulle projection géographique de ces ambitions et de ces espoirs n'était plus
propice que Paris, cette ville pleine de mystères séculaires et de dynamisme
moderne, complexe à l'image de l'homme. Dans l'explosion euphorique de
l'après-guerre, elle était toute prête à accepter les nouveautés d'une révolte
dans la psychologie et dans l'écriture, voire même à les susciter.
616.
BESNIER
(Charles). Paris,
capitale de la France : son histoire et ses monuments. Charles-Lavauzelle, 1948, gr. in-8°,
vi-243 pp, 48 gravures et photos, notes, biblio, lexique des termes d'art, index,
cart. illustré de l'éditeur, bon état
25 €
"Cet ouvrage ne saurait être par ses dimensions modestes un précis
complet d'histoire... Il ambitionne seulement d'inspirer la curiosité affectueuse
et compréhensive de Paris, de son passé, de ses monuments... Paris est saturé
d'histoire..." (Préface)
617.
BLUM
(André). Paris
reste Paris. Genève, Editions du Mont Blanc, 1948,
gr. in-8°, 190 pp, 16 gravures hors texte,
broché, couv. illustrée à rabats, bon état, prière d'insérer et carte de la
direction des Editions du Mont Blanc joints
25 €
Conservateur au Musée du Louvre, l'auteur rappelle en quoi Paris fut
intimement lié aux grands événements de notre histoire. — Table : La
domination romaine et la fin de la Civilisation antique ; Les Barbares et le
Christianisme ; La première tentative de Révolution bourgeoise au XIVe siècle ;
Des Maillotins et des Cabochiens aux Armagnacs et aux Bourguignons ; Paris et
la Réforme ; Paris et les guerres de Religion ; Paris Ligueur ; Paris Frondeur
; Paris Révolutionnaire ; Du Directoire à Napoléon Ier ; Paris au temps de la
Restauration et de la Révolution de 1830 ; Paris pendant la Monarchie de
Juillet et la Révolution de 1848 ; Paris sous la Seconde République et le
Second Empire ; Paris et la Commune ; Le Paris de la Troisième République ; La
Libération de Paris.
618.
Catalogue
d'exposition. La Montagne Sainte-Geneviève. Deux mille ans d'art et
d'Histoire. Musée
Carnavalet, 1981, in-4°, 263 pp,
180 illustrations, cartes et plans en noir et en
couleurs dans le texte et hors texte, 581 numéros décrits avec notices
explicatives érudites, chronologie, broché, couv. illustrée (un peu frottée),
bon état (Catalogue de l'exposition organisée par la Mairie annexe du 5e
arrondissement et le Musée Carnavalet, 22 janvier - 24 mai 1981)
25 €
"... C'est sous les voûtes des nombreuses églises et dans les
galeries des cloîtres de cette colline sacrée que maîtres et disciples prirent
l'habitude de se réunir pour cultiver la théologie, la philosophie, la
scolastique, le droit et la médecine. Ainsi se forma peu à peu l'Université de
Paris, qui reçut de Philippe Auguste ses premiers privilèges. À partir de là,
la montagne Sainte-Geneviève devint en quelque sorte l'Olympe de Paris.
Collèges, communautés françaises et étrangères, couvents et églises y formèrent
un extraordinaire ensemble d'institutions religieuses et universitaires, dont
la plus célèbre est toujours celle à qui Robert de Sorbon donna son nom en 1257
et dont l'église, élevée par Lemercier entre 1585 et 1654, renferme l'admirable
tombeau du cardinal de Richelieu par Girardon... C'est ce passé, et même ce
présent, tous deux d'un exceptionnel intérêt, qui sont évoqués fidèlement et
même minutieusement à l'aide de près de six cents objets et documents dans
cette exposition divisée en sept parties qui vont de la préhistoire au Moyen
Age, de la vie religieuse à la vie universitaire, de la topographie à la
chronique et au cadre de vie urbaine, retraçant toute l'existence, à travers
vingt siècles d'histoire, de ce qu'on a appelé la montagne Sainte-Geneviève,
dont les limites vont en réalité de la Seine à l'abbaye de Port-Royal et du
Jardin des plantes au Luxembourg..." (Andrée Jacob, Le Monde)
619.
CHEVALIER
(Louis). Les
Ruines de Subure. Montmartre de 1939 aux années 80. Laffont, 1985, gr. in-8°,
370 pp, 16
pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, trace de pli sur la couv.,
bon état
25 €
Subure : dans ce quartier « chaud » de Rome se déroulèrent les scènes de
plaisir les plus célèbres de l’Antiquité. Or, Montmartre, ce fut Subure depuis
que, à la fin du XIXe siècle, Paris installa ses plaisirs sur la Butte. De
Barbès à Clichy, en passant par Pigalle, à travers les jeux divers de la
lumière, et davantage encore de l’ombre, Louis Chevalier poursuit l’evocation
tumultueuse entreprise dans "Montmartre du plaisir et du crime" sur
les traces de Zola, Mac Orlan, Carco, Miller et Céline. Marseillais, Corses et
bientôt Nord-Africains se mêlent dans un décor qu’on croirait immuable : bals
populaires, music-halls, cafés, brasseries surtout – Graff, Luce, l’illustre
Wepler –, grands cinémas que domine le grandiose Gaumont-Palace et, plus que
tout peut-être, la nuit, amie du criminel et de la Vénus vagabonde... Tel fut
le quartier de plaisir de Paris mais aussi le lieu de plaisir le plus célèbre
du monde, celui dont on rêvait partout, et d’un rêve tenace qui n’a pas encore
disparu alors que cela fait bien des années que Montmartre n’est plus. Si la
magie du mot Pigalle agit encore sur les touristes, Montmartre a perdu son
exclusivité, sa supériorité, envahi par les sex-shops puis les frites assorties
de boissons gazeuses et de viande hachée, déserté par les jeunes au profit du
bazar culturel et marchand de Beaubourg et du trou des Halles – déchu,
banalisé. Voici une histoire plus passionnante que tous les romans : parce
qu’elle préfère la vérité à l’invention, et aussi parce que, reposant sur une
documentation considérable et variée, elle fourmille de faits divers tragiques
ou comiques dont le récit et l’analyse lui donnent la dimension d’un essai sur
les mœurs.
620.
Collectif
– POILANE (Eugénie-Ninette). La Résistance et la Libération dans le VIe.
1940-1944-1945. P., Mairie du VIe, 1985, gr. in-8°, 31 pp, avant-propos
de Pierre Bas, 20 photos, liste des plaques commémoratives dans le VIe
arrondissement, broché, bon état. Peu courant
25 €
Plaquette éditée à l'occasion de l'exposition "La France au
combat" réalisée par Eugénie-Ninette Poilane, présentée du 7 au 30 juin
1985 à la Mairie du VIe arrondissement de Paris.
621.
Collectif. Dictionnaire de Paris. Larousse, 1964, in-4°,
591 pp, très
nombreuses illustrations, texte sur 2 colonnes, index des noms de rues, places,
avenues et voies publiques, quartiers et lieux-dits, reliure toile bleue de
l'éditeur, titres, sans la jaquette, bon état
30 €
Inventaire des lieux, des édifices, des évènements, des professions qui
caractérisent la vie parisienne, depuis ses origines jusqu'à nos jours. De A
comme abattoirs à Z comme Zoo de Vincennes. Notices rédigées par Patrice
Boussel, Yvan Christ, Jean-Paul Clébert, Nino Frank, Robert Giraud, René Héron
de Villefosse, Marcel Le Clère, Edmond Pognon, Romi, Georges Sadoul, Jacques
Wilhelm, etc. — "La maison Larousse nous offre aujourd'hui un dictionnaire
de Paris, œuvre collective de vingt-trois auteurs qui se sont partagé la
besogne. C'est un dictionnaire plus spécialisé qu'il ne paraît au premier
abord, ce dont nous aurions tort de nous plaindre, car il a sa place à la suite
du “Tableau de Paris”, de Sébastien Mercier, du “Paris, ses organes, ses
fonctions et sa vie”, de Maxime du Camp, ou des ouvrages d'Alfred Franklin. Il
traite, en effet, en priorité, de la vie parisienne vue à travers ses aspects
les plus caractéristiques qui ont fourni la matière de copieux articles rédigés
de façon très alerte par Patrice Boussel, Romi, Robert Giraud et bien d'autres
sur les antiquaires, les bains, les bals, les bistrots, les bouquinistes, les
cafés et cafés-concerts, les cirques, les courses, les enseignes, les
expositions, les fortifs, les galeries d'art, les grands magasins, la haute
couture, Montmartre et Montparnasse, la prostitution, les restaurants, les
statues, les taxis, l'urbanisme, etc.. Bien documentés et très vivants, ces
textes constituent la partie la plus neuve du volume, avec une bonne histoire
des théâtres parisiens, dont aucun n'a été oublié, par Maurice Tassart et Noël
Felici. Les éditeurs ont fait la part moins belle à MM. Jacques Wilhelm, Yvan
Christ et Michel Gallet pour les monuments parisiens, exceptions faites de
grands ensembles du Louvre, de la place Vendôme, de la place des Vosges, de la
place de la Concorde, des Champs-Elysées et du quartier du Marais qui fait
l'objet d'un grand texte très clair de M. Wilhelm. (...) Ce dictionnaire est
pourvu d'une riche illustration fort bien choisie qui met l'accent sur les
gravures du XIXe siècle, lithographies, pages d'illustrés, images-réclames,
etc., qui sont un apport très original..." (J.-P. Babelon, Bibliothèque de
l'École des chartes, 1966)
622.
FIUME-FREDDO
(Valentin) et Olivier GRIETTE. Paris ressuscité. L'Âge d'Homme, 2000, gr. in-8°,
146 pp, préface
de Jean Dutourd, postface de Christian Langlois, aquarelles originales de
Valentin Fiume-Freddo, texte d'Olivier Griette, 30 photos et aquarelles en
couleurs sur 15 pl. hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon
état
20 €
De la Fac de Jussieu à la Bibliothèque de Tolbiac, les quinze plus
monstrueux ratages de l'architecture « moderne » à Paris corrigés par un
dessinateur et un écrivain de talent. Un manifeste pratique contre le massacre
architectural de la Ville-lumière.
623.
FLEURY
(Michel), Alain Erlande-Brandenburg et Jean-Pierre Babelon. Paris monumental. Flammarion, 1974, in-4°
(25,5 x 32), 409 pp, 383 illustrations en noir et 52 en couleurs
(photographies de Max et Albert Hirmer), biblio, index, reliure toile éditeur,
jaquette illustrée, sous emboîtage, bon état. On joint un dépliant publicitaire
en couleurs sur le livre
50 €
Le prétexte de cette nouvelle approche de l'archéologie parisienne a été
fourni par les campagnes de ravalement ordonnées par M. André Malraux. Les
prises de vues se sont déroulées sur plusieurs années, suivant l'ordre de
remise en valeur des différents monuments étudiés et permettant ainsi de fixer
une vue idéale d'un Paris neuf, que la pollution n'a malheureusement pas tardé
à ramener à la grisaille. Ce livre est dédié à tous ceux qui refusent de passer
indifférents devant les églises, les palais et même les maisons les plus
modestes, à tous ceux pour qui ces façades intégrées dans la trame très
particulière de chaque quartier et de chaque rue représentent vraiment le
vêtement de pierre que lui ont légué des générations de Parisiens. (L'éditeur)
624.
LESOURD
(Paul). La
Butte sacrée. Montmartre, des origines au XXe siècle. P., Editions Spes, 1937, in-4°,
523 pp, illustrations
dans le texte, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 5 nerfs soulignés à
froid, titres et fleurons dorés, tête dorée (rel. de l'époque), bon état
100 €
"C'est un véritable monument que M. Paul Lesourd a consacré à
Montmartre. L'auteur a voulu, avec la conscience d'un ancien chartiste,
évoquer, depuis ses origines jusqu'à nos jours, toute l'histoire de la « Butte
sacrée », – histoire aussi bien religieuse que profane. Utilisant sources
manuscrites, imprimées, orales, et aussi plans, gravures, photographies, il a
réussi à tracer un tableau aussi complet qu'il est possible de cet ancien
village, peu à peu encerclé et transformé par la grande cité qu'il domine.
Montmartre fut, de tout temps, pour Paris, un lieu saint qui attira les foules.
En 1096, la Butte, avec ses abords, devint la propriété de l'abbaye clunisienne
de Saint-Martin-des-Champs, mais son véritable essor monastique n'a commencé
qu'en 1133, avec la fondation, par le roi Louis VI, de l'abbaye de femmes
appelée à devenir si célèbre. De la chronique de cette abbaye, M. Lesourd a
examiné minutieusement chaque chapitre : le premier monastère, au sommet du
coteau; le second, bâti au XVIIe siècle, autour du Martyrium, au bas des
pentes, et qu'une longue galerie couverte unissait à celui d'en haut ; les
richesses de la communauté ; l'existence des religieuses, leur règle primitive,
fort relâchée à la fin du XVIe siècle et vigoureusement rétablie au XVIIe sous
l'impulsion de l'étonnante abbesse que fut, de 1598 à 1637, Marie de
Beauvilliers... La Révolution devait amener la destruction totale de l'abbaye
et conduire à l'échafaud sa dernière abbesse, Mme de Montmorency-Laval... Du
monastère d'en bas rien n'a subsisté ; du couvent d'en haut, l'église seule a
été relevée de ses ruines et est actuellement la paroisse Saint-Pierre. M.
Lesourd en décrit la beauté architecturale, en indique les limites anciennes,
en rappelle les pasteurs successifs. La quatrième partie de l'ouvrage est
consacrée au profane : parlant de Montmartre, on ne saurait être complet si on
n'évoquait ses vignobles, ses plaisirs, ses artistes, et aussi les épisodes
tragiques qui s'y sont déroulés en 1814, 1848, 1871... Ce même XIXe siècle a vu
la grande transformation urbaine qui, de l'ancien village, a fait le quartier
actuel où ne se voient plus que de rares aspects du passé. Le principal fait de
cette transformation a été l'érection, au sommet de la Butte, de la basilique
du Sacré-Cœur, et c'est là une des belles pages de l'histoire religieuse de
notre époque. Depuis le vœu national de 1871 et la loi du 24 juillet 1873
jusqu'à la consécration, le 6 octobre 1919, nous assistons à tous les
developpements de l'œuvre et le livre s'achève par la description détaillée du
monument. De nombreuses notes s'ajoutent au texte déjà considérable ; il semble
qu'après ce travail il ne puisse être rien apporté de plus à l'histoire de
Montmartre." (Jacques Hérissay, Revue d'histoire de l'Église de France,
1939)
625.
LORENTZ
( Philippe) et Dany SANDRON. Atlas de Paris au Moyen Age. Espace urbain,
habitat, société, religion, lieux de pouvoir. Parigramme, 2006,
in-4° (29 x 32), 237 pp, nombreuses illustrations et
plans en noir et en couleurs, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette
illustrée, bon état (ouvrage couronné pat l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres)
40 €
Paris – 200.000 habitants en 1300 – est la plus grande ville de l'Occident
médiéval. Elle devient, au XIIIe siècle, la capitale du puissant royaume de
France vers laquelle affluent commerçants et hommes d'affaires, artistes et
intellectuels. La croissance sans précédent de la cité n'a pas manqué de
laisser une empreinte durable : dans bien des quartiers, le tracé actuel des
rues reflète les opérations de lotissement qui présidèrent à l'installation des
nouveaux venus au cours du Moyen Age. Si peu d'édifices médiévaux sont
aujourd'hui visibles dans leur quasi-intégrité, telles Notre-Dame ou la
Sainte-Chapelle, beaucoup sont conservés de manière fragmentaire, comme le
Louvre de Philippe Auguste, la salle des gens d'armes de la Conciergerie ou le
réfectoire du couvent des Cordeliers. Ces vestiges – et bien d'autres –
jalonnent la trame urbaine dont les aspects, changeant au fil d'un millénaire,
sont restitués par les images anciennes. Entre la ville idéale rêvée par les
rois et la cité grouillante aux ruelles étroites et nauséabondes, se dessine le
visage du Paris médiéval. — "La qualité des deux auteurs invite à examiner
favorablement l’intérêt de cet ouvrage qui est destiné à un très large public
par son format et par sa présentation, mais qui recèle nombre d’informations
fort utiles pour le chercheur par la précision et la sûreté de la
documentation. Dany Sandron, archiviste paléographe de la promotion 1987, est
professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Paris IV Sorbonne et
Philippe Lorentz, archiviste paléographe de la promotion de 1988, est
professeur de l’histoire l’art du Moyen Age à l’Université de Strasbourg. Après
une copieuse introduction, l’Atlas est partagé en huit grandes parties : La
ville née du fleuve ; L’expansion urbaine ; La banlieue et les environs de
Paris ; Les Parisiens ; Paris capitale royale ; La vie spirituelle ; Enseigner
et secourir ; Administration et société. Tous les aspects de l’histoire de la
ville sont donc abordés. Chacune des parties est abondamment illustrée de
photographies in situ, de miniatures, d’extraits de plans anciens ainsi que
d’une cartographie schématique très clairement conçue qui permet de situer
précisément la topographie des lieux, enceinte, ports, édifices civils et
religieux, itinéraires et territoires. Conçu avec un remarquable sens de la
pédagogie, cet ouvrage de référence est amené à rendre les meilleurs
services." (Jean-Pierre Babelon, Comptes rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 2007)
626.
MURATORI-PHILIP
(Anne). Les
Grandes Heures des Invalides. Perrin, 1989,
in-8°, 354
pp, préface de Maurice Druon, biblio,
index, reliure simili-cuir de l'éditeur, bon état
20 €
Les Invalides, qui les ignore ? Mais, comme l'écrit si bien Maurice Druon,
« avec autant de soin que de talent » Mme Muratori-Philip « nous rappelle vingt
choses que nous ne savions pas ». L'auteur a choisi un florilège de faits
isolés, mais chronologiquement reliés, pour nous retracer l'histoire du premier
véritable hôpital militaire, celui que le Grand Roi « qui aimait trop la guerre
» a voulu donner comme dernier asile à ses blessés et à ses vieux soldats.
Tradition qui demeure sans faille jusqu'à nos jours depuis 1674. (...) Sous
leur dôme doré, les Invalides ont encore à nous raconter tant de belles
histoires qu'on ne peut que conseiller la lecture de ce livre attachant et bien
fait, muni au surplus de tableaux chronologiques et d'un index des noms cités.
(Lucie Coignerai-Devillers, Revue d'histoire de la pharmacie, 1992) — Henri IV
et Louis XIII s'étaient déjà souciés des misères de leurs vieux soldats. Mais
sans succès. Louis XIV, avec l'aide de Louvois, fait construire en trois ans un
hôtel immense et somptueux qui répond aux diverses fonctions d'hôpital,
d'hospice, de caserne et de monastère. Le Roi-Soleil, qui est très attaché à
ses compagnons de guerre, les accueille lui-même en octobre 1674 dans leur
nouveau refuge. Peu à peu les Invalides deviennent une ville dans la ville,
avec son clergé, son corps médical, ses fournisseurs et ses manufactures placés
sous l'autorité d'un gouverneur. Ses infirmeries sont copiées dans toute
l'Europe, son école de chirurgie est une pépinière de glorieux praticiens,
tandis que le célèbre Parmentier y prépare ses expériences sur la pomme de
terre. En donnant asile à la collection des Plans-Reliefs en 1777, Louis XVI
confère aux Invalides une fonction supplémentaire : celle de musée Douze ans
plus tard, le 14 juillet 1789, la foule investit l'hôtel pour s'emparer des
armes, l'heure de la Révolution a sonné. Napoléon y distribue les premières
étoiles de la Légion d'honneur en 1804. De multiples événements, une foule de
personnages ont tissé l'histoire de ce monument national. Par exemple, la veuve
Brulon, première femme admise à titre militaire en 1802; le gouverneur
Sérurier, qui brûle les drapeaux dans la cour d'honneur la nuit de l'arrivée
des troupes alliées en 1814, ou Rouget de Lisle oublié depuis 1915 dans le caveau
des gouverneurs. Au lendemain de la défaite de 1870, les Invalides deviennent
le sanctuaire des armes en accueillant les collections du musée d'artillerie.
Enfin, sous l'Occupation, Hitler s'incline devant le tombeau de l'Empereur et
décide ce jour-là de rendre l'Aiglon à son père... Ce qui n'empêche pas la
Résistance de créer un véritable réseau d'évasion à l'ombre du dôme.
Aujourd'hui, gardien de la mémoire historique de la France, l'hôtel des
Invalides, qui est peut-être le plus beau monument de Paris, maintient ses
traditions tout en s'adaptant aux exigences du XXe siècle.
627.
PAROT
(Jean-François). Le Paris de Nicolas Le Floch. JC Lattès, 2005,
in-8°, 64
pp, 14 gravures, 9 plans, broché, couv.
illustrée, bon état
15 €
"A l'occasion de la parution du sixième volume des "Enquêtes de
Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet", Jean-François Parot et les
Éditions Lattès sont heureux d'offrir aux premiers lecteurs ce petit livret
illustré du Paris de l'époque. On y retrouvera tout l'univers de notre heros: plans
des quartiers des crimes, recettes savoureuses du XVIIIe siècle, glossaire des
mots de la rue et des palais, costumes qui ont inspiré le maître tailleur
Vachon, extraits des rapports des inspecteurs de M. de Sartine sur les moeurs
du monde souterrain et les plaisirs du siècle. Un complément au plaisir de la
lecture." (4e de couv.)
628.
PÉROUSE
de MONTCLOS (Jean-Marie)(dir.) Le Guide du patrimoine : Paris. Hachette, 1994, in-8°,
587-(21) pp, 400 gravures, plans et photos dans le texte, atlas de 19 pages de plans
in-fine, index des sites et monuments, index des artistes, reliure cartonnée
illustrée de l'éditeur, bon état
30 €
Des thermes gallo-romains de Cluny à la Grande Bibliothèque, le guide du
patrimoine Paris fait revivre plus de dix-sept siècles d'architecture et
d'urbanisme. Chaque monument majeur fait l'objet d'une longue notice, véritable
monographie, accompagnée de nombreuses illustrations, certaines inédites, qui
permettent d'avoir une parfaite compréhension de l'édifice et d'en suivre
l'évolution. Apparaît également ici tout un patrimoine ignoré de la plupart des
Parisiens eux-mêmes, tels les vestiges du palais des Tuileries de la rue
Murillo ou l'hôtel néo-gothique du parfumeur Guerlain. Pour la première fois,
édifices, décors intérieurs et mobilier sont présentés dans un ouvrage de
référence qui s'utilise comme un dictionnaire ou comme un guide de terrain. –
Près de 1.000 sites et monuments étudiés. – Plus de 400 illustrations :
gravures, plans, photos. – Un atlas de plans en couleurs situant les édifices
décrits. Ce guide a été réalisé par une équipe de 50 auteurs, spécialistes de
l'histoire de l'art et de l'architecture. Ils nous livrent les résultats de
leurs dernières recherches sur le patrimoine parisien.
629.
RIBADEAU
DUMAS (François). Histoire de Saint-Germain-des-Prés, abbaye royale. Pierre Amiot, 1958, in-8°,
232 pp, 12
pl. de gravures et plans hors texte, notes, biblio, cart. éditeur, sans la
jaquette, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française. Prix de
l'Académie 1959)
20 €
"A l'occasion des fêtes anniversaires de la fondation de
Saint-Germain-des-Prés, M. François Ribadeau-Dumas a publié un livre très
évocateur retraçant l'histoire de la célèbre abbaye (Editions Pierre Amiot). On
sait que Saint-Germain-des-Prés a possédé une des plus importantes
bibliothèques monastiques et que la plus grande partie de ces collections se
trouve à la Bibliothèque nationale. M. Ribadeau-Dumas nous rappelle qu'au
moment de la Révolution, les bénédictins de Saint-Germain possédaient 49.387
livres imprimés, 634 manuscrits orientaux, 452 grecs, 1644 latins, 2783
français, le fonds Harlay (1559 manuscrits), au total: 7.072 manuscrits. La
bibliothèque fut heureusement épargnée lors d'un incendie qui, le 19 août 1794,
détruisit une partie des bâtiments monastiques. La bibliothèque n'avait pas été
fermée pendant la Révolution. Ouverte au public, elle avait alors comme gardien
Don Liéble et Dom Poirier. Au XVIIe siècle, nous dit encore M. Ribadeau-Dumas,
Dom Luc d'Achère, bibliothécaire de l'abbaye, mort en 1685, enrichit très
notablement les collections dont il avait la garde et en rédigea le catalogue.
Parmi les bienfaiteurs de ce temps on cite le médecin de la princesse de Guise,
le docteur Vaillant. En 1699, la bibliothèque s'augmenta des collections d'un
grand érudit, Michel-Antoine Baudrand, prieur de Rouvres et de Neumarché,
auteur d'un Dictionnaire géographique universel, publié après sa mort en 1700.
On sait que la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés fut un foyer d'érudition
extraordinaire. M. Ribadeau-Dumas évoque à ce sujet les grandes figures de
Félibien, Mabillon, Montfaucon, Martène, etc. Les savants de toute l'Europe
venaient consulter le fonds unique qu'avaient réuni les savants
bénédictins." (A. Boinet, La Bibliofilía, 1959)
630.
ROULEAU
(Bernard). Paris
: Histoire d'un espace. Seuil, 1997,
gr. in-8°, 492 pp, 23 plans hors texte, biblio,
chronologie, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
30 €
Dans les premiers temps, les villes sont nées du besoin des hommes de se
regrouper, d’organiser et développer l’espace dévolu à leur habitat et leurs
activités. Paris nous en donne le plus bel exemple et ce livre retrace, dans le
détail, la formation progressive de son espace et de son paysage. Car c’est par
eux, d’abord, que Paris est vraiment Paris. Comment et pourquoi les rues se
forment-elles ? Comment apparaissent et s’étendent ses quartiers ? Comment la
ville s’est-elle dotée d’une organisation spatiale, d’axes de déplacements et
de liaisons, de marchés, de places ? A travers un récit attrayant et une riche
iconographie, nous suivons pas à pas la prodigieuse aventure qui transforma
l’humble bourgade gauloise en l’une des plus grandes et des plus prestigieuses
agglomérations du monde. Et nous retrouvons aussi, dans le Paris actuel, les
apports successifs de sa longue histoire.
631.
SAINT
SIMON (Fernand de). La Place de l'Etoile. P., Editions Vendôme, 1988, in-4°, 493 pp, environ
400 gravures et photos dans le texte et à pleine page, plans, sources et
biblio, index, imprimé sur Centaure ivoire, reliure éditeur, gardes illustrées,
signet, bon état. Edition originale, un des 500 exemplaires reliés plein cuir
de couleur bordeaux avec fers et encadrement dorés sur les 2 plats et tête
dorée, numérotés de 1 à 500 (n° 32), enrichi d'un envoi a.s.
60 €
Trois siècles d'histoire.
632.
SAINT
SIMON (Fernand de). La Place des Victoires. P., Editions Vendôme, 1984, in-4°, 451 pp, 350
gravures et plans dans le texte et à pleine page, sources et biblio, index,
imprimé sur Centaure ivoire, reliure éditeur, gardes illustrées, signet, bon
état. Edition originale, un des 100 exemplaires hors commerce reliés plein
chagrin de couleur bordeaux avec fers et encadrement dorés sur les 2 plats et
trois tranches dorées, numérotés de I à C à la main par l'auteur et signés par
lui (HC IV), enrichi d'un envoi a.s.
60 €
Monument élevé à la gloire de Louis XIV, la place des Victoires est une
place de Paris située au cœur du centre historique de la capitale, à cheval sur
les 1er et 2e arrondissements. Elle est, avec la place des Vosges, la place
Dauphine, la place Vendôme et la place de la Concorde, l'une des cinq places
royales parisiennes.
633.
SAINT
SIMON (Fernand de). La Place Vendôme. P., Editions Vendôme, 1982, in-4°, 512 pp, préface
du duc de Castries, 450 gravures et photos dans le texte et à pleine page, 4
plans, sources et biblio, index, imprimé sur papier vergé des Papeteries Lana,
reliure éditeur, gardes illustrées, signet, bon état. Edition originale, un des
500 exemplaires reliés plein cuir de couleur bordeaux avec fers et encadrement
dorés sur les 2 plats et tête dorée, numérotés de 1 à 500 (n° 149)
50 €
"Au départ, il s'agit d'une énorme spéculation immobilière, sous
prétexte d'aménager une place parisienne à la gloire de Louis XIV. En 1685,
Mansart, l'architecte du Roi-Soleil, réunit cinq financiers pour acheter le
terrain de l'hôtel de Vendôme, situé sur la rive droite de la Seine. Leur
intention est de raser l'hôtel et de lotir le terrain en réalisant une jolie
culbute : "payer 50 livres la toise ce qu'on revendra 100 livres",
résume François de Saint-Simon dans son ouvrage. Lancée, la place Vendôme
devient un lieu de résidence pour grands seigneurs avant de se transformer, peu
à peu, à partir du second Empire, en un grand carrefour d'affaires.
"Derrière la monumentalité de la place Vendôme et son commerce de luxe se
développe un vrai centre de business", explique Hubert Bonin, professeur
d'histoire économique à l'institut d'études politiques de Bordeaux. Les
joailliers investissent les lieux les premiers. Joseph Chaumet, Frédéric
Boucheron, Van Cleef & Arpels, tous s'installent place Vendôme à partir de
la fin du XIXe siècle. Louis Cartier, en 1898, s'implante à côté, rue de la
Paix, tandis que le Ritz, la même année, est inauguré au numéro 15..."
(L'Express, 2004)
634.
THORAVAL
(Anne). Promenades
sur les lieux de l'histoire. D'Henri IV à mai 68, les rues de Paris racontent
l'histoire de France. Parigramme, 2004,
in-8°, 205
pp, très nombreuses gravures et photos en
noir et en couleurs, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
15 €
Retrouver les lieux où ont été écrites les grandes pages du passé, le
théâtre des intrigues ou des émeutes... quel amateur d'Histoire bouderait un
tel programme ? De l'assassinat d'Henri IV rue de la Ferronnerie à Mai 68 au
coeur du Quartier latin, en passant par la prise de la Bastille ou la Commune
de Paris, les grands événements ont laissé leur trace. En allant s'imprégner
sur place des complots d'antichambres comme des grondements de la rue, le
promeneur connaîtra l'émotion rare d'entrer en étroite communion avec les
grandes heures de l'Histoire.
635.
VINCENT
(Marc) et Henri JAUNET. Paris dans l'Histoire de France. P., Société Universitaire
d’Éditions et de Librairie (SUDEL), 1963,
in-8°, 141
pp, 150 gravures, cartes et plans, cart.
illustré de l'éditeur, bon état. Edition originale
30 €
Cet ouvrage destiné aux maîtres et élèves de la région parisienne, permet
aux enseignants et à leurs élèves de partir à la découverte d'une époque en
construisant un parcours historique à travers la ville ou un quartier
particulier. Pour les curieux, des précisions, des anecdotes et des
renseignements pratiques sont rassemblés à la fin de chaque chapitre. Il
présente le développement de la ville en quinze plans successifs, 9 croquis
retraçant les étapes de la construction du Louvre sur 800 ans, l'origine de mots
ou expressions tels que le franc, une oriflamme, être en grève.., les sources
du blason de la capitale de la France, ancien sceau de la corporation des
"marchands de l'eau", bateliers de la Seine, etc.
Attention,
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